Donc comme vous avez pu le comprendre, cet acte deux viendra en plusieurs parties. Scène par scènes. Voici la scène deux, j'espère que ça vous plaira.
Une tite dédicace à toi chère Musette; en espérant voir une de tes oeuvres Mozartienne bientôt orner le forum ^^
Scène 2
(Salieri, Mozart)
Salieri: Alors Mozart, je vous écoute, que puis-je bien faire dans les désirs d'un esprit dérangé comme le votre ?
Mozart: Beaucoup de chose, Antonio.
Salieri: On passe aux familiarités, Wolfgang ?
Mozart: J'aime quand tu m'appelles Wolfgang.
Salieri (à part): Quand je dis qu'il est dérangé...
Mozart: Tu ne réponds pas ?
Salieri: Si. Tu es fou.
Mozart: Fou de toi.
Salieri: Oh pitié ! Franchement je m'attendais à une répartie plus originale de la part du grand Mozart.
Mozart: Tu hantes mes jours et mes nuits, Antonio. Je rêve de ton corps sur le mien, je rêve que tu me fasses hurler ton prénom, qu'on m'entende jusque dans les étoiles. Je veux que tu fasses partie de ma vie, pas comme un ennemi mais comme un amant.
Salieri (troublé): Et Constance ? Vous devez bientôt vous marier.
Mozart: On s'enfuira tous les deux. On ira en Italie. On enflammera la Scala à Milan, ensemble et pas l'un contre l'autre.
Salieri: Tu es cruel avec elle. Elle t'aime, Wolfgang.
Mozart: Mais moi je t'aime toi.
Salieri: M'as-tu seulement demandé à moi si je t'aimais ? Si j'étais intéressé par les hommes et de plus par mon rival auprès de l'empereur ? Par un petit prodige qui me vole la vedette ?
Mozart (déçu): Mais... je.. je croyais... tu as congédié Rosenberg et...
Salieri (avec un sourire): Alors j'attends, moi. Si tu ne me pose pas la question je m'en vais.
Mozart: Est-ce que tu... tu éprouves quelque chose pour moi ?
Salieri: Je ne t'aurais jamais pensé aussi sensible et romantique, Wolfgang.
Mozart: Arrête d'éviter le sujet, je t'en prie.
Salieri: Malgré le fait que tu sois un petit con, terriblement arrogant et prétentieux, il m'arrive souvent de rêver de ta petite personne , beaucoup moins vêtue que tu l'es maintenant. Par exemple, tu n'as pas cette fichue redingote trop voyante. Je t'ai déjà dit que je n'aimais pas la couleur ? Mais suis-je bête, tu aimes qu'on te remarque. En plus de rêver de toi, j'aime te regarder t'affairer à écrire tes concertos. Quand tu te concentres et que je t'observe, je peux presque entendre ces mélodies qui prennent vie dans ta tête. Cette assommante harmonie qui me fait crever de jalousie, et qui me rappelle que j'ai perdu pour l'histoire, alors que toi tu seras probablement immortel. J'aime aussi t'énerver parce-que je trouve fascinant le feu qui brûle dans tes prunelles passionnées. Alors pour te répondre, oui, j'éprouve quelque chose pour toi. Mais je ne sais pas ce que c'est.
Mozart (tendrement): C'est de l'amour, Antonio.
Salieri: Je ne suis pas très doué en amour.
Mozart (s'approche et pose sa main sur le cœur de Salieri): Je t'apprendrai.
Salieri (regardant Mozart dans les yeux): Je suis un bien piètre élève, je suis têtu, je n'aime pas qu'on me commande, je veux toujours avoir raison et être le meilleur.
Mozart: Comme ça on est deux.
Mozart se hisse légèrement sur la pointe des pieds et pose ses lèvres sur celles de l'objet de ses désirs. Tous deux ferment les yeux alors que la main d'Antonio Salieri se pose sur la hanche du jeune autrichien. Leurs lèvres se caressent avec délectation. Wolfgang tente d'approfondir le baiser mais se voit gentiment repoussé.Salieri: Pas si vite Wolfgang.
Mozart: C'est juste un baiser. Quel est le problème ?
Salieri: Le problème c'est que je vais me faire mettre en pièce. J'avais promis à la femme de Rosenberg de lui ramener son mari dès la fin de la représentation et ça fait un moment qu'on batifole dans les coulisses, je n'ai pas vu le temps passer.
Mozart vole un nouveau baiser au compositeur italien mais se retrouve de nouveau repoussé.
Salieri: Tu veux vraiment ma mort ? On voit que tu n'as jamais vu la Comtesse Rosenberg en colère. Une vraie mégère. Si tu tiens un petit peu à moi, je te conseilles de me laisser partir.
Mozart: Bon d'accord. Mais nous reverrons-nous bientôt ? Je ne sais même pas quand nos routes se recroiseront.
Salieri: Dans deux jours tu dois bien donner une représentation à la cour ?
Mozart: Oui, mais Constance sera là.
Salieri (avec un clin d'œil): Et alors ? Les coulisses sont bien réservées aux artistes ?
Mozart: Aux dernières nouvelles, oui, mon tendre Antonio.
Salieri (se dirige vers la porte des coulisses): Alors je saurais où te retrouver.
Mozart: Attends !
Salieri (se retourne): oui ?
Mozart: Je t'aime.
Salieri (revient vers lui et lui dépose un chaste baiser sur le front): Il va me falloir un peu de temps avant de pouvoir te dire ces mots qui me sont si étrangers. Mais sache que j'ai beaucoup d'affection pour la tête à claque que tu es.
Il sort.