Voila une toute petite histoire. Bonne lecture
Et entre moi et les autres, il y a un mur translucide qu’ils ne perçoivent pas.
Je peux faire semblant d’être comme eux. Elle et moi nous pouvons leur sourire, rire à leur plaisanteries mais leur monde à eux est rempli d’une foule de choses, de grandes joies, de petits drames.
Le notre est définitivement gelé nous sommes du côté du mur d’où l’on ne revient pas.
Si nous devions faire la liste de nos pêchers, nous rassemblerions tous ceux qui existent déjà et même les autres.
Le meurtre, la violence, les trahisons sont notre quotidien.
Pas d’éclats de rire ni de colère juste des mots calmes tranchants, qui ouvrent des blessures qui ne se referment pas.
Ici il fait froid et je vois leur monde coloré qui s’agite mais nulle joie ne naît dans mon cœur. Je les vois et l’indifférence me glace.
Tout est gris, des silhouettes austères armées de revolvers, et de mots. Des mises à mort sans émotions.
Le bruit de la clé dans la serrure, le revolver qu’on dépose sur la table, le froissement des gants que l’on retire, les chaussures que l’on ôtes.
Une silhouette en tailleur noir s’encadre dans la porte. Elle entre, se sert de l’alcool fort et s’assoit.
Je vois dans son regard la énième mise à mort pour un gouvernement quelconque, un travail méthodique où le pouvoir et l’argent sont les seuls enjeux.
Nous nous regardons, elle me rejoint et je la prend dans mes bras, deux consciences froides et cyniques qui cherchent l’une dans l’autre quelque réconfort.
Elle ne dit pas ce qu’elle a ressentit c’est inutile je le sais. Elle me dit seulement qui et pourquoi.
Amer, le constat s’impose rien n’a d’importance. Nulle compassion ne vient jamais me troubler, même si des enfants meurs ou qu’ils sont exploités.
Les émotions qui traversent le mur sont les pires la haine et la souffrance, celles qui ne s’expriment pas.
Nous sommes seuls et l’on vit pour ce que l’on peut. Rien d’autre qu’un vide dur et froid où nous marchons, parfois voisins parfois ennemis.
Rien ne compte ni l’amitié ni l’amour seul la survie importe. La survie, pourquoi ? Quelques chanceux ont un pied dans le monde coloré derrière la froide barrière, une personne à qui ils tiennent les retient, mais ceux la sont rares et l’accomplissement des pêchers les plus mortels nous permet seul de savoir que nous sommes toujours vivants.
Seul le mal est capable de nous sortir de notre coma éveillé et le bien est si insipide et pas une seule bonne action accomplie sans arrières pensées.
Dans les lieux de débauches où se croisent ombres et cadavres nous noyons notre ennui dans le malheur des autres, et la jouissance et l’alcool sont sans complexes.
Chacun son vice, celui de ma compagne c’est la drogue, le mien c’est le sexe cru sans sentiments, la jouissance pour la jouissance.
Ses poignets portent des cicatrices dissimulées par habitude sous des bracelets et ses cicatrices à elles seules disent toutes les souffrances qu’elle porte et n’exprime pas. Tout cela finira par une mort, violente sans doute. Mais en attendant, il y a ce mur contre lequel, comme des papillons de nuits attirés par la lumières, nous nous écrasons sans cesse et sans espoir de retours.
_________________ "outside the government, beyond the police" "Captain Jack: Nice to meet you, Martha Jones. The Doctor: [Irritated] Oh, don't start! Captain Jack: I was only saying 'hello'!"
Non non je ne suis pas monomanique en ce moment
Dernière édition par Valmont le 15 Oct 2005 19:36, édité 1 fois.
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