Forum - Le Monde du Slash

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 Sujet du message: [Finie] Une question de texture (PG, Original Slash)
MessagePosté: 20 Mar 2007 07:31 
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Slash ou non, telle est la question...
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Voila juste un petit OS avec des persos originaux, un truc qui m'a traversé l'esprit suite à une discussion avec un copain qui veut se laisser pousser la barbe, et qu'il a fallu que j'écrive (ma muse ne me laissait pas en paix ! :wink: )
WARNING : :fluffy: (Décidément, je suis en veine de fluff, en ce moment, moi... )
En espérant que vous aimerez... :oops:

Bonne lecture !

°0°0°

« A la base, toute cette histoire était vraiment ri-di-cu-le. Mais là, c’est de pire en pire. »
Selena Mattews, avocate associée dans le prestigieux cabinet Wawerman, Rodrick et Mattews, secoua férocement la tête tout en fronçant ouvertement ses élégants sourcils.
Elle était présentement occupée à regarder à travers la vitre de son luxueux bureau Alec Cole et Anthony Estevez, deux des meilleurs avocats de ce même cabinet, en train de se chamailler pour une peccadille.
Les deux jeunes hommes, à peine trentenaires, avaient été embauchés dans le cabinet à six mois d’intervalle. Leur jeunesse et leur talent dans le prétoire auraient du les rapprocher, mais tel n’avait pas été le cas, loin de là.
Dès leur première rencontre, une intense rivalité était née entre eux, allant crescendo à mesure que le temps s’écoulait.
Alec était aussi calme et introverti qu’Anthony, de par son tempérament mexicain, était impulsif et extraverti. De plus, il cachait sous une certaine aisance verbale une énorme timidité. Un problème que le latin, venu d’une famille nombreuse, n’avait certainement jamais eu, lui !
Et les différences entre les deux hommes ne se limitaient pas au caractère.
Alec était aussi blond qu’Anthony était brun, ses yeux aussi bleus que ceux de son adversaire étaient d’un profond noir velouté.
Mais tous deux étaient bâtis comme des athlètes – Alec possédant le corps mince et élancé d’un coureur, et Anthony la puissance et la musculature d’un nageur – et tous deux étaient aussi opiniâtres et doués l’un que l’autre.
Aussi leurs disputes étaient-elles fréquentes, et Selena savait de source sure qu’il s’en était fallu parfois de peu pour que celles-ci ne se terminent par des coups de poings.
Mais depuis peu, les discussions orageuses s’étaient changées en paris et en défis de plus en plus stupides, le dernier en date étant très certainement – à en juger l’état de leurs joues respectives ! – de tenir le plus longtemps possible avant de raser sa barbe naissante !
L’histoire durait depuis vendredi dernier, à savoir presque six jours, et plus d’un juge avait fait remarquer à Harry Wawerman, Dennis Rodrick et elle-même, Selena Mattews, à quel point cette situation était devenue inacceptable.
L’hygiène personnelle était un point sur lequel on ne plaisantait pas au tribunal !
Poussant un soupir agacé, Selena ouvrit la porte de son bureau et interpella les deux fauteurs de trouble d’un ton ferme.
– Alec, Anthony ! Dans mon bureau, immédiatement !
Les deux hommes interrompirent aussitôt leur échange, et avec un regard clairement supérieur à l’adresse de son confrère, Anthony se dirigea vers le bureau de leur redoutable patronne.
Alec lui emboîta le pas, le visage sombre.
Selena referma la porte après leur entrée, non sans avoir jeté un coup d’œil au visage amusé de Dennis Rodrick et de Harry Wawerman. Ils avaient tiré à la courte paille pour savoir lequel d’entre eux aurait cette discussion avec les deux insupportables énergumènes, et elle avait malheureusement perdu.
Ce qui n’était pas pour améliorer son humeur.
Elle fit signe aux deux jeunes hommes de s’asseoir et prit place en face d’eux.
A son grand plaisir, elle remarqua qu’ils semblaient très nerveux.
« Bien, pensa-t-elle. Un peu de pression ne leur fera pas de mal… »
Elle croisa les jambes, et se renversa en arrière pour regarder les deux avocats.
En silence.
Pendant de looooongues minutes.
Comme elle l’avait prévu, Anthony fut le premier à engager la conversation.
– Un problème, Selena ? demanda-t-il poliment, non sans avoir jeté un coup d’œil en aparté à Alec, qui se contenta de l'ignorer en retour.
– En effet, nous avons un problème, Messieurs.
Anthony bougea nerveusement sur son fauteuil, tandis qu’Alec attendait calmement qu’elle reprenne la parole.
– Savez-vous qu’au cours des six jours passés, pas moins de trois hauts magistrats à la cour – je dis bien trois – m’ont fait remarquer que votre… apparence n’était pas celle de deux avocats respectables, mais bel et bien celle de deux clochards ?
Un toussotement nerveux échappa à Alec, tandis qu’Anthony se figeait sur son siège. Selena ne leur laissa cependant pas le temps de réagir, et reprit aussitôt la parole.
– Sachez, Messieurs, que le cabinet Wawerman, Rodrick et Mattews a une image à respecter. De plus, il n’emploie pas de… clochards, comme on me l’a si judicieusement exprimé, mais bel et bien des avocats expérimentés ! Alors je ne tiens pas à savoir ce qu’il se passe…
– Nous avons juste fait un pari ! la coupa Anthony, avant de se taire et de se faire tout petit devant le regard glacial qu’elle lui lança.
– Je ne veux pas savoir ce qu’il se passe entre vous, reprit-elle en ignorant l’interruption. Je veux juste vous préciser que si vous tenez à garder votre emploi au sein de notre cabinet (Ici, elle s’interrompit brièvement, le temps d’un bref sourire carnassier.)… vous avez tout intérêt à faire disparaître cette barbe immonde qui orne vos si séduisants – en temps normal – visages.
Elle se leva lentement, le même sourire plaqué sur ses lèvres fines, et alla ouvrir la porte de son bureau, leur signifiant ainsi que l’entretien était terminé.
– Après tout, nous souhaitons vous avoir longtemps parmi nous, messieurs, fit-elle avec une douceur typiquement reptilienne. De plus, les dames n’apprécient guère les hommes barbus. Trop… irritants pour la peau. Si vous voulez continuer à les séduire… allez donc vous raser. De près.
Penauds, les deux jeunes hommes ne se le firent pas dire deux fois. La porte du bureau de Selena Mattews se referma sur un petit rire cristallin tandis qu’Alec se dirigeait vers son bureau, et qu’Anthony lui emboîtait le pas.
Leur prochaine action était une évidence. Aucun des deux avocats n’avait envie de perdre un excellent job pour un pari stupide !
Anthony explosa littéralement de rire en voyant son adversaire sortir de l’un des tiroirs de son bureau un kit complet (rasoir, mousse, et after-shave) de rasage.
– Toujours préparé, hein, Cole ? fit-il ironiquement. Un vrai boy-scout !
Alec lui jeta un regard mauvais.
– Au moins, les imprévus ne me font pas peur ! rétorqua-t-il du tac au tac. D’ailleurs, comment comptes-tu te raser sans le nécessaire, Estevez ? Avec un couteau ?
Anthony le dévisagea de la tête aux pieds.
Et soupira.
Le type en face de lui était un royal casse-pieds.
Le seul problème, à l’heure actuelle, dans sa vie parfaite.
Dès leur toute première rencontre, le blond l’avait agacé. Trop blond, trop bien fichu, des yeux trop bleus, bref, trop parfait. Et surtout, né avec une cuillère en argent massif dans la bouche !
Tout chez Alec criait « bonne famille, bien élevé », et il n’avait certainement jamais eu la malchance de manquer de quoi que ce soit dans sa vie, y compris de vêtements ou de nourriture.
Anthony, lui, était le benjamin de cinq enfants d’une famille d’origine mexicaine, et lorsqu’ils s’étaient rendus compte qu’il était celui qui avait le plus de potentiel, ses parents s’étaient saignés aux quatre veines afin qu’il puisse faire des études et « devenir quelqu’un ». Ils s’étaient privés de tout pour le voir réussir, et devant tant de sacrifices, lui ne s’était jamais senti le droit de les décevoir.
Il avait étudié avec un acharnement infatigable, déterminé à ce que ses parents soient fiers de lui, et à bien gagner sa vie.
Ses frères et sœurs s’en étaient plutôt bien sortis, eux aussi. Mais pas aussi bien que lui. Et il lui arrivait fréquemment d’aider financièrement sa famille depuis qu’il travaillait…
Revenant au présent, Anthony regarda Alec sans répondre à sa question moqueuse, sentant une vague d’amertume teintée de jalousie l’envahir, et bientôt le jeune homme blond se sentit mal à l’aise devant ce silence hostile.
– Ecoute, Estevez, on fait la paix deux minutes ! soupira-t-il, lassé par la tension qui avait envahi l’atmosphère, comme à chaque fois qu’ils se retrouvaient face à face. Je termine de me raser et je te prête mon kit, d’accord ?
Un petit sourire narquois se peignit sur les lèvres du brun, ce qui ne manqua pas de l’agacer davantage, mais il préféra néanmoins se taire pour ne pas envenimer la situation.
Anthony lui désigna d’un geste moqueur la porte de la salle de bains attenante à son bureau.
– Après toi !
La salle de bains avec cabine de douche et lavabo rutilant surmonté d’un miroir, était un luxe supplémentaire appréciable, que chaque avocat se voyait généralement offrir avec son bureau par le cabinet Wawerman, Rodrick et Mattews.
C’était un petit plus qui avait séduit Alec dès qu’il avait été engagé par la firme.
Essayant vainement d’ignorer la présence étrangement troublante à ses côtés, il passa la mousse à raser sur ses joues et ouvrit le robinet pour faire couler l’eau. Dès qu’elle fut à la température adéquate, il commença méthodiquement à se raser.
Sa concentration était accrue, du fait de la proximité de son compagnon.
Alec se surprenait à trouver la chaleur du corps d’Anthony si près de lui clairement… déstabilisante.
« Mince, sois un peu honnête avec toi-même, Cole ! se réprimanda-t-il mentalement. C’est tout le temps que sa présence te trouble ! »
Le jeune homme savait pertinemment que son agressivité envers son collègue n’avait pas seulement pour origine leur rivalité professionnelle.
La première fois qu’il s’était présenté et lui avait serré la main, Alec avait senti une décharge électrique le traverser, et il avait souri, vraiment souri, avec une chaleur qu’il n’était pas habitué à montrer de part sa nature et son éducation.
Mais le sourire avait graduellement disparu devant l’hostilité dont Anthony avait fait preuve à son égard.
Et cela avait été le début de la relation la plus tumultueuse qu’il ait jamais connue. Une relation agressive, orageuse, ou chacun essayait d’écraser l’autre. Il y avait des matins ou Alec n’avait même pas envie de se lever tant il trouvait cette situation épuisante.
Il arrivait bien souvent au bureau avec des crampes à l’estomac.
Un soupir lui échappa sans qu’il s’en rende compte, et dans le miroir, il croisa le regard velouté du jeune latin, qui le retint captif.
Sans s’en rendre compte, sa main se figea sur sa joue. La tension était là de nouveau, entre eux.
Electrique.
Sensuelle…
L’instant magique fut brisé net par Anthony lui-même, qui toussota et reprit la parole d’un ton amusé.
– Tu comptes finir d’ici demain ?
Il ne put s’empêcher de trouver adorable le soudain rosissement qui colora les joues d’Alec.
D’ailleurs, c’était bien ça le problème. Alec Cole pouvait le mettre en colère, lui porter sur les nerfs, lui donner des envies de meurtre, Anthony se surprenait de plus en plus souvent depuis six mois à le trouver… mignon.
En fait, s’il était honnête envers lui-même, les défis, les provocations à son encontre et les joutes verbales n’avaient pour but que de le faire enrager. Car lorsque le jeune homme blond se mettait à bouder, avançant inconsciemment sa lèvre inférieure, la moue qui en résultait avait un effet curieusement dévastateur sur la libido du jeune mexicain.
D’ailleurs, ne s’était-il pas surpris pas plus tard qu’hier à s’avancer pour effacer cette moue adorable en posant ses lèvres sur les siennes ?
Horrifié par ses propres pensées, se rendant compte du désastre qu’il avait failli provoquer, Anthony avait quitté la pièce sans demander son reste, non sans noter au passage l’expression stupéfaite d’Alec.
Le jeune brun avait beaucoup ri par la suite en imaginant la tête de son collègue s’il l’avait effectivement embrassé comme il en avait eu l’intention !
A ce souvenir, Anthony passa inconsciemment la langue sur ses lèvres.
L’atmosphère dans la petite salle de bains devint étouffante tandis qu’il regardait la main d’Alec. Elle tenait fermement le rasoir, mais le contact de la lame contre sa joue semblait brusquement tenir davantage de la caresse que du rasage.
Seigneur ! Depuis quand la vision d’un homme en train de se raser était-elle devenue érotique ?!
Anthony se sentit soudain un peu à l’étroit dans son pantalon. C’était bien le moment que Junior montre des signes d’intérêt !
Fort heureusement, Alec avait fini. Ses joues avaient retrouvé toute leur netteté. Il était soigneusement occupé à rincer et à laver le rasoir, et Anthony sourit, songeant que chez son jeune collègue, la maniaquerie confinait parfois au TOC.
Alec releva la tête et le fixa dans le miroir.
– Voila, fin de l’opération barbe-à-papa. De toute manière, Selena avait probablement raison…
– Hum… A quel sujet ? demanda Anthony, intéressé.
– Au sujet des barbes qui seraient trop irritantes pour la peau.
Un demi-sourire énigmatique joua sur les lèvres du mexicain.
– Elle peut parler ! Moi, je sais de source sure qu’une petite irritation n’a jamais tué le plaisir, bien au contraire.
Alec se figea en entendant cette sentence, et se retourna lentement.
Anthony fronçait les sourcils, visiblement agacé d’avoir laissé échapper cette bribe d’information sur lui-même.
– Tu as déjà porté la barbe ou la moustache avant, Estevez ? demanda prudemment Alec.
– Non, répondit simplement le jeune brun.
L’esprit d’Alec se mit à fonctionner à toute allure. Il voulait être certain de ne pas commettre d’erreur.
Si Anthony s’était toujours soigneusement rasé de près, comment pouvait-il savoir que l’irritation provoquée par une barbe ne « tuait pas le plaisir, bien au contraire » ?
Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose, et les yeux d’Alec s’agrandirent.
OH… MON… DIEU !
Anthony Estevez avait déjà embrassé – au moins une fois ! – un homme.
Et la réaction du jeune latin, qui détournait la tête pour ne pas croiser son regard, embarrassé, semblait étayer cette théorie.
Alec s’efforça de prendre un air nonchalant, même si son cœur battait à cent à l’heure.
– De l’information de première main, hein, Estevez ?
Il se félicita d’avoir posé la question sur un ton aussi… cool.
Anthony le toisa d’un regard insondable. Alec Cole était loin d’être un idiot. Et rien qu’à son regard, le jeune mexicain savait qu’il s’était trahi. Pourtant, Cole semblait prendre étonnamment bien la découverte de la bisexualité de son collègue. Se pouvait-il que de son côté… ?
« Non, ne t’aventure pas sur ce terrain, Tony ! songea-t-il. Danger ! »
Il s’avança à son tour devant le miroir et prit la mousse à raser.
Nerveux, Alec le regarda faire, une petite voix au fond de son esprit lui hurlant de ne pas en rester là.
De tenter le tout pour le tout.
Que peut-être, l’animosité qui existait entre eux avait une toute autre cause que la rivalité professionnelle…
– Tu sais, Estevez, on m’a toujours appris à ne jamais rien croire sans preuves…
Anthony lui jeta un coup d’œil interrogateur dans le miroir, la main figée sur la bombe de mousse à raser.
Alec inspira profondément.
– Selena et toi, vous avez émis deux avis opposés sur le même sujet, continua-t-il d’une voix qui ne tremblait pas. Il me faudrait me faire une opinion par moi-même… pour trancher la question.
Le regard noir d’Anthony, d’abord incrédule, devint de braise lorsqu’il saisit les implications de la phrase de son collègue.
– Et que suggères-tu ? demanda-t-il avec lenteur.
Curieux… Jamais auparavant il n’avait utilisé cette voix de gorge, remarqua Alec tandis que son cœur se remettait à battre la chamade.
– Une petite… expérience.
Anthony resta silencieux si longtemps qu’Alec commença à paniquer. Son insécurité naturelle revint en force.
Stupide, stupide, stupide !
Comment pouvait-il penser une seule seconde que quelqu’un comme Anthony Estevez, séduisant, impulsif, dynamique, pourrait s’intéresser à quelqu’un d’aussi ordinaire, prévisible et ennuyeux que lui, Alec Cole ?!
Les opposés ne s’attiraient pas toujours, voyons ! Certainement pas en ce qui les concernait, du moins !
Un immense sentiment de déception l’envahit, et il fit marche arrière.
– Laisse tomber, c’est une idée ridicule.
– Poule mouillée !
Surpris par cette épithète moqueuse, Alec releva la tête. Une lueur amusée dansait dans les yeux noirs, ainsi qu’une autre, beaucoup plus trouble, qui lui fit courir des frissons le long de l’épine dorsale.
– Je ne suis pas une poule mouillée, dit-il lentement. Je pensais juste que l’expérience n’allait pas être très agréable pour toi, c’est tout…
Anthony lui jeta un coup d’œil incrédule avant de rétorquer :
– Tu t’es regardé dans un miroir, dernièrement, Cole ?
Stupéfait par le compliment, Alec ne put s’empêcher de rougir de nouveau. La gorge soudain sèche, il vit le jeune mexicain faire volte-face et se diriger lentement vers lui, lui évoquant l’image d’un félin face à une proie fascinée. Machinalement, il recula, et se trouva bloqué contre le mur derrière lui.
Anthony Estevez s’amusait décidément beaucoup, aujourd’hui, mais un seul regard au visage paniqué de son compagnon, et son espièglerie se dissipa.
Il reprit tout son sérieux.
– Je ne me suis jamais imposé à personne, Alec, fit-il avec douceur. Que ce soit un homme ou une femme. Alors, si tu n’en as pas envie…
L’emploi de son prénom, par cette voix virile, était comme une caresse.
Et la rougeur d’Alec empira, à sa grande déconvenue.
– Le problème, admit-il dans un souffle, c’est que j’en ai trop envie…
Les traits d’Anthony se détendirent, et il s’approcha tout près, appuyant ses deux mains de part et d’autre du visage d’Alec. Le mouvement frénétique de la pomme d’adam de ce dernier lui fit comprendre qu’il n’était pas le seul à trouver cette situation hautement… excitante.
Les yeux bleus ne contenaient plus aucune trace de panique, seulement une sorte d’attente teintée d’impatience. Puis Alec ferma les yeux, et la bouche d’Anthony descendit tout contre la sienne.
Ce fut d’abord un léger frôlement, lèvres contre lèvres, et le blond s’émerveilla du contraste entre la douceur de leur texture et la rugosité de la barbe de presque une semaine.
Puis sans crier gare, Anthony se recula, le remplissant d’un sentiment de vide difficilement supportable.
– C’était trop bref, fit Alec précipitamment, ne laissant aucune chance au brun de parler. Il faudrait effectuer une expérimentation plus poussée !
Un rire léger, et la bouche sensuelle se posa de nouveau sur la sienne, avec cette fois-ci une passion qui lui coupa le souffle. Les lèvres d’Alec s’entrouvrirent sous l’assaut, et une langue experte vint jouer avec la sienne, la taquinant sans pitié.
Un long gémissement de plaisir retentit dans la pièce, à peine étouffé, et l’espace d’un instant, chacun se demanda qui l’avait poussé, avant de se dire que ça n’avait au fond aucune espèce d’importance.
Des minutes – ou des heures ? – plus tard, les deux jeunes hommes se séparèrent, hors d’haleine.
Alec ouvrit les yeux, et en les plongeant dans ceux d’Anthony, comprit soudain pleinement le sens de l’expression « Killer Eyes ».
Tout dans l’attitude languide du mexicain semblait dire « Allons au lit et passons aux choses sérieuses » et pendant une angoissante minute, Alec se demanda si ses joues cesseraient un jour d’arborer cette magnifique teinte rouge carmin qu’il pouvait apercevoir dans son reflet.
– Satisfait ? demanda Anthony d’une voix rauque de désir.
La fièvre dans le sang, Alec hocha affirmativement la tête, incertain du bon fonctionnement de ses cordes vocales.
– Et quelles sont tes conclusions ? continua nonchalamment Anthony.
Alec avala rapidement sa salive et se racla la gorge.
– Les femmes ont peut-être une peau plus sensible que les hommes…
– Ce qui veut dire ?
Visiblement, Anthony était déterminé à ne pas le laisser s’en tirer aussi facilement.
– Que tu n’as aucun souci à te faire, Anthony, qu’il s’agisse d’embrasser un homme ou une femme.
Et Alec se détourna, refusant de croiser le regard qu’il devinait victorieux. Il aurait aimé être capable de jouer au jeu de la séduction aussi bien que son compagnon. Pourtant, une fois de plus, sa timidité naturelle venait se mettre en travers de son chemin.
Une main le saisit soudain par le menton, avec douceur, et ramena son visage vers celui du mexicain.
– Toi non plus, tu n’as aucun souci à te faire, Alec.
Et ce fut dit sur un ton si tendre que le jeune blond se surpris à espérer.
A croire qu’il avait une chance.
Que quelque chose était possible entre eux.
Anthony lui caressait délicatement la joue, dans l’expectative, et Alec sourit.
– Mais pour compléter notre petite expérience, reprit-il d’un ton taquin, il faudrait que je compare… avant et après rasage.
– Hummm… Un homme méticuleux… J’adore ça ! riposta Anthony du tac au tac.
Sur un petit clin d’œil, il commença à appliquer la mousse sur son visage.
Le cœur brusquement en liesse, Alec s’appuya contre le chambranle de la porte et l’observa, un sourire radieux aux lèvres.
Leurs regards se croisèrent dans le miroir, remplis de la même allégresse, et Anthony murmura :
– Et si on continuait cette petite… expérience au cours d’un dîner, ce soir ?
– Avec plaisir, répondit Alec, le souffle court.
Il savait que désormais, les crampes d’estomac qui accompagnaient d’habitude sa venue sur son lieu de travail auraient une toute autre cause.
Beaucoup plus agréable…
Et tout en regardant la barbe d’Anthony disparaître peu à peu, le jeune homme songea que l’expérimentation scientifique était décidément une bien belle chose…

***

Confortablement installée dans le bureau de Harry Wawerman, Selena eut un sourire en visionnant la scène sur l’écran plasma de ce dernier.
Idée grandiose que d’avoir installé des micro-caméras dans les bureaux des avocats du cabinet !
Evidemment, mieux valait pour leurs employeurs que ceux-ci l’ignorent… sous peine de poursuites judiciaires !
Mais après tout, comme le disait constamment Harry, ce qu’on ne sait pas ne vous fait pas de mal…
La porte s’ouvrit doucement dans le dos de Selena, et Dennis Rodrick passa la tête dans l’embrasure.
– Alors ? demanda-t-il avec une curiosité bienveillante.
Selena sourit.
– Disons qu’il va être très amusant, pour ne pas dire hilarant, de les voir essayer de dissimuler leur relation amoureuse à tout le monde dans les jours qui suivent !
Dennis éclata de rire et referma la porte. Selena reporta son regard sur l’écran, ou les deux jeunes hommes s’embrassaient de nouveau, inconscients de l’observation attentive dont ils faisaient l’objet.
L’avocate se permit un petit sourire attendri avant d’éteindre le poste.
Elle adorait les happy endings.
De même que Dennis et Harry.
Ce qui aurait surpris plus d’un de leurs confrères.
Car enfin, qui aurait pu imaginer que les trois redoutables patrons du cabinet Wawerman, Rodrick et Mattews cachaient sous leurs dehors de requins… de vrais cœurs de midinettes… ?


FIN

°0°0°

Voila, c'est fini. Ai-je réussi à vous rendre mes personnages sympathiques ? C'est ça, la plus grande difficulté, dans une nouvelle. C'est si court qu'il est difficile de s'attarder sur les personnages...

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Dernière édition par Ivrian le 21 Juil 2012 20:23, édité 1 fois.

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MessagePosté: 20 Mar 2007 11:38 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Kyyyyyyyaaaaaaaaaa ! C'est trop chou et trop bien écrit !
Bref, j'adore ! Comme d'habitude :wink:

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La torture des pouffes c'est bien, celle des doudous c'est encore meilleur !

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MessagePosté: 20 Mar 2007 11:48 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 16 Nov 2004 12:06
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Localisation: Tu vois la fille scotchée à Colin ? Oui ? Ben c'est moi.
Comme je te l'ai dit sur LJ, mais j'aime me répéter...

C'est absolument génial comme OS !

Et je veux toujours une suite, tu sais... :D

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MessagePosté: 20 Mar 2007 15:33 
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Slash ou non, telle est la question...
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Localisation: Pas tout à fait encore au Paradis...
Merci, mes deux amours !!! (Oui, Mapi et Aznara, c'est de vous que je parle, lol !) :wink:

Attendez de voir la prochaine histoire que je vous concocte... :twisted:

Az, pour une suite éventuelle à cette fiction, je te promets d'étudier sérieusement la question... :wink:

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MessagePosté: 20 Mar 2007 15:48 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 16 Nov 2004 12:06
Messages: 307
Localisation: Tu vois la fille scotchée à Colin ? Oui ? Ben c'est moi.
*rougit* Merci ma belle... c'est toujours un plaisir de te faire une review, tu le sais bien...

Citation:
Az, pour une suite éventuelle à cette fiction, je te promets d'étudier sérieusement la question...

*court partout* Ouaiiiiiiis ! *agite ses fanions*

C'est quoi la prochaine histoire ?

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MessagePosté: 20 Mar 2007 17:00 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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J'adore!! :D

C'est très bien écrit et agréable à lire. J'ai beaucoup aimé le petit univers
et les personnages que tu as créé.


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MessagePosté: 20 Mar 2007 18:11 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Inscription: 06 Mai 2006 18:50
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Localisation: Toulouse
Ivrian a écrit:
Merci, mes deux amours !!! (Oui, Mapi et Aznara, c'est de vous que je parle, lol !) :wink:

Lol, mais c'est bien comme ça qu'on l'avait compris, hein Az' ?

Citation:
Az, pour une suite éventuelle à cette fiction, je te promets d'étudier sérieusement la question... :wink:

Hiiiiiiiii une suite !!! Trop bien !!! D'ailleurs, après avoir laissé mon post, je me disais que j'aurais du en demander une :D

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MessagePosté: 20 Mar 2007 18:36 
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
:sourire: là, tu vois, je ronronne de plaisir tant ta nouvelle était agréable à lire !! ^^

:bravo:

Cybelia.


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MessagePosté: 20 Mar 2007 22:00 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Localisation: dans les bras du doctor
c'est marrant je l'ai lu ce mation sur fic.press celle j'ai adorée c'est vraiment mimi ^^


bravo


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MessagePosté: 20 Mar 2007 22:09 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?

Inscription: 20 Déc 2006 21:51
Messages: 183
Pareil que Lune, je l'ai lue sur FP. J'adore la patrone slasheuse^^ Et ils sont si mignons tous les deux, à se tourner autour et à hésiter au lieu de se sauter dessus comme des vautours...

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You make me sick, because I adore you so.


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 Sujet du message: Une question de texture (PG, Original Slash)
MessagePosté: 20 Mar 2007 23:42 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 21 Sep 2006 15:15
Messages: 2643
Localisation: vaste question...
Bravo Ivrian ! En lisant, j'avais l'impression d'être à la fois dans Ally Mac Beal et aussi...Boston Justice (avec James Spader, Candice Bergen et William Shatner). Par contre, le coup des caméras planquées... la patronne du cabinet a plutôt intérêt à ne pas se trahir un jour !

Polymnia

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alias Etoilia sur ff.net

Puisse Polymnia, Muse grecque de la pantomime et de l'art d'écrire, m'inspirer pour toutes les histoires que je conterai.


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MessagePosté: 21 Mar 2007 09:39 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 16 Nov 2004 12:06
Messages: 307
Localisation: Tu vois la fille scotchée à Colin ? Oui ? Ben c'est moi.
MAPI a écrit:
Lol, mais c'est bien comme ça qu'on l'avait compris, hein Az' ?

*opine du chef* Absolument, Mapi ! :D

Citation:
Hiiiiiiiii une suite !!! Trop bien !!! D'ailleurs, après avoir laissé mon post, je me disais que j'aurais du en demander une :D

Ah, tu vois, Ivrian. Tes deux amours demandent ardemment une suite... *profite de sa position privilégiée sans remord*

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Les gribouillAz...


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MessagePosté: 21 Mar 2007 13:56 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Inscription: 06 Mai 2006 18:50
Messages: 14711
Localisation: Toulouse
aznara a écrit:
Citation:
Hiiiiiiiii une suite !!! Trop bien !!! D'ailleurs, après avoir laissé mon post, je me disais que j'aurais du en demander une :D

Ah, tu vois, Ivrian. Tes deux amours demandent ardemment une suite... *profite de sa position privilégiée sans remord*

*Approuve vigoureusement !!!* LA SUITE ! LA SUITE !!!

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Co-fondatrice de l'Alliance des Sadiques
La torture des pouffes c'est bien, celle des doudous c'est encore meilleur !

ALEPICFICS, forum uniquement consacré aux picfics


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 Sujet du message:
MessagePosté: 21 Mar 2007 22:58 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 14 Fév 2007 12:30
Messages: 73
Localisation: Quelque part entre ici et là bas
Alala, les requins aux coeur de midinettes, il n'y a que ça de vrai. Et les expérimentations scientifique aussi.

C'était vraiment génial!

_________________
"L'Histoire n'est pas un simple exercice de mémoire, c'est une aventure" (Série connue)

"L'Archéologie n'est pas une simple science, c'est l'art et la manière de se tordre les chevilles" (celle-là est de moi...)


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 Sujet du message: Re: Une question de texture (PG, Original Slash)
MessagePosté: 18 Mai 2008 21:08 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 28 Avr 2008 13:24
Messages: 1322
:bravo: :bravo: :bravo:

J'adore cette fic, je ne suis pas vraiment habitué au fic originale, mais celle ci est tellement bien écrite que j'ai très bien visualisé Alec et Anthony. Vraiment marrant le coup des caméras dans la salle de bain.

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