Forum - Le Monde du Slash

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 Sujet du message: nouvelle slash
MessagePosté: 24 Juil 2005 06:50 
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J'ai écrit cette nouvelle il y a maintenant deux ans. J'y tiens beaucoup car c'etait la première fois que j'écrivais un truc qui ne soit pas une fic. J'ai vraiment besoin de votre avis car peu de personnes l'ont lu. (Mes parents s'imaginent que j'ai écrit un roman et ils attendent que je le leur montre! Ils peuvent toujours courir parce que je ne veux pas voir leur tête quand ils verront que c'est une histoire d'amour homosexuelle!)
S'il y a des bretonnes parmi vous, je m'excuse d'avance pour les erreurs qu'il pourrait y avoir car j'habitre trèèèèès loin de la Bretagne et je me suis renseignée dans des guides touristiques.


« Secourez-moi , Grand Dieu , à la Pointe du Raz, mon vaisseau est si petit et la mer est si grande ! »
Ce vieux dicton breton surgit dans l’esprit du jeune homme assis sur les rochers, le regard perdu vers l’horizon. Il s’appelait Romain Landris et il venait d’avoir dix-sept ans. Cela faisait une bonne heure qu’il était là à contempler le magnifique spectacle qu’il avait sous les yeux.
Fin de terre mythique, où le vent et la houle règnent en maîtres, la Pointe du Raz donnait l’impression d’un perpétuel combat entre l’air, la terre et l’eau. Les falaises rocailleuses tombaient en à-pic dans un océan déchaîné qui grondait comme le tonnerre. Le vent soufflait en lames glacées qui cinglaient les visages et sifflaient aux oreilles. Le froid, ce jour-là était vif car c’était le début de novembre et un pâle Soleil se couchait derrière un voile de nuages. C’était un temps à rester tranquillement chez soi au coin de la cheminée pourtant Romain était là.
Il adorait cet endroit depuis la première fois qu’il l’avait vu. Il y venait aussi souvent qu’il le pouvait mais pas en été pour éviter la nuée de touristes qui envahissait l’endroit. Il grimpait le plus loin possible sur les rochers jusqu’à un endroit où personne d’autre ne se risquerait à le suivre. Il voulait être seul pour laisser son esprit vagabonder dans cette immensité dont il ne se lasserait jamais. Non loin de la Pointe, il pouvait distinguer l’île de Sein et le Phare de la Vieille qui semblait sortir directement des flots car le bout de rocher sur lesquels il était situé avait presque disparu sous les vagues.
Emmitouflé dans un pull en laine blanche, Romain regardait le coucher du Soleil en songeant tristement qu’il allait devoir rentrer chez lui où il se sentait moins à sa place qu’ici, au bord de la falaise. Il était plutôt grand et mince, avec un visage aux traits fermes qui dénonçaient un caractère énergique et impétueux. Ses cheveux châtain clair retombaient en fines mèches sur ses yeux noirs en amandes. Lorsque la lumière brumeuse commença à décroître, il se leva et se dirigea vers l’endroit où il avait garé son scooter. Il savait qu’il lui faudrait inventer une excuse pour rentrer si tard mais il commençait à devenir très fort dans ce domaine.

Les parents de Romain possédaient un restaurant dont ils étaient extrêmement fiers. Ils comptaient d’ailleurs sur leur fils unique pour reprendre le flambeau. Mais tous ces beaux projets avaient été décidés sans son accord. Comme d’habitude, ses parents avaient tout prévu pour lui sans se soucier de ce qu’il pensait. Romain avait bien essayé d’en discuter mais il s’était heurté à un mur d’incompréhension. Toute sa vie, il avait entendu des phrases types comme : « Je suis ton père, tu fais ce que je te dis ! » ,
« Ta mère a toujours raison. », « Nous savons mieux que toi ce qu’il te faut. ». Tant qu’il était enfant, Romain s’était soumis à ce diktat mais depuis qu’il avait l’âge de comprendre qui étaient ses parents, ces phrases le mettaient dans une colère qu’il avait de plus en plus de mal à contenir. Ses parents n’étaient en réalité, que des bourgeois étroits d’esprit, sans aucune imagination, pleins de préjugés, et horriblement conventionnels. Le profit seul les intéressaient et Romain les soupçonnaient de ne voir en lui qu’un moyen d’assurer la continuité du nom des Landris. Depuis quelques temps, les seules conversations qu’il avait avec eux, tournaient autour de ses notes au lycée. Ses parents ne cessaient de lui rappeler qu’il devait être le meilleur afin de pouvoir intégrer une bonne école après le bac. Il brûlait d’envie de leur crier ce qu’il avait sur le cœur mais ses parents étaient capables de le mettre dehors et il devait bien admettre qu’il n’avait nulle part où aller.
Au bout d’une heure, il arriva à Quimper où il vivait dans une assez grande maison au toit d’ardoise, typiquement bretonne. Il faisait nuit lorsqu’il arriva. Il rangea son scooter dans le garage et entra dans le salon surchauffé où étaient ses parents. La pièce sentait le vieux bois et l’humidité car toutes les fenêtres étaient closes. Les fauteuils et le canapé étaient recouverts de tissus à fleurs. Un grand buffet de bois massif trônait contre le mur. Assis à une longue table du même bois, M. et Mme Landris faisaient les comptes du mois.
M. Landris, Bernard de son prénom, était un solide quadragénaire bedonnant, aux cheveux courts qui, de blond foncé avaient viré au gris cendré. Plus grand que son fils, il avait un visage bouffi par la bonne chère et dont l’air renfrogné rappelait celui d’un pitbull. Né dans une modeste famille, sa situation assez aisée à présent n’avait fait que développer son avarice naturelle. Il croyait aux bienfaits du travail qui apporte l’argent et qui « vous forge un homme » comme il disait. Romain, bien sûr, serait comme lui, le digne successeur de son père, une fois débarassé de ces idées bizarres et stupidement romantiques sans doute apportées par cette horrible période d’adolescence. M. Landris avait hâte qu’il en sorte, qu’il cesse de rêvasser à on-ne-sait quelle bêtise pour entrer dans la vie adulte et devenir un bon citoyen travailleur. Il détestait par-dessus tout les fainéants, les originaux, tous ceux en fait qui sortaient un peu de la norme de quelque manière que ce fût.
Mme Martine Landris, trente-neuf ans, n’avait rien à envier à son mari en terme d’avarice et d’esprit conformiste. Elle parlait fort et d’une voix haut perchée, sans doute à cause du temps qu’elle passait dans son restaurant bruyant. Aussi maigre que son mari était charnu, elle faisait plus que son âge. Sa seule beauté résidait dans ses yeux noirs qu’elle avait transmis à Romain. Elle aimait collectionner les sacs à main (Romain n’aurait pas su dire combien elle en avait) et discuter potins et chiffons avec quelques amies jacassantes qui venaient parfois prendre le thé à la maison.
Ils n’avaient même pas remarqué Romain ce qui ne le gêna guère. Il s’apprêtait à faire demi-tour pour monter dans sa chambre lorsque son père leva les yeux de son livre de comptes et le rappela :
- Romain !
- Quoi?
- Melissa est passée à la maison tout à l’heure, elle te cherchait.
- Ah oui ?
- Où était-tu pendant tout ce temps ?
- Chez un copain pour récupérer des CD ensuite je suis allé faire un tour en ville.
Romain ne mentait qu’à moitié car il était effectivement passé chez un camarade de classe avant d’aller dans son « repaire ». Ainsi son père pouvait toujours vérifier, il lui était impossible de savoir où son fils avait passé sa fin de journée. Mais il ne s’attarda pas sur le sujet :
- Melissa nous a dit qu’elle repasserait plus tard.
C’est ça, qu’elle repasse, je m’arrangerais pour ne pas la voir
Il en avait plus qu’assez de cette fille qui ne cessait de le poursuivre depuis quelques temps. Ils étaient dans le même lycée, lui en 1ère S et elle en 1ère ES ce qui faisait que Romain avait toutes les peines du monde à l’éviter pendant la journée. Elle ne lui avait jamais dit franchement qu’elle s’intéressait à lui mais il aurait fallu être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Il fallait en plus qu’elle vienne jusqu’à chez lui ! Le pire était que ses parents la trouvaient charmante. Sa mère lui dit :
-Tu sais mon chéri, nous serions ravis que vous soyez ensemble. Cette jeune fille est un excellent parti et vient d’une famille respectable et riche.
Romain préféra ne pas répondre. Il avait la nausée. Il tourna les talons et monta à l’étage pour s’enfermer dans sa chambre. Il s’allongea sur son lit les bras en croix, le regard fixé sur le plafond qui, ainsi que les murs, était couvert de posters et de photos de falaises battues par la houle, de bateaux, de baleines et de dauphins surfant sur les vagues. Romain était un amoureux de la nature et en particulier de l’océan. Passionné par la photographie, surtout avec la mer pour sujet, il avait l’habitude, pendant les vacances de sillonner la région sur son scooter à la recherche d’un beau cliché à prendre. La Pointe du Raz lui plaisait également pour cette raison ; il aimait beaucoup les effets que la lumière, toujours changeante, produisait sur le site, modifiant son aspect et son atmosphère. Il se disait qu’il aimerait bien devenir photographe et travailler dans la nature mais pour cela, il lui faudrait d’abord contrecarrer les projets que ses parents avaient pour lui. Ces derniers considéraient avec méfiance son intérêt pour cette « occupation futile et oisive ». De toute façon, pensait Romain, l’art n’avait pas le moindre effet sur eux. Autant montrer un Michel-Ange à un couple d’orangs-outans ! A présent, ils allaient même jusqu’à s’occuper de sa vie sentimentale. Ils avaient vraiment l’intention de lui gâcher la vie ! En plus, ils ne connaissaient pas la vraie nature de Melissa. Elle avait une réputation assez justifiée de fille facile et il n’était qu’une proie de plus sur son tableau de chasse. Mais elle pouvait toujours essayer, jamais Romain ne se laisserait avoir. Il n’était jamais tombé amoureux et ne s’en inquiétait pas. Il se disait qu’il avait toute la vie pour ça et que mieux valait être seul que mal accompagné même s’il se sentait parfois un peu de trop lorsque ses copains embrassaient des filles devant lui.

C'est marrant, en relisant je m'aperçois que les parent de Romain ressemblent aux Dursley! Pas fait exprès en plus! :D

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MessagePosté: 24 Juil 2005 09:58 
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Franchement, je trouve ça très bien. J'adore ta description des personnages. Romain est très attendrissant et sympathique. Ses parents, comme tu le dis, ressemblent effectivement aux Dursley dans le genre antipatiques à souhait. J'espère que tu vas continuer cette nouvelle.

Pour ce qui est du roman, je suis en train d'en écrire un, dont mon héros est gay lui aussi... je sais que je le ferai lire à mes parents, mais seulement si j'arrive à le finir (un jour, peut-être...)

:bravo:

Cybelia.


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MessagePosté: 29 Juil 2005 17:59 
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Merci Cyb et bonne chance pour ton roman!

Le lendemain, Romain partit se promener en ville pendant que ses parents étaient au travail. C’était le dernier jour des vacances de la Toussaint. Le nez en l’air et son casque de walkman sur les oreilles, il marchait le long de la petite rivière qui traversait la ville sans faire attention à ce qui se passait autour de lui. Aussi fit-il un bond de surprise lorsque quelqu’un vint brusquement tomber juste devant lui en le manquant de peu. C’était un garçon qui semblait avoir son âge :
- Eh ! Ca va ? demanda Romain.
- Oui ça va. Désolé de t’avoir fait peur, répondit le garçon en se relevant.
- Mais attends, d’où est-ce que tu es tombé ?
- De là-haut, dit le jeune homme en montrant du doigt une branche d’arbre à trois mètres au-dessus de leurs têtes, je voulais récupérer mon ballon qui était resté coincé. Je suis vraiment idiot, j’aurais dû prévoir que j’étais trop lourd.
Son ballon était tombé en même temps que lui et l’inconnu le faisait machinalement rouler entre ses doigts. Il était légèrement plus petit que Romain avec des cheveux noirs qui retombaient en boucles sur ses épaules. Mais ce que l’on remarquait le plus chez lui, c’étaient ses yeux d’un bleu étonnant qui brillaient au milieu d’un visage qui respirait la joie de vivre et qui n’avait pas encore complètement perdu les traits de l’enfance. Il avait l’air extrêmement sympathique.
- Bon il faut que j’y aille, reprit-il de sa voix claire, Salut !
Avec un petit sourire, il salua Romain et disparut derrière un bosquet. Romain le regarda partir avec l’étrange impression qu’ils allaient bientôt se revoir. Il flâna pendant quelques heures puis il rentra chez lui n’ayant pas trouvé grand-chose à faire.

Dans la soirée, Romain tomba sur une émission sur la nature dans laquelle un chercheur annonçait gravement qu’il était presque trop tard pour sauver la planète. Romain s’assis en tailleur sur le tapis ne face de l’écran et suivit attentivement le discours du chercheur. Ce n’était pas la première qu’il entendait ce genre d’avertissement et chaque fois, il sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. Les prévisions du scientifique étaient particulièrement alarmantes :
- La situation est pire qu’on ne le pense. Nous pouvons encore limiter les dégâts à condition d’agir immédiatement et à grande échelle, ce qui, hélas, n’est pas prêt de se faire. Sinon dans une trentaine d’années, l’effet de serre grandissant provoquera une hausse significative de la température et augmentera les risques de cancers dus au Soleil. A cause de la hausse du niveau de la mer, les îles les plus plates disparaîtront. La fin du siècle verra des catastrophes sans précédent….
- On s’en fout, on sera plus là ! lança la voix du père de Romain.
Oh ! Comme c’est intelligent comme remarque !
Le jeune homme poussa un soupir exaspéré et reporta son attention sur l’émission. Son père vint s’affaler sur le canapé et s’empara de la télécommande. Romain se retrouva soudain devant un match de foot :
-Hé ! Mais te gêne pas surtout ! s’écria-t-il en se retournant.
- Tu n’as pas de travail à faire toi ? répliqua son père.
- Non et moi ça m’intéressait ce qu’il racontait.
- Oui mais moi je m’en fiche et j’ai un match à voir alors pousse-toi, tu me caches l’écran.
Romain le fusilla du regard mais se força à garder pour lui l’insulte qui lui montait aux lèvres. Il se leva et alla s’enfermer dans sa chambre.
Pauvre con.
Son père toujours aussi bassement matérialiste, incapable de penser à quelque chose de plus haut qu’à son fric, son petit confort et ses matchs de foot. Romain le détestait car il représentait tout ce qu’il ne pouvait pas supporter. Il passa sa dernière soirée de vacances à rêver qu’un jour il partirait de cette maison et serait débarrassé de ses parents.
C’est sans grand enthousiasme qu’il se rendit le lendemain à pied à son lycée. Il était dans un établissement privé, ses parents voulant le pousser à travailler. Mais Romain faisait juste le minimum pour avoir la paix.
Son lycée était un vieux bâtiment du siècle dernier qui comptait environ sept cent élèves. Romain entra dans la cour bruyante et sans crier gare, deux mains fraîches se plaquèrent sur ses yeux :
- Devine qui c’est ? dit une voix enjouée.
- Alors là c’est vachement dur Aurélie !
La jeune fille retira ses mains et vint se placer devant Romain avec un grand sourire. Elle était petite et menue mais très jolie avec des cheveux bruns ramassés en une longue tresse et des yeux noisette.
- Alors comment vas-tu ? Tu as passé de bonnes vacances ?
- Pas plus que ça. C’était même assez ennuyeux. Et toi c’était comment l’Italie ?
- Fantastique ! J’ai été à Rome et à Florence ! Si tu avais vu la beauté de certains endroits ! Par contre, les Italiens n’ont pas usurpé leur réputation de dragueurs ! Les petites Françaises leur plaisent bien on dirait.
- Ah ? Et tu as dû te faire un plaisir de leur montrer qu’elles ont aussi un sacré caractère ?
- Exactement ! Surtout quand elles sont petites ! Ca compense…
Romain sourit. Aurélie était un petit bout de femme, un peu garçon manqué et qui ne se laissait jamais démonter. Elle était dans la même classe que lui. Une autre voix appela Romain. Elle appartenait à un grand escogriffe aux cheveux blonds coiffés en pics et aux yeux verts. Il s’appelait Manuel et il était aussi dans la même classe que Romain. Ils se connaissaient depuis la sixième. Ils faisaient tout les deux partie du « club de la rangée du fond » qui avait pour spécialité de mettre le plus d’ambiance possible pendant les cours. Manuel, en particulier, était de nature agitée mais l’âge aidant, il s’était un peu calmé et se défoulait maintenant dans le club de basket du lycée où il excellait. Mais Romain avait toujours en mémoire les fous rires mémorables que leur avaient occasionnées leurs pitreries. Manuel vint les rejoindre :
- Salut vous deux ! Vous êtes au courant ?
- Au courant de quoi ?demanda Aurélie.
- Il paraît qu’il va y avoir un nouveau dans notre classe et qu’il arrive aujourd’hui.
- Ah bon ?! Qui te l’a dit ?
- Stéphanie
Stéphanie était leur déléguée de classe et la petite amie de Manuel.
- Ca doit être vrai alors, dit Romain.
- Oui, dit Aurélie, j’espère qu’il sera sympa le nouveau.
La cloche sonna et les trois camarades se dirigèrent vers leur salle de maths. M. Billancourt, leur professeur principal, était un homme de soixante ans, un peu mou, un peu fatigué par ses quarante ans d’enseignement à parler fonctions, statistiques et graphiques à une bande de lycéens tantôt amorphes tantôt excités. Lorsque les élèves furent assis, il leur annonça de sa voix monocorde :
- Un nouvel élève est arrivé dans notre lycée. Il s’appelle Gabriel Rénort et il vient de Lille. Je compte sur vous pour l’intégrer rapidement à la classe et l’aider à rattraper les cours. Tenez, le voilà qui arrive.
On vit alors entrer un garçon d’environ dix- sept ans, à l’air sympathique :
- Bonjour tout le monde ! dit-il.
- Bonjour ! répondit la classe.
Lorsqu’il vit le nouvel arrivant, Romain écarquilla les yeux, surpris. Manuel, assis à côté de lui, le remarqua :
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- J’ai déjà vu ce type !
C’était le garçon qui etait tombé de l’arbre l’autre jour !
De son côté, ce dernier avait déjà reconnu Romain et lui sourit. Comme il y avait justement une place libre à côté de lui, il vint s’y installer.
-Salut ! dit Romain.
- Salut ! C’est amusant de se retrouver comme ça !
- Vous vous connaissez ? demanda Manuel.
Romain lui raconta ce qui s’était passé la veille.
- Ca pour une coincidence !
- C’est vrai, mais on n’a pas pu faire connaissance la dernière fois. Je m’appelle Romain.
- Et moi c’est Manuel. Mais tu peux m’appeler Manu, dit le jeune homme en se penchant pour serrer la main du nouveau venu.
- Ravi de vous rencontrer.
- Silence ! interrompit le professeur en mettant ses lunettes. Je commence le cours. Ouvrez vos livres à la page 57.
- Hé ! chuchota Gabriel, on ne m’a pas encore donné mes livres. Je les aurais cet après-midi.
-C’est pas grave, regarde sur le mien, dit Romain en mettant son livre au milieu de la table.
-D’accord merci.
Comme Gabriel et Romain et Manuel étaient à l’avant-dernier rang, ils pouvaient discuter à voix basse sans se faire entendre.
- Qu’est- ce que tu as pris comme option ? demanda Romain.
- Musique parce que j’adore ça répondit Gabriel .Je prends des cours de guitare depuis 5 ans alors j’ai été content de voir qu’il y avait cette option ici. Tu crois que je pourrais présenter un morceau de guitare au bac ?
- Oui je crois qu’on peut choisir son instrument. Et on vous donnera aussi des cours de chants.
- Tu n’as pas pris musique toi ?
- Oh non ! s’exclama Romain en souriant. Je chante comme une casserole. Ce ne serait pas humain d’infliger ça à un pauvre prof sans défense.
Les garçons continuèrent à discuter ainsi toute la journée en se faisant parfois prendre par leurs professeurs et sympathisèrent très vite. Aurélie fit également la connaissance de Gabriel et le décréta tout de suite « hyper sympa ».

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MessagePosté: 29 Juil 2005 18:37 
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J'adore vraiment ta façon de décrire tes personnages et l'histoire est très fluide...

:suite:

Citation:
bonne chance pour ton roman!

Vu le rythme sur lequel j'y bosse, je ne l'aurais pas fini avant quelques années, je pense... mais bon, j'ai déjà tout le plan en tête, c'est déjà ça !

Cybelia.


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MessagePosté: 15 Aoû 2005 15:05 
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moi les parents me font un peu penser aceux de matilda....mais c'est chouette

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MessagePosté: 15 Aoû 2005 18:48 
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Citation:
moi les parents me font un peu penser aceux de matilda.

C qui mathilda? :shock:
Sinon merci les filles et voici la suite!

Gabriel vivait seul avec son père depuis l’accident de voiture qui avait coûté la vie à sa mère quand il avait six mois. M Rénort ayant été muté par son entreprise, ils étaient venus s’installer à Quimper. Ce dernier avait réussi à surmonter le chagrin de la mort de sa femme pour pouvoir élever son fils le mieux possible aidé par les grands-parents de Gabriel qui habitaient également à Lille. Entouré de l’affection des siens, Gabriel avait vécu une enfance heureuse qui avait développé chez lui une innocence et une incroyable confiance en la vie qui le faisait parfois ressembler à un enfant.
Naturellement, au bout de quelques jours, Gabriel faisait l’unanimité auprès des filles de sa classe. Ses yeux bleu clair, son sourire et sa gentillesse les faisait toutes craquer. Il s’intégrait plutôt bien à la classe surtout depuis qu’un jour où il avait apporté sa guitare pour le cours de musique. Ses camarades lui avaient demandé de jouer quelque chose. Surmontant sa timidité, le jeune homme s’était exécuté en jouant l’air d’une chanson à la mode qui avait été reprise par toute la classe.
Parmi tous ses camarades, c’est avec Romain que Gabriel semblait avoir le plus d’affinités. Une complicité tacite s’était installée entre eux depuis le premier jour. C’est vers Romain que Gabriel se tournait pour discuter et c’est lui qu’il cherchait le matin quand il arrivait au lycée. Manuel et Aurélie se trouvaient souvent avec eux mais il devint évident que Romain et Gabriel avaient plus à partager qu’une simple camaraderie. Romain le sentait lui aussi et la perspective d’avoir trouvé un véritable ami le rendait extrêmement heureux.

Plusieurs semaines passèrent ainsi tranquillement et Noël approcha. Gabriel aimait beaucoup cette période pendant laquelle les rues et les vitrines se couvraient de décorations et de lumière et où les gens paraissait plus heureux que d’habitude. Sur le trottoir, de faux pères Noel chantaient des cantiques et embrassaient les petits enfants. Romain et surtout Gabriel se sentaient presque retomber en enfance devant les amas de jouets disposés dans les vitrines. Cette ambiance festive leur faisait retrouver un peu de cette excitation qui était la leur quand ils étaient enfants et qu’ils s’émerveillaient devant un faux traineau de père Noel tiré par des rennes automates
Le dernier jour d’école avant les vacances un grand buffet fut organisé dans la cantine du lycée. La salle d’habitude assez terne, avait été décorée pour l’occasion de dizaines de guirlandes rouges et dorées et un grand sapin de Noël trônait près de l’entrée. Des lampions multicolores, suspendus au plafond, renvoyaient une lumière chaude et joyeuse qui donnait envie de faire la fête. En voyant sur le buffet, un plat de fruits de mer, Romain ne put résister à la tentation de faire une farce à Gabriel :
- Gabriel regarde ça !
Il lui tendit une chose étrange qui ressemblait à une grosse griffe très dure et qui sentait l’eau salée.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda Gabriel en prenant ce drôle de coquillage.
- Ca s’appelle un pousse-pieds. On les ramassent sur les rochers un peu comme les moules.
- Ca se mange ? dit Gabriel d’un air perplexe.
- Bien sûr. Prends-le de chaque côté et casse-le en deux.
Gabriel s’exécuta mais lorsqu’il cassa le pousse-pied, un liquide visqueux et orangé jaillit et se répandit sur lui :
- Oh non ! s’écria-t-il en contemplant son pull vert foncé constellé de taches oranges.
Romain éclata de rire.
- Allez, mange-le ! Tu vas voir, ce n’est pas si mauvais que ça en a l’air.
Gabriel n’était pas convaincu du tout .
- T’en es sûr ?
A la place de la coquille, on pouvait voir une espèce de long muscle rose-orangé qu’il examinait d’un air dégoûté.
- Prends-le entre des dents et tire dessus, continua Romain.
- Appelle le Samu si ça va mal…
Gabriel se jeta à l’eau et arracha le morceau de chair qui ressemblait à du caoutchouc. Romain attendit sa réaction en retenant son rire.
- Alors ?
- C’est heu…bizarre….dit Gabriel qui ne put s’empêcher de faire la grimace.
Manuel arriva à ce moment-là :
- Salut les gars ! Gabriel qu’est-ce-qui t’es arrivé ? demanda-t-il en voyant son pull.
- Oh ce n’est rien, répondit Romain, je lui ai fait manger un pousse-pied.
- Ah je vois… c’est vrai qu’il faut avoir le coup de main. Et le pousse-pied surprend souvent ceux qui n’ont pas l’habitude. Bon, je suis sur la table là-bas avec Aurélie, vous venez avec nous ?
- D’accord, dit Romain, on te suit.
Ils allèrent s’asseoir et passèrent une agréable soirée à discuter tous les quatre.

C'est un peu court je sais mais le prochain épisode je préfère le mettre à part.
Le coup des pousses-pieds, je l'ai écris après un passage en Bretagne. La découverte de ce truc-là m'a marquée pour longtemps! :D

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MessagePosté: 15 Aoû 2005 21:32 
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mathilda c'est une fille surdoue ( de roal dalh) et c'est parents sont les pires des imbecile...le pere est un revendeur d'occas qu'il trafique ca mere une joueus et tous les deux des accro ala tele

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MessagePosté: 19 Aoû 2005 14:26 
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Ce chapitre-là est né d'une espèce de "coup de blues écolo". J'en fait peut-être un peu trop mais sur le moment, j'avais vraiment la rage. Et aujourd'hui encore quand je vois des émissions écologistes qui prédisent la fin du monde et certains dirigeants politiques qui préfèrent gagner du fric plutôt que de sauver la planète, j'ai des envies de meutre! Mais je m'emporte encore, désolée! :?

Peu après, Romain apprit au journal télévisé qu’un pétrolier venait de faire naufrage non loin de la côte. De grosses nappes de pétroles avaient déjà souillé certaines plages et le reportage montrait des bénévoles en ciré jaune en train de nettoyer avec des moyens rudimentaires. Immédiatement, Romain téléphona à ses amis et le lendemain, ils se retrouvèrent dans un bus en direction de l’une des plages polluées. Ils portaient tous des bottes en caoutchouc et de vieux vêtements. Ils avaient pris ce qu’ils pouvaient de seaux et de pelles.
Lorsqu’ils arrivèrent, le paysage était plus que désolant. La mer était noire, le sable était collé par le fioul et empestait. Une dizaine de personnes en imperméables s’agitaient en portant des seaux, des pelles ou des sacs en plastique. Romain sentit la colère monter en lui :
- C’est pas possible ! Comment une chose pareille peut-elle arriver ? Regardez-ça ! Il va falloir des mois pour nettoyer tout ça !
Une femme à la mine sombre passa devant eux en portant dans ses mains un oiseau englué dans le pétrole.
- Bon sang ! Si je tenais ceux qui ont fait ça… dit Romain entre ses dents.
- Calme-toi mon vieux ! Tu auras d’autres occasions de te plaindre crois-moi.
Surpris, Romain chercha des yeux celui qui venait de parler. C’était un garçon d’environ vingt ans, assis sur le sable non loin d’eux. Il était vêtu de noir avec un chandail élimé et un jean noir effiloché. Il avait des cheveux bruns en bataille et ses yeux marron restaient fixés sur l’horizon pollué tandis qu’il fumait une cigarette. Les quatre amis se rapprochèrent de lui et Aurélie lui demanda :
- Que veux-tu dire par là ? Aurais-t-on annoncé une autre catastrophe ?
- Non, répondit l’inconnu en exhalant une légère fumée blanche. Ce que je veux dire, c’est qu’à l’allure où on va, on va bientôt avoir de sérieux problèmes. La planète est en train de mourir et tout le monde s’en fout.
Il parlait sur un ton monocorde, désabusé. Son regard se détacha de l’horizon et se promena sur la plage parcourue de silhouettes en imperméables.
- Regardez ça ! Ca me donne envie de vomir…Les gens qui ont fait ça mériteraient de crever.
- Au lieu de ruminer, Raphaël, tu devrais agir et donner un coup de main à tout ces gens.
Un vieil homme était apparu et avait dit ces mots sur un ton de paternel reproche. Il sourit aux jeunes gens :
- Bonjour mes enfants ! Je suis heureux de voir des jeunes ici.
Il avait la soixantaine et des cheveux d’un blanc de neige. Son visage était creusé de rides d’expression comme quelqu’un qui a vécu beaucoup de choses. Malgré cela, il paraissait jeune et alerte. Ses yeux bleus pétillaient de douceur et de sagesse. Sa voix profonde et aimable était agréable à entendre. Aurélie répondit :
- Quand nous avons vu les images à la télé, nous avons tout de suite voulu venir. C’est tellement affreux ce qui s’est passé !
- Oui en effet. C’est la plus grande marée noire de ces trente dernières années. J’ignore combien de temps il nous faudra pour tout nettoyer d’autant plus qu’il reste du pétrole dans le bateau et qu’il s’en échappe encore. Raphaël vous l’a exprimé avec ses mots mais il est vrai que les responsables sont des criminels.
- Mais justement, intervint Romain, qui sont les responsables ?
- Des salauds ! grommela Raphaël.
- Des inconscients et des négligents, corrigea le vieil homme. Ce bateau n’était plus aux normes depuis des années. Il n’aurait jamais dû se trouver encore sur l’eau. Mais pour une question d’argent et de commodité, la compagnie à laquelle il appartenait l’a laissé naviguer.
- L’argent ! Toujours l’argent ! s’écria Romain avec une grimace de dégoût.
- C’est ce qui fait marcher le monde, mon garçon. Pour moi, il est la cause de tous les problèmes.
Devant l’air attentif de ses interlocuteurs, le vieil homme soupira et poursuivit :
- Je suis le président d’une association écologiste et je sais de quoi je parle. Vous êtes sûrement au courant pour l’effet de serre, le manque d’eau potable, la pollution de l’air et j’en passe. Les hommes ont les moyens d’arranger cela. Il faudrait obliger les usines à moins polluer et les agriculteurs devraient cesser d’utiliser des pesticides et des engrais qui polluent les nappes phréatiques. On pourrait créer des voitures électriques pour réduire les émissions de dioxyde de carbone. Nous pourrions faire tout cela avec un tant soit peu de bonne volonté. Mais rien n’est fait. Pourquoi ? Parce que ça coûterait trop cher.
Ils avaient tous l’air révolté mais ce fut Romain qui bondit :
- Les hommes sont tous des pourris !!
- Je suis bien d’accord avec toi, répliqua Raphaël en le regardant.
Le vieil homme eut un faible sourire :
- L’humanité n’est pas conscience de la chance qu’elle a de vivre sur une aussi belle planète. La plus belle de l’Univers peut-être. Nous sommes censés être les créatures les plus évoluées de cette nature merveilleuse pourtant notre intelligence ne nous sert qu’à la détruire.
Il s’interrompit. Tous faisaient silence autour de lui. Puis il acheva d’un ton las :
- Je suis vieux. Je ne verrais pas les catastrophes que l’on prédit pour ce siècle. Mais vous, mes enfants, dans quel monde allez-vous vivre ? J’espère de tout mon cœur que quelque chose interviendra avant qu’il ne soit trop tard.
- Vous parlez de Dieu ? demanda Gabriel.
Le vieil homme eut l’air surpris et secoua la tête :
- Oh non ! Je me suis mal exprimé. Je ne crois plus en Dieu. J’ai perdu la foi comme on dit. Ce miracle que j’espère, c’est la prise de conscience de l’homme que son avenir est lié à celui de sa planète. L’homme est son seul sauveur comme il est son propre destructeur. Il est plus que temps qu’il s’en rende compte.
Un silence lourd s’installa sur le petit groupe. Au bout de quelques minutes, Manuel dit d’une petite voix :
- Heu…les amis ? Je sais que ça ne changera pas le monde mais nous pouvons quand même faire un geste. Si nous retournions nettoyer la plage ?
Le vieil homme lui sourit :
- Bonne idée ! Allez-y. Nous aussi on va s’y mettre, n’est-ce pas Raphaël ?
- Oui professeur, répondit ce dernier en se levant.
- Nous avons apporté un peu de matériel, expliqua le vieil homme aux quatre amis.
- Dois-je aller le chercher dans la camionnette ? demanda Raphaël.
- Oui, je viens avec toi. Je vous souhaite un bon courage les enfants. Merci d’avoir écouté mon radotage.
Les jeunes répondirent que ce n’était rien et qu’il avait bien raison. Le vieil homme les salua et remonta la plage en direction de la route. Raphaël le suivit après leur avoir adressé un signe de la main. Romain, Gabriel, Aurélie et Manuel se mirent bravement au travail jusqu’à la fin de la journée puis ils finirent par rentrer chez eux fatigués mais avec le sentiment d’avoir fait quelque chose de bien même si la marée noire ne devait pas être endiguée avant plusieurs semaines.

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MessagePosté: 19 Aoû 2005 16:45 
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Toujours aussi bien et toujours très réaliste !! :bravo:

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MessagePosté: 20 Aoû 2005 15:59 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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oui, j'attends la suite.... :D

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MessagePosté: 27 Aoû 2005 15:23 
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:reviews: J'en profite pour poser une question totalement hors-sujet:
Comment faire pour mettre une image sous mes messages comme beaucoup le font ici?
A part ça, voici la suite!

Romain et Gabriel étaient à présents inséparables comme s’ils s’étaient toujours connus. Avant, même s’il avait des copains, Romain aimait se retrouver seul de temps à autre. Mais c’était différent avec Gabriel. Il pouvait rester avec lui pendant des heures sans que cela ne finisse par l’agacer. Ils ne se ressemblaient pas mais ils se complétaient très bien. Contrairement à Romain, Gabriel était très sociable et communicatif. Le calme et l’optimisme de l’un venaient tempérer le fort caractère de l’autre. De son côté, Gabriel était un peu naïf et tête en l’air et Romain devait quelques fois le ramener sur Terre. Gabriel était souvent perdu dans ses pensées ce qui lui faisait faire quelques bêtises. Un jour, au retour des vacances, il déambulait dans les couloirs avec Romain en direction de leur salle de cours. Il repassait dans sa tête une chanson qu’il aimait et il entra tout naturellement dans une salle de cours sans s’apercevoir que la sienne se trouvait juste après. Il prit conscience de sa gaffe lorsqu’il se retrouva en face de gens qu’il ne connaissait pas et qui le regardaient avec des yeux ronds. Très gêné, il fit volte-face et trouva Romain qui l’attendait devant leur salle en riant de bon coeur.
Ils étaient devenu le duo phare de leur classe. Toujours assis l’un à côté de l’autre, ils se faisaient remarquer par leur petit chahut à tel point que même les professeurs en souriaient avant de les rappeler à l’ordre. Au bout de quelques mois, Gabriel avait fait craquer la moitié des filles du lycée. De la seconde à la terminale, des groupes de copines le regardaient passer en gloussant et en murmurant entre elles. Ce qui d’ailleurs, ne plaisaient pas beaucoup à certains autres garçons qui étaient un peu jaloux du succès de Gabriel. Pourtant, le jeune homme ne cherchait absolument pas à profiter de sa popularité. Il en était même un peu embarrassé car il n’avait rien fait pour la mériter et il était loin de se considérer comme un tombeur.

Gabriel eut pourtant fort à faire le jour de la St-Valentin. Il était à peine arrivé au lycée qu’une fille vint le voir bientôt suivie tour à tour par une dizaine d’autres. A la fin de la matinée, il s’était retrouvé les bras chargés de petits cadeaux et de fleurs sous les yeux mi- moqueurs mi- envieux des autres élèves. Mais il n’était pas au bout de ses surprises.
La coutume du lycée pour la St Valentin était d’organiser un concours de déclarations d’amour sous le préau pendant la pause déjeuner. Il suffisait de prendre le micro et de déclarer sa flamme à qui on voulait. Gabriel et Romain prirent des sandwichs et s’installèrent sur un banc avec la ferme intention de bien s’amuser à se moquer de ceux qui y participeraient. Seulement, après trois personnes, ce fut le tour de Jessica Guennec. 1m80, 90 kilos, un tour de bras supérieur à la moitié des garçons du lycée, élève assidue au club de boxe, un caractère à peu près aussi aimable que celui d’un rottweiller qui n’a pas mangé depuis trois jours, elle inspirait la crainte et un respect prudent. Aussi étonna-t-elle tout le monde lorsqu’elle annonça d’une voix de fillette embarrassée qui contrastait avec son physique de catcheuse :
- Je vais vous parler d’un garçon qui m’a fait craquer depuis qu’il est arrivé. Je le trouve trop beau et super sexy.
Des « Hou ! Hou ! » amusés s’élevèrent du public. Jessica n’avait pas la fibre poétique. Aussi acheva-t-elle sans trop de lyrisme :
- C’est Gabriel Rénort. Gabriel, si tu m’entends, il faut que tu saches que je suis dingue de toi.
Romain et Gabriel étaient cachés derrière ceux qui s’étaient mis debout. A l’annonce de son nom, le teint de Gabriel vira, en une seconde, au rouge écrevisse. Sans un mot, il se leva et se faufila discrètement loin du préau sous les ricanements des élèves qui le voyaient passer. Romain le suivit jusqu’à un coin reculé de la cour. Il était mort de rire.
- J’y crois pas ! dit Gabriel en se callant contre un mur.
Romain riait tellement qu’il en avait les larmes aux yeux.
- Romain, arrête de rigoler, c’est pas drôle !
- Siiiihihihihi ! répondit Romain qui avait du mal à parler.
Gabriel le regarda l’air boudeur mais l’hilarité de son ami était communicative. Aussi finit-t-il par éclater de rire à son tour. Quand les deux amis se furent calmés, ils purent enfin discuter sérieusement :
- Comment je vais faire ? demanda Gabriel en se prenant la tête dans ses mains, je ne veux pas sortir avec elle ! Mais elle serait capable de me casser en deux si je refusais.
- Tu devrais peut-être te planquer pendant quelques temps, dit Romain avec un petit sourire, ou venir déguisé.
- Très drôle ! Non sérieusement, je ne sais pas quoi faire.
- Je te conseille de ne rien faire du tout pour l’instant. Après tout, cette fille a seulement dit qu’elle avait craqué sur toi. Mais elle ne t’a pas demandé directement de sortir avec elle. Alors si tu ne dis rien, je pense qu’elle comprendra d’elle-même qu’elle ne t’intéresse pas.
- J’espère que tu as raison, sinon je suis dans le pétrin.
Romain avait vu juste. Jessica ne revint jamais à la charge. Cependant, cet épisode resta longtemps dans les mémoires de ceux qui connaissaient Gabriel et qui le taquinèrent souvent sur ce sujet.

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MessagePosté: 27 Aoû 2005 22:25 
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voui! valire! valire! valire! valire!!!!!

la suiteuh sil teplaiteuh madame!

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MessagePosté: 10 Sep 2005 05:06 
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Voilà voilà! Les choses sérieuses commencent en plus! :D

Romain savait qu’il s’était énormément attaché à Gabriel mais, au bout de quelques temps il commença à s’inquiéter de certaines de ses réactions. Que dire de ce petit pincement au cœur qu’il ressentait en voyant Gabriel se faire aborder par les filles ? Leurs regards sur son ami, qui au début l’amusaient ,le gênaient à présent. Il lui arrivait souvent de contempler Gabriel, sans lui parler, se contentant de le regarder écrire ou marcher. Et si son ami croisait son regard, il baissait systématiquement les yeux. Il finit par se dire qu’il se montrait possessif car il avait peur que Gabriel n’ait plus de temps à lui consacrer s’il sortait avec une fille. C’était vraiment lamentable comme réaction !
Je suis vraiment le dernier des imbéciles ! pensa t-il.
Peu après la St Valentin, Romain invita Gabriel à une soirée pizzas. Il avait installé un matelas à côté de son lit et ils passèrent leur temps à regarder la télé dans sa chambre, une part de pizza à portée de main. Allongé à plat ventre sur son lit, Gabriel imitait toutes les publicités qu’il trouvait stupides et les deux amis riaient aux éclats. Vers une heure du matin, il devint difficile de trouver quelque chose de bien à regarder et Romain se mit à zapper. Sur le câble, il tapa une chaîne au hasard et se retrouva devant une scène « d’action » de film pornographique :
- Oups ! Ca t’intéresse toi ? demanda-t-il à Gabriel en riant.
- Non, non ! répondit ce dernier en secouant la tête. Tu peux éteindre ce truc !
Romain éteignit la télé. A cette heure-ci, il risquait de n’y avoir que ce genre de programme. Il se rendit compte que Gabriel avait appuyé sa tête dans sa main et qu’il avait l’air de souffrir. Inquiet, Romain se leva pour aller près de lui :
- Gabriel, ça ne va pas ?
- Si …si ça va.
Il était pâle et semblait très fatigué.
- J’ai juste un coup de barre, ça va passer.
- T’es sûr ?
- Oui, oui ne t’en fais pas.
- On ferait mieux de dormir, dit Romain, il est tard, c’est normal que tu sois fatigué.
- Oui…fit Gabriel en se couchant.
Romain éteignit la télé et la lumière puis se coucha à son tour.

Romain flottait doucement dans un vide d’une blancheur immaculée. Il se sentait incroyablement bien. Au fond de son esprit, une petite voix chuchotait :
Qu’est-ce qui se passe ? Je suis en train de rêver ?
- Romain….

Une voix claire résonna dans le vide comme un écho. Juste en face de lui, Romain vit la silhouette de Gabriel apparaître. Il était tout en blanc, son beau visage avait l’air d’irradier mais ses yeux exprimaient la tristesse et la détresse. Sans un mot, il s’avança vers Romain et l’embrassa légèrement sur le front en posant sa main contre sa joue. Ce contact, semblable à de l’eau fraîche, électrisa Romain. C’était une sensation qu’il n’avait jamais connue. A présent, Gabriel s’éloignait de lui avec un sourire triste et doux. Romain fit un geste pour le suivre mais il se retrouva paralysé. Avec une angoisse grandissante, il vit que Gabriel était enveloppé d’une ombre noire qui le recouvrait peu à peu. Il ne disait toujours rien mais la souffrance commençait à s’imprimer sur ses traits. Il s’éloignait encore et encore…Romain voulut crier, le ramener vers lui mais son corps ne lui répondait plus.
Doucement, une larme perla des yeux de Gabriel et roula sur sa joue. Il eut un dernier regard désespéré, l’ombre le recouvrit complètement et il disparut. Le sort qui retenait Romain prit fin .Il sentit quelque chose sur son visage. Il porta la main à sa joue et son cœur s’arrêta de battre : elle était pleine de sang.
Romain se réveilla en sursaut, le cœur battant .Il était profondément troublé. Il sentait encore le baiser de Gabriel sur son front. Il vérifia qu’il n’y avait pas de sang sur son visage pour bien s’assurer qu’il avait rêvé. Mais quel rêve étrange, si intense, si angoissant… Dans le silence feutré de la chambre, Romain perçut la respiration régulière de Gabriel qui indiquait que celui-ci dormait profondément. Avec précaution, Romain se pencha au-dessus de son lit pour le regarder.
Le jeune homme était sur le dos, la tête légèrement tournée vers la fenêtre. Une de ses mains était posée près de son visage que la Lune, qui était pleine cette nuit-là, éclairait de sa lueur argentée. Quelques mèches de ses cheveux d’ébène retombant sur son front, une expression de paix absolue dans les traits, Gabriel dégageait un charme presque irréel sublimé par la lumière. .
Romain fut complètement hypnotisé par cette vision magique. Le temps s’arrêta pour lui. Un sentiment inconnu le submergea avec la violence d’une vague. D’un geste dont il n’avait pas vraiment conscience, il effleura doucement de ses doigts la chevelure soyeuse de l’ange endormi. Soudain, il se rendit compte de ce qu’il était en train de faire et redescendit brutalement sur Terre. Il se détourna vivement et enfouit sa tête sous sa couverture.
Mais qu’est-ce qui m’arrive ?
Il ne comprenait plus rien, il n’avait jamais été comme cela. Une flamme venait soudain de s’allumer, là dans sa poitrine et sa chaleur se diffusait dans tout son corps. Il se sentait à la fois effrayé, euphorique, perdu et cette avalanche d’émotions contradictoires lui donnait le tournis. Il fallait qu’il dorme. Peut -être que cela irait mieux le lendemain, qu’il y verrait plus claire. Il ferma les yeux en essayant de retrouver son calme mais il lui fallut près de deux heures avant qu’il ne parvienne à se rendormir.

Lorsqu’il ouvrit les yeux le lendemain, il avait l’impression de n’avoir dormi que dix minutes tellement il se sentait fatigué. Pourtant, il faisait jour et la première chose qu’il vit fut le regard bleu de Gabriel, penché sur lui :
- Salut ! dit joyeusement ce dernier, tu sais quelle heure il est, espèce de flemmard ?
Il portait un simple jean noir avec un chandail rouge à col roulé et il avait l’air d’être debout depuis longtemps. Encore dans les vapes, les cheveux en bataille, Romain se redressa dans son lit et regarda sa montre : il était dix heures et demie.
- Allez lève- toi, dit Gabriel, on va manger. Le petit déjeuner et encore sur la table
- Tu m’as attendu ? Fallait pas.
- Mais si ! Allez debout !
Gabriel attrapa Romain par le bras et essaya de le tirer hors de son lit mais ce dernier faisait de la résistance.
- J’veux pas me lever !
- Si tu vas te lever, gros paresseux !
Un joyeux bras de fer s’engagea alors entre les deux amis. Au bout d’un moment, Romain tira d’un coup sec et Gabriel, déséquilibré, tomba sur lui. Romain sentit son cœur s’accélérer, le nez chatouillé par les cheveux de Gabriel qui riait comme un enfant. Lorsque ce dernier se releva, Romain tenta de dissimuler sa gêne :
- Bon d’accord je me lève, dit -il comme si de rien n’était.
- T’as pas le choix ! dit Gabriel en souriant.
Romain sortit de son lit et le suivit dans la salle à manger. Sur la table il y avait deux bols, du lait et des toasts mais la pièce était vide, les parents de Romain étant déjà partis travailler.
Romain ne mangea pratiquement rien car il avait l’esprit trop occupé par les pensées qui l’assaillaient depuis qu’il avait fait ce rêve si étrange. Assis en face de Gabriel, la tête dans sa main, il écoutait à peine ce que son ami lui racontait en se contentant de le fixer, les yeux dans le vague. Il était vraiment beau……
- Romain !
La voix de Gabriel finit par le sortir de ses pensées.
- Hein ? Qu’est- ce qu’il y a ?
- Tu étais dans la Lune on dirait ?
- Je n’ai pas assez dormi je crois, excuse–moi. Qu’est- ce que tu me disais ?
- Lundi, c’est mon anniversaire mais je vais le fêter le week-end prochain chez moi Ce sera quelque chose de très simple mais toute ma famille sera là et je voudrais que tu viennes aussi.
- Tu es sûr que je ne serais pas de trop ? Tu auras peut-être envie de rester un peu avec tes proches puisque tu ne les as pas vu depuis ton déménagement.
- C’est vrai que je suis vraiment heureux qu’ils viennent ! dit Gabriel en souriant. Surtout mes grands- parents, je les adore. Mais sans toi, ce ne sera pas pareil. Tu sais, tu es mon meilleur ami et il me manquera quelque chose si tu ne viens pas.
Cette dernière phrase toucha beaucoup Romain. Gabriel ne lui avait jamais dit avant qu’il était son meilleur ami et il venait de le faire si simplement, comme si c’était évident. Comment aurait-il pu refuser son invitation ?
- D’accord je viendrais, promis.
- Génial ! s’exclama Gabriel.
- La montre se mit alors à sonner :
- Ouh là ! Il faut que je te laisse ! Mon père voulait qu’on aille faire un tour du côté de Locronan aujourd’hui. Lui aussi visite la région quand son travail lui laisse un peu temps et il adore les vieilles pierres !
Les garçons se levèrent de table et Gabriel alla chercher son sac dans la chambre de Romain. Mais tandis qu’il l’accompagnait jusqu’au portail, Romain ne voulut pas le laisser partir sans lui dire ce qu’il ne lui avait pas dit franchement jusqu’à présent :
- Au fait Gabriel … toi aussi, tu es mon meilleur ami.
Il avait dit cela d’une voix pas très assurée comme s’il avait peur d’être ridicule. Mais Gabriel lui fit un sourire rayonnant qui fut pour lui la meilleur des réponses. Puis son ami passa le portail en lui faisant un signe de la main :
- On se voit demain au lycée. A demain !
- Oui, à demain !
Romain le regarda s’éloigner puis rentra chez lui avec la sensation qu’il avait vraiment besoin de faire le point. Une idée qu’il s’était efforcé de repousser, parce qu’elle lui faisait peur, commençait à s’imposer de plus en plus dans son esprit. Et s’il était en train de tomber amoureux ? Il fallait regarder les choses en face : il ne voyait plus Gabriel de la même façon depuis déjà quelques temps et ce qui s’était passé cette nuit confirmait bien cette idée. Ce qu’il avait ressenti lorsque ce dernier était tombé sur lui ou encore lorsqu’il avait posé la main sur son épaule, n’était pas d’ordre amical. Quant à sa « déclaration » de tout à l’heure, pourquoi avait-il eu la sensation de ne pas dire exactement ce qu’il ressentait ? Il avait dû repousser la tentation de le serrer contre lui et lui montrer qu’il était bien plus qu’un ami à ses yeux. Non seulement il était en train de tomber amoureux, ce qui était déjà beaucoup, mais en plus c’était d’un garçon et qui se trouvait être son meilleur ami !
Et merde ! fit Romain en se laissant tomber sur le canapé du salon.
Non ! Ce n’était pas possible ! Il ne pouvait pas être homosexuel ! Pourtant cela expliquait pourquoi à dix-sept ans, il n’avait jamais été attiré par une fille. Mais c’était trop difficile à accepter. Comment allait-il faire ? Personnellement, il n’avait rien contre les homosexuels. L’homo phobie comptait parmi les formes d’intolérances qu’il détestait. Mais se découvrir soi-même gay était quand même une autre histoire ! Il essaya d’imaginer la tête de ses parents s’ils l’apprenaient et il ne su pas s’il devait en rire ou en pleurer. Il se sentait complètement perdu. Il essaya de se raccrocher à l’idée qu’il n’était pas amoureux, que cette attirance pour Gabriel lui passerait. Il allait tenter de la chasser de son esprit.

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MessagePosté: 10 Sep 2005 09:59 
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Pauvre Romain... il a l'air si fragile et tout perdu... J'espère que ça va bien se passer pour lui...

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