Disclaimer :
Les personnages ne m'appartiennent pas (Hélas !) je ne touche aucun argent pour cela.
Résumé :
Aucun je trouve que ça gâche toujours un peu l'histoire.
Note :
(Musique) Renforcement, enflement par degrés les sons de la voix ou des instruments. (Wiktionnaire)
Cette première partie m'a été fortement inspiré par la fic "Admettez le" de Kilia =)
I
Quelle ivresse ! Quel plaisir enfin de goûter aux chaudes lèvres du succès ! Mozart s'exaltait au milieu de l'auberge ce soir logée sous l'enseigne des folies de sa troupe d'artistes. Les verres s'entrechoquaient, les bouches se baisaient , les langues se déliaient, les chants remplissaient la salle d'une gaieté appuyée de longs rires francs pendant que certains dansaient sur des tonneaux empilés, sur les vieilles tables de bois ou sur le comptoirs du patron. Hommes et femmes envoyaient valser soucis d'argents et de cœur pour cet instant si bon et si court... La douce parenthèse s'était ouverte depuis quelques heures déjà et le compositeur prodige était toujours au centre des attentions. Il était porté sur toutes les épaules, hautement félicité, et pendant qu'il embrassait sa victoire, les musiciens se livraient à diverses compositions sur Antonio Salieri, brillamment improvisées. Sous les regards pleins de désirs de ces mesdames, Wolfgang Amadeus Mozart se délectait de cette victoire durement acquise.
**
Dehors, l'objet des moqueries avançait lentement vers la petite bâtisse de bois, maudissant silencieusement chacun de ses pas dans la fraicheur de la nuit. L'envoyer, lui, annoncer une nouvelle commande à cet insolent de Wolfgang ! L'empereur était impatient paraissait il, d'entendre la nouvelle merveille de cet élu des dieux. Quel affreux asservissement... Le si célèbre Antonio Salieri, compositeur officiel de la cour, réduit au vulgaire rôle de messager parce que cet imbécile de Rosenberg était indisposé pour la journée. Quelle humiliation...
Il détestait Mozart, s'en était devenu maladif, l'obsession de ses journées, l'insomnie de ses nuits, le virus de son existence. Sa musique était fantastique, trop pour lui, c'était un coup de poignard à chaque note, des larmes qui refusaient de sortir pour se répendrent douloureusement en lui et ces chemins enflammés traçaient en lui toutes les partitions du génie, les lui jouant minute après minute, sans que jamais il n'ai assez de volonté pour les chasser à tout jamais. C'était un véritable enfer que connaissait Salieri depuis que Mozart avait débarqué à Viennes, un gouffre sans fond qui se creusait en lui. Aimer sans jamais pouvoir se l'avouer sans immenses souffrances était devenue sa malédiction. Il descendait doucement dans un bienheureux enfer et les croches qui lui écorchaient la peau, jouissance.
Il passa avec dégout la porte de bois terne par laquelle sortaient quelques couples d'un soir et pénétra dans la demeure éphémère de son rival. Il aperçut immédiatement celui qu'il était venu chercher, debout, sur une des vieilles tables, au centre de la salle, rieur, exécutant de grands signes de la plume qu'il tenait à la main. L'atmosphère euphorique se saisit soudainement de lui, il la rejeta violemment, fermant son cœur à toutes les joies qui le répugnaient ici. Mais le temps de son effort le trahit et une voix grave remarqua
- C'est Salieri ! Le comploteur vient boire à la coupe du vainqueur !
Les doigts se pointèrent, les regards se firent haineux et moqueurs et son ennemi se tourna vers lui du haut de son maigre pied d'estale, un sourire malin suspendu à ses lèvres. Il ouvrit les bras, sauta jusqu'à lui et fit mine d'aller le serrer dans ses bras.
- Mais quel honneur ! Le grand Salieri lui même est venu me féliciter de mon indéniable succès !
La réplique associée au geste déclencha le rire de son public. Irrité et prit d'une frustration dont il ne s'expliquait l'origine, il répondit très froidement.
- Je ne suis pas ici pour cela Monsieur Mozart, je dois vous parlez. Mais c'était très amusant, vraiment...
finit il en durcissant le regard. Wolfgang fit un grand geste de la main qui manqua de le faire tomber, l'alcool aidant.
- Sortez ! MONSIEUR Salieri veut me parlez !
Les regards se tournèrent les uns à la rencontre des autres, s'interrogeant sur l'attitude à adopter. Il reprit, plus fort, et ils quittèrent l'auberge, certains hébétés, d'autres râlants contre ce jaloux de Salieri qui venait gâcher leurs vies jusque leur ivresse. Les remarques ne déstablisisérent pas leur objet qui avait toujours les yeux fixés sur Mozart. Lorsque le dernier homme ivre fut sortit par deux hommes et que l'on eu refermer la porte sur eux, Mozart quitta brusquement son air sérieux et demanda, les yeux luisant d'une impatience enfantine.
- Mon œuvre vous a plut n'est ce pas ?
- Mozart... répondit il froidement, croyez vous que l'homme que je suis soit venue jusqu'ici au beau milieu de la nuit pour féliciter le fou que vous êtes.
- C'est donc cela qui vous dérange...!
Sous le silence éloquent de celui qui lui faisait face, le petit génie poursuivit.
- Que je sois plus fort que vous Salieri !
Dit il malicieusement, la plume à présent posée sur le torse de son adversaire. Ce fut profondément gênant pour l'Italien d'avoir cet homme aussi prés de lui. Il se sentit menacé, comme si la souffrance et le bonheur contenu dans cet homme pénétrait sous sa peau, et malgré tout ses efforts, le contact devint très vite insupportable. Calmement mais fermement, il attrapa le poignet de Mozart et l'ôta de sa chemise blanche pour le replacer sur sa longue veste rouge. Étrangement, il ne se sentit pas aussi bien qu'il l'avait espéré une fois tout contact rompu.
- Ne faites pas l'enfant Mozart, votre musique ne vaut rien, elle me repousse autant qu'il est possible.
- Il n'est pas possible d'être repoussé par mes merveilleuses harmonies.
Certes... Mais il fallait jouer le jeu pour ne pas perdre la face.
- Je ne suis pas ici à ce sujet Mozart.
- Mais cela ne change rien au fait ! Ma musique vous touche, cessez de le niez !
- Ce n'est pas le but de ma visite. Je
- Allons ! Je le lis sur votre visage Salieri !
Il semblait fort amusé de son petit jeu et poursuivait sans relâche son camarade. Salieri se sentait oppressé, il ne pouvait tourner le pas ou le regard sans que le visage du petit blondinet ne surgisse de nul part. Ses questions l'inhibaient, il lui fallait désormais fournir un effort conséquent pour ne pas laisser paraître sa faiblesse. Il transpirait, ses pensées couraient, se cognaient, s'entrechoquaient, se mêlaient, c'était une véritable cacophonie qu'il n'arrivait à suivre que très difficilement. Ses deux "moi" luttaient rudement, tandis que l'accent de Wolfgang ravivaient sans cesse le combat.
- Cessez vos pitreries
- Admettez que vous êtes touché par mes harmonies.
- Vous m'épuisez...
La main gauche toujours dans le dos, sa main droite vint massez ses sourcils. La tête baissée, les yeux fermées, il se haïssait, il haïssait ce monstre au fond de lui qui l'étouffait, le menaçait constamment, l'obligeant à dire milles mensonges blessant pour l'homme qu'il tenait en si grande estime.
Mozart profita de cet instant pour porter une dernière attaque.
- Je suis peut être un fou Salieri, mais je ne me suis pas perdu pour quelques gloires éphémères.
- Restez à votre place Mozart. Et puisqu'il faut vous parlez ainsi, votre musique ne trouve chez moi aucun écho. Elle me passe sur la peau, m'effleure à peine. Ce que vous faites m'afflige autant que ce que vous êtes.
Ce dernier s'approcha du visage d'Antonio et murmura doucement, malicieusement.
- Vous mentez, vous êtes comme les autres : vous nous aimez, moi et ma musique.
- TAISEZ VOUS !
Hurla t-il inconsciemment. Ce cri mit fin au combat interne qui se menait en lui, il s'en trouva soulagé, respira de nouveau normalement. En face de lui, Wolfgang ne cacha pas sa blessure. Il fit le tour de l'intrus pour atteindre la sortie et, sans tourner le regard, il lâcha, accompagné d'un vif geste du bras.
- Soit. Je me tais et vous laisse seul avec votre triste humeur Monsieur Salieri.
Il ferma la porte derrière lui. L'auberge était maintenant remplie de la seule présence du compositeur Italien et de ses hantises.