Voici la suite où vous allez pouvoir découvrir le cadeau de Gabriel pour Ian.
Bonne lecture !
Cybelia.
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Mercredi 24 décembre 2008Avant de partir au travail, il prépara son sac avec les cadeaux pour Ian et les filles, un bas de pyjama bordeaux avec un tee-shirt gris et une tenue de rechange pour le lendemain. Il avait prévu de repasser chez lui avant d’aller chez son ami, mais ne voulait pas risquer d’oublier quelque chose. Lorsque tout fut prêt, il posa le sac près de la porte, puis quitta l’appartement pour se rendre au centre commercial.
La matinée passa assez rapidement. Compte tenu qu’on était la veille de Noël, il y avait moins d’enfants car la plupart étaient déjà venus et les parents avaient trop à faire pour préparer le réveillon pour les ramener sur le stand. Vers midi, Gabriel se dirigea vers le salon qui, lui, était toujours aussi bondé. Ian, qui était occupé avec des clients au comptoir, lui sourit et lui fit signe de passer dans l’arrière-boutique. Le jeune homme entra dans le bureau où un repas froid les attendait, comme la veille. Quelques minutes plus tard, son ami le rejoignit en soupirant :
- Je n’ai pas beaucoup de temps. L’une de mes serveuses est tombée malade et n’a pas pu venir. Du coup, je suis un peu débordé aujourd’hui.
- Tu as quand même le temps de manger ? interrogea Gabriel, un peu déçu.
- Je vais le prendre. Je pense que ça ferait mauvais effet que le patron d’un salon de thé tombe d’inanition en plein service.
Ils s’assirent et commencèrent à manger en silence. Au bout d’un moment, Ian souffla :
- Je suis vraiment heureux que tu viennes à la maison ce soir.
- Moi aussi. Je suppose que Suzie croit toujours au Père Noël ?
- Oui. Enfin, à sa manière…
- Comment ça ?
- L’an dernier, elle est tombée sur un film où les deux adultes s’offraient des cadeaux et elle ne comprenait pas pourquoi ce n’était pas le Père Noël qui les leur amenaient. Alicia a eu la très bonne idée de lui expliquer que le Père Noël n’amenait des cadeaux qu’aux enfants et que, pour que les adultes ne soient pas tristes, ils s’en offraient eux-mêmes.
- Très intelligent, sourit Gabriel. Ca ne m’étonne pas d’elle.
Ian termina son dessert, puis commença à ranger la vaisselle sur un plateau.
- Je suis désolé de ne pas pouvoir t’accorder plus de temps.
- Ne t’en fais pas pour ça, je comprends. Et puis, ce n’est pas comme si on n’allait pas se revoir avant longtemps. Tu fermes à quelle heure ?
- A dix-huit heures. Le stand aussi je crois.
- Oui.
- Tu n’auras qu’à venir me rejoindre ici et on partira ensemble.
- Il faudra que je passe chez moi pour récupérer mes affaires.
- D’accord. Au fait, tu n’es pas obligé d’amener des cadeaux aux filles.
- Trop tard ! Ils sont déjà achetés, emballés et dans mon sac prêts à partir chez toi.
- Bon, eh bien pour la peine, tu m’aideras à jouer les Pères Noël cette nuit, une fois que Suzie sera couchée.
- Pas de problème !
Ils échangèrent un doux baiser avant de repartir au travail.
Le stand ferma avec un peu de retard. Après avoir souhaité un « Joyeux Noël » à ses collègues, Gabriel fonça se changer puis rejoignit Ian qui l’attendait devant la porte du stand. Ils se rendirent chez le jeune homme qui récupéra rapidement son sac. Environ une demi-heure plus tard, ils arrivèrent chez Ian où les filles les attendaient de pied ferme. Suzie sauta littéralement dans les bras de Gabriel et déposa un baiser sonore sur chacune de ses joues.
- T’es venu !
- Bien sûr. Tu croyais que je pourrais résister à l’idée de passer le réveillon et le jour de Noël avec toi ? Salut Al !
- Salut !
Une fois à l’intérieur, Gabriel reposa Suzie au sol alors que Ian lui demandait :
- Tu viens m’aider à préparer le repas ?
- J’arrive !
Ils passèrent presque deux heures à cuisiner. Pendant que Ian finissait le dessert et Gabriel le potage, les filles s’occupèrent de mettre le couvert. Enfin, vers vingt-et-une heures, ils purent se mettre à table. La télévision était allumée sur des dessins animés de Noël, distrayant Suzie qui mit un temps fou à terminer son assiette. Le dessert était une bûche glacée au chocolat qui eut un très grand succès.
Alors qu’elle finissait de se lécher les babines, Suzie se tourna soudain vers Gabriel et lança d’un ton très sérieux :
- Je peux pas me marier avec toi parce que t’aimes les garçons. Alors j’ai réfléchi : Papa est un garçon. Donc tu peux te marier avec Papa !
Gabriel se tourna vers son ami, abasourdi. Ian semblait encore plus sous le choc que lui. Ce fut Alicia qui réagit la première :
- Ca te gênerait pas que Gabriel et Papa soient mariés ?
- Non. Ca serait cool ! Et puis comme ça, Gabriel viendrait vivre ici avec nous.
Ian jeta un bref coup d’œil à son ami, puis se tourna vers sa fille :
- Tu sais, il y a des gens qui n’acceptent pas que deux hommes vivent en couple comme un papa et une maman.
- Ah bon ? Pourquoi ?
Il hésita un bref instant avant de répondre :
- Parce que ces gens pensent qu’un couple est fait pour avoir des enfants et que deux hommes ne peuvent pas en avoir ensemble.
- Mais Gabriel et toi vous avez pas besoin d’avoir d’autres enfants. On est là nous !
Les deux hommes éclatèrent de rire.
- Alors, vous allez vous marier ? demanda-t-elle, toujours aussi sérieuse.
- Pas tout de suite, ma chérie, sourit Ian en lui caressant les cheveux. Mais peut-être un jour, plus tard…
Le cœur de Gabriel bondit d’allégresse. Si son ami avait au début eu des doutes quant à leur relation, cette simple phrase prouvait qu’il pensait à présent qu’ils avaient un avenir ensemble. Ian reprit :
- Gabriel et moi sommes très proches.
- Comme des amoureux ?
- Oui, comme des amoureux. Donc il va passer beaucoup de temps avec nous. Mais si jamais ça te met mal à l’aise ou que quelque chose ne te plait pas, je veux que tu me promettes de venir m’en parler.
- Promis !
Elle se leva et alla faire une bise à chacun. Puis, elle lança en changeant totalement de sujet :
- Je peux aller regarder la télé ?
- Bien sûr !
Lorsqu'elle fut partie s'installer sur le canapé, Ian se tourna vers son aînée :
- Elle t'en avait déjà parlé ?
- Non. Mais je ne suis pas trop surprise. Elle est très intelligente, tu sais.
- Oh, j'en suis bien conscient. Vous êtes toutes les deux bien plus futées que moi !
- Tout à fait, sourit Al. Je peux aller la rejoindre ?
- Vas-y !
Gabriel attendit qu'Alicia se soit éloignée pour souffler à son ami :
- Eh bien, tu as deux filles exceptionnelles !
- J'ai beaucoup de chance de les avoir. Et de t'avoir aussi...
Le sourire de Ian et la lueur qui éclairait son regard acier firent grimper la température corporelle du jeune homme.
- Tu m'aides à débarrasser ?
- Ok !
Ils prirent les plats et les assiettes. Lorsque tout fut rangé dans le lave-vaisselle, Ian attrapa Gabriel par la taille et l'attira à lui pour un long baiser langoureux. Ils allèrent ensuite rejoindre les filles devant la télévision.
Mercredi 24 décembre 2008 – Onze heures trenteIan se tourna vers Suzie qui bâillait à s'en décrocher la mâchoire.
- Allez, mesdemoiselles ! Il est l'heure d'aller au lit, sinon le Père Noël ne va pas passer !
La plus jeune bondit sur ses pieds et se précipita en haut, suivie par sa sœur, moins pressée d'aller se coucher. Lorsque les deux hommes furent seuls, Ian souffla :
- Il y a un détail dont je ne t'ai pas encore parlé concernant cette nuit : Suzie ne veut pas que tu dormes dans le canapé. Elle a peur que le Père Noël refuse de venir s'il te voit dans le salon. Donc, tu vas dormir dans ma chambre... dans mon lit...
Gabriel sentit son cœur manquer un battement. Il avait déjà le plus grand mal à faire taire son désir lorsque Ian était dans ses bras, mais s'ils devaient se retrouver dans le même lit, il ne savait pas s'il serait capable de résister à la tentation.
- Si ça te gêne, je prendrai une couverture et je dormirai par-terre.
Le jeune homme s'indigna :
- Si quelqu'un doit dormir sur le sol, c'est moi ! Il est hors de question que je te chasse de ton propre lit !
Les joues de Ian s'empourprèrent légèrement quand il ajouta :
- En fait, j'aurais aimé dormir dans tes bras... juste dormir... mais je sais que ça serait difficile pour toi donc...
- Je sais me contrôler, tu sais. Je t'avoue que ça sera terriblement tentant mais je saurai me tenir et ne pas te sauter dessus. Je te le promets !
- Alors le problème est réglé.
La voix de Suzie retentit du haut de l'escalier :
- Je veux mes bisous !
Ils échangèrent un regard amusé, puis montèrent la rejoindre. Alicia vint leur dire « Bonne nuit » avant de regagner sa chambre. Suzie était déjà retournée dans la sienne, couchée sous sa couette moelleuse avec son ours en peluche dans les bras. Les deux hommes l'embrassèrent tour à tour. Au moment où ils allaient la laisser dormir, elle demanda :
- J'ai deux Papas maintenant ?
Gabriel interrogea Ian du regard.
- C'est ce que tu veux ?
- Oui !
- Alors d'accord, je suis ton deuxième Papa, sourit le jeune homme.
- Cool ! Bonne nuit !
- Bonne nuit, ma puce !
Ils redescendirent pour installer les cadeaux sous le sapin. Gabriel alla chercher son sac dont il tira les trois paquets qu'il disposa sur les piles de chacun. Il fut surpris de voir Ian déposer trois cadeaux à son nom.
- Qu'est-ce que...
- Les filles ont tenu à t'offrir quelque chose... et moi aussi.
- J'ai hâte de voir ce que c'est.
- Tu as été sage ?
Gabriel fit semblant de réfléchir, puis souffla :
- Pour l'instant...
Il rit de voir Ian rougir à nouveau et s'approcha pour l'embrasser tendrement.
Une fois que tous les cadeaux furent installés, ils remontèrent pour aller se coucher. Gabriel passa dans la salle de bains, enfila son pyjama et revint dans la chambre où Ian était déjà prêt.
- Tu dors de quel côté en général ? Demanda le jeune homme.
- Euh... au milieu ? Sourit son ami.
Ian s'installa, puis ouvrit les bras. Gabriel le rejoignit, se blottissant contre lui. Cela faisait des années qu'il n'avait pas juste dormi dans les bras d'un homme. Il se sentait bien, le visage enfoui dans l'épaule de son compagnon, humant ses effluves masculines si familières.
- Ca va ? Tu es bien installé ?
- Je ne pourrais pas être mieux.
- Alors, bonne nuit...
- Bonne nuit, Ian.
Ils s'embrassèrent avec tendresse. Gabriel se réinstalla, persuadé qu'il ne parviendrait pas à trouver le sommeil, mais la fatigue de sa journée de travail et des émotions de la soirée eurent raison de lui.
Jeudi 25 décembre 2008Gabriel fut réveillé en sursaut en sentant un poids sauter sur le lit et une voix perçante crier :
- C’est Noël !
Il mit quelques instants à sortir des brumes du sommeil et se retrouva nez-à-nez avec Suzie qui les regardait tour à tour en souriant largement. Le jeune homme rougit violemment en réalisant qu’il était toujours enlacé avec Ian. Il voulut se détacher des bras de son compagnon, mais celui-ci ne le laissa pas s’éloigner. Alicia apparut dans l’encadrement de la porte, l’air contrit :
- J’ai pas réussi à l’arrêter, désolée…
Son père sourit :
- Ne t’en fais pas.
Suzie intervint :
- C’est Noël ! C’est Noël ! On va ouvrir les cadeaux !
- Après le petit-déjeuner, répondit Ian.
Il laissa Gabriel s’écarter. Le jeune homme se sentait mal à l’aise mais les autres ne semblaient pas trouver la situation gênante. Ian se leva, prit la main de sa cadette et l’emmena hors de la chambre. Alicia sourit :
- Bien dormi ?
- Oui.
- Tu viens ?
- J’arrive !
Il se leva à son tour, puis descendit au rez-de-chaussée avec l’adolescente. Dans la cuisine, Ian s’activait à préparer le petit-déjeuner pendant que Suzie mettait la table. Alicia alla aider sa sœur tandis que Gabriel rejoignait son ami.
- Tu as l’air soucieux, souffla celui-ci après un bref regard.
- Je… cette situation est totalement surréaliste ! lança le jeune homme en passant une main dans ses cheveux ébouriffés.
Ian sourit.
- Je crois que tu n’es pas au bout de tes surprises avec ces deux-là !
- C’est ce que je commence à me dire…
Ils rejoignirent les filles qui étaient déjà installées à table. Le petit-déjeuner fut vite expédié car ils avaient tous hâte d’aller ouvrir leurs cadeaux.
A peine eurent-il fini que Suzie fonçait déjà dans le salon. Alicia la suivit. Après avoir débarrassé la table, les deux hommes les rejoignirent. La cadette était déjà en train d’ouvrir ses paquets. Ian et Gabriel s’installèrent sur le canapé, laissant les filles déballer leurs cadeaux avant d’ouvrir les leur. Suzie avait eu : un chat en peluche et des vêtements de poupées par son père, une robe de princesse par sa sœur et une poupée de chiffon à l’ancienne par Gabriel. Al, quant à elle, se retrouvait avec deux jeux pour son ordinateur, un livre et un DVD par son père et un ensemble bonnet, gants, écharpe par Gabriel. Après avoir déballé son cadeau, elle se tourna vers lui et souffla silencieusement :
- Merci…
Ian se pencha vers son ami pour lui murmurer à l’oreille :
- Merci pour elles.
- C’était un plaisir, répondit Gabriel sur le même ton.
- A vous ! lança soudain Suzie en se tournant vers eux.
Elle attrapa la pile de cadeaux de Gabriel et la lui amena alors qu'Alicia faisait de même avec ceux de son père. Le jeune homme commença par le plus petit qui se trouva être un porte-clé en forme de G en pâte à sel.
- C'est moi qui l'ait fait ! Lança Suzie, toute fière.
- Il est très beau, sourit Gabriel. Merci.
Il lui posa un gros bisou sur la joue qui la fit rire. Le suivant contenait un livre de déco acheté par Alicia.
- J'espère qu'il te plait.
- Il est très bien, répondit le jeune homme en feuilletant l'ouvrage. Merci.
Le dernier paquet, celui de Ian, contenait une ancienne montre à gousset en parfait état de marche. Abasourdi, Gabriel leva les yeux vers son compagnon :
- Comment tu as su que j'adorais les montres anciennes ?
- Tu en a parlé au salon une fois.
Il fallut quelques instants au brun pour retrouver à quelle occasion il avait mentionné ce qui était l'une de ses passions depuis toujours.
- Mais c'était il y a au moins deux ans !
Ian se contenta de sourire. Emu, Gabriel l'enlaça brièvement et souffla à son oreille :
- C'est le plus beau cadeau que j'aie jamais eu...
- Je suis heureux qu'il te plaise.
- A toi Papa ! Les interrompit Suzie.
Ian déballa le cadeau de sa plus jeune fille, un pot à crayon blanc décoré de petites mains à la peinture rouge et jaune. Elle se mit à sautiller en levant les bras vers son père :
- T'as vu, c'est mes mains !
- Je les avais reconnues. C'est les plus belles mains de petite fille de tout l'univers.
Il embrassa sa cadette, puis ouvrit le cadeau d'Alicia, un agenda de poche en cuir.
- J'ai déjà marqué dedans tous les week-ends où on sera chez Papy et Mamie. Comme ça, tu n'auras pas besoin de calculer tout ça. Et puis tu pourras y marquer tes rendez-vous.
- Merci, ma chérie.
Il attrapa en dernier le paquet de Gabriel. Le jeune homme regarda son compagnon déchirer le papier, un peu inquiet de savoir si son cadeau allait lui plaire. Ian s'exclama :
- Oh ! C'est... superbe !
- Vraiment ?
- Oui, je l'adore. Mais comment tu as eu les... Vicky...
- Au départ, je pensais utiliser seulement les photos de cette année mais elle m'a fourni plus que je n'aurais espéré.
Ian contempla un long moment le pèle-mêle encadré puis le tourna pour le montrer à ses filles.
- C'est nous ! S'exclama Suzie.
- Oui. Je me disais que tu pourrais peut-être l'accrocher au salon de thé... enfin, si tu veux.
- Je sais déjà où je vais l'installer. Je veux que tous mes clients puissent le voir quand ils entreront. Merci, Gabriel.
Le jeune homme sourit largement, heureux d'avoir réussi à faire plaisir à celui qu'il aimait. Ian se tourna vers ses filles :
- Pourquoi vous n'iriez pas profiter de vos cadeaux dans vos chambres ?
Suzie ne se le fit pas dire deux fois. Elle ramassa ses jouets, puis fonça au premier. Alicia regroupa d'abord tout le papier cadeau et les rubans pour aller les jeter. Elle revint ensuite chercher ses présents et monta à son tour, non sans avoir jeté un coup d'œil amusé aux deux hommes assis sur le canapé. Lorsqu'ils furent seuls, Ian posa le cadre sur la table basse, attrapa les épaules de Gabriel et l'attira à lui pour un baiser des plus fougueux.
- Merci. Tu as vraiment trouvé le cadeau idéal.
- Je suis heureux que ça te plaise, sourit le jeune homme. Je voulais t’offrir quelque chose de spécial, d’unique.
- Tu as réussi.
Ian se leva pour aller poser le cadre à l’abri de la turbulence de Suzie puis il revint s’asseoir près de Gabriel et lui demanda :
- Ton contrat au centre se termine quand ?
- Demain midi. On va démonter le stand et après, on fait notre pot de fin de saison.
- Tu as déjà un autre boulot prévu pour la semaine prochaine ?
- Non. Là, j’arrête de bosser pour réviser pour mes partiels. Je chercherai à nouveau quelque chose début février. Il va falloir que je me plonge sérieusement dans mes cours jusque là. Mais, ça ne m’empêchera pas de te consacrer du temps. D’ailleurs, je pourrais te rejoindre au salon après le pot demain midi si tu veux.
- Je ne serai pas là, répondit Ian.
Devant l’air surpris de son ami, il expliqua :
- Traditionnellement, le 26 décembre, j’emmène les filles chez leurs grands-parents à Manchester. Je passe la journée là-bas car ils organisent un repas de Noël pour nous. Même si mes beaux-parents ne m’ont jamais beaucoup apprécié, ils font ça pour les petites. Je rentrerai samedi matin.
- Et le salon ?
- Il est fermé jusqu’à lundi. C’est une période creuse et l’un des rares moments où je ferme.
- Tu ne m’as jamais encore parlé de tes beaux-parents. Pourquoi ils ne t’aiment pas ?
- Caroline était fiancée avec un médecin lorsqu’on s’est rencontrés. C’était le fils d’un de leurs amis et ils étaient vraiment ravis de leur futur mariage. Sauf qu’elle est tombée amoureuse de moi… Lorsqu’elle a rompu les fiançailles, ils étaient furieux. A une époque, j’ai cru qu’ils allaient couper les ponts avec nous, mais elle était fille unique et ils n’ont pas voulu se priver de voir leurs seuls petits-enfants.
Gabriel soupira :
- Je suppose que ça ne doit pas non plus être facile pour toi de te retrouver avec eux.
- Non, pas vraiment… En fait, c'est surtout Patricia qui me déteste. Je pense que Victor n'a jamais rien eu contre moi, mais qu'il n'a fait que suivre l'avis de son épouse. Tu sais, c'est le genre de femme qui porte la culotte dans un ménage. C'est aussi elle qui a tout fait depuis le décès de Caroline pour essayer d'avoir la garde des filles. Elle disait que ça n'était pas bon pour deux petites comme elles de vivre avec un homme seul... mais le juge a estimé qu'après avoir perdu leur mère, elles ne devaient pas être séparées de leur père.
Une idée dérangeante traversa l'esprit de Gabriel, mais il préféra la garder pour lui pour le moment. Il changea alors de sujet.
- En parlant de famille, je réalise que je ne sais rien de la tienne ! Tu as des frères et sœurs ?
- Non, je suis fils unique moi aussi. Mon père était machiniste sur des chantiers et ma mère professeur d’anglais. Ils sont à la retraite maintenant. Ils sont partis vivre aux Etats-Unis, près de Los Angeles. On va y passer deux semaines tous les étés.
- Ils savent… que tu es bi ?
- Ma mère oui. Mon père, je ne pense pas. Mais il faudra bien que je le lui dise pour qu’il ne soit pas surpris de te voir débarquer avec nous l’été prochain.
Etonné, le jeune homme demanda :
- Tu veux que je vous accompagne ?
- Bien sûr ! Tu fais partie intégrante de ma vie maintenant ! Il est hors de question que je te laisse en dehors de ça. Je veux que tu les rencontres et qu’ils te rencontrent. Tu verras, tu adoreras ma mère. C’est une fan de déco et je suis sûr que vous avez plein de points communs. Et quand ils verront combien les filles t’aiment, je suis sûr qu’ils ne pourront que t’aimer eux aussi.
La confiance de son ami lui faisait chaud au cœur. Et le fait qu’il l’inclue dans ce projet de vacances encore plus. Lui qui était seul depuis si longtemps venait enfin de se trouver une famille.
- Comment se passe une journée de Noël ici d’habitude ?
- En général, les filles passent la matinée à jouer avec leurs cadeaux, on mange vers treize heures et ensuite, l'après-midi est consacrée à des jeux de société. Et le soir, on regarde un dessin animé.
- Super programme !
- Tu veux m’aider pour préparer le déjeuner ?
- Avec joie.
Le reste de la journée s’était déroulé selon le programme traditionnel. Après dîner, Ian avait raccompagné Gabriel en promettant de venir le chercher le samedi matin dès qu’il serait rentré de Manchester pour qu’ils passent le week-end ensemble. Une fois chez lui, le jeune homme resta un moment à regarder ses cadeaux, puis écrivit un long mail à son amie Mary pour lui raconter tout ce qui lui était arrivé depuis quelques jours.
A suivre...