Je poste le chapitre 8: Oser
:roll: Et quelque chose me dit que celui ci passe à des choses un peu plus sérieuses...
Joey prit un air gêné devant le regard accusateur de Théo. Qu’avait-il bien pu faire encore qui ait mis le jeune homme en colère, un état totalement contradictoire par rapport à tout à l’heure. Un autre aspect de la personnalité de Théo sans doute… Et sans doute aussi ne voudra-t-il pas en parler. Si, bien sûr, il acceptait de lui parler, ce qui à première vue, ne serait pas chose facile !
-Hum, bonsoir…, murmura Joey en souriant un peu.
Théo ne prit pas la peine de répondre et se contenta de hocher la tête. Puis il baissa les yeux et rentra dans la pièce, laissant la porte ouverte.
Et bien, il m’invite implicitement à rentrer, c’est déjà ça, se dit Joey en ne se faisant pas prier. La chambre était sombre, seule une petite lampe posée sur le bureau l’éclairait de sa faible lueur. Les rideaux étaient tirés, le lit à moitié défait et des vêtements trainés de ci de là, parsemés par endroits de bouts de feuilles déchirées où on pouvait encore deviner quelques mots perdus. Une chambre d’adolescent en fin de compte.
-Vous n’avez pas d’ordinateur ?
Théo, qui essayait tant bien que mal de plier un ou deux pulls et de les ranger convenablement dans son armoire, le regarda en coin quelques secondes durant et finit par dire d’une voix grave.
-Pourquoi en aurai-je un ?
-Et bien… Joey s’appuya sur le bord du bureau et croisa les jambes… ce serait bien plus pratique pour écrire… et puis vous ne seriez pas obliger de gâcher des feuilles, il vous suffirait d’effacer la page et de recommencer… autant que vous le voudriez…
Le jeune homme s’adonna à sa tache pendant quelques instants encore sans rien dire, laissant Joey comme un idiot planté derrière lui à tenter de dire un truc qui pourrait l’intéresser… Après tout, il ne pouvait pas lui sauter dessus comme ça, il se devait avant tout de détendre l’atmosphère, à elle en avait bien besoin d’ailleurs !
Cependant, Joey ne s’ennuyait pas, il avait une vue plus qu’appétissante (Bah oui, c’est Joey hein, on peut pas le refaire…^^)…
Théo se retourna enfin et, sans lui jetter un seul regard, se dirigea vers le lit. Là, il s’accroupit à côté et fronça les sourcils pour discerner quelque chose en dessous.
-Heu… Vous voulez que j’allume une plus grande lumière ?
-Non, il n’y a plus que cette lampe qui fonctionne encore. Et puis, je n’en ai pas besoin.
En effet, Théo avait enfin ressorti la tête du dessous de son lit et en avait, par la même occasion, sortit un ordinateur portable poussiéreux. Il souffla vigoureusement dessus et frotta le boitier avec un pan de sa chemise. Ceci fait, il s’approcha de Joey et le posa sur le bureau à côté de lui.
-Voilà… J’AI un ordinateur.
Sans un mot de plus, il repartit à la recherche de la jumelle de la chaussette bleue qu’il tenait dans la main.
Joey sourit discrètement et passa un doigt sur l’ordinateur qu’il ouvrit précautionneusement.
-Ca m’étonne que vous sachiez encore où vous l’aviez rangé ! La marque est vieille, il doit avoir deux ou trois ans…
-Oui, je l’ai depuis trois ans et demi je crois.
-Alors, vous vous y êtes quand même intéressé…
-Non, c’est un cadeau d’anniversaire.
Joey releva la tête vers lui.
-Qui ça ?
Théo s’arrêta. Il parut d’un coup plus triste, plus mélancolique…
-Un ami.
Joey voulait en savoir plus, les mots lui brûlaient les lèvres, le torturaient… mais il savait néanmoins que le cœur humain pouvait enfouir les pires secrets, les plus douloureux, et que cela ne ferait qu’empirer les choses s’ils étaient trop rapidement rendus à la surface. Alors, il ravala ses désirs, se racla la gorge et reposa son attention sur l’ordinateur portable. Il était noir, assez imposant quand même et devait dater de l’âge de pierre (façon de parler bien sûr).
-Il faut un cable non ? Demanda Joey de la manière la plus innocente possible.
-hm ? Répondit Théo, déranger en plein rangement.
-Il ne doit pas fonctionner très longtemps sans alimentation…
Théo se retourna enfin.
-Heu… Quelques heures tout au plus je pense… La prise doit être dans un débarras de la maison. Je ne sais plus à vrai dire, je ne m’en suis pas servi très longtemps.
Joey aquiesca de la tête et poussa la langette sur le côté gauche de la machine qui émit un son ensommeillé tout d’abord, puis finit par montrer quelques signes de vie. Il marche encore malgré toute la poussière qui a dû s’accumuler dedans !
L’écran resta noir durant une minute qui parut interminable à Joey, puis s’aclaira tout doucement sur la marque de l’ordinateur et rama jusqu’à l’écran prinicipal. Là, il n’y avait en tout et pour tout que deux dossiers et la poubelle vide. Le bureau était vierge de toute image personnelle et le vieux model Windows ne disait rien à Joey, pourtant féru de haute technologie.
Un petit coup d’œil vers un Théo ronchouillard qui partait une fois de plus en excursion à travers sa chambre et marmonnait des mots comme « chaussette » ou « caleçon »… Il l’avait bien laissé allumer la machine… C’est qu’il ne devait rien y avoir de trop secret à l’intérieur… donc aucun mal à regarder ce que pouvait contenir « Nouveau Dossier » et « Nouveau Dossier 2 »… Nan !
N’ayant aucune souris, Joey dû s’accoutumer au mini joystick qui ornait le milieu du clavier. Une petite chose qui donnait beaucoup trop de fil à retordre mais bon… Il lutta pour que le petit icône arrive enfin à destination et double-cliqua sur le dossier.
Une minute de chargement plus tard (oui, il est vieux ^^), une série d’images s’afficha. Des photos.
Un nouveau regard vers Théo… qui ne faisait pas même une fois attention à la présence de Joey, trop absorbé par son travail ô combien interminable… (ranger sa chambre : quel enfer !)
Une dizaine de photos de maigre qualité sans illustré quelconque. On pouvait voir Théo que quelques unes, en train de poser à côté d’un autre garçon plus grand aux cheveux rouges remontés en piques, vêtu d’un manteau de cuir noir délavé trop grand qui découvrait parfois une de ses épaules et d’un jean déchiré au niveau des genoux. Plutôt mignon, de petits yeux étrécis d’une couleur bleu clair, une peau parsemée de taches de rousseurs… Souriant à pleine dents, tenant Théo par les épaules qui essayait de se dégager, amusé… Sur une autre, Théo posait son menton sur l’épaules du plus grand en enserrant son bras, comme s’il lui murmurait quelque chose… Encore une autre, Théo, toujours, était assis dans l’herbe, levant les yeux vers le ciel et se protégeant le visage d’une main, tandis que son ami avait posé sa tête sur ses genoux et semblait dormir.
Quelques images plus tard se présentait enfin celui qui avait du prendre les photos. Cette fois-ci, c’était garçon qui ressemblait étrangement à Théo. Les cheveux noirs, la peau blanche, peut-être un peu plus grand… mais le même regard, intense et silencieux, secret, mystérieux, d’un vert profond. Il ne portait pas de lunettes et ses vêtements semblaient trop grands. Un long pull dont les manches cachaient ses mains, les cheveux en bataille… Il posait avec le grand aux cheveux rouges et… cette fois-ci… ce dernier avait passé ses mains autour de la taille du plus petit et enfouissait son visage au creux de son cou alors que l’autre regardait vers l’objectif, à priori pris par surprise. Sur une autre photo, le grand paraissait dire quelque chose à son ami. Celui ci avait l’air surpris, il avait levé une main vers sa bouche et écarquillait les yeux… Que pouvait-il bien lui dire qui le mette dans un état pareil ?
Une photo ne parle pas et c’est bien dommage. Curieux de nature, Joey maugrééa des reproches « Hm, moi au moins, j’essaye de donner un titre à mes photos… hm hm »
-Il le demandait en mariage.
Joey sursauta et sentit une chaleur incommensurable monter à ses joues. Même si cela ne pouvait pas se voir de l’extérieur, il sentait la honte des personnes pris sur le fait.
Théo se tenait derrière et regardait aussi les images par dessus son épaule. Les mains derrière le dos, il semblait très calme, un peu nostalgique aussi.
-Comment ? demanda Joey
-Je disais, il le demandait en mariage…
Joey parut surpris.
-C’est bien cela que vous vouliez savoir non ?
-Oui oui… heu… C’est très… très…
Le jeune homme sourit légèrement et contourna Joey pour atteindre l’ordinateur et le tourner vers lui. Là, il sélectionna une des dernières photos et laissa Joey la regarder.
Sur celle-ci, on pouvait voir le grand roux soulever le plus petit dans ses bras et l’embrasser. Autour d’eux s’étendait un horizon de film à l’eau de rose, un champ de fleurs roses et blanches, un soleil de fin de soirée, un ciel bleu clair… aucun nuage… aucun.
-Je suppose que la réponse était oui… murmura Joey, un sourire tendre aux lèvres.
-La réponse était : « tout de suite » !
Théo rit doucement, se remémorant certainement des souvenirs, des images animées de ces moments passés. Mais son regard gardait néanmoins un reflet triste…
-Qui est-ce ?
Silence… Soupir…
-Des… des amis, répondit simplement Théo.
-C’est de là que vient… le cadeau ? demanda innocemment Joey…
-hm…moui.
Théo baissa les yeux et repartit vers les derniers vêtements qui traînaient (ça commence à être nickel là -_-).
Joey fronça les sourcils. Voir ces photos, ces ordinateur, le rendait triste… Et Théo avait l’air si heureux sur ces images ! Pourquoi était-il si renfermé maintenant ? Qui étaient ces gens ?
Il soupira et arrêta l’ordinateur. Il émit un bruit étrange, comme un râle, et vira au bleu… avant de retrouver l’état dans il était quelques minutes plus tôt.
Théo entendit l’ordinateur s’éteindre. Enfin. Il ne voulait plus le voir.
Il se dirigea vers le bureau que Joey quittait pour le bord du lit, et prit la machine qu’il fourra dans le fond de son armoire, sous une pile de vêtements trop petits, donc un endroit qu’il ne toucherait plus de si tôt.
Pourquoi avait-il cédé ? Pourquoi lui avait-il montré ? Il était clair que Joey l’allumerait et fouinerait dedans… Mais la seule vue de cette machine était en elle même un souvenir trop douloureux… non… un sentiment douloureux pour un souvenir heureux.
Leurs visages revenaient déjà sans cesse à son esprit. Yann… Lucas… Tout était si noir à présent que Théo ne discernait même plus le nombre de mois, d’années qui le séparaient d’eux.
Les derniers vêtements sales trouvèrent leur place dans le bac près de la salle de bain et les feuilles de papier déchirées dans la poubelle (Quelle logique !). Joey était assis sur le bord du lit et se mirait les pieds d’une manière très intéressée.
-Vous aimez la technologie ?
Quelle question idiote ! (L’auteur parle aussi en fait)
-J’adore ! Répondit Joey. Ecran plat, ordi portable avec graveur de cd et dvd… Internet… Ces petits gadgets et autre qui vous permettent d’allumer la lumière en frappant dans ses mains… C’est génial ! Pas vous ?
-Je ne m’y suis jamais intéressé… enfin, pas plus que ça. J’aime la simplicité.
-Bien, nous avons une vision bien différente de la simplicité alors !
Théo sourit.
-Oui, vous pensez que vos gadgets vous rendent la vie facile. Pour moi, écrire avec une feuille de papier et un stylo est cent fois plus facile que de taper sur un clavier.
-Parce que vous n’avez pas l’habitude. Ecrire avec un crayon pendant des heures ne vous donne pas des douleurs au bout du poignet ?
-Hm, parce que… vous n’avez pas l’habitude certainement…
Ils se regardèrent en coin.
Théo sourit discrétement. Il ne voulait pas que Joey voit que parler librement avec lui le mettait à l’aise, lui faisait plaisir. Cela pouvait paraître idiot mais il devait garder ses limites. Joey ne perdait pas le nord si facilement, il ne fallait pas non plus qu’il lui indique du doigt…
Joey s’appuya sur les paumes de ses mains et leva la tête vers le plafond.
-Mmm, en tout ces, ils ont l’air vraiment heureux… murmura-t-il.
-Pardon ?
Après le rangement quasi sommaire de la chambre, Théo s’attaquait à son bureau où des dizaines de feuilles volantes menaçaient à tout moment de prendre un allez simple vers le dessous poussiéreux de son lit.
-Je veux dire, les deux jeunes hommes sur les photos… Ils semblent si bien…
-Ah…
Pourquoi recommmence-t-il avec cette histoire ? Il est décidément trop curieux !
-Oui. Ils le… Ils le sont.
-Vous aussi.
Théo s’arrêta. Que voulait-il dire ?
-Pour…
-Vous semblez heureux aussi. Beaucoup moins timide.
-…
Une réponse vite…
-C’étaient mes amis, c’est normal non, de se sentir à l’aise en compagnie de ses amis…
-« C’étaient » ? Je dois comprendre qu’ils ne le sont plus ?
-Non, c’est simplement une manière de…
-De parler je sais.
Théo se retourna vers Joey. Ce dernier gardait ses yeux levés vers le plafond. Il ne lui avait pas parler séchement mais il y avait eu une pointe d’impatience, de frustration dans son ton. Pourquoi voulait-il savoir ? Pourquoi lui posait-il toutes ces questions sinon pour l’attirer dans ses bras… dans son piège… Il s’y prenait toujours comme cela avec les personnes qui lui resistent ?
-Au fait, murmura Joey en le fixant d’un coup, vous allez mieux depuis toute à l’heure ?
Comment faire pour savoir ? Comment ne pas le brusquer ? Comment engager une conversation simple sur les choses les plus importantes, sur toutes ces questions qui lui hantaient l’esprit ? Joey ne savait pas comment s’y prendre. Théo cachait beaucoup trop de choses et il était en même temps normal qu’il ne veuille pas lui en parler mais néanmoins.. Il commençait à le fasciner, à le torturer…
C’est pas vrai ! Tout ce qu’il voulait, c’était savoir… Pourquoi pleurait-il tout à l’heure… Ce n’était pas entièrement dû au comportement de sa mère. Ce mystérieux Mx devait jouer un rôle lui aussi…
Théo ne lui répondait pas. Il ne le regardait pas non plus. Il se contentait de rester debout, les yeux baissés, le visage une fois de plus cachait par les mèches noirs ébènes. Il était si beau. Il ne cessait de le penser ! S’il ne se retenait pas il se lèverait tout de suite et l’embrasserait…
-Pourquoi vous en inquiétez-vous ? entendit-il alors.
Quelle question ! Oui, il était l’amant de sa mère, oui il voulait l’attirer dans son lit, oui il ferait tout pour le faire craquer mais NON ! Il avait quand même un cœur !
Heu…
Enfin, il pouvait s’inquiéter de temps à autre pour ses contemporains… Ohlàlà ! Qu’est-ce que tu nous fais mon vieux…
-Les tensions ne me réussissent pas beaucoup.
-Où plutôt… ce n’est pas bon pour les affaires…
Bien, passons au-dessus de cette remarque somme toute assez cruelle.
-Je m’inquiète pour vous. Il vous faut une raison pour cela ?
-Vous n’avez pas besoin de vous en faire. Je ne suis qu’un gamin qui pleure pour un rien et qui n’a pas besoin qu’on le lui rappelle.
-Vous pleurez là ?
-Je n’ai rien à vous dire…
La voix de Théo faiblissait, tremblait…
-Peut-être pourriez-vous m’expliquer un p…
-NON !!!
Le jeune homme éclata soudainement, serrant les poings, retenant ses larmes… Ses yeux émeraude fous de rage et de tristesse hypnotisèrent Joey.
-Retournez fair hurler ma mère ! C’est cela votre boulot ! Je ne vous payerai pas pour être mon psy… Ni pour RIEN d’autre d’ailleurs ! Allez vous en !
Sans un mot, Joey se leva et se dirigea vers la porte. Il ne savait pas bien pourquoi il faisait ce que Théo lui ordonnait. D’ordinaire, il n’aurait pas céder. Mais ses yeux… Il ne pouvait pas expliquer ce qu’il ressentait en voyant ses yeux si désespérés.. Il ne les supportait pas. Il allait faire une bêtise, mieux valait qu’il parte.
Ca ne pouvait pas être aussi facile ! Il ne pouvait pas simplement lui demander de lui expliquer alors qu’il ne le connaissait que depuis deux jours… alors qu’il n’était là que pour amuser la maîtresse de maison ! Pas ça ! Il ne pouvait pas parler de ça !
Et pourtant… Il s’en voulait. Joey n’avait fait que s’inquiéter pour lui, il avait peut-être bien été sincère… d’ailleurs. Pourquoi avait-il réagi comme cela ?
Il devait se l’avouer. Il amait la présence de Joey. Elle était apaisante. Sa voix, grave, mielleuse, ses yeux… Il commençait à l’apprécier. Il commençait à parler avec lui alors pourquoi ne pas… lui faire un peu confiance ? Il devait lui expliquer.
Joey posait la main sur la poignet quand Théo se décida à s’avancer vers lui et à poser rapidement sa main sur son épaule.
Un gémissement le fit reculer. Joey porta sa main là où Théo avait posé la sienne et se tourna vers lui. Il écarquilla les yeux devant le regard interrogateur de Théo, et gêné sourit légèrement et lui faisant signe de la main que tout allait bien.
Mon œil, se dit Théo. Tout prouve le contraire oui !
-Qu’est-ce que vous avez ?
-Rien, rien ! nia-t-il !
-Ouais, c’est ça ! Vous voulez me faire croire ça ? Enlevez votre chemise !
Le regard de Joey changea du tout au tout.
-Hmm, je ne pensais pas que ça irait aussi…Aïeuh !
Il suffisait de lui toucher les épaules pour le calmer. Ca avez du bon en fin de compte ^^
-Enlevez votre che-mi-se !
-Ok, ok ! Si vous me le demandez aussi gentiment…
C’est comme cela que Joey se retrouva torse nu devant Théo… qui devait baissé les yeux pour cacher la couleur qu’avaient prises ses joues. Sa peau était légèrement matte, imberbe, vierge de toute imperfection… et douce… enfin ! Elle semblait douce ! Des muscles bien dessinés, des épaules larges… Il était vraiment beau, vraiment sex.. Stop !
Des tracés de sang partant des épaules recouvraient le haut de son dos, des griffures, sûrement faites par des doigts !
Théo retint son fou rire.
-Oui… oui, c’est bon. Je sais, maugréa Joey.
-Je comprend pourquoi elle criait maintenant.
-Oui, je suis un vrai étalon au lit ! Certaines femmes ne peuvent pas se retenir…
-Mouais… Il faut désinfecter ces plaies. Elles saignent encore.
-Ca va être dur de…
-Suivez moi.
Théo se dirigea vers la salle de bain en faisant signe à Joey de le suivre. Ce dernier ne se fit pas prier et entra à son tour.
C’était une petite pièce blanche avec une douche toute simple, un lavabo et une armoire de toilette. Théo ouvrit cette dernière et en sortit le désinfectant et quelques cotons.
Joey chercha une chaise, mais n’en trouvant pas… il s’assit pas terre.
Lorque Théo le vit ainsi sur le sol, il soupira et s’accroupit derrière lui. Les griffures étaient assez profondes… Elle n’y était vraiment pas allé de mains mortes…
Le jeune homme réprima un autre fou rire. Les larmes lui montaient aux yeux.
-Votre mère est une vraie tigresse.
-C’est vrai ? Je ne le savais pas ! Elle pousse de tel cris que je me demande si on ne l’égorge pas plutôt!
-Vous l’entendez… à chaque fois ?
-Oui, elle ramène des hommes pratiquement tous les mois.
-Mm. Je dois… Ouille ! Attention !
-C’est de l’alcool… Ca vous piquera un peu, c’est normal. Vous êtes trop douillet !
-Pff, moi, douillet ? Je n’ai rien dit quand elle me les a faites, ces écorchures ! J’aurai pu crier aussi…
-Mais vous êtes un « vrai étalon », vous n’y avez pas pensé une seule seconde je suis sur.
-La douleur était insoutenable ! Mais je n’ai pas faibli !
Théo sourit.
-Voilà… c’est fini. Vous pouvez remettre la chemise…
-Un autre conseil ?
Joey se tourné légèrement vers lui.
-Un conseil ? Il ne vaut mieux pas qu’elle recommence sinon vous ne résisterez plus très longtemps.
-Hm, je lui demande de se couper les ongles peut-être.
-Ah ! Essayez toujours ! Je ne donne pas cher de votre salaire.
Théo s’adossa à l’armoire. Joey se retourna complètement, à genoux sur le carrelage blanc de la salle de bain.
-Voilà pourquoi je préfère le faire… avec des hommes, murmura-t-il en plongeant ses yeux dans les émeraudes étrécies, perdues dans leurs pensées.
Il posa ses mains de chaque côté des jambes de Théo et se pencha lentement vers lui, ne le quittant pas du regard, guettant chaque geste, chaque souffle…
Théo écarquilla les yeux, entrouvrit ses lèvres et glissa un peu sur le sol, ne sachant par où se dérober, pris entre les bras puissants.
Il ne pouvait quitter son regard metallique, soudain brûlant…brillant… avide…
Joey se retrouva au-dessus de lui, le dominant, sa peau si proche de son corps, son visage à quelques milimètres du sien. Il ne pouvait plus se retenir… Il ne pouvait plus attendre…
-Joey, chuchota Théo. Il ne tremblait pas, il ne cherchait pas à s’enfuir… Il ne faisait que le regarder, attendant, peut-être même suppliant des yeux. Il était si beau…
Le souffle de Joey se fit plus dur, ses membres frissonnaient…
Il libéra une de ses mains de son poids et la porta lentement à la joue de Théo, immobile. Il caressa d'un pouce un de ses sourcils, la courbe fine de son nez, la comisure de ses lèvres... Puis, il se pencha encore un peu plus, puis encore, encore... les mots s'échappaient de ses lèvres tandis qu'elles se rapprochaient...
-Je te l'ai promis..., souffla-t-il
Théo sursauta légèrement...puis ferma lentement les yeux...
-"Ce soir, je t'embrasserai..."
Leurs lèvres se rencontrèrent.
Un simple frôlement timide... incertain... doux...
La main de Joey descendit vers son épaule et passa derrière son dos. Il l'attira alors à lui doucement et affirma la pression de sa bouche contre celle de Théo. Ses lèvres étaient encore plus douces que dans ses rêves, son odeur encore plus exquise...sa saveur enivrante...
Joey s'éloigna, pendant deux secondes, puis en reprit possession, il ne pouvait pas les quitter, il ne voulait pas... Son autre main s'enfouit dans ses cheveux de jais, le rapprochant encore plus. Il devait se contrôler... Juste un baiser, un seul... Rien de plus... Encore un peu plus longtemps, quelques secondes...
Il sentit une main agripper son bras et se poser sur son torse. Lentement, elle remonta vers sa nuque puis sa joue... Les lèvres de Théo se colèrent d'elles-même contre les siennes, reclamant un peu plus de temps.
Leur bouche commencèrent à se mouvoir l'une sur l'autre, à se caresser doucement. Elles se goutaient, se découvraient. Le bras de Joey souleva Théo et le colla contre l'armoire. Cette danse le rendait fou.. Les lèvres de Théo qui exploraient les siennes le rendaient fou... Ses mains vinrent caresser son dos, descendre le long de ses côtes, remonter vers sa nuque, ses cheveux.
Théo ne se souvenait de rien, seulement cette sensation, cette chaleur sur sa bouche, dans le creux de son ventre, la peau de Joey sous ses doigts, les mains de Joey sur lui,ce baiser de feu... Soudain il sentit la langue de Joey courir sur ses lèvres.
Il se détourna brusquement.
Qu'était-il en train de faire?
Il était dans les bras de Joey, contre l'armoire... Et il l'embrassait!!!
Joey sourit tendrement devant la mine comlètement perdue de Théo. Il le libéra de ses bras et caressa sa joue du dos de la main.
-Ca vous a plu? demanda-t-il en reposant ses lèvres sur sa tempe.
Théo resta immobile. Il était rouge comme une pivoine, les yeux hagards... Il n'osait pas regarder Joey.
A suivre...
Voilà, maintenant, je me mets au chapitre 9 parce qu'il n'est pas encore écrit