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MessagePosté: 05 Sep 2005 10:43 
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Inscription: 17 Jan 2004 13:57
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
C'était long mais toujours aussi intéressant... j'ai hâte de voir ce que tu nous a concocté pour la suite parce que ça devient de plus en plus palpitant cette histoire !! :D

:suite:

Cybelia.


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MessagePosté: 05 Sep 2005 10:45 
Merci Cyb^^

Tu trouves ce chapitre long, mais ceux d'après le sont encore plus...je m'était arrêté à plus de 120 pages words je crois...^^


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MessagePosté: 05 Sep 2005 10:45 
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Inscription: 17 Jan 2004 13:57
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Ouah !! C'est presque un roman alors !

Cybelia.


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MessagePosté: 05 Sep 2005 10:52 
Ben au départ c'était sensé l'être. Il devait comprendre 3 parties de chacun environ 20 à 30 chapitres....

Mais après je l'ai laissé tombé et je m'étais arrêté au chapitre 9 de la première partie^^


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MessagePosté: 05 Sep 2005 12:37 
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Slash ou non, telle est la question...
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Localisation: Brest pour le moment
J'adore vriament tes descriptions elles sont magnifique.
*Valmont va se taire sinon elle va dire des choses pas interressante*
:suite: :suite: :suite: :suite: :suite: :suite: :suite:

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"outside the government, beyond the police"
"Captain Jack: Nice to meet you, Martha Jones.
The Doctor: [Irritated] Oh, don't start!
Captain Jack: I was only saying 'hello'!"

Non non je ne suis pas monomanique en ce moment


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MessagePosté: 05 Sep 2005 19:36 
je la corrige, je la corrige^^


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MessagePosté: 08 Sep 2005 15:19 
Voilà le 3e chapitre^^






Chapitre III: La Citadelle dans les nuages



Aurore ouvrit en grand les deux battant de l’imposante armoire de sa chambre. Elle plongea la main dans sa garde-robe et en retira un ensemble bien plié qu’elle jeta sur son lit. Puis elle fit sortir Asrial dans le petit couloir qui donnait à son trône, le temps pour elle de s’habiller, et referma la porte ainsi que la pénombre sur lui.
Quelques minutes plus tard, elle revint ouvrir la porte. Elle avait laissé sa longue robe noire pour une tenue de voyage : une chemise et un pantalon moulant de coton blanc aux ourlets d’or, une courte veste à capuchon couleur de terre, et deux grandes bottes de cuir.
Elle rentra à nouveau dans sa chambre, se dirigea vers son bureau et, sur la lettre qui s’y trouvait, elle inscrivit le nom de celui à qui elle était destinée, le futur régent. Mais bien sûr Asrial ne vit rien.
Quand ils ressortirent dans la salle du trône, à présent déserte, elle déposa la lettre sur son trône. Puis elle se retourna vers eux.
- Nous nous rendons aux écuries souterraines, expliqua-t-elle. Des chevaux nous attendent, avec des vivres, des cartes et des vêtements. Je les ai faits préparés à l’avance dans le secret, quand tu as été amené devant moi, Asrial.
Ils prirent le petit élévateur privé de l’impératrice. Celui-ci descendit pendant une dizaine de minutes sans s’arrêter. Enfin, la mécanique stoppa. Hors de la cage de pierre se trouvait l’immense écurie impériale. Asrial fut là aussi impressionné ; si son père était déjà venu ici, lui n’y avait jamais mis les pieds. Que c’était grand !
L’endroit était en fait une immense grotte naturelle, au plafond très haut, à laquelle on avait aplanit et renforcé les parois et où l’on avait aménagé une écurie. Leurs pas ne produisaient presque aucun son en raison de la terre battue et des épines de pin qui recouvraient le sol. Des deux côtés d’une grande allée se dressaient des étables avec des centaines de chevaux aux nombreuses couleurs de robes différentes.
Deux palefreniers s’approchèrent et saluèrent l’impératrice. Celle-ci leur demanda :
- Tout est prêt ?
- Bien sûr, Majesté, répondit l’un.
Ils la menèrent, elle et son compagnon, à la partie de l’écurie où l’on gardaient les meilleurs chevaux. Les plus endurants, les plus rapides, les plus dociles. Mais seuls deux étalons se trouvaient là, déjà sellés, fin prêts au voyage.
Elle s’est bigrement bien organisée, l’impératrice…, remarqua intérieurement Asrial.
L’un des chevaux était une jument à la robe blanc crème, avec la crinière, la queue et les pattes, du sabot au jarret, d’un gris acier brillant. Le second était d’une singulière couleur de paille, avec des yeux et des sabots ocres.
Pourquoi la capitale n’est-t-elle pas équipée d’escadrons de dragons ? Cela irait beaucoup plus vite !- Bien, dit simplement Aurore. Vous, allez ouvrir les portes !
Les deux hommes, après un hochement de tête, partirent en courant. Aurore monta sur la jument blanche et lança à son compagnon :
- Allez, monte ! Nous n’avons pas de temps à perdre !
Asrial sauta en selle sur l’étalon de paille.
Suivant Aurore, il se dirigea au fond de l’écurie, où d’immenses portes de bronze frappées du symbole de l’Empire, l’aigle enserrant l’astre solaire, supporté par un chêne, avaient été ouvertes, et les deux palefreniers attendaient patiemment. Soudain, un cri perçant déchira l’air, suivit d’un grand faucon pèlerin vint se poser sur le bras qu’Aurore avait tendu. L’impératrice lui gratta la tête, et l’oiseau répondit par un petit grognement satisfait.
- Voici Valfos, mon fidèle compagnon et messager, déclara Aurore en regardant l’autre cavalier.
Elle caressa la tête du faucon puit lui dit en tendant le bras :
- Envole-toi, Valfos, sois mes yeux et suis nos traces !
Le rapace prit son essor et s’envola vers le ciel noir en poussant un cri strident. Une fois son faucon hors de vue, Aurore reporta son attention sur les deux palefreniers. D’une vois rude, elle leur dit :
- J’ai donné des ordres. Si vous révélez quoi que ce soit, vous mourrez dans l’heure. Est-ce clair ?
- Très clair, Majesté. N’ayez crainte.
- Ce serait plus tôt à vous de vous inquiéter si vous laissez vos langues êtres trop bien pendues. Bien, allons-y !
Elle tira sur les rênes de sa monture, elle s’éloigna au grand trot, suivie par Asrial.

*

Suivant Aurore, qui n’avait toujours pas voulu lui révéler où ils allaient, Asrial se dirigea vers le sud de la forêt de Carmulla. Tout allait trop vite à son goût. Trop vite.
L’aube se levant, la brume noire recouvrant le ciel devenait plus terne, plus grisâtre. Ils dépassèrent les crêtes Norquaad et s’engagèrent sur la route de Folorion alors que le jour se couchait à nouveau et qu’ils auraient dû voir la lune se lever. Au milieu de la sombre nuit, un groupe de cavaliers arriva en face d’eux. D’un geste vif, Aurore rabattit son capuchon. Personne ne devait la reconnaître. Le groupe les dépassa.
Une journée plus tard, ils étaient presque au port de Folorion et l’opacité du ciel commençait à s’estomper comme de l’aquarelle trop humide. Mais avant qu’ils n’arrivent, Aurore leur fit changer de direction.
- Nous passons par la Route des Seigneurs, expliqua-t-elle. Après se trouve l’endroit où nous devons aller.
La Route des Seigneurs ? Elle se rends donc dans les Ailes Brisées…Ils s’engagèrent donc dans la grande vallée plate, déserte et stérile. Entourée à l’est par les Monts de Feu, la dernière chaîne de volcans en activité, et les Monts de Papier à l’ouest, elle était le seul passage vers l’Est de l’Empire. Sinon, il fallait emprunter des voies qui passaient à travers les montagnes, qui retardaient considérablement les convois et les voyageurs qui décidaient de les suivre.
Au fur et à mesure qu’ils descendaient, la déjà rare végétation se faisait encore plus absente, plus noire et sèche, et l’air se réchauffait. Et malgré la chaleur augmentant sans cesse, leurs montures se montraient rapides.
Finalement, ils finirent par entrer sur la Route des Seigneurs. Il faisait à présent totalement jour, et ils avaient dépassé la zone d’influence de la Saison Noire de Lamarielle.
La vallée, quasiment rectiligne, était désespérément dépourvue de relief. Le sol desséché était d’une couleur ocre, rouille, presque rouge, et parsemé de roches et de rochers rouges sombre, rouge de sang. Les espaces verts manquaient à l’appel. La seule végétation qui poussait ici étaient quelques buissons de ronces noires et touffues, ainsi que quelques arbustes desséchés depuis longtemps. L’air était chaud et sec, mais supportable.
Tandis qu’ils cheminaient, Asrial observaient les montagnes qui les entouraient. Depuis longtemps, il ne les avaient revus. A leur droite s’élevaient les immenses Monts de Papier, grisâtres, escarpés et raides, dardant leurs hautes pointes effilées et déchirées qui leur cachaient presque tout le ciel de ce côté. A leur gauche, les énormes monts au sommets depuis longtemps érodés, d’un noirs de charbon, faisaient comme un écrin ou une barrière aux innombrables volcans des Monts de Feu. Ils remplissaient le ciel du nord-est de fumées grises et noires qui stagnaient toute l’année au-dessus des fournaises. A tous les instants, de l’une ou l’autre des gueules cracheuses de feu jaillissait une colonne de feu qui plongeait dans la masse sombre des nuages, les incendiant de l’intérieur, puis retombait en une pluie de braises incandescentes, de roche en fusion et de cendres. Des torrents de laves coulaient en permanences dans les escarpements des flancs des titans de feu, et le ciel, quand il n’était pas couvert par les fumées exhalées par les gueules des volcans, avait une teinte orangée, comme plongé dans un perpétuel crépuscule.
- Les vieilles légendes sur Rois-dragons racontent que les souterrains des Monts de Feu était la demeure de l’Aile de Feu, le Roi-Dragon Vathar-Loki, laissa tomber sentencieusement Aurore.
Sa voix pourtant douce et calme semblait bruyante tant le silence qui enveloppait la Route des Seigneurs était pesant.
- Ses cachettes étaient sensés regorger de trésors ; les dragons rouges d’antan étaient réputés pour leur avarice et leur goût pour les métaux précieux, les pierreries et toutes sortes de richesses. En tous cas, c’est ce que disent les légendes…
Asrial gardait les yeux rivés sur l’horizon, en se demandant s’il n’était pas en train de rêver. Aurore était-elle vraiment une impératrice ? Quel comportement !
Une très jeune impératrice…Une trop jeune impératrice…
- Oh ! Qu’est-ce que c’est ?
Le jeune homme tourna la tête vers l’endroit que montrait Aurore. Celle-ci poussa une exclamation de surprise.
A une vingtaine de toises plus loin se dressait un petit tombeau rectangulaire, un petit mausolée de marbre gris à moitié prit dans de la roche volcanique. Ses deux portes de bronze étaient largement ouvertes.
- Que fait une tombe en plein milieu de la Route de Seigneurs ? s’exclama Asrial.
- Regarde, il est ouvert ! remarqua Aurore en talonnant sa monture.
Elle se dirigea vers le mausolée au trot. Sa jument s’arrêta devant et commença à reculer.
- Mais ?! Qu’a-t-elle ?
Elle descendit de sa monture, qui piaffait. L’impératrice la pris par la bride et la força à approcher, puis l’accrocha à un bout de roche effilée, malgré ses protestations. Valfos, accompagné de son cri strident de rapace, vint se percher sur le sommet du mausolée. Asrial sortit la carte qu’elle lui avait confiée et l’examina.
- Rien n’est mentionné sur la carte. Certaines saisons, cette route est très fréquentée. Il aurait déjà dû être découvert. C’est étrange…
Aurore se posta à l’entrée du tombeau et haussa les épaules.
- C’est normal ; c’est bien trop petit pour être indiqué. Tu viens ? demanda-t-elle.
- Comment ? Vous voulez rentrer là-dedans ?dit Asrial avec effarement.
- Bien sûr ! Il n’y a aucune inscription sur le marbre, ni sur la carte, alors je veux savoir de quoi il retourne !
Asrial la considéra comme si elle étaient en train de faire de la balançoire au-dessus du cratère d’un volcan en activité en riant comme une folle.
- Alors ? s’impatienta Aurore. Dépêche-toi !
Asrial fit la moue.
- Si tu est trop effrayé pour venir, eh bien tant pis pour toi ! lâcha-t-elle avant de s’élancer à l’intérieur du mausolée.
- Mais que faites-vous ?! s’écria Asrial. Je…attendez-moi !
Pourquoi Aurore partait-elle seule devant, le laissant sans surveillance, alors qu’elle avait insisté…Non, qu’elle l’avait obligé à l’accompagner ?
Il attacha lui aussi son cheval, il s’engouffra à son tour dans la sombre ouverture du tombeau.
L’intérieur se composait, comme il s’y attendait, d’une seule petite pièce rectangulaire, où se tenait Aurore, les bras croisés, l’attendant. Mais la pièce était vide. Il n’y avait rien, pas même de gravures sur les murs, et encore moins de cercueil, de gisant ou de cadavre qu’il se serait attendu à trouver ici. Mais un escalier, au milieu, descendait sous la terre, et laissait filtrer une lumière froide.
- Il y a sans doute une crypte, dit Aurore. Allons-y.
Sans hésitation, l’impératrice dévala les marches de marbre, suivie par son compagnon. Celles-ci donnaient sur un couloir de marbre, avec de petites torches accrochées aux murs à intervalles réguliers, brûlants de flammes bleutées.
- Alors ? demanda Asrial.
- Alors on continue, dit Aurore en s’avança d’un pas résolu dans le couloir.
Quelques dizaines de pas plus loin, ils se retrouvèrent bloqués par une porte d’argent couverte de fresques. Mais dès que le duo se rapprocha, elle s’ouvrit lentement d’elle-même, sans un bruit. L’impératrice haussa les épaules et continua.
Cela ne se présente vraiment pas bien…Pourquoi ne réagit-elle pas ? Pourquoi est-elle si impatiente de descendre ?
Le couloir se prolongeait, toujours plus. Par six fois, ils se heurtèrent à une haute porte d’argent aux fresques épiques luisantes sous la lumière spectrale des torches, dont le feu était devenu gris et froid. Leurs crépitement même avait disparu. Et par six fois, les battants argentés s’ouvrirent d’eux-mêmes, sans le moindre petit bruit.
Mais la septième resta fermée. Asrial en profita :
- Majesté, tout cela est trop étrange…, tenta une nouvelle fois Asrial.
Sa voix se répandit en échos. Aurore se retourna. Son visage était un mélange de peur délicieuse, stimulante et excitante, et d’agacement.
- Ecoute, dit-elle, c’est peut-être…une expérience d’Evralon, ou…que sais-je ?
- Tous cet endroit ne me dit rien qui vaille. Ce mausolée respire la mort et la désolation. Que croyez vous trouver ici, à part des morts, s’il y en a ? Peut-être que ce tunnel est encore long, très long…
Aurore fit trois pas en direction d’Asrial. Puis, vive comme l’éclair, elle sortit l’une de ses deux dagues et la lança. Asrial, stupéfié par sa rapidité et son geste, ne réagis même pas quand elle siffla à ses oreilles et vint se ficher dans une torche, à côté de lui.
- N’oublie pas, lâcha-t-elle d’un ton sec et impératif, que je ne te demande pas ton avis en ce qui concerne mon…notre itinéraire. Tu me suis, et c’est tout. Je ne te veux pas spécialement du mal, du moins pour l’instant, alors ne m’oblige pas à employer la force. Sois sage, d’accord ?
Aurore décrocha son arme de la torche et la replaça à sa ceinture.
- Allons, je veux découvrir ce qu’il y a au fond de cette cave. Comme cela, nous pourrons…en informer le sous-gouvernement de l’Est, s’il n’est pas déjà au courant.
Quelque chose, en Asrial, était effrayé par ce qu’il avait vu au fond des yeux d’émeraude de sa compagne. Une chose qui lui disait qu’elle n’hésiterait pas à mettre ses menaces à exécution s’il ne se pliait pas à sa volonté. Mais qui était-elle, en ce moment précis, pour lui ordonner quoique ce soit ? S’il l’avait voulu, il aurait pu la maîtriser, l’assommer, ou tout du moins l’empêcher d’utiliser ses dagues comme moyen de pression sur lui.
Mais quand elle l’avait regardé de cette façon…cette lueur blanche, fantomatique, qui semblait voiler ses yeux sombres et absorber tout ce qu’elle avait de pitié, de sentiments et qui renforçait sa volonté d’acier, au point que nul, peut-être même Vathar-Loki lui-même, n’aurait pu la faire plier. Sa volonté, à lui, en avait été totalement annulée.
C’était cela qui faisait peur à Asrial en cet instant. Il avait peur d’imaginer de quoi elle était capable.
Or donc, qu’avait Aurore ? Asrial était certain que son état n’était pas naturel. Mais pour le moment, il ne pouvait que la suivre. Si il essayait de s’enfuir, Aurore l’assommerait ou rendrait ses jambes inutilisables pour courir…d’une façon ou d’une autre…Le seul choix qui s’offrait à lui était celui de lui obéir. Il ne voulait rien tenter qui pourrait peut-être lui nuire, à lui.
Il reporta son attention sur son impératrice, sur la femme qui l’avait entraîné dans cette étrange aventure, si vite. Trop vite. La jeune femme observait la porte d’argent avec intérêt. Aurore passa une main tâtonnante, douce, presque caressante, sur la surface d’argent au fin ciselage, comme une aveugle. Puis elle se retira, comme émergeant d’une transe, une sourire de contentement aux lèvres. Savait-elle comment ouvrir les battants d’argent ?
Au grand étonnement d’Asrial, elle appuya simplement une main dessus et poussa ; la porte s’ouvrit sans un bruit, glissant sur ses gonds d’une manière presque trop vivante…
Ce ne fut pas la prolongation du couloir qui les attendaient derrière. C’était un spacieux palier, avec ses deux volées de marches de marbre gris, toujours éclairé par les mêmes torches grises qui jetait un éclat glacé sur la pierre. Gris. Tout était gris. Asrial se donnait l’impression d’être dans un bâtiment emplis de cendres. De cendre sèches et stériles.
Aurore descendit la première volée de marche, tourna et pris la deuxième. Quand elle eu disparut dans l’ombre de l’escalier s’enfonçant dans les entrailles de la terre, sa voix claire, toujours relancée d’accent de dureté, s’éleva :
- Dépêche-toi un peu ! Je crois que nous sommes bientôt arrivés en bas !
Asrial obéit. Au bas de l’escalier qu’il venait de descendre s’étendait un autre couloir, plus petit. Aurore se tenait debout devant un cadavre…non, devant une statue à forme humaine, allongée contre le mur, semblant dormir, une expression si étrange, sur le visage…si étrange…
- Qui est-ce… ?fit Asrial en se rapprochant de l’impératrice.
- Je ne sais pas. Peut-être tout simplement personne de précis. Bien, nous n’allons pas nous attarder devant ce malheureux ?
Elle est presque joyeuse…
Elle désigna une porte de bronze, au fond du petit couloir. Le seul élément, jusqu'à présent, qui n’était pas gris.
- Viens.
Devant eux, comme la précédente, elle refusa de s’ouvrir seule. Aurore, à deux mains et d’un geste presque théâtral, ouvrit les deux battants en grand. Elle avait vu juste. Cette pièce était bien la dernière. Plus de portes, de couloir ou de tunnels.
Rectangulaire et toute de marbre gris, la salle faisait environ dix pieds et demi de hauteur, et quinze de longueur. Le plafond était recouvert d’une marée de statues d’êtres aux apparences plus fantasques les unes que les autres. Certaines plus ou moins humaines, d’autre tenant plus de l’animal, d’autres encore semblant polymorphes. Tous ces créatures semblaient prises dans une gigantesque sarabande, une énorme débandade, un désordre incroyable.
Quatre flambeaux, qui, contrairement aux torches des couloirs précédents, étaient bien rougeoyants, crépitaient dans de grandes vasques coniques de bronze, posées sur des trépieds en forme de pattes de dragon, sur les côtés de la pièce, contre les murs.
Quelque chose, au fond, attira immédiatement leur attention. S’approchant, Asrial ne put retenir une exclamation impressionnée.
- On dirait…un cercueil…, souffla-t-il.
Logique, dans un tel endroit, lui fit remarquer sa conscience. Mais qu’il est étrange…
Contemplant l’insolite objet, Asrial sentait, il ne savait pourquoi, qu’il avait raison.
Posé sur un volumineux trépied d’or à la forme d’une rose avec trois pattes, des mains humaines, le « cercueil » était d’ambre et avait la forme d’un grand cylindre d’au moins huit ou neuf pieds de haut, aux extrémités brutes, non polies. L’ambre orangé qui le constituait entièrement était délicatement marbré, veiné de minces filets d’or pur, dans toute son intégralité, et reflétait la lueur du feu des flambeaux comme si lui-même brûlait d’un feu intérieur. Trois épaisses lanières de cuir ouvragées d’or et de cuivre l’enserraient, maintenues fermées par un massif sceau en or représentant un disque solaire pris entre les crocs de la gueule d’un dragon.
Du trépied en forme de rose montait une kyrielle de personnages et de créatures d’or à l’aspect démoniaques, s’appuyant sur le cercueil d’ambre, l’entourant et le surmontant, comme une escorte figée pour l’éternité. C’était toute une masse de diablotins, de serpents, de guivres, de dragons et d’autres créatures arachnides ou serpentiformes qui grimpaient le long de l’ambre aux nervures d’or.
A bien y regarder, par-delà les ceintures, entre les marbrures dorées, on distinguait une vague forme sombre figée dans l’ambre. Une forme sombre indéfinissable. L’occupant de l’étrange sépulture… ?
Tout à coup, il sembla à Asrial que, malgré la gangue d’ambre, une paire d’yeux d’or, comme deux petits soleils extrêmement lointains, venait de s’ouvrir.
Sous le coup de la surprise, Asrial recula, les yeux écarquillés, la bouche ouverte dans un cri silencieux.
- Etrange sépulture…lâcha Aurore sans réel étonnement.
L’impératrice s’approcha des bandes de cuir et de métaux, et observa le fermoir d’or, sans savoir qu’elle aurait tout le loisir de le regretter amèrement par la suite. De le regretter, mais aussi de s’en réjouir, d’une certaine façon.
Le disque solaire, entre les dents du dragon était pourvu d’un système de fermeture assez simple. Aurore approcha la main…
-Non !! cria Asrial. Dans sa voix transparaissait un effroi glacé.
Mais il n’eu pas le temps d’empêcher le doigt blanc de l’impératrice de pousser le loquet d’un petit geste presque négligeant.
Asrial la prit dans ses bras et la recula vivement du cercueil d’ambre. Mais que craignait-il, au juste ?
Un bruit métallique se fit entendre à côté d’eux. Ils tournèrent la tête juste à temps pour voir le sceau d’or finir de tourner sur lui-même, au sol, puis s’immobiliser. Les ceintures de cuir pendaient mollement autour du cercueil d’ambre, semblables à tentacules morts.
- Que… ? fit Aurore comme si elle se réveillait d’un long sommeil et qu’elle découvrait l’endroit où elle se trouvait. Qu’est-ce q…Oh, mes dieux ! Qu’ai-je fait ?! Il se libère, je l’ai libéré ! Oh, Petite Lumineuse, pardonne-moi !
- Du calme, Majesté ! lui intima Asrial en la secouant doucement mais fermement par les épaules. Qu’avait-vous fait ? Qui avez-vous libéré ? Expliquez-vous !
Aurore, les larmes aux yeux, promena un regard fou et affolé autour d’elle, vint rencontrer les yeux d’Asrial, mais le détourna presque aussitôt pour le reporter sur le cercueil d’ambre, qu’elle désigna du doigt. Le même doigt qui avait commis l’irréparable.
- Lui…Lui…, hoqueta-t-elle. Il dirigeait mon esprit…mes pensées…Il se servait de ma curiosité et de ma volonté contre moi ! C’est lui que…que…
- Mais de qui parlez-vous, enfin ?! s’exclama Asrial.
Aurore leva vers lui un regard d’émeraude mouillé de larmes.
- L’Andémange…C’est la ruine que j’ai enclenchée !
Asrial prit soudain une teinte de déterré. Ses yeux bleu clairs aux reflets verts s’agrandirent.
- Comment pouvez-vous en être sûr ? demanda-t-il, tentant de la rassurer autant que lui-même.
- Je le sais…son esprit et le mien était mêlé…Il a pénétré en moi…Oh, toutes ces pensées si abjectes ! Elles ne sont que massacre et extermination, torture et boucheries, guerre, hécatombe, angoisse, douleur et peine, souffrance, supplice et tourments…C’est effroyable…De quoi sombrer dans un état de démence des plus cruels, des plus sombres, et des plus vils…Je ne veux plus jamais revoir cela !Jamais !Jamais ! Jamais…de ma vie entière…je ne…veux plus…
Elle tomba à genoux et fondit en larmes, le visage entre les mains. Asrial n’avait plus devant lui l’impératrice autoritaire et moqueuse, qui le faisait avancer par la force, mais la jeune femme qu’elle était. En cet instant, la voyant à genoux, en train de pleurer, il eu pitié d’elle et il eu envie de l’aider, de son plein gré. Soudain, un craquement retentit derrière eux ; le piédestal d’or du cercueil de l’Andémange était en train de fondre, entraînant celui-ci vers le sol. Dans la salle de marbre, la chaleur augmentait de seconde en seconde, comme dans un four. L’air se faisait rare et irrespirable. Les vasques des flambeaux fondaient elles aussi.
Dans un bruit sourd, le sol se parcouru d’une longue fissure, entre les pieds d’Asrial. Lentement, comme le sang coule d’une veine, de la lave en fusion, rougeoyante, s’écoula lentement des veines de la terre. Avec un cri, le jeune homme s’écarta vivement.
- Il faut sortir d’ici ! s’écria-t-il. Et vite, si l’on ne veux pas finir comme si l’on nous avait passé dans la bouche d’un dragon !
Il entraîna Aurore hors de la salle dont les statues de marbres du plafond commençaient à se détacher, se brisant comme des morceaux de glace sur le sol. Tandis qu’ils s’enfuyaient vers l’étage supérieur, un jet de lave jaillit près du cercueil ,qui commençait lui aussi à fondre, et l’éclaboussa. Alors qu’il s’enfonçait dans la roche en fusion qui recouvrait maintenant le sol de la pièce et entamait son ascension vers les escaliers, les yeux de soleil brillaient toujours.
Courant pour échapper à l’enfer qui se déchaînait en bas, les deux compagnons émergèrent des profondeurs du mausolée de l’Andémange.
- Il faut se rendre au plus vite à Caedos ! s’exclama Aurore. Nous y préviendront les autorités de l’Est, les forces de la Cité de Fer. Il faut au plus vite contrer ce fléau !
Avec un pointe de satisfaction, Asrial vit qu’elle reprenait du poil de la bête.
-Majesté, dit-il. Qu’il soit libre à présent, ou qu’il soit mort, les Limbes auraient quand même commencé leur travail…ne croyez-vous pas ?
- Je…tu as raison. Mais nous devons quand même nous dépêcher plus que jamais. Allons !
L’impératrice n’était pas du genre à rester abattue très longtemps et à ruminer les erreurs du passé pendant des années entières. Saeptum s’était servi d’elle, il se réveillait et allait se déchaîner à nouveau, et c’était tout. Ce n’était pas la peine de pleurer sur son sort sans rien faire d’autre. Il fallait prendre les choses en main, et agir temps qu’ils le pouvaient encore. Il fallait trouver Alexandryus, le plus rapidement possible. Et cela, Aurore le savait. Les larmes avaient déjà séché.
- Vite, les chevaux !
Ils se précipitèrent sur leurs montures, qui commençaient à s’agiter et à tirer sur leurs rênes, comme fous. Aurore leur flatta l’encolure et les détacha. L’un après l’autre, ils montèrent en selle, et commencèrent à s’éloigner du mausolée, quand un grand bruit d’écroulement retentit.
Ils s’arrêtèrent et se retournèrent sur leur selle. Dans un nuages de poussière et de fumée, il distinguèrent les restes du tombeau qui s’était effondré sur lui-même, comme englouti de l’intérieur.
Alors le sol trembla. Sous les yeux ébahis des deux compagnons, un cercle de feu jaillit de la terre autour des ruines du mausolée, en mur incandescent. Puis, dans une explosion, une énorme colonne de feu tourbillonnante, fut crachée du sol.
Il y eut un éclat lumineux intense au cœur de la tornade incendiaire. Puis tout à coup, un trait de feu et d’or fusa hors d’elle. Alors qu’il se dirigeait vers le ciel noirâtre du nord-est, deux larges ailes de flammes, ardentes et infernales, s’ouvrirent brusquement dans la comète rougeoyante, qui s’éloigna dans les airs à une vitesse fulgurante, puis disparut dans les nuages noirs des Monts de Feu.
- Qu’était-ce?! fit Asrial, presque sûr déjà de connaître la réponse.
- Saeptum…, soupira Aurore. Mais…Avec ces ailes de feu…, tenta-t-elle. Oui, l’Aile de Feu ! Cela n’aurait pas pu être Vathar-Loki ?
- Bien sûr que non ! répondit Asrial. Il n’aurait pas pu tenir dans un cercueil si petit !
- Les Rois-dragons ne pouvait-ils pas prendre une forme humaine ? Mais non, sûrement pas ! Pourquoi est-ce que j’essaye de me persuader ?! s’exclama Aurore. Autant qu’ils ne pouvaient pas non plus se métamorphoser en comète de feu ! Et puis personne ne sait s’il ont réellement existés, pas même les dragons eux-mêmes !Bon, assez parlé, il faut se dépêcher de se rendre à Caedos !
Talonnant sa monture, l’impératrice partit au triple galop vers le bout de la Route des Seigneurs, vers Caedos, la citadelle dans les nuages.

*

Aurore porta un regard inquiet au loin, vers le nord, à leur gauche, où les colonnes incandescentes que crachaient les Monts de Feu étaient toujours bien visibles. Là où avait disparu Saeptum. L’impératrice s’en voulait toujours de s’être laissée manipulée ainsi sans s’en rendre compte. Mais l’heure n’était plus aux remords.
Au bord du fleuve Kêvos, elle et Asrial faisaient boire leurs montures en attendant que le faucon de l’impératrice leur apporte une réponse de la citadelle. Plus loin, de l’autre côté du fleuve, une ombre gigantesque s’allongeait, immense, couvrant presque tout le terrain au-delà du fleuve. Cette ombre, c’était celle de Caedos. La citadelle dans les nuages. Une des plus anciennes constructions du monde.
Levant la tête dans la fraîche fin d’après-midi, Asrial contempla l’énorme forteresse flottante. Entièrement constituée de marbre rose poli, pâle, strié de gris terne et de blanc, dont la forme était la plus simple qui pouvait exister : quatre tours reliées par quatre remparts. Quatre colossales tours carrées aux toits de larges et coniques, légèrement incurvés vers l’intérieur, tout de tuiles d’acier. Quatre remparts plats, sans créneaux, remontant presque jusqu’aux toits des tours, dont l’épaisseur n’avait d’égale. De nombreuse fenêtres étroites perçaient la citadelle, recouvertes de barreaux de fer noirs, comme si autant d’onyx avaient étés incrustés dans les parois de marbres entièrement lisses de l’édifice. Son pied n’était pas plat, mais se fondait en de la roche grise-rose qui se terminait en d’énormes stalactites de pierres dardées vers le sol.
Entre les tours, quand le regard portait au-dessus des imposantes murailles aériennes, on pouvait observer une chose rectiligne à la couleur noir-grisâtre, comme une immense colonne, qui dépassait des rempart et allait se perdre dans les nuages gris qui surplombaient en permanence la région. Cette chose était une chaîne. Une immense, monumentale chaîne. Une chaîne, qui, arrimée au château, le maintenait dans les airs, elle-même accrochée quelque part dans les nuages, plus haut. Les plus puissants archimages d’Evralon, de tout temps, avait essayé de percer le mystère de cette chaîne. La force qui la retenait dans les airs, elle et le château, était-elle d’origine magique ? D’origine divine ?
Personne n’avait jamais pu le dire. Peut-être les elfes détenaient-ils la réponse ? Personne n’y avait jamais pensé. Les Royaumes des Coins du Monde, restaient, dans l’esprit de nombre de gens, des fables, des mythes. Les royaumes elfiques et les elfes existaient, n’existaient pas…Pourtant, les elfes n’étaient pas une légende. Oui, les elfes et leurs royaumes existaient bel et bien, mais si retirés, si secrets, que le monde alentour avait finit par les oublier presque totalement. C’était sûrement cela.
Caedos, la citadelle dans les nuages. Caedos, la forteresse aux magnolias. Depuis toujours bastion militaire de l’Est de l’Empire. Un bastion militaire, mais aussi un coffre-fort, en quelques sortes ; la forteresse abritaient un nombre incommensurable de documents, d’archives et de reliques du passé.
Asrial baissa la tête, mais ma releva aussitôt ; un cri perçant de rapace venait de déchirer le silence qui régnait sur la plaine des Ailes Brisées. Valfos revenait, après avoir porté un message d’Aurore à la citadelle. Un message disant que l’impératrice attendait, en bas.
Asrial n’était pas si sûr que l’on croiraient volontiers que la maîtresse de l’Empire était venue sans escorte, sans prévenir, dans un endroit qui ne recevait jamais la moindre visite.
Valfos descendit en tourbillonnant, puis vint se percher sur le bras tendu d’Aurore. A sa patte droite était accroché un parchemin, par un petit cordon de soie rouge sombre. Aurore le détacha, l’ouvrit et le parcouru rapidement des yeux. Puis, se tournant vers son compagnon, elle déclara :
- Le général Morgan nous fait savoir qu’il nous envoie une barque tout de suite.
- Une barque ? fit Asrial sans comprendre.
- Oui, acquiesça la jeune femme. La seule voie pour rejoindre Caedos est celle des airs, donc…Tiens, voilà notre embarcation qui arrive, dit-elle en pointant le ciel.
Asrial leva les yeux : une longue barque de bois rosé, dont la proue et la poupe d’acier avaient la forme d’une tête et d’une queue d’aigle, descendaient vers eux en décrivant de larges cercles, battant nonchalamment l’air de ses deux grandes ailes, dont la couleur se dégradait d’un blanc de neige allant vers le gris argenté, puis virant au rose pâle au bout de ses rémiges.
Dans un nuage de poussière couleur de rouille, elle atterrit non loin de ses futurs passagers, et replia ses ailes le long de sa coque.
- C’est le seul moyen qui existe pour rejoindre Caedos, expliqua Aurore, mis à part les dragons, les simorgs et les griffons. La population n’en a pas connaissance ; tout ce qui ce passe à Caedos est voué au secret.
- Mais…Et les chevaux ?
Il jeta un coup d’œil aux deux bêtes, qui, attachées à un arbre mort sur la rive du fleuve, buvait toujours l’eau de ce dernier.
- Le général enverra à la suite de celle-ci une autre barque, plus grande, avec des palefreniers, pour eux. Allons, viens !
L’impératrice enjamba le bord de la barque et s’assis sur le banc. Valfos sauta de son bras pour se poser sur la tête de métal de la proue ; la lampe-tempête accroché au bec d’acier oscilla d’avant en arrière. Asrial rejoignit rapidement la jeune femme dans l’embarcation. La barque déploya ses ailes, et se propulsa dans l’air d’une puissante poussée. Les deux humains vacillèrent, mais Valfos ne bougea pas d’un pouce.
Décrivant d’abord quelques cercles pour prendre de l’altitude, le canot volant se dirigeant ensuite vers le rempart de marbre rose qui leur faisait face. Plus exactement vers l’entrée de la citadelle, une grande ouverture de dix-huit pieds de haut et à peu près autant de large, situé presque au milieu de la muraille, et dont l’imposante herse d’acier était relevée.
La barque, repliant ses ailes comme un faucon en piqué, s’engouffra dans ce passage et les ouvrit vivement une fois de l’autre côté, stoppant subitement leur avancée. Puis, doucement, elle se posa sur le sol de marbre avec un léger bruit creux. A ce moment, Valfos bondit de son perchoir et s’en fut vers les hauteurs de la forteresse, vers les nuages gris chargés de pluie qui semblaient depuis des millénaires attachés à la forteresse.
Aurore sauta hors de l’embarcation, suivit par Asrial. Avant de pénétrer dans l’enceinte de la forteresse, le jeune homme avait bien essayer de se représenter ce qu’il y avait au-delà des imposant remparts. Mais jamais il n’avait pas imaginé cela que ce qui s’offrait à présent à ses yeux.
Promenant son regard autour de lui, il découvrit combien la citadelle était impressionnante. De l’intérieur, elle l’était deux, sinon trois fois plus que ce que l’on pouvait seulement apercevoir de l’extérieur. Les colossales murailles de marbre s’élevaient autour d’eux, énormes, entourant de leur attitude protectrice une immense cour centrale toute dallée du même marbre lisse qui constituait la citadelle même. Disséminés sur toute sa surface, de nombreux petits arbustes, de petits magnolias, ouvrant grand leurs pâles fleurs blanc-rose, poussaient dans de petits carrés de terres creusés dans le sol de marbre. On pouvait se voir dans le sol, tant sa surface était polie.
L’ensemble de la forteresse reflétait les rares et pâles rayons du soleil qui arrivaient à percer la nappe de nuages gris qui recouvraient le ciel. Le temps était à la pluie.
Les tours carrées, massives, se dressaient aux quatre coins de la Cour aux Magnolias, parcourue par quelques soldats hâtifs, telles d’immenses sentinelles minérales.
Ancrée au centre de la cour, droite comme un cobra dressé, l’énorme chaîne couleur d’acier dressait ses maillons, plus gros et grand que deux chevaux adultes, jusque dans les nuages, où elle s’égarait et disparaissait. Comment la forteresse faisait-elle pour ne pas pencher d’un côté ou de l’autre ? A cette autre question, personne n’avait jamais apporté de réponse.
Quelques gouttes tombèrent sur la joue d’Asrial, et coulèrent le long de son visage. Les nuages anthracites commençaient à verser leurs larmes. Le jeune homme passa une main dans ses cheveux bruns et se retourna vers sa compagne, qui le rejoignit.
- Il arrive…, souffla-t-elle.
- Qui cela ?
- Le général Morgan. Je le connais bien. C’est un homme agréable, mais qui sait se montrer ferme. Il est un peu spécial, fit-elle avec un sourire de petite fille.
Le général Morgan…Le chef des armées orientales de l’Empire, de l’Ordre des chevaliers du Chêne…
Asrial la regarda, mais son regard alla vers l’homme en armure gris sombre qui s’approchait, entouré de deux soldats.
Aurore, aux côtés d’Asrial, marcha à la rencontre du général. Derrière eux, une autre barque, plus longue et plus grande, avec non pas deux, mais quatre ailes, et à son bord, deux palefreniers, s’élançait dans les airs.
- Ah ! Majesté ! Enfin ! s’exclama Morgan d’une voix grave et sensuelle.
Pour le peu dont il en avait entendu parler, Asrial avait toujours imaginé le général Morgan comme un homme d’une quarantaine d’année au moins, sinon plus. Mais celui qu’il avait devant lui ne devait avoir qu’une trentaine d’année. Ou peut-être un peut moins, peut-être un peu plus. Vingt-neuf ans, peut-être ? Ou trente-deux ? Plutôt vingt-huit, en fait. Il n’arrivait pas à lui donner d’âge tant le l’homme paraissait intemporel. Mais il était jeune.
Ses courts cheveux, d’un ébène profond, mouillés par la pluie qui faisait à présent miroiter le marbre de la Cour aux Magnolias, se regroupaient en pointes dont quelques-unes retombaient sur son front et devant ses yeux, d’un vert tendre très clair, presque anis, et qui pétillaient d’un amusement malicieux. La pluie reluisait sur la peau de son visage long et bien taillé, lisse et clair.
Il portait des énormes épaulettes d’acier lui faisant des épaules énormes, où d’élégantes gravures représentaient un chêne dont les branches entremêlées dessinaient arabesques et courbes, enserrant un astre solaire aux longs rayons ondulants dardés dans tous sens. Sur ses brassards et ses jambières, des aigles, les ailes déployées, dans un tourbillon de feuilles de chêne. Un bustier de cuir brun lui enserrait sa taille fine, et une jupe de mailles d’acier lui battait les jambes. Accrochée à deux épaisses fibules reliées par une chaînette, une très longue cape de velours vert sombre lui recouvrait le dos et les épaules, et dont l’extrémité était passée sur son bras.
Son regard se détacha de l’impératrice pour glisser doucement sur Asrial.
- Mais qui est ce charmant garçon ? s’exclama-t-il avec un sourire enfantin et des yeux rieurs qui tranchèrent avec son beau visage pâle et très anguleux.
Le charmant garçon en question s’empourpra. Jamais une personne qui lui était inconnue ne l’avait désigné de « charmant garçon », et surtout pas alors que des oreilles autre que les leurs écoutaient. La clarté du vert de ses yeux lui donnait à son regards un étonnante intensité, mais restait pourtant léger et doux.
- Bonjour, Vynce, fit Aurore. Je suis désolée de cet arrivé imprévue. Asrial est…l’un de mes amis de la Cour…
Je doute qu’elle eu envie d’avoir des amis dans cette…Cour…
Le regards de Morgan se détacha d’Asrial pour se reporter doucement vers Aurore.
- Ah…Mais comment se fait-il, Majesté, que votre venue se soit effectuée sans votre escorte habituelle ? Etes-vous venus à cheval depuis Lamarielle ?
- Oui…C’est assez compliqué, Vynce…Je…Pourrions-nous aller discuter…autre part ?
- Bien sûr. La pluie n’a pas l’air de vouloir s’arrêter. Suivez-moi.
Ils suivirent Morgan jusqu’à une porte métallique qui donnait sur l’intérieur du rempart Sud. Après avoir monté quelques escaliers, il les fit entrer dans son étude : une pièce spacieuse, avec une grande cheminée où aucun feu ne brûlait. Une grande fenêtre éclairant la pièce dans le fond, contre laquelle la pluie tambourinait comme quelqu’un qui cherche à rentrer, donnait sur la plaine que fendait, ondulant, le fleuve Kêvos. Près de la lumière fade qu’elle déversait, un petit bureau de chêne était couvert de paperasse.
Aurore se laissa tomber sur l’un des fauteuils recouvert de velours gris argent qui occupait le centre de la pièce, aux côtés d’Asrial. Vynce Morgan s’assit quand à lui en face d’eux, sur une banquette du même tissu.
- Je suis partie incognito de la capitale, commença Aurore, à cheval avec mon ami, car j’avais l’intention de me rendre à la cité de Cresca. Je dois voir Maître Jovios.
Furtivement, elle croisa le regard d’Asrial. Celui-ci la regardait avec une expression qui voulait dire « Mais enfin, à quoi jouez-vous ? ». Elle lui répondit par une autre œillade qui intimait le silence. Asrial en déduit qu’elle avait déjà préparé son mensonge depuis quelques temps déjà. Bien que cet échange silencieux n’échappa pas au général, il ne le fit pas remarquer.
- Majesté, il n’est guère prudent de sortir sans escorte, pour un haut personnage tel que vous, dit-il enfin.
- Je le sais, n’ayez crainte, Vynce. Mais ce que j’ai à faire là-bas, à Cresca, doit rester secret.
- Je vois…
Oh non vous êtes bien loin de « voir » quoi que ce soit…
- Je me suis arrêté à Caedos pour vous prévenir que nous avons assisté à un phénomène étrange, sur la Route des Seigneurs ; une boule de feu est sortie des entrailles de la terre et s’est dirigée vers le nord, vers les Monts de Feu.
Elle continuait de mentir avec art et application. Enfin en partie. Mais pouvait-elle lui dire « Le chaos personnifié a ressurgit et veut mettre Era à sac » ? Certes non.
- Savez-vous de quoi il s’agit ? se contenta de demander platement Morgan.
- Non…Mais…Soyez sur vos gardes, Vynce, c’est tous ce que je peux vous dire…
- Je vois…Ne ferons ce qu’il faut. J’organiserai des recherches. Peut-être trouverons-nous quelque chose ?
- Peut-être…
Ou peut-être pas…
- Majesté, permettez-moi de vous offrir l’hospitalité pour cette nuit. Demain, je vous ferait escorter jusqu’à Cresca.
Non ! s’exclama mentalement la jeune impératrice, essayant de garder un visage impassible. Il sait que je ment…Il sait que je n’ai jamais eu l’intention d’aller là-bas ! Et il dit cela pour me piéger…Mon cher Vynce, vous voulez observer ma réaction, pas vrai ? C’est un petit jeu que nous pouvons jouer à deux…
- Hum…Si vous voulez, Vynce.
S’efforçant de maîtriser le tremblement nerveux de ses mains, Aurore se leva.
- Je…voulez-vous me montrez mes appartements ?
Qu’essaie-t-elle de dissimuler ? Ce qu’elle dit n’a aucun accent de vérité…Ce n’est pas à Cresca qu’elle veut se rendre…Pourquoi tient-elle tant à ce que sa destination reste occulte ? Hé hé…Ma chère impératrice…prenez garde…
- Bien entendu, Majesté…Je me ferais également un plaisir de montrer ses appartement à votre charmant ami…
Asrial tourna vivement la tête. Morgan ne délogeant pas ce regard du sien, Asrial mis lui-même un terme à ce face-à-face qui le déstabilisait.
Le général se déplaça prestement malgré son armure, qui, même légère, restait encombrante, et ouvrit la porte de son étude.
- Après vous, Majesté.

*

Asrial tournait dans sa chambre comme un lion en cage. Sa chambre de marbre rose dont les murs étaient couverts de tapisseries. Il passa devant son lit, devant le petit bureau de bois, près de la bibliothèque, devant la fenêtre. La fenêtre.
Il pleuvait toujours, mais d’une manière moins drue. Le soleil se couchait. L’immense plaine couleur de rouille d’ordinaire sèche et chaude prenait sous la pluie une teinte de sang, dont la terre était charriée par le grand fleuve Kêvos, fleuve cristallin et limpide, devenu torrent d’écarlate.
De la fumée s’élevait des Monts de Feu plus qu’à l’habitude, à cause de la pluie. Une fumée dense et opaque, d’un blanc sale, qui se mêlait aux exhalaisons méphitiques et noires des volcans, engendrant d’énorme colonnes sombres aux veines blanches, comme autant de chevelures grisonnantes, qui se répandait sur la couche grise des nuages.
La plaine des Ailes Brisées était ainsi depuis que la Guerre des Volants l’avait ensanglantée. Ce terme de volant que reprenait l’histoire avait désigné et désignait toujours toutes les créatures qui pouvaient parcourir librement le ciel d’Era. Les dragons, les simorgs, les griffons, les vivernes, les séphyrs, et tous ceux qui connaissait l’art du vol. Mais la Guerre des Volants, qui s’était déroulée il y a de cela des millénaires sur cette immense plaine de rouille, vers les années 2600, n’avait opposé que les dragons aux séphyrs. Les écailles colorées et les plumes des séphyrs avaient parsemés la plaine, et de nombreux combattants étaient tombés, les ailes brisées. Les Ailes Brisées.
Asrial se détourna de la fenêtre et se laissa tomber sur son lit en soupirant.
Où veut-elle se rendre, en réalité ? Si sa destination n’est pas Cresca, alors pourquoi être passé par l’Est de l’Empire ? Peut-être… ?
La porte de sa chambre s’ouvrit doucement. Se relevant sur son séant, Asrial put observer, dans la lumière du jour déclinant, les contours de la personne qui se tenait dans l’encadrement de la porte : Vynce Morgan.
- Je viens de la part de l’impératrice, annonça-t-il, de nouveau avec son grand sourire enfantin et cette désinvolture joyeuse dans la voix.
- Que se passe-t-il ? articula Asrial, obligeant sa gorge sèche à ne pas le laisser tomber.
C’était la première fois qu’un dialogue s’installait entre les deux jeunes hommes.
- Elle m’envoie vous dire de vous tenir prêt dès le lever du soleil.
Asrial continua de soutenir son regard encore quelques secondes, puis baissa le sien. Il ne pouvait pas.
Alors qu’il croyait que le général allait sortir, celui-ci s’approcha et s’accroupit devant lui, avec un grand sourire, comme un adulte qui s’accroupirait devant un enfant pour lui expliquer quelque chose compliqué.
Assis sur le bord de son lit, « l’enfant » regardait son aîné avec des yeux ronds comme des billes. Ce dernier, par contre, détaillait de ses yeux vert clairs le visage d’Asrial. Un petit sourire amusé commençait à poindre sur ses lèvres.
- Asrial…, commença Morgan, un jour, tu comprendras ta destinée…Il ne faut pas désespérer !
De nouveau son sourire d’enfant.
Il tendit une main recouverte d’un gantelet de cuir, et lui ébouriffa les cheveux avant de se relever. Le jeune homme, ahuri, chassa les mèches qui lui obscurcissaient la vue pour voir la porte se refermer sur le général.
Hein ?…Comprendre quoi ? Je ne comprend rien ! Pourquoi se comporte-t-il ainsi ?, ragea intérieurement Asrial. Ah oui, ça pour être spécial, il est spécial ! Il est nébuleux, oui !
Cette nuit, dans son lit, les yeux fixés sur le plafond de marbre lisse, Asrial pensait encore à ce que lui avait dit Morgan. Que devait-il comprendre ? L’image du jeune général voletait dans son esprit, tel un papillon insaisissable dans une cage de verre, et il était incapable de la saisir assez longtemps pour espérer comprendre, analyser son étrange personnalité, et ainsi, espérait-t-il, son comportement. Arriverait-il à capturer le beau lépidoptère dont le sens lui échappait sans cesse, à l’empêcher de le fuir ?
Peut-être qu’Aurore pouvait savoir ce qu’avait voulu dire le général. Il lui demanderait demain. Oui, l’impératrice savait sûrement quel filet utiliser pour attraper son papillon. Ensuite, il pourrait comprendre.




Vilà^^ Si ça intéresse encore, je corrigerais la 4e chapitre^^


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MessagePosté: 08 Sep 2005 19:54 
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Inscription: 17 Jan 2004 13:57
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Moi oui, ça m'interesse !! T'imagines que j'ai arrêté d'écouter "A beautiful lie" pour lire ton chapitre !! Je peux te dire qu'en ce moment, c'est un véritable exploit ! :D

:suite:

Cybelia.


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MessagePosté: 08 Sep 2005 20:00 
cybelia a écrit:
T'imagines que j'ai arrêté d'écouter "A beautiful lie" pour lire ton chapitre !! Je peux te dire qu'en ce moment, c'est un véritable exploit !


Alors je me met au travail *dzoiiiing* *s'incline dans on kiomono* *pars*
:D


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MessagePosté: 08 Sep 2005 20:12 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 14 Mai 2005 21:42
Messages: 270
Localisation: en train de filmer Sirius& Severus^^
waaaah ils en ont lu plus que moi maintenant lo!! parce qu'en temps que bêta reader consciencieuse et ne voulant pas bacler son boulot, j'attendais d'avoir du temps pour lire et faire des remarques constructives... ce qui fait que malgré les nombreuse visites de notre ectoplasme lol, j'ai toujours pas avancé!! mais là je vais enfin avoir plus de temps!^^ *soupir d'aise*


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MessagePosté: 08 Sep 2005 20:23 
Merciiii Sôôôôôô !!!! Je m'atelle à corriger le chapitre 4 !



En attendant, dites-moi ce que vous aimez dedans, ce que vous aimez moins, qui vous aimez, qui vous n'aimez pas, ce que vous pensez qui va se passer, quelles descriptions vous aimez, celles qui sont trop lourdes, ect...j'adore ça et ça m'aide^^


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MessagePosté: 09 Sep 2005 17:15 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 19 Aoû 2005 20:33
Messages: 642
Localisation: Sur Mars en train de faire la fête avec les Marsmen.
Ben j'adore c'est clair lol....


Citation:
L’image du jeune général voletait dans son esprit, tel un papillon insaisissable dans une cage de verre, et il était incapable de la saisir assez longtemps pour espérer comprendre, analyser son étrange personnalité, et ainsi, espérait-t-il, son comportement. Arriverait-il à capturer le beau lépidoptère dont le sens lui échappait sans cesse, à l’empêcher de le fuir ?


C'est ma phrase préfèrée lol... Elle sont tt belles mais celle-là est magnifique....

Je trouve ça vrmt romantique....^^

Merci de ce texte ...

_________________
Chaque ange possède ses propres démons qui apparaissent pour telle ou telle raison. Lorsque ces démons dominent l’ange, il perd ses ailes…..


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MessagePosté: 09 Sep 2005 17:33 
[quote="Sarina"]Je trouve ça vrmt romantique....^^quote]

:P Où tu trouves du romantique? :P
Qui t'as dit qu'il se passait quelque chose?
ET surtou...que va-tu imaginer? :mrgreen:


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 Sujet du message:
MessagePosté: 10 Sep 2005 09:49 
Hors ligne
Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 14 Mai 2005 21:42
Messages: 270
Localisation: en train de filmer Sirius& Severus^^
mon ptit Archi, tu te poses trop de questions pour ton propre bien je crois^^
c'est clair qu'au niveau des descriptions, tu ne cesses de progresser, ça fait vraiment plaisir à voir^^ hum, j'avoue ne pas avoir relu ce que tu as posté ici et que j'avais déjà lu... tu as corrigé les Evanches? :D


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MessagePosté: 10 Sep 2005 14:00 
soho a écrit:
tu as corrigé les Evanches? :D


Oui t'inquiètes pas :lol:


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