Voici la suite. J'espère que ça vous plaira toujours autant. Je risque d'espacer un peu mes prochains chapitres si je n'arrive pas à avancer plus vite que maintenant...
J'ai modifié le rating de la fic qui est devenue PG13... j'espère que la façon dont j'ai amené et traité "la" scène vous plaira.
Merci d'être là, fidèles à ces personnages.
Cybelia.
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Vendredi 26 décembre 2008La journée avait été longue pour Gabriel. Ian lui manquait terriblement. Son ami l’avait appelé vers midi pour le prévenir qu’ils étaient bien arrivés à Manchester, mais n’avait pas eu de nouvelle depuis. Il savait très bien que Ian ne pouvait pas l'appeler devant les parents de sa défunte épouse, mais il ne pouvait s'empêcher d'être déçu de ne pas entendre sa voix.
Après le pot de fin de saison du stand, il avait traîné un peu dans le centre commercial pour faire des achats pour le week-end, puis était rentré chez lui. Il avait profité de cette demi-journée de solitude pour se plonger dans ses cours. Il dîna vers vingt heures, puis s’installa dans son lit avec un bon livre. Il était surpris de ne pas avoir du tout eu de nouvelles de Ian lorsqu’il alla se coucher, vers minuit. Un mauvais pressentiment s’était emparé de lui et il mit du temps à trouver le sommeil.
Gabriel bondit dans son lit lorsque la sonnette retentit. Il jeta un bref coup d'œil à son réveil qui affichait un peu plus de trois heures, puis se leva pour aller voir qui venait le déranger à une heure aussi indue. Quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver face à son ami, un petit sac de voyage à la main, dont l'air grave n'augurait rien de bon.
- Ian ? Qu'est-ce que tu fais là ? Les filles vont bien ?
- Elles vont bien. Elles sont chez leurs grands-parents... Je peux entrer ?
- Bien sûr !
Gabriel s'effaça pour le laisser passer. Le studio n'était pas grand et Ian n'avait d'autre choix que de s'asseoir sur le lit. Le jeune homme, réalisant qu'il n'était qu'en boxer, enfila un tee-shirt et un jean avant de rejoindre son compagnon. Voyant que Ian ne semblait pas enclin à se lancer, il l'interrogea :
- Tu ne devais pas rentrer que demain matin ? Enfin, ce matin, mais après le lever du jour.
- Si... mais je ne supportai plus de rester là-bas.
- Que s'est-il passé ?
Ian soupira profondément, puis se décida enfin à parler :
- Pendant le trajet, Alicia et moi avons essayé d'expliquer à Suzie qu'il ne fallait pas qu'elle parle de toi à ses grands-parents. Ou du moins qu'elle évite de dire ce que tu es pour moi. Connaissant Patricia, j'étais sûr et certain qu'elle s'en servirait pour demander à nouveau leur garde. Apparemment, Suzie avait bien compris... ça l'amusait même d'avoir un secret à garder.
Il soupira à nouveau avant de continuer :
- Tout s'est bien déroulé jusqu'au moment où elles sont allées se coucher. Patricia est montée leur dire « bonne nuit » et, lorsqu'elle est redescendue, elle m'est tombée dessus en m'accusant d'être un père indigne qui osait faire entrer chez lui un homme qui... je te passe les qualificatifs injurieux qu'elle a utilisés. Je n'ai pas réussi à savoir ce qui s'était passé exactement avec Suzie et ça n'a pas vraiment d'importance... Elle m'a lancé au visage que j'avais sali la mémoire de Caroline et qu'elle allait tout faire, à nouveau, pour avoir la garde des filles. J'ai essayé de lui expliquer la situation, mais ça n'a fait qu'empirer les choses... Elle a été tellement ignoble que je ne pouvais plus rester dans cette maison. J'ai écrit un mot en vitesse pour les filles, l'ai planqué dans le sac d'Alicia pour que sa grand-mère ne le trouve pas et je suis parti. J'ai roulé sans m'arrêter jusqu'ici... je ne voulais pas rentrer chez moi...
Gabriel attira son ami dans ses bras, le serrant très fort contre lui.
- Je suis désolé... Tout ça, c'est de ma faute...
Ian le repoussa un peu violemment et s'emporta :
- Non, je t'interdis de dire ça ! Ce n'est absolument pas ta faute ! Ce n'est la faute de personne, ajouta-t-il, radouci.
Il se leva et fit quelques pas en passant une main dans ses cheveux un peu ébouriffés :
- Je vais me battre. Je ne la laisserai pas me prendre mes filles.
Il revint s'asseoir près de Gabriel dont il prit les mains dans les siennes :
- Et je veux que tu sois à mes côtés.
- Ca risque de compliquer les choses...
- Je te l'ai déjà dit, tu fais partie de ma vie maintenant et de celles des filles. Quoi qu'il se passe, je veux que tu sois près de moi.
- Alors je serai là, souffla Gabriel en souriant légèrement.
Il caressa avec tendresse la joue de son ami qui se pencha pour l'embrasser. Lorsqu'il se redressa, Ian demanda d'une voix un peu timide :
- Je peux dormir ici ? Je n'ai pas envie de rentrer dans une maison vide maintenant...
- Bien sûr.
Ian ramassa son sac et se dirigea vers la salle d'eau. Il revint quelques minutes plus tard en pyjama. Gabriel avait ôté son jean et s'était recouché, l'attendant sous la couette.
- Le lit n'est pas très large, souffla le jeune homme.
- On se serrera, sourit son compagnon en se glissant près de lui.
C'est blottis dans les bras l'un de l'autre qu'ils trouvèrent le sommeil.
Samedi 27 décembre 2008Lorsque Gabriel se réveilla, il sentit immédiatement que son corps réagissait beaucoup trop à la proximité de celui de Ian. Voyant que son compagnon dormait toujours, il se cambra de façon à reculer un peu ses hanches. Il était frustré par son désir inassouvi, mais il ne voulait pas brusquer l'autre homme. Il savait qu'il leur faudrait du temps pour arriver à cette intimité dont il rêvait. Et, que s'il essayait d'être trop rapide, ça pouvait devenir un problème dans leur relation.
Il lui fallut quelques minutes avant de trouver une position pas trop inconfortable. Il y était enfin parvenu lorsque son compagnon bougea dans son sommeil, soudant à nouveau son corps au sien. Gabriel ne put retenir un gémissement de désir lorsque son bas-ventre entra en contact avec la hanche de Ian. Il espéra de tout cœur que cela n'ait pas réveillé le dormeur, mais la chance n'était pas avec lui. Il entendit la voix de son compagnon souffler contre son épaule :
- Je suis désolé...
Surpris, Gabriel voulut se dégager des bras de l'autre homme, mais celui-ci n'avait visiblement pas l'intention de le laisser s'éloigner.
- C'est plutôt à moi de m'excuser...
Ian leva la tête et plongea son regard acier dans les yeux sombres de Gabriel.
- Pourquoi ? Ta réaction est tout à fait naturelle. C'est moi qui suis égoïste de ne pas...
Le jeune homme posa un doigt sur les lèvres de son ami, refusant de le laisser continuer :
- Je ne veux pas entendre ça. Je t'aime et je te respecte, Ian. Je sais que tu n'es pas prêt pour une relation intime... je le comprends... et j'attendrai le temps qu'il faudra.
Ian enfouit à nouveau son visage dans l'épaule de son compagnon. Au bout d'un moment de silence, Gabriel crut que son ami s'était rendormi mais celui-ci bredouilla :
- Je... j'en ai envie... mais... je n'ai jamais... J'ai peur...
- De quoi ?
- De... de ne pas être à la hauteur...
Cette fois-ci, Gabriel attrapa le menton de son compagnon pour l'obliger à le regarder en face.
- Tu n'as pas à avoir peur de ça. Tu sais, je ne suis pas non plus un grand expert dans ce domaine.
- Tu as eu combien... d'amants... souffla Ian les joues rouges.
Gabriel sourit largement :
- Beaucoup moins que tu ne sembles l'imaginer !
Ian rougit encore plus violemment, faisant rire son ami. Redevenant sérieux, il répondit enfin à la question :
- Trois.
- Tu les aimais ?
- Les deux premiers, je pense que oui. Le troisième, je suis sûr que non. Parce que j'étais déjà amoureux de toi lorsque je l'ai rencontré.
- Oh.
La discussion avait pas mal calmé le désir de Gabriel qui proposa :
- Si on se levait ? Il est presque neuf heures et je commence à avoir faim.
- Tu as du café ?
- Euh... non, je n'en ai plus. Je n'en bois quasiment jamais et je ne pensais pas que tu serais chez moi pour le petit-dej'.
- C'est pas grave. On n'a qu'à aller le prendre chez moi, il y a tout ce qu'il faut dans mes placards. Et je connais une pâtisserie qui fait des croissants et des pains aux raisins français absolument divins. On pourra s'y arrêter en passant.
- Génial ! Tu peux aller te doucher le premier si tu veux. Pendant ce temps là, je vais préparer mon sac pour ce week-end. Enfin, si tu veux toujours que je reste avec toi jusqu'à lundi.
- Plus que jamais... souffla Ian en se pencha pour l'embrasser tendrement.
Gabriel le suivit des yeux tandis qu'il disparaissait dans la salle de bains. Puis, essayant d'occulter les images mentales troublantes qui lui traversèrent l'esprit, il se mit à la recherche de ce dont il aurait besoin pour le week-end.
Après avoir fait une vraie razzia à la pâtisserie française, les deux hommes se retrouvèrent chez Ian devant un bon bol de café pour celui-ci et de thé pour Gabriel.
- C'est délicieux ! Lança le plus jeune après avoir dévoré un croissant au beurre.
- Je me fournis souvent chez eux. Certains de mes clients adorent les viennoiseries.
- Moi aussi, j'adore ça.
- C'est ce que je vois, sourit Ian.
Gabriel avala une gorgée de thé, puis demanda :
- Tu as prévu quelque chose aujourd'hui ?
- Tu sais faire du patin à glace ?
- Bien sûr.
- J'ai pensé qu'on aurait pu aller à Canary Wharf s'amuser un peu. J'aime bien y aller avec les filles, c'est plutôt sympa. Je les y emmènerai d'ailleurs le week-end prochain. Si tu veux venir avec nous, tu seras le bienvenu.
- Ca sera avec plaisir !
Le petit-déjeuner avalé, les deux hommes reprirent la voiture en direction du centre de Londres. Lorsqu’ils arrivèrent à la patinoire, il y avait encore peu de monde et ils purent faire plusieurs tours tranquillement. Au fil des minutes, le nombre de patineurs augmenta.. Alors qu’ils évoluaient un peu plus lentement à cause du monde autour d’eux, Ian prit la main de son compagnon qui se tourna vers lui, surpris.
- Il n’y a plus de raison que nous nous cachions, sourit Ian. Je veux que tout le monde sache que nous sommes ensemble.
Emu, Gabriel resta un long moment à regarder son ami, le cœur gonflé de tendresse. Tout à son bonheur, il ne vit pas l’adolescent qui chuta lourdement sur la glace, quelques pas plus loin. Sans les réflexes de Ian qui l’attira soudain vers lui, il serait tombé à son tour. Gabriel se retrouva entre les bras de son compagnon et ne put résister à son envie de l’embrasser. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été aussi heureux et serein. Lorsqu’ils se séparèrent, le jeune homme croisa quelques regards désapprobateurs qui lui rappelèrent que tout n’était pas rose dans leur vie.
- Qu’y a-t-il ?
- Je pensais à tes beaux parents.
- Oublie-les. S’il te plaît… J’aimerais qu’on passe un week-end tranquille, tous les deux, et je n’ai pas du tout envie de penser à eux pour le moment.
- Ok. Tu as raison, excuse-moi.
- Hum… je ne sais pas… sourit Ian avant de s’éloigner rapidement en riant.
Gabriel le poursuivit et le rattrapa à l’autre bout de la patinoire. Il le coinça contre la rambarde en soufflant :
- Tu es mon prisonnier.
- Oh… Je suppose que je n’ai aucun moyen de m’échapper…
- Aucun ! sourit le jeune homme. Mais tu peux soudoyer ton gardien si tu veux quelque chose…
- Et que devrais-je lui donner en échange de ce que je veux ?
Gabriel se pencha à l’oreille de son compagnon et y murmura :
- Ton corps…
Quand il se redressa, les joues de Ian, déjà rougies par le froid, avaient pris une jolie teinte carmin. Gabriel éclata de rire avant de l’embrasser tendrement.
- J’adore te faire rougir.
- J’avais remarqué ! râla Ian, l’air faussement vexé.
- Allez, viens, j’ai envie de faire les boutiques !
- Tu as encore de l’argent après tes achats de Noël ?
- Plein ! Viens !
Gabriel prit la main de Ian et l’entraîna vers la sortie de la patinoire.
Ils passèrent le reste de la matinée dans les magasins. Gabriel acheta des cadeaux pour les filles : une peluche pour Suzie et un CD pour Alicia. Ian le sermonna alors qu’ils sortaient du disquaire :
- Si tu continues à les gâter comme ça, elle ne m’aimeront plus du tout. Déjà que Suzie est folle amoureuse de toi !
- Normal, je suis irrésistible ! rit Gabriel.
Ian éclata de rire et glissa son bras sur l'épaule de son compagnon, l’attirant encore plus près.
- Tu sais que tu me surprends à chaque seconde… souffla le plus jeune.
- Ah bon ?
- Oui. Quand on a commencé à sortir ensemble, je me suis dit qu’il faudrait des mois avant qu’on puisse s’afficher ainsi en public, que tu serais gêné de te montrer au bras d’un autre homme. Mais finalement, j’ai l’impression que tu trouves ça presque plus naturel que moi…
- Tu sais, j’ai souffert durant mon adolescence de devoir cacher que j’étais attiré par les garçons. Je ne voulais pas faire l’objet de moqueries de la part des autres mecs alors je ne disais rien. J’ai vécu quatre ans de mensonges, à prétendre que je n’étais pas attiré par mon meilleur ami, que, comme les autres, je voulais « me faire » une fille. Après, j’ai rencontré Caroline et j’ai enfin été heureux. Mais aujourd’hui, je n’ai pas envie que ça recommence et que je doive à nouveau me cacher comme avant. Je pense que les mœurs ont assez évolué pour qu’on puisse vivre notre amour au grand jour. Ca ne te dérange pas au moins…
- Pas le moins du monde, sourit Gabriel en se blottissant un peu plus contre son ami. Au contraire.
A midi, ils allèrent déjeuner dans un petit restaurant italien dont le patron, Pietro, était un ami de Ian. Il installa les deux hommes à une table tranquille au fond de la salle où ils restèrent un long moment après avoir fini de manger. Pietro les rejoignit pour le dessert qu’il leur offrit. Après le repas, alors qu’ils sortaient dans la rue où soufflait un vent glacial, Ian souffla :
- Je te propose d’aller louer quelques films, de passer au supermarché pour acheter des bonnes choses à manger et de rentrer chez moi au chaud jusqu’à demain soir.
- Très bon programme, sourit Gabriel.
Ils reprirent la voiture pour se rendre au centre commercial. Le jeune homme croisa les doigts pour ne pas tomber sur Vicky. Il n’avait aucune envie d’avoir à lui raconter tout ce qui se passait entre Ian et lui. Une fois au vidéoclub, le plus âgé se tourna vers son ami, l’air ennuyé :
- Je me rends compte que je ne sais même pas quel genre de films tu aimes.
- C’est vrai… on n’a pas encore eu le temps d’en parler. J’aime un peu tout, sauf les films d’horreur.
- Dommage, j’aurais pu te protéger… sourit Ian.
- Si c’est juste un prétexte pour me prendre dans tes bras, je peux trouver autre chose… souffla Gabriel, l’air mutin.
Ils s’embrassèrent tendrement, puis reprirent leur chemin à travers les rayonnages. Au bout d’un moment, ils s’aperçurent que Ian possédait déjà les dvd de la plupart des films qui intéressaient son compagnon. Finalement, ils ressortirent les mains vides et se dirigèrent vers le supermarché. Ils s’achetèrent de quoi se faire de bons repas pour tout le week-end. Après être passés en caisse, alors qu’ils revenaient vers le parking, Ian lança soudain :
- J’ai oublié que je devais aller acheter de l’aspirine à la pharmacie !
Il tendit les clés de la voiture à son ami.
- Tu n’as qu’à aller ranger les courses dans le coffre, je te rejoins.
- Ok.
Gabriel reprit son chemin vers le parking. Une dizaine de minutes plus tard, Ian le rejoignit.
- Désolé, il y avait du monde à la caisse, souffla son compagnon en prenant place au volant.
- T’en fais pas, j’avais de quoi m’occuper, sourit Gabriel en lui montrant le magazine de déco qu’il venait d’acheter. T’as jamais pensé à faire refaire ton coin bureau ? J’ai quelques idées qui pourraient être sympa et qui te permettraient d’optimiser l’espace.
- Je suis ouvert à toutes les propositions… concernant la déco ! ajouta-t-il précipitamment devant le regard tout à coup lubrique de son ami.
Gabriel éclata de rire.
- Ne t’en fais pas, je n’ai pas l’intention d’attenter à ta vertu… enfin, pas pour le moment…
Ian rougit violemment et détourna le regard, soudain concentré sur sa conduite. Amusé, son ami n’insista pas, repoussant une nouvelle fois les images troublantes qui le traversaient.
Les deux hommes rangèrent les courses, puis allèrent dans le salon pour se choisir un film. Le bouton rouge du répondeur clignotait. Ian alla écouter et souffla :
- C’est Al.
La voix de l’adolescente s’éleva dans le haut-parleur.
« Salut, P’pa ! Mamy est partie faire un tour avec Suzie et Papy fait la sieste alors j’en profite pour t’appeler. Je sais que tu ne veux pas qu’on utilise leur téléphone sans leur autorisation mais je voulais pas qu’ils entendent ce que j’ai à te dire. J’ai bien eu ton mot, mais je savais déjà que tu étais parti. J’ai vu la tête de Mamy quand Suzie lui a parlé de Gabriel hier soir. J’étais sur le palier du haut quand vous avez… discuté… Je suis désolée, je ne pensais pas que Suzie allait lui en parler si vite et je n’ai pas eu le temps de la faire taire. J’ai essayé de parler à Mamy ce matin, mais elle n'a rien voulu écouter. Je crois que Papy aurait été d’accord pour discuter avec moi… je ne suis pas sûre… Bon, je vais pas pouvoir rester longtemps, Mamy et Suzie vont bientôt rentrer je pense. Je voulais juste te dire que je ne veux pas qu’on vienne vivre ici. Je veux qu’on reste avec toi et avec Gabriel. Et je suis sûre que c’est pareil pour Suzie. J’espère que Gabriel est avec toi en ce moment, je ne veux pas que tu restes tout seul quand on n’est pas là. Ah et puis je voulais en profiter pour te dire que si j’avais un portable comme mes copines, je n’aurais pas besoin de te désobéir… Bon, je te laisse. Bisous, Papa. Et gros bisous à Gabriel. A plus ! »
Ian raccrocha en soupirant.
- C'est quant même malheureux que ma fille doive se cacher de ses grands-parents pour m'appeler. Si seulement Patricia n'était pas si bornée !
Gabriel s'approcha et enlaça tendrement son compagnon.
- J'aimerais pouvoir faire quelque chose...
- Tu es là, c'est déjà beaucoup, sourit Ian avant de l'embrasser tendrement.
Ils restèrent un long moment enlacés, puis le plus jeune souffla :
- Tu devrais peut-être la rappeler ? Qu'elle sache que tu as eu son message et que je suis bien là pour veiller sur toi.
- Patricia va sûrement écouter la conversation.
- Écoute, si ça peut être plus facile pour toi, je vais aller nous préparer un chocolat chaud pendant que tu téléphones.
- Merci.
Gabriel embrassa une nouvelle fois son compagnon, puis le quitta pour aller dans la cuisine. Il sentait que Ian aurait besoin de réconfort après sa conversation téléphonique. Il prépara le chocolat et mit à dorer des petits pains au lait qu'ils avaient pris au supermarché. L'odeur de la brioche chaude lui chatouillait les narines lorsque Ian le rejoignit, quelques minutes plus tard. Son ami se planta derrière lui et l'enlaça, posant son menton sur son épaule.
- Ça s'est bien passé ?
- Oui... mais comme je m'en doutais, Patricia avait mis le haut-parleur pour écouter tout ce qu'on disait. Suzie avait l'air déçue que je sois parti sans lui dire « au revoir ».
- Al va lui expliquer.
- Je sais... mais je n'aime pas ce que j'ai été obligé de faire par la faute de Patricia... Elles sont ce que j'ai de plus précieux dans la vie... avec toi...
Ému, Gabriel se retourna dans les bras de son compagnon pour pouvoir l'embrasser. Lorsqu'ils se séparèrent, Ian souffla :
- Je suis heureux que tu sois avec moi... surtout lorsque tu t'occupes du goûter ! Ça sent drôlement bon ici !
- Chocolat chaud et pains au lait dorés au four, ça te va ?
- Parfait ! Tiens, tu n'as qu'à aller choisir un film et moi, je vais m'occuper de faire le service pendant ce temps-là.
- Bonne idée !
Quelques minutes plus tard, les deux hommes étaient confortablement installés devant le DVD de « Fréquence Interdite ».
Le reste de la journée se déroula tranquillement. Ils discutèrent, dînèrent et regardèrent un autre film, « Signes ». Gabriel sursauta plusieurs fois et son ami en profita pour le serrer un peu plus contre lui, ce qui n'était pas du tout pour lui déplaire. Lorsque le film fut terminé, les deux hommes convinrent qu'il était temps d'aller au lit. Après avoir rangé le DVD sur l'étagère, Ian se tourna vers son ami, l'air embarrassé.
- Ça ne va pas ?
- Je... Viens...
Ian prit la main de Gabriel et l'entraîna à l'étage, dans sa chambre. Là, sur la table de nuit, le jeune homme vit avec surprise une boîte de préservatifs et un flacon de lubrifiant. Il plongea son regard dans les prunelles acier de son compagnon :
- Tu es sûr de toi ?
- Certain ! Répondit Ian, les joues un peu rouges.
- Tu sais, si tu veux qu'on attende encore, on peut...
Devant l'air perplexe de son ami, Gabriel s'empressa d'ajouter :
- Je ne veux pas qu'à cause de ce qui s'est passé ce matin, tu te croies obligé de...
- Non non, ce n'est pas ça ! J'en ai très envie depuis qu'on est ensemble... et je ne veux pas attendre plus longtemps... Tu crois que j'aurais osé acheter ça dans une pharmacie où tout le monde me connait si je n'étais pas sûr de moi ?
Gabriel sourit :
- Et ça s'est passé comment là-bas ?
Ian s'empourpra un peu plus.
- Disons que j'ai eu droit à des regards surpris... et à d'autres qui avaient l'air soulagés de voir que je n'allais pas finir ma vie comme un moine !
Gabriel éclata de rire.
- Heureusement que tu n'es pas tombé sur Vicky ! Là, tout le centre aurait été au courant en moins de cinq minutes ! Surtout qu'elle est la seule qui aurait deviné avec qui tu allais utiliser ces... accessoires...
- Pourquoi j'ai l'impression qu'elle va débarquer au salon dès sa réouverture ?
- Parce que c'est sûrement ce qu'elle va faire, sourit Gabriel. Mais, assez parlé de Vicky... si nous parlions plutôt de nous...
Il captura les lèvres de Ian pour un long et langoureux baiser qui réveilla son désir. A sa grande joie, il sentait qu'il n'était pas le seul à être émoustillé, mais il sentait aussi que Ian était encore tendu entre ses bras.
- J'ai une idée pour que tu te sentes plus à l'aise...
Avant que Ian ait pu l'interroger, Gabriel prit sa main et l'entraîna dans la salle de bains. Il mit l'eau à couler dans la douche, puis se tourna vers son compagnon qui était resté sur le pas de la porte.
- Tu n'as qu'à aller te détendre un peu sous l'eau chaude. Moi, je vais aller préparer la chambre pour tout à l'heure et je te rejoins. Ça te va ?
Ian sourit, l'embrassa tendrement puis commença à se déshabiller. Pour ne pas risquer de lui sauter dessus immédiatement, Gabriel s'empressa de retourner dans la chambre. Il ferma les stores et tamisa les lampes. Il savait par expérience qu'une ambiance feutrée rendait les choses plus faciles la première fois. Il retourna ensuite dans la salle de bains. Il éteignit le néon, ne laissant que la lumière du couloir pour éclairer les lieux. A travers la paroi semi-opaque de la douche, il pouvait deviner la silhouette souple de Ian. Il se déshabilla rapidement, puis s'approcha, le cœur battant à tout rompre.
- Je peux entrer ? Demanda-t-il d'une voix soudain intimidée.
Pour toute réponse, le battant s'ouvrit. Gabriel se glissa dans la cabine étroite. Ian était adossé contre la paroi, les mains posées sur son bas-ventre. Le jeune homme resta un moment à contempler son futur amant, ému de voir enfin ce corps qu'il avait tant désiré.
- Tu es encore plus beau que dans mes fantasmes... souffla-t-il, faisant rougir à nouveau son compagnon.
Gabriel parcourut la courte distance qui les séparait et, au moment où il soudait leurs corps, il captura les lèvres de Ian avec ferveur. Puis, pour ne pas aller trop vite, le jeune homme prit le gel douche et commença à en couvrir la peau de son compagnon. Ian frissonna lorsque les doigts de Gabriel caressèrent certaines parties de son corps, tout en évitant soigneusement certaines autres. Le gel disparaissait au fur et à mesure, dilué par l'eau chaude, mais cela n'avait aucune importance. Le jeune homme fut heureux de voir soudain son compagnon lui prendre le flacon des mains et commencer à lui rendre les caresses qu'il venait de recevoir.
Très vite, le corps de Gabriel en voulut plus. Ses reins étaient en feu et il savait que Ian était dans le même état que lui. Il termina de se rincer, puis ferma le robinet. Il sortit de la cabine, enfila un peignoir et en tendit un autre à Ian. Ils s'essuyèrent rapidement les cheveux puis Gabriel proposa :
- On continue dans ta chambre ?
- Avec plaisir...
Les deux hommes s'assirent sur le lit, côte à côte. Ian semblait un peu plus détendu qu'avant, mais avait visiblement du mal à l'être totalement.
- Tu me fais confiance ? Demanda Gabriel en se relevant.
- Bien sûr.
- Alors, allonge-toi et ferme les yeux.
Ian obéit. Gabriel monta à califourchon sur ses cuisses, puis se pencha pour l'embrasser avec tendresse. Ses mains dénouèrent la ceinture du peignoir et, cette fois, ce furent ses lèvres qui partirent à la découverte du corps de son compagnon. Ian gémissait et tremblait à chaque caresse. Gabriel s'attarda sur les préliminaires. Il voulait faire découvrir à son amant les sensations inconnues que seul un homme pouvait donner à un autre homme. Enfin, lorsque l'envie se fit trop forte, trop pressante, il se débarrassa de son propre peignoir et s'allongea totalement sur Ian. Leurs bouches se dévorèrent à nouveau. Les mains du plus âgé descendirent caresser le dos du plus jeune. Osant s'aventurer plus bas, Ian provoqua des gémissements de volupté chez son compagnon. Celui-ci l'enlaça fermement et roula sur le dos, entraînant son amant avec lui. L'envie avait enfin eu raison des réticences et de la peur de Ian qui laissa son désir le conduire. Gabriel le guida avec tendresse pour que leurs corps fusionnent enfin. Le plaisir les assaillait de plus en plus violemment. Leurs peaux étaient brûlantes. Ils étaient tellement soudés l'un à l'autre qu'ils avaient l'impression qu'ils ne pourraient plus jamais se séparer. Une vague de plaisir d'une violence inouïe explosa soudain dans les reins de Gabriel qui se cambra en gémissant le prénom de son amant. Ian le rejoignit rapidement aux sommets de l'extase, tout son corps tendu par le flot de sensations qui le traversait.
Le souffle court, Gabriel se blottit dans les bras de Ian et posa sa tête sur son torse. Il pouvait entendre les battements désordonnés du cœur de son amant qui faisaient écho aux siens. Ian rabattit la couverture sur eux, puis resserra ses bras autour du corps chaud de son compagnon. Gabriel se redressa légèrement et tourna la tête pour pouvoir regarder son amant dans les yeux.
- Ça va ?
- Très bien...
- Aucun regret ?
- Jamais !
Gabriel sourit, puis se réinstalla confortablement. Lentement, leurs corps se calmèrent et ils sombrèrent ensemble dans un profond sommeil réparateur.
A suivre...