premier chapitre de cette fic (*court se cacher derriere Galou et Orlidom*
Arrivées
Il en rêvait depuis des années de Paris, cette ville rebelle, capricieuse, incontrôlable, qui abritait et protégeait en son sein la famille royale, qu’il servait depuis qu’il était capable de tenir une épée. Harry Potter parcourait enfin les rues étroites et puantes, alors que le soleil se levait à peine. Il commençait à régner une agitation surprenante pour le jeune homme, il était encore très tôt mais tout le monde s’interpellait autour de lui. Une laitière accorte vint lui proposer un gobelet de son lait de Normandie (qui n’avait rien de Normand sinon il ne serait plus consommable !). A coté de lui, Sirius Black un de ceux qui l’avaient élevé, saluait les jeunes filles qui passaient non loin de lui et étrangement son regard s’attardait sur certains jeunes hommes.
« Harry : Ou Rémus nous a-t-il donné rendez-vous déjà ? »
« Sirius : Dans une taverne nommée : Aux Trois Lions. »
Pendant ce temps au Louvres :
Un homme assez grand sortait d’un carrosse aux armes de sa famille : un aigle bicéphale noir sur fond rouge surmonté d’une couronne dorée. Il semblait furieux par tout ce qui l’entourait, il avait été envoyé en Charente pour rappeler à l’ordre un Comte qui voulait prendre les armes contre le roi. Il détestait ces nobles qui ne comprenaient pas ou était leur véritable place, il avait eut à de nombreuses reprises envie d’étrangler ce jeune insolent qui se croyait supérieur à lui !
Severus Snape était le cadet de sa famille, il n’était donc pas l’héritier du titre et des terres ancestrales, il était rentré dans les ordres et avait fait de brillantes études, voulant prouver ainsi qu’il était capable de s’élever plus haut que son frère aîné qui avait été banni du royaume de France voilà deux ans.
Il connaissait par cœur tous les recoins et passages secrets du palais et sema facilement ses gardes et autres servantes, ses pas le menèrent naturellement devant les lourdes portes marquetées de son appartement. Son majordome l’y attendait déjà. Il passa sans regarder dans son salon et entra directement dans sa chambre.
« Severus : Je ne veux en aucun cas être dérangé et pendant le temps ou je serai dans ma chambre préparez-moi un bain ! »
Après avoir refermé la porte de sa chambre, il passa sa main sous l’une des lourdes tapisseries représentant une scène de chasse qui couvrait son mur et appuya légèrement contre l’une des boiseries, provoquant ainsi le basculement d’un panneau de bois composant le mur.
« Severus : il ne me reste plus qu’à l’attendre. »
Son invité mystère pénétra dans la chambre quelques minutes plus tard par le trou béant. Ses cheveux bruns étaient maintenus en arrière par un ruban de soie noire, il portait une longue chemise blanche aux manches amples resserrées aux poignets et un pantalon beige serré dévoilant des jambes finement musclées. Le maître d’arme Aragorn, sortait certainement de son propre entraînement quotidien à l’épée, sa chemise trempée de sueur lui collait à la peau.
Entre ces deux là, il n’avait jamais été question de protocole ou de supériorité de rang, ils parlaient toujours à bâton rompu essayant de faire en sorte que l’autre se dévoile le plus possible.
« Aragorn : Cardinal, je suis heureux de vous revoir parmi nous. »
La fine mouche qu’il était, accompagna sa phrase d’un sourire sarcastique, que ne manqua pas de remarquer le cardinal.
« Severus : Maître, je suis moi aussi heureux de revenir en ma chère ville de Paris. »
Leur petit duel verbal venait de commencer, c’était devenu une habitude, un moyen comme un autre de garder une certaine distance vis à vis de l’autre.
« Aragorn : Comment s’est passé votre voyage ? »
En fait, Aragorn mourrait d’envie de savoir ce qui avait tenu éloigné de la Cour son ami, son protecteur, celui qui en avait fait un espion pour le compte de la monarchie française, durant prés d’un mois, mais il ne devait en aucun cas le montrait de peur d’effrayer son interlocuteur. Severus détestait le sentimentalisme et les preuves d’attachement.
« Severus : Ennuyeux à mourir, je déteste ces jeunes courtisans qui marchandent leur retour au Louvres contre des pécunes ! »
Il disait ça avec sa désinvolture habituelle, depuis prés de deux ans, la plupart de ses missions secrètes constituaient à ramener à la Cour les nobles qui essayaient de se rebeller contre l’autorité royale, la plupart du temps ce n’était qu’apparence et désir d’argent, dans des cas plus graves c’était l’envie d’avoir du pouvoir !
« Aragorn : Et lui en avez-vous donné ? »
Il posa la question par habitude, sachant très bien ce que l’autre allait lui répondre.
« Severus : Je lui en ai promis, voilà toute la différence mon jeune ami ! »
« Aragorn : Cependant son manége recommencera lorsqu’il se rendra compte que ce n’était que des promesses. »
« Severus : Oui mais d’ici là, nous avons encore un peu de temps devant nous ! Il a autant d’intelligence que vous en avez dans un seul de vos orteils ! »
Ce compliment déguisé fit rougir le plus jeune, il n’était pas dans les habitudes de l’ecclésiastique de dire ce genre de choses.
« Aragorn : Je vais aller rapporter ça à notre maître, il en sera ravi. »
« Severus : A laquelle des trois têtes visibles de l’hydre allez vous le dire ? »
Aragorn retint son souffle est ce qu’il était entrain de l’accuser d’infidélité au Roi ?
« Aragorn : Je ne comprends pas ou vous voulez en venir ? »
« Severus : Mon voyage m’a permis de réfléchir, le Roi n’a pas encore donné de Dauphin au trône, il est mal allant donc s’il meurt le Duc d’Anjou sera sacré et c’est bien ce sur quoi compte la reine mère : que son fils favori règne sur le royaume et qu’elle-même, ainsi, retrouve son influence politique ! Le peuple est prêt à se soulever à tout moment, la guerre entre catholiques et protestants s’étend dans nos belles campagnes et le Roi n’arrivera pas à calmer cela tant qu’il n’aura pas rassemblé les Grands derrière lui. » « Aragorn : J’ai peur de comprendre ce que vous sous-entendez ! »
« Severus : La vie du Roi est en danger, certains voudraient une grande chasse contre les protestants afin de renforcer leur pouvoir d’autres souhaiteraient que le Duc d’Anjou règne, mais cela n’est pas possible tant que Charles IX est sur le trône, il vous faudra donc ouvrir vos oreilles, prêter attention à tout et bien sur me le rapporter ! »
« Aragorn : Vous savez très bien que mes oreilles vous appartiennent ! Mais dans votre analyse de la situation vous avez oublié le duc de Guise dont l’influence s’étend de jour en jour à la Cour et parmi les Parisiens ! »
« Severus : Non je l’oublie pas, il est fourbe et suffisant, il se servira de tous les moyens à sa disposition pour s’approcher du trône. »
Le Cardinal avait les yeux dans le vide repensant à sa dernière conversation avec le Duc de Guise qui avait failli se finir par un duel à l’épée. Aragorn se retourna afin de regagner ses appartements par l’escalier dérobé, il frôla doucement le bras de son ami provoquant à frisson chez celui-ci et s’engagea dans le trou sombre du mur.
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