Forum - Le Monde du Slash

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 Sujet du message: Yuri quand tu nous tiens... -____-'
MessagePosté: 27 Sep 2004 16:15 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 17 Juil 2004 11:02
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Localisation: Ah, j'ai compris... Ben, Paris, la plupart du temps
Bon, je truste un peu le forum, mais c'est seulement parce que je suis la seule à être libre à cette heure-là, pas de ma faute.... Vous allez bientôt toutes rentrer du boulot et vous pourrez noyer la masse de mes commentaires idiots sous tout un tas d'autres (mais qui seront de vous)

La raison de cette intempestive intervention, c'est qu'à la suite d'une conversation animée au sujet des héroïnes du LOTR, de Sakura et des pratiques sexuelles des gens dans le monde, je me demande depuis un moment comment tourner un yuri bienvenu sur ce forum.
Du coup, et suite à une insomnie que je n'ai finit de combattre qu'à trois heures du matin en faisant la mise à jour de mon nuancier de crayons de couleurs (on s'occupe comme on peut -___-''' ), j'ai pondu cette petite chose qui est un essai grandeur non nature.
Si c'est fumette, c'est normal : faut incriminer le manque de sommeil.

Donc, mais sinon, pour le reste, ben, en fait, je vous le soumet pour que vous m'en disiez ce que vous en pensez. En fait, c'est un brouillon. Ai jamais au grand jamais écrit ce genre de truc, alors, je suis
1- complexée
2- perplexe
Si nos experts masculins voulaient bien se pencher sur la question...

Bon, ben, en attendant, chaleureusement votre.... Cat'



***


Philadelphie, par une fin d’après-midi au mois de novembre. Un petit bar, cossu et confortable, exhalait sa chaleur à l’angle de deux rues. Au fond de la salle, dans un coin retiré, une jeune femme brune était attablée devant deux Martinis blancs. Quoique élégante, elle semblait de ces personnes dynamiques qu’on sent tout de suite être à l’aise dans des vêtements de sport où de travail. Pourtant, son attitude reflétait une relative nervosité.
Arriva à grands pas une autre femme, du même âge. Elle semblait dans une fureur noire : ses cheveux était en bataille, sa tenue presque négligée. Ayant avisé la table où se trouvait la brune, elle fonça droit dessus et s’assit d’un mouvement rageur.


- Mais comment tu as pu lui faire ça ?

Son interlocutrice frissonna. L’entrée en matière était brutale.

- OK, ok, je suis désolée… Je ne voulais pas en arriver là.
- C’est pas une excuse, Jazz ! Les gens ne se comportent pas de cette façon, un point c’est tout !
- Mais je n’ai pas vraiment eu le choix, tu sais. D’accord, je me suis peut-être un peu emportée…
- Pas eu le choix ? Pas eu le choix ? Mais enfin, c’est pas une question de choix, qu’est-ce que tu me racontes, c’est ta faute à toi, je ne…
- D’accord, d’accord, je sais que je n’aurai jamais du me conduire comme ça, je n’en suis pas fière, crois-moi, mais vraiment, il y a eu un moment où c’en était trop, et il a bien fallu que je réagisse !
- Que tu réagisses ! Que tu réagisses !! Mais Jazz, t’es complètement malade ! Y a aucune excuse qui tienne face à… à un truc pareil ! C’est de la folie pure !
- Casey, enfin, calme-toi, c’est crade d’avoir fait ça, d’accord, mais ça vaut pas le coup de te mettre dans un état pareil…
- Mais enfin, Jazz, tu ne te rends pas compte…
- Si, mais si, mais crois-moi un peu aussi, n’importe qui aurait fait la même chose à ma place, au bout de trois quarts d’heure à supporter…
- Mais de quoi tu parles, Jazz ?
- Ben, de ta copine Eva, c’est bien à cause d’elle que tu es en train de me pourrir la figure depuis tout à l’heure, non ? Et bien, j’avoue, hier soir, à son fichu cocktail, je lui ai collé une baffe. Je suis d’accord avec toi, j’aurais pas du…
- Jazz… Oh non, Jazz…
- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es toute pâle. C’est bien de ça dont il était question, non ? Elle a passé son temps à me coller partout en me racontant n’importe quoi, jusqu’au moment où elle m’a coincée dans ce bout de salon, et là, j’avoue, je te dis, ça été trop : je lui en ai collé une. Je voyais plus d’autre moyens de la faire taire. Après ça, je me suis excusée et j’ai filé avant que…
- Ca n’est pas du tout ça.
- Hein ?
- Jazz, il y a un soucis.
- Quoi ? Je sais, c’est pas très sympa de ma part d’avoir mis ma main dans la figure de ton amie, mais en même temps, ça n’est pas vraiment une affaire d’état, non ? Après tout, toi non plus, tu ne l’aimais pas tant que ça et… Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Ca n’est pas de ça dont tu voulais me parler ?
- Euh…non. Y a un problème. Un gros problème.
- Du genre ?
- Jazz, hier soir, sur le coup de 23h00, Eva a débarqué chez moi, complètement retournée… Mais elle m’a raconté un truc… un truc…
- Quoi ?
- Complètement différent du tien. Elle m’a dit… Elle m’a dit que tu l’avais violée, Jazz.
- Quoi ? Mais enfin, je sais qu’une claque ça n’est jamais agréable, mais de là à le vivre aussi…
- Avec une bougie, Jazz.
- A le vivre aussi mal, vraiment, c’est que… Pardon ?
- Elle s’est écroulée dans mes bras, en larmes, et elle m’a dit que tu l’avais violée. Que tu étais ivre. Elle t’avais vu empoigner le premier truc à ta portée, un bougie blanche, en l’occurrence, et que tu l’avais violée. Avec ça.
- Mais…Mais…
- On est dans la merde, Jazz.
- Elle a du confondre, je ne… Mon Dieu, Casey, elle s’est faite violée hier ? La pauvre ! Qui a pu être assez salaud…
- Jazz. Elle-t’accuse-de-l’avoir-violée. A l’aide d’une bougie.
- Mais ce n’est pas vrai.

Casey étouffa un soupir.

- Aucune violeuse compulsive n’aurait eu une réaction aussi débile. Ce n’est pas la peine de prendre un air vexé, c’est plutôt en ta faveur, comme remarque. Maintenant, je me demande bien ce qu’il y a à faire…
- Mais pourquoi ? Ca n’est pas vrai, son histoire… Pourquoi elle a inventé un truc pareil…
- Jazz, tu sais qui est son père ?
- Ah, ça, pour le savoir, j’aurais du mal à l’ignorer ! « Jazz, viens au cocktail hyper cher que mon père a organisé », « Jazz, mon père t’as invité à une fête super habillée », mon père-ci, mon père-ça, elle n’arrête jamais et c’est d’ailleurs en grande partie à cause de ça que j’ai craqué hier, si tu veux savoir, parce que j’avais l’impression de sortir avec une sorte de super responsable presse et pas de passer une soirée sympa avec une copine…
- On s’en fout, de tout ça. Le plus important, c’est que son père est le plus gros bonnet de toute la ville. Si elle se plaint à lui, ça va devenir très très très compliqué.
- Mais… elle ne va pas le faire ! C’est pas vrai. Je ne vois pas pourquoi elle irait dire à son père…
- Dans ce cas, pourquoi est-elle venue me voir moi ? Ouvre les yeux, tu l’as vexée en refusant de devenir un membre actif de son fan-club et elle cherche à se venger. Si elle m’a monté un bateau pareil, elle ne va sûrement pas en rester là. On est vraiment dans la merde, Jazz.
- Non, je le crois pas, elle est soûlante, certes, mais pas méchante, j’arrive pas à y croire. Elle ne me collera pas d’enquête ou je sais pas quoi sur le dos. D’ailleurs, je ne vois pas bien comment elle ferait, vu que si ça ne s’est pas passé, elle ne risque pas de pouvoir présenter des preuves, à moins que je sois une psychopathe amnésique, auquel cas je serais perdue pour la science, et puis d’abord, comment ça, « on » est dans la merde, jusqu’à preuve du contraire, c’est moi qu’elle accuse, et je ne vois pas bien ce que tu viendrais faire au milieu de ça…
- Parce que je t’aime !

Elle avait hurlé, les larmes aux yeux. Dans le grand silence qui s’était brutalement installé autour d’elles deux, Jazz avait eu soudain du mal à trouver de l’air. Tandis que les conversations reprenaient doucement, elle avait levé ses yeux, douloureusement, pour rencontrer ceux de sa meilleure amie. Une triste tendresse se fit jour dans son ton, d’habitude plein d’une fougue chaleureuse.

- Casey… Non. Ne dis pas des choses comme ça. C’est Tom que tu aimes, c’est avec lui que tu vis… Ne mens pas là-dessus. Ce que tu éprouves, ça n’est pas de l’amour. C’est Tom qui te…
- Non ! Non, Jazz… Tom, Tom ça n’est pas pareil… C’est… sécurisant. Mais je…
- C’est toi qui a fait ce choix-là.
La voix de Jazz était soudain devenue cassante.
- Mais j’avais dix-sept ans ! Tu crois vraiment qu’à cet âge-là on est capable de prendre une décision de ce genre ! Je regrette, Jazz, et je repense toujours à ce que tu m’as dit ce jour-là, je… je n’ai pas oublié…
- Tais-toi, Casey. Tu vas dire quelque chose que tu regretteras ensuite.
La glace s’était glissée entre les mots.
- Non… S’il-te-plaît, Jazz…
- C’est trop tard. C’est trop tard de sept ans, Casey. Tu te rends compte ? Tu me demanderais de trahir mon meilleur ami pour rattraper une hésitation que tu as eu il y a presque dix ans ? Tu voudrais que je regarde Tom en face, sachant que tu aurais fait de moi ta maîtresse ? Tu voudrais que je brise toute sa vie et tous ses rêves d’avenir ? Boucle-là, Casey. Tu vas faire une énorme connerie, sinon. Et pour ton éducation, c’est mon bordel, pas le tien. Il n’y a rien que tu puisses faire pour arranger les choses entre Eva et moi et je ne veux PAS que tu y fasses quoi que ce soit. Ne m’approche plus. Je croyais que tu avais épuisée tes réserves de venin… Je me suis trompée, à ce que je vois.
La jeune femme s’était levée. Elle enfilait manteau et écharpe. Prenant son sac d’un geste mesuré mais haineux, elle se tourna une dernière fois vers Casey.
- Au plaisir de ne pas te revoir.
Jazz quitta le bar.

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Cat

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MessagePosté: 27 Sep 2004 16:52 
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Localisation: Entre Zénon et Severus, Forster et Marilyn...
j'avoue qu'au début, j'étais aussi perplexe. et puis j'ai relu et... j'ai adoré. vraiment, t'as pas de quoi être complexée!! ta fic est originale, bien écrite, facile à lire, émouvante. et quand casey hurle je t'aime a jazz... waouw! epoustouflant! franchement, je crois bien que c ce que tu as écris que je préfère. et puis, un peu de yuri ça fait pas de mal! c'est si rare! moi, j'en veux bien d'autre...... :P

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«-Tu es un drôle d'animal, Forster Tuncurry. Fou le soir, malade le matin, normal le midi. Et l'après-midi?
-Tout à la fois. Ou autre chose... Qui sait?»
L'escalier C, Elvire Murail.


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MessagePosté: 27 Sep 2004 19:48 
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Inscription: 08 Fév 2004 20:03
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Localisation: Euh... Quelqu'un a une carte pour moi ?
YURRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!!
*saute au cou de Cat pour la câliner
Ah !! Ca manquait au forum quand même ! Même que c'est po juste... *tête toute tristoune, puis énorme sourire*
En tout cas, je suis contente que ce soit toi qui ait inauguré la première fic yuri (j'espère qu'il y en aura d'autres !) parce que... *cherche une excuse débile* ... parce que c'est toi !! *a trouvé son excuse débile*
Tout d'abord, j'adore la description du bar et de la scène en elle-même, qui, bien que très rapide, est très jolie et agréable à imaginer (mmmmm... J'avais envie d'y être... ^^). Le style simple est très fluide, et on est libre d'imaginer et de broder sur les quelques détails pour se faire une idée plus précise des personnages... En revanche, z'ai repéré un petite erreure :
Citation:
Quoique élégante, elle semblait de ces personnes dynamiques qu’on sent tout de suite être à l’aise dans des vêtements de sport de travail.

C'est pas plutôt 'ou' ? :?

Ensuite, j'aime bien la différence entre les idées très différentes que se font les deux filles selon ce qui est vraiment arrivée, le dialogue est assez réel, on voit bien les deux filles se confronter ainsi... :) Cependant, je suis plus gênée par la suite, plus sentimentale, et qui aurait mérité selon moi d'être plus creusé quant aux sentiments. Le 'je t'aime' est beau, mais il pourrait avoir un effet plus important : on peut se douter de la réaction suite à ce que dit Jazz (adore ce prénom ^^). La fin, de la même façon, me semble un peu rapide, et l'argumentation a beau être bien faite, il lui manque... je ne sais pas vraiment comment le dire, mais j'ai l'impression qu'il lui manque une plus grande description.
M'enfin, après tout, c'est quand même un très joli début, qui ne manquera pas je suppose de s'approfondir par la suite... :bravo: :bravo: :bravo: Cat !!

ZE VEUX ZET Z'EXIZE :
:suite: :suite: :suite: :suite:

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MessagePosté: 27 Sep 2004 20:08 
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Alors d'abord, je tiens à dire que c'est la première fic Yuri que je lis... et j'aime bien ! J'ai trouvé ça très intéressant... donc, si tu as prévu de continuer cette fic, fonce !

Cybelia.


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MessagePosté: 28 Sep 2004 15:22 
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Slash ou non, telle est la question...
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Messages: 615
Localisation: Brest pour le moment
eh bé.... J'aime beaucoup je dois dire meme si j'etais franchement perplexe au début. PAs très constructif je suis dsl mais j'essairais de faire mieux la prochaine fois!!


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MessagePosté: 29 Sep 2004 17:38 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Localisation: La Comté Franche
Très sympa Catoune!

Moi j'aime bien la sortie en matière assez sèche, on se prend tout dans la face avec l'interlocutrice, sans vraiment comprendre...

Ca inaugure, la fin laisse en haleine, on attend la suite! :D

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Le sachet de thé c'est la santé!


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MessagePosté: 29 Sep 2004 20:09 
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Inscription: 08 Fév 2004 20:03
Messages: 2226
Localisation: Euh... Quelqu'un a une carte pour moi ?
Citation:
on se prend tout dans la face avec l'interlocutrice, sans vraiment comprendre...

Ben justement, je ne la trouve pas assez forte...
:?
*mode chieuse on*

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MessagePosté: 29 Sep 2004 21:41 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 17 Juil 2004 11:02
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Localisation: Ah, j'ai compris... Ben, Paris, la plupart du temps
Faramir tient absolument à taper mon message [parfaitement. Madame squatte ma vie, ma chambre et mon PC, et co!mme je m'enquiquine ferme, j'enquiquine aussi sec. Na.] Aussi je suis bien obligée de la laisser faire [Ahah, femme soumise !], avec ce que ça comporte d'incertitudes [gasp] :roll:
Du coup, j'écris ce message sans avoir relu les précédents [comme si je l'en empêchais] donc je ne sais pas ce que vous m'y dites, ce dont vous me voyez fort marrie [c'est moi, le marri, ici]. Mais pas mariée, le ciel m'en préserve [regasp].
Bon, ben c'était pour vous dire [je voulais te dire, que je t'attends...] que cette fic n'était pas en une seule partie [comme quoi ça sert de couiner "la suite, la suite"]... Que c'était pas le but à l'origine... Et que j'ai fini par pondre une suite. Voilà.

Je vais arrêter mon message là, parce que j'ai pas l'habitude de dicter et que ça me trouble [Damned, elle est troublée. Il faut que... Herm. Rien]. ciao !



2.


Sortie de l’établissement, Jazz marchait à grands pas sur le trottoir. Au bout de quelques minutes, elle plongea la main dans sa besace de cuir roux et en sortit un minuscule téléphone portable. Tout en continuant d’avancer, elle pianota sur les touches et porta l’appareil à son oreille.

- Allo, Phil ? … Oui, c’est Jazz. … Non, pas très bien, justement. Est-ce que… Des histoires de filles. Ecoute, je ne veux pas te déranger, mais… Oui. Tu pourrais assez vite ? … Euh, je ne sais pas, il est quelle heure ? … 5 : 10 … Mettons 7 : 00, alors. … Oui, ça me va. Tu sais, je suis désolée… OK. Merci beaucoup. Tu es trop ! … Merci. … Ciao !

Deux heures plus tard, le vent colportait des odeurs de gel dans les petites rues de la ville. Changée de frais, Jazz passait la porte d’une trattoria italienne qui s’ouvrait au fond d’une impasse. Dans la petite salle, quelques convives étaient déjà attablés, leurs visages doucement éclairés par de petites bougies disposées entre les couverts. Un jeune homme seul fixait son agenda électronique. Jazz vint se glisser sur la chaise en face de lui. Un serveur s’avança vers eux.

- Jazz !
- Salut, Phil. Bonjour Angelo ; je prendrais des penne aux quatre fromages, s’il vous plaît.
- Tu ne regardes même plus le menu ?
- Toi non plus, je te ferais remarquer. Qu’est-ce que tu veux manger ?
- Un carpaccio, avec des antipasti, Angelo. Grazie. Et une bouteille de votre délicieux vin rouge, s’il vous plaît.
- Excellente idée, comme d’habitude.
- Alors, quel temple des civilisations passées a encore succombé aux attaques du monde moderne ? Ton problème doit être au moins aussi grave pour que tu n’ais pas hésité à me convoquer séance tenante.
- Merci de t’être libéré aussi rapidement. Je ne m’y attendais pas. Je suis vraiment confuse de t’avoir dérangé... Tu sais que ce n’est pas dans mes habitudes…
- Je sais. Et je ne me serais pas libéré ce soir si tu n’avais pas eu l’air aussi… tendue.
- Merci.
- C’est fait pour ça, les amis ! Allez, dis-moi quel « mâle » te ronge.
- J’ai deux problèmes, Phil. Le premier demande ton expertise de juge talentueux…
- Oh là ! Je n’occupe mon poste que depuis un an, et je ne me décrirais certainement pas comme talentueux. Je ne pense pas que la justice soit une question de talent.
- Si. Tu es brillant et plus encore, tu es humain. Ca fait de toi un bien meilleur juriste que certains de tes condisciples de fac. Mais ce n’est pas le moment que je te fasse un cours sur la modestie mal placée. Tu connais Storn ?
- Le financier ? Oui. De nom et de vue. C’est un personnage très influent, à Philadelphie.
- Je t’ai sans doute déjà parlé de sa fille, Eva Storn. On a été plus ou moins liée, elle et moi, ces derniers temps. Elle m’accuse de viol.
- Jazz… C’est vrai ?

La jeune femme eu un léger sourire. Elle se redressa pour fixer son ami dans les yeux.

- Non.
- Pourquoi tu souris ?
- Je sais que tu devais poser la question. Et puis la situation ne manque pas d’un certain comique.
- Tu m’expliqueras ça plus tard. Elle a porté plainte ?
- Non, justement. C’est pour ça que je peux encore m’amuser de cette histoire. Mais elle est allée la raconter à Casey, et ça, c’est mon second pépin.
- Casey l’a crue ?
- Oui. Mais seulement jusqu’à ce qu’on en parle, et ce n’est pas là que ça coince. Le soucis, c’est que quand on s’est retrouvées, pour qu’elle me remonte les bretelles justement, et après que je l’aie convaincue… Comment dire ? Ca me parait un peu compliqué à expliquer, maintenant. Tu sais qu’il y a longtemps, elle et moi…
- Vous étiez extrêmement proches, avant qu’elle ne rencontre Tom.
- Trop. On ne se quittait quasiment jamais. Tu te souviens, c’était devenu limite, quand Tom est arrivé. La suite, tu la connais : ça fait six ans qu’ils vivent ensemble.
- Oui, je sais tout ça, je m’en souviens bien, tu sais. Mais du jour où ils ont emménagés, justement, tu m’as toujours dit que c’était de l’histoire ancienne. On n’en a quasiment jamais reparlé.
- Bien sûr. Il n’y avait rien à en dire ! Pour moi, c’était très net : je ne suis pas du genre à croire aux miracles et en plus, je ne supporte pas les gens qui te persécutent sous prétexte qu’ils t’aiment. Genre…
- Mon ex, je sais. Ne détourne pas la conversation, tu veux ? Quand je t’ai eue au téléphone, ça avait l’air grave. Si ce n’est pas la fille Storn qui t’inquiète…
- Pardon, je vais essayer d’être plus directe. Tu n’as sûrement pas fini ta journée ?
- Non. Je retourne au palais après ce dîner.
- Je comprends. Phil… cet après-midi, en plein Latinn’caffé, elle a crié … qu’elle m’aimait.
- Casey ?
- Celle-là même que tu connais. Notre seule et unique Casey. Qui m’a fait une déclaration. Après toutes ces années, tu te rends compte ?
- Et en entendant ça, tu t’es sentie… trahie, ou blessée. Plus même que par les mensonges d’Eda.
- Elle s’appelle Eva, mais tu as raison. C’était… Je ne sais pas comment dire. Comme si la terre s’ouvrait.
- Jazz… Tu es toujours amoureuse d’elle ?
- Ce n’est pas la question ! Elle m’a mise dans une rage folle. Cette fille n’a aucun respect des autres. Je croyais être sa meilleure amie et voilà qu’elle recommence à jouer au chat et à la souris avec moi ! Pour qui elle se prend, et qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ? Elle n’a pas déjà fait assez de dégâts, la première fois ?
- Jazz, calme-toi. Je m’appelle Phil, au cas où tu ne t’en souviendrais plus.
- Je suis désolée, c’est vrai. Tu n’as pas à te prendre les reproches que je voudrais lui faire, à elle. Mais… c’est dur.

Phil baissa le nez sur leurs assiettes, arrivées pendant le récit. Il soupira.

- Tout ça à l’air très compliqué. Pour vous deux. Ne proteste pas ! Même si tu es malheureuse, il faut quand même que tu ais l’honnêteté d’admettre qu’elle n’aurait pas pu te balancer ça juste pour le plaisir. Décris-moi plutôt la façon dont ça c’est passé.
- Je n’ai pas compris ce qu’elle me reprochait. Quand elle l’a remarqué, elle est devenue plus pâle. Je crois qu’elle était en train de se rendre compte des implications du piège d’Eva. En fait… j’étais abasourdie, donc je n’ai pas fait très attention à son expression, mais je crois qu’elle a eu très peur. Et puis elle semblait persuadée que cette affaire nous concernait toutes les deux – sur le moment, j’ai cru que c’était parce qu’elle se sentait coupable de m’avoir présenté cette garce… Je crois que les larmes étaient en train de lui venir aux yeux. Quand je lui ai demandé pourquoi elle se faisait autant de soucis, elle m’a juste crié…
- Qu’elle t’aimait.
- Oui.
- Ce n’est pas simple.
- Je ne sais pas. Après tout, quand on y regarde de près, ce n’est pas une situation très complexe. C’est juste un femme qui a crié « je t’aime » au lieu de boire son verre.
- Si je ne te connaissais pas, Jazz, je te dirais que tu n’as pas de cœur. Mange un peu, au lieu de te donner une contenance. Ca va refroidir. Et j’ai besoin de réfléchir.

Décontenancée par cette mise en demeure abrupte, l’amie de Phil le regarda avec perplexité attaquer son bœuf. Finalement, elle s’occupa elle aussi du contenu de son assiette. Bien vite, cependant, elle se contenta de remuer vaguement les pattes du bout de sa fourchette. Le repas passa lentement, Jazz attendant que le jeune homme ait fini. Finalement, il releva la tête, posa ses couverts et s’essuya la bouche.

- Bon, maintenant que je ne risque plus de mourir d’inanition, je crois qu’il faut aborder certaines questions pratiques. Comme tu me l’as dit, tu as besoin d’un conseil juridique. Je vais te donner celui-là : contacte un avocat. On ne peut pas savoir ce que Storn ou sa fille voudront tenter, mais vu ce que tu m’as dit de la seconde, elle pourrait te créer de mauvaises surprises.
- Je lui dit quoi, à l’avocat ?
- Ce que tu m’as raconté, plus les détails. D’ailleurs, tu vas pouvoir t’entraîner : je veux que tu m’écrives tout ça et que tu me l’envoies à mon bureau. Tu te souviens de McPherson ?
- Oui, il me semble… Il avait commencé son droit quelques années avant toi, non ?
- Deux. Il a réussi l’examen du barreau, depuis, et il est très bon. Il te conseillera bien. Quand je rentre au palais, je te maile ses coordonnées. Si j’ai le temps, je lui toucherai un mot de ton cas. En attendant, tu lui demandes un simple rendez-vous de conseil. Si ta charmante affabulatrice refait surface et dépose une plainte en bonne et due forme, il sera toujours temps de retourner le voir.
- Ok. Tu sais mieux que moi ce qu’il convient de faire dans ce type de cas.
- Maintenant, mon conseil d’ami…
- Oui ?
- Laisse tomber.
- Quoi ?!
- Tu n’as pas l’air de te rendre compte de ce que pourrait être une attaque en règle des Storn. Ta priorité absolue doit être cette affaire. Relègue Casey et ses états d’âme dans un coin de ton cerveau, catégorie « pas pressé ». Tu t’en occuperas plus tard.
- Mais !
- Non, je sais ce que je dis. Le plus important, pour l’instant, c’est de régler cette accusation de viol. Et de toutes façons… ce n’est pas vraiment comme si tu pouvais faire quelque chose au sujet de ton deuxième problème. Tu as l’intention de devenir sa petite amie ?
- Non !!
- Alors ce n’est pas à toi de réfléchir à cette situation. S’il vous plaît ? L’addition. Grazie.

Phil régla pour eux deux, puis se leva. Jazz suivit son mouvement, un peu gauchement.

- Je ne t’offre pas de dessert, je vois bien que tu ne l’apprécierais pas.
- Phil…
- Quant à moi, il est déjà 8 : 15 et mon travail ne s’avance pas tout seul. Je suis désolé, mon coeur, mais je ne peux pas te dire plus ce soir. J’aimerais pouvoir t’aider… autrement. Mais crois-moi, il faut d’abord qu’on contrecarre les fantasmes de miss Eva Storn. Et pour ça, il faut que je retourne à la mine.
- Ok. Je… Merci.
- Fais-moi un plutôt un sourire, au lieu de me remercier. Ca m’a manqué, ce soir.

Jazz esquissa une grimace dont Phil se contenta. Il la serra contre lui, avant qu’ils ne s’embrassent sur les deux joues. Puis il la tint à bout de bras et la regarda gentiment, avant de sortir du restaurant, sa veste dans une main, son PDA sous tension dans l’autre. Après un moment, Jazz le suivit, plus lentement. Il avait déjà disparu dans la nuit. Elle rejoignit un boulevard où elle héla un taxi.

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Dernière édition par Cat le 01 Oct 2004 08:57, édité 2 fois.

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MessagePosté: 30 Sep 2004 05:55 
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Localisation: Entre Zénon et Severus, Forster et Marilyn...
woua!! ça vire ds le policier... enfin, j'exagère tetre un peu ms... j'adore!! et je suis tomé follement amoureuse de Phill. si, si, c'est vrai. Il est génial. bref... :suite:


Citation:
Si. Tu es brillant et plus encore, tu es humain.

cette phrase, là, je l'aime.

_________________
«-Tu es un drôle d'animal, Forster Tuncurry. Fou le soir, malade le matin, normal le midi. Et l'après-midi?
-Tout à la fois. Ou autre chose... Qui sait?»
L'escalier C, Elvire Murail.


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MessagePosté: 30 Sep 2004 10:45 
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Slash ou non, telle est la question...
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Localisation: Brest pour le moment
Moije trouve ça super et j'aime beaucoup le personnage de Phil. J'ai hate de lire la suite!!!


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MessagePosté: 30 Sep 2004 18:43 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 17 Jan 2004 19:18
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Localisation: La Comté Franche
Pareil, j'adore le petit Philou!

Citation:
Tu es brillant et plus encore, tu es humain

Aaaah! Ca c'est mon Mr Marbach à moi... ^__________________^

Citation:
je prendrais des penne

"s" :wink:
J'aime bien le nom du serveur... ^^ ANGELO FLIPPE A MORT!!!

Citation:
Tu as l’attention de devenir sa petite amie ?

"l'intention" :wink:

Valà, j'aime toujours fort bien! Un style classe et fluide, des descriptions d'ambiances concises et parlantes, un bon campage de perso... *mode Frodon* Go on!

_________________
La Halfeline
__________

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Le sachet de thé c'est la santé!


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MessagePosté: 30 Sep 2004 19:28 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 08 Fév 2004 20:03
Messages: 2226
Localisation: Euh... Quelqu'un a une carte pour moi ?
:?
Je suis de plus en plus perplexe (pour reprendre le vocabulaire déjà employé) quant à cette fic. D'autant plus que je sais qu'elle est de toi. Je m'attendais à plus de... je veux dire, à moins de... Enfin, je ne sais pas exactement comment le dire, mais j'ai l'impression que la fic fait un peu clichéique... chronique des m'amûrs dans une grande ville, mais pas grand chose de neuf au final... :?
Bon, j'aime bien ton style (trop rare dans les descriptions) et les dialogues, mais... Ze suis peut-être trop exigeante... ? :? (Désolée d'être chieuse ! :( )

Et c'est pas pour ça que je ne piaillerai pas :
:suite: :suite: :suite:

_________________
"Hobbits who play together..."
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"... make sweet love together..."


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MessagePosté: 01 Oct 2004 09:09 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 17 Juil 2004 11:02
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Localisation: Ah, j'ai compris... Ben, Paris, la plupart du temps
Ah, vi,"l'intention"... Vi, c'est vrai que c'était dur, ça... Bon, ben c'est changé ! Je sais pas vous, mais moi, j'ai un mal fou à me relire correctement (avant qu'il ne se soit passé trois mois, j'entends) ; je connais tout simplement trop mes textes...
Par contre, pour les "penne", ben, je suis un peu une puriste (moi aussi -___-' ) et du coup, j'ai tendance à ultra appliquer la règle du :
ON N'ACCORDE PAS LES NOMS ETRANGERS
sauf que pour bien faire, il faudrait aussi que je les mette en italique, ce qui n'est pas possible, vu que sinon ça va interférer avec mon découpage tout nouveau que je me suis inventé (un maximum du récit dans le dialogue, un minimum de mise en contexte ; et pour faire comme au théâtre, lesdites descriptions passent en italique), donc, ben... Je m'interroge... Surtout que "penne" est passé dans l'usage français... Mais c'est quand même un nom commun italien... Ahlàlà... Je doute.... :?


Citation:
Enfin, je ne sais pas exactement comment le dire, mais j'ai l'impression que la fic fait un peu clichéique...


Ma foi, c'est fort possible :oops: ... Je dois avouer que le yuri étant une discipline parfaitement inconnue de moi, je me suis réfugiée dans des bons gros trucs où je me sentais à l'aise, mais avec des arrières-pensées que je ne comprenais pas.. D'où ladite perplexité. Ca commence à se mettre en place dans ma tête (je suis sûre que ça va bientôt s'agglomérer), mais c'est pas encore très défini... Si tu pouvais préciser tes doutes (ce que tu attends... ou pas), tu m'aiderais grandement !!!
*nyeux de chat potté avec ronron en prime*

Par contre, la remarque de Titefraise m'a convaincue de pousser dans une direction que je sentais poindre, alors, puisque tu deviens officiellement ma critiqueuse en chef ( :D ! ), dis-moi ce que tu dirais d'une histoire qui tournerait au complot juridique... En évitant délibéremment de creuser cette histoire d'amour sommes toutes classique jusqu'à un coup de tonnerre fracassant ? (qu'il me reste à trouver, mais bon...)
Là aussi, je m'interroge... :roll:

Bon, donnez-moi vos avis, les filles !!! :D

_________________
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Donnez-moi un elfe... A enduire de miel... Donnez-moi un elfe... (sur un air connu)


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MessagePosté: 01 Oct 2004 13:34 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 17 Juil 2004 11:02
Messages: 301
Localisation: Ah, j'ai compris... Ben, Paris, la plupart du temps
J'agglomère, j'agglomère !!! Voilà le troisième chapitre (quelque part, je me sens coupable... Faudrait que j'avance sur Ravenclaw, à la place), qui devrait être ma foi plus satisfaisant que le second (Fafa trouvait qu'il manquait désespéremment de la spontanéité du premier... J'ai essayé de me rattraper) et où les choses avancent... ou pas. A vous de voir. Une fois n'est pas coutume, j'attends vos réactions avec impatience !!!
(finalement, les critiques, ça stimule autant sinon plus que les encouragements !)

Youpe ! Youpe ! You...

*entraîné de force par un Castor volontaire vers une proche camisole*



3.


Toc-toc

- Votre Honneur ?
- Oui ?
- Maître Stephan McPherson.
- Faîtes-le entrer, je vous remercie.
- Bien, votre Honneur.

- Votre Honneur Monsieur le Juge Philippus Handborne !
- Maître McPherson. Asseyez-vous, je vous en prie.
- Oh, je ne sais pas si je dois, face à une si haute autorité de notre excellentissime système judiciaire …
- Stephan, je t’en prie ! Tu ne préfères pas me tutoyer et arrêter d’essayer de me faire rougir ?
- Toujours aussi désarmé face à la bouffonnerie, à ce que je vois ! Ca fait plaisir de te voir, après toutes ces années. Tu n’as pas changé d’un poil.
- Toi non plus, rassure-toi. Toujours une allure de jeune homme ! J’imagine que tu continues à courir tous les matins ?
- Et oui ! Malgré la vie harassante que peux mener un avocat, je trouve toujours le temps de me faire du mal, tous les jours à 6 :00 ! Qu’est-ce que tu veux, il faut bien que je continues à entretenir mon corps, si je veux rendre toutes les femmes folles de moi. A ce propos… Elle est mignonne, ta secrétaire…
- Sally ? Oui, elle a du charme, hein ? On ne lui donnerait jamais ses trente-quatre ans…
- Philippe ! Tu n’as pas honte de dévoiler de cette manière les secrets de cette pauvre demoiselle ?
- Tu l’as cherché ! Maintenant je sais qu’elle ne craint plus rien de tes assauts.
- Philippe…
- Et d’ailleurs, je suis un affreux calomniateur, elle est réellement plus jeune que ça. Mais enfin, on n’est pas là pour parler des attraits de ma secrétaire.
- Tu as raison ! On est là pour boire en ressassant nos souvenirs d’étudiants !
- Tu ne changes vraiment pas, McPherson. Impossible que tu rates la moindre occasion de trinquer. Un sherry, ça t’ira ?
- Impeccable. Mais tu sais, quand je parlais d’une vie harassante, c’est vraiment ça qu’on subit ; et il faut bien trouver des moyens de tenir. Tu as lu le dernier John Grisham ? A l’entendre, l’alcoolisme est la maladie la plus répandue dans le milieu. Juste après le crack et le fait d’être accroc au boulot.
- Tu ne crois pas qu’il en fait un peu trop ? Après tout, lui-même doit avoir un certain parti pris, puisqu’il n’a pas tenu le métier et qu’il a arrêté pour écrire à plein temps.
- Si je ne t’avais pas connu mondain, je dirai que ça fait trop longtemps que tu as perdu tes contacts chez les véritables avocats. Bien sûr, il exagère. Mais tu sais aussi bien que moi que c’est un job à temps plein. Très plein.
- Oui… Enfin, tu sais que c’est une des branches du droit qui ne m’a jamais attiré. Allez, dis-moi plutôt ce que tu penses de cette affaire.
- Le devoir, le sacro-saint devoir, et Philippus Hangborne ! Impossible de te détourner de ta tâche ! C’est sans doute pour ça que tu brilles si fort au firmament des tribunaux de la côte Est.
- Là, tu exagères un peu…
- Un peu ! Le plus jeune magistrat de sa génération ? Dis-moi, tu as bien été nommé à vingt-six ans, non ?
- Stephan, je… Ce genre de compliments me met mal à l’aise. J’aime juste accomplir mon devoir au mieux.
- Tête de pioche, ça je ne pourrais pas te l’arracher ! Tu nous a toujours fait le coup de la modestie outragée, il n’y avait pas de raison que tu ais changé là-dessus. Bon ! Et bien parlons de ma cliente, dans ce cas. Eliza Fairbanks. Décoratrice d’intérieure diplômée d’une excellente école d’arts appliqués et, cerise sur le gâteau, de la faculté d’histoire de Philadelphie. Susceptible d’être accusée de viol, au moyen d’un instrument contondant que la morale réprouve, du moins pour cet usage, sur la personne de Miss Eva Storn.
- Ton analyse ?
- Si je ne te soupçonnais pas de me l’avoir envoyée histoire de te forger un alibi en béton pour me rencontrer…
- Stephan ! Jazz est une amie et je sais que tu es bon sur ce genre de conflits. C’était tout à fait logique que je lui donne tes coordonnées…
- Donc tu n’avais pas envie qu’on se revoit ?
- Mais pas du tout ! C’est évident que ça me fait plaisir ! Simplement, cette histoire est délicate et avant toute chose, j’ai pensé que tu serais le plus à même de la diriger. Le fait que tu sois une vieille connaissance n’a pu que faire pencher la balance en ta faveur.
- Mouais. Je vois qu’il va falloir me contenter de ça. Pour revenir à… comment tu l’appelles ?
- Jazz.
- Oui, pour en revenir à Jazz, et bien, si on ne s’était pas connu, j’aurais pensé que c’était pour toi une manière de me mettre des bâtons dans les roues. L’affaire est simple, en soi. Il paraît à peu près évident que ma cliente n’a pas commis ce qu’on lui reproche. Mais le soucis…
- C’est la personnalité de la plaignante potentielle.
- Oh, pas sa personnalité ! Au contraire, cette fille a l’air… ben, d’avoir le cerveau principalement rempli d’air. Mais son père, c’est une autre histoire.
- C’est là où je voulais en venir.
- Storn est ami depuis l’enfance avec le Gouverneur, entre autre. Avec lui, on touche au milieu WASP du meilleur teint. Vieilles familles, grosses fortunes… Et c’est sa fille unique, je me suis renseigné.
- Un beau gâchis.
- Sûr. Mais ça ne nous concerne pas. Par contre, ses tendances mythomanes et le pouvoir qu’elle peut avoir sur son cher papounet peuvent être de sérieux handicaps pour ma cliente.
- C’est pour ça que j’ai tenu à te rencontrer. Je voudrais connaître tes différentes options avant que Jazz se retrouve au pied du mur.
- Tu sais que ça n’arrivera peut-être pas ?
- Oui. Mais j’ai un mauvais à priori là-dessus. Le fait que Miss Storn ait déjà essayé de l’atteindre, sans y parvenir qui plus est… Il y a quand même de fortes chances pour qu’Eliza doive affronter le pire.
- Justement, je voudrais qu’on parle un peu d’elle, avant d’élaborer des stratégies.
- Oui, c’est logique. Même si vous avez du vous rencontrer quand on était à la faculté de droit, tu ne dois pas connaître grand-chose d’elle.
- Ce qui peut faire perdre un procès, ce que je ne souhaite bien évidemment pas.
- Vas-y alors, j’attends tes questions.
- Et bien… En fait, il y a surtout une chose qui m’intrigue : elle n’a pas l’air du tout de se sentir menacée. Philippe, quand j’ai vu ton amie… J’ai eu l’impression qu’elle avait complètement autre chose en tête.
- Oui, je vois de quoi tu veux parler. Je ne vais pas entrer dans les détails..
- Philippe, les détails sont toujours importants…
- Pas dans ce cas. Mais pour tout te dire, presque au moment où cette histoire lui tombait sur le coin du nez, elle a eu un problème de cœur assez sérieux. Je lui avait conseillé de ne pas y penser, mais il est probable qu’elle aura eu du mal à s’en empêcher.
- Ca peut faire une très mauvaise impression, à une audience.
- Je le sais. Mais si on en arrive là, elle aura eu le temps de réaliser la gravité de la situation.
- Il faut espérer.
- Je m’en occuperai. Comme je te l’ai dit, je la connais bien. Et maintenant, tes options ?
- Non.
- Comment ça, non ? Voilà une demi-heure que…
- Non quand même. Je ne veux pas te dire maintenant ce que j’ai en tête.
- Mais pourquoi ?
- Parce que je pense que nous serions mieux installés dans un petit restaurant douillet.
- Pardon ?! Excuse-moi, mais je ne suis pas sûr de…
- En fait, il est 9 : 10 et je meurs de faim. Je trouve qu’on pourrait tout aussi bien discuter autour d’un bon plat bien roboratif. Après tout, les déjeuner de travail, c’est fait pour ça, non ?
- Stephan… Je n’aime pas du tout la façon dont tu es en train de dire ça.
- Je ne vois pas ce qu’il y a de révoltant à essayer de t’amadouer pour pouvoir enfin combler mon estomac. Tu veux mes plans de bataille, je veux manger. Le deal me paraît simple.
- C’est que j’ai encore beaucoup de travail…
- Phil, je connais le fonctionnement des tribunaux de ce pays. Les juges n’instruisent pas. Et tu ne vas quand même pas essayer de me faire croire, à moi, que tu supervises des auditions la nuit ? Allez… trouve-nous une gargote acceptable.
- Ffff… je suppose que je n’ai pas le choix. Et bien, dans ce cas, « Steph », je connais un délicieux petit établissement italien à deux pas d’ici…

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MessagePosté: 01 Oct 2004 19:59 
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Localisation: Entre Zénon et Severus, Forster et Marilyn...
tu veux donc des critiques constructives?? mhh.. jamais été capable de faire ça, moi! que dire sinon que c'est un de meilleur dialogue que je n'ai jamais lu?? quand même, faut le faire!! moi les dialogues, c ce que je fais de plus pitoyable. on comprend tt a fait la personalité de stephan et de phill, on entre dedans, y a du suspens, c policier ms pas trop (pas le vieux feuilleton débile dont on connait la fin, je veux dire).... je ne peux que te féliciter!!! :bravo: et puis... te supplier a genoux d'écrire très très vite :suite:

_________________
«-Tu es un drôle d'animal, Forster Tuncurry. Fou le soir, malade le matin, normal le midi. Et l'après-midi?
-Tout à la fois. Ou autre chose... Qui sait?»
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