Texte daté d'Avril 2013, que je me suis finalement décidé à poster. J'espère que vous apprécierez !
Une journée.
Une journée. C'est le temps qu'il t'a fallu pour oser me confesser ce qui te torturait tout ce temps. Nous nous baladions alors dans le parc comme nous en avions l'habitude depuis des années, et je sentais que tout ton être souffrait d'un important combat intérieur dont tu ne voulais me souffler mot. Alors j'ai feint l'indifférence, ignorant ton malheur qui me peinait autant que tu en souffrais.
Puis tu t'es soudainement arrêté et tu m'as scruté, enfin prêt à m'ouvrir ton cœur alourdi par la douleur. Ton regard était tantôt fuyant, tantôt planté dans le mien alors que tu cherchais la moindre trace d'émotion par-delà mon inexpressivité. Mais comme toujours tu n'y vis rien.
Alors tu t'es lancé, et tu me l'as dit.
"Je t'aime."
Et j'ai pris peur et je me suis enfui.
Une journée. C'est le temps qu'il m'a fallu pour mettre à jour mes sentiments et trouver que te dire, incapable que j'étais de répondre à tes attentes. Et pourtant, je t'en prie crois-moi lorsque je te dis que ces simples mots ne m'ont jamais paru si beaux et n'ont jamais fait bondir mon cœur de la sorte. Mais ma réponse était déjà gravée au fer lorsque tu les a prononcés.
Alors, fébrile, je suis allé chez toi et mon âme toute entière a cru mourir en voyant tes yeux rougis par ma faute. Un instant j'ai cru défaillir, et j'ai craint que mes bras n'aillent te protéger et que mes lèvres ne soufflent cette phrase interdite.
Crois-moi je t'en prie lorsque je te dis que je t'aime, et que si j'avais été seul à sortir souffrant de cette relation je t'aurais aimé plus que quiconque. Mais tu aurais souffert plus que moi de mes tromperies et de mes silences. Tu aurais été la victime de mes fourbes manipulations et je ne pouvais te condamner à ça.
Alors je me suis lancé, et je te l'ai dit.
"Tu n'es qu'un ami."
Et tu as pris peur et tu t'es enfui.
Un journée. C'est le temps qu'il nous a fallu pour oser prononcer le moindre mot, chacun caché dans la pénombre de nos maisons silencieuses. Mais tu étais le soleil alors que j'étais la lune, j'étais fort alors que tu étais faible.
Crois-moi lorsque je hurle ma peine au jour. Crois-moi lorsque je pleure mes excuses.
Tu t'es laissé porter par le torrent de tes larmes alors que je m'imprégnais de ce sourire séducteur que les gens me connaissaient, mais rien ne réussit à combler la faille dans nos vies.
Alors nous nous sommes lancés, et nous l'avons dit.
"Je ne veux plus vivre ainsi."
Et nous avons pris peur et nous nous sommes enfuis.
Une journée. C'est moins que le temps qu'il me faudra jamais pour panser mes plaies. L'éternité elle-même me paraît bien courte. Car mes songes dans lesquels tu t'immisces sont des bourreaux que rien ne tue, et chaque regard perdu aux astres me torture sans que rien ne vienne m'apaiser.
N'apprends jamais à quel point je souffre de ton absence.
C'était un triste jour, et même le ciel n'osait pleurer. Le soleil était absent, perdu à jamais. Dans mon beau costume noir je suis venu, caché dans la foule aussi sombre que moi. Mais je n'ai pas osé me présenter devant toi et te faire mon dernier adieu. Je t'aime.
"La mort m'est plus douce que l'idée de t'oublier."