Je n'ai pas eu le temps ni l'envie de le relire pour corriger les fautes, je le ferais surement ce week-end, mais en attendant, j'avais envie de le poster quand même. Je l'ai écrit comme ça ce soir sous une implusion subite. Et peut-être aussi sous celle que m'a donné Tatu en me disant d'écrire quand j'en avait envie ce que j'avais dans la tête et dans le coeur.
Donc voilà^^
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Et pourtant, tout a continué…
Cette attente, ces cris, l’amplitude de ces déchirements auxquels pourtant le monde est insensible. Provenant des recoins les plus lointains du cœur, tout là-bas dans l’obscurité d’un puit sans fond, jaillissent des cris et des appels déchirants de solitude… Des cris ininterrompus, comme des sirènes lancinantes, vrillant l’esprit et la raison…
Mais en fait…si purs en eux-mêmes, si vrais…Si vrai d’eux-mêmes qu’ils pourraient faire naître une tristesse si absolue qu’elle en serait mortelle…absolue, pourtant si belle…comme le son d’un orgue perdu dans le lointain, ou un clavecin qui déchaînes des vagues et des tempêtes.
Et quand ils naissent à la réalité, au monde, sortant de leur puits, ces cris se meurent, s’émoussent, fondent…
Le monde insonorise les cris de solitude.
Ils proviennent de là-bas, tout en bas, tout au fond. Dans les recoins et les creux du cœur, les petits angles obscurs et les ruelles délabrées étouffées par l’oubli et l’obscurité. Là-bas, tout en bas, c’est le silence pesant qui règne, qui s’accumule au fil du temps comme la poussière, sur l’immobilité des choses. C’est là, dans les replis de l’obscurité, dans les recoins les plus inconnus et les plus impénétrables, que se terrent des souvenirs, des peines et des rêves brisés. Ils se terrent, se recroquevillent et rampent dans le noirs, jamais visibles mais sous-jacent, traçant toujours plus profondément leurs sillons acides et malsain comme des vers dans le bois.
Et ces monstruosités continuent de creuser, encore et encore, et de se terrer, grouillant et gémissant sans cesser, encore et encore, appelant, criant, hurlant pour qu’on les reconnaisse et qu’on mettent un terme à leurs souffrances.
Et ces cris déchirant de solitude et de tristesse remontent toujours en plus grande nombre à la surface, comme des bulles de gaz méphitique à la surface d’une eau pure et fragile.
Alors, petit à petit, le cœur, là au fond, là au milieu de tout, bien qu’il soit fragile, qu’il soit pur, qu’il soit précieux, reçoit les assauts toujours plus nombreux. Et il sombre. Il sombre dans la boue noire et épaisse qui l’emplis petit à petit, alors que ce qui le dévorent et jette ces cris de solitude et d’affliction ne sont pas entendus. Il a soif, il a besoin de toute cette affection qui ne vient jamais, jamais assez pour l’emplir comme il faut. Il en a tellement besoin, trop besoin. C’est ça qui fait pourtant marcher sa machine et qui l’aide à briller assez, pour que là, tout au fond, les ténèbres n’ai plus l’aspect d’une nuit noire et sans fin, mais celui d’un écrin de velours précieux où il pourra s’épanouir.
Et pourtant, quelque part, quelqu’un frappe dans ses mains, et ressuscite la fée qui éclaire tout de sa présence. C’est comme un éclair blanc au milieu de la grisaille. Tout à coup alors, les cris et les appels s’estompent, le cœur cesse de sombrer.
Et alors on marche, seul sur un trottoir, sous la pluie, seul au milieu des gens. Et alors les éclaircies entre les nuages, semblent être l’ouverture du ciel sur la pureté. Et tout se rafraîchît, tout s’estompe et devient comme plus clair, plus simple. Non, rien ne disparaît, rien n’aide à être heureux.
Pourtant tout s’efface comme après une douche fraîche, tout s’éclaircit comme le ciel sous lequel on avance, tout se délave comme sous la pluie qui nous accompagne. Et alors ça fait du bien de ne plus penser à rien, rien de ce qui nous inquiète, et de tout oublier ne serait-ce qu’un instant. Prendre le temps d’être ému. Aux larmes. Pendre le temps de frissonner parce que rien n’a disparu, rien ne nous a rendu heureux, mais qu’on a tout laissé derrière et décidé de partir de d’oublier, un instant.
On sait que l’instant, ou quelques heureux plus tard peut-être, on replongera, mais tant pis, ça ne fait rien, on profite de ça. Peut-être que ça fait partie du bonheur, peut-être pas. Quelle importance ?
Peut-être que finalement, oui, tout est raté. Peut-être que finalement, oui, le cœur n’aura jamais son écrin de velours. Qu’il n’y a rien pour nous dans ce monde là. Mais tant pis.
L’envie de partir avec la pluie, d’aller là-bas, là-haut, n’importe, mais là où tout est aussi clair que le lumière qui passe entre les nuages. Alors on pleure, parce qu’on sait qu’on ne le fera pas, et que sans ces nuages gris, la lumière n’a plus d’intérêt.
Mais quand même, c’est bien, parce que même si ça ne dure pas, pendant un instant, on sent qu’on s’élève, triste, mais d’une tristesse qui fait du bien, et qu’on passe au travers de tout ce monde comme si on n’en faisant finalement plus partie. On s’en fout de tout ce qui nous entoure et de tout ce qui nous faisait sombrer. L’abandon à la mélancolie et à la pureté, au vagabondage de la pluie du vent. Comme une musique qui surpasse tout en ivresse et en larmes.
Et pourtant, ça fait tellement de bien. Sans manteau et les cheveux détachés sous la pluie. Sans plus rien s’occuper de ce qui va arriver.
Et pourtant il y a des choses qui rassurent. Même si on se sens emprisonné dans l’étau de la solitude et qu’on sent qu’on devrait être en dehors du monde. Le jour qui se lève pour réchauffer le monde , en rendant la fraîcheur du matin plus fraîche encore. Ou bien la nuit la plus profonde, illuminée d’étoiles, sans un bruit, ou alors des bruits lointains, étouffés, et la fraîcheur purifiante de la nuit. L’odeur de la nuit.
Des moments comme ça qui nous appartiennent en propre où l’ont a l’impression d’être seul au monde, mais parce qu’on l’a choisi, et parce que c’est comme ça que ça doit être. Parce que c’est bien. Parce que tout est calme et qu’enfin, on peut laisser libre cours à ce qui fait briller le cœur, là, tout au fond.
Et puis viens parfois, rarement mais suffisamment forts pour qu’on s’en souviennent, les instants ou il brille d’un lumière dorée et chaude. Il irradie. Et ses rayons font frissonner toutes les extrémités du corps, de l’âme, même les plus lointaines et les plus éteintes, les plus gelées. Cette fois il reçoit toute l’affection dont il a besoin pour vivre, pour s’épanouir suffisamment. Le tournesol trouve alors le soleil dont il a besoin. Il se tourne vers lui, et s’épanouis du mieux qu’il peut pour lui montrer à quel point il l’aime. Et le petit tournesol se tourne vers le soleil, enfin, et peux lui dire qu’il aime avec tout la simplicité dont il est capable.
Et alors, le monde prends des couleurs plus vives, plus riantes. Comme sous la pluie, tout s’efface, mais la lumière chaude et dorée prends la place de ce qui s’estompe, et illumine tout. Même si on sait que les nuages viendrons bientôt la masquer et rendre le cœur a son amertume, pour longtemps.
Et pourtant, il ne peut s’empêcher de rêver à ce total abandon de tout pour cette lumière dorée d’un après-midi d’été, dans le jardin d’un vieille maison de brique au parfum de bois, de poussière et de lumière douce, perdu au milieu d’une vallée recouverte de fleurs. Il ne peut s’empêcher d’aspirer à ces matins comme enveloppés dans du coton, à la fois frais et pleins d’un chaleur juste assez douce et chaude pour venir lécher ses parois de verre et les réchauffer. Ces matins, où assis à une grande table de bois, en regardant le soleil d’ambre s’élever dans le ciel, au milieu de rien et une tasse de thé dans les mains, on se réjouit d’avoir les pieds posés dans l’herbe.
Et pourtant, il ne peut s’empêcher d’y rêver.
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