Voici une petite suite (vous avez l'habitude des trucs courts avec moi lol) --------------------- Le lendemain, dans la salle de restauration de l'hôtel, alors que le groupe Requiem venait s'installer pour prendre son petit-déjeuner, Franz-Xaver remarqua que le leader était dans la Lune et n'écoutait absolument pas ce que Joseph lui disait, ni ne relevait les inepties que leur agent déblatérait sans cesse. Xaver suivit le regard de son ami, et vit qu'il se dirigeait vers Mozart et son inséparable Lorenzo Da Ponte. Wolfgang était emmitouflé dans le pull d'Antonio, trop grand pour lui, les mains cachées dans les manches, sa crinière blonde ébouriffée et l'air passablement endormi à fixer son tasse de café d'un regard vide. Le jeune homme qui n'avait aucun penchant pour la gent masculine ne put s'empêcher de trouver Mozart vraiment adorable. Et si lui le trouvait adorable, il ne pouvait qu'imaginer ce que ressentait Antonio. Il lui chuchota discrètement:
– Ce n'est pas en le dévorant des yeux que tu l'auras.
Antonio grogna, avant de tourner la tête vers son partenaire de scène et lui adresser son plus beau regard noir.
– Tu sais que c'est ce soir que le petit génie dirige son opéra à l'Opéra Garnier ? – Je sais, soupira Antonio. Je vais ruiner ma réputation... – Pourquoi tu dis ça ? Aller à l'opéra ne peut qu'être bénéfique pour ta culture de moineau. – Xaver ! Je ne te permet pas ! – Oh allez arrête de faire ta rock star et ravale ta fierté, cette perspective t'enchante autant que lui, je le vois bien.
Pendant ce temps là, à la table de Mozart et Da Ponte. Lorenzo faisait la conversation tout seul, il avait l'impression de se heurter à un mur. Wolfgang était complètement dans les nuages. Le librettiste ne savait plus commenter capter l'attention de son supposé interlocuteur. Cependant, quand il lui demanda ce qu'il avait fait la veille au soir, les yeux du jeune musicien s'illuminèrent.
– Vous savez Da ponte, le groupe que vous pensiez d'un autre monde, Requiem ? – Oui je vois. – Et bien j'ai passé la soirée avec eux, ils m'ont invité à leur répétition. Ils sont géniaux ! Et Salieri leur chanteur... – J'ai entendu dire qu'il était imbu de lui même et désagréable au possible, le coupa Da Ponte. – Vous plaisantez ?! S'exclama Mozart, outré, ameutant toutes les personnes présentes par la même occasion. C'est un air qu'il se donne comme ça, mais Antonio Salieri est la personne la plus géniale qui soit ! Il est gentil, il est drôle, un peu grognon mais tellement adorable, s'emporta le jeune homme. D'ailleurs vous savez quoi ?! Il va même venir me voir à l'opéra ce soir. Ça vous en bouche un coin hein ?
Antonio Salieri secoua la tête, désespéré, gêné et honteux, les joues écarlates devant tous les regards qui s'étaient vrillés. Bien, il était grillé maintenant. Il ne put s'empêcher de se manifester.
– Par tous les dieux, taisez vous Mozart. Je suis très flatté que vous preniez ma défense mais par pitié fermez votre grande bouche. Ah oui et rendez moi mon pull. – Venez le chercher vous même ! – Mon dieu que vous me tapez sur le système, venez dehors, on va parler.
Da Ponte allait protester mais ne dit rien sous le regard noir de son protégé qui sauta sur l'occasion d'être seul avec le leader de Requiem.
Antonio tâcha d'ignorer les moqueries des membres de son groupe, alors qu'il se dirigeait vers l'extérieur, sachant pertinemment que Wolfgang le suivait. Il s'adossa au mur, sortit une cigarette de son élégante veste, et l'alluma d'un geste gracieux. Il sentait sur lui le regard appréciateur de Wolfgang, et fit tomber quelques mèches brunes devant son visage pour masquer sa gêne. Bon sang, ce n'était pas la première fois que quelqu'un le défendait en public. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Mozart s'impatienta un peu et demanda à Salieri de quoi il voulait lui parler.
– Ecoutez moi bien Mozart, j'aimerais vraiment qu'à l'avenir vous cessiez de tenir ce genre de propos concernant ma personne en public. – Mais pourquoi ?!! Je vous défends et c'est comme ça que vous me remerciez Antonio ? – Je n'ai pas demandé à être défendu Mozart. Laissez moi tranquille. – Pourquoi ? Pourquoi vous êtes comme ça ? Demanda faiblement l'autrichien, peiné par la soudaine froideur de son interlocuteur. – Les gens parlent Mozart. – Et ? – Mais vous êtes con ou vous le faites exprès ? S'emporta-t-il. Vous croyez que j'ai envie de me retrouver en tête des tabloïds avec pour gros titre « Le chanteur de Requiem défendu par son chevalier blanc Wolfgang Mozart » ? Ou encore « Antonio Salieri ardemment défendu par son petit-ami » ? Vous ne connaissez pas ce monde Mozart ! Vous ne le connaissez pas ! Les médias peuvent monter des histoires farfelues en moins de temps qu'il ne faut pour le dire !
Les lèvres de Salieri tressaillaient tellement il était énervé.
– Dégagez Mozart.
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