un petit texte écrit comme ça...je ne suis pas très satisfaite mais bon... Vous pouvez l'imaginer avec qui vous voulez...
Quand j’étais hétéro j’aimais me promener main dans la main avec ma femme et après ma conquête du moment, l’embrassant à chaque coin de rue, aujourd’hui c’est fini…je jette un coup d’œil à l’homme qui marche à mes cotés…mon homme…celui qui tout à l’heure a esquissé un geste vers moi, avec l’intention de glisser sa main dans la mienne, un seul regard de ma part a stoppé son geste. Je ne suis pas près à m’afficher en tant qu’homo… Pourtant les journalistes ont toujours été correctes avec moi…en tout cas sur ma vie privée…je me suis rarement retrouvé à la une de la presse à scandale…ils m’ont rarement poursuivit, pour avoir la photo de ma dernière petite amie…mais ça c’était quand j’étais hétéro…aujourd’hui cela serait sans doute différent. J’ai conscience de faire souffrir mon homme…lui il n’a peur de rien…il voudrait juste vivre comme il dit…il se fiche de ce qu’il pourrait arriver…il est jeune, il ne se rend pas compte…il se fout de ma carrière… de nos amis…de mes fans…de nos familles. J’entends mon amour renifler et je m’aperçois qu’il pleure. Je ne lui demande pas ce qui ne va pas…je sais que c’est moi le responsable de ses larmes. Ce qui est le plus grave c’est que je ne sais pas quoi faire !
Quand j’étais hétéro je n’aurais pas hésité une seule seconde à prendre un de mes amis dans mes bras pour le consoler…mais ce n’est pas un simple ami et un geste qui m’aurais parut amical il y a quelques mois me parait maintenant plus qu’ambigüe aux yeux du monde. Il sèche ses larmes seul, et se dirige d’un pas décidé vers un vendeur de glace ambulant, je le suis et tend un billet au marchand, dans une pitoyable tentative de montrer à mon petit ami que je l’aime. Une fois assis sur un banc, les yeux fixaient sur les bateaux amarrés dans le port, il semble avoir retrouvé un semblant de sourire, il me tend la petite cuillère en plastique remplit de crème glacée…là encore je refuse…partager une glace c’est trop cliché si quelqu’un nous vois…il comprendra tout de suite… Je tourne la tête pour ne pas voir son regard blessé. Je me concentre sur un petit groupe de jeunes un peu plus loin, ils sont cinq, et doivent avoir l’âge de mon homme, ils s’échangent leur glace entre eux, faisant tourner cuillères et cornets sans arrières pensées, et soudain je prends conscience de la neutralité de ce geste…
Quand j’étais hétéro je ne me posais pas de question sur l’attitude à adopté avec mes amis garçons, une main entourant les épaules de l’autre, une étreinte, une danse en boite pour délirer, une bise…cela ne faisait pas de moi un homo…aujourd’hui j’ai l’impression qu’un simple sourire à mon homme me trahira…
Quand j’étais hétéro je n’avais pas peur de me faire larguer, cela parait sans doute prétentieux, mais c’est vrai je suis toujours celui qui est partit, aucune femme ne m’a laissé tomber…aujourd’hui je vis chaque jour avec la crainte de le voir partir. Je jette un coup d’œil à mon homme, qui des larmes plein les yeux, ne prête aucune attention à la glace qui coule sur ses doigts. Nous ne nous sommes presque pas parlé aujourd’hui… par ma faute sans doute. Je lui prends le cornet et le jette dans la poubelle d’à coté, il semble sortir de sa torpeur et me fixe un instant…je vais le perdre je le sais…avec mon attitude. Nous rentrons à l'appartement, enfin chez moi. Le sien est dans le même immeuble, mitoyen au mien, il n'y va que quand je reçois quelqu'un ou que sa famille ou ses amis lui rendent visite. Nous avons même fait installé un porte de communication pour qu'il puisse passer par sa porte, je préfère vis a vis des voisins....c'est une porte camoufler derrière une bibliothèque, cela nous a couté un peu cher ou plutôt à moi puisque c'était mon idée. A peine entré mon homme ouvre en grand la porte fenêtre laissant entrer une légère brise. Il va chercher quelque chose chez lui, c'est un banc en bois, il déplies les pieds et l'installe face à la porte, il s'approche des enceintes et y branche son ipod des cris de mouette, d'eau, des cris d'enfants, des discussions étouffé, cela ressemble aux bruits du port. Il me fait signe d'approcher et je m'exécute, surprit de son comportement, inquiet de son silence. Il me place devant le banc et se met à coté de moi...il glisse sa main dans la mienne et ferme les yeux la brise, fait voleter la mèche sur son front. Je vais lui demander ce qu'il fait quand il se met à marcher sur place.
- Oh regarde, me dit-il en pointant son doigt vers la droite. Je regarde le mur sans rien voir. - Il est beau ce bateau tu ne trouves pas? Tu crois qu'un jour on fera une croisière sur un bateau comme ça? Je ne sais pas quoi dire...il reprend. - Viens on va s'asseoir sur le banc, j'ai envie de regarder le bateau.
Il s’assoit, m’obligeant à faire de même, ses yeux sont toujours clos, et pendant quelques minutes il me montre du doigt des évènements imaginaires, une mouette dans le ciel, un enfant qui joue avec son chien… Ce qui me fait le plus mal c'est de le voir sourire...comme il ne le fait jamais lors de nos balades...c'est moi qui l'oblige à ça...il n'y a que les yeux clos, sa main dans la mienne qu'il peut s'imaginer une promenade en amoureux. Soudain son ipod cesse de diffuser le bruit. Il lâche ma main, rouvre les yeux, se relève et me fait signe de faire pareil avant de replier le banc et de le ranger dans un placard. Puis il me regarde dans les yeux avant de murmurer un merci. Merci de quoi? je n'ai rien fait, je l'ai juste regardé croire que tout pourrait être comme ça. Il sort de la pièce en m’adressant un sourire qui se veut franc, mes ses yeux plein de larmes ne me trompe pas…et je réalise que je n’ai pas à avoir peur de le perdre…il ne me quittera pas…jamais, il l’aurait fait depuis longtemps sinon. La seule chose que je dois craindre c’est de le détruire…et je n’en suis pas loin…
Après être passé devant la porte de notre chambre et m’être aperçu que mon homme pleurait toujours, je suis venu m’asseoir sur la terrasse. Seul, les yeux fixés sur l’horizon je prends petit à petit conscience de certaines choses, et en regardant le soleil descendre je me promet que bientôt je ne dirais plus quand j’étais hétéro…mais depuis que j’ai trouvé l’homme de ma vie.
_________________ Fondatrice de la SPRCMQLVM ( société de protection de Rogelio contre les méchants qui lui veulent du mal)Agent spéciale de la BPP ( Brigade de Protection des Peluches) "Nos corps ont des raisons que vos raisons ignorent" Nicolas Bacchus (ton fils...(dors avec moi))défi lancé n°78
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