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Ouh là... ça commence à devenir grave ! |
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Inscription: 17 Jan 2004 19:18 Messages: 4482 Localisation: La Comté Franche
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Hey hey les frangines, visez un peu ce qu'on vient de m'envoyer! Cette fois-ci, pKp, tu t'es définitivement surpassé! :D:D Bonne lecture à toutes et encore bravo à petit Djo fluffy.
Elle se retourna sautillante puis s'interrompit. Son compagnon, surpris, regarda derrière lui...le chanteur les fixait tous deux d'un regard halluciné. Ils s'entreregardèrent, conscients pour la première fois des bruits d'écrasement et de déchirement provenant de la porte d'à côté. Le garçon se rapprocha lentement de l'homme attaché. "Ecoutez", commença-t-il lentement, "je sais ce que c'est que de perdre un être cher..." Il mit sa main sur son épaule. La réaction de l'homme fut immédiate, il se débattit violemment, faisant bondir le garçon en arrière. Les deux tortionnaires reculèrent lentement, effrayés par les convulsions de possédé qui tordaient le corps du supplicié. Il s'arrêta soudainement, la tête pendante, cherchant son souffle, puis la releva et hurla comme un damné "ROMAAAANE !!!" Avant de se taire et de demeurer dans une immobilité cataleptique. Impressionnés, les deux co-meurtriers se regardèrent. A voix basse, le garçon dit: "Je crois qu'il va falloir utiliser ma méthode... - Non ! Imagine, s'il garde des séquelles cérébrales... - Ouais...et là, il a quel genre de séquelles ?" La jeune fille se tut. Le garçon fit quelque pas et passa derrière le bar où l'attendaient toute une collection de fioles, Butagaz et autres ustensiles chimiques d'amateur, tous remplis de liquides aux couleurs étranges. Il en préleva un d'un vert brillant, en versa une goutte dans un verre rempli d'un liquide blanchâtre : il tourna immédiatement à un rouge profond. "Juste à point", murmura-t-il pour lui-même. Il introduisit l'extrémité d'une seringue stérile dans l'éprouvette , tira le piston d'un centimètre, puis reposa la fiole et se rapprocha de l'homme prostré. La jeune fille s'interposa sur son passage. "Djo..." - Pas de noms ! - Excuse moi...tu es sur que c'est la seule solution ? - Non. Je ne suis pas sur que çe soit la bonne, ni même la moins mauvaise. Tu as une meilleure idée ? - ... - C'est bien ce que je pensais." Il écarta la jeune fille et prit le bras du chanteur attaché, qui ne réagit pas. "Et puis, c'est une expérience à vivre, surtout pour un artiste tel que lui", ajouta-t-il. "Ca ne pourra qu'enrichir son univers..." Il injecta la solution. "...s'il survit", termina-t-il.
La brulure chaude du liquide qui se répands à travers mon bras Je tremble. Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Tout mon corps semble à la fois plus lourd et plus léger. Je commence à entendre des battements, lourds, réguliers. Comme des pas. Je comprends qu'il s'agit de mon propre coeur au moment où cette chaleur atteint mon cerveau. J'ouvre les yeux malgré moi. La petite pièce sordide à bien changé. Une musique envahit la pièce, je ne l'identifie pas. A la fois légère et répétitive, propice au rêve, à la transe. La transe...je vais me trasformer. Cette drogue...je sais que ce qe je ressens n'est pas réel. Je dois lutter ! Ma volonté est plus forte J'impose à la pièce de retrouver son aspect normal, abandonnant ces distorsions de la vue. Les murs deviennent rose...puis noirs...non, c'est moi qui vient de fermer les yeux...qu'est-ce que c'est ? J'entends sa voix derrière moi. Sa voix. Romane ! Je me retourne et elle est là. Intacte. Je cours pour la serre dans mes bras, mais je suis incapable de bouger, de l'appeller. Elle se détourne, s'en va. Elle porte au doigt les diamants que je lui ai offert. Elle sort, vers la liberté. A cet instant, je réussis à pousser un cri pour la retenir. Elle s'immobilise, sans se retourner. Les diamants à ses doigts grossisent, enflent, la voiture qui l'attends se transforme en un monstre de métal chromé et rutilant, elle porte sur le dos une hécatombe de visons, de loutres et de renards. Elle se retourne, mais ce n'est plus Romane, c'est un monstre, une horreur pâle aux longues canines, la bouche pleine de sang vert et violet. Dans ses yeux flotte la cupidité, la faim toujours plus intense de moi, de mon essence. Elle s'approche lentement de moi, un sourire obscène sur ses lèvres pâles. Que veut-elle ? "Rien, mon petit Renaud, rien", répond-elle. Sa voix est une monstrueuse caricature, trop douce, impossiblement sucrée. "Rien que ta vie...ton sang..." Elle m'aggrippe et se penche sur mon cou. La, elle s'arrête, et je sens que j'ai un choix. Je peux la repousser, dire adieu, reconnaître que cet amour était une erreur. Je viens de voir ce qui était la vraie Romane. Des scènes de la vie quotidienne défilent devant mes yeux. "Chéri, tu ne veux pas augmenter mon argent de poche ? Il y a un vison chez Grütle...une merveille !!" "Chéri, tu ne trouve pas ce diamant merveilleux ? J'en rêverais presque la nuit" "Mon amour, tu ne trouve pas que ta voiture est un peu vieille ? Les Erlenmeyer en changent tous les trois mois, eux. Et le mari est teeellement sexy..." Je me lève, je la repousse, contact répugnant de la chitine verdâtre contre ma peau. Elle est à mes pieds à présent, elle reprends son apparence de Romane. Belle, fragile, tellement désirable, à chérir et à protéger sans réserve. Quelle salope... je l'anéantis en pensée, et elle disparaît. Le tournoiement de ma tête semble s'apaise maintenant que je suis debout. Je me souviens soudain que mes yeux étaient fermés. Lorsque je les rouvre, je suis sur une estrade brillamment éclairée. Des centaines de gens devant moi, hurlent...nom de dieu, c'est énorme ici ! Et cette gratte dans mes mains...c'est du matos de qualité tout ça...Les vieilles sensations affluent en moi, rage, révolte, colère, et tellement d'amour...mais quelque chose sonne faux. Le moi-qui-chante...qu'est-ce que c'est que cette soupe ? "Trois années dans la jungle, Ligotée, baillonnée, Avec le vent qui cingle dans tes cheveux défaits..." ...de dieu, c'est digne d'Indochine cette bouse ! Je veux me lever, m'excuser et reprendre un spectacle normal, mais quelque chose m'en empêche. Je referme les yeux et je vois... un type en costume-cravate. Il est assis derrière un bureau, j'occupe l'autre bout. Il me tends quelque chose...un contrat ? "Tu sais, Renaud, je sens que tu vas te plaire chez nous. On peut pas être révolté toute sa vie, hein... toutes ces conneries de jeunesse, chanter contre la société, c'est bien gentil mais ça nourrit pas son homme. Content que tu sois là, on va s'faire plein de pognon..." Putain, c'est quoi ces conneries ? Exactement le genre de renard que j'avais juré de ne jamais approcher à moins de trois kilomètres...et ce connard de moi-qui-tient-le-stylo qui va pour signer ! Je reprends le contrôle. Je lâche le stylo, et j'ouvre la bouche pour en parler, mais c'est une chanson qui sort de ma bouche
"On les a récupérés. oui mais moi on m'aura pas, je tirerai le premier, et j'viserai au bon endroit." Le costume-cravate veut m'interrompre, je lui retourne une mandale et je continue "J'ai chanté 10 fois, 100 fois, j'ai hurlé pendant des mois, j'ai crié sur tous les toits, ce que je pensais de toi, société, société, tu m'auras pas." je m'arrête quand des gros bras entrent dans le bureau. Ils sont énormes, des bras larges comme ma tête, et...ils n'ont pas de visage ! Leur face est lisse comme ma main. Je me retourne et le costume-cravate s'est transformé, un mec gigantesque avec deux cornes, le feu au fond de ses yeux...il me tends un scalpel au lieu du stylo, les deux gros bras me chopent et l'un d'eux entaille mon bras pour en enduire une plume. Ils veulent me forcer à signer ! Mais... ils ne peuvent pas. Je les dégage d'un geste du bras. Le poulpe me menace, m'envoie des images de ruine, de déchéance, ma nouvelle maison saisie, mon 4x4 (qu'est-ce je fous avec un 4x4 ?) aussi... je les envoie valser d'un geste et je sors. Je réouvre les yeux et je suis en studio. Quelque chose en moi sens que ceci n'est pas encore arrivé... dans le monde réel. Je discute avec des types... nom de dieu, encore des cravates? Qu'est-ce qu'ils foutent là, où sont mes zicos ? "On est conseillers en communication, c'est nous qui écriront les paroles de ton prochain album" Je suis horrifié, je les regarde discuter entre eux et m'écrire des énormités en gros sur ma guitare... "Rita, donne-moi ton coeur,Rita, donne-moi ta main,Rita, donne-moi ta soeur,Rita, nous partons demain..." Non de dieu ce que c'est moche ! Ils se retournent et me fixent, ils parlent tous en même temps "Tu n'aime pas, Renaud ?" "Tu veux peut être un truc plus cool ?" "Ouais, moins overflowing pour le mercant prospect..." "En même temps si on tente un shock prospecting..." "T'en penses quoi ?" Il me parle ? "De la merde, j'en pense. Dégaez de mon studio et appelez mes zicos !" Ils éclatent de rire. "Tes zicos ? Mon pauvre vieux, t'es dépassé, c'est nous les créatif ici, toi t'es là pour chanter et jouer le rebele pour les target audience !"
_________________ La Halfeline
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Le sachet de thé c'est la santé!
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