Bonjour à tous et à toutes. Mon dieu, cela va faire si longtemps que je ne suis plus venue sur ce forum pour poster quelque chose ^^ Ma toute première histoire originale pas si originale que ça... Enfin j'espère que vous aimerez. En fait, ce couple est ancré est moi depuis que j'ai rencontré une fille avec qui je partage la même passion : Le Fassavoy et le Cherik. Puis on a décidé de créer un couple. Si si... donc il se peut que vous revoyez ce couple dans une autre de mes histoires mais dans d'autres situations rien à voir avec celle là.
Si vous arrivez à deviner d'où sont tirés mes personnages, bravo !
Always with me
Il faisait encore noir lorsque Wesley ouvrit les yeux, réveillé par le bruit de la cafetière du voisin. Sa respiration encore lourde par ses cauchemars assourdissait ses oreilles et il ne put se résoudre à rechercher une deuxième fois le sommeil. Sa main tâtonna quelques secondes dans le vide jusqu'à trouver l'interrupteur de sa lampe de chevet qui illumina pauvrement la pièce où il dormait. C'était une chambre peu décorée aux murs décrépis dont la couleur lilas était passée depuis longtemps. Quelques livres reposaient en vrac sur le sol, accompagnés de vieilles canettes de bières vides qui démontrait son mépris pour le rangement. Une fois debout, il trébucha sur une de ces dernières mais se rattrapa à la commode. Après s'être remis du choc, Wesley ouvrit les tiroirs un à un. Tout était à sa place, comme d'habitude. Il inspira profondément avec déception puis les referma.
« Mais qu'est ce que tu fais bon sang ? »
Il vérifia la salle de bain, qui était toujours aussi glauque qu'une toilette d'un bâtiment désaffecté de Harlem et aussi vide que la vie sexuelle de sa patronne. Le salon aussi paraissait être totalement inoccupé, à présent illuminé par les faibles rayons de l'aurore. Wesley s'approcha lentement de la fenêtre et ouvrit les stores petit à petit. Son regard se plongea à travers l'horizon, entrecoupé par des buildings aux fenêtres brillantes. Ses yeux d'un bleu perçant scrutèrent la foule mais il laissa tomber après dix longues minutes. Aujourd'hui n'était pas le bon jour.
Après s'être octroyé deux cafés au lait et sa cigarette matinale, Wesley enfila rapidement ses vêtements ainsi que son vieux perfecto brun. Une fois sorti de son appartement, il se sentit happé par le monde de New York, bousculé par quelques passants pressés. Il rentra dans la foule et se laissa guider par celle-ci jusqu'au métro. À partir de là, tout se passait comme les journées précédentes. Arrivé à son bureau, il méditait patiemment devant son écran dans l'attente de quelques dossiers de clients à remplir et à classer : la routine quoi.
« Wesley est demandé sur Terre... - Bon sang Gabriel ! »
Le jeune homme sursauta brutalement lorsque son collègue apparut derrière lui. Il lui octroya un regard fatigué et légèrement désappointé.
« Toujours aussi farceur... - Ce n'est pas ma faute si tu es aussi nerveux qu'un lion en cage. - La prochaine fois toque à la porte. - Mais j'ai toqué ! - Mouai... - Ce midi je te propose d'aller au Gardians ? C'est un nouveau restaurant près de la 5ème Avenue. »
Un sourire franc s'étira sur les lèvres de Gabriel et l'autre homme n'eut pas le courage de dire non. Après tout, sortir allait sûrement lui faire du bien. Lui changer les idées. Ils ne se connaissaient que depuis quelques mois mais une certaine complicité s'était installé petit à petit entre les deux hommes, faisant d'eux de bons amis. Il était vrai que Wesley n'était pas quelqu'un de très ouvert mais avec le temps, il s'était fait à l'idée que l'autre homme en valait peut être la peine.
« C'est bon pour cette fois. Mais c'est toi qui paye l'apéritif. - Toujours aussi dur en affaire Wes'... mais ça marche. »
Gabriel lui tapa gentiment l'épaule puis le laissa à son travail. Ce qui après réflexion était beaucoup plus dur pour Wesley dont la concentration avait baissée. Il fixa son écran d'un œil torve et ne bougea plus pendant quelques minutes. Que faisait-il déjà ?
« Comment tu t'appelles ? - Wesley. - T’habite dans le coin depuis longtemps ? - Définis longtemps. »
Un sourire s'étira sur les lèvres de l'homme qui haussa les épaules et repris une gorgée de sa bouteille de whisky. Cela faisait quelques minutes qu'ils parlaient ensemble sans savoir comment ils en étaient arrivés là et la nuit commençait à se faire froide. Tout les deux étaient assis sur un banc, vaguement éclairé par un lampadaire qui se tenait à quelques pas d'eux.
« Je sais pas... Cinq ans ? - Ok j'y habite depuis très longtemps alors. »
Wesley papillonna des paupières en reprenant conscience que ça allait faire plus d'une dizaine de minutes qu'il était resté immobile à rien faire si ce n'était observer son écran qui s'était transformé en aquarium où barbotaient gentiment quelques poissons virtuels. Il passa ses mains à travers son visage fatigué et ferma les yeux le temps de retrouver son calme. Cela faisait un petit bout de temps qu'il ne s'était plus remémoré leur rencontre. Et pas avec autant de précision. Wesley se massa les paupières puis se remit à travailler avec un peu plus d’assiduité. Il ne voulait pas y repenser. Ou en tout cas pas maintenant, pas à son boulot où il se sentait aussi à l'aise qu'un poisson chat dans une boîte à sardines. Ce ne fut que vers midi que son esprit retrouva plus ou moins son calme et il se leva de son bureau en rassemblant quelques papiers avant de sortir de son enclos. Sa veste une fois enfilée, Wesley fit un signe à son ami qui leva son pouce pour lui montrer qu'il l'avait vu.
« Tu savais que Sandrine avait couché avec Alexis ?! » s'exclama Gabriel une fois les deux hommes en dehors du building. Wesley s'était allumé une cigarette en chemin et écoutait son ami avec un intérêt parfois un peu feint. « Non. Tu m'en apprendras des choses. - Incroyable... J'aurais jamais cru. Et tu sais par qui je l'ai appris ? - Non mais je sens que tu vas me le dire. - Anna Helley ! Tu te rends compte ? »
Non, Wesley ne s'en rendait pas compte. Il s'en fichait un peu de qui couchait avec qui, tant que ça ne le concernait pas. Lui ou quelqu'un de sa famille d'ailleurs. Rien que de penser à sa mère pouvant éprouver autre chose que des hémorroïdes... Yerk....
« D'ailleurs tu la trouves pas mignonne Anna ? Ah merde désolé j'avais oublié... - C'est pas grave. Dis t'avais pas dit que tu sortais avec quelqu'un ? - Tu parles de Cathy ? Non laisse tomber, ça c'est terminé assez rapidement. - Ah... »
« Les femmes sont stupides. Elles ne savent pas ce qu'elles ratent en refusant la sodomie. - Certaines l'acceptent tu sais. - Pas avec autant d'enthousiasme que toi. »
Un rire franc sortit de la bouche de Wesley bien vite coupé par la bouche de l'autre homme sur la sienne. Le baiser fut bref mais remplis de passion, entrecoupé parfois par quelques gloussements. Ils se détachèrent presque à regret pour s'observer silencieusement, leurs doigts entrelacés.
« Tu n'aurais pas pris du muscle toi ? » remarque Wesley. « Qu'est ce que tu crois, ça endurcit un homme l'entraînement. - J'aime... - J'ai cru voir ça... »
Wesley posa sa tête sur l'épaule de son homme en glissant distraitement une main sur le torse de ce dernier. Il pouvait sentir son odeur si masculine et sensuelle contre sa peau. Tellement fort qu'il eut soudain l'envie de ne faire plus qu'un avec ce parfum. Son souffle se fit plus apaisé et un sourire s'étira sur ses lèvres.
« Heu... Hého ? Toujours avec moi ? - Hein quoi ? »
Wesley cligna des paupières plusieurs fois avant de fixer son ami avec de grands yeux ronds. Celui-ci lui fit une moue d'incompréhension en lui montrant la carte.
« Je te demandais si tu avais choisis... - Je... Crois que je vais prendre... le carpaccio de thon. - Avoue tu viens de prendre au hasard. - Non non ça m'a l'air délicieux. »
Gabriel fit un sourire un peu goguenard que Wesley ignora superbement. Ils continuèrent de parler de tout et de rien, en particuliers du travail qui augmentait à l'approche des fêtes. Après quelques verres de vin et un dernier digestif, ils payèrent l'addition et partirent.
« Donc... Plus de nouvelle ? - Non. - Tu sais, il se peut que... - Je veux pas en parler Gabriel. » coupa sèchement Wesley d'une voix froide.
Le retour se fit donc dans un silence gênant, l'un par embarras et l'autre par culpabilité. Ils se séparèrent pour rejoindre leurs enclos et se remirent à travailler devant leur écran respectif. Pour Wesley, le reste de la journée continua dans le calme. Il déclina l'invitation d'une de ses collègues qui voulait aller au restaurant après le boulot puis repartit chez lui par le même chemin qu'il avait emprunté le matin même. Sa vie lui semblait morne et grise, sans aucun intérêt. Il aurait pu crever là, dans le caniveau, que personne ne l'aurait remarqué tant son teint lui semblait accordé au sol de New York. Au dernier moment, il changea de chemin et se dirigea vers le parc. Celui qui avait un banc en fer forgé et où un petit lampadaire l'éclairait à quelque pas de lui. Wesley glissa sa main sur le métal froid puis crispa ses doigts dessus. L'homme hésita puis s'assit dessus en observant ses mains fixement. Plusieurs paroles lui apparurent en tête, le frappant d'une légère migraine :
« Je ne savais pas que tu aimais le café Wes'. - C'est pas une raison pour voler ma tasse. - Viens la chercher alors . »
ou...
« L'Irak bon sang Logan ! Tu es totalement fou ?! La Corée du Nord tant que tu y es ! - Je n'ai pas le choix. Je me suis engagé là dedans et tu le savais ! »
ou encore...
« Je t'aime. - Hum ? - Idiot. »
et...
« Oh oui Logan ! Hum... oui... Comme ça oui... OUI ! - Bon sang Wesley tu vas me rendre fou... »
et...
« Je t'en supplie n'y va pas... je t'en supplie... - Arrête de pleurer... Wesley... Arrête... ne rend pas ça encore plus difficile... »
puis enfin...
« Comment tu t'appelles ? - Wesley. - T’habite dans le coin depuis longtemps ? - Définis longtemps. »
Lorsque Wesley ouvrit les yeux, ils étaient remplis de larmes. Son cœur brisé le lancinait d'une douleur si indescriptible qu'il ne put retenir le gémissement déchirant qui sortit de ses lèvres. Plus de nouvelles depuis plus de un mois. Un mois horrible, remplis de cauchemars et d'angoisse. Encore et toujours. Un homme avait dit un jour, que la guerre était la providence des amants. Wesley n'avait jamais eu autant envie d'étrangler quelqu'un de sa vie. La providence ? La chance ? Le destin ? Et puis quoi encore ? Sans un mot, l'homme retourna chez lui. Tout comme chaque soir après son boulot, il prit sa douche, grignota une tartine beurrée et se coucha dans son lit avec la tête remplie de mélancolie. Avec l'espérance que, demain serait un jour meilleur qu'aujourd'hui.
Il faisait particulièrement froid cette soirée là. Quelques flocons tombaient déjà sur New York mais la neige fondait irrémédiablement vite. Wesley rabattit son capuchon au dessus de ses cheveux en bataille, essayant tant bien que mal de se protéger du vent. Du coin de l’œil, il aperçut l'entrée d'un parc et se fit comme réflexion que le couvert des arbres l'abriterait sûrement. Il remonta son col tant bien que mal en passant la grille qui délimitait le parc puis traversa un chemin de terre. Quelques enfants jouaient non loin, la bouche grande ouverte vers le ciel pour essayer d'attraper la neige sur leur langue. Wesley les observa un instant pensivement, se rappelant brièvement que lui aussi il avait été comme eux, insouciant de tout. Alors qu'il allait reprendre son chemin, Wesley aperçut un homme assied sur un banc, une bouteille de whisky en main. On aurait pu le prendre pour un poivrot mais son regard droit et clair démontrait le contraire. Il semblait particulièrement musclé, rasé à la va-vite et un sourire en coin sur les lèvres. Leurs regards se croisèrent et Wesley se figea. Cela pouvait être un homme dangereux, un drogué ou bien un psychopathe à la recherche d'une nouvelle victime. Mais malgré son aspect de motard en perdition, on pouvait apercevoir une lueur de douceur à travers ses prunelles sombres. Il couvait du regard les enfants avec un brin de nostalgie qui toucha le cœur de Wesley. Sans réfléchir, il s'approcha de l'inconnu et se plaça à côté de lui en tremblotant. L'air était toujours aussi froid et le contact du métal contre ses fesses et son dos n'aidait en rien.
« Il fait pas chaud hein ? »
Sur le coup, Wesley se dit qu'il aurait pu se taire mais à son plus grand bonheur, l'autre homme tourna son visage vers lui.
« Ça vous prend souvent de parler à des inconnus comme ça ? - Pas vraiment. »
Un sourire s'étira sur les lèvres de l'inconnu qui prit une lampée de son whisky. Ils s'observèrent quelques secondes sans rien dire puis Wesley se décida à prendre la parole :
« Vous avez un drôle d'accent. Vous venez d'où ? - Canada. - Ah c'est pour ça que vous arrivez à tenir sous ce froid sans écharpe. - On va dire ça. - Donc... - Vous attendez quoi de cette rencontre ? - Pardon ? - Si vous êtes venus ici pour me parler, c'est qu'il y a une raison. Laquelle ? - … et bien... j'avoue que je ne sais pas... »
L'homme se gratta la nuque, visiblement amusé puis encercla les épaules de Wesley d'un bras fort et viril.
« Comment tu t'appelles ? »
Wesley se réveilla en sursaut, le visage trempé de sueur et de larme. Son torse remontait et redescendait avec force tant son cœur allait vite. Il déglutit difficilement en se tenant la tête entre les mains, à bout de nerf. D'un bref coup d’œil, il vérifia l'heure puis se laissa retomber sur le matelas. Plus que quelques minutes avant huit heures du matin. Mais quelque chose n'était pas comme d'habitude... quelque chose était différent. Le parfum... Un parfum planait dans l'air. Un mélange de cigare, d'eau de Cologne et de poudre de feu à canon. Wesley se redressa lentement et regarda tout autours de lui. Par terre, un grand sac devenus gris-brun par la saleté reposait, inerte. Les mains tremblantes, l'homme ouvrit les tiroirs de la commode une par une. Plusieurs objets y avaient été placés, entre autre quelques vêtements qui avaient été lavés à la va-vite. Sans se précipiter, Wesley se dirigea vers la salle de bain. Rien n'avait changé si ce n'était qu'une deuxième brosse à dent reposait à présent à côté de la sienne. La respiration lourde et la bouche sèche, l'homme finit par rejoindre la cuisine où il put voir une silhouette, dos à lui.
« Logan ? »
Et il se retourna.
TBC ?
_________________ Oo~oO~ Cherry-chan ~Oo~oO
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