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 Sujet du message: [Finie] Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 07 Aoû 2012 11:18 
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Sacha et les Autres


Bonjour. Je viens de terminer une histoire qui se découlera sous 23 chapitres. Du coup je me suis décidé à la publier un peu pour voir que que ça donnait. Je l'ai écrit intégralement en une semaine (vive les vacances n'est-ce pas ^^). Evidemment, l'histoire développera une relation entre deux lycéens... Mais c'est aussi avant tout, une histoire de relations générale. Des amitiés, de l'amour, bref, toute forme de relation que le jeune Sacha va découvrir.

Ce chapitre est un peu un Prologue, histoire de planter mon personnage principal et les gens qui vont l'entourer durant... cette histoire ! D'autres personnages arriverons par la suite. Quoi qu'il en soit, bonne lecture et n'hésitez pas à donner votre avis


Chapitre 1 - Moi, Sacha, 16 ans


La rentrée scolaire est un moment que l'on redoute. Parce qu'en septembre, c'est comme pour chaque série télé : c'est une nouvelle saison qui implique automatiquement des changements. On ne retrouve pas tout le monde au générique. Certains partent, d'autres restent. Il y a des nouvelles arrivées dans les personnages principaux. Quelques guest-stars arrivent, certains désirant obtenir un rôle principal pour la saison qui suit... C'est ça en fait la vie, une immense série dont on est le personnage principal.

Bon je pense qu'avant même que je ne me présente, vous l'aurez compris : je suis un grand fan de séries télé. Je passe ma vie à en regarder. Pas toujours très légalement, je dois l'avouer, mais bon, je finis toujours par acheter les coffrets dvd de celles qui me plaisent. Enfin, pas vraiment moi, a 16 ans je dois encore vivre par l'intermédiaire de mes parents. J'ai de la chance, ils n'ont rien contre l'idée d'assouvir mes passions tant que ça ne concerne pas l'alcool ou la drogue. J'ai des parents cools.

Bon ils m'ont quand même appelé Sacha. Oui vous pouvez rire, comme le héros des Pokemons. Pour ma défense, je suis né avant que Pikachu et ses copains n'arrivent en France. Donc j'ai le privilège du prénom. Mais ça, ça n'a pas empêché tous les autres à l'école de me sortir des vannes pourries. Mais c'est pas grave. Les gens pensent ce qu'ils veulent, ma petite sœur m'a toujours appris à ne pas faire attention à ce que les gens pouvaient penser de moi. L'important dans la vie, c'est ce que mes proches pensent de moi et rien d'autre ne peut compter.

Bon je sais, c'est facile à dire quand on a 16 ans et qu'on est un lycéen, mais plus dur à appliquer. L'année dernière, je suis entré au lycée Jules Michelet. J'ai retrouvé des gens du collège, j'en ai rencontré des nouveaux. J'ai essayé de m'intégrer du mieux possible grâce aux différents clubs. Je pense ne pas m'en être trop mal sorti. Je pense que je me suis fait quelques bons amis. Enfin c'est sur, je me suis fait des amis.

-Rappelle moi pourquoi on est là ?

-Parce que tu veux avoir ton bac et que tes parents ne te laissent pas le choix.

-C'est vrai. L'horreur.

Le gars qui est en train de se plaindre là c'est Guillaume. Je ne peux pas dire que c'est un ami mais il s'en rapproche. L'an dernier on s'est retrouvé tous les deux dans le même cours de sport. Ah oui, dans ce lycée c'est assez compliqué. On a beau tous être de classe différentes, les cours de sport sont en commun.

Chaque vendredi après midi, toute l'école se retrouve, selon sa spécialité, dans le gymnase, à la piscine ou sur le stade. Bon, le sport étant obligatoire, je me suis retrouvé à prendre une discipline au hasard et mon choix s'est arrêté sur le volley-ball, sans raison particulière.

Guillaume, lui, c'est un champion de volley-ball. Il adore ça. En fait, il adore même tous les sports, mais le volley plus que le reste. Au début, il m'aimait pas trop je crois. Moi le petit geek à lunettes qui débarque sans savoir jouer... Bonjour l'angoisse pour lui. Mais finalement je crois que je l'ai amusé et, on s'entend bien. Il a toujours pris ma défense face aux autres de l'équipe quand je me plantais royalement.

-Tu réintègre l'équipe de volley cette année ?

-Je ne sais pas, lui répondis-je en attendant dans la cour du lycée que nos professeurs viennent afficher les emplois du temps.

-T'as envie d'essayer autre chose ?

-Non. En fait, j'aimerais assez pouvoir ne pas faire de sport.

-Salut beau gosse !

Victoire venait d'arriver et embrassait à pleine bouche le gars avec qui j'étais en train de discuter. Bon, j'ai sans doute du rater un épisode parce qu'en juin dernier, Guillaume avait finit son année célibataire. Là, la fille la plus sexy et la plus déjantée du lycée était en train de lui dévorer la bouche...

-Waouh.

-Je t'ai manqué ?

-Bébé, on s'est vu ce week-end...

-Justement, deux jours sans sexe, moi je suis en manque. Viens, il paraît qu'ils ont refait les toilettes...

La brune était déjà en train d'entraîner derrière elle Guillaume sans que celui-ci puisse refuser quoi que ce soit. J'allais apprendre plus tard - par le biais des cancans - que début août, Guillaume s'était retrouvé par hasard à une soirée chez Victoire. Cette dernière a jeté son dévolu sur lui et depuis, l'épuisait totalement.

Je ne pense pas que Victoire soit une fille méchante... Bon, pour être honnête, si je le pense. Elle a tendance a dire tout haut ce qu'elle pense mais sans prendre de gants ce qui peut provoquer pas mal de tempêtes. Ici, tout le monde la craint mais en même temps, tout le monde la respecte. Elle ne mâche pas ses mots, peut vraiment être blessante mais les filles ne peuvent rien faire : elle a tous les gars à ses pieds et surtout, ne se cache pas pour leur donner ce qu'ils veulent.

Tous les gars - ou presque - veulent coucher avec les filles, et ça Victoire le sait. Et moi me direz-vous ? Suis-je comme tous ces gars - dont Guillaume - à vouloir ça ? Au risque de vous surprendre, non. Et le pire, c'est que je suis honnête. Moi c'est pas avec une fille que je voudrais coucher, mais avec un mec.

Parce que si y'a quelque chose dont je suis sûr depuis que je me suis mis à avoir une érection lorsque j'avais treize ans en pensant à Edouard Cullen dans Twilight, c'est que les mecs me font beaucoup d'effet. Je n'ai jamais trouvé ça bizarre. Je veux dire, c'est comme ça. Je me souviens parfaitement la première fois dont j'ai parlé à quelqu'un de mon attirance pour le vampire. C'était à ma sœur - qui en avait dix à l'époque - Dianna.

-Je crois que je suis amoureux d'Edward Cullen, lui avais-je dit en regardant une énième fois le film avec elle.

-Maman ! Sacha veut me voler Edward !

Notre mère qui s'apprêtait à partir travailler passa dans le salon à ce moment là et tout en cherchant son sac à main demanda :

-Comment ça il veut te le voler ?

-Il dit qu'il est amoureux d'Edward !

Ma mère retrouva son sac et embrassa ma sœur en lui demandant :

-Et alors, pourquoi ton frère ne pourrait-il pas être amoureux d'Edward lui aussi ? De toute façon, il est avec Bella pas vrai ?

Je ne sais pas ce qui est le plus effrayant. Que ma mère sache qu'Edward et Bella soient ensemble ou bien qu'il lui paraisse naturel que son fils de treize ans veuille sortir avec un vampire de sexe masculin ?

Quoi qu'il en soit, après ça, il apparaissait naturel pour ma mère - et même ma petite sœur - de s'intéresser à ma vie sentimentale en demandant toujours si j'avais un copain, et non une copine. J'ai toujours répondu par la négative en me montrant honnête avec elles.

Mon père lui, n'aimait pas trop aborder le sujet. Non pas qu'il ait un problème avec ça, je ne pense pas, c'est juste que parler des relations sentimentales de ses enfants, ce n'était pas trop son truc. Il préféra laisser à mon grand frère, William, de trois ans mon aîné, le soin de m'éduquer. Et cet idiot ne trouva rien de mieux que de me montrer des sites de rencontres pour ados gays et de me télécharger du porno gay.

-Mais t'es dégueulasse ! lui avais-je dit le jour de mes quinze ans après qu'il m'est offert son cadeau.

-Quoi ? Fais pas ton dégoute de la vie quoi, j'essaye de t'aider tu vois ?

Oui, mon frère est un peu Wech-Wech et adore faire croire qu'il vient de la cité. Il traine avec des drôles de gars dans les mauvais quartiers de la ville. Mes parents sont un peu dépassé par toutes ces conneries. Il boit beaucoup, je pense même qu'il a déjà touché à la drogue, mais au fond, c'est pas quelqu'un de méchant. Mais il faut être de sa famille pour le voir.

Bref, ma famille, vous l'aurez compris, n'a aucun problème avec le fait que je sois gay. Là n'est pas le problème. Le problème c'est que je n'en ai toujours pas parlé à qui que ce soit au lycée. Pas même à mes amis. Car j'ai beaucoup d'amis. Enfin je crois. Enfin, non. En vérité, je connais beaucoup de gens et beaucoup de gens me connaissent, mais je n'ai eu de nouvelles de personne durant l'été.

Et quand on est amis, on s'appelle durant les vacances pour savoir ce qu'on devient et éventuellement se faire un cinéma, pas vrai ? Pour moi, ça n'était pas le cas.

-Sacha ! Rapidement, j'ai mis une réunion ce midi au journal pour qu'on puisse reprendre rapidement l'édition. Au cas ou tu n'aurais pas eu mon e-mail de la semaine dernière, je suis passée Rédactrice en Chef ! Je sais ce que tu penses, bon débarras de Dorothée ! Je crois qu'on est tous d'accord, je ferais un bien meilleur boulot aux commandes de ce quotidien ! Quoi qu'il en soit, je t'attends à 12h00.

-Tu me reprends dans l'équipe ?

-Sacha ! Tu es notre meilleur journaliste, à tous niveaux - après moi bien sûr, me dit-elle en souriant. Danny, attends !

Et la voilà déjà partie. Cette tornade blonde, c'est April Stevens. La fille la plus populaire du lycée je crois. Ce qui est dingue c'est que je crois être la seule personne au monde a avoir déjoué son stratagème. En réalité, elle fait croire à tout le monde qu'elle est stupide. Elle se sert de sa blonde attitude pour faire croire qu'elle est idiote et ainsi être la fille la plus populaire du lycée et la plus en vue.

Je crois qu'elle est dans une dizaine de clubs et que tout le monde la connait. Mais personne ne sait qu'en réalité, elle est extrêmement intelligente. Elle réussit toujours ses examens en première de classe mais se débrouille toujours habilement pour que les autres ne s'en rendent pas compte. Un vrai génie. Je crois que je l'admire. C'est une fille dont j'aimerais bien être son ami, pour du vrai pas juste en apparence et pour faire comme tout le monde. Je suis sur qu'elle a beaucoup à raconter.

-Salut Sacha !

Sortant de mes pensées, je fis la bise à Elodie. Cette fille, c'était ce qui s'apparente à ma meilleure amie l'an dernier. Je pense que pour elle, je n'étais qu'un ami parmi tant d'autres. Elle traine avec beaucoup de gens, fait sa rebelle, participe aux manifestations, veut sauver la planète et les baleines. Oui vous aurez un peu compris qui elle était. Elle est sympa du moment que vous êtes d'accord avec ses idées de gauchistes. Mais moi, la politique, très peu pour moi. Je préfère acquiescer peu importe de savoir si elle a raison ou non.

La particularité d'Elodie c'est qu'elle est l'une des seules rousses de l'école. Danny dit toujours que c'est un blond vénitien, mais pour moi elle est rousse, tout simplement. De toute manière on s'en fiche. April est blonde, Victoire est brune et Elodie est rousse. Qu'est-ce que ça peut changer à chacune d'elle d'avoir une couleur de cheveux spécifique ?

Tiens si ça vous intéresse, moi je suis blond. Mais un vrai blond, pas un de ses décolorés qu'on peut trouver dans les magazines. Je suis ni trop grand, ni trop petit. Ni trop maigre, ni trop gros. Bon une chose est sûre, je ne suis pas aussi musclé que Guillaume par exemple, loin de là. J'ai un tout petit ventre. Ma mère dit que les tout petits ventres comme le mien c'est mignon et qu'un garçon craquera complètement dessus. J'aimerais dire à ma mère que je n'ai pas envie d'un garçon qui craque sur mon ventre mais plutôt sur qui je suis.

-Je te présente Charles-Edouard, mon copain. Il vient d'arriver au lycée et il ne connaît pas grand monde.

Je tends ma main vers l'homme de ma vie... Euh qu'est-ce que je raconte ? Je tends la main vers le petit-ami d'Elodie. Bon, d'accord. C'est le coup de foudre. Ce gars il est... Waouh. Grand, brun, ténébreux, mystérieux, le regard sombre mais avec ce petit trait sur le visage qui doit lui donner un sourire des plus craquants et des plus mignons.

Pourquoi tous les mecs sur qui je craque sont hétéros ? C'est comme ça que je vais finir célibataire jusqu'à la fin de ma vie moi...

-Salut...

Ouais, je ne trouve rien d'autre à dire que Salut ? Je suis un peu ridicule là. En plus il ne me répond pas se contentant de me serrer la main. Heureusement, Elodie reprend :

-Charles-Edouard est parisien. Sa famille vient de s'installer ici et bref, j'ai vu sur le planning qu'il serait dans ta classe.

-Oh, tu es littéraire toi aussi ?

Le grand brun se contenta d'hocher la tête. D'accord, niveau discussion, il ne devait pas être très bavard, tout mon opposé donc...

-Bon comme il ne connaît personne je me suis dit que ça ne te dérangerais pas de le familiariser avec le lycée aujourd'hui ?

-Non, si ça te fait plaisir.

-Merci ! Bon je vous laisse, je vais en cours ! Ce midi je ne pourrais pas manger avec toi, dit-elle à l'attention de son petit copain, j'ai une réunion avec mon groupe.

Elle l'embrassa rapidement sur la joue et s'en alla en courant vers un groupe de filles tout aussi révolutionnaire qu'elle.

-T'as déjà récupéré ton emploi du temps ?

Nouvel hochement de tête. Super.

-Bon bah... Allons en cours alors.

Et c'est comme ça que débuta ma nouvelle rentrée scolaire dans ce lycée. En rencontrant un gars dont je tomberais fou amoureux !


Dernière édition par Alounet le 23 Aoû 2012 17:52, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 09 Aoû 2012 15:24 
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Mais que va-t-il se passer est ce que Charles-Edouard tombera amoureux de Sacha??


:suite: :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 09 Aoû 2012 15:48 
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Voici le second chapitre ! On présente un peu plus l'un des personnages féminins de l'histoire... Et on continue de poser le cadre :) J'espère que la suite vous plaira... Bon évidemment on est encore loin de la belle et grande histoire d'amour, mais, il faut le temps que les personnages se mettent en place :)

Chapitre 2 - La Fille Populaire, April, 16 ans


Monsieur Pétillon allait être notre professeur principal pour l'année - en plus d'être notre professeur de français, une de nos matières les plus importantes. Je ne connaissais cet homme que de nom. Il était l'un des professeurs les plus jeunes de l'établissement : une trentaine d'années à tout casser. Brun, avec son bouc datant des années 90, l'attitude cool et plutôt proche de ses élèves - d'après ce que j'en savais - il nous fit à tous une assez bonne impression.

Il passa la matinée à nous expliquer ce que serait cette année, la difficulté des épreuves anticipées, mais aussi l'importance des activités secondaires dans cet établissement surtout si l'on envisageait d'intégrer par la suite de grandes écoles.

Charles-Edouard s'était assis à côté de moi, plus par obligation envers sa copine que parce qu'il en avait envie. Je ressentais clairement qu'il n'avait pas le choix mais que j'étais loin d'être le genre de gars avec qui il devait traîner d'ordinaire.

Ce qui est drôle c'est que son prénom n'allait pas du tout avec la personnalité qui se dégageait du jeune homme, et j'en eut la confirmation lorsque Monsieur Pétillon fit faire un tour de table pour que tout le monde se présente.

Si April - qui était aussi dans ma classe cette année - fut la première à se lever, Charles-Edouard aurait bien aimé ne pas devoir se prêter à ce petit exercice. Mais il fut bien obligé de s'y soumettre :

-Charles-Edouard. J'ai 17 ans. J'viens de Sarcelles en banlieue parisienne. Voilà.

-Tout d'abord bienvenue dans l'établissement Charles-Edouard.

-M'sieur, vous pouvez m'appeler Charlie ?

Monsieur Pétillon haussa un sourcil et lui demanda pourquoi.

-Bah Charles-Edouard ça fait un peu prénom de bourgeois. J'aime pas ça.

Je souriais bêtement. J'étais persuadé qu'il venait d'une famille très aisée, bourgeoise et tout ce qui va avec, mais enfin de compte, il provenait simplement d'une cité comme celles que fréquentaient mon frère.

-Bien, comme tu préfères, accepta notre professeur. Et dans quelles activités extrascolaires compte tu t'inscrire ?

-J'sais pas trop, c'est pas mon truc tout ça...

-Le lycée exige d'avoir au moins une activité supplémentaire, tu devrais demander à l'un de tes camarades la liste pour t'aider à faire ton choix. April peut être ?

-Bien sûr Monsieur Pétillon.

La sonnerie retentit et notre professeur nous indiqua :

-Bien. C'est l'heure du déjeuner. Cet après-midi vous serez de nouveau avec moi, les cours ne commencerons que réellement demain. Bon appétit !

Tout le monde se leva pour se précipiter dehors. April se jeta sur Charles-Edouard, une liste en main, toute souriante :

-Salut ! Moi c'est April. Bon tu le sais déjà. Alors voilà, ça c'est la liste des clubs du lycée, j'ai souligné ceux qui pourraient éventuellement t'intéresser et les premiers de la liste sont ceux que je fréquente...

-Ouais, c'est sympa mais...

April ne le laissa pas parler et reprit aussitôt :

-Ne me remercie pas ! Dis-moi, est-ce que tu sais faire des photos ?

-Bah... Comme tout le monde quoi...

-Génial !

La blonde se retourna vers moi et un autre gars de la classe qui rangeait ses affaires :

-Sacha, Danny, au journal tout de suite ! On a un tas de choses à voir !

Elle se retourna vers le beau brun ténébreux qui était toujours à côté d'elle :

-Je suis Rédactrice en Chef du Miroir, c'est le journal du lycée. Le photographe de l'an dernier a quitté le lycée, il a eu son bac, grand bien lui fasse. Bref, le poste est à toi en attendant que je trouve quelqu'un de qualifié ! A tout de suite !

April venait de disparaître, son sac à dos rose bonbon sur les épaules, derrière la porte de la classe. Je jetais un regard désolé vers Charles-Edouard :

-Au moins t'auras pas à te casser la tête pour trouver un club finalement...

Charles-Edouard me regarda sans sourire, tenant toujours la feuille que lui avait donné April. Il me demanda :

-C'est ou votre truc ?

-Viens avec moi, répondit Danny en arrivant de derrière moi, on va d'abord déjeuner et après Princesse April nous aura à sa réunion. Moi c'est Danny, lui dit-il en serrant sa main.

Danny se rapprochait plus du genre de mecs que devait fréquenter Charles-Edouard. Danny était sympa, Danny était souriant, Danny était drôle, Danny était apprécié, Danny avait de vrais amis et Danny était hétéro.

C'est bête mais j'avais l'impression que Charles-Edouard ne m'aimait pas beaucoup. Sans doute parce qu'il avait du sentir que j'étais gay et qu'il était homophobe et qu'une seule envie lui trottait dans la tête : celle de me casser la figure.

Quoi qu'il en soit, Danny entraîna Charles-Edouard derrière lui jusqu'à la cafétéria et les deux garçons semblaient bien s'entendre. April ne me pardonnerait jamais à moi d'être en retard donc il fallait que je m'achète un sandwich rapide et que je la rejoigne au journal pour sa réunion, même si j'étais persuadé qu'elle serait la seule à être présente sans avoir déjeuné.

Et j'avais raison. Lorsque j'entrais dans la classe qui nous servait de rédaction au deuxième étage, April était seule derrière le grand bureau en train de faire le tri dans plusieurs documents :

-Tiens, je t'ai pris un sandwich au fromage.

Je le déposais sur le bureau face à la jeune fille qui me regarda en souriant. Elle semblait surprise par l'attention que j'avais eu envers elle :

-Je n'avais pas très faim.

-Mange, lui dis-je.

Elle me sourit tout de même et attrapa le sandwich qu'elle dévora tout simplement.

-Pourquoi tu n'es pas allé manger avec les autres ?

Je ne savais pas quoi lui répondre.

-Tu m'as demandé d'être là à 12h00.

-Je l'ai demandé à toute l'équipe, sachant très bien que tout le monde viendrait à 12h30 après avoir mangé.

-Je n'avais personne avec qui manger.

April se frotta la bouche avec une serviette et me demanda :

-Et tes amis avec qui tu trainais l'an dernier ?

-Je n'avais pas vraiment d'amis. En fait, je squattais surtout avec des groupe d'amis. Mais j'en faisais pas vraiment parti. Attends, tu découvre que je ne suis pas populaire ? lui demandais-je en riant.

-La popularité ne t'apporte pas forcément des amis, rétorqua telle.

Je comprenais le sous-entendu de sa phrase, mais elle ne me laissa pas le temps de répondre quoi que ce soit. April n'était pas du genre à se pencher sur ses sentiments ou ce genre de choses. Elle me demanda :

-Vu que tu es arrivé le premier, quelle rubrique tu voudrais avoir cette année ?

-Comme l'an dernier. Le coin du Geek.

-Sérieusement ?

Je savais qu'elle se moquait de moi, mais pas de façon méchante.

-D'accord tu as des lunettes et tu t'habilles avec des t-shirts à l'effigie des looney toons ou des super héros... Mais tu n'es pas obligé d'être le geek de service !

-Ca me plait. C'est ce que je suis. Un Geek.

-Bon si tu insistes. Tu peux avoir une double page.

-Trois ?

-Pourquoi trois ?

-Une pour les jeux vidéos. Une pour les séries. Une pour mon côté cinéphile.

Elle me regarda quelques secondes avant de se mettre à rire. J'aimais bien la voir rire, c'était plaisant et surtout qu'à cet instant précis, je la sentais réellement sincère.

-Va pour trois pages !

Elle se leva et afficha derrière elle sur le grand tableau les quelques changements qu'elle comptait opérer sur les rubriques de la nouvelle version du journal de l'école. Au fur et à mesure, les autres lycéens participant à ce projet arrivèrent revenant de leur déjeuner. Je remettais plus ou moins les différentes têtes de celles et ceux qui étaient déjà là l'an dernier.

Danny arriva avec Charles-Edouard dans les derniers.

-Bien, tout le monde est là, donc ne perdons pas de temps. Je vais faire la répartition des rubriques. Cette année, on sortira notre journal tous les quinze jours, le lundi matin. Danny, tu reprends la rubrique sportive ?

L'heure défila sans que je ne me rende compte de quoi que ce soit et tout le monde se retrouva déjà bientôt avec différents articles à rendre pour dans quinze jours pour le premier numéro de cette nouvelle année scolaire.

J'étais en train de mettre en ordre mes idées sur papier -non loin de Danny et Charles-Edouard - et j'entendis Danny lui demander de s'occuper des photos de l'équipe de volley-ball et de celle de football. Alors que j'espionnais toujours l'air de rien, April posa un dossier devant moi.

-Je m'occupe des articles de société qui feront la une du journal.

Je la regardais, perplexe, essayant de savoir ou elle souhaitait en venir :

-J'aimerais assez qu'on fasse équipe toi et moi. Soyons honnêtes, il te faudra juste un week-end pour me pondre ta rubrique de geek, pas vrai ?

-Les enquêtes de société, j'en ai jamais fait...

-C'est ma spécialité, répondit la blonde. Mais je ne peux pas les signer seule.

Je savais très bien pourquoi. Alors que la sonnerie était en train de retenir et que tout le monde sortait peu à peu de la classe, je lui dis :

-Pourquoi tu veux à tout prix que les autres ne sachent pas qu'en réalité tu es intelligente ?

-Je ne suis pas intelligente, qu'est-ce que tu racontes ?

-April, l'arrêtais-je. L'an dernier tu n'avais que des notes excellentes, tu es celle qui a réussit tous les examens. Tu as un cerveau de génie ! Mais devant les autres, tu te fais passer pour idiote. Tiens comme avec ton ex, comment il s'appelait déjà lui ?

-Andy.

-Voilà, Andy. Tu faisais toujours semblant d'être plus bête que lui. Et tu fais ça avec tout le monde en général.

-On ne fonde pas sa popularité sur son intelligence Petit Geek.

-Tu n'as pas besoin d'être populaire, tu vaux mieux que ça.

April semblait être touchée par ce je lui disais mais jamais au grand jamais elle ne me l'aurait avoué.

-Tu vas les faire les enquêtes avec moi ou pas ?

-Comme ça tout le monde pensera que j'aurais fait le plus gros du travail. Ce n'est pas juste pour toi.

-Mais pense à ce que ça t'apporteras. Toutes les filles qui subitement voudrons sortir avec toi ?

Pour la première fois de ma vie face à quelqu'un n'appartenant pas à ma famille, j'allais révéler mon secret. Pas volontairement, juste, je me sentais suffisamment en confiance face à April pour que ça sorte :

-Et les garçons ?

Cette révélation ne sembla même pas la surprendre, ni la choquer, elle répondit simplement :

-Ca sera plus compliqué. Il faudrait déjà pour ça qu'on publie un sujet sur l'homosexualité à l'adolescence afin de faire accepter cet était de fait auprès de tous nos camarades.

-Si c'est notre première enquête, c'est d'accord.

-Passe moi ton portable.

Je fouillais dans mes poches pour sortir mon vieux téléphone récupéré de mon grand frère et je lui donnais. Elle pianota quelque chose rapidement et me le rendit :

-Tiens, j'ai noté mon numéro à l'intérieur. Tu m'enverras un message pour que j'ai le tiens. Bon maintenant dépêche toi, on va être en retard en cours.

Elle m'attrapa par le bras et me tira derrière elle. Les couloirs étaient quasiment déserts et tout le monde se trouvait déjà en cours. Monsieur Pétillon allait nous passer un savon, j'en étais sûr. Mais comme si April avait lu dans mes pensées elle me rassura :

-Je peux me permettre d'être en retard, t'en fais pas.

Et c'était vrai. Lorsque l'on arriva dans la classe un peu plus tard, Monsieur Pétillon ne nous dit rien et April s'installa à côté de l'une de ses copines. Je repris la même place que ce matin et me retrouvais donc à nouveau à côté de Charles Edouard, égal à lui même qui ne me regarda même pas une seule seconde.

Vous vous êtes déjà senti vraiment stupide ? Moi oui. Comment j'avais pu "craquer" sur lui lorsqu'Elodie nous avait présenté alors que clairement, il en avait rien à foutre de moi et qu'au fond il devait être comme tous les potes de mon frère : homophobe, raciste et j'en passe.

Finalement, la fin de la journée arriva plus vite que prévu. Monsieur Pétillon nous souhaita une bonne soirée et un bon courage pour la journée de demain. Charles-Edouard rejoignit Danny et tous les deux s'en allèrent sans même m'adresser un signe. April, entouré de ses deux copines dont j'oubliais sans cesse le nom, s'approcha vers moi :

-Au fait, Mademoiselle Ouahlima met en place une comédie musicale cette année. Y'a toujours très peu de garçons qui viennent auditionner, tu penses pouvoir te rendre dispo ?

-Une comédie musicale ? Mais... Je ne sais ni chanter, ni danser...

-Ca s'apprend. A plus Petit Geek !

Elle s'en alla avec ses copines tout en gloussant de que sais-je encore. Mon sac sur le dos, je repartais donc après cette première journée pas si dramatique que ça.


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 09 Aoû 2012 16:17 
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La suite est excellente!!!!
C'est bien que tu présente les autres personnages, ça nous donne plus de détails

:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
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Merci à Lulu pour son soutien ! Merci beaucoup ! Je vous livre déjà le troisième chapitre... Finalement, vous l'aurez compris, chaque chapitre se nommera en fonction d'un personnage et de son qualificatif aux yeux de Sacha au moment de l'histoire. Je vous souhaite une bonne lecture ! :)

Chapitre 3 - Le Sportif, Guillaume, 16 ans

On était déjà vendredi et je n'avais pas vu ma semaine défiler ! Bon c'est toujours ça les premières semaines. On rencontre toute la ribambelle de professeurs que l'on devra supporter toute l'année (d'ailleurs, je me demande lesquels sont à plaindre : eux à devoir nous supporter ou bien nous ? c'est un débat que je devrais soumettre à April tiens !).

Outre Monsieur Pétillon, je crois que la prof que je vais vraiment bien aimer c'est Mademoiselle Ouahlima. C'était ma prof d'art dramatique l'an dernier (et elle l'est encore), mais cette année, elle a décidé de monter une comédie musicale. Pour ne pas faire dans l'originalité, c'est une sorte de mixte de contes de fée ou tous les personnages de Blanche Neige à Cendrillon se retrouvent à pousser la chansonnette. Pour être franc, je crois qu'elle a pompé son idée sur la série Once Upon a Time, qui est géniale d'ailleurs.

Bref, le sujet m'a plutôt intéressé et j'ai promis à April de venir aux auditions la semaine prochaine. Elle m'a même demandé de convaincre mes potes de me suivre.

-April, je te rappelle que je n'ai pas vraiment de potes, lui avais-je dit le jeudi matin durant la récréation alors qu'elle était en train de donner des affiches à ses comparses.

-C'est faux, hier je t'ai vu discuter avec un gars dans les couloirs. Juste après le cours d'histoire.

J'essayais de me souvenir de ce que j'avais fait la veille et a qui j'avais discuté, en vain. April insista d'avantage :

-Mais si, le grand là qui sort avec Victoire-couche-toi-là !

Ce n'était pas un secret, April détestait Victoire. D'après les rumeurs, cela remonterait déjà à l'école primaire lorsque Victoire avait volé le petit copain d'April. Bon c'est vrai, ça n'était que des rumeurs, mais quoi qu'il en soit, il devait y avoir une part de vérité derrière tout ça ? Les rumeurs viennent bien de quelque part non ?

-Guillaume ? Ah, ouais. Enfin on est pas vraiment amis. Je joue au volley avec lui. Disons qu'il est plus sympa que les autres.

-Guillaume tu dis ?

Je connaissais ce regard. Je l'avais vu des tas de fois à la télévision. April n'était pas indifférente à Guillaume et cette conversation n'avait que pour seul but d'en apprendre d'avantage sur lui.

-April Stevens, je t'interdis de te servir de moi pour obtenir des informations concernant un garçon déjà casé qui pourrait éventuellement te plaire !

-Tu craques pour ce gars ? demanda subitement l'une de ses copines dont j'avais encore oublié le prénom.

-Les filles, allez mettre ça dans les couloirs du rez-de-chaussée, on se rejoindra plus tard.

Les deux copines obtempérèrent et s'éloignèrent les affiches en main. April m'attrapa par le bras et commença à marcher à mes côtés :

-Tu sais que je suis certainement celle qui t'apprécie le plus dans cette école ?

-Tu es manipulatrice !

-Demain après-midi, Danny et le nouveau vont venir interroger votre équipe de volley. Fais en sorte que ton Guillaume parle beaucoup.

April me lâcha le bras, m'envoyant un "bisous" avec sa main et s'en alla probablement rejoindre ses copines.

Et voilà comment je me retrouvais, en tenue de sport, dans les vestiaires, avec une vingtaine d'autres adolescents à écouter Guillaume (qui fut élu capitaine de l'équipe) nous donner ses conseils. Alors qu'il parlait, Danny arriva suivit de Charles-Edouard et de son appareil photo numérique.

-Ah j'ai oublié de te prévenir Guillaume, le journal voudrait faire un article sur l'équipe pour la page sport... Voilà Danny et... Charles-Edouard !

C'était plus fort que moi, de devoir dire son prénom à cet abruti ça me faisait rougir. Heureusement, personne ne le remarqua vu que tous les regards se posèrent sur les deux nouveaux arrivants.

-Pas de problème, répondit Guillaume souriant. Tout le monde, allait vous échauffer, je vous rejoint dès que j'aurais répondu aux questions de nos deux journalistes.

-Charlie, tu vas prendre des photos sur le terrain ? demanda Danny.

L'autre garçon acquiesça et sortit des vestiaires en même temps que tous les joueurs. Tout le monde commença son échauffement personnel, certains avec les ballons pour "poser" sur les photos de notre photographe. Une quinzaine de minutes plus tard, Danny et Guillaume sortirent des vestiaires et Guillaume proposa qu'on se fasse un match amical pour les photos du journal. Six contre six. Nous étions vingt. Je m'étais donc automatiquement mis sur la touche.

-April t'a parlé ? me demanda Danny.

-Euh... A quel propos ? demandais-je sans réellement savoir ou il voulait en venir.

-Bah de lui, Guillaume. Je crois qu'elle veut mettre la main dessus.

-Mouais. Elle m'a dit, répondis-je simplement.

-Si tu veux mon avis, c'est juste pour faire chier Victoire.

Charles-Edouard revint vers nous après avoir pris suffisamment de photos.

-Ca roule mec ? demanda Danny en faisant un "check" à son nouveau pote. Bon, je vais rejoindre les autres au football. On se voit plus tard.

Danny prit ses affaires et s'en alla pour rejoindre son équipe sur le stade. Je regardais maintenant Charles-Edouard qui ne semblait pas bouger.

-Tu vas pas au foot ?

-J'ai pris volley.

-Ah.

Ca alors, je ne m'en serais pas douté. Il avait choisit le même sport que moi. Alors ça voulait dire qu'on avait quelque chose en commun ? Bon je sais, c'est nul de dire ça. On ne pouvait rien avoir en commun lui et moi. Mais pourquoi je me sentais tout bizarre alors ?

-On change, les six autres sur le terrain ! lança Guillaume dans notre direction.

Le reste de l'après-midi se poursuivait tout tranquillement et, comme à chaque fois, j'en faisais le moins possible. Guillaume était assez sympa avec moi pour me laisser sur le banc des remplaçants. Par contre, la grosse surprise de l'après-midi pour tout le monde fut notre nouvel élève. Charles-Edouard se débrouillait vraiment très bien et son service n'avait rien à envier à celui de Guillaume.

Je crois même que ce dernier était plutôt jaloux de la force, de la précision et de la puissance de son poing.

Dans les vestiaires, tout le monde se dépêcher de prendre sa douche et de se changer. C'était vendredi soir et pour tout le monde, le début d'un long week-end de détente et d'amusement. Avant que tout le monde ne s'en aille, Guillaume indiqua à tout le monde :

-Mes parents sont pas là ce week-end, du coup je fais une petite fête de rentrée chez moi demain soir. Avis aux amateurs !

-Y'aura de la bière ? demanda l'un des joueurs.

-A fond y'en aura ! ajouta un autre joueur en tapant l'épaule de Guillaume.

Tout le monde assura le capitaine de venir. J'étais en train de mettre mes chaussures quand Guillaume vint vers moi pour me demander :

-Tu vas venir Carson ? Y'aura pas mal de filles tu sais !

-Euh... Non, je sais pas trop. En fait, les fêtes et tout c'est pas mon truc.

-Tu vas pas t'enfermer tout le week-end devant ton ordi quand même ?

En vérité, c'est probablement ce que j'allais faire. Passer le week-end à la maison devant des séries, des jeux vidéos ou peut-être aller au cinéma avec ma petite sœur. Je n'avais jamais été à une soirée chez des potes de ma vie. Je sais que l'année dernière, y'en a pas mal qui se tenait mais soit j'étais pas invité, soit... J'étais pas au courant. Bon c'est vrai, j'ai un peu l'impression d'être un looser quand je fais cet état de fait.

-Je viendrais.

Je ne sais pas pourquoi j'avais répondu ça, mais il était trop tard. Il fallait bien une première fois à tout non ? J'allais peut-être enfin me sociabiliser assez pour avoir des amis, des vrais.

-Et toi Charlie, tu seras là ?

-Ouais, je passerais avec ma copine.

-Cool mec ! Et franchement, t'as assuré grave sur le terrain !

Charles-Edouard et Guillaume s'échangèrent un check et sortirent des vestiaires. Mais pourquoi ça semblait si facile aux autres de devenir pote avec ce nouveau venu ? Pourquoi moi il ne m'aimait pas ? Pourquoi il ne me parlait quasiment pas ? Je sentais mauvais. Pourtant je prenais ma douche tous les jours - contrairement aux idées reçue sur les geeks.

Bon, j'avais dit que j'irais à cette soirée mais je devais aussi en parler à mes parents pour leur demander l'autorisation. Après tout, a seize ans on rend encore des comptes à sa famille.

-C'est Guillaume Etienne qui fait cette soirée ? Et ses parents seront là ? demanda ma mère en posant le plat de lasagnes sur la table.

-Maman, c'est une soirée entre jeunes...

-Y'aura de l'alcool ? demanda mon père.

-Bah sans doute, j'en sais rien, répondis-je bêtement. Mais c'est pas moi qui vais en boire tu le sais.

-Je termine mon service à l'hôpital à 0h00. Si tu veux, je passe te récupérer après ?

Ma mère était vraiment super sympa. Ah oui, elle est infirmière à l'hôpital de la ville. Un chouette métier d'après elle, même si j'ai du mal à voir ce qu'elle peut apprécier dans tout ça. Mon père n'ajouta rien, étant donné que ma mère venait de me donner implicitement son accord. Le reste du repas eut comme sujet de conversation la copine de mon frère. Ils étaient partis au cinéma le soir même et tout le monde semblait d'accord pour se dire qu'on appréciait Sabine. C'était une fille drôle et sympa. Tellement bien que mon frère ne la méritait pas, ça aussi, tout le monde était d'accord.

-ChaCha ! Y'a une fille pour toi à la porte !

Mince ! Elle était déjà là ! Je fermais la vidéo que j'étais en train de regarder - honteusement - sur mon pc portable et remontait mon pantalon et mon boxer pour descendre les escaliers quatre à quatre. Oui, je sais, vous vous demandez ce que j'étais en train de fabriquer seul dans ma chambre, le pantalon sur les chevilles devant mon pc ? D'accord... Les vidéos que mon frère m'a passé l'an dernier bah des fois je les regarde et des fois je... Enfin, ça vous regarde pas non ! Je fais ce que je veux, je suis grand et puis, je suis un mec. J'ai...

-Salut Petit Geek ! Je t'ai apporté des fringues !

April était déjà entré dans mon salon, des paquets dans une main, sa veste dans l'autre. Elle déposa tout sur l'un des canapés, souffla et regarda autour d'elle. Elle découvrait ma maison, mon univers.

-C'est ici que t'habites ? C'est chouette !

Ma sœur qui lui avait ouvert la porté était restée dans la pièce pour jeter un œil aux paquets que ma nouvelle amie apportait. Ma mère qui s'apprêtait à partir au travail arriva à son tour :

-Les enfants, je pars travailler ! Ah, je ne savais pas qu'une amie à toi viendrait ! Bonjour, je suis la maman de Sacha !

Ma mère tendit sa main à April qui la prit tout en souriant et en déclinant son identité :

-April Stevens, vous avez une jolie maison.

-Tu vas aussi à la soirée de ce soir ?

-Oui, j'accompagne votre fils.

-Tu n'es plus gay ? demanda ma petite sœur qui ne semblait plus rien comprendre.

-Dianna ! criais-je. April n'est pas ma petite copine, ce n'est qu'une copine...

-Je suis là pour l'aider à se préparer et à se faire un peu plus... séduisant ! Parce que le look de geek peut passer au lycée, mais dans une soirée, il faut savoir faire des efforts ! Tu veux nous aider Dianna ?

-Chouette ! se réjouit ma petite sœur pour mon plus grand malheur.

-Bon, je vous laisse vous amuser alors, décida ma mère. Tu veux que je te dépose chez toi ce soir ? demanda ma mère à April.

-C'est gentil mais quelqu'un viendra me chercher. D'ailleurs, ne vous embêtez pas pour Sacha, on se chargera de le déposer !

-C'est...

-J'insiste ! coupa April qui voyait très bien que ma mère refuserait cette gentillesse.

-Bien. Tu remerciera tes parents. Bonne après midi et bonne soirée.

Ma mère embrassa ma sœur avant de partir. Oui je sais, moi, je n'embrasse pas ma maman. J'aime pas vraiment ce genre de marque d'affection ça me met toujours mal à l'aise.

C'est ainsi que débuta une drôle d'après-midi ou April, après avoir décidé de ma tenue du soir avec ma sœur (une chemise noire, un pantalon noir et quelques babioles à mettre sur mes bras), décida de squatter ma chambre en s'allongeant sur mon lit.

-Combien je te dois pour les vêtements ?

-C'est cadeau, me répondit-elle.

-Quoi ? Mais t'es folle, je ne peux pas accepter, ce n'est même pas mon anniversaire...

April se mit à souffler et se redressa pour me regarder :

-C'était à mon frère, tu peux les garder, il ne les mettra plus.

-Ah. Pourquoi ? Il a prit du poids ?

-Non. Il est mort.

Merde, j'étais vraiment mais vraiment le plus con des imbéciles. Niveau gaffe et débilité j'étais vraiment le roi... Mais comment j'aurais pu savoir qu'elle avait un frère qui plus est décédé ? C'est malin, j'avais l'impression d'avoir gâché la bonne ambiance et surtout je n'avais aucune idée de ce que je devais dire pour rattraper ça. Je pense qu'elle sentit mon malaise parce qu'elle me dit :

-Ca va, flippe pas. C'était y'a deux ans. Ce sont des choses qui arrivent.

-Ouais...

J'avais envie de lui poser des questions, de savoir comment, qui, pourquoi, mais je savais aussi que ce n'était pas forcément le meilleur moment. Si elle souhaitait m'en parler, elle le ferait d'elle même par la suite. Mais cet après-midi là, j'avais l'impression de partager quelque chose de particulier avec quelqu'un - qui ne soit pas de ma famille - pour la première fois de ma vie. Je pense qu'April m'appréciait vraiment et que pour elle, j'étais un ami, un vrai de vrai.

-On devrait se mettre en route ? me dit-elle vers 19h00.

J'habitais à vingt minutes à pieds de chez Guillaume, ce qui facilitait les choses. Après avoir souhaité une bonne soirée à mon père et à ma sœur, nous étions tous les deux partis, bras dessus, bras dessous pour la maison de Guillaume. J'allais vivre ma première soirée.

-Si ça se trouve tu rencontreras ton premier mec là bas ?

-Euh... Personne à part toi ne sait que je suis gay. Puis on va pas vers un mec qui nous plaît pour lui dire quand on est nous même un mec.

-Ca devrait pas être aussi compliqué la vie.

-C'est toi qui me dit ça ? La reine du complot ? Celle qui passe par des tas d'intervenants pour draguer un mec déjà casé ?

Elle se contenta de rire. Arrivés chez Guillaume, ma première impression fut mauvaise. Il y avait du monde, au moins une centaine de personnes dispersés dans le jardin, dans les différentes pièces de la maison - plutôt grande heureusement. A croire que Guillaume avait invité toute la ville.

Malheureusement pour moi, April m'abandonna - un peu malgré elle - rapidement. Plusieurs de ses copines se trouvaient là et se l'accaparèrent pour lui raconter les derniers potins. Je ne pouvais pas lui en vouloir, elle devait honorer son statut de princesse populaire du lycée. Moi je n'étais pas grand chose à côté d'elle.

Pendant plus d'une heure, je me retrouvais à passer de pièce en pièce, cherchant des visages amicaux pour discuter. Puis finalement, c'est Elodie qui arriva vers moi, un verre à la main.

-Sacha ! Tiens bois ça !

Elle me tendit un verre de punch.

-C'est gentil mais je ne bois pas...

-Allez, fais pas ta chochotte, bois un coup !

-Je...

Elle me mit de force le verre dans la main. Pas grave, une fois qu'elle se serait éclipsée, je le déposerais ni vu ni connu sur une table.

-T'as vu ? Charlie s'est fait pas mal de potes !

Elle me désigna un groupe de garçons, notamment composé de Guillaume, Danny et Charles-Edouard, en train de rire comme des... mecs. Ils avaient tous un verre à la main et semblaient avoir déjà bu quelques verres.

-C'est cool pour lui. Tu l'as rencontré ou ?

-Paris, durant les vacances. J'étais parti militer pour le droit des femmes. Enfin bref, je suis tombé sur lui par hasard à une soirée. On a sympathisé. Puis j'ai appris qu'il viendrait dans le même lycée que moi, ça ne pouvait pas être une coïncidence.

-Tu es amoureuse de lui ?

-C'est pour la rubrique potins du lycée que tu me demande ça ?

Elle se mit à rire et je la suivais, bêtement. En fait, je lui posais des questions le concernant parce que ça m'intéressait vraiment. Parce qu'il m'intéressait vraiment et qu'il m'intriguait. Mais aussi parce que je ne pourrais jamais les lui poser à lui, vu comment il m'évitait.

-Il t'a parlé de moi ?

-Qui ça ? Charlie ? demanda Elodie surprise.

-Ouais...

-Non. Bon je te laisse, j'ai des potes à voir !

Elle s'en alla, me laissant à nouveau seul comme un glandu. Je reportais alors mon attention sur les mecs au centre de la pièce. J'ignorais de quoi ils parlaient mais en tout cas, ça devait bien les faire rire. Après avoir posé mon verre sur une table, comme prévue, je vis Victoire sortir de nul part et se rapprocher sensuellement de son petit-copain.

-Tu viens danser beau gosse ?

-Est-ce que j'ai le choix ? lui demanda t-il en souriant.

-Non !

La brune incendiaire venait de l'entrainer sur la piste de danse improvisée. Un des gars du lycée était en train de jouer les DJ amateurs et passait une des dernières musiques de Rihanna sur laquelle Victoire se lâchait complètement.

Cette fille devait être la tentation de tous les hétéros normaux. Elle déhanchait son corps contre celui de Guillaume, le chauffant tout comme elle allumait tous les gars présents dans la pièce.

-Retiens moi je vais vomir !

Je n'avais pas vu April venir près de moi. Elle s'était visiblement débarrassée de ses copines et regardait comme moi la scène qui nous était offert par le nouveau couple sulfureux du lycée.

-Tu devrais demander à Charlie de prendre des photos, ça irait très bien dans la rubrique scandale du prochain numéro.

Je regardais April sans savoir ce que je pouvais lui répondre.

-Tu es bien meilleure danseuse qu'elle. C'est ce que Madame Ouahlima pense en tout cas.

-C'est vrai. Je sais danser, me répondit-elle en me regardant d'un air étrange.

Elle m'attrapa la main sans que je sache pourquoi. Alors qu'elle me trainait sur la piste de danse, je semblais comprendre ou elle voulait en venir :

-Non, non... April... S'il te plaît non... Je suis... Je ne sais pas danser... Je suis nul moi !

-Tais toi. Concentre toi sur la musique, suis le rythme...

-Mais je vais te ridiculiser...

-Chut !

Elle posa ses mains sur mes épaules et commença à se déhancher contre moi. Un peu forcé, je commençais à bouger tout en suivant ses conseils. Je fermais les yeux puis je bougeais doucement, puis de plus en plus rapidement pour me coller sur le rythme.

April attrapa mes bras pour les poser contre ses hanches.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Je danse avec toi.

Bientôt, je sentais les regards des autres invités se poser sur April et moi, et non plus sur Victoire et Guillaume. Tout le monde devait se demander qui était l'imbécile qui se frottait contre la fille la plus populaire du lycée. Ca y est, ma vie était foutue. Lundi, tout le monde parlerait de moi comme d'un guignol de service. Merci April. Je pouvais tout aussi bien disparaître et changer d'identité, intégrer un autre lycée et espérer que personne ne me retrouve.

-Tout le monde est en train de te mater, me dit-elle en chuchotant dans mes oreilles.

-Nawak. C'est toi qu'on regarde.

-C'est nous, répondit-elle en souriant.

Finalement, je me suis retrouvé à danser avec elle non pas durant une chanson, mais durant au moins cinq chansons ! J'étais épuisé et ça, April ne le remarqua même pas. Elle s'arrêta lorsque Victoire s'arrêta pour entrainer Guillaume à l'étage.

-C'était ça ton but ? Que Guillaume te remarque ?

April était au bar en train de se servir un jus de fruit. Elle me passa un verre de fanta (tiens, elle s'était souvenue que c'était ma boisson préférée ? Ma sœur le lui avait dit cet après midi).

-Je m'en fiche qu'il me remarque ou non. Ce que je veux, c'est qu'on parle plus de moi que des escapades sexuelles de cette poufiasse de Victoire.

-Mais c'est quoi le problème entre vous ? Ne me dit pas que tu la détestes réellement parce qu'elle t'a volé ton petit copain quand t'étais en primaire ?

-C'est à cause d'elle que mon frère est mort.

J'étais choqué. Jamais je ne me serais attendu à une telle révélation. Une fois encore, April me prenait au dépourvu et je ne savais pas quoi lui répondre.

Je ne me sentais vraiment pas bien et pourtant, je n'avais pas bu. Mais entre l'odeur de l'alcool, des joints fumés par des gars et toute cette ambiance, je me sentais vraiment mal. April était repartie danser avec des copines et moi, bah, je cherchais à prendre l'air. Mais d'abord, je devais passer aux toilettes.

Une fille m'indiqua que je les trouverais à l'étage.

-Mince ! J'aurais du frapper !

-T'inquiètes Carson, t'inquiètes...

Je refermais la porte derrière moi et Guillaume était en train de refermer sa braguette. La salle de bain était plutôt spacieuse. Le sportif du lycée alla se laver les mains puis se regarda quelques instants dans le miroir avant de me dire :

-C'était chaud avec April. Tu vas te la faire ?

-Quoi ? Je... Non !

-Allez t'inquiètes, c'est pas tout le monde qui a la chance de se taper la fille la plus en vue du lycée. Tu sais qu'elle est encore vierge ? Enfin, c'est ce que tout le monde dit.

-Non. Enfin je m'en fiche, je veux pas...

Guillaume se frotta la tête avec de l'eau et me dit :

-Je crois que j'ai vraiment trop bu. J'ai eu du mal à bander avec Victoire.

Je pouvais le confirmer : Guillaume avait beaucoup bu. Déjà je l'avais vu de mes yeux vus mais en plus, jamais au grand jamais il lui serait venu de me parler de sa vie sexuelle et de ses mésaventures. Jamais. Et j'allais avoir beaucoup de mal à oublier ça.

-Peut-être que c'est pas une fille pour toi...

-T'es malade ? Elle est super canon cette meuf ! Et super chaude...

-Un peu trop peut-être ? lui dis-je timidement.

-Je veux pas l'épouser, Victoire c'est pas la fille qu'on épouse, c'est la fille avec qui on s'amuse.

-Et April ? lui demandais-je.

Bon j'avoue, là tout de suite, mon but était de profiter de l'ébriété du garçon pour savoir ce qu'il pouvait penser de ma pote et savoir si éventuellement, il pouvait être intéressé par elle. Je ne m'étais jamais vu comme un potentiel marieur et faiseur de couple, mais les circonstances s'y prêtait :

-April elle s'intéresse à personne. C'est une carriériste ambitieuse qui n'a pas de cœur. Elle est froide.

Je n'étais pas d'accord avec lui. J'aurais pu l'être l'an dernier, mais maintenant que je la découvrais sous un nouveau jour, je n'étais pas d'accord. Mais Guillaume résumait sans doute la façon de voir de tout le lycée.

April avait beau être belle et populaire, personne ne la connaissait réellement. Elle ne se livrait d'ordinaire à personne et rien ne semblait l'atteindre. Jamais il ne lui était arrivé de montrer ses émotions à qui que ce soit et finalement, ça lui était sans doute préjudiciable dans ses relations amoureuses.

-Tu devrais apprendre à la connaître.

Guillaume se mit à rire en passant près de moi :

-Tu veux que Vicky me castre ou quoi ? Allez, bonne soirée mec...

Guillaume sortit de la salle de bain pour - sans doute - rejoindre sa petite-amie dans sa chambre. A peine était-il sortit que quelqu'un d'autre entra dans la salle de bain. Le rouge me monta aux joues lorsque je me retrouvais face à face avec Charles-Edouard :

-J'peux utiliser les toilettes ou tu les occupe ?

-Euh, non... Enfin... Je... Je discutais juste avec Guillaume et...

-Ouais, cool.

Il n'avait pas envie de discuter avec moi et il s'approcha des toilettes me tournant le dos. Sans aucune gêne, il se mit à faire pipi. Bon, d'accord, dans les toilettes publiques du lycée tous les gars faisaient pipi comme ça. Mais là on était dans un cadre, plus intimiste. Je ne savais pas si je devais le laisser et sortir ou... Si j'avais le droit de rester ?

Pourquoi ce mec me faisait-il me poser autant de questions ? Qu'est-ce qu'il pouvait être agaçant ! A cause de lui mon année scolaire allait être pourrit parce que je ne ferais que penser à cet abruti !

-Laisse pas ta meuf trop longtemps seule, y'a d'autres keums qui veulent te piquer ta place mec!

Waouh, il venait de me faire une longue phrase. Une vraie phrase. Une vraie de vraie. Youpi ! En fait, il m'aime peut-être bien, là il a l'air de s'inquiéter pour moi et de ma meuf... Quoi attends ? Il pense vraiment qu'April c'est ma petite copine ? Ah non... En fait, il agit juste en "mec sympa avec un autre mec", y'a rien d'amical dans tout ça.

-Tchuuuussss !

Et il était déjà parti sans que je puisse répondre quoi que ce soit. Je suis vraiment le plus abruti de tous les abrutis moi...


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 09 Aoû 2012 16:58 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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:bravo: :bravo: Tu écrit toujours aussi bien!!!

:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 09 Aoû 2012 17:51 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Voici le quatrième chapitre de l'histoire de Sacha. Après la fille populaire et le sportif, intéressons nous à la garce de service qui amènera plus ou moins Sacha a une révélation inétendue à la fin de ce chapitre ! Je ne peux que vous souhaiter une bonne et excellente lecture et vous inciter à me commenter (même pour me dire que c'est mauvais et que c'est nul), mais aussi pour me dire que vous avez aimé, si vous appréciez Sacha (bah oui, pour le moment Charles-Edouard il a pas beaucoup parlé xD).

Chapitre 4 - La Garce, Victoire, 17 ans


Le lundi suivant, tout le monde ne parlait que de la soirée de Guillaume au lycée. D'ailleurs, à la réunion du journal, April demanda à l'une de ses copines, Mandy je crois, d'en faire un article.

Ce qui est drôle avec le journal de l'école c'est qu'on peut y trouver des articles de fonds sur des sujets de société, sur les différentes matières enseignées ou bien sur la vie scolaire de l'école, mais également sur la vie personnelle et trépidante des lycéens. Je crois qu'April adore ce pouvoir qui lui est conféré de pouvoir décider de qui est In et qui est Out. Et une chose est sûre, pour elle, Guillaume est In.

Ce qui est marrant c'est que Guillaume se comporte comme un ami avec moi maintenant. Enfin, encore plus qu'avant. Jusque là on était de bons potes. On se parlait surtout par rapport à l'équipe de volley, il me saluait dans les couloirs lorsqu'il me voyait. Mais là, quand il me saluait, il prenait quelques minutes pour discuter avec moi et me parler.

C'est donc comme ça que c'était quand on allait à une fête ? On devenait tout à coup quelqu'un a qui on pouvait discuter. J'allais donc en profiter pour passer le message qu'April voulait absolument que je lui passe depuis la semaine précédente.

April n'était pas dans la cafétéria lors du déjeuner (comme chaque lundi midi, elle était déjà dans le bureau du journal). Une fois mon repas sur mon plateau, j'aperçus Guillaume en train de s'asseoir à une table avec Victoire. C'était maintenant :

-Euh... Guillaume, je peux te parler une minute ?

-Hey ! Sacha ! Tiens assied toi...

Oh, pour la première fois de ma vie il m'appelait par mon prénom, c'était bon signe ça non ? Ca voulait dire qu'on était plutôt proche ?

-Merci.

Victoire ne sembla même pas remarquer que j'étais présent, elle continua de regarder son téléphone portable avec ses yeux de sorcière. Non c'est vrai, Victoire n'est pas une vraie sorcière mais elle a un regard effrayant qui pourrait paralyser n'importe qui. Elle était vraiment ce genre de beauté brune incendiaire qui ne pouvait pas vous laisser indifférent, même si vous étiez gay. D'ailleurs, maintenant que je me retrouvais proche d'elle, je repensais subitement à ce qu'April m'avait dit à la soirée de Guillaume, sur le décès de son frère et l'implication certifiée de Victoire, d'après April.

-Alors mec, qu'est-ce que tu voulais me dire ?

-Ah ouais. Euh... Tu vois Mlle Ouahlima ? La prof d'art dramatique ?

-Ouais, je vois...

-Et bien, elle monte une comédie musicale.

-Ca fait tapette ça une comédie musicale, répondit bêtement Guillaume en dévorant un de ses morceaux de viande.

-Arrête, intervint Victoire, on est en 2012, c'est super branché les musicals ! Je suis sortit avec un danseur de l'opéra rock y'a quelques mois. Crois-moi, il était super sexy...

-Vicky, je mange ! rétorqua Guillaume. Et j'apprécierais que tu garde tes aventures sexuelles avec tes ex pour toi, je m'en fiche moi...

-Ca va, je viens pas de tromper sous tes yeux non plus, relax ! J'ai vécu avant de me mettre avec toi !

Victoire n'avait pas sa langue dans sa poche et était loin d'être une fille qui se laissait faire... C'était le moins qu'on pouvait dire.

-Donc, repris-je, elle organise les premières auditions mercredi... Peut-être que, ça te dirait de venir ? Elle a du mal à recruter des garçons visiblement.

-Ca pourrait être drôle ! On viendra ! assura Victoire alors qu'elle, je ne lui avais rien proposé.

-T'es sérieuse ? On va passer notre mercredi après midi au lycée pour faire des claquettes et pousser la chansonnette ?

-Dis toi que c'est pour ta ligne. Tu t'es un peu laissé aller pendant les vacances et le volley-ball ne suffira pas pour toi retrouver le physique d'Apollon que tu avais quand je suis sorti avec toi. Je te préviens, du laisser aller peut être clairement un motif de rupture !

Victoire venait de se lever, son téléphone portable en main.

-Tu rangeras mon plateau ? T'es un amour ! lui dit-elle avant même qu'il ne puisse répondre.

Elle l'embrassa rapidement sur la joue et s'éloigna, sous le regard de tous les gars du lycée qui ne pouvait s'empêcher de la reluquer de façon inappropriée.

-C'est ça avoir une copine ?

-T'inquiètes petit Sacha, ça t'arrivera un jour !

Le mercredi après-midi, Mademoiselle Ouahlima avait réquisitionné l'auditorium a côté du gymnase pour faire passer les auditions de sa comédie musicale. Elle espérait réellement qu'il y aurait du monde et visiblement, April avait fait un très bon travail de communication.

Cette fille me surprenait de plus en plus, elle était vraiment sur tous les fronts et ne s'arrêtait jamais. C'est avec elle que j'arrivais aux auditions. Nous étions allé manger un morceau ensemble dans un fast-food à côté du lycée, ce qui ne semblait pas plaire à ses copines. Elles avaient préféré manger au lycée.

April et moi discutions de tout et rien, notamment de ses parents - particulièrement de son père qui était venu nous chercher à la soirée de Guillaume. Puis arrivé à l'auditorium, elle eut l'agréable surprise de découvrir pas mal de personnes pour les auditions.

-Mademoiselle !

Notre professeur, Mademoiselle Ouahlima, Safia de son prénom, était en train de distribuer des partitions, des paroles et des textes aux nouveaux arrivants.

-April ! Je ne te remercierai jamais assez, ta campagne a vraiment eu l'effet escompté !

-Tant que personne ne me vole le premier rôle, répondit-elle fièrement.

-Tu as soudoyé la prof pour le premier rôle ?

J'étais surpris par l'audace d'April, c'est vrai, mais encore plus par le fait que Mademoiselle Ouahlima soit tombée dans son piège. Rapidement, notre prof se justifia :

-April a beaucoup de talent, vraiment. Et elle a décidé de réellement s'impliquer dans le Musical, le premier rôle lui revenait tout naturellement. Mais dis-moi Sacha, je pensais que tu n'étais pas bon danseur ? L'an dernier tu as refusé de faire partie de la chorégraphie de Grease !

-Je... Je n'ai pas eu le choix...

-Croyez-moi, il bouge très bien !

-Attention, Victoire entre en scène !

Tous les regards se tournèrent vers Victoire, plus radieuse que jamais, qui entrait dans l'auditorium en mode star capricieuse. April perdit aussitôt son sourire et me regarda, dégoûtée, de voir que sa principale rivale était arrivée jusqu'ici.

-J'ai invité Guillaume, lui dis-je en désignant le sportif du doigt. Et elle était là alors...

-Génial ! mentit April. De toute manière, je l'ai entendu chanter au karaoke de l'anniversaire de Sabrina Ribeaulieu, et crois-moi, cette fille n'a aucun talent, mais vraiment aucun ! Sauf si l'on considère ses capacités d'actrice porno comme du talent...

-Comment tu sais qu'elle est douée pour le porno ? demanda Mandy derrière elle.

April souffla et ne répondit même pas à son amie. Mandy, c'est la fille dont j'oublie toujours le prénom sans savoir pourquoi. J'ai jamais connu de Mandy à part elle, sauf la maîtresse de J.R. dans Dallas durant les saisons 7 et 8. Enfin, tout le monde s'en fiche de savoir que je regarde Dallas avec ma mère. Quoi qu'il en soit, Mandy est toute petite, et c'est une fausse blonde. Je crois qu'elle essaye à tout prix de ressembler à April sans y arriver.

-Salut Sacha !

Guillaume s'approcha de moi pour me serrer la main. Victoire me regarda en souriant - oui, oui, Victoire me sourit, je ne rêve pas ! - et derrière eux Elodie s'approcha pour me faire la bise tandis que Danny et Charles-Edouard, juste derrière, étaient en train de parler de quelque chose.

-Elodie ? T'as réussit à traîner ton copain et Danny jusqu'ici ?

-J'ai trouvé les bons arguments, me répondit la rousse. Je ne suis pas sure de savoir ce que Danny peut valoir mais je sais que Charlie est un très bon danseur et un très bon chanteur.

-Charles-Edouard ? lui demandais-je plus qu'étonné.

-Mais oui, il va te le prouver, regarde bien son audition !

Elodie alla ensuite saluer April tandis que Danny vint me serrer la main - plus par politesse je pense - et Charles-Edouard arriva à son tour - lui, plus par obligation parce que ses potes l'avaient fait.

Le contact de sa main me... m'électrisait je crois. Enfin j'en sais rien. Je sais juste que quand il m'a touché la main, j'ai ressentit un truc trop bizarre qui ne me laissa pas indifférent. C'est pas vrai, j'ai vraiment l'impression de parler comme une adolescente d'une série teenage ridicule... Il faut vraiment que je me soigne ou a défaut, que je puisse en parler à quelqu'un de cette attirance ridicule pour Charles-Edouard-je-ne-souris-jamais-et-ne-te-parle-jamais !

-Bien, merci à toutes et à tous d'être venu, lança Mademoiselle Ouahlima. Nous en aurons au moins pour trois bonnes heures le temps que je puisse tous vous auditionner sur le chant, la danse et le jeu. Une fois que tout le monde aura inscrit son nom sur la feuille qui est posée là sur mon bureau, je vous appellerais un par un. Vous pouvez prendre l'air devant l'auditorium, assister aux auditions mais restez dans les parages pour que vous puissiez rapidement prendre votre place quand je vous appellerais. Je n'attribuerais aucun rôle aujourd'hui, je veux juste voir un peu ce dont tout le monde est capable.

Tout le monde acquiesça, alla inscrire son prénom si ça n'était pas déjà fait. Sachant que je ne passerais pas dans les premiers, je m'étais décidé à prendre l'air sur le parking. Par moment, j'aimais bien être seul, me retrouver loin, avec mes propres pensées... qui me ramenait toujours et encore à l'éternel Charles-Edouard...

-Tu penses que je suis assez sexy comme ça ?

-Quoi ?

Je ne rêvais pas. Victoire Cooper, la fille la plus sexy du lycée était en train de me parler à moi pauvre petit mortel. Si j'avais était hétéro, il est probable que je n'aurais pas su me contenir. Mais fort heureusement pour moi, j'étais tout ce qu'il y a de plus gay dans mes pensées.

-Guillaume dit que je suis sexy mais, il le dit pour me faire plaisir. Alors j'avais envie d'avoir l'avis d'un autre gars, un gars... comme toi...

C'est moi ou elle venait de se rapprocher bizarrement de moi ? C'est moi ou elle venait de me plaquer contre le mur de l'auditorium ? C'est moi ou ce qu'elle faisait là c'était du rentre dedans ? C'est moi ou elle était clairement en train de m'allumer alors que son mec était encore à l'intérieur ?

-Victoire... Je crois que... Guillaume va se demander ou tu es...

-Pourquoi tu me parle de lui alors qu'on est bien là tous les deux ?

Non, non, non, ne fais pas ça. Elle se rapproche de trop près. Elle va m'embrasser. Je ne veux pas que mon premier baiser soit avec Victoire, non il en est hors de question, par pitié seigneur, que quelqu'un me vienne en aide !

-Espèce d'enfoiré !

Guillaume ? C'était la voix de Guillaume ? Méchant Seigneur, quelqu'un ne voulait pas dire Guillaume ! C'est pas parce que je suis gay qu'il faut me punir de la sorte quand même...

-Guigui, calme-toi, on faisait juste que discuter...

-Tu discutais collé serré contre lui en l'embrassant ?

Victoire s'était éloignée de moi, laissant la place à Guillaume de se rapprocher et de m'attraper par mon t-shirt. Je pouvais donc maintenant clairement confirmer que Guillaume a une puissance de malade et que son statut de sportif, il ne l'a pas volé !

-Me frappe pas s'il te plaît !

-Fallait y réfléchir avant de toucher à ma copine trouduc !

Guillaume me jeta sur le sol au moment même ou April - et d'autres filles - arrivèrent dehors alerté par les cris de Guillaume. Devant la situation, April s'interposa face à Guillaume pour l'empêcher de me frapper et de commettre l'irréparable. Oui je sais, je serais éternellement reconnaissant à April pour avoir eu la bravoure de me défendre de la sorte. Décidemment cette fille était géniale.

-Je peux savoir ce qui te prend Monsieur tas de muscles ?

-Ton mec a posé les mains sur ma copine !

April me regarda un instant - se demandant si vraiment ça pouvait être possible - avant de réaliser la bêtise de ce scénario.

-Tu crois vraiment qu'un gars gentil comme Sacha aurait fait ça ? Il t'ai pas venu à l'esprit que la chaudasse dans l'histoire, c'est ta copine ? Je te rappelle que les trois quart du lycée l'a déjà vue sans culottes et que t'es peut-être le dernier abruti à ne pas avoir couché avec elle - jusqu'à ce que tu sortes avec elle bien sûre !

Victoire entra à son tour dans la danse - si on peut appeler ça une danse - en se positionnant face à April, juste devant Guillaume. Cette dispute de mecs allait se transformer en crêpage de chignon entre filles.

-Calme toi un peu Blondie ! Ce n'est pas parce que tu as décidé de jouer les vierges effarouchées et les saintes-nitouches que ça fait de moi une salope !

-M'adresse pas la parole toi !

-Pourquoi ? Parce qu'elle est aussi sacrée que ta petite culotte ta parole peut-être ? C'est pas parce que t'es une nana coincée qui refuse d'écouter ses besoins primaires qu'on doit tous te suivre dans la ronde des Bisounours et faire comme toi blondie !

April eut alors une réaction qui surprit tout le monde - moi le premier. Elle regarda fièrement Victoire, de toute sa classe, puis se retourna vers moi :

-Rentrons à l'intérieur, elle n'en vaut pas la peine.

Tout le monde s'attendait à ce qu'April réplique et se mette au niveau de Victoire, mais il n'en était rien. Je suivis April dans l'auditorium pour rejoindre les sièges du premier rang afin de me remettre de ce petit accrochage.

Là ou j'étais réellement le plus embêté, c'était pour Guillaume. Je n'avais absolument pas envie de me brouiller avec lui, d'autant plus que j'appréciais la relation qui s'installait entre nous et l'idée d'avoir un pote - qui ne soit pas une fille blonde - dans le lycée.

Le reste des auditions me tourmenta plus qu'autre chose et je ne profitais ainsi pas du spectacle qui nous était donné. Pourtant, y'avait des talents digne de faire partie d'un épisode de Glee qui passait devant nous, mais même ça, je n'arrivais même pas à m'y intéresser.

-Sacha Carson, c'est à toi, lança Mademoiselle Ouahlima à mon attention.

Mon dieu, j'allais vraiment devoir chanter et danser devant tous ces élèves ? Surtout après l'altercation que je venais d'avoir avec Guillaume ? April me souhaita bonne chance et me poussa pour que je me lève et me dirige sur la scène.

-Bien, reprit la prof, on va d'abord commencer par le jeu. Tu as le texte avec toi du monologue ? Je te laisse le lire d'accord ?

J'acquiesçais, posant mes yeux sur la feuille qu'elle nous avait donné en arrivant. Mais je n'arrivais pas à me concentrer, mais vraiment pas du tout. Sans réfléchir - vous remarquerez que j'agis beaucoup sans réfléchir, c'est un peu mon impulsivité qui me contrôle - je fis l'une des choses les plus courageuses de ma vie. Sachant qu'en plus, ça pourrait définitivement mettre un terme à une éventuelle (mais peu probable) amitié avec Charles-Edouard.

-Avant de lire le monologue Mademoiselle Ouahlima, je... J'aimerais dire quelque chose, à tout le monde ici présent mais particulièrement à Guillaume.

La prof me regarda d'un air songeur mais ne m'arrêta pas, bien au contraire.

-Je n'ai jamais vraiment eu d'amis ici l'année dernière et... Je pense que c'est sans doute parce qu'on ne peut pas avoir d'amis tant qu'on ne se connaît pas soit même. Et au lycée, y'a rien de plus difficile que d'apprendre à se connaître. On nous colle toujours des étiquettes pour pouvoir s'identifier mais au fond, correspond-on réellement à une seule et unique étiquette ? Est-ce que la fille la plus populaire du lycée n'est que ça ? Est-ce que le grand et beau sportif ne peut pas aussi être intelligent ? Est-ce que la garce de la bande peut avoir un cœur ? Est-ce que le fragile petit geek ne peut pas aussi être gay ?

Je m'étais arrêté pour voir si dans l'assemblée, tout le monde voyait ou je voulais en venir. Ma prof le comprit directement, d'autres aussi sans doute, mais je continuais, m'adressant particulièrement à Guillaume.

-Quand tu m'as invité à ta soirée j'étais content parce que c'était la première fois que quelqu'un m'invitait personnellement. Puis après ça, j'ai cru que tu me considérais vraiment comme un ami et ça me faisait plaisir. Et en tant qu'ami jamais je ne me serais permis de vouloir te voler ta copine, j'ai trop de respect pour toi et pour ce que représente un couple pour faire ça. Mais si tu veux une preuve de ce que je te dis, je pense que faire mon coming-out devant la moitié du lycée devrait te suffire. Voilà Mademoiselle Ouahlima, j'ai terminé.

Elle me regarda les yeux écarquillés - remplis de fierté j'en étais sur - tout comme April. La prof me demanda :

-Tu veux prendre une pause ?

-Non, ça ira.

-Alors reprenons.

Guillaume détacha sa main de celle de Victoire, énervé - mais je ne savais pas si c'était contre elle ou contre moi - tandis que je l'aurais parié, Charles Edouard venait de me sourire. Oui j'en étais persuadé. Ou alors c'était moi qui se faisait un film tout seul comme d'habitude ?


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 09 Aoû 2012 20:00 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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:bravo: :bravo: Je ne pensais pas que Sacha allait faire son coming-out maintenant!!

:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 10 Aoû 2012 02:14 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Voilà donc le cinquième chapitre. Nouvelle personnalité mise en avant et trait de caractère, avec notre belle petite rousse ! Elodie c'est quand même la fille à abattre logiquement, vu qu'elle sort avec notre Charlinounet... Et que notre Sacha chéri bah il craque sur lui. Mais Elodie, c'est pas une méchante fille, au contraire. En tout cas, on aura plus d'interaction entre les deux garçons dans ce chapitre ! Bonne lecture :) Merci Lulu en tout cas pour tes commentaires ! :)

Chapitre 5 - La Pacifiste Rebelle, Elodie, 16 ans


Faire son coming-out devant la moitié du lycée, c'était quelque chose de risqué et de courageux. Bon c'était aussi quelque chose de stupide, ça je le sais. Mais ça, personne dans ma famille n'osa me le dire quand j'annonçais à tout le monde ce que j'avais fait durant l'après-midi.

-Si on t'fait iech, tu m'dis quoi et j'vais leur défoncer leur race à ces connards !

-Willy, intervint la petite copine de mon frère.

-Tu crois pas que j'vais laisser des bâtards s'en prendre à mon p'tit frère quand même ?

-Personne ne s'en prendre à moi ! Mademoiselle Ouahlima est venue me dire que c'était très courageux et qu'elle se chargerait d'en toucher un mot aux autres enseignants pour que je n'ai aucun problème.

-Quand est-ce que tu vas avoir un copain ? me demanda Dianna.

-Euh...

-Et ce garçon sur qui tu as craqué ?

-Tu as rencontré un garçon ? me demanda ma mère en posant le plat sur la table.

-Non ! Enfin, si mais on s'en fiche, il n'est pas gay...

-Tu lui as demandé ? me demanda Sabine.

-Non ! Il sort avec Elodie.

-Oh, cette fille qui défendait le droit des baleines l'an dernier ? me demanda ma mère.

Ma famille était vraiment bizarre. J'avais du mal à réaliser qu'on pouvait aborder tout ça à table comme si de rien était de façon aussi naturelle. Je savais très bien que j'avais une chance inouïe et que je devais en profiter pleinement.

Au lycée, le lendemain, tout le monde me regardait bizarrement. Nul doute que la nouvelle de l'homosexualité du geek de service avait fait le tour du lycée. Là, je n'avais qu'une envie, me réfugier derrière un jeu vidéo et ne penser à rien d'autre... Ou devant un épisode de Smallville tiens, ouais, j'étais dans ma phase Smallville actuellement alors ça me ferait du bien de retrouver Lois, Clark et Chloé !

-J'ai préparé des affiches, des banderoles et je tiens à témoigner dans l'article qui va paraître ! April m'a expliqué le sujet...

-Bonjour Elodie.

La rousse face à moi semblait enfin se rendre compte qu'elle m'avait pratiquement agressée en déboulant sur moi de cette façon. Surtout que je ne comprenais pas du tout de quoi elle voulait parler :

-Tu sais j'ai déjà fait une manif' pour le droit des gays. J'ai rencontré quelques gars que je peux te présenter si tu veux ? Ah, t'as peut-être déjà un copain ? April n'a rien voulu me dire quand je l'ai questionné !

-Euh... Elodie, ça me gêne un peu de...

-Mais non, arrête, je dois filer en cours. On se voit plus tard ?

Elle me laisse en plan dans les couloirs, partant en courant dans l'autre sens aussi vite qu'elle m'avait agrippé. Il fallait que je trouve April et qu'on discute sérieusement de cette idée d'articles à paraître dans le prochain numéro... C'était une bonne idée lorsque personne ne savait pour moi, mais maintenant, ça n'était plus si objectif que ça.

Malheureusement pour moi, j'arrivais en retard dans la classe de Monsieur Pétillon. Je suis prêt à parier qu'il ne m'a rien dit sur ça parce que Mlle Ouahlima a du lui dire pour "moi". Okay, ça pouvait me permettre de me sortir de situation délicates face aux professeurs, mais je ne devais pas non plus en profiter.

April était déjà assise à côté de Mandy. Danny était à côté de Charles-Edouard et donc la seule place de libre était derrière les garçons, seul. De toute façon, jamais Charles-Edouard ne m'aurait laissé m'asseoir à côté de lui. Définitivement, j'avais du rêver hier en imaginant qu'il m'avait sourit quand il avait su pour moi.

A la fin de l'heure qui annonçait la récréation, April et Mandy vinrent vers moi tandis que Danny et Charles-Edouard quittaient déjà la classe. Les filles me firent la bise et April me demanda :

-Alors, comment on se sent libéré de son secret ? Je t'avoue que je me plaisais bien à être ta fausse petite copine.

-Bah outre le fait qu'Elodie veuille ameuter toute la ville pour défendre mes "droits", tout va bien.

-Elle veut témoigner dans notre enquête de société. D'ailleurs tu ne pense pas qu'on devrait s'y mettre rapidement ?

-Euh... Tu penses que c'est toujours une bonne idée ? Maintenant que...

-Oui, ça sera d'autant plus vrai qu'on aura les confessions d'un ado gay et la façon dont il voit et vit les choses. Crois-moi, c'est exactement ce qu'il faut !

Je doutais un peu de ça mais je devais lui faire confiance. Et qui plus est, c'était elle la rédactrice en chef, pas moi. Au déjeuner, j'étais assis à la même table qu'April et Mandy quand Elodie, suivie de Charles-Edouard et Danny vinrent s'installer avec nous.

Danny s'assit à côté de Mandy et il me paraissait avoir loupé un épisode quand je les vis plutôt complice. Peut-être étaient-ils en couple ? Ce qui était bizarre étant donné qu'April ne m'avait rien dit de tout cela.

Quoi qu'il en soit, Elodie - comme je m'y attendais - reprit ses folles idées :

-Il faut qu'on parle aussi du mariage d'égalité pour tous !

-Elodie, je pensais ce que je disais hier. Je ne suis pas qu'une étiquette et je ne suis pas que gay...

-Mais ça ne dérange personne que tu sois gay. Pas vrai les gars ?

Elodie regarda Danny et Charlie qui était à côté d'elle. Les deux garçons qui mangeaient leur repas se regardèrent surpris et ne surent pas quoi répondre.

-Bah moi je m'en fiche, répondit Danny. Tant que tu me touche pas et que tu me drague pas et que...

-Ca va Danny, être gay ne veut pas dire qu'il va violer tous les gars qui croise sa route !

J'appréciais vraiment le répondant d'April, même si de temps en temps j'aimerais pouvoir me défendre sans avoir besoin d'elle. Danny se défendit :

-Mais c'est pas ça. C'est juste que ça me ferait bizarre si un gars commençait à s'intéresser à moi.

-Pourquoi ? Qu'une fille ou qu'un gars s'intéresse à toi sans que ça soit réciproque, c'est la même chose ? demanda Elodie.

-Je sais pas... Aide moi vieux ! fit Danny en donnant un coup de pied à son voisin d'en face.

-Quoi ? J'ai pas à t'aider, j'ai rien à dire !

Elodie qui croqua dans sa pomme indiqua comme pour conclure la conversation :

-Tu vois, y'a encore beaucoup de boulot à faire, quand tu vois ces deux dégénérés qui flippent rien qu'à l'idée d'avoir un de leur pote gay !

-Je suis pas sûr qu'ils me considèrent comme leur pote, confia tout haut Sacha plus pour lui même.

Charles-Edouard posa ses couverts et détourna les yeux vers moi. Je n'osais pas le regarder en face, son regard étant trop percutant pour moi. Puis je savais qu'il allait me dire quelque chose et que je ne saurais pas y répondre :

-Si je te considère pas comme mon pote, c'est pas parce que t'es pédé, mais parce que tu pètes plus haut que ton cul et qu'à part ton ordi, tes jeux vidéos et tes séries, y'a rien qui t'intéresse dans la vie !

-Charlie ! s'exclama Elodie. Qu'est-ce qui te prend ?

-Rien.

Charles-Edouard se leva, emportant avec lui son plateau et nous laissant tous médusé face à cette réaction.

-Comment il peut savoir que je passe ma vie à ça ? Je ne lui en ai jamais parlé ! Il m'a jamais parlé ! La plus grande conversation que j'ai eu avec lui devait faire six mots ! m'énervais-je.

A côté de moi, Elodie souffla à son tour, et je compris aussitôt qu'elle en était la responsable :

-Je crois qu'avant que je te présente à lui, j'ai du... Lui faire un portrait de toi qu'il a prit pour argent comptant et... T'inquiètes pas, je lui parlerais !

Elodie se leva, emportant à son tour son plateau mais avant de s'en aller demanda :

-J'ai une idée. Histoire de repartir sur de nouvelles bases, ça vous dit un cinéma demain soir ?

-Excellente idée, approuva April devant moi. Sacha et moi on viendra.

-Quoi ? Mais je n'ai rien dit et...

Elle venait de me marcher sur le pied pour que je me taise, visiblement, elle allait tout décider à ma place et je n'aurais rien à redire là dessus.

-Bah j'ai proposé à Mandy de passer chez moi pour réviser, avoua Danny.

-Une prochaine fois ! ajouta Mandy tout en dévorant des yeux son voisin.

Plus aucun doute, il se passait quelque chose entre ces deux là. Pas sûr que ce soit quelque chose qui tiendrait, mais il y avait quelque chose. Quoi qu'il en soit, Elodie s'en alla et Mandy et Danny ne tardèrent pas à partir à leur tour. Seul avec April, je pouvais lui demander :

-Je peux savoir pourquoi t'as dit oui ? J'ai aucune envie de passer une soirée avec lui !

-Pourquoi ? Pourtant vu comment tu regardes "Charles-Edouard", je pensais que tu n'étais pas insensible à son charme masculin...

-Je... Quoi ? Mais... Non !

Je ne savais pas mentir. Je devenais aussi rouge qu'une pivoine et April m'avait percé à jour. Décidemment, cette fille avait des pouvoirs magique ! Sans doute une descendante des sœurs Halliwell ou de Willow Rosenberg. Pas d'autres explications possible pour qu'elle puisse me percer à jour de cette façon...

-Tu l'as bien entendu ? Il me déteste !

-Arrête de te plaindre Geekounet !

-C'est plus Petit Geek maintenant ? demandais-je d'un air maussade.

-Tu as entendu Elodie ? Il te connait pas. Jusqu'à présent, il est persuadé que tu n'es qu'un geek collé à son ordinateur toute la journée. Montre lui que tu n'es pas que ça.

-Mais je suis un geek collé à son ordi toute la journée ! Je vais pas changer ça...

-Arrête de te cacher derrière ça pour ne pas avoir de vraies relations avec des gens qui existent. Si tu n'avais pas d'amis l'an dernier c'est parce que tu t'es toujours caché derrière ton étiquette de Geek. Tu n'es pas que geek, tu n'es pas que gay, tu peux aussi être quelqu'un de drôle et sociable, montre le lui et peut-être qu'il voudra bien devenir ton pote !

Ca y est. Elle recommençait à me percer à jour et à me mettre à nu. Sorcière, sorcière ! Enfin, gentille sorcière quand même.

-Je pourrais jamais lui plaire, il est hétéro...

-C'est pas le seul mec au monde, conclut April en se levant. Et sortir au ciné te fera voir du monde, alors tu viens et tu arrêtes de rechigner, on a du boulot !

Elle était déjà partie vers la sortie pour déposer son plateau et je n'avais d'autres choix que de la suivre.

Le lendemain, la séance de volley ball me déprima plus qu'autre chose. Charles-Edouard ne m'adressa pas une seule fois la parole, ni dans les vestiaires, ni même sur le terrain. Je m'imaginais vraiment mal devoir passer toute une soirée avec lui. Heureusement, April et Elodie seraient là et je pourrais parler avec elles.

-Carson !

J'étais en train de ranger le terrain lorsque Guillaume vint vers moi en courant avant d'aller dans les vestiaires. Soudain, je réalisais que je n'avais toujours pas discuté avec lui depuis mercredi après midi. Depuis que je m'étais excusé auprès de lui - alors que Victoire aurait du le faire - et que j'avais dévoilé mon secret face à tout le monde. Quoi qu'il en soit, j'allais lui faire face maintenant. Peut-être qu'il allait juste me foutre un poing dans la figure et ne rien dire. La preuve, il m'avait appelé Carson et non pas par mon prénom.

-Hum ?

-Tu veux un coup de main ?

-T'es le capitaine de l'équipe, c'est pas à toi de faire ça...

Guillaume semblait gêné et reprit :

-Ca va... Je voulais juste trouver un prétexte pour causer un peu avec toi... Pour... Enfin tu sais...

-Parce que je suis pédé ?

-Non, ça je m'en fiche. J'ai été con de m'en prendre à toi pour Vicky. Elle m'a expliqué après qu'elle voulait te tester parce qu'elle sentait que t'étais homo. Enfin, j'aurais du te faire confiance.

-Tu pouvais pas savoir, lui répondis-je pour le rassurer.

-C'est vrai. Ah je voulais te dire, écoute pas les autres si t'entends des trucs...

Là j'étais surpris, je ne voyais pas de quoi il pouvait me parler. Quels trucs je pourrais entendre et que je n'aurais pas à écouter ? Il sembla le remarquer parce qu'il ajouta :

-Bah... J'ai entendu des gars se foutre de toi tout à l'heure et t'insulter... T'inquiètes je les ai mis à l'amende ! Mais si t'entends des conneries pareilles, tu viens me le dire. J'irais leur dire deux mots.

Arrête de sourire bêtement Sacha, arrête de sourire bêtement il va te prendre pour un fou. Mais en même temps, tout le monde aurait sourit face à la gentillesse de Guillaume. Il proposait de casser la gueule à des méchants homophobes qui pourrait me pourrir la vie. Si ça c'était pas une belle preuve d'amitié, je ne m'y connais pas ! Bon ça va, je m'y connais pas des masses en amitié, mais avouez quand même que Guillaume est juste trop gentil et trop mignon non ? C'est bizarre parce que jusqu'à présent, je n'ai jamais pensé à lui comme à... un gars que je pourrais kiffer d'une autre façon.

Pourtant il faut être honnête : il est bien foutu, beau garçon, plutôt musclé. Mais je ne ressens pas de truc particulier. Ce qui prouve bien ce que les filles disaient ce matin : être gay ne signifie pas vouloir sauter tout ce qui bouge.

-Merci Guillaume !

-Appelle moi Guigui, on est amis non ? me dit-il en me donnant un léger coup dans l'épaule pour m'arracher un sourire (et il y parvint sans difficulté !).

-Bon week-end, à lundi !

Finalement, cette journée ne serait peut-être pas si nulle que ça.

Magic Mike : un film avec de beaux gogo danseurs qui se déhanchent tout au long du film, dont l'un incarné par Chaning Tatum et l'autre par Alex Pettyfer. Bon, ce film était à l'affiche tout le mois d'août. Jamais je n'aurais pensé qu'il le serait encore mais surtout, qu'April et Elodie nous emmèneraient voir ça !

Le film n'était pas mauvais et voir des mecs se déhancher comme ça, c'est plaisant comme pour elles. Mais elles n'ont pas pensé une seule seconde à ce pauvre Charles-Edouard qui s'est retrouvé entraîné là dedans contre son grès. Tout au long du film, je m'attendais à ce qu'il se lève et s'en aille, mais bizarrement, il n'en fit rien.

La séance à peine terminée, les filles nous abandonnèrent pour se rendre aux toilettes et nous demandèrent de les attendre dehors devant le cinéma. Et voilà comment j'allais me retrouver une nouvelle fois seul à seul avec Charles-Edouard, le mec a qui je n'arrêtais pas de penser depuis bientôt deux semaines... Il fallait vraiment que je me soigne ou que je rencontre quelqu'un d'autre.

-Chouette film pas vrai ? lui dis-je bêtement pour briser la glace.

-Ca a du te plaire tous ces mecs à poil...

Il était ironique ou sérieux là ? Ce mec m'énerve, il est tellement agaçant !

-C'est pas des mecs à poil qui font un bon film !

-J'en sais rien moi, pourquoi tu me parles de mec à poil ?

-Oh détends toi une seconde !

-Je suis détendu, c'est toi qui me stresse, mec !

Détendu tu parles. Y'a jamais eu autant de tension entre deux personnes qu'entre lui et moi à cet instant là.

-Je suis pédé, d'accord, je suis pas un malade mental et je compte pas te contaminer, ça s'attrape pas comme ça, la connerie non plus d'ailleurs, sinon je serais le mec le plus stupide à cet instant précis...

-Quoi ? Pourquoi tu me parle de conneries ?

C'est pas vrai, il est bête en plus cet idiot ? Mais qu'est-ce qui m'a pris de craquer sur lui. En plus, il est même pas beau. Enfin, il a un physique qui peut plaire. Grand, brun, mystérieux. Un sourire invisible et des yeux super perçants. Tiens on dirait Viktor Krum. En plus beau d'accord. J'en ai marre de penser à lui.

-Tu me mates ?

-Non !

Oui d'accord, j'étais entrain de te mater mais je peux pas te l'avouer, sinon tu vas être encore plus énervé que tu ne l'es maintenant.

-Quoi ? Je suis pas ton style de mec ? Tu crois que je peux pas plaire à un mec ?

-Quoi ?

Mais c'est quoi son délire maintenant, il est tordu ou quoi. Il s'énerve parce qu'il pense que je le mate et après il s'énerve aussi parce qu'il pense que je le mate pas. Je ne comprends rien moi. Tous les mecs sont aussi bêtes que lui ou quoi ? Peut-être vu que moi je suis un mec...

-J'en sais rien moi à qui tu peux plaire, t'as qu'à demander à Elodie, c'est elle ta copine.

-Ouais.

Heureusement la délivrance arriva : April et Elodie revinrent enfin de leur minute pipi ! Il était temps, à croire qu'elles étaient tombées dans le trou des toilettes ou qu'elles nous avaient piégé pour nous forcer à discuter.

-Miracle, ils ne se sont pas entretué.

Quel humour Elodie, bravo...

-On rentre, je vais te déposer, annonça Charles-Edouard à sa petite copine.

-Déjà ? Il est encore tôt... se plaignit la rousse.

-De toute façon je dois pas rentrer trop tard. Bonne soirée tout le monde, à lundi.

Alors que je m'éloignais et qu'April disait au revoir à la hâte aux deux autres pour me rejoindre, j'entendais Elodie crier sur Charles-Edouard :

-Mais qu'est-ce que tu lui as dit quand j'étais aux toilettes ?


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 10 Aoû 2012 14:49 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Je viens de tout lire d'un coup je dois dire cette fic est bien sympa!! :bravo: C'est vrai que Sacha en une bonne paire là ou il faut pour avouer devant quasi tout son lycée qu'il est gay... J'espère que ça va bien s'arranger pour lui... et qua Charles-Edouard va arrêter de faire sa tête de con!!! La suite!

Chunhua.

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"Which part of 'I'm a genius' aren't you getting?" Nikola Tesla (Sanctuary)

"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

"-You did it Markus!
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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 10 Aoû 2012 15:54 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Merci Chunhua d'apprécier mon histoire :) En tout cas je vous préviens de suite concernant ce chapitre. Il peut paraître... Choquant et violent (à la fin du moins), mais j'ai essayé de me montrer le plus honnête possible et le plus crédible possible dans le ressenti de Sacha tout en mesurant le poids de mes mots. Je ne partage absolument pas les propos et les actes du Kévin que vous découvrirez dans ce chapitre (fort heureusement, je suis d'ailleurs moi même gay !). Il est juste que je souhaitais aborder plusieurs sujets dans cette histoire et l'homophobie en est une.

Pour l'anecdote, j'ai moi même la chance de vivre dans une famille similaire à celle de Sacha ou, mon homosexualité n'a posé de problème à personne (d'ailleurs Dianna et William sont inspirés de mes vrais soeur/frère). Mais tout le monde n'est pas tolérant, tout le monde n'est pas gentil ni dans un monde de Bisounours... Et c'est la vie...

Quoi qu'il en soit, le personnage de ce chapitre (Kévin donc), ne sera pas présent constamment bien au contraire, vu qu'on s'attardera aussi sur la famille de Sacha dans cet épisode ci.

Je vous souhaite tout de même une bonne lecture et n'hésitez pas à me laisser vos messages si vous passez par ici... Ca motive et fait toujours très plaisir :)


Chapitre 6 - L'Homophobe, Kevin, 19 ans


En règle général, il est assez difficile de pouvoir se faire une sortie en famille avec toute ma famille. Mes parents sont très souvent au travail et quand l'un arrive à être disponible, c'est l'autre qui ne l'est pas. Pourtant, ils ont toujours fait en sorte de pouvoir nous élever correctement tous les cinq. Ah oui, vous devez vous demander pourquoi je parle de tous les cinq. Ma famille est compliquée.

Mon papa a était marié une première fois et avec cette épouse là, il a eu un fils, Fréderic. Aujourd'hui il a 29 ans et vit dans le Sud et on ne le voit pour ainsi dire quasiment jamais. Ma maman elle, s'est mariée deux fois avant d'épouser mon papa. Elle dit souvent en riant que la troisième fut la bonne. Mais avant de l'épouser, elle aussi eut un enfant, David. Ce dernier a 24 ans et il vit avec sa femme et leur enfant dans l'Aisne. Autant dire qu'on ne les voit que rarement lorsqu'ils viennent nous rendre visite dans le Nord.

Depuis le départ de mes deux plus vieux frères, on a plus jamais était réunit tous les cinq ensemble avec nos parents. Les sorties se résument donc à mes parents, mon frère, ma sœur et moi même. Depuis peu on peut rajouter dans l'équation la copine de mon frère, Sabine.

-Papa avait promis de nous emmener faire un bowling !

-Puce, c'est le seul week-end ou toi et moi ne travaillons pas en même temps.

Mon père est sapeur pompier professionnel. Il dirige la caserne ou il travaille.

-Bon, très bien. On ira au bowling ce soir.

-On peut se faire le restaurant à côté juste avant ? demanda Dianna.

-Sabine peut venir ?

-J'aime pas ce bowling, tout le lycée va la bas !

Quoi qu'il en soit, c'est comme ça que l'idée émergea et qu'en fin d'après midi, toute la famille se retrouva embarquée dans la zone commerciale pour une soirée qui serait inoubliable pour moi, mais pas dans le bon sens du terme.

A peine arrivé, William repéra plusieurs de ses potes, ce qui n'enchanta pas vraiment papa :

-Tu passe ta soirée avec nous William.

-T'inquiètes, j'vais juste dire bonjour à deux-trois potes !

William embrassa sa copine et lui demanda :

-Reste avec eux, j'reviens.

-Willy, je n'aime pas tes copains, tu le sais...

-J't'ai dit que j'revenais merde, attends trente secondes !

Je détestais la façon qu'il avait de s'adresser aux gens mais encore plus envers sa copine qui n'oserait jamais devant nous le remettre à sa place, et elle avait tord.

-William tu peux pas les oublier juste une soirée, s'il te plait ?

-Tu vas pas me casser les couilles toi aussi !

De toute façon, on ne pouvait rien dire. A chaque fois, il n'en faisait qu'à sa tête. Il s'éloigna de nous pour checker ses quelques potes que je connaissais de vue pour les avoir déjà vu trainer avec lui de temps à autres.

-On rentre à l'intérieur du restaurant. Vous nous rejoignez ?

Sabine et moi acquiesçons. Elle se refusait à rentrer tant que son petit copain ne serait pas là et personnellement, je ne voulais pas la laisser seule dehors à attendre. J'appréciais bien cette fille, elle était gentille, drôle, on s'entendait vraiment bien. Même si je ne lui souhaitais qu'une chose : trouver quelqu'un de mieux que mon frère.

C'est mon frère et je l'aime bien parce que c'est comme si je n'avais pas le choix. Mais j'ai du mal avec son attitude envers les parents, sa fainéantise, ses addictions à l'alcool et à la drogue. Pendant un moment, j'ai cru que Sabine arriverait à l'en sortir, mais je me trompais. Elle avait beau l'aimer de toute ses forces, elle n'y parvenait pas.

-Tu n'es pas obligé d'attendre avec moi.

Je me contentais de lui sourire tandis que j'apercevais un groupe d'adolescents sur le parking. Ils allaient passer devant nous pour se rendre au bowling juste à côté, notre prochaine destination. Et je connaissais quelques uns des adolescents étant donné que dans le groupe, il y avait entre autres Charles-Edouard, Guillaume et Danny. Ils étaient accompagnés d'autres sportifs de l'école pour une virée entre potes.

Le groupe passa devant nous et Guillaume s'en écarta pour venir me saluer. Il me serra la main :

-Yo Sacha ! C'est ta sœur ?

-La copine de mon frère.

Les deux se saluèrent poliment tandis que Danny - en train de rire à l'une des pitreries d'un autre ado - vint lui aussi me saluer et, je le sentais plus par obligation, Charles-Edouard en fit de même.

-T'attends quoi mec ?

-Mes parents sont à l'intérieur avec ma sœur, j'attends que mon frère ait terminé avec ses potes.

Je leur désignais un groupe de gars un peu plus loin. Danny semblait intrigué et me demanda :

-On dirait des mecs de la cité. T'es sur que c'est des potes et qu'il a pas d'emmerde ?

S'il savait le nombre "d'emmerdes" que mon frère pouvait avoir à la seconde, Danny ne serait vraiment pas déçu du personnage. Mais je n'avais ni l'envie, ni le temps d'expliquer ça en long, en large et en travers. Je ne voulais pas mélanger ma vie familiale avec ma vie du lycée. Il fallait mettre des barrières, c'était important.

-Ouais, t'inquiètes pas. Au fait, ton rendez vous avec Mandy, ça c'est bien passé ?

Guillaume se mit à rire et répondit à sa place :

-Il semblerait que Mandy soit une petite fille très capricieuse qui n'était jamais satisfaite de quoi que ce soit.

-Tais-toi, moi au moins je me suis bougé les fesses, je suis pas resté chez ma copine à baiser comme un lapin.

-Oh, y'a une fille là juste à côté, leur rappelais-je à tous les deux.

-Charlie nous a dit que vous aviez passé une soirée plutôt sympa avec les filles, ajouta Guillaume à mon attention.

Surpris, je regardais Charles-Edouard qui semblait soudainement très intéressé par les étoiles. Alors il avait trouvé la soirée plutôt sympa ? Pourtant ils ne s'étaient pas adressé la parole si ce n'est pour se disputer comme des cons. En plus, il avait détesté le film. Décidemment, ce mec était vraiment trop compliqué à comprendre, vraiment compliqué.

-Bon, les autres vont nous attendre. Faites pas chier, on se grouille !

Charles-Edouard préféra donc esquiver la conversation et il s'en alla en direction du bowling. Les deux autres se regardèrent sans comprendre, mettant sans doute ça sur le compte de ses mauvaises humeurs.

-On se voit lundi au bahut !

-Bye !

Guillaume et Danny s'en allèrent tandis que Sabine me regardait en souriant :

-Ils ont l'air plutôt sympa tes potes.

-Ouais, ils le sont, répondis-je assez fier à l'idée d'avoir de vrais potes qui s'arrêtent dans la rue pour me parler.

Décidemment, cette année était vraiment plus que différente de l'année précédente. Elle n'avait absolument rien à voir. Alors que je regardais les garçons entrer dans le bowling, je ne me rendis même pas compte que William nous avait rejoint. Il venait de jeter sa cigarette et il semblait complètement ailleurs.

-Ca va pas ? lui demanda Sabine en lui prenant la main.

-Si. C'est Kévin qui me fait chier avec une histoire de pognon.

-Tu lui dois combien ? lui demandais-je.

-T'occupe. On rentre.

William et Sabine passèrent les premiers par la porte du restaurant et je les suivis aussi vite. Il n'y avait pas tant de monde que ça finalement dans le restaurant pour un samedi soir. Notre commande ne tarda pas à arriver et le dessert fut rapidement pris. A table, la conversation n'avait vraiment rien eu d'intéressant, mais le moment passé ensemble était assez agréable.

Dianna nous pressa pour qu'on se rende le plus vite possible au bowling, impatiente de pouvoir disputer une partie contre nous et de faire un filles contre garçons. Elle savait surtout que maman était imbattable au bowling et qu'elle gagnerait très certainement. En plus de ça, Sabine était plutôt douée elle aussi. Elle faisait semblant de ne pas savoir jouer mais elle ne loupait jamais un strike.

D'une certaine manière, elle me faisait penser à April. Cette dernière aussi avait le don de se faire passer pour plus bête qu'elle ne l'était. Je me demandais soudainement si ça avait ou non un rapport avec la mort de son frère. Sans doute pas, mais l'affaire m'intriguait quand même.

Je n'avais jamais trouvé le bon moment pour lui poser LA question ou aborder le sujet. Mais en même temps, face à ma famille, je me demandais si j'arriverais à parler de la perte de l'un d'eux si cela devait m'arriver... Fort heureusement, je ne devais pas y songer.

-Je meurs de soif ! Sacha tu peux aller au bar ?

Mon père me tendait un billet tandis que ma sœur lançait à son tour la boule qui finissait une fois encore dans la gouttière. J'attrapais sans rechigner le billet de 50 euros.

-Ramène moi la monnaie !

-Oui papa !

C'est vrai que j'avais tendance à me servir sur la monnaie qui revenait pour payer mes frais de déplacement. Mes parents faisait semblant de rechigner mais ne disait pas grand chose. Il y avait plus de monde au bowling qu'au billard et j'eu l'agréable surprise de me retrouver à côté de Charles-Edouard dans la file d'attente.

Du moins, agréable surprise pour mes yeux, pour le reste, rien n'était moins sûr. Avec ce mec, c'était tantôt explosif, tantôt invisible, tantôt bizarre. Je devais vraiment me faire des films dans la tête, c'est ce que je répétais sans cesse à April. D'ailleurs il faudrait que je lui envoie un sms pour lui raconter cette rencontre fortuite et le fait que Charles Edouard avait passé une soirée sympa la veille au soir.

-C'est ta famille là-bas ?

Charles-Edouard regardait dans la direction ou mon équipe familiale continuait de jouer. Je ne pouvais pas faire sans sourire en les regardant à mon tour.

-Ouais. T'as des frères et sœurs ?

-Un grand-frère.

-Il vit avec toi ?

-Ouais, on vit avec ma mère dans un appart' du centre ville.

-Waouh. Je pensais pas en apprendre autant sur toi d'un coup.

-Tu m'as posé une question, je te réponds, c'est tout.

-Relax, c'était pas sarcastique... Bon, d'accord peut-être un peu mais...

-Faut toujours que tu t'expliques sur tout. Je t'ai rien demandé.

-Et toi faut toujours que tu sois de mauvaise humeur. Jamais tu souris ?

-J'sais pas ce que ça veut dire.

-Comme ça regarde !

Et sans que je ne puisse me contrôler je venais de faire un énorme sourire complètement niais et débile à Charles-Edouard. Il fallait vraiment qu'on m'enferme, j'étais vraiment ridicule. Quel adolescent saint d'esprit irait faire ça à un gars comme celui qui se tenait juste en face de moi ? Heureusement, le sourire ne dura que quelques secondes avant que je ne reprenne mes esprits et que je réalise que je n'étais pas dans un sitcom débile d'AB Productions.

Cependant, alors que je baissais les yeux pour m'enfoncer dans ma honte, j'aurais juré... Oui, persuadé que j'avais réussit à le faire sourire, au moins juste un petit peu ! Du coin de l'œil quoi...

-T'es bizarre mec. Tu m'fais peur.

-Tous les geeks sont effrayants.

C'était à mon tour de commander. Je pris la commande pour toute ma tablée et j'attendis qu'on me serve le tout sur un plateau. Charles-Edouard commanda à son tour pour ses potes et attendit tout comme moi. On nous servit pratiquement en même temps et on s'éloigna tous les deux du bar, tenant nos plateaux.

-Bon bah, amusez vous bien alors...

-Ouais, tchussss.

-Attends !

Charles-Edouard se retourna me dévisageant, se demandant ce que je pouvais bien lui vouloir encore. Il fallait que je lui demande :

-T'as vraiment passé une soirée sympa hier ?

Il mit quelques instants avant de répondre, comme s'il cherchait la meilleure réponse à apporter :

-J'voulais pas qu'ils me cassent la tête.

-Ah. Okay.

Pour la première fois depuis longtemps, je perdis le sourire qui me caractérisait habituellement et mon interlocuteur s'en rendit compte parce qu'il me lança :

-Bah alors, tu souris plus ?

Il fit un léger mais tout petit sourire du coin des lèvres avant de se retourner et de regagner sa table. Waouh. J'avais eu une vraie discussion et une vraie conversation sans me disputer avec Charles-Edouard. J'étais vraiment le plus heureux des hommes - enfin des garçons - à cet instant précis. D'ailleurs, la première chose que je fis en déposant les verres sur la table c'est de m'excuser auprès de ma famille :

-Je reviens, je dois appeler April. J'en ai pour quelques minutes.

-Dépêche toi, ça va être à toi de jouer !

-Ouais, ouais !

J'étais déjà en train de rechercher dans le répertoire le nom d'April et de composer la bonne touche pour lancer l'appel. Je sortis sur le parking en attendant qu'elle décroche. Il faisait plutôt frais et je ne m'en rendis compte que quelques secondes après être sorti.

-Geekounet ? Je te manquais déjà ?

-Devine qui je viens de croiser au bowling ?

-Pas besoin que je devine, Mandy m'a dit que Danny et les autres gars se faisaient une virée entre potes là-bas.

C'était tout de suite moins drôle, je n'avais rien à lui apprendre finalement. Mais elle me posa quand même la question :

-Charlie est là ?

-Ouais. Et tu sais quoi ? J'ai eu ma vraie première conversation avec lui !

-Tu lui as déclaré ta flamme ?

-Quoi ? Non. J'allais pas venir vers lui et lui dire "Ah au fait, tu sais que je suis gay, mais en plus, je suis raide dingue de toi. Bonne soirée !". Jamais je pourrais lui dire un truc comme ça. Si déjà il devient mon pote ça serait un miracle alors...

-Yo man ! T'es pas le frangin à William ?

Interpellé par cette voix derrière moi, je me retournais pour faire face à trois grands lascars. Je les remettais rapidement étant donné qu'il s'agissait des mecs avec qui mon frère trainait tout à l'heure. Celui qui venait de me parler, c'était Kévin, une tête à claques et dealer à ses heures perdues.

Gardant le téléphone en main, je venais de me rendre compte que je m'étais éloigné de l'entrée du bowling et que j'étais maintenant plus loin sur le parking, ce qui n'avait finalement rien de rassurant.

-Euh une seconde April.

-Qu'est-ce qui se passe ? me demanda telle à l'autre bout du téléphone.

-William est à l'intérieur, répondis-je aux trois racailles.

-Vous avez entendu les gars ? lança Kévin à nouveau en crachant par terre. Ce mioche il vient de dire que c'était une tapette ! C'est vrai ça ? T'es une pédale ? Une suceuse de queues ?

-Euh... Ecoutez les gars je... Je veux pas d'ennuis d'accord ? Vous pouvez juste me laisser tranquille ?

-Sacha ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Sacha ?

Le dénommé Kévin s'était rapproché de moi si rapidement que je n'avais rien vu venir. Il avait attrapé mon téléphone qu'il claqua sur le sol. L'objet explosa sous mes yeux paniqué sans que je ne puisse faire quoi que ce soit.

Machinalement, je remis en place mes lunettes tout en ravalant ma salive. J'étais dans une drôle de merde et je ne savais pas comment m'en dépêtrer. Je pouvais courir jusqu'à la porte du bowling, j'en aurais pour moins de trente secondes, voir une minute en courant... Mais eux, ils étaient trois, moi j'étais tout seul et surtout j'étais loin d'être le grand sportif du siècle.

-Ton frangin il sait qu'il vit avec un pédé ? Il sait ça ?

Kévin me poussa violemment contre un muret. J'avais l'impression d'avoir entendu l'un de mes os craquer. Mais c'était l'adrénaline qui me faisait ressentir ça sans doute. Du moins, j'osais l'espérer.

-Ca te plait de sucer des bites ? Ca te plait ? Répond !

Le mec venait de me cracher au visage... Je baissais les yeux, paniqué mais essayant de respirer pour garder mon calme. Je ne voulais pas pleurer, pas montrer ma peur ni même leur répondre. Je voulais juste qu'ils me laissent tranquille, juste qu'ils s'en aillent et qu'ils oublient mon existence. Comment en une fraction de seconde je pouvais passer de la comédie romantique débile au film d'horreur angoissant dont j'avais l'impression ne pas pouvoir en ressortir indemne ?

-Sale tapette va !

J'étais étendu sur le sol. La première baffe fit valdinguer mes lunettes au loin et mon visage se retrouva à mordre la poussière. Ma langue sentit quelque chose de chaud sur le coin de ma lèvre. Du sang.

-Relève toi et bat toi comme un homme salle tantouze !

Il venait de m'agripper pour me jeter à nouveau sur le sol après m'avoir asséné deux coups de poing. Et là, c'était le vide. Je voulais juste oublier que j'étais là. Oublier qui j'étais, que je n'étais qu'un sale pédé de merde et qu'il me punissait pour ça.

Il me semblait entendre ses potes qui voulaient l'arrêter, mais le Kévin était bien en train de continuer ce qu'il avait commencé. Coup de pied. Coup de poing. Une envie de vomir. Un mal de crâne horrible. Du sang. Mes vêtements qui se déchiraient. Merde, c'était ceux du frère à April. Elle qui me les avait prêté si gentiment. Comment je pourrais lui expliquer ça ?

-Bâtard ! Espèce d'enfoiré ! Danny appelle la police !

Cette voix ? Je la connaissais. Je l'avais entendu pas plus tard que tout à l'heure.

-Sacha ! Sacha ! Guillaume va chercher ses parents, grouille toi merde !

-Ces fils de pute se barrent en courant là !

-Laisse tomber appelle juste une ambulance !

Qu'est-ce qui se passait ? Pourquoi je ne recevais plus aucun coup et pourquoi j'avais l'impression que toutes ces voix familières autour de moi signifiaient quelque chose ? Et pourquoi un ange était posé juste au dessus de moi ? J'étais en train de mourir en partance pour le paradis ? Je n'avais vu aucune lumière blanche, juste le visage de celui que je kiffais. Et lui, il n'était pas mort.

-Charles...

Je n'arrivais pas à dire son prénom en entier que je sombrais dans un étrange sommeil, entendant au loin le cri horrifié de ma petite sœur combinée à celui de ma mère.


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 10 Aoû 2012 16:12 
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Ah ouais quand même!! C'est assez violent vers la fin! Mais franchement tu écris super bien! :bravo: Le fait que tu sois gay toi même a du te permettre de bien retranscrire ce genre de scène qui, bien malheureusement, arrive encore trop souvent!
J'espère que Sacha va s'en remettre! La suite!

Chunhua.

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 10 Aoû 2012 16:53 
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Voici un nouveau chapitre ! Chunhua, tu auras donc la réponse à ta question :). Après la fin du chapitre précédent qui était plutôt assez dure... Voir même, très dur, un chapitre un peu plus léger dans la maison des Carson ! Barbecue à l'horizon, un focus sur la petite soeur Dianna et une nouvelle avancée dans la relation Sacha/Charles-Edouard. Bon, doucement, mais surement ! Bonne lecture, ! :)

Chapitre 7 - La petite sœur, Dianna, 13 ans


Quand on se réveille un matin avec un horrible mal de crâne - et que l'on sait que ce n'est pas à cause de l'alcool car rien que l'odeur nous dégoute - on se demande d'abord ce qui se passe et qu'est-ce qui nous est arrivé la veille.

Puis tout nous revient en pleine figure sans qu'on puisse comprendre le pourquoi du comment. Et quand les souvenirs remontent à la surface, on a qu'une envie, qu'ils repartent, les oublier. Mais comme ce n'est pas possible, c'est l'envie de vomir qui me vient tout de suite.

Difficilement, je me lève de mon lit et n'arrive même pas à franchir la porte que je finis par déverser tout ce qui remonte dans ma poubelle.

Je crois que j'ai du faire beaucoup de bruit avec tout ça parce que ma porte s'ouvre à la volée et je vois ma petite sœur débarquer en hurlant :

-Maman, Maman ! Chacha s'est réveillé !

Je regarde rapidement ma petite soeur. Juste la voir me donne le sourire mais... Aie ! Ca fait mal. Pourquoi j'ai mal quand je souris, hein pourquoi ? La réponse me vient presque aussitôt lorsque je lève les yeux et que je tombe face au miroir de ma chambre.

Tiens ma chambre elle est plutôt sympathique. J'ai eu la chance d'avoir la plus grande de la maison (après Dianna qui est bien meilleure négociatrice que moi!). Et je l'ai très colorée. Du rose bonbon, du bleu turquoise, du mauve, du vert pomme et du rouge passion. Toutes mes figurines de collectionneurs trônent un peu partout, ma dvd thèque est tellement remplit que tout déborde... Plusieurs de mes peluches Pokemon sont sur mon lit...

-Sacha, tu devrais rester couché...

Ma mère est arrivée à son tour alors que je regardais mon visage à travers le miroir. Le moins que l'on pouvait dire c'était que je faisais peur à voir ! D'accord je ne suis pas un beau gosse qui pourra réussir dans une carrière de mannequin, mais la mon visage était pas mal arrangé. J'avais un pansement à l'arcade sourcilière, des bleus, des coupures aux lèvres et sur la joue...

Quand ma mère s'approcha de moi pour me toucher le bras, je sentis en plus de ça que j'avais des marques sur tout le corps. Aucun doute là dessus sur la soirée de la veille : des abrutis m'avaient passé à tabac dans les règles de l'art.

Sans que je puisse me contrôler, je me suis mis à pleurer dans les bras de ma maman. Et que personne ne se moque de moi... Après tout, je ne suis qu'un gamin, qu'un enfant. J'ai seize ans. Je devrais pleurer parce que ma mère refuse d'acheter le dernier Pokemon sortit ou parce que mon père refuse que je sorte avec des amis. Pas parce qu'un mec a voulu me voir mort et y est presque parvenu.

je pleurais aussi parce que la douleur était difficile à supporter. Mais ma mère m'expliqua en me déposant dans mon lit qu'elle m'avait administré un léger calmant.

-Les médecins voulaient te garder un jour de plus, mais j'ai réussi à les convaincre de te laisser rentrer. Après tout, je suis infirmière et en plus de ça ta mère. J'ai pris ma journée pour m'occuper de toi.

-Merci maman.

-Tu veux quelque chose à manger ? Un petit déjeuner ?

-Moui...

-Dianna reste avec ton frère.

Ma mère sortit de ma chambre et ma petite sœur - tantôt joyeuse, tantôt odieuse - se jeta dans mon lit pour s'allonger à côté de moi. Elle commença à prendre ma nintendo DS pour jouer avec.

-Je te préviens, n'efface pas ma partie...

-Papa et maman étaient vraiment en colère hier. Il paraît que le gars qui t'a fait ça c'est un ami à William.

C'est vrai que je ne savais toujours rien de la fin de la soirée. Qui était venu me sauver ? Qu'était-il arrivé à Kévin après qu'il m'ait frappé de cette façon ?

-Kévin ? lui dis-je.

-Je crois oui. J'ai entendu papa dire à maman ce matin qu'ils avaient été l'arrêter chez lui. C'est William qui a donné son adresse. Il s'en veut beaucoup Willy tu sais ? Il... Il est persuadé que c'est de sa faute.

-Non. C'est pas d'sa faute. Enfin, c'est pas d'sa faute si ces copains sont des cons.

-Il avait toujours dit qu'il laisserait personne te toucher, il s'en veut quand même beaucoup.

Il faudrait que je discute avec mon frère tôt ou tard pour le rassurer. Le connaissant, je savais qu'il devait énormément culpabiliser et... se consoler avec une bouteille de whisky ou un rail de coke. C'était son frère, on ne le referait pas.

-Comment vous aviez su que j'étais... Enfin tu vois ?

J'hésitais sur les mots à employer face à ma petite sœur, je ne voulais pas la choquer ou la perturber plus que ça.

-Nous on en savait rien. Si j'ai bien compris ce que tout le monde disait à la police, April a appelé un ami à toi de l'école, Charlie je crois ?

Je faisais rapidement le rapprochement. J'étais en ligne avec April quand Kévin m'est tombé dessus. C'est à elle d'ailleurs que je criais haut et fort - comme un idiot - le fait que j'étais gay, ce qui avait poussé Kévin à me frapper. Paniquée, elle a du appeler Charles-Edouard sachant qu'il se trouvait lui aussi au bowling.

C'était donc bien Charles-Edouard l'ange qui était venu me sauver ? Est-ce que je pouvais qualifier ça comme d'un acte héroïque, tel un prince charmant ou un chevalier qui venait me sauver des griffes du méchant dragon ? Du moins, j'avais le droit de le penser, ça me remontait un petit peu le moral après tout.

-Voilà le petit déjeuner.

Ma mère arriva à nouveau dans la chambre et me posa un plateau sur mon lit.

-Ton père fait un barbecue ce midi. Il veut profiter des derniers beaux jours avant que l'automne ne s'installe. Tu seras assez en forme pour descendre ?

-Ouais.

Ma mère nous laissa ma sœur et moi toute la matinée dans ma chambre. Elle m'avait convaincu de faire une partie de Sing-Star avec elle sur la Wii - spécial Disney bien évidemment. Même si je restais affalé dans mon lit pour chanter, ça m'avait permis de me changer les idées.

Puis j'entendis la sonnette de la porte retentir. Je regardais l'heure - midi - je me demandais qui pouvait bien venir un dimanche chez nous. Je demandais à ma sœur qui, au lieu de répondre, lâcha le micro et dévala les escaliers quatre à quatre.

Sachant que de toute manière il serait bientôt l'heure de manger, je décidais moi aussi de quitter ma chambre et de rejoindre les autres en bas. J'attendrais patiemment dans le canapé que le repas soit prêt.

Alors que je descendais les escaliers, j'entendis des éclats de voix qui m'étaient familier. Ou j'étais en plein rêve, ou alors j'entendais plusieurs de mes camarades de classe discuter dans l'entrée avec mes parents.

Je venais à peine de poser mon pied au rez-de-chaussée que je les vit débouler dans le grand salon. April tenait une énorme plante, elle était suivie d'Elodie, main dans la main avec Charles-Edouard qui tenait quelque chose. Victoire les dépassa, sous les railleries de Guillaume et Danny et se jeta sur moi.

-Victoiiiiiiiiire ! J'ai mal !

-Excuse-moi ! Tiens pour toi !

Elle m'embrassa sur la joue et me donna une énorme boîte de chocolat. Mais pourquoi tout le monde venait avec des cadeaux alors que ça n'était pas le jour de mon anniversaire ? Et pourquoi tout le monde était là ? Je ne comprenais rien (ou j'étais un peu stupide...).

-Un conseil, si tu ouvre cette boîte, fais le loin, mais très loin de Guigui. Il adore les chocolats !

-Ecoute las pas, conseilla Guillaume qui vint me serrer la main en me souriant, suivit de près par Danny.

-Ou est-ce que je peux poser la plante ? demanda April à ma mère qui lui enleva des mains pour la mettre sur la table de la salle à manger.

April vint vers moi et - pour la première fois depuis que je la connaissais - me prit dans ses bras. Elle me fit mal mais je ne pouvais pas le lui dire, ce moment étant assez particulier.

April n'était pas du genre extrêmement démonstrative dans ses sentiments. Pas de câlins. Pas de bisous. Pas d'effusion de larmes. C'est ce que j'appréciais dans ma relation amicale avec elle. On savait tous les deux qu'on s'appréciait vraiment beaucoup mais on avait pas besoin de faire comme tous ces autres idiots au lycée et de l'écrire partout, le clamer haut et fort et crier "Best Friends Forever".

-J'ai eu si peur, me murmura telle dans l'oreille. J'ai cru que...

-Ah vous êtes là à cause de ce qui m'est arrivé hier ?

Je venais enfin de comprendre et de réaliser qu'ils étaient venu parce qu'ils étaient inquiets pour moi. Je crois que je n'avais jamais rien vu d'aussi mignon et d'aussi touchant me concernant. Ma mère s'empressa d'ajouter :

-April a appelé ce matin pour savoir s'ils pouvaient passer prendre de tes nouvelles, ton père a alors proposé d'inviter tout le monde au barbecue pour les remercier. Sans eux, on aurait jamais su que...

-C'est vrai, dis-je en coupant ma mère. Merci d'être venu m'aider.

Je regardais alors les trois garçons qui semblaient plus que gêné. L'un regardait le sol, l'autre ses pieds. April interrompit ce moment :

-Tu as de la chance que j'ai pu te trouver trois chevaliers prêt à venir te sauver à proximité ! ajouta April.

-Bon, reprit ma mère, si tout le monde venait s'installer dans le jardin. Le soleil est parmi nous ce midi, autant en profiter !

Dans la joie et la bonne humeur, tout le monde suivit ma mère dans le jardin pour rejoindre mon père. April me demanda de rester dans le salon quelques instants - et Dianna resta elle aussi pour entendre ce qu'elle avait à me dire.

-J'ai finalisé l'article ce matin. Le journal sera publié demain, je voudrais juste que tu jette un œil.

April me tendit le premier exemplaire du Journal "Le Miroir" qui sortirait dès demain matin au lycée. Je vis la première page ou l'on voyait deux garçons s'embrasser, puis lu attentivement l'article de ma meilleure amie. Il était juste excellent. Elle développait de très bons points, restait vraiment dans un ton neutre mais incitant à protéger les homosexuels. Elle avait vraiment fait de l'excellent travail.

-J'espère que les mentalités évoluerons rapidement, surtout après ce qui t'es arrivé.

-Dianna tu peux nous laisser une seconde ?

-Pourquoi ? Tu vas lui dire un secret ?

-Non. Parce que je vais te donner une mission, dis-je pour me débarrasser d'elle. Tu vas aller voir les autres de mes camarades et faire un sondage pour savoir ce qu'ils pensent réellement de moi. Tu peux faire ça ?

-Génial !

La petite blonde était déjà partie en courant dans le jardin pour mener à bien sa mission. April et moi on ne pouvait pas s'empêcher de rire.

-Tu as changé tes lunettes ?

-Les autres sont cassées. A cause d'hier.

-Sans méchanceté aucune, tu fais encore plus geek avec celles-ci.

C'est vrai. J'avais repris mes anciennes lunettes. Elles étaient énormes et noires. Comme celles de Clark Kent pour vous donner une idée. Mais j'essayais de me dire que je pouvais paraître mignon avec ça sur le nez.

-Tu as parlé avec Charles-Edouard ?

-A quel propos ?

-Je sais pas... Moi...

Parler de lui - et penser à lui - me faisait toujours rougir.

-Il est assez discret tu sais, il parle jamais de ce qu'il pense. Mais quand je l'ai appelé hier soir inquiète il... Il a pas réfléchi une seconde. Je lui ai dit que je pensais qu'on t'embêtait et que je m'inquiétais pour toi. Il est allé voir près de ta famille, quand il t'a pas vu, il a demandé à Danny et Guillaume de le suivre dehors et... Après il a raccroché quand je l'ai entendu insulter les gars qui t'ont fait ça.

-Il tient assez à moi pour venir me sauver la vie, réalisais-je tout souriant.

Je voyais qu'April allait me faire redescendre sur terre et même si ça m'énerverait, elle se devait de le faire :

-Toi ou un autre, il aurait fait la même chose. Imagine toi pas que... Enfin ne t'imagine rien.

Le repas se passe vraiment très bien. William était parti manger chez Sabine. Aucun doute, il m'évitait. Il avait peur de me faire face et... Qu'est-ce qu'il pouvait être con celui-là. Mais passé ça, mon père s'était surpassé et tout le monde avait adoré ce barbecue improvisé.

Ca me faisait bizarre d'être à quinze jours de la rentrée et de voir déjà des camarades du lycée, chez moi, en train de manger. C'est vrai que les derniers évènements bousculèrent un peu les choses. Entre la soirée de Guillaume, la mise en place du musical, mon coming-out et mon agression, c'est un peu comme si j'avais tout fait pour attirer l'attention !

Dianna s'entendit très bien avec Victoire. Cette dernière lui donnait des conseils beauté, coiffure, maquillage et lui avait même proposé de l'aider à se préparer pour une future soirée d'anniversaire que ma sœur allait avoir. Ce qui était bizarre c'est que je ne m'étais jamais imaginé Victoire aimant les enfants et encore moins en mode gentille. Pour moi elle était toujours la garce superficielle qui lynchait tout le monde à coup de sarcasmes et de méchancetés.

Elle était là parce que Guillaume était là. Lui était en pleine discussion avec Danny sur les prochains matchs que disputeraient l'école dans les différents sports qu'on proposait. Elodie était en pleine discussion avec mon père sur un sujet politique. Les deux avaient des opinions différentes mais les partageaient volontiers. Et ma mère, et bien elle discutait avec Charles-Edouard. J'essayais d'écouter leur conversation mais April étant en train de me parler en même temps, j'avais beaucoup de mal à entendre.

-Tu veux que j'arrête de parler pour que tu l'espionne plus facilement ? chuchota la blonde.

Je regardais mon amie balançant ses cheveux bouclés d'un signe de protestation. Mais elle attrapa son verre d'eau et ne dit plus rien. J'entendis alors ma mère et Charles-Edouard :

-Quand j'étais petit je passais mon temps dans la cuisine avec la gouvernante. Elle m'a appris à faire des tas de pâtisseries.

-Tu peux m'accompagner en cuisine ? Je n'ai pas prévu de dessert malheureusement, un coup de main ne serait pas de refus.

-Avec plaisir.

J'entendis juste ça et ils étaient tous les deux partis à l'intérieur. Comme ça Charles-Edouard aimait cuisiner, faire des gâteaux et avait eu une gouvernante ? Ca alors... Il fallait que j'en apprenne d'avantage et la seule façon, serait de questionner Elodie. Heureusement, j'avais mon arme absolue : Dianna !

-C'est toi la copine à Charlie ? demanda telle à Elodie qui venait de finir sa discussion avec mon père.

-Oui.

-C'est vrai qu'il a une gouvernante ?

Bon, Dianna était plutôt directe et ne passait pas par quatre chemins. April discuta avec les garçons et Victoire et moi, je tendais l'oreille vers la rousse et ma petite sœur pour entendre chaque mot de leur conversation.

-Il avait. Avant, quand il était plus jeune, il vivait avec ses parents et son frère dans les beaux quartiers de Paris.

-Pourquoi il vit plus là-bas ?

-C'est compliqué. Disons qu'un jour, ses parents se sont séparé et... C'est des histoires d'adultes tout ça...

Elodie n'en dirait pas d'avantage. Tant pis pour moi. J'avais envie d'aller aux toilettes. Difficilement - parce que les courbatures me faisaient toujours mal - je me levais pour rentrer à l'intérieur. Les autres voulaient m'aider mais je du insister pour qu'ils restent tous assis.

Pour gagner les toilettes au premier étage, je devais passer d'abord par la cuisine ou je vis ma mère en train de rire de bon cœur avec Charles-Edouard. Cette image là était très bizarre. Le garçon sur qui je craquais - et fantasmais un peu - était en train de faire rire ma mère. Cette image était juste surréaliste.

-Voilà. Une demi-heure et le gâteau devrait être prêt, dit-il à ma mère.

Ma mère se rendit compte de ma présence et demanda inquiète :

-Sacha ? Tout va bien ? Tu veux quelque chose ?

-Aller aux toilettes.

-Charlie, tu peux l'accompagner ? C'est au premier étage. Juste au cas ou.

-Maman, j'ai pas besoin d'un chaperon pour aller faire pipi...

-Ne discute pas Sacha !

-C'est bon, y'a pas de problème.

Ma mère lui sourit et quitta la cuisine pour regagner les autres dans le jardin. Charles-Edouard s'approcha de moi et se demanda un instant s'il devait me tenir le bras pour m'aider à marcher :

-Je ne suis pas encore handicapé, luis dis-je en riant.

Il se recula et se contenta de me suivre dans les escaliers. Les toilettes étaient juste à côté de ma chambre. J'allais faire ma petite affaire et quand je sortis, je découvris que Charles-Edouard ne m'attendait pas dans le couloir comme je lui avais demandé. Je vis rapidement qu'il était entré dans ma chambre.

-C'est une propriété privée ça...

-Je sais, répondit-il. On dirait une chambre d'enfant.

-Je suis un grand n'enfant...

Cette défense était nulle, mais je n'avais pas mieux.

-Je sais.

Charles-Edouard était en train de regarder les photos qui se trouvaient sur les murs. Des photos de famille pour la plupart. Puis sur mon bureau se trouvaient des photos d'April et moi dans un photomaton.

-J'adore les photos de ces machines là. Les meilleurs souvenirs d'une vie.

-Toi aussi tu aime les photomatons ? fis-je surpris.

-Ouais.

Il reposa la photo en question et continua de regarder ma chambre, par curiosité je pense.

-Merci vraiment pour m'avoir sauvé la vie hier. T'étais pas obligé...

Le brun me dévisagea du regard comme pour me faire comprendre que ce que je venais de dire était vraiment stupide. Obligation ou pas, il n'y avait pas à réfléchir quand la vie de quelqu'un était en danger.

-Je l'ai pas fait pour toi, dit-il, j'avais envie de passer pour un héros.

-T'es une sorte de Superman ?

-Euh, c'est pas toi qui porte les lunettes de Clark Kent là ?

-Tu aime bien Superman ? demandais-je subitement tout grand sourire.

-J'ai regardé Smallville. C'était sympa.

-Alors tu regarde des séries ? continuais-je sur mon ton ultra enthousiaste.

-Si tu dis ça à qui que ce soit je termine le boulot de l'autre connard d'homophobe okay ?

Je contentais de sourire, sans répondre, le laissant jeter un coup d'œil à ma dvdthèque.

-A quoi ça te sert d'avoir tout ça en dvd ?

-Je collectionne. Puis comme ça si des gens viennent chez moi et ont envie de regarder un dvd, ils ont l'embarras du choix.

-Beaucoup de gens viennent ?

-Non.

Charles-Edouard tiqua des sourcils parce que mon expression avait changé quand j'avais répondu cette simple monosyllabe. N'ayant jamais eu vraiment d'amis, avant aujourd'hui, personne n'était venu chez moi.

-La seule personne qui soit venue c'est April. Elle est plutôt comédie romantique, ça limite vite le choix.

-T'as pas d'autres amis geeks comme toi ?

-J'en avais. Enfin pas des vrais, des virtuels, sur les jeux en ligne. Mais je les ai jamais rencontré. T'es la deuxième personne n'étant pas de ma famille à entrer dans ma chambre, c'est un exploit tu sais ? Puis, je suis pas le genre de mecs qu'on voudrait avoir comme amis. Je suis pas intéressant.

-C'est vrai ça, avoua en souriant le brun.

-Pourquoi tu souris ? Hey ! Mais tu es en train de sourire ?

-Alors ? C'est interdit ?

-Non. Je ne t'ai jamais vu sourire avant ça.

Il y eut un blanc. Je ne savais pas qu'est-ce que je pouvais encore dire face à lui mais en même temps, je n'avais pas envie de retourner en bas. C'était tellement irréel d'avoir Charles-Edouard dans ma chambre à ce moment là que je ne voulais pas que ce moment s'arrête.

-Je passerais chez toi un de ces quatre pour mater un dvd.

-T'es sérieux ?

Outre mon enthousiasme légendaire, j'étais surtout extrêmement surpris par cette proposition qui tombait de nul part.

-J'arrive jamais à télécharger quoi que ce soit, puis y'a des trucs que t'as que j'avais envie de voir.

Ah, c'était pour ça. Juste pour que je lui serve de vidéo club. Mais bon, c'était déjà mieux que rien. Peut-être que dans son langage à lui, ça voulait dire qu'il voulait devenir mon ami, réellement, pas juste pour du faux.

Mais s'en était finit pour aujourd'hui parce que ma joyeuse petite sœur allait venir tout casser en débarquant dans ma chambre :

-Maman s'inquiète de savoir pourquoi vous ne redescendez pas ? Elle dit que le gâteau est prêt !

Je n'ai jamais autant détesté ma petite sœur qu'à cet instant précis. Ainsi que ma mère et le gâteau - qui allait pourtant être excellent - de Charles-Edouard.


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 10 Aoû 2012 18:00 
Hors ligne
Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 10 Juin 2006 14:07
Messages: 3585
Localisation: A Détroit, avec Connor.
Ce nouveau chapitre est vraiment mignon tout plein! :bravo: Sacha va bien! Tant mieux! Et tout le monde vient le voir... Et sa relation avec Charles-Edouard qui avance, mais lentement! J'aime toujours autant ton écriture, je trouve que tu as un vrai talent.
La Suite!

Chunhua.

_________________
"Which part of 'I'm a genius' aren't you getting?" Nikola Tesla (Sanctuary)

"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

"-You did it Markus!
- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 10 Aoû 2012 20:07 
Hors ligne
Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 14 Mar 2009 21:27
Messages: 2082
:bravo: :bravo:

Viens de lire les chapitres et waouh c'est trop bien!!!

Vivement la suite pour savoir si enfin Sacha parlera plus avec Charles Edouard!!

:suite: :suite:

_________________
Steve: You know what, partner? We can get on a plane right now and settle this.
Danny: That is why I love you, buddy. You’re always willing to risk both our lives at any given moment.

Steve: Why do they always run?
Danny: Because I believe they hope the person chasing them ends up wrapped around a telephone pole.


McGarrett: Why are you so angry?
Danno: 'Cause I'm an angry person, okay?


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