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 Sujet du message: [Finie] Deux garçons du Grand Siècle (PG-13)
MessagePosté: 08 Sep 2006 21:16 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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[Edit] Je reposte mon roman (en version corrigée) au cas où quelqu'un qui ne l'aurait pas encore lu serait intéressé.

Image

Résumé : A quinze ans, Filippo Mancini, neveu de Mazarin, se voit confier par son oncle une sorte de mission qui l'oblige à se rapprocher de Philippe, alias le Petit Monsieur, frère de Louis XIV.

(Si vous préférez, j'ai aussi mis en ligne une version pdf à lire ou télécharger ici : http://neebit.com/s?c8749caba8.pdf)


Préface

Cette histoire n'est qu'un roman mais, si l'on en croit le Quid, elle contient une part de vérité. L'article sur Monsieur, frère de Louis XIV, indique que Mazarin "le fit initier à l'homosexualité par son neveu, Filippo Mancini". Le frère de Louis XIV avec celui de Marie Mancini ? Voilà qui était fait pour éveiller mon intérêt !

Aussitôt, j'ai voulu en savoir plus sur le neveu du cardinal autant que sur le frère du roi. Pour ce dernier, pas de problème : non seulement de nombreux textes sont disponibles sur Internet mais en plus ma soeur avait déjà acheté la biographie "Monsieur, frère de Louis XIV" de Philippe Erlanger. Filippo y est d'ailleurs brièvement mentionné ("Primi Visconti [...] nous révèle : 'Il m'a été assuré [...] que [Filippo Mancini] a, le premier, corrompu Monsieur'.").

Malheureusement, s'il est aussi facile de trouver des textes et des références de livres sur Marie Mancini et, dans une moindre mesure, sur certaines de ses quatre soeurs, les renseignements sur ses frères, y compris Filippo qui vécut pourtant bien plus longtemps que les deux autres, sont extrêmement rares. Une petite ligne par ci, une autre par là... et rien de plus concernant l'époque où il influença, dit-on, les goûts de celui qui n'était encore que le Petit Monsieur, duc d'Anjou (Monsieur, duc d'Orléans, étant alors toujours son oncle Gaston, frère de feu Louis XIII).

Mais je finis tout de même par trouver de précieuses informations sur la personnalité de Filippo, d'abord dans "Les petites Mazarines" de Pierre Combescot (ouvrage qui m'a également beaucoup aidée à "connaître" les autres membres de la famille) puis, alors que j'avais déjà bien avancé dans l'écriture, "Les nièces de Mazarin" d'Amédée Renée (livre ancien que j'ai payé un prix exorbitant pour mes faibles moyens... mais quand on aime, on ne compte pas – enfin, pas trop).

En ce qui concerne certains personnages secondaires, une autre source m'a été utile : "Histoire amoureuse des Gaules" de Bussy-Rabutin, qui donne des portraits du comte de Guiche et de ses amis. Et pour qui se poserait la question, précisions que, de tous les personnages dont les noms apparaissent dans ce livre, seul Pierre-Emmanuel d'Isigny n'a jamais existé. Je le regrette, mais il m'a été impossible de découvrir quoi que ce soit sur d'anciens élèves du collège de Clermont (aujourd'hui lycée Louis le Grand) susceptibles d'avoir été des amis plus ou moins intimes de Filippo Mancini.

Quant au reste... disons que tout est vraisemblable (pour autant que je puisse en juger) à défaut d'être entièrement vrai.

Un mot encore avant de vous laisser plonger dans le Grand Siècle. Pour éviter le problème posé par la francisation du prénom de Filippo (deux Philippe comme personnages principaux, c'eut été bien peu pratique !), j'ai gardé son prénom italien, sauf dans les lignes de dialogue de personnages français, et donc il en va de même pour ses frères, soeurs et cousines. C'est sans doute un peu perturbant si vous avez l'habitude de lire "Marie" pour "Maria" ou "Hortense" pour "Ortensia", mais la cohérence l'exigeait.

Bonne lecture !



Chapitre 1

"Mio zio è pazzo !"

Ces quatre mots d'italien constituaient l'unique pensée cohérente du jeune Filippo Mancini quand il sortit du cabinet de travail de son oncle, le Cardinal Mazarin.

Mon oncle est fou... C'était la seule conclusion possible à cette conversation surréaliste qui l'avait laissé en état de choc, tout juste capable de bondir hors de la pièce pour se retrouver dans le couloir désert, l'esprit trop occupé des échos de paroles stupéfiantes pour formuler autre chose que cette évidence : "Mio zio è pazzo !"

Il le savait manipulateur et prêt à tout pour conserver sa place de Principal Ministre. Il savait aussi que l'intérêt de l'oncle – Zio Giulio, comme il l'appelait – avait, seul, dicté le choix des maris de ses soeur et cousines Laura Vittoria, Laura et Annamaria, et il se doutait qu'il en irait de même pour ses autres soeurs, bien que Maria soit certainement moins disposée que ses aînées à accepter son sort sans protester. Il savait également que, quand lui-même avait été envoyé à Reims pour prendre part à la cérémonie du sacre du Roi, ce n'était certes pas à l'invitation du souverain, qui le connaissait à peine et ne pouvait donc avoir pour lui l'amitié qu'il avait eue pour son frère Paolo, mort quatre ans plus tôt. Non, bien sûr, c'était encore l'une de ces "manœuvres mazarines" destinées à associer une nouvelle fois aux yeux de tous la famille du Cardinal-Ministre à celle de son filleul, le roi Louis XIV en personne.

Bref, Filippo ne se faisait aucune illusion sur la personnalité d'intrigant de son oncle. Mais, s'il s'était attendu à être de nouveau utilisé tôt ou tard, il n'avait pas imaginé jusqu'où cela pourrait aller...

Il n'était pas facilement choqué, pourtant. Au Collège de Clermont, où il avait été envoyé dès son arrivée à Paris (il y avait maintenant deux ans de cela), il s'était rapidement lié d'amitié avec un groupe de garçons très peu disciplinés, dont l'un lui avait appris par l'exemple le sens des mots "vice italien" en usage à la Cour. Pourquoi ces pratiques (par ailleurs fort agréables) étaient considérées comme typiques de son pays natal, personne n'avait pu le lui expliquer, mais le fait d'être ainsi devenu un Italien "très italien" ne dérangeait nullement Filippo. Il aurait simplement préféré que Zio Giulio ne l'apprenne jamais. Ou, au moins, qu'il prétende ne rien savoir.

Or, il venait justement de lui confier une mission en rapport direct avec ce fameux penchant prétendument italien...

Il avait commencé par des allusions mais, comme son neveu n'osait comprendre, avait fini par s'écrier :

– Ne faites pas l'innocent, Filippo ! Pensiez-vous que j'ignorais votre goût pour les jolis garçons ? Votre mère et vos soeurs sont peut-être trop naïves pour s'en apercevoir, mais ce n'est pas mon cas.

Puis, devant le mutisme de l'adolescent trop embarrassé pour répondre, il avait enchaîné, en venant enfin au fait :

– Je veux que vous vous arrangiez pour devenir le favori de ce jeune homme.

Le jeune homme en question étant Philippe, le frère cadet du Roi, mentionné un instant plus tôt dans l'une des allusions.

Un garçon d'allure très efféminée, toujours couvert de bijoux et de rubans, que sa mère Anne d'Autriche appelait, disait-on, "ma chère petite fille"... Sans doute était-il donc, lui aussi, porté sur les "jolis garçons". Mais de là à ordonner à quelqu'un d'aller s'en assurer...

Car il s'agissait bien de cela. Compte tenu de ce qui l'avait précédé, il était évident que le mot "favori" ne pouvait être compris dans le sens d'homme de confiance ou de meilleur ami. Et donc, manifestement, Mazarin envisageait très calmement de mettre son neveu dans le lit du prince !

Incrédule et toujours très rouge, Filippo avait bien tenté de se faire expliquer la raison de cet ordre insensé, mais il n'avait obtenu que de vagues références aux problèmes qu'avait causés Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, et à la menace potentielle que représenterait donc un Philippe intéressé de politique plutôt que de parfums et de dentelles.

– Ne vous occupez pas de cela ! avait conclu le ministre pour couper court à toute autre question ou remarque de son neveu. Débrouillez-vous seulement pour faire ce que je vous dis. Vous devriez en être capable, n'est-ce pas ?

– Euh... Oui, avait balbutié Filippo, plus rouge que jamais, en s'efforçant de ne pas penser à ce que sous-entendait la question.

– Parfait. Vous commencerez par lui parler ce soir. Gagnez son amitié et puis... avisez. A présent, allez vous habiller pour le souper.

Cela, Filippo ne se l'était pas fait dire deux fois : se levant d'un bond, il avait pratiquement pris la fuite.

Et maintenant qu'il avait atteint sa chambre sans même se souvenir d'avoir tourné consciemment dans la bonne direction, il entendait encore si clairement la voix de son oncle répéter ses instructions qu'il ne doutait pas d'avoir à tout jamais gravé les mots dans sa mémoire.

"Avisez"... Facile à dire ! Ce n'était pas si simple, tout de même ! Avec n'importe qui d'autre, l'entreprise serait déjà délicate. Alors le frère du Roi...

Et s'il n'était pas d'accord ? On ne pouvait quand même pas le forcer !

"Mio zio è pazzo !"

C'était décidément le seul commentaire qui venait à l'esprit du jeune Italien.

~ * ~

Philippe détestait être traité comme quantité négligeable par son frère, sa mère et... pratiquement tout le monde, en fait. Pour toute la Cour, il passait évidemment après le Roi, et il n'avait donc jamais eu d'ami qui ne soit d'abord celui de Louis. Excepté François-Timoléon de Choisy, ce petit garçon toujours habillé en fille chez qui sa mère l'emmenait souvent quelques années auparavant – celui qui lui avait donné le goût des robes, des mouches et d'autres accessoires normalement réservés à la gent féminine... Mais c'était encore un enfant : il n'avait que onze ans, quatre de moins que Philippe. Et, si ce détail ne les avait pas dérangés quand ils étaient plus jeunes, il avait fini par creuser entre eux une sorte de fossé que seul le passage de quelques années supplémentaires pourrait sans doute combler, en les rendant tous deux adultes. En attendant, le jeune prince se sentait seul. Aussi fut-il ravi de l'attention que lui témoigna soudainement Filippo Mancini – tellement ravi, même, qu'il ne songea pas à s'en étonner.

Les deux garçons se connaissaient déjà, mais ils ne s'étaient parlé qu'en de rares occasions, et jamais longtemps. Philippe savait donc bien peu de choses du neveu de Mazarin, mais il se rattrapa largement en une seule soirée : de naturel très bavard, le prince se mit en effet à poser d'innombrables questions, auxquelles Filippo répondait de bon gré.

– Comment se fait-il que vous parliez si bien le français ? s'émerveilla rapidement Philippe. Vous n'êtes pourtant en France que depuis... deux ans, c'est bien cela ?

– Deux ans à Paris, oui, confirma Filippo. Mais j'avais déjà passé huit mois à Aix avant cela.

Il omit de préciser que sa mère et sa tante avaient été furieuses de devoir rester si longtemps éloignées de la Cour où leur frère les avait invitées. En effet, Mazarin s'était bien gardé de les prévenir, avant leur départ, qu'il comptait leur imposer cette longue période de quarantaine afin qu'elles s'accoutument à la mode et aux manières françaises et ne lui fassent pas honte en se présentant devant la famille royale avec leurs airs de matrones italiennes entourées d'une marmaille piaillante et débraillée.

– Ah, en Provence, oui... Chez votre soeur la duchesse de Mercoeur ? Son mari est gouverneur de cette partie du pays, si je ne me trompe...

– En effet, nous logions chez Laura Vittoria, l'aînée de la famille.

– La première de vos nombreuses soeurs... commenta Philippe en riant. Je crois que j'aurais aimé avoir une ou deux soeurs... mais peut-être pas cinq ! Qui est la plus proche de vous ? Marie ?

– Oui. Elle a deux ans de plus que moi.

Philippe se demanda un instant s'il ne serait pas trop incorrect de demander l'âge exact de la jeune fille, pour pouvoir en déduire celui de son frère. Mais Filippo, devinant sans doute son hésitation, devança la question :

– C'est-à-dire dix-sept ans.

Le prince sourit.

– Vous avez donc quinze ans... comme moi !

Un garçon de son âge... Exactement ce qu'il lui fallait ! A l'instant même, il décida que Filippo serait son ami. Et surtout pas celui de Louis. Non, cette fois, il ne laisserait pas son aîné lui faire de l'ombre. Il existerait pour quelqu'un, serait apprécié pour lui-même et non simplement respecté pour la forme en tant que frère de Sa Majesté Louis le Quatorzième... si c'était possible.

L'était-ce ? Oui, bien sûr ! Beaucoup de filles, d'ailleurs, appréciaient sa compagnie. Et lui appréciait la leur. Mais, ces derniers temps, il s'était un peu lassé de cet entourage exclusivement féminin. Souvent, il avait envie de parler à d'autres garçons. Même s'il n'était pas sûr de trouver quelque chose à leur dire. En fait, ce qu'il souhaitait surtout, c'était un prétexte pour être avec eux. Même s'il ignorait pourquoi il tenait tant à attirer leur attention. De plus, ce n'était pas tous les garçons, mais seulement quelques-uns – et, ce soir-là, c'était même uniquement Filippo Mancini.

Sans s'en apercevoir, Philippe passa ainsi plusieurs heures à converser avec le jeune Italien, oubliant de participer au bal organisé par son frère. Il aimait danser, pourtant... mais il aimait plus encore les élégantes toilettes des dames de la Cour.

– Comme j'envie les femmes, qui peuvent porter d'aussi belles choses ! soupira-t-il soudain en contemplant la robe de fin brocart et la parure de rubis d'une duchesse assise à quelques mètres de l'endroit où il se tenait en compagnie de Filippo.

– Vous-même portez de fort jolis bijoux, Monseigneur, répondit celui-ci avec un sourire si charmant que Philippe en resta un instant muet de saisissement.

– Certes, convint-il finalement, ces pierres n'ont rien à envier à celles des dames. Mais sans doute les estimeriez-vous mieux mises en valeur sur l'une de ces demoiselles, ajouta-t-il en désignant un groupe de jeunes filles qui, se voyant observées, adoptèrent automatiquement les mines de coquettes convenant à la situation.

– A vrai dire, je me soucie peu des demoiselles, avoua Filippo.

Sans réfléchir, Philippe lui adressa aussitôt un sourire enchanté, auquel répondit un autre sourire qui le toucha plus encore que le premier.

~ * ~

Filippo avait jugé préférable de ne rien ajouter sur le sujet ce soir-là. Mieux valait procéder lentement, avec prudence. Enchaîner en déclarant carrément qu'il préférait les garçons et que Philippe était tout à fait à son goût aurait été franchement maladroit, à son avis. Après tout, malgré le sourire et le silence qui avait suivi, il n'avait encore aucune certitude. Et puis il n'était toujours pas très sûr de vouloir obéir à son oncle...

D'un côté, l'idée de devenir le favori de Philippe ne lui était nullement désagréable, car le prince avait un charme certain. Mais, justement à cause de cela, le jeune Italien répugnait à jouer un jeu dans lequel il ne pourrait jamais être parfaitement honnête.

S'il avait pu suivre les ordres avec détachement, tout aurait été plus simple. Mais comment gagner la confiance et l'amitié de quelqu'un sans s'y attacher soi-même ? Il voyait bien, maintenant, que c'était impossible. Et qu'il ferait sans doute mieux de tout arrêter avant que la situation lui échappe. S'il n'était pas déjà trop tard.

~ * ~

Philippe, pour sa part, regagna ses appartements dans un état d'allégresse évident puis, une fois couché, rêva longuement éveillé avant de retrouver dans son sommeil la voix et le visage de son nouvel ami. Qui se souciait fort peu des demoiselles... Philippe hésitait à en déduire ce que, malgré lui, il s'était mis à espérer. Peut-être avait-il mal compris ? Après tout, Filippo n'était pas couvert de bijoux et de dentelles, lui. Il n'y avait rien de féminin dans son apparence... excepté quelques traits qu'on pouvait juger un peu trop fins, trop doux pour un homme. Mais cela ne signifiait pas grand-chose, d'autant plus qu'il était encore très jeune. Quinze ans depuis deux ou trois mois à peine... Philippe lui-même en aurait bientôt seize. Ce dont ne semblait d'ailleurs pas se souvenir sa mère, qui le traitait souvent comme un enfant. Mais il n'était plus un enfant – plus vraiment. Et, s'il ignorait encore bien des choses sur les passions qui compliquent la vie des adultes, il sentait confusément que, bientôt, il en connaîtrait aussi les joies et les tourments. Car, au fond, même s'il n'en avait pas encore pleinement conscience, il était déjà amoureux.


* * *

Je trouve ce chapitre un peu trop "résumé" par moments (et encore, je l'ai rallongé) parce que, en fait, j'avais l'intention d'écrire une one shot, au départ... L'histoire est juste devenue "un peu" trop longue pour une one-shot, finalement ! ^^;
Euh... quelqu'un veut me donner son avis ?

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Dernière édition par Cybèle Adam le 27 Oct 2010 14:40, édité 7 fois.

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MessagePosté: 08 Sep 2006 21:55 
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Moi moi moi !! (Oups, désolée... mauvaise imitation du petit lémurien dans Madagascar).

Franchement, j'adore ! :D Ton style est très agréable à lire, très fluide et l'histoire promets d'être passionnante !!

Par contre, ce qui me fait bizarre, c'est que dans ma tête, quand je visualise Philippe, je vois Christophe Maé... :? Déformation due au spectacle, je sais, mais ça fait quand même bizarre... surtout qu'il est loin d'avoir 15 ans ! :lol:

:suite:

Cybelia.


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MessagePosté: 08 Sep 2006 22:27 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Oh, mais moi aussi, je vois Christophe Maé (en imaginant qu'il est plus jeune) ! Image
Et Gianluigi Surra, un ancien danseur de parades et spectacles Disney, pour Filippo, parce que j'ai pris une photo de lui pour représenter le personnage sur un forum RPG. (En fait, lui aussi a beaucoup plus de 15 ans, bien sûr.)

Image pour les compliments sur mon style d'écriture. Image Ma soeur dit toujours qu'elle adore ce que j'écris mais, évidemment, elle est pas très objective. ^^

J'attends un peu pour poster la suite, quand même, parce que sinon vous aurez cinq ou six chapitres de suite et puis plus rien pendant plus ou moins longtemps parce que j'ai pas encore écrit les suivants.

Tiens, à propos du spectacle, j'ai un jour (en chantant distraitement) fait un beau mélange de couplets / lapsus sur "Où ça mène quand on s'aime":

Apprends-moi ce qu'il faut comprendre [pour] fuir
Le chemin d'un homme à une femme


Image Ça fait un peu... bizarre, non ? Mais beaucoup plus intéressant, tout de suite ! Image

D'ailleurs, avec ma soeur, on dit toujours "Prenez plutôt exemple sur vos frères: ils ont tout compris, eux !" Image

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Dernière édition par Cybèle Adam le 06 Jan 2007 13:02, édité 1 fois.

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MessagePosté: 11 Sep 2006 07:30 
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moi aussi je peux donner mon avis??? Franchement, moi qui suis pas du tout branchée histoire, j'ai tout de suite accroché à celle là! J'ai pas vu "Le Roi Soleil" mais j'aime bien la façon dont sont rendus les personnages. Tu écris très bien ta soeur a raison miss!!!
:suite::suite::suite::suite::suite:

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MessagePosté: 13 Sep 2006 15:45 
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Inscription: 07 Sep 2006 21:07
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Bien sûr, que tu peux donner ton avis ! En plus, ce que tu dis, c'est très gentil, alors ça aurait été dommage de ne pas le dire. Image

Il n'est vraiment pas nécessaire d'avoir vu Le Roi Soleil pour lire la fic, parce qu'elle est beaucoup plus basée sur ce que j'ai lu après que sur le spectacle. Et puis c'est pas la peine d'être fan d'histoire non plus, puisque je m'arrange pour expliquer ce que j'ai appris en lisant des biographies. (Je n'y connaissais rien, avant - surtout que, comme je suis belge, je n'avais même pas eu de cours d'histoire de France à l'école.) Bref, il suffit d'aimer voir deux garçons ensemble et on peut apprécier cette histoire... Je pense donc qu'il n'y a pas de problème en ce qui concerne les gens qui sont inscrits sur ce forum ! :slashvaincra:

En tout cas, Image pour tes gentils commentaires et... à bientôt pour la suite, alors ! Image

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MessagePosté: 13 Sep 2006 19:36 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Localisation: Dans les bras de mon Shannon!! Sur la planète Mars!
Je la trouve très bien, et c'est un bon sujet. J'ai hâte de retrouver les personnages pour une suite
vite vite vite

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MessagePosté: 13 Sep 2006 20:01 
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Inscription: 07 Sep 2006 21:07
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Suite bientôt, promis. :) Ce week-end, probablement.

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MessagePosté: 14 Sep 2006 08:30 
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Oh oui la suite S'IL TE PLAIT!!!!!!!!!

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MessagePosté: 14 Sep 2006 17:44 
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Le slash, kesako ?
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Salut

Je viens de lire ta fic et je la trouve vraiment génial!!!

J'avoue qu'au départ, j'avais un peu d'apréhension parce que je suis une passionné d'histoire, mais franchement tu m'as apprit des truc dans cette fic (en première année on va pas vraiment dans le détail).

Mais cette histoire commence vraiment bien, j'ai presque l'impression d'y être! Et ton je trouve ton style très fluide, ce qui forcémennt est super.

Enin bon, tout ce blabla pour dire que j'adore, et te demander de mettre viiiiiiiiiiiiiiiiite la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite!!!!!!! pitiééééééééééééééééééééééééé!!!!

Bonne continuation

Mara

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MessagePosté: 14 Sep 2006 19:37 
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C'est super-gentil, tout ce que tu dis. Image Je comprends que tu aies pensé que ça risquait d'être désastreux, et je ne doute pas d'avoir commis quelques erreurs de temps en temps (qu'est-ce que c'est dur, de les faire parler comme il convient à l'époque ! Image), sans compter ce que j'ai dû inventer soit parce que je n'avais pas de détails soit parce que mes sources donnaient des renseignements contradictoires Image (c'est le cas pour les années de naissance de pratiquement tous les Mancini et Martinozzi). Mais je suis perfectionniste, alors j'ai fait de mon mieux pour que tout soit logique et cohérent, et aussi pour que rien ne contredise les faits certains, donc voilà... Je suis contente qu'une passionnée d'histoire ait apprécié ce début, et j'espère que tu aimeras la suite aussi (ainsi que les autres lectrices, dont les commentaires étaient également très gentils Image). Je pense que je posterai la deuxième partie demain, comme ça ça fera tout juste une semaine entre les deux. A très bientôt, donc ! (Oh, et si tu vois un truc qui cloche, n'hésite pas à me le faire remarquer, surtout ! Tout ce qui peut m'aider à rendre les personnages plus proches de ce qu'ils étaient en réalité est toujours bon à prendre. Image)

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MessagePosté: 15 Sep 2006 17:47 
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Chapitre 2

Quelques jours plus tard, le Roi convia toute la Cour à une grande chasse. Philippe, qui aimait les animaux et détestait donc les tuer, s'arrangea rapidement pour fausser compagnie aux autres et transformer la corvée en promenade solitaire... ou presque. Car Filippo, que son oncle avait fait inviter à la chasse comme partout où il pouvait lui être utile, ne tarda pas à le rejoindre, comme par hasard.

Bien entendu, il ne s'agissait absolument pas d'un hasard, mais comment Philippe aurait-il pu s'en douter ? D'ailleurs, il était bien trop heureux pour y voir autre chose qu'une réponse aux voeux qu'il formait en secret depuis le bal. Il accueillit donc son ami italien avec un sourire radieux, et celui qu'il reçut en retour augmenta encore sa belle humeur.

– Auriez-vous également fui la chasse ? s'enquit-il innocemment, les yeux brillants d'une joie qui pouvait passer pour de l'amusement.

– En quelque sorte, Monseigneur, répondit Filippo, dissimulant un léger embarras sous un autre de ses charmants sourires.

Sourires qui avaient l'étrange pouvoir de faire battre le coeur de Philippe aussi vite que s'il venait de courir au lieu de se laisser porter par son cheval. Cette constatation le troubla à tel point que le jeune Italien s'en aperçut. Mais il ne dit rien, bien sûr. Pas encore...

Philippe, comme à son habitude, se mit à bavarder. Et, contrairement à beaucoup d'autres, Filippo l'écoutait réellement – c'était évident, car il répondait toujours à propos. Très courtoisement, aussi, bien que trop brièvement au goût de son interlocuteur.

– Que ne parlez-vous davantage ? s'étonna celui-ci au bout d'une bonne demi-heure. Êtes-vous aussi discret dans les salons des belles dames ?

Filippo resta muet de surprise.

Les belles dames ? Oh, celles des cercles de beaux esprits où ses amis de Clermont l'avaient introduit ! Il en avait parlé l'autre soir, avouant même qu'il s'y rendait en fraude, escaladant le mur du collège pour rejoindre le "monde réel", et envoyait ensuite des nouvelles à Maria, sa soeur préférée, élève – autant dire prisonnière – au couvent des Visitandines de Chaillot. Dont elle aurait très certainement aimé escalader le mur, elle aussi...

Philippe avait ri. Et posé d'autres questions.

Pour éviter de préciser que, parfois, ces escapades le menaient en des lieux beaucoup moins fréquentables – et plus souvent en compagnie de beaux messieurs plutôt que de belles dames –, Filippo s'était largement étendu sur le sujet des salons, et, sur l'instance de Philippe qui voulait tout savoir, avait même fini par révéler qu'il lui arrivait de s'y distinguer par quelques vers de sa composition. Ce que le prince n'avait manifestement pas oublié.

– Vous ne pouvez prétendre que votre français est limité, insista-t-il sans laisser à son ami le temps de trouver une réponse appropriée. Récitez donc un de vos poèmes, voulez-vous ? Ainsi je ne serai plus seul à parler.

Filippo obéit – avait-il seulement le choix ? – et Philippe écouta dans un parfait silence, ravi par ces phrases auxquelles l'accent italien donnaient un charme particulier.

– Je ne m'y entends guère en poésie, avoua-t-il ensuite, mais j'aime la façon dont vous faites chanter les mots. Auriez-vous également quelque chose en italien ?

Filippo sourit, amusé.

Ainsi, le jeune prince aimait entendre sa voix ? Était-ce pour la même raison que la demoiselle qui, quelques semaines plus tôt, avait déclaré qu'elle pourrait l'écouter des heures entières sans se lasser, quel que soit le sujet de son discours ? En ce cas, la réussite de la fameuse mission était presque assurée...

Mais il fallait, encore une fois, rester prudent. Tout en continuant, subtilement mais sûrement, ce qui ressemblait de plus en plus à un jeu de séduction.

Plutôt que de réciter un autre poème existant, Filippo improvisa pour Philippe un compliment en vers, comme avaient coutume de le faire d'autres habitués des fameux salons – à ceci près que le sien, étant dans sa langue maternelle, ne pouvait être compris par son destinataire. Toutefois, comme il s'y attendait, ledit destinataire réclama une traduction.

– Je vous l'écrirai, sous le texte d'origine, dès que nous serons de retour au Louvre, promit Filippo avec un nouveau sourire – délibérément charmeur, cette fois.

Philippe fondit intérieurement. Avec quelle impatience il attendrait ce message !

– Tout de même, je regrette de ne pas connaître l'italien, soupira-t-il. Votre oncle l'a fait enseigner à mon frère, mais...

Il se tut avant de trop en dire. A quoi bon se plaindre ? Après tout, il était bien normal qu'un roi reçoive plus d'attention que son cadet. Même si cela ne justifiait pas complètement qu'on néglige l'éducation de ce dernier.

Bien qu'elles n'aient pas été exprimées à haute voix, Filippo devina plus ou moins ces pensées. Et assura Philippe de toute sa sympathie, déclarant qu'il savait exactement ce que signifiait n'être que le second, celui qui ne compte pas aux yeux de la plupart des gens – et, surtout, à ceux de Monsieur le Cardinal-Ministre...

– Mais vous êtes désormais l'aîné de votre famille, pourtant ! s'exclama le prince, surpris. L'aîné des garçons, du moins.

– En effet... mais il se trouve que mon oncle aimait tant Paolo qu'il a maintenant une préférence très marquée pour Alfonso. Sans doute avez-vous également constaté qu'il ressemble bien plus que moi à notre aîné ? Je pense donc pouvoir affirmer que je me verrai totalement ignoré dès que mon jeune frère aura grandi... Dans peu de temps, vraisemblablement, car il a déjà douze ans. Mais, au fond, c'est sans doute une bonne chose : je serai ainsi plus libre de mener ma vie comme je l'entends.

Philippe sourit. Cette conclusion lui plaisait.

– Vous avez bien raison, mon ami ! Et je m'en souviendrai chaque fois qu'il m'arrivera d'envier un peu mon propre frère. Il a certes le pouvoir et l'attention de tous, mais aussi des obligations qui m'ennuieraient au plus haut point. A vrai dire, je ne souhaiterais pour rien au monde être à sa place.

Le "mon ami" n'avait, bien entendu, pas échappé à Filippo. Zio Giulio serait content : la première étape de la mission – "gagnez son amitié" – était, à l'évidence, déjà accomplie. Restait à "aviser"... ou à prétendre avoir essayé. Il n'avait toujours pas décidé.

~ * ~

Ils rejoignirent les autres à l'heure du goûter, après avoir chevauché en silence pendant de longues minutes dans l'espoir d'apercevoir quelques animaux. Mais la plupart des habitants de la forêt se cachaient, effrayés par les détonations qui résonnaient au loin.

A la question du Roi ("Où étiez-vous donc, mon frère ?"), Philippe répondit avec un naturel parfait qu'il s'était égaré, et tout le monde feignit de le croire. Pourtant, tous devinaient le motif de sa disparition, et certains, même, en le voyant arriver avec ce jeune Mancini qu'il traitait en ami, avaient soupçonné qu'une deuxième raison pourrait bien s'y ajouter. Mais personne n'en souffla mot, bien entendu. Tout au plus se permit-on un sourire amusé, comme celui que Filippo surprit par hasard sur le (très beau) visage d'Armand de Gramont, comte de Guiche, un ami du Roi et de son frère qui, d'après la rumeur, s'intéressait aux filles bien plus que Philippe... et aux garçons bien plus que Louis.

Qu'allait-il s'imaginer, au juste ? Filippo se le demandait, tout en se disant qu'il préférerait sans doute ne pas connaître la réponse. Le pire, c'était que lui-même l'avait certainement conforté dans son opinion que "quelque chose" avait dû se passer entre les deux garçons prétendument perdus dans les bois car, quand il l'avait vu sourire ainsi, il avait baissé les yeux en rougissant stupidement comme un gamin. Non parce qu'il était gêné de ce qu'on pourrait penser de lui – dans l'ensemble, ce ne serait que vérité et puis, en deux ans, il avait eu le temps de s'habituer aux ricanements que provoquaient la seule mention de sa nationalité, le mot "italien" étant lié dans l'esprit des Français à ce "vice" que l'on disait assez en vogue à la Cour – mais, d'abord, parce qu'il s'agissait du Petit Monsieur (une Altesse Royale !), et puis aussi un peu parce qu'il avait honte d'avoir, l'espace d'un instant, regretté sincèrement qu'il ne se soit en réalité rien passé du tout.

Et Philippe ? Déjà occupé à se servir une bonne part de gâteau, il n'avait remarqué ni les sourires moqueurs ni le rouge monté aux joues de son ami italien. Pas plus que les sourcils froncés du Roi son frère qui, lui, avait vu le reste et s'interrogeait sur sa signification.

Aussi bavard et enjoué qu'à l'accoutumée, le Petit Monsieur amusa les convives de ce goûter pique-nique jusqu'au moment où le Roi décida qu'il était temps de reprendre la chasse.

Cette fois, Philippe suivit sagement les autres invités, mais il traîna tout de même autant qu'il put et, comme Filippo restait à ses côtés, oublia complètement le massacre pour se concentrer sur le bonheur d'avoir un ami tout à lui, quelqu'un pour qui il ne passerait jamais après son frère puisque, aussi surprenant que cela puisse paraître, le jeune Italien ne cherchait jamais à s'attirer les bonnes grâces du souverain.

Louis, d'ailleurs, semblait à peine le voir. Peut-être parce qu'il ne le considérait que comme "le petit frère de Paul", ou parce qu'il savait que Mazarin lui-même ne le prenait pas vraiment au sérieux. Mais alors... pourquoi l'avait-il invité ?

"Certainement pas pour moi, en tout cas", pensa Philippe. "Pourtant, j'ai bien envie de l'en remercier quand même !"

Il se rendait compte que l'état d'euphorie dans lequel il se trouvait était un peu excessif, mais au fond l'excès était dans sa nature, et puis se raisonner serait plutôt dommage... même s'il lui fallait bien, comme souvent, contenir les élans qui auraient pu le pousser à commettre quelque extravagance. Sinon, il serait déjà descendu de cheval et aurait demandé à Filippo de faire de même, juste pour avoir tout loisir de le serrer dans ses bras.

~ * ~

Une fois couché sur papier (et traduit comme promis), le poème improvisé semblait à Filippo légèrement trop osé. Pas déplacé comme l'auraient été des avances directes, non, mais... Vraiment, le style aurait mieux convenu à faire l'éloge d'une dame plutôt que celui d'un prince, fut-il efféminé. En somme, on pouvait presque y lire entre les lignes une sorte de déclaration qui n'était peut-être pas encore d'amour, mais peu s'en fallait. En tout cas, c'était beaucoup trop pour une simple amitié – à peine naissante, qui plus est – et, même si Philippe ne voyait rien de choquant dans ces mots qui le dépeignaient pratiquement comme l'homme le plus merveilleux du royaume, il risquait fort d'accuser leur auteur de flatterie.

L'auteur, donc, modifia quelques lignes, atténua certains compliments qu'il ne pouvait pas se résoudre à supprimer complètement, relut, hésita, raya encore un mot, en reprit un autre écarté précédemment, relut de nouveau et, finalement, décida que cette version corrigée conviendrait.

Quelques minutes plus tard, un valet la remettait de sa part à Philippe, qui prit le feuillet avec autant d'émotion que s'il s'attendait à une lettre d'amour.

En se morigénant mentalement de cette réaction de fille, le prince s'assit pour lire. D'abord les vers italiens, dont il devinait plus ou moins bien le sens, d'une ligne à l'autre, selon le nombre de mots suffisamment proches de leurs équivalents français – ou, parfois, grâces aux notions d'espagnol qu'il tenait de sa mère. Cela, déjà, suffit à le troubler. La traduction, ensuite, ne fit que confirmer son impression : ce n'était peut-être pas une lettre d'amour, mais c'était à tout le moins un témoignage d'affection fort touchant.

Se sachant incapable de répondre sous la même forme, il se contenta de rédiger un court (mais chaleureux) message de remerciement, auquel il joignit un cadeau de circonstance : une plume et son encrier – richement orné – qui, disait-il, seraient à n'en pas douter "mieux employés entre les mains d'un poète qu'en celles d'un prince qui parle mille fois plus qu'il n'écrit".


* * *

Voilà... N'hésitez pas à me dire honnêtement ce que vous en pensez. J'admets que je suis vite vexée par les critiques, mais ça dépend comment c'est tourné, aussi. Et puis je dois reconnaître humblement que je ne connais ces personnages historiques que par quelques livres et des recherches sur Internet (pour tout dire, il y a un an, je n'avais même encore jamais entendu parler du frère de Louis XIV, et donc encore moins de celui de Marie Mancini, que je ne connaissais d'ailleurs absolument pas non plus). Sans parler de la langue du 17ème siècle, que je ne fais qu'imiter de mon mieux à partir de ce que j'ai lu. Donc, si quelqu'un de plus compétent que moi en ces matières voulait m'aider, je serais très loin de mal prendre ses remarques.

Ah, et puis, pour le poème... J'aurais bien voulu l'inclure dans le texte, mais je suis complètement nulle en poésie ! Que ce soit censé être en italien n'est même pas le problème (j'ai bien traduis ce chapitre, le précédent et le suivant pour une amie italienne) mais, vraiment, quelque soit la langue, je suis incapable d'écrire autre chose que de la prose. ^^;

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Dernière édition par Cybèle Adam le 28 Avr 2010 18:14, édité 3 fois.

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MessagePosté: 15 Sep 2006 19:06 
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Moi, je suis archi-nulle en histoire donc les anachronismes de langage, s'il y en a, ne me dérangent absolument pas. Franchement, j'adore ta fic, c'est très bien écrit et ça donne vraiment envie de connaitre la suite...

Par contre, j'ai rigolé lorsque tu fais parler Louis... non pas parce qu'il aurait dit quelque chose de drôle, mais parce que dans ma tête, j'ai entendu la voix d'Emmanuel Moire... Je sais, je suis incurable... :lol:

Enfin bon, pour revenir sérieusement à ta fic, je trouve ça vraiment super et donc :suite:

Cybelia.


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MessagePosté: 15 Sep 2006 20:28 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Trop bien^^ huhu moi non plus j'y connais rien en langage 17eme-sieclien mais j'adore. Et puis si tu veux une jolie poésie j'ai un ami qui écrit en alexandrin si tu veux^^Je pourrais lui demander si tu décide vraiment de l'inclure dans ta fic.
:suite::suite::suite::suite:

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MessagePosté: 16 Sep 2006 15:16 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Image à toutes les deux ! Je suis très contente que vous ayez envie de savoir ce qui se passe après... :) (Il faudrait juste que j'arrive à finir. J'écrivais justement le chapitre 7 tout à l'heure, et je n'ai aucune idée du nombre de chapitres que je devrai encore écrire après. Ni de l'endroit exact où je vais arrêter l'histoire, d'ailleurs. Image)


cybelia a écrit:
Par contre, j'ai rigolé lorsque tu fais parler Louis... non pas parce qu'il aurait dit quelque chose de drôle, mais parce que dans ma tête, j'ai entendu la voix d'Emmanuel Moire... Je sais, je suis incurable... :lol:

lol Autant que moi qui vois et entends Emmanuel Dahl parce que c'était lui les deux fois quand j'ai assisté au spectacle l'année dernière. Image
Et puis toujours Christophe Maé pour Philippe, bien sûr... (Sans l'accent, si possible ! lol) Et Gianluigi Surra pour Filippo (bon, sur cette photo, il est en Prince de Blanche-Neige mais, comme il est surtout danseur, il serait bien parmi les mignons de Monsieur dans le spectacle).


lili la tigresse a écrit:
Et puis si tu veux une jolie poésie j'ai un ami qui écrit en alexandrin si tu veux^^Je pourrais lui demander si tu décide vraiment de l'inclure dans ta fic.

Mais, pour que ça colle, il faudrait que ce soit écrit en italien en premier... Et puis je veux pas déranger les gens ! Enfin, je suppose que c'est pas trop grave que le poème ne soit pas inclus dans le texte. Après tout, on imagine bien le genre de trucs que Filippo a pu écrire.


Troisième partie la semaine prochaine... (Elle est prête mais bon, si je vous laisse lire tout de suite tout ce que j'ai d'avance, vous allez râler parce que je traîne à écrire la suite, après ! :wink: )

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MessagePosté: 16 Sep 2006 17:17 
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Inscription: 22 Aoû 2006 17:37
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juste que ça le dérangeait pas, il était d'accord, mais il parle seulement allemend et angalis alors euh.... ^^
T'es méchante de nous faire attendre comme ça euh!!!!!

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