Pour me faire pardonner de cette longue attente, la scène 1 de l'Acte III est plus longue que les autres. Et, j'oubliais, bonnes vacances à toute la zone C !!!!!!!
Acte III
Scène 1
Mozart est en coulisse, avant la représentation de l'Enlèvement au Sérail devant l'empereur. Il est angoissé et se demande si son opéra va plaire à l'empereur réputé grand fan de Haydn.(Mozart, Salieri, Leopold Mozart)
Mozart (seul): J'ai retravaillé l'ouverture toute la nuit, et à deux heures de la représentation, ce n'est toujours pas parfait. Il faut que cela soit parfait ! Si seulement Antonio était là, j'ai besoin de l'avis d'un musicien.
La porte s'ouvre, entre Salieri.Mozart (se jette sur Salieri): Antonio ! Tu es venu !
Salieri (prend maladroitement Mozart dans ses bras): Je t'avais dit que je viendrais, Wolfgang.
Mozart: Merci, ça compte énormément pour moi. Mon père et ma sœur sont loin, alors j'ai vraiment besoin d'avoir une personne que j'aime à mes côtés. J'ai beau être le plus grand musicien de tous les temps, j'ai besoin d'être d'être rassuré.
Salieri: Le plus grand musicien de tous les temps ? Voyez-vous ça. Au passage, je voulais te dire, je ne suis pas la seule personne que tu aimes à être présente. J'ai aperçu Nannerl et Leopold parmi tes admirateurs, en venant.
Mozart: C'est vrai ? C'est génial ! Il faut absolument que je te les présente !
Salieri (effrayé): Wolfgang, vas-y doucement quand même. Et puis tu me connais, moi et les relations humaines ça fait trois.
Mozart (l'embrasse délicatement): Tu seras parfait, mon Antonio, comme toujours.
Salieri (rapproche le corps de Mozart contre le sien): C'est drôle, la perfection n'est pas un mot que tu utilises habituellement à propos de moi, ou de ma musique.
Mozart: Toi tu es toujours parfait, je t'aime. Ta musique c'est une autre affaire.
Salieri (outré): Wolfgang !
Mozart (l'embrasse de nouveau): Je plaisante, mon amour. Tu as un talent immense, d'ailleurs c'est pour ça que je veux que tu jettes un œil à quelques partitions. J'ai retravaillé l'ouverture.
Salieri: On est passé à l'étape des petits noms affectueux, à ce que je vois.
Mozart: Oui, tu sais, toi aussi tu peux m'en trouver un.
Salieri: Euh... C'est que...
Mozart (l'interrompt): Je sais que tu n'es pas à l'aise avec cela, je te t'obliges à rien, allez, viens avec moi sur le fauteuil, que je te montre mon travail.
Mozart prend Salieri par la main et le fait s'assoir dans un luxueux fauteuil de velours rouge, capitonné. Wolfgang prend ses partitions, un encrier et une plume, et s'installe sur les genoux de l'italien. Salieri, d'abord déstabilisé, passe ensuite un bras autour des hanches de son rival et pose sa tête sur son épaule, pour mieux voir les feuilles.Mozart: Alors ? Tu en penses quoi ? Ce n'est pas trop léger ?
Salieri: Non, c'est bien mieux ainsi. Tu te souviens de ce qu'avait dit Rosenberg ?
Mozart: Oui, des notes, des notes, trop de notes !
Salieri: C'est bien cela. Je dois t'avouer que j'étais d'accord avec lui. C'était trop lourd, trop chargé, tu n'as pas besoin d'en faire trop, maintenant c'est parfait.
Mozart (sa main se baladant espièglement sur la cuisse de Salieri): Merci mon Antonio.
Salieri: Wolfgang, ta main, qu'est-ce que... ahhhhhh.
Mozart: Oh oh, tu n'es pas insensible à mes caresses.
Salieri (la respiration saccadée): C'est normal, en même temps, à cet endroit là...
Mozart, d'un habile coup de reins, se positionne à califourchon sur Salieri, et lui ravit ses lèvres, dans un baiser profond et enflammé, ne cessant jamais la douce torture qu'il inflige à son amant, d'habitude si fier, complètement à sa merci.Salieri: Hummmm... ne t'arrêtes pas.
Mozart (se débarrasse de la chemise de Salieri): Je n'en ai pas l'intention.
Pendant que ses doigts exercent leur magie, ses lèvres partent à la découverte du corps légèrement musclé de l'italien.
La porte s'ouvre, entre quelqu'un.Leopold: Wolfgang !
Salieri (à Mozart): Tu n'avais pas fermé à clef ?
Mozart: C'est toi le dernier à être entré, tu aurais du y penser.
Salieri: Je n'avais pas prévu que ça finirait comme ça, alors que je suis certain que toi, c'est ce que tu avais en tête. Donc, logiquement, tu aurais du penser aux clefs.
Mozart: Mais je ne suis pas logique, tu me connais.
Salieri (frustré): Oui, j'aurais du prévoir, j'aurais quand même aimé qu'on termine se qu'on a commencé.
Mozart (promenant ses mains sur son torse): Ce soir, je dirais à Constance,que je passe la nuit avec des amis musiciens, on pourra aller chez toi, et terminer.
Salieri: Bonne idée.
Leopold (tousse): Hé oh, vous n'êtes pas tout seul. Wolfgang, si tu pouvais avoir l'amabilité de descendre de sur ce jeune homme, pour que tu puisses venir embrasser ton vieux père, et laisser le temps à ton ami de se rhabiller.
Mozart: Oui, père.
Salieri: Merci, monsieur.
Mozart va souhaiter la bienvenue à son père. Salieri, complètement vêtu, s'approche.Salieri: Bienvenue, Monsieur Mozart. Je m'excuse pour ce que vous avez vu. Je me présente, Antonio Salieri.
Leopold (éberlué, lui serre la main): Appelez-moi Leopold. Mais attendez, vous êtes LE Antonio Salieri ? Le concurrent de mon fils ?
Salieri: Lui-même.
Leopold: Je ne m'y attendait vraiment pas. Deux ennemis...
Mozart: Il n'y a qu'un pas de la haine à l'amour, père.
Leopold: Tu l'aimes ?
Mozart: De tout mon cœur.
Leopold: Je sais que tu n'as pas la réputation d'être fidèle, Wolfgang, mais j'espère que tu sais ce que tu fais, que ce n'est pas encore un de tes petit plaisirs éphémères.
Mozart (emporté par la passion): Non, c'est tellement fort ce que je ressens pour lui. Je n'ai jamais ressentit ça, même avec Constance ou Aloysia. Si il me supporte jusque là, je lui serai fidèle, jusqu'à ma mort.
Salieri (touché): Wolfgang je...
Mozart (noue ses bras autour du cou de L'italien et l'embrasse délicatement): Tu n'as pas besoin de répondre. Pour moi, l'important c'est que tu sois là.
Salieri (approfondit le baiser): Si, je dois te répondre. Parce-que je... je t'aime Wolfgang Amadeus Mozart. Je t'aime. Si c'est toujours ton projet, je suis prêt à partir pour Milan avec toi, on composera des opéras tous les deux, nos passages à la Scala seront historiques.
Leopold: Tout cela est charmant, mais Wolfgang, je crois qu'une conversation avec Constance s'impose. Quant à vous Monsieur Salieri, j'aimerais vous poser quelques questions.
Mozart: Père ! Épargnez-lui l'interrogatoire, il est irréprochable !
Leopold (ignore Wolfgang): Cela ne sera pas long Monsieur Salieri. Depuis combien de temps pratiquez-vous la musique ?
Salieri: Depuis quinze ans, Monsieur.
Leopold: Bien. Fumez-vous ?
Salieri: Non, Monsieur.
Leopold: Antonio, je vous ai dit de m'appeler Leopold.
Salieri: Excusez-moi, Monsieur.
Leopold: Vous le faites exprès ?
Mozart: Père, laissez-le. Vous l'intimidez, c'est tout.
Salieri: Wolfgang ! Je ne suis pas intimidé.
Mozart (passe ses bras autour des hanches de l'italien): Alors pourquoi transpires-tu ?
Salieri: J'ai chaud.
Mozart: Menteur.
Leopold: Bon je vous laisse tous les deux. Wolfgang, essaye de changer des habitudes et d'arriver à l'heure sur scène.
Mozart: Je vais essayer.
Leopold: Salieri, je compte sur vous pour le remettre dans le droit chemin.
Salieri: Je crois que sa cause est perdue, Monsieur.
Leopold: Si vous le dites. Pas de bêtises tous les deux.
Sort Leopold.Mozart: Tu sais, mon père est impressionnant et parfois un peu dur, mais il n'a jamais mangé personne.
Salieri: Tais-toi, je t'en supplie. Viens te reposer un peu, il nous reste du temps.
Ils vont s'allonger sur le fauteuil.Mozart (dans les bras de Salieri): Antonio ?
Salieri: Oui ?
Mozart: Je viens d'avoir une idée pour notre future collaboration.
Salieri (soupire): Ton cerveau ne se met donc jamais en veille ?
Mozart (tout sourire): Non.
Salieri: Tu m'épuises, on verra ça plus tard. Repose-toi un peu.
Mozart: Mais si je m'endors, je ne vais pas me réveiller à temps pour la représentation.
Salieri: Je veille sur ton sommeil, je te réveillerai.
Mozart (se cale contre le torse de Salieri): D'accord, merci. Antonio ?
Salieri: Quoi encore ?
Mozart: Je t'aime, je suis heureux avec toi.
Salieri: Moi aussi, Wolfgang, moi aussi.