Cette petite nouvelle est censée avoir une fin surprenante. C'est un peu yuri.
Elle
(40º à l'ombre)
Ce pourrait être une histoire bonne à raconter. Surtout car je n’ais rien de plus intéressant a faire et qu’il fait chaud, très chaud et je regarde la fenêtre comme une idiote, en l’attendant, même si je sais bien qu’elle ne viendra pas. On ne peut cependant pas perdre l’espérance.
Elle me manque horriblement, vous trouverez un peu étrange mais, c’est vrai. Pour moi elle était plus qu’une connaissance respectée c’était une passion.
Depuis toute petite...
Je l’ai toujours aimé mais je crois que c’est à huit ans que mon adoration commença. Je sortais par la fenêtre de ma chambre pour aller la voir. Pour le sentir toucher son corps, j’entrouvrais ma bouche pour qu’elle mouille mes lèvres.
Elle ne n'as jamais refusé de me toucher. Des nuits même elle tapait dans ma fenetre pour entrer. Si je n'ouvrais pas, elle poussait les maigres jalousies et se faufilait comme une cambrileuse.
Mes frères et sœurs l’aimaient, certes, et mes parents disaient qu’elle était un don d’Allah mais pour moi c’était tout simplement un miracle. Elle me calmait et me faisait sourire.
En grandissant je ne pouvais plus faire les sauvageries de petite fille devant tout le monde donc, je me limitait a la regarder, ébahie, par la fenêtre. J’essayais parfois de trouver des ruses. Acheter du riz, aller prévenir tante Zobeida que sa fille dormirait dans notre maison, ce n’étaient que des bonnes excuses pour sortir lorsqu’elle apparaissait.
Quand je parvenais j’allais vers le coin le plus solitaire du village, je defaisait le nœud de mon voile, me déshabillait et attendait qu’elle me trouve....et fasse trembler.
Je crois bien que je riais de plaisir.
J’étais une fille pas sage.
Le temps passait. J’étais devenue assez jolie. Je l’aimais toujours, moins qu’avant. J’avais autre choses à penser. Mes études par exemple.
Mes parents me payaient une carrière d’infirmière, j'habitait avec des oncles en ville. Ce n’était pas le rêve de ma vie. J’aurais voulu faire avocat, ou star de Bollywood, mais infirmière c’était pas mal. J’ai du aller à Bombay, mais je la voyais toujours, elle venait me chercher.
C’est alors que j’ai connu Ahmed. Il était marocain et étudiait informatique. Il était beau, doux, et, naturellement, je suis tombée folle amoureuse de lui. C’était réciproque.
Alors tout c’est passé près vite.
Il venait d’une famille assez riche. Nous nous sommes mariés. Nos parents s’aimaient bien. Je n’ais pas pensé a elle, je n’avais pas le temps. Elle est venue souvent mais je n'était jamais lá. Je l’ais aussi oubliée lorsque mon Ahmed me proposa d’aller au Maroc. J’agis un peu trop par impulsion.
Mais, le jour de mon départ elle était dans l’aéroport. Comme j’e suis arrivée en avance j’ai eut du temps pour la voir. Je l’ai laisse embrasser à mes oreilles, ma face, et mes cheveux.
Et tout d’un coup, j’ai réalisé qu’au Maroc, je ne la verrais pas. Ni mes parent, ni mes sœur, ni Bombay, ni Calcutta. Mais je n’ai pas pleuré.
Ahmed est arrivée. Il l’a vue. Mais il n’a rien dit, je ne lui avais rien dit sur elle et moi. Il ne l’aimait pas par réflexe. Je me suis séparée d’elle et pris mes bagages. J’ai monté dans l’avion un peu a contrecoeur. Dans la salle d’attente elle me regardait, mais je ne pouvais pas l’entendre. Dès la fenêtre de l’avion je pouvais encore l’apercevoir. Et puis je suis partie, sans elle.
Au début cela n’a pas trop affectée. Mais après…
Aujourd’hui il fait chaud, trop chaud, et je pense a elle. Son contact doux me rafraîchirait tellement. Mais elle n’est pas là, ni ma famille, et je suis entrain d’écouter ApnaRadio comme si des tubes pour ados hindous pouvait me faire retourner.
C’est ce genre de déprimes que je fais chaque fois qu’il fait très chaud. Je regarde le ciel et elle n’est pas, il n’y a même pas un espoir de sa présence. Le ciel horriblement bleu, sans nuages.
.-Salam Aleikoum habib.
Je sursaute, j’ai eut peur. C’est Ahmed. Il s’approche et regarde vers le ciel, en m’imitant.
.-Désolée, elle ne viendra pas. –Dit-il d’un air légèrement agacée.
J’ai soupire.
.-Je ne comprends pas- dit t-il en me regardant droit aux yeux.- comment peut-on aimer la pluie à ce point?
_________________ '' Ferme tes yeux, faint que tu dors, ainsi, je pourrais peut-etre te parler...''
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