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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 21 Aoû 2012 17:38 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?

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comment fais tu pour que, quelque soit le moment ou je me connecte sur l'ordi, il y ait un nouveau chapitre à ta fic ?

m'enfin je ne vais pas m'en plaindre ... :) parce que j'adore
(et c'est bien plus intéressant que le foutu texte de Platon que je doit avoir lu pour dans 15 jours ;) )

N.

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 21 Aoû 2012 19:49 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
Avatar de l’utilisateur

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Je ne sais pas comment je fais, faut croire que j'aime publier rapidement pour que tu me lises ^^ . Un chapitre particulier. C'est mon préféré je crois. Il aurait du (et aurait pu) être le dernier. Parce que la fin de ce chapitre apporte une fin en soit. Pas forcément celle que tout le monde aimerait mais en tout cas, ça pourrait se terminer comme ça. Il n'en sera rien évidemment mais... Sachez quand même que j'ai faillit arrêter l'histoire ici. On en revient un Sacha, la boucle était bouclée. Parce qu'au fond, Sacha a quand même gagné une chose depuis le début de l'histoire, ce sont des amis. Et n'est-ce pas là le plus important dans la vie ? Appréciez, lisez :)

Chapitre 15 - Encore Moi, Sacha, vraiment 16 ans

Ma dernière semaine de vacances fut assez étonnante. April passa pratiquement tous les matins chez moi pour m'aider à faire nos devoirs quand elle fut revenue de ses vacances chez ses grands-parents, et mon dieu, on en avait des tonnes dans toutes les matières. Personne ne nous avait épargné. Heureusement, avec elle, tout allait très vite.

Victoire m'a proposé une sortie shopping le mercredi. J'étais assez surpris parce que même si nous étions "amis", on avait encore rien fait tous les deux l'un avec l'autre. J'ai accepté et je n'avais pas à le regretter, j'ai passé une assez bonne après midi.

Finalement, quand on connaissait cette fille, on ne pouvait qu'être jaloux de son franc parler et de ses répliques digne d'apparaître dans un show télé qui serait écrit juste pour elle. Danny nous avait rejoint au centre-ville pour manger une pizza.

Il se réjouissait du fait que les nouvelles histoires en tout genre du lycée avaient fait oublié son supposé racisme.

-Je n'ai jamais compris cette rumeur, nous avait fait remarquer Victoire. Je suis sure que Mandy t'en veut encore de l'avoir largué. En même temps, quand tu vois la tronche de la fille, tu n'as rien perdu.

-On peut parler d'autre chose que de mon ex ? demanda le beau gosse du lycée.

-Okay, mais plus du lycée, je suis déjà assez déprimée de devoir y retourner lundi ! Je crois que j'aurais du prendre L aussi comme filière.

-Pourtant t'es douée avec les maths et les sciences ?

-Ouais sans doute. Je trouve toujours un imbécile sur qui tricher.

Je la regardais assez surpris, puis elle me rassura :

-Je plaisante. Mon père est médecin je te rappelle, il faut croire que j'ai hérité de toutes ses gênes.

Je savais que par là, elle faisait aussi référence à la façon que son père avait d'accumuler les liaisons sentimentales, voir plutôt sexuelles. A priori, je devais être le seul à être réellement au courant de ce détail. Elle savait aussi que je n'irais pas le répéter à tout va autour de moi et que j'étais quelqu'un en qui elle pouvait faire confiance.

Si Charles-Edouard et moi s'échangions pas mal de messages, on ne s'est pas vu du reste des vacances. Elodie avait toujours quelque chose à lui proposer et il lui avait promis de passer la seconde semaine avec elle.

Pendant ce temps, je voyais April et Guillaume se rapprocher. Ils ne sortaient pas ensemble mais ils avaient drôlement bien sympathisé. Guillaume nous le démontra lors de la nouvelle soirée qu'il avait organisé chez lui le samedi précédant la reprise.

Contrairement à ma toute première soirée chez lui, tout était assez différent. Déjà, April ne décollait plus de Guillaume tandis que Victoire elle, ne lâchait plus Danny. Mandy était venue sans surprise avec Yanis, que j'essayais d'éviter du mieux possible. Elodie était là avec Charles-Edouard. Bref, tout le monde était en couple, sauf l'idiot que j'étais. Mais je me sentais quand même intégré dans le groupe. Tout le monde passa un peu de temps avec moi durant la soirée, sans doute parce qu'ils me plaignaient d'être seul.

Quoi qu'il en soit, je n'y suis pas resté très tard. Guillaume - qui était bien éméché - avait tenté de me faire rester, mais je ne voulais pas. Je lui souhaitais une bonne soirée à lui et April et je quittais sa maison quand Charles-Edouard me rejoignit sur le trottoir devant la maison :

-Tu tiens pas la distance on dirait.

Vu ses pupilles il devait lui aussi avoir pas mal bu, comme tout le monde en somme, peut-être excepté April qui savait se contenir.

-Je suis fatigué. Tu devrais rejoindre Elodie.

-Elle est avec ses potes militants là.

-Mouais. Bonne soirée.

-Attends tu m'fais la gueule là ou je rêve ?

-T'es bourré.

-C'est ça ouais.

Il tapa dans une poubelle avec son pied et rentra à l'intérieur. J'avais vraiment du mal à comprendre les sautes d'humeur qu'il pouvait avoir par moment.

Le lendemain, ma mère me rappela que le mercredi qui suivrait serait le jour de mon anniversaire. Elle me demanda si je voulais faire quelque chose de spécial, mais je n'en avais pas vraiment l'envie. Elle sembla déçue. Je repris donc le chemin des cours du lundi et tout reprenait comme avant. Les cours, le Musical, les répets', le journal, mon club de jeux vidéos, les déjeuners, tout...

*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*

Sacha allait avoir seize ans. Perso, j'ai pas fait grand chose pour mes seize ans en mai dernier. On était encore à Sarcelles, ma mère n'avait pas trop de tunes. Puis bon, je m'en fichais un peu. Mais Sacha je le connais, c'est le genre de gars qui va faire croire qu'il s'en fiche mais qui sera le plus heureux des mecs si on lui fait quelque chose.

Quand sa mère m'a appelait le lendemain pour savoir si je pouvais réunir quelques uns de ses amis mercredi soir, j'ai pas su lui dire non. Je lui devais bien ça à ce gars. Même si souvent il me cassait la tête, il était sympa et c'était mon meilleur pote.

Je sais c'est bizarre parce que ce meilleur pote, il kiffe sur moi sans me le dire, et moi je fais semblant que je sais rien du tout. Mais je veux pas lui briser le cœur. Si je lui dis que je sais et tout, ça va tout faire casser. Je l'aime bien moi ce Chacha.

Il fallait que j'en parle discrètement aux autres. Bon, qui j'allais inviter moi à sa fête ? April évidemment, c'était sa meilleure amie. Guillaume et Danny, ses deux potes à part moi. Victoire, je sais qu'il l'aime bien. Mandy ? Non, en plus elle est avec Yanis, c'est pas les gens qu'il aura envie de voir. De toute manière, j'allais pas inviter une centaine de personnes chez les Carson. Petit comité, c'était sympa. Ah Elodie aussi. Si je le fais pas, elle va me faire la gueule.

Quoi que de toute manière, en ce moment elle me fait la gueule pour un rien. Comme au début des vacances, quand je lui ai dit que j'irais à ma mer avec la famille de Sacha, elle m'a pété un plomb pensant que je la trompais. Genre j'avais une autre nana et l'histoire avec Sacha c'était un mytho. Finalement elle a vu que c'était vrai, et après elle me reprochait de passer plus de temps avec mes potes qu'avec elle. Mouais. Jamais satisfaite les filles faut croire.

Après elle venait me chanter que j'étais comme ça parce qu'elle refusait de coucher avec moi. Mais moi j'en avais rien à foutre de ça, qu'elle couche ou pas. Elle revendique son côte femme libre refusant de s'assouvir à des pratiques sexuelles avant ses dix huit ans. Grand bien lui fasse, mais perso, je suis pas un obsédé du sexe. J'avais déjà couché avec quelques filles dans ma cité, et j'ai jamais trouvé ça extra. C'était bof même, limite dégueulasse. Enfin ça restait du sexe. Sur le coup tu prends ton pied, t'aime bien ça. Après, bof, tu regrettes un peu.

-Vous ne pensez pas qu'on devrait inviter tout son club de jeux vidéos ? Et l'équipe de volley ? Et le journal ? Et tous les autres du Musical ?

-Victoire, il habite une maison, pas un château ! répliqua April.

-J'dis juste qu'il serait content de voir qu'il a plein d'amis. Ca le changerait de ses quinze ans. Dianna m'a dit l'autre fois qu'il était seul avec sa famille. C'est triste non ?

-Qu'est-ce qu'on lui offre ? demanda Elodie.

-J'avais pensé qu'on pouvait tous se mettre en commun pour lui acheter l'intégrale de Smallville, elle vient de sortir et il n'a pas les dvd, proposa April.

-C'est cool comme idée, approuva Danny. C'est vrai qu'avec ses lunettes, il a la tête de l'emploi.

On était tous assis dans la cour du lycée, sur l'une des tables pique-nique qui se trouvait dans l'herbe. Victoire était sur les genoux de Danny et April était en train de prendre des notes tandis que Guillaume pianotait sur son téléphone. Elodie était assise à côté de moi.

-Bon, tout le monde ramène l'argent demain ? Qui s'occupe de l'acheter ? Je suis en repet' demain soir.

-Moi aussi, répondis-je à April.

-Je vais y aller, proposa Victoire. On ramène quelque chose ? Des chips ou des boissons ?

-Sa mère veut pas, répondis-je. Elle veut gérer tout ça.

-Bon bah c'est parfait, approuva également Elodie.

-Attendez les gars, leur dis-je avant que tout le monde ne reprenne le cours de ses activités, y'a un autre truc qui pourrait lui faire plaisir.

Je savais qu'il aimait une chose particulièrement, c'était les souvenirs et par souvenir j'entendais notamment des photos. Lorsque je suis allé dans sa chambre la première fois, il y avait cette série de photos provenant du photomaton du centre-commercial. L'ancien qui permettait de faire une bande de quatre photos avec quatre pose différentes. Il allait kiffer avoir des photos de chacun d'entre nous à pouvoir mettre dans sa chambre. Surtout si on jouait tous le jeu de faire des trucs cool.

-C'est une excellente idée Charlie.

Elodie me regardait en souriant, épatée que je puisse avoir une excellente idée. Elle ajouta :

-Il faudrait qu'on mette nos six bande photos avec la carte d'anniversaire. On pourra la signer mercredi après midi pendant la répet'.

Tout le monde approuva l'idée.

Victoire acheta le coffret de l'intégrale du mardi soir et nous envoya à tous un message pour nous indiquer que c'était bon et du mercredi, April ramena la grande carte d'anniversaire à signer. Tout le monde y glissa ses photos prises au photomaton, moi aussi. J'avais été la faire le lundi soir avant de rentrer chez moi avec Elodie. Elle, sur ses photos, elle jouait les rebelles. Moi j'avais décidé de faire des trucs qui lui plairait. Et si y'en a un qui se fout de moi, je suis prêt à lui casser la gueule.

Sur la première j'ai fait le sigle L de Looser, comme dans sa série là, Glee. Sur la deuxième j'ai mis des lunettes comme les siennes, pour faire genre Clark Kent. Sur la troisième j'ai mis des faux crocs genre comme les loups garous de Teen Wolf. Et sur la dernière, je souriais. Je savais qu'il allait me faire chier avec ça pendant des semaines mais bon, je trouvais ça sympa.

Elodie me fit remarquer que je ne m'étais pas autant décarcassé à son anniversaire au mois d'août :

-On se connaissait à peine, lui avais-je dit comme excuse.

En tout cas, Sacha ne se doutait de rien. Pour pousser le vice jusqu'au bout, April avait proposé que personne ne lui souhaite son anniversaire, pour lui faire croire qu'on avait soit oublié ou qu'on s'en fichait. C'était dégueulasse mais drôle. Du coup il essayait de ne pas bouder, mais Sacha, y'en es pas capable. On voit tout sur son visage, c'est pire qu'un livre. Chaque mimique, chaque sourire, chaque regard, tout est descriptible. Enfin pour moi en tout cas.

En plus, depuis samedi soir, il me faisait un peu la gueule je crois. Ou on se faisait la gueule tous les deux ? Je sais pas. Mais en même temps, j'avais peur de trop m'attacher à lui. Après il allait peut-être croire que moi aussi je le kiffais et se faire des films dans sa tête. Je voulais le protéger.

Mais en même temps, j'allais lui réserver un autre cadeau pour sa soirée d'anniversaire. Un cadeau qui lui ferait plaisir sur le coup, j'en étais sûr, mais qui, j'en avais peur, lui ferait aussi beaucoup de mal. Trop de mal. Mais égoïstement, je voulais lui faire ce cadeau.

*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*

Fait rarissime, maman était venue me chercher au lycée du mercredi. Je savais qu'elle l'avait fait parce que c'était mon anniversaire. Elle avait proposé de m'accompagner au centre-commercial pour m'acheter mon cadeau. Bizarrement, Dianna n'était pas venue alors que d'habitude, elle profitait toujours de l'occasion pour elle aussi avoir un cadeau.

Après des heures à tourner dans la Fnac, j'ai finalement décidé de me prendre les coffrets d'une série, Shameless, quelques mangas, le dernier Pokemon sur DS et d'autres trucs. Ma mère ne dit rien, sachant que de toute façon, en ce jour si "spécial", elle ne pourrait rien me refuser.

-T'as acheté un gâteau au moins ? lui demandais-je, regrettant le fait que je lui ai dit que je ne voulais pas fêter mon anniversaire.

-Bien sûr, me dit-elle alors qu'on rentrait vers la maison.

En plus, même April avait oublié de me souhaiter mon anniversaire. Et pourtant, je le lui avais dit plusieurs fois ma date d'anniversaire. Je sais que je passe pour un petit gosse quand je dis ça mais... Voilà quoi, c'est un peu mon seul jour à moi et personne n'y pense. J'étais deg'. Je pensais avoir des amis et tout. Peut-être que j'avais tord.

-Surprise !

Quel abruti. J'étais en train de tous les maudire parce qu'ils m'avaient oublié, et qu'est-ce que je vois en entrant chez moi ? La salle à manger décorée pour l'occasion et mon père, mon frère, Sabine, Dianna et mes amis qui sortent tous d'une cachette avec des chapeaux sur la tête en me criant Surprise.

-Vous ne m'avez pas attendue !

Victoire arrivait en courant de la cuisine, remontant sa robe qui tombait - elle était sublime soit dit en passant, bien que trop sexy pour une fête d'anniversaire - et son chapeau sur la tête.

-C'est Sacha le responsable ! Et puis je t'avais dit qu'il arriverait d'une minute à l'autre, lui répondit Guillaume.

April me sauta dessus pour m'embrasser - sur la joue je précise - puis se fut Dianna, Sabine et mon frère qui suivirent. J'étais tellement gêné que je ne savais pas quoi leur dire.

Victoire vint me faire la bise tout en me prenant dans ses bras :

-Avoue que tu nous a détesté toute la journée !

-Non... Bon, juste un peu !

-Tu vois me fréquenter ça a du bon sur toi, tu finis enfin par dire les vérités, même celles qui peuvent fâcher !

Elle me lâcha pour laisser le soin à Guillaume de me faire la bise à son tour. C'était bizarre parce que jusque là, on s'était toujours serré la main avec les garçons. Mais il faut croire que le fait de venir à mon anniversaire, chez moi, nous rapprochait d'avantage et nous rendait assez proche pour qu'on se fasse la bise.

Danny aussi me fit la bise, puis Elodie et le dernier fut Charles-Edouard. Je ne sais pas si c'était pour faire comme les autres ou parce qu'il en avait envie de lui même, mais il me fit la bise. Tiens, il s'était parfumé, en plus de s'être habillé d'une élégante chemise et de s'être mis du gel dans les cheveux. L'autre nouveauté c'était qu'il s'était fait deux piercings aux oreilles, un diamant de chaque côté. Moi, je kiffais ça ! Mais bon, j'allais pas le lui dire. Enfin, il fallait que je lui fasse la réflexion :

-T'avais pas ça cet aprem'!

-Je l'ai fait avant de venir ici, au centre ville.

-C'est cool. T'as pas eu peur ?

-T'oublie que j'ai peur de rien, moi !

Il venait de me sourire en me prenant par l'épaule, et sans qu'il ait eu besoin de boire. Finalement, on ne se faisait pas la tête, contrairement à ce que je pouvais penser dans ma petite tête de blondinet.

-Alors, j'espère que tu ne m'en veux pas trop ? demanda ma mère.

Je la traitais de folle tout en la remerciant. Elle avait vraiment eu une excellente idée. J'allais passer le plus beau des anniversaires car pour une fois, il n'y aurait pas que des Carson autour de la table, mais des personnes que j'aimais aussi en dehors de ma famille.

Ma mère proposa à tout le monde de s'asseoir tandis que mon père servait les apéritifs. Il accepta que tout le monde boive du champagne, de toute manière, il s'était proposé pour raccompagner tout le monde chez soi à la fin de la soirée.

-Ouvre ton cadeau ! me suppliait April qui s'était assise à côté de moi.

En effet, un gros paquet cadeau et une grosse enveloppe se trouvaient au milieu de la table. J'étais tellement touché que je rougissais lorsque j'attrapais le cadeau, tandis que Dianna sortait l'appareil photo pour me mitrailler.

-Chacha, met toi avec tous tes amis autour du cadeau !

Les autres se levèrent pour venir m'entourer et Dianna prit plusieurs clichés. Je vivais vraiment les plus belles heures de ma courte existence - mes seize années quoi - et j'étais l'adolescent le plus heureux de la terre. Guigui et Danny commencèrent à faire les pitres et on prit plusieurs photos ridicules avec des grimaces et des têtes différentes. Puis April me pressa à nouveau pour que j'ouvre le cadeau.

Je me dépêchais donc et là, je découvris que cette bande de nouilles venait de m'acheter l'intégrale des dix saisons de Smallville sorti il y a une semaine tout juste. Ils étaient dingue ! Je m'étais toujours refusé à acheter les coffrets, préférant attendre que l'intégrale sorte, mais celle-ci tardait à venir. Et ces six idiots là m'avaient acheté l'une de mes séries préférées.

-Qu'on soit clair, tu reste notre Clark Kent préféré ! indiqua Danny en se goinfrant de chips.

-Et pas que pour les lunettes, approuva Guillaume qui mangeait tout autant.

-Je crois que les garçons sous entendent qu'ils voient en toi une sorte de super-héros, réalisa Victoire un brin philosophe, sans la force et les superpouvoirs !

-C'est parce que mon Geekounet, c'est un super-héros au grand cœur !

April se montrait étonnamment tactile ce soir en m'embrassant à nouveau sur la joue. Ce n'était pas pour me déplaire, disons que jusqu'à maintenant, je ne l'avais jamais vraiment été, elle non plus. Peut-être que ce jour spécial faisait que...

-Il n'a pas ouvert l'enveloppe ! fit remarquer Elodie en me tendant la grosse enveloppe. Y'a un truc dedans et c'est l'idée de Charlie !

-C'est vrai, on s'est rendu compte que la légende était vraie. Une excellente idée chaque année, et heureusement pour nous, c'est tombé pile poil pour ton anniversaire, se moqua Victoire.

-C'est sûr que le jour ou tu te mettras à faire des compliments annoncera la fin du monde, rétorqua Charles-Edouard sur le ton de l'ironie.

-Waouh Elodie, je ne savais pas qu'il pouvait se montrer rebelle, je pensais que tu c'était ton rôle. Fais attention, bientôt il prendra le pouvoir sur toi et demandera à avoir des droits.

-Tu crois que la femme est plus puissante que l'homme ? demanda Danny intrigué toujours en train de manger des chips.

Pour lui répondre, Victoire l'attrapa par la chemise et commença à l'embrasser sensuellement devant tout le monde.

-Y'a des chambres à l'étage, fit remarquer William en quittant la table avec Sabine.

Danny se contenta de répondre à Victoire :

-Tu as des arguments.

Tout le monde se mit à rire et l'attention se retourna à nouveau sur moi. L'enveloppe ouverte, j'en sortis une carte d'anniversaire avec des Pokémon dessus et surtout, j'en sortais six bande photos provenant d'un photo maton. Sur chaque bande se trouvait l'un de mes amis. April. Guillaume. Victoire. Danny. Elodie. Charles-Edouard. Chaque bande avec ses autre photos ou chacun posait différemment.

Les photos étaient assez représentatives de ce qu'ils étaient et les clichés de Charles-Edouard me firent plus que sourire. Il représentait à chaque fois quelque chose que j'aimais. Et surtout la dernière photo. Je le regardais en souriant - mais en essayant de contenir mes larmes - pour lui dire :

-Tu sais que je vais t'embêter avec ça pendant des années, dis-je en faisant référence à son sourire.

-Je sais.

J'avais vraiment beaucoup de mal à contenir mes larmes et mes yeux mouillés se firent rapidement remarqué. J'étais juste submergé par l'émotion.

-Oh pleure pas mon Geekounet, on est si moche que ça ?

-Toi peut-être, moi je suis super hot je trouve sur mes photos ! répondit Victoire pour détendre l'atmosphoère.

April me prenait dans ses bras et je répondis, toujours sous le coup de l'émotion :

-Non... C'est... Merci... Merci à tous... C'est... Plus que je j'aurais pu imaginer et... Charles-Edouard a eu une excellente idée... La meilleure idée...

Je me levais pour faire un tour de table et les embrasser tour à tour. Guillaume et Danny me prirent même dans leurs bras en même temps pour un "câlin collectif viril de mecs' et ils avaient embêté Charles-Edouard pour qu'il nous rejoigne, mais il s'était éclipsé aux toilettes.

Le reste de la soirée fut excellente. Entre les pizzas et le gâteau d'anniversaire, les rires et les fous rires, le karaoké et les jeux débiles pondu par Dianna, tout était excellent. Puis l'heure se faisant tardive, mon père proposa de raccompagner tout le monde, Sabine incluse.

Malheureusement, la voiture n'ayant que sept places, il ne pourrait pas prendre tout le monde. Ma mère proposa spontanément à Sabine de rester dans la chambre d'amis mais elle devait impérativement rentrer, du coup, c'est à Charles-Edouard qu'elle le proposa :

-Ouais, je vais prévenir ma mère.

Il accepta sans soucis, ayant déjà dormi ici auparavant. Tout le monde me remercia, me souhaita à nouveau mon anniversaire et me dit au revoir avant de rejoindre la voiture de mon père. Elodie embrassa son petit-ami rapidement également et c'est ainsi que tout le monde s'en alla.

Ma mère refusa que je l'aide à ranger et nous proposa de monter. Ce qu'on fit. Une fois dans ma chambre, Charles-Edouard me demanda s'il pouvait emprunter quelques secondes mon ordinateur :

-Tu dois lire tes e-mails ?

-Non. Pas vraiment. J'ai encore un cadeau pour toi.

-C'est vrai ? dis-je tout content. Pourquoi tu me l'as pas donné tout à l'heure ?

-C'est un truc spécial.

Je me levais pour le rejoindre derrière mon ordinateur et je vis l'heure :

-Dans dix minutes il sera minuit et mon anniversaire sera finit. Faut te dépêcher !

-Okay. Mais à une condition. Tu t'assois sur ton lit et tu ferme les yeux.

-Pourquoi ?

-Parce que c'est comme ça.

-J'aime pas les surprises.

-Bah je suis pas obligé de te la donner.

-Rooooh d'accord.

J'obéissais, intrigué par ce qu'il allait m'offrir. Une fois assis sur le lit, il se retourna et vit que j'avais toujours les yeux ouverts :

-Me force pas à te les bander. Si tu triche, t'as rien.

Je décidais de lui faire pleinement confiance et de fermer les yeux. J'essayais d'imaginer dans ma tête ce qu'il allait m'offrir. Il était sur mon ordinateur... Peut-être un montage photos ? Ou une vidéo ? Au mon dieu, et s'il faisait comme William l'an passé et qu'il m'offrait des films pornos ? L'horreur... J'espérais vraiment que ça ne soit pas ça et...

Tiens, cette musique là dans l'ordinateur. C'était plus fort que moi, j'ouvrais un œil et le brun le vit. Il me réprimanda aussitôt :

-Chut triche pas ! Ecoute.

Aussitôt je refermais mes yeux et j'écoutais la chanson. Je la connaissais bien, très bien même. C'était l'une de mes chansons préférées. Je l'avais découvert dans le feuilleton Dallas que je regardais avec ma maman étant plus jeune. C'était la chanson qui suivait l'idylle de l'un des couple phare de la série durant cinq saisons. Et... Le plus bizarre c'était que j'avais déjà parlé de cette chanson à Charles-Edouard une fois, lors d'une conversation téléphonique.

A l'époque je lui expliquais comment et de quelle façon j'imaginais mon premier baiser parfait. Dans ma chambre, sur un air de Parisienne Walkways - cette chanson - de Gary Moore.

Mais alors... Non, je ne devais pas ouvrir les yeux. Surtout, pas ouvrir les yeux. J'étais en train de me faire des films, c'était bien connu. Je me faisais toujours des films. Toujours.

Mais cette odeur qui s'approche de moi. Le poids qui s'est posé sur mon lit juste à côté. Etait-ce un rêve, ou bien la réalité ? Si c'est un rêve, faites qu'il ne s'arrête pas alors parce que l'odeur de ce parfum qui se rapproche de moi...

Et ce souffle chaud que je sens à quelques centimètres de moi... Et cette respiration qui accompagne les notes de musique... C'est mon cœur qui bat la chamade comme ça et qui a envie d'exploser ? Pourquoi j'ai si chaud tout à coup ? Pourquoi...

C'est bien ses lèvres que je sens contre les miennes. Il est en train de m'embrasser. Tout doucement, timidement même. Je sens juste le contact humide et chaud contre moi. Et sa main qui se pose sur la mienne encore posée contre le lit. Est-ce qu'il sent combien la mienne est moite ?

Je n'ouvre pas les yeux, refusant de devoir faire face à la réalité et de me dire que rien de tout cela n'est en train de se produire. Mais son baiser se prolonge. Il ouvre la bouche. Moi aussi. Sa langue chatouille la mienne. C'est indescriptible. C'est doux. C'est beau. J'aime ça.

Il m'embrasse comme dans les vrais films, pas comme Yanis qui me dévorait presque le visage. Il y met du cœur et de la tendresse, pas juste des hormones incontrôlables. Il est réellement en train de m'embrasser.

Charles-Edouard Delecourt, l'homme de mes rêves, m'embrasse dans ma chambre sur un air de Parisienne Walkways le jour de mon anniversaire. Mais tout se brise. Ses lèvres s'éloignent des miennes. Son parfum s'éloigne. Son souffle aussi. J'ouvre les yeux.

Il est toujours là, devant moi, assis sur mon lit. Il me regarde avec ses yeux et ce sourire... Car oui, il me sourit, timidement, mais il me sourit.

-Il est déjà minuit ? murmurais-je en pensant au conte de Cendrillon.

-Sûrement.

Il y eut un blanc. J'écoutais la musique et celle-ci s'arrêta.

-Pourquoi ?

-Je voulais t'offrir un premier vrai baiser. Comme tu le voulais.

-Tu t'es souvenu de ça ?

-Bonne mémoire, répondit-il simplement.

-Mais... Est-ce que tu...

-Un jour tu rencontreras un gars qui verra à quel point t'es pas qu'un petit geek ingérable qui parle beaucoup et qui fait beaucoup de bruit. Un jour ce gars il verra en toi ce que toutes les personnes présente ce soir ont vu. Ce que moi j'ai vu.

-Et tu vois quoi ?

-Quelqu'un d'unique. Extraordinaire.

-Pourquoi je rencontrerais un autre gars qui verrait la même chose que toi alors ?

-Parce que cet autre gars... Lui... Il pourra être avec toi... Il... Il t'aimera comme tu le mérite, sans se cacher. Il sera fier d'être avec toi.

J'avais du mal à réaliser. Charles-Edouard était en train de me dire les choses les plus belles et les plus gentilles que je n'ai jamais entendu de ma vie. Mais je sentais que ça ne sonnait pas comme une déclaration d'amour, mais au contraire, comme un refus d'amour.

-Charles... J'ai.. Il faut que je te dise que...

-Je sais.

Il ne savait pas ce que je voulais lui dire, comment... A moins que... Je lui demandais timidement :

-Tu sais... Depuis longtemps ?

-La première nuit que j'ai passé ici. Ton frère me l'a dit...

Quoi ? Mon frère lui avait dit ? Je devais le tuer, non mieux que ça, je devais le tuer, le ressusciter et le tuer à nouveau !

-Pourquoi tu ne m'as rien dit avant ?

-Parce que ça ne me dérangeait pas. Et que te dire que je savais n'aurait rien changé.

-Alors tu... Tu m'as embrassé juste... Pour mon anniversaire... Pour... Comme...

Je n'arrivais plus à parler, je n'avais qu'une envie, c'était celle de pleurer. Je ne devais pas. Je ne pouvais pas. Je retenais mes larmes et devant mon émotion, Charles-Edouard semblait regretter. Je lui dis :

-Pour me montrer ce que je n'aurais jamais...

-Pour te donner au moins une fois ce que j'aurais aimé pouvoir te donner tout simplement.

-Je comprends pas...

Quelques larmes commençaient à couler toutes seules. Et Charles-Edouard détourna les yeux, il avait du mal à me faire face. Cependant, il tenait toujours ma main.

-Je te promets d'être toujours là pour toi. Mais pas comme toi tu le voudrais.

-D'être mon meilleur ami ?

-Le meilleur qui soit oui, répondit-il.

Il parvint à me décrocher un sourire. Sa main passa sur mes joues pour essuyer mes larmes :

-Je ne pleure pas parce que je suis triste. Je pleure parce que... J'ai une poussière dans l'œil...

Il se mit à me sourire. Il était lui même. Avec moi il était réellement lui même et comme s'il pouvait lire dans mes pensées il me dit :

-Y'a qu'avec toi que je me sens moi même.

-Tu veux bien faire encore une chose pour moi s'il te plaît ?

Il m'écouta, passant sa main dans mes cheveux. Séchant mes larmes je lui demandais simplement :

-Est-ce que tu... Tu peux me serrer dans tes bras et... Dormir avec moi cette nuit... Juste... Ca... Si tu veux pas et tout, je comprendrais c'est...

Il me fit taire en me prenant contre lui. Il me serrait dans ses bras et bientôt, s'installa à mes côtés dans mon lit. On était resté habillé et il appuyé sur l'interrupteur de ma chambre pour l'éteindre. J'avais ma tête contre son épaule - lui étant plus grand que moi - et je fermais les yeux. Je sentais son souffle. La chaleur de ses mains. Son odeur. Et je m'endormais contre lui, pour la seule et unique fois de ma vie...


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 21 Aoû 2012 20:44 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?

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C'est vrai que ça pourrais faire un fin en soit mais je croit bien que sacha serra bien triste le lendemain matin ... quand il se rendra compte qu'il ne passera jamais meilleur nuit ... Je suis très touché par la fin de ce chapitre.
je suis une vrai fontaine là tu te rend pas compte c'est pas bien de faire pleurer les gens (enfin moi) comme ça
N.

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 22 Aoû 2012 10:33 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Merci encore N., je suis content que le chapitre précédent t'ai touché, moi aussi j'étais en mode fontaine à la fin :)
Alors, la suite de Sacha et les autres est là. Avant tout, sachez que donc j'aurais aimé terminer l'histoire au chapitre 15, avec cette amitié Sacha/Charlie qui ne serait rien d'autre qu'une amitié... MAIS, en me demandant ce qu'ils deviendraient ensuite tous ces petits personnages, je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire la suite. Donc la voici ! Comme vous le remarquerez, les titres des chapitres ré abordent les personnages déjà connu (je ne voulais pas en introduire de nouveaux étant donné que toute notre galerie "d'autres" a encore pas mal de choses à dire), cependant on change les étiquettes. April, La Fille Populaire devient ainsi La Meilleure Amie... Très bonne lecture ! Ah autre détail... Ce chapitre ne sera pas du tout vécu par Sacha, mais par l'héroïne du titre ^^

Chapitre 16 - La Meilleure Amie, April 16 ans


Entretenir sa popularité dans un lycée, ce n'est pas tous les jours facile, croyez-moi. Beaucoup avant moi ont essayé. Certains y sont parvenus, d'autres absolument pas. Tout le monde pense qu'une fille qui veut être populaire, c'est parce qu'elle est automatiquement stupide. Je pense pouvoir prouver à ces faux-penseurs que c'est faux.

Toute petite, mes parents s'interrogeaient sur ma faculté à apprendre, à retenir et mes prouesses scolaires. Après différents tests, ils apprirent que j'étais une enfant différente, très intelligente même. Eux étaient contents, pas moi. C'est justement parce que je suis intelligente que je savais très bien à l'époque ce qui se passe pour les enfants surdoués mis en avant pour ces capacités là. On les rejette, on les isole, comme des parias, et ces enfants là n'ont pas toujours une vie heureuse.

Alors j'ai continué à bien travailler, mais en secret. Aux yeux de mes camarades de classe, je devais être encore plus belle qu'intelligente, plus drôle que fine, plus sympa que studieuse et plus populaire que tout. Si en primaire, ça ne compte pas vraiment, dès le collège, tout se met en marche.

Il faut dire que je ne m'en sortais pas si mal. Grâce à mes capacités, je pouvais intégrer sans problème des dizaines de clubs sans que cela ne nuise à mes études. Ainsi, personne n'avait le temps de s'attarder sur mon intelligence étant donné qu'on ne voyait de moi que ce que je laissais apparaître, mes nombreuses activités caritatives, la belle danseuse que j'étais et tous les privilèges que ça pouvait apporter.

Hormis mes parents et mon frère, personne ne savait rien de ce secret là. Et en société, notamment avec mes amis, je prenais toujours grand soin à ne pas paraître trop intelligente ou trop cultivée. Il fallait que ça marche.

Le plus dur fut lors du décès de Jonathan. J'avais du mal à imaginer que mon meilleur ami, mon confident, celui que j'aimais plus que tout au monde puisse disparaître de la sorte. Mais plus que l'accepter, je devais continuer à vivre.

C'est comme ça que l'année suivante, au lycée, j'étais à mon apogée. Une quinzaine de clubs à mon actif, dont pour la plupart j'étais présidente, des évènements que j'organisais à tout va et surtout, une armée de filles prête à me suivre et m'obéir. J'étais un bon leader. Je deviendrais probablement présidente un jour. Pas la Première Dame, quand j'aurais l'âge de passer dans la politique, toutes ces histoires de popularité ne compterons plus.

Cette année, j'allais me retrouver à la tête du Musical de Mademoiselle Ouahlima, j'étais Rédactrice en chef du Miroir, Présidente du Comité des Elèves, délégué de classe, Organisatrice des deux Bals du Lycée, et...

-A ! Il faut que je te parle !

Ah lui c'est Sacha Carson, mon meilleur ami. L'année dernière je le trouvais marrant mais un peu bizarre. J'avais encore du mal à aller vers les autres pour créer de vrais liens. Je ne sais pas pourquoi, cette année je me suis attachée à lui puis on ne s'est plus quitté. Ce qui est génial quand son meilleur ami est gay, c'est qu'il n'y a aucune ambigüité possible. Pas de rivalités ou de jalousies comme ça peut l'être avec les filles, et quelqu'un sur la même longueur d'ondes que soit, ça fait du bien.

Il fut aussi assez perspicace pour découvrir mon secret sur mon intelligence hors norme. Me demandait pas comment, je l'ignorais totalement.

-Alors Geekounet, tu as passé une bonne nuit ?

Je lui demandais ça parce que la veille au soir, nous avions fêté son anniversaire chez lui et Charles-Edouard, le gars sont il est amoureux pour je ne saurais quelle raison est resté dormir chez lui. Mais c'était stupide, il n'y a pas plus hétéro que Charlie et jamais au grand jamais il ne se passerait quoi que ce soit entre ces deux là...

-Charles m'a embrassé cette nuit...

Quoi ?

-Quoi ?

Il a fait quoi ?

-Il a fait quoi ?

Nous ne pouvions pas décemment rester dans la cour du lycée ou de vilaines oreilles indiscrètes pouvaient trainer. Je l'attirais à moi pour le conduire jusqu'au bureau du Miroir dont j'avais les clés. D'aussi bonne heure, il n'y aurait personne. Une fois à l'intérieur, j'attendais qu'il m'explique. Ce qu'il fit. Il me raconta tout dans les moindres détails sur sa fin de soirée, du baiser à leur discussion.

-Kounet... Je suis désolé...

-Mais... Il ne m'aurait pas embrassé si vraiment il ne ressentait rien pour moi ?

-Même s'il ressentait quoi que ce soit pour toi, Charlie ne sortira jamais avec toi. Ca ne serait qu'un second Yanis. Je t'ai déjà dit, il y a ceux qui peuvent être gays, et ceux qui malheureusement ne le peuvent pas.

-C'est pas comme si on avait le choix ! rétorqua t-il brusquement.

-Tu voulais mon avis, je suis le plus honnête possible avec toi. Crois-moi, je serais la plus heureuse des meilleures amies si Charlie venait à quitter Elodie pour sortir avec toi et t'aimer au grand jour. Mais j'ai peur que ce jour là n'arrive jamais et que tu continue de l'attendre bêtement parce qu'il a eu l'idiotie de te faire croire quelque chose en te souhaitant ton anniversaire.

Visiblement, mon discours honnête qui se voulait surtout consolateur l'avait blessé. J'étais peut-être dure et ne voulant pas le laisser repartir dans cet état là je lui dis :

-Ecoute... Tu as peut-être raison et j'ai peut-être tord... Je sais qu'il tient à toi sincèrement - au moins comme à un ami, précisais-je le voyant déjà tout sourire - mais il ne va pas devenir gay du jour au lendemain. En plus, tu n'es pas sur qu'il soit gay. Il ne te l'a pas dit clairement.

-Non, il ne m'a même rien dit qui laissait supposer ça... Juste qu'il souhaitait mon bonheur...

-Je crois qu'il a cherchait à te faire plaisir car il sait que toi tu es amoureux de lui.

La sonnerie nous signala qu'il était l'heure de nous rendre en cours de français. Dans les couloirs, je lui demandais tout de même :

-Et ce matin quand vous vous êtes réveillé ?

-On a fait comme si de rien était. Chacun a pris sa douche, puis le petit déjeuner, puis on est venu en cours et Elodie l'attendait devant alors... Je suis venu te voir...

Le reste de la matinée fut assez pénible. Je voyais bien que Sacha faisait tout ce qui lui était possible pour penser à autre chose, mais il n'y parvenait pas vraiment. Il était complètement déconcentré durant les cours. Il nous quitta rapidement au déjeuner et les garçons avaient décidé de s'improviser un match de foot sur le stade. Je me retrouvais ainsi seule avec Victoire à notre table.

Victoire et moi ça a toujours était compliqué. Le mythe de la brune aux cheveux lisses contre la blonde aux cheveux bouclés. Toute une histoire je vous dis. Je l'ai longtemps hait pour avoir été la cause du décès de mon frère. Comprenez, c'était sa petite-amie, il était sortit pour la rejoindre en douce avec la voiture des parents sans avoir l'âge de la conduire, et surtout elle avait survécu et pas lui. A 14 ans, on ne pense qu'à la détester. A 16 ans, avec le recul et l'aide d'un petit ange appelé Sacha, on oublie et on avance.

-Bientôt la bague au doigt ?

Elle me disait certainement ça en rapport avec mon rapprochement d'avec Guillaume, son ex petit-ami. Ce qui était drôle c'est qu'au début d'année, j'aurais voulu les voir se séparer pour "protéger" Guillaume et parce que je le trouvais plutôt attirant. Toujours dans l'idée de sauvegarder ma popularité, être accompagnée du capitaine de l'équipe de volley, ça pouvait faire bonne impression.

-Je ne suis pas responsable de votre rupture, me défendis-je automatiquement.

-Relax Barbie, il était justement un peu trop Ken pour moi. Et puis c'est moi qui l'ai lâché. Tu me connais, je me lasse très rapidement de mes jouets...

-Tu es pathétique...

-Réaliste, je préfère, me répondit-elle. Sérieusement April, la moitié des gars du lycée veulent sortir avec toi parce que dans leur esprit, tu es l'innocence, la douceur, la pureté... Un rêve américain ! Si tu étais dans Glee tu serais cette fausse sainte nitouche de Quinn Fabray.

-Et on te confierait le rôle de Santana je présume ?

-A moitié. J'ai pas encore viré lesbienne. Mais si c'était le cas, tu serais en haut de ma liste.

-Je suis flattée.

Elle se mit à rire et moi aussi. C'était bizarre. J'avais passé tant de temps à détester cette fille qu'au fond, on pouvait devenir de bonne copines. On finirait certainement par s'entre-tuer et se détester à nouveau mais, Victoire n'avait pas peur des mots et de dire ce qu'elle pouvait penser. J'appréciais ça. Et surtout, elle était vraie et ne trichait pas.

-Je peux me joindre à vous les filles ?

Elodie venait de s'asseoir en posant un sac rempli d'objets bizarre à l'intérieur. Elle nous donna ensuite un document, qui était une pétition :

-Vous pouvez signer ça ? C'est pour dénoncer les abus qu'il y a dans la nourriture de la cantine ?

-Tu n'as plus de baleine à sauver ? demanda ironique Victoire.

-Mes combats ne sont pas à prendre à la légère, je défend des valeurs.

-Moi aussi Elo, la liberté sexuelle, tu devrais faire pareil. Il paraît que tu refuse de céder à la tentation de la chair ? C'est pour sauver quoi ça ?

-C'est une décision personnelle !

-Attends, lui demandais-je surprise, tu n'as jamais rien fait avec Charles-Edouard ?

-Non, répondit-elle énervée, et ça lui convient. Il n'est pas comme tous ces abrutis à vouloir sauter la première Victoire qu'ils voient passer.

-Je prends ça comme un compliment.

-Le problème c'est que des filles comme toi, reprit Elodie, proposent une sexualité à des adolescents incapable de savoir se contenir et de gérer ça.

-Tu es croyante ? demandais-je.

-Catholique oui, répondit Elodie. Je ne cèderais pas bêtement à ça. Ca serait du temps perdu pour les causes qui valent la peine d'être défendues.

-Est-ce que ta religion condamne l'homosexualité ? demandais-je à la rousse.

-Ma religion, pas moi. Je pense le prouver non ? Le meilleur ami de mon mec est gay !

Victoire se mit à rire en lui demandant :

-Tu n'as jamais eu peur que Sacha le fasse céder à l'horrible tentation de la chair au moins ?

Bizarrement, Elodie se mit à sourire en répondant :

-Je connais mon mec, le jour ou il sera attiré par un autre gars, tu redeviendras vierge.

-Quelle horreur ! répondit Vicky en signant la pétition en question avant de me la donner à mon tour.

Le soir venu, j'allais à la répétition de danse avec la quasi totalité du casting. Mademoiselle Ouahlima avait souhaiter mettre les bouchées double pour éviter que l'on ne prenne du retard. Tandis qu'elle montrait les pas à l'ensemble, Guillaume s'était rapproché de moi et n'arrêtait pas de me chatouiller.

-Arrête, tu es pire qu'un gamin !

-Mais tu adore ça que je t'embête, me chuchota t-il à l'oreille.

-Jamais. Même sous la torture.

-Ca peut s'arranger...

-Vous pourriez être un peu moins bruyant dans le fond ?

Mademoiselle Ouahlima venait de nous réprimander. Après la répétition, Guillaume revint vers moi pour me demander :

-Pourquoi toi et moi on sort pas ensemble ?

-Parce que tu ne me l'as jamais demandé.

-Ah, donc si je te le demande là maintenant, tu vas me répondre oui ?

-Non.

Il me regardait avec des yeux faussement horrifiés, tout en gardant son sourire. Moi même j'avais du mal à garder mon sérieux :

-Tu vas me briser le cœur April Stevens.

-Pourquoi ne peut-on pas être juste amis ?

-Parce que je refuserais de te voir céder face à un autre homme que moi...

Il venait de me prendre dans ses bras et je lui répondais :

-Tu n'es pas un homme, tu es un gamin de 16 ans.

-Même pas tu me laisseras une petite chance ?

-Ne jamais dire jamais, répondis-je en me dégageant de ses bras pour sortir de l'auditorium.

J'adorais la relation qu'on avait lui et moi depuis quelques semaines. C'était frais, c'était sans prise de tête, c'était drôle. Si je lui cédais et que je sortais avec lui, tout serait différent, plus compliqué. Il ne serait pas lui même. Et surtout, il voudrait tôt ou tard coucher avec moi. On ne pouvait pas passer de Victoire à moi comme ça d'un claquement de doigts.

Je rentrais chez moi tout de même contente de ma journée, envoyant un message à Sacha pour lui souhaiter une bonne nuit. Durant la répétition, j'avais bien vu qu'entre lui et Charlie, c'était bizarre. Mais il devrait comprendre tôt ou tard que j'avais raison, malheureusement pour lui.

Le lendemain, en arrivant au lycée, jamais je ne me serais douté de tout ce qui s'y déroulerait ni même que ce jour là signerait la fin de mon règne à la tête de Jules Michelet. Tout commença lorsque je discutais avec Sacha et que Monsieur Pétillon vint me trouver :

-Mademoiselle Stevens ? Suivez-moi.

C'était la première fois qu'il m'appelait par mon nom de famille, étant donné que d'ordinaire, il m'appelait par mon prénom. C'était bizarre et Sacha le comprit aussitôt vu le regard qu'il m'adressait. Je suivis tout de même mon professeur principal que j'appréciais sans rien dire et la surprise fut de voir qu'il m'amenait jusqu'au bureau du principal Benoit.

Une fois à l'intérieur du bureau, je retrouvais - en plus du principal - Mademoiselle Ouahlima qui était assise face à lui.

-Asseyez-vous, me demanda Monsieur Pétillon, ce que je fis aussitôt sans rien dire.

Qu'est-ce que je pouvais bien faire ici ? Je me le demandais sincèrement et je ne comprenais absolument rien à rien. Pour une fois que ça m'arrivait, il fallait que je le signe d'une pierre blanche.

-Vous savez pourquoi vous êtes ici Mademoiselle Stevens ? me demanda le principal.

-En toute franchise, pas du tout, répondis-je cordialement.

-Bien. Je présume que vous allez nier jusqu'à ce que nous vous mettions les preuves accablantes sous votre nez.

De quoi me parlait-il ? Quelles preuves accablantes et qu'avais-je bien pu faire pour les mettre tous les trois dans un état d'énervement ?

-J'ai retrouvé Mandy Mersseman en pleur ce midi, annonça ma prof du Musical, elle était complètement dévastée et ne savait pas ce qu'elle devait faire. Après l'avoir rassuré, elle a finit par tout nous dire.

-Mandy est une très bonne comédienne, quel ragot est-elle encore allé raconter ? demandais-je agacée qu'on puisse tenir compte des propos de cette fille.

Certes, Mandy était mon amie, mais depuis la rentrée, elle était bizarre et je ne me retrouvais plus du tout en elle. Elle avait du le sentir car elle s'était peu à peu éloignée de moi.

-Il ne s'agit pas de simple ragots April... Il s'agit de calomnie, de choses... très grave, même pour vous.

C'était une farce, un poisson d'avril en novembre ? Une caméra cachée ? Quelque chose du genre ? Parce que là j'avais l'impression d'être tombé dans la quatrième dimension.

-Mandy nous a montré la Une du Miroir que vous souhaitiez imprimer et diffuser lundi prochain dans tout l'établissement, reprit mon professeur principal.

-Un article sur les drogues et alcool dans un lycée ? Je tiens à défendre ce sujet là, j'ai tout les droits d'en parler sachant que c'est un fait de société qui nous touche...

-On vous parle de l'article concernant les enseignants ! s'emporta le principal qui semblait croire que j'étais de très mauvaise foi.

-Un article sur les enseignants ? Je n'ai rien prévu de tel...

Le principal posa sous mes yeux un exemplaire de cette fameuse Une. S'il s'agissait bien d'un exemplaire type du Miroir, une chose était certaine, l'article qui figurait en première page n'était pas du tout de moi. C'était la première fois que je le voyais et pire que tout, il était signé de mon nom.

-Des révélations sur la vie trépidante des profs ? lisais-je à haute voix en essayant de comprendre.

-Vous avez écrit ces horreurs sur vos enseignants ? demanda calmement Monsieur Pétillon.

-Comment ? Mais c'est la première fois que je vois cet article. Je n'ai absolument rien à voir là dedans...

-Vous insinuez que Monsieur Pétillon trompe sa femme avec Mademoiselle Geroux ? Que votre professeur de sport se drogue avec les élèves dans les vestiaires ? Que Mademoiselle Ouahlima protège l'agresseur homophobe de l'un de nos élèves ?

Je venais d'écouter le principal tout en regardant cet article et je ne comprenais absolument pas ce qui était en train de m'arriver. C'était un cauchemar, j'allais me réveiller d'une minute à l'autre. Mademoiselle Ouahlima prit à son tour la parole :

-C'est à cause de Sacha que tu as fait ça ? me demanda telle. Je te promets que je lui ai donné les coordonnées de Kévin et que je lui ai promis de le soutenir dans sa décision s'il souhaiter le dénoncer.

-Mais je sais tout ça ! m'énervais-je à mon tour, consciente d'être la victime d'un horrible coup monté. Mais je n'ai pas écrit cet article, je vous le promets !

-Le problème April c'est que vous savez comme moi que la maquette du journal type se trouve sur un ordinateur crypté dont seuls le rédacteur en chef et moi avons le mot de passe, en d'autres termes...

-Je sais tout ça, je vous rappelle que je suis la rédactrice en chef et que jamais je ne me serais permise de publier un tel tissus de mensonges ! Vous n'avez qu'à regarder le style de l'article, ça n'a absolument rien à voir avec ce que je fais moi !

Soudain, je venais de réaliser quelque chose. Hier matin, j'étais allé dans la salle de rédaction avec Sacha pour qu'il me parle de son baiser avec Charlie. Mais prise de court par la sonnerie, j'avais oublié de refermer la porte de la rédaction... Quelqu'un s'était donc introduit à l'intérieur dans la matinée et avait donc rédigé cet article avant d'en imprimer un exemplaire et de le remettre à...

-Mandy ! C'est Mandy la responsable, c'est elle qui l'a écrit !

-Et pourquoi votre meilleure amie aurait fait une chose pareille ? demanda Monsieur Pétillon.

-Mais... Parce qu'elle est jalouse de moi. Elle voulait juste... Je vous jure que c'est elle... Elle a du le faire hier matin dans la matinée.

-Mandy n'était pas dans l'établissement hier, elle était absente et a un justificatif de la part de ses parents.

Je venais de me lever, énervée d'être piégée par une fille aussi bête que pouvait l'être Mandy.

-Vous ne comprenez pas que c'est un coup monté ? Elle aura du voir que je laissais la porte du journal ouvert après y être allé avant les cours avec Sacha et... Ensuite elle aura demandé à ses parents un justificatif ! Mais c'est elle, vous devez me croire !

-Toutes les preuves sont contre vous Mademoiselle Stevens, ajouta le proviseur qui semblait avoir déjà une opinion toute tracée. Il va sans dire que votre comportement nous déçoit profondément. Et parce que jusqu'à présent, votre dossier est exemplaire, nous n'appliquerons aucune mesure de renvoi, le mal n'ayant pas pu être fait...

Je restais sous le choc qu'aucun des trois adultes ne veuille me croire, mais heureusement pour moi, aucune sanction ne serait prise contre moi et j'aurais le temps de confondre Mandy pour lui faire avouer la vérité.

-Cependant, reprit le proviseur, nous ne pouvons pas laisser cela impuni. Par conséquent, j'ai demandé - avec l'accord de vos professeurs - à ce que vous soyez destitué de votre poste de rédactrice en chef, de responsable du comité des élèves, de délégué de classe et de l'organisation des bals du lycée. Egalement, le premier rôle que vous deviez joué dans le Musical de Mademoiselle Ouahlima vous est également retiré.

Je vivais un horrible cauchemar. En une fraction de seconde, je venais de tout perdre. Tout ce qui pouvait faire qui j'étais, m'étais enlevé en un claquement de doigts. Je n'étais plus rien. Je n'étais plus April Stevens.

Essayant tout de même de défendre la vérité et mon innocence, je devais m'avouer vaincue. Toutes les preuves se retournaient contre moi et je venais d'être déchue.

Quittant le bureau du principal, je regardais une dernière fois les couloirs autour de moi et les élèves se rendant en cours. Mon règne sur le lycée Jules Michelet était terminé. Comme dans un horrible conte de fée, la méchante Reine s'était dressée contre moi et venait de m'anéantir et de me faire tout perdre. Pas de Happy End. Pas de fin heureuse. Rien.

Et c'est au milieu de tout le monde que je me suis effondrée, laissant les larmes couler.


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 22 Aoû 2012 11:07 
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oh la pauvre ... tous ce qu'elle avait monté viens de s’effondrer ... aller Sacha viens réconforté ta meilleure amie ...

a quand la suite ;)

N.

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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 22 Aoû 2012 11:57 
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Maintenant la suite ! J'espère qu'il vous plaira tout autant ! Continuité du chapitre précédent, Sacha (qui retrouve la parole ^^), doit trouver le moyen de venir en aide à sa meilleure amie... Et tout ça pour nous amener au prochain chapitre et à quelque chose de plus important encore... Bonne lecture, et s'il vous plaît, ne détestez pas trop Mandy ! :)

Chapitre 17 - La traitre, Mandy, 16 ans


Tout avait basculé dans la vie d'April, tout ça à cause d'une fille qui s'était prétendue son amie un jour. J'étais horrifié, j'étais énervé. Voir ma meilleure amie dans un tel état de dépression m'était insupportable. Vous imaginez vous ? Du jour au lendemain elle est passée de Fille Ultra Populaire à paria de la société. J'ai passé le week-end chez elle à essayer de lui remonter le morale, mais ça n'a servit à rien.

La semaine qui a suivit, c'était pire. J'ai du la forcer à venir au lycée et encore, elle n'avait fait aucun effort pour s'habiller, se coiffer ou se montrer présentable. Elle pensait ne plus rien avoir à elle.

J'essayais de lui démontrer le contraire. Après tout, elle m'avait toujours moi et les autres. On était pas nombreux mais on restait quelques amis fidèles prêt à la soutenir dans cette épreuve et surtout à l'aider un maximum.

Du matin, Monsieur Pétillon proposa la rédaction du journal à celle ou celui qui serait intéressé. Mandy s'était porté volontaire mais je n'allais pas la laisser faire. Je me suis débrouillé auprès de Monsieur Pétillon pour obtenir le poste, et du midi, Mandy vint me trouver à la rédaction :

-Je peux savoir pourquoi tu as pris le poste ? Ca devait être moi tu entends ? Moi !

Il y avait du monde dans la rédaction, tous nos apprentis journalistes en train de travailler sur leurs articles, mais je m'en fichais. J'allais lui dire ma façon de penser :

-Ferme la Mandy !

J'étais très rarement impoli et vulgaire - pour ainsi dire jamais. Mais cette fille me faisait sortir de mes gonds. Elle avait blessé ma meilleure amie, et par conséquent, moi aussi.

-Tu me parles pas comme ça !

Elle venait de lever sa main pour me gifler une nouvelle fois. Instinctivement, j'arrêtais son bras :

-Tu as déjà eu ta chance, tu n'en auras pas une seconde, lui dis-je fermement en tenant son bras.

-Lâche moi tu me fais mal !

Elle venait de dégager son bras et me regardait à la fois paniquée et étonnée. Jamais elle n'aurait pu penser que le petit Sacha geekounet puisse se rebeller et se dresser face à elle.

-Je te préviens Mandy. Je ne sais pas encore comment mais je vais me débrouiller pour démontrer que c'est toi et toit seule la responsable de tout ça, que tout ce que tu souhaitais, c'était piéger April.

-C'est ridicule. Je n'ai rien fait, dit-elle assez fort pour que tout le monde l'entende.

-C'est ce qu'on verra. Au fait, ma première décision en tant que Rédacteur en Chef... Tu es virée !

-Tu ne peux pas me virer... Je suis la seule ici qui peut faire aller la rubrique des potins !

-Tu crois ça ? J'ai proposé le poste à Victoire, tu sais quoi ? Elle a accepté ! Bye Mandy !

Je venais de me comporter en véritable salaud, mais elle le méritait et j'en ressentais une certaine satisfaction. Quoi qu'il en soit, c'est énervée qu'elle s'en est allé et ce n'était que bon débarras. Maintenant, je devais trouver un moyen d'aider April.

Le lendemain, Guillaume et moi s'étions retrouvé avant les cours pour en discuter justement :

-J'aime pas la voir comme ça, c'est trop bizarre, me disait-il. D'habitude elle est souriante, pleine de vie... Là... On dirait même plus elle !

-Qu'est-ce que les profs ont besoin pour la croire ? Quel genre de preuve ?

-Un témoignage de Mandy ! me répondit-il simplement. Il faut la faire avouer...

-Elle est peut-être stupide, mais pas à ce point là je crois...

On rentrait finalement dans le lycée se promettant d'en reparler plus tard. Charles-Edouard vint me voir dans les couloirs alors que j'allais vers le cours d'anglais :

-April n'est pas là ?

-Non. Elle refuse de sortir de sa chambre, répondis-je.

-Si je peux aider, tu me le dis.

Je le remerciais et réalisais qu'on avait pas vraiment discuté depuis mon anniversaire. En fait si. On avait revu en long, en large et en travers la pluie, le soleil, les cours, le Musical et des tas de sujets aussi inintéressants les uns que les autres, mais à aucun moment, on avait abordé LE sujet qui m'intéressait.

A dire vrai, la seule chose qui était différente depuis mon anniversaire, c'était que Charles-Edouard - mais aussi Danny et Guillaume - me faisaient la bise pour me saluer chaque matin au lieu de la traditionnelle poignet de main. Pathétique de se dire que parce que le gars qu'on aime nous fait la bise ça signifie quelque chose ? En plus, les autres aussi le faisaient donc bon...

Charles-Edouard resta à côté de moi dans tous les cours de la journée. En général, j'alternais avec April et lui avec Danny, mais pas aujourd'hui. Il resta avec moi pour le déjeuner également.

-Qui va reprendre le rôle d'April ?

-Aucune idée, lui avais-je répondu.

Guillaume venait de nous rejoindre à la table ou nous n'étions que deux puis il me dit précipitamment :

-Yanis !

Pourquoi il me parlait de lui tout à coup ?

-Yanis !

-Oui je connais Yanis, répondis-je bêtement. Ou est-ce que tu veux en venir ?

Danny s'était à son tour installé à côté de Guillaume, et c'est lui qui entreprit de reprendre ce que son ami voulait dire :

-Quand j'étais avec Mandy, elle me disait tout, mais absolument tout. Tu vois le genre de filles de toute façon ?

-Donc, reprit Guillaume, il est possible qu'elle en ai parlé à Yanis. Donc faut le convaincre de témoigner contre Mandy !

-Qui va témoigner contre qui ? demanda Victoire qui s'assit à son tour à la table.

-Yanis contre Mandy, répondit Danny.

-Vous regardez trop souvent New York Police Judiciaire à la télé, rétorqua la brune. On est pas dans un tribunal. Le témoignage de Yanis n'aura aucune valeur, le proviseur dira qu'il a inventé tout ça.

-Pourquoi il ferait ça ? demanda Guillaume.

-Parce que trois brutes - pardon trois et demi avec Sacha - l'auront menacé de le faire.

-Pourquoi je compte pour un demi ? demandais-je tout en sachant que ma question resterait sans réponses.

-Il faudrait que Yanis s'enregistre ou se filme en train de discuter de ça avec Mandy.

Tout le monde venait de se retourner vers Charles-Edouard qui avait proposé ainsi une idée brillante. Victoire ne put s'empêcher de dire quelque chose :

-Je commence à croire que c'est à Elodie que j'aurais du piquer son mec, pas à Mandy.

-Sympa pour moi, répondit Danny faussement agacé.

-Je plaisante, dit-elle en l'embrassant avec passion, comme seule cette fille pouvait le faire.

Le plan était simple donc, c'est moi qui allait parler à Yanis pour le convaincre de nous aider. Après tout, j'étais celui qui était le plus proche de lui. Charles-Edouard avait protesté toute l'après-midi, pendant qu'on étudiait à deux suite à l'absence de l'un de nos professeurs :

-Je m'entends bien avec lui au bad'. Tu devrais me laisser lui parler.

-Je l'ai embrassé, je gagne, répondis-je en souriant.

Mais ma réplique ne semblait pas l'avoir fait sourire, sans que je sache pourquoi. Mais parler du fait que j'avais embrassé Yanis, me rappela automatiquement qu'il y a presque une semaine, Charles-Edouard m'avait lui aussi embrassé. Une seule et unique fois, certes, mais d'une façon quasiment parfaite. Est-ce que j'avais le droit de lui en parler ?

-Tu regrettes ?

-De faire du badminton ? Non, c'est cool.

Il savait vraiment bien détourner les conversations et fuir un certain sujet. Mais je ne devais pas me démonter. Je décidais d'amener les choses autrement :

-Pourquoi tu veux pas que je parle à Yanis ? T'as peur qu'il me fasse craquer et que je tombe amoureux de lui ?

-Non. Je sais que ça arrivera pas.

-Pourquoi ?

Je me demandais ce qui le rendait aussi sur de ça. Après tout, Yanis était loin d'être moche et surtout, il devait plaire à une certaine catégorie de personne. D'ailleurs, je suis persuadé que si je l'avais rencontré avant Charles-Edouard, il aurait pu me plaire.

Charles-Edouard se contenta de me regarder longuement, essayant sans doute de m'envoyer ses pensées pour que je les déchiffre, mais sur le coup, je ne voyais absolument pas ce qu'il essayait de me dire. Heureusement pour moi, passé quelques secondes il se décida à me dire enfin de vive voix ce à quoi il pensait :

-Tu me kiffe moi.

C'était dit simplement, sans sourire, sans rien d'autre. Il l'avait dit comme ça. Il semblait même s'être fait à cette idée, sans que ça le dérange. Il fallait que je lui demande d'ailleurs :

-On dirait que tu t'en fiche qu'un mec craque pour toi.

-Un mec, une fille, y'a pas de différence...

Prends toi ça dans les dents Sacha ! Non, ça ne me touche pas... Non ça ne me fait rien qu'il ait ce genre de réactions. D'ailleurs, c'est quel genre de réaction ça ?

-T'as le droit de me kiffer, reprit-il. Mais tu vas finir par souffrir.

-Pourquoi ?

Je savais très bien pourquoi mais la question était sortit comme ça, instinctivement. Cependant, j'avais envie de l'entendre de sa bouche à lui :

-Je te l'ai dit l'autre soir. Je sortirais pas avec toi. Trouve toi un autre gars à kiffer.

-Mais tu m'as dit que ça te dérangeais pas ?

-Non. Mais j'ai pas envie que tu souffre à cause de moi.

Il semblait plus ému que d'ordinaire, c'était bizarre. J'avais vraiment cette impression que me blesser pourrait l'anéantir. C'était vraiment... mignon.

-C'est bizarre, dis-je simplement.

Devant son regard étonné, je savais qu'il attendait des explications. Je les lui donnais donc :

-Tu ne m'as jamais dit que tu voulais pas sortir avec moi parce que t'étais hétéro.

-Je sors avec Elodie.

-Sortir avec une fille ça fait pas de toi un hétéro, regarde Yanis.

J'avais l'impression de marquer un point et de ne pas totalement être dans le faux. C'était bizarre d'ailleurs. Tout était bizarre avec Charles-Edouard de toute manière. Le fait que j'ai autant de mal à le cerner, le fait de ne jamais savoir ce qu'il représentait pour moi. La sonnerie indiquait la fin de la permanence et il me dit simplement :

-Tu regarde trop de séries.

Sur ce point là, il n'avait pas tord. C'était sans doute regarder toutes ces séries qui me faisait avoir autant de films dans la tête. Quoi qu'il en soit, je devais retrouver Yanis et discuter avec lui.

Après lui avoir envoyé un message, Yanis proposa de me retrouver à l'auditorium. Je n'avais pas de séance avec Mademoiselle Ouahlima étant donné qu'elle devait trouver la remplaçante d'April et qu'il serait ainsi désert.

Yanis était déjà là lorsque je suis arrivé. Il était assis sur la scène, en train de jouer sur son téléphone portable. Lorsqu'il me vit, il me demanda :

-Wech gros, qu'est-ce tu m'voulais alors ?

-Te parler de Mandy.

-Si tu viens m'faire le keum jaloux et tout y'es trop tard j'te préviens, t'as eu ta chance tu vois ?

-C'est pas pour ça, lui répondis-je en étant face à lui, alors qu'il était encore assis sur la scène.

-Bah déballe !

-Tu sais qu'elle a mentit aux profs et au principal au sujet d'April ?

-C'est pas mes affaires mec ! Elles s'débrouillent entre meufs...

-Yanis, c'est de ma meilleure amie qu'on parle. Elle a pas mérité ça. Elle a pas mérité ce que Mandy lui fait, c'est dégueulasse !

-En quoi ça m'concerne moi ?

-J'ai un service à te demander...

Il semblait intéressé par l'affaire. Il savait surtout qu'il aurait la possibilité de me demander quelque chose en retour et je craignais déjà quoi...

-Vas y accouche !

-Je veux que tu fasse venir Mandy à l'auditorium. Genre, maintenant. Tu vas jouer une petite représentation pour Mademoiselle Ouahlima.

-J'pige que dalle à ton truc, parle moi français quoi !

Il était vraiment irrécupérable. Lui qui parlait si bien la France me reprochait en fait d'avoir un langage trop soutenu à son gout...

-Tu la fais venir ici. J'ai demandé à Mademoiselle Ouahlima de venir aussi. Elle et moi on ira dans les loges tout en haut, comme ça Mandy ne se doutera pas de notre présence.

-Et après ?

-Après, j'veux que tu la fasse parler de ce qu'elle a fait. Débrouille toi comment. Demande lui si elle regrette ou pourquoi elle a fait ça à April !

-C'est suspect ton business mec !

-S'il te plaît Yanis... J'ai vraiment besoin que tu le fasse !

-Okay, okay, mais tu sais que tout se paye ! Qu'est-ce que j'ai moi en retour ?

Nous y voilà, on y était arrivé. Il allait me demander quelque chose et je n'étais pas sur de pouvoir lui donner ce qu'il souhaiterait, mais je pouvais toujours l'écouter.

-Demande moi.

-N'importe nawak ?

-Oui.

Il semblait réfléchir un instant mais je savais pertinemment qu'il était plus intelligent que ça et qu'il savait ce qu'il voulait. Puis il finit par me dire :

-Ce week-end j'te sors et tu m'laisse aller plus loin.

-C'est à dire ?

Il me demandait vraiment ce que je comprenais qu'il me demande ?

-Tu m'laisses te prendre, tu m'suces et on s'amuse à deux.

-Tu veux... Tu veux que je couche avec toi ?

-Allez fais pas ta pucelle, tu sais très bien qu'il te faut un mec, un vrai pour te dépuceler ! T'as d'la chance que ça soit moi, j'serais parfait, tu verras...

Il me dégoutait, réellement. Comment pouvait-il profiter de la faiblesse des gens pour obtenir ce genre de service ? Il pouvait vraiment avoir honte de lui, il me dégoutait tout simplement.

-T'es dégueulasse...

-Tu m'as dit tout ce que je voulais !

-Sacha ?

Une voix féminine derrière moi nous fit sursauter. C'était Mademoiselle Ouahlima qui était venue, comme je le lui avais demandé. Je devais donc faire vite si je voulais que Yanis appelle Mandy... Sans réfléchir, je finis par dire à Yanis :

-Okay. Ca marche. Appelle Mandy maintenant.

-Et si tu m'fais un faux plan, j'te préviens, je serais un chien okay ?

-Je sais, répondis-je froidement tandis qu'il sortait son téléphone portable pour appeler sa fausse petite-amie.

Je le laissais sur la scène et j'allais rejoindre Mademoiselle Ouahlima. Je lui demandais de m'accompagner dans les loges ou se situait le matériel de la technique. Elle me suivit sans pour autant comprendre pourquoi je l'avais fait venir ici.

-Vous avez trouvé quelqu'un pour remplacer April ?

-Non. Et j'ai bien peur de ne trouver personne. A un mois de la représentation, c'est difficile.

-Pourquoi ne pas garder April ?

-J'ai essayé, crois-moi, j'ai demandé au Principal. Mais il juge les actes d'April comme étant vraiment trop grave.

-Vous savez qu'elle ne l'a pas fait.

-Je n'ai aucune preuve me disant le contraire.

-Mais vous connaissez April. Combien de temps a telle passé avec vous à travailler sur le Musical ? Dans ce lycée, seuls les enseignants savent à quel point elle est brillante et intelligente, plus que toute la classe réunit !

Elle semblait comprendre et d'accord avec ce que je disais, cependant, elle me demanda :

-Sacha ? Pourquoi tu m'as demandé de venir ?

-Attendez quelques minutes, vous comprendrez...

J'allumais les micros étant sur scène pour que de la loge, nous puissions tout entendre de la future conversation qui se tiendrait sur scène. J'allumais également la caméra qui filmait les spectacles se produisant dans l'auditorium. Je vis à ses yeux que Mademoiselle Ouahlima semblait très inquiète de ce que j'allais lui montrer.

Un quart d'heure après, Mandy venait de rejoindre Yanis sur la scène. Ils étaient en train de s'embrasser et je dis à ma prof :

-Regardez cette scène, je crois qu'elle va vous intéresser.

Silencieusement, nous écoutions la conversation entre les deux "tourtereaux". Ils étaient en train de parler de banalité. Mademoiselle Ouahlima s'impatienta :

-Sacha, je n'ai vraiment pas de temps à perdre pour...

-Chut ! Ecoutez !

Elle se tut, légèrement agacée, et heureusement pour moi, Yanis fit venir le fameux sujet sur la table :

-Et ta pote April ?

-Elle n'est pas venue aujourd'hui. Je crois qu'elle est au bord du suicide...

Mandy semblait satisfaite de ce qu'elle disait, ce qui me donnait une seule et unique envie : lui rendre la gifle qu'elle m'avait donné le jour ou j'avais voulu l'aider.

-T'as pas peur d'être une chienne toi !

-J'allais pas la laisser me marcher dessus non plus !

-Mais elle t'a rien fait non ?

-Je te l'ai déjà dit des dizaine de fois. J'en avais marre d'être son petit caniche qui sert à rien. April a toujours tout eu. Elle est pas plus intelligente que moi et pourtant, c'est la chouchou de tous les profs. Elle a le premier rôle du Musical, toutes les responsabilités. Même les autres sont tous à ses pieds. April, elle est rien ! Il m'a suffit d'un claquement de doigts pour lui faire comprendre !

-Mais c'est toi qui a trafiqué l'article du journal alors ?

Qu'est-ce qu'il pouvait être stupide Yanis. Moins flagrant, tu meurs ! Heureusement, Mandy était loin d'être un génie et elle ne sembla pas remarquer le mauvais jeu d'acteur de Yanis et encore moins sont manque de subtilité.

-T'es bête ou quoi ? Je t'ai déjà dit un milliard de fois ce que j'avais fait !

-Ouais mais... Ca m'excite quand tu me le dis... Ca me fait bander de savoir que t'es une chienne...

Il se rattrapait plutôt bien, malgré sa vulgarité qui fit tiquer notre prof d'art dramatique. Mandy se colla tout contre lui, souriante et lui répondit :

-J'avais pas vraiment prévu tout ça tu sais... J'ai juste saisi ma chance... Quand j'ai vu April et son petit chien sortir du bureau du journal sans le refermer, c'est là que j'ai eu l'idée.

C'était moi le petit chien d'April ? Elle ne manquait pas de culot elle qui se voulait être la "chienne" de Yanis !

-April m'avait donné son mot de passe en début d'années, avant qu'elle devienne la sœur siamoise de l'autre abruti. Elle aurait jamais du. J'ai changé son article, son truc sur la drogue et l'alcool, et j'ai écrit l'autre.

-Continue, tu m'excites...

Yanis était en train de l'embrasser dans la cou, tandis que Mandy continuait de raconter son histoire en gémissant. S'en était visiblement trop pour Mademoiselle Ouahlima qui dégoutée, sortit des loges. Je savais qu'elle allait rejoindre la scène et je la suivais donc.

J'allumais les lumières de l'auditorium, ce qui fit sursauter Mandy, tandis que Yanis nous regardait nous approcher, notre prof et moi. Il reculait tandis que Mandy tentait de comprendre ce qui lui arrivait :

-Mandy. Suis moi jusqu'au bureau du proviseur.

-Mademoiselle Ouahlima ? demanda telle faussement innocente. Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

-Je sais tout, répondit-elle froidement.

Mandy me regarda, puis regarda Yanis. Celui-ci prit son sac et ses affaires et s'en alla. Il me regarda en me faisant un clin d'œil, indiquant que je ne devais pas oublier notre petit arrangement. Mandy me regarda alors et demanda :

-Qu'est-ce que tu as fait ?

-J'ai simplement rétablit la vérité. Mademoiselle Ouahlima a accepté de regarder ta performance. Je dois dire que c'était de loin bien meilleur à ton rôle dans le Musical !

-Sacha, n'en rajoute pas. Je te remercie pour ce que tu as fait et je vais de ce pas régler cette histoire chez le proviseur.

-Et pour April ?

Mademoiselle Ouahlima me répondit sans hésiter :

-Appelle-la. Dis-lui qu'elle reprend son premier rôle. Je suppose que le proviseur et Monsieur Pétillon lui rendrons également ses autres responsabilités.

-Non ! venait de crier Mandy. Ce n'est pas juste ! C'était à moi, à moi de briller ! C'était à moi d'être la fille populaire ! Je n'ai pas fait tout ça pour rien !

-Mandy, ne te couvre pas de ridicule et suis-moi...

La jeune fille venait de prendre son sac, descendit de la scène et suivit Mademoiselle Ouahlima jusqu'au bureau du principal.

J'attendis sur le parking du lycée qu'elle sorte, et lorsqu'elle se dirigea vers l'arrêt de bus, j'allais vers elle pour lui dire plus que satisfait :

-Je viens d'appeler April.

-Laisse moi tranquille !

Elle devait avoir passé un sale quart d'heure dans le bureau du proviseur, et malgré le fait qu'elle le méritait amplement, j'arrivais encore à avoir de la peine pour elle.

-Ecoute, je suis désolé pour toi, mais ce que tu as fait à April... J'étais obligé d'intervenir...

Mandy venait de mettre des lunettes de soleil (alors qu'il faisait gris et froid) sans doute pour cacher le fait qu'elle avait pleuré, puis elle me demanda :

-Ne viens pas essayer de me consoler d'accord ? Une semaine d'exclusion, c'est génial, vous allez ne plus me voir !

-Tes parents sont au courant ?

-Ils s'en fichent ! Le proviseur les a appelé, ils ont même pas voulu venir me chercher. Je suis pas comme toi moi, ni comme elle ! Je n'ai pas une famille autour de moi qui s'inquiète pour moi et encore moins des amis prêt à tout pour me sauver la mise ! La seule chose que j'ai eu pendant un quart de secondes, c'était la popularité qu'elle a toujours eu, elle ! Et ça, tu me l'as enlevé !

Le bus venait d'arriver et après m'avoir insulté à nouveau, elle monta à l'intérieur. Alors que je voulais lui lancer en pleine tête à quel point April avait retrouvé le moral, je me sentais soudainement mal. Mandy avait blessé ma meilleure amie, elle l'avait trahi, comme nous tous d'ailleurs, mais bizarrement, j'arrivais à la comprendre. Mandy n'était pas qu'une traite, c'était une fille paumée complètement seule.

Je comprenais donc pourquoi elle avait accepté de jouer les amoureuses avec Yanis. Elle cherchait juste quelqu'un avec qui être, à défaut de trouver quelqu'un qui l'aimerait. Et penser à Yanis me fit me souvenir du marché que j'avais passé. Mandy ne serait pas la seule à souffrir. Moi aussi j'allais devoir offrir ce que j'avais de plus précieux à Yanis.


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 22 Aoû 2012 12:32 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?

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oulala ... qu'est-ce qu'il a pas fait Sacha ... accepter de Coucher avec Yanis pour sa meilleur amie ... il a pas trop réfléchit ... j'espère qu'il ne va pas le regretter et que malgré tous Yanis peu être tendre ...
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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 22 Aoû 2012 12:49 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Alors, dans l'épisode précédent, on finissait l'intrigue de Mandy, ce qui en déclenchait une nouvelle avec la proposition de Yanis à Sacha. Vous mourrez d'envie de savoir comment il va le vivre ? Comment Charlie va réagir en l'apprenant ? Et bien... Vous allez être déçus car... On ne vivra pas ses réactions là via ces personnages, mais par un autre... Donc dans ce chapitre, Sacha et Charlie sont un peu mis de côté (quoi que finalement, toujours au centre de l'histoire), et pour savoir comment ils vivent tout ça, faudra attendre encore un peu... Bon vous avez vu le titre, vous vous doutez de qui va prendre la parole maintenant. Bonne lecture :)

Autre détail, concernant la sexualité de nos lycéens. Vous l'aurez remarqué, certains comme Sacha, April et Elodie sont du genre à prendre ça sérieusement (comme la moitié des jeunes de leur âge), alors que d'autres comme Victoire, Guillaume, Danny ou Mandy le vivent un peu plus modernement. J'ai voulu être le plus réaliste possible parce que... tout le monde voit sa sexualité différemment, certains le prennent de façon sérieuse, d'autres non... Enfin, voilà ! Quand même, attendez le bon avant de sauter le pas ^^

Chapitre 18 - Le Chevalier, Guillaume, 16 ans


J'suis un fêtard, je le sais. Mais je suis pas mauvais en cours. J'ai toujours dit à mes parents que je serais médecin. Me demandez pas pourquoi, c'est un rêve de gamin sans doute. Je pense que je ferais un bon médecin. Mes frères me disent que je devrais moins faire la fête et étudier un peu plus.

Je vis avec ma mère et mon beau-père dans une superbe baraque de la ville. Comme ils partent toujours un week-end par moi rendre visite à la famille de mon beau-père, j'ai la maison pour moi tout seul. J'ai trois frangins, plus vieux, mais qui sont déjà tous partis. Du coup j'suis le gars qui organise les meilleurs soirées du lycée.

Y'a toujours du monde et ça finit toujours en cacahuète, avec les nanas je veux dire. La première nana que je me suis fait, j'avais 15 ans, c'était l'année dernière et c'était une cougar je crois. Enfin une vieille, genre la trentaine. Elle était chaude, super chaude. Je lui ai fait croire que j'étais majeur, mais je suis sur qu'elle en croyait pas un mot.

Bref, elle m'a dépucelé dans sa voiture. J'étais comme un fou. Mais j'étais mauvais. En même temps, quand on est gamin comme ça on pense pas à se retenir et tout part comme ça. Après cette nana, c'est comme si j'étais un autre gars, un homme, un vrai. J'ai gagné en assurance je crois. En tout cas, c'est comme si les filles le sentaient et j'arrivais à sortir avec plusieurs nanas - parfois deux en même temps.

Le top du top c'était Victoire. Quand elle s'est intéressée à moi en début d'année, j'en revenais pas. Mais a part le sexe, y'a rien qui collait entre nous. Bon c'est vrai que pour moi, le sexe c'est important, mais pas que. Y'a autre chose que ça. Elle s'intéressait pas du tout au volley alors que pour moi, c'est genre super important. Notre seul autre point commun c'était d'être dans la même classe.

Mais là en ce moment, je m'intéressais à une autre fille, April. La plus jolie fille de l'école. Victoire elle est sexy, elle est chaude. April elle est belle, une vraie beauté. Heureusement pour moi, c'était la meilleure amie d'un de mes potes, Sacha. Je joue au volley avec lui et il est cool ce mec.

Bref, April et moi on passait beaucoup de temps ensemble. Ces derniers jours c'était pas le top pour elle à cause de Mandy, une de ses potes à elle qui lui a foutu la misère en racontant des conneries. Mais aujourd'hui ça va mieux.

Elle était venue m'expliquer :

-Hier Sacha s'est débrouillé pour que Mademoiselle Ouahlima apprenne que Mandy était responsable. Elle est exclue une semaine il paraît...

-Tu reprends ton rôle dans le musical ?

-Mon rôle, la rédaction du Miroir, la présidence du comité, tout ! Avec les plus plates excuses de la direction. Quand j'ai dit ça à mon père, il s'est énervé. Il veut trouver le proviseur pour lui dire que c'est un scandale et demander un préjudice...

-Il va le faire ? Sérieux ?

-Je crois.

-Victime d'une erreur judiciaire, tu vas être encore plus populaire après ça, tous les gars vont vouloir sortir avec toi.

Je savais - d'après ce que j'entendais chez mes potes - que tout le monde voulait sortir avec elle. Ouais, c'est le genre de truc qui m'énerve, mais qu'est-ce que je peux faire contre ça ? Elle est célibataire, elle est libre... Elle peut faire ce qu'elle veut quoi...

-Tu veux dire les gars qui m'ont tourné le dos comme à une paria quand je n'étais plus rien ces derniers jours ?

Elle essayait de me faire comprendre quelque chose je crois. Comme je ne réagissais pas, elle me dit :

-Je crois que je préfère encore miser sur celui qui est resté au téléphone avec moi tous les soirs pendant cette période...

Waouh, elle me faisait sourire. En fait j'explique pourquoi, c'est moi le gars qui est resté au téléphone avec elle pendant des jours. Bah ouais, j'étais triste pour elle et grave énervé. April c'est un peu une poupée ou une princesse, faut pas lui faire de mal sinon, moi ça m'énerve.

Quand j'ai dit ça à Sacha en allant déjeuner avec les gars avant la répétition de l'après-midi, il semblait ailleurs. Il m'avait déjà rassuré en m'assurant qu'April avait le béguin pour moi. Du coup je lui en parlais toujours pour savoir s'il n'avait pas d'autres infos. Comme elle était partie déjeuner avec Mademoiselle Ouahlima pour parler de la pièce, elle était pas collée à Sacha.

-Tu m'écoutes mec ?

On venait d'entrer dans le kébab au coin de la rue. Danny et Charlie étaient en train de commander et je demandais à nouveau à Sacha :

-Sérieux t'es tout bizarre, c'est quoi le truc ?

-C'est compliqué.

-Bah dis-moi.

Finalement, c'est une fois qu'on était tous installé à manger qu'il déballa l'info :

-J'ai promis à Yanis quelque chose en échange de son aide pour que Mandy avoue "publiquement" ce qu'elle a fait... Et... Comme ça a marché, je vais devoir payer ma dette.

-C'est quoi ta promesse ? demanda Danny.

-Coucher avec lui. Samedi.

Merde alors, il semblait super embêté pour ça. Je m'étais toujours douté qu'il avait jamais rien fait avec une nana ou un mec. Le pauvre, il était encore puceau et il venait de se vendre pour sauver sa meilleure amie.

-Il te plait pas ? demanda Danny.

-Tu sais, une fois que c'est fait, c'est fait, lui disais-je pour le rassurer. Moi je m'en souviens à peine de ma première fois.

-Ah t'as jamais couché avec un mec ? demanda Danny. Ni même fait des trucs que vous faites entre mec là ?

-Danny, t'es lourd, venait d'intervenir Charles-Edouard.

-J'suis pas coincé, se défendait le petit Sacha, j'ai juste un peu peur je crois.

-Ca fait mal vous croyez ? demanda Danny curieusement intéressé par la sexualité des homosexuels.

-Attends, tu lui as promis, okay, mais si tu veux pas, tu veux pas, lui dis-je à nouveau.

-Si je lui pause un lapin, il va me le faire payer. C'est Yanis, il peut me faire la misère à moi, à ma famille, à April, à vous...

-On va te le trouver ton Yanis et on va lui casser la gueule ! proposais-je aux deux autres.

-Non ! protesta Sacha. Lui ou un autre, c'est pas important de savoir avec qui on couche ?

Bizarrement, il avait posé la question en regardant Charlie qui était assez muet durant la conversation. Sacha et Charlie ils me faisaient rire. C'était genre les meilleurs amis du monde, mais en même temps, ils agissaient toujours trop bizarrement. Comme un vieux couple, à se chamailler, se réconcilier.

Merde, Sacha était en train de pleurer. Pourquoi il pleure lui ? Qu'est-ce qu'on a dit ? On se regardait tous les trois sans savoir quoi dire puis il s'excusa :

-J'suis trop con moi... J'suis un mec merde !

Charlie posa sa main sur son épaule puis Sacha se leva pour partir vers les toilettes. Je demandais aux deux autres :

-Sérieux j'suis mal pour lui là... Vous trouvez pas qu'on doit voir Yanis pour lui casser la gueule ?

-J'irais chez Sacha ce week-end, indiqua Charlie. Il ira pas voir ce bâtard.

Charlie parlait posément mais dans le son de sa voix, je sentais bien qu'il était énervé, très énervé.

-Yanis c'est une grosse gueule mais une petite queue, ajouta Danny, il fera rien ni à Sacha, ni à personne. On s'en chargera.

-Attends l'an passé vous vous rappelez pas ? Il paraît qu'il a demandé à sa famille de défoncer un gars qu'il avait en grippe toute l'année.

-C'est Mandy qui t'a raconté ça ?

-Non mais sérieusement...

Sacha venait de revenir, comme si de rien était, tout sourire et préférant de parler de tout autre chose. Comme on était encore mal à l'aise pour lui, on suivit le mouvement.

Durant la répétition, j'avais pas grand chose à faire étant donné que c'était pas mes scènes qui étaient jouées. Moi je pensais trop à Sacha et à son histoire. J'avais vraiment mal pour lui, il fallait que je questionne April.

On était assis au fond de l'auditorium, regardant une scène entre Charlie et Sacha :

-Je peux te poser une question ?

-Oui ?

-Pourquoi certaines personnes attendent avant de... coucher, et d'autres non ?

J'avais du la surprendre parce qu'elle s'était redressée sur son siège et me regardait bizarrement, comme si je venais de l'insulter :

-Si tu veux savoir si je veux coucher avec toi, tu manque de délicatesse !

-Quoi ? Non !

Merde, j'étais vraiment nul moi pour aborder un sujet discrètement. Maintenant April allait penser que je voulais me la faire comme un sauvage. Rien à voir en plus.

-Non c'est... Sacha... Il m'a dit pour le marché qu'il a fait avec Yanis.

-Quel marché ?

Merde. Triple buse que j'étais, je venais de me vendre alors qu'elle devait certainement pas être au courant de ce que Sacha avait sacrifié pour lui rendre sa popularité ou son trône de reine du lycée. Je suis vraiment une andouille parfois.

-Rien, oublie.

-Guillaume... Si tu ne me le dis pas je vais voir Sacha maintenant...

-Bon okay, mais tu dis pas que je te l'ai dit d'accord ?

Elle attendit que je lui révèle, ce que je fis presque aussitôt, la boule au ventre. J'étais gêné pour elle parce que vu son regard, elle était aussi triste et désolée pour Sacha que je pouvais l'être, encore plus même parce qu'elle me dit :

-C'est de ma faute. Il a fait ça pour moi et il s'est vendu à ce porc pour... Faut que je l'en empêche !

-Oh, reste assise ! On va trouver une solution avec les mecs. Déjà, Charlie passe le week-end chez Sacha, comme ça, il bouge pas et il ira pas voir Yanis.

-Il laissera pas tomber si facilement, il va l'embêter jusqu'à ce qu'il ait ce qu'il veut ! Il faut trouver quelque chose contre Yanis.

Ca devenait vraiment très compliqué tout ça. Pour sauver April, il fallait pactiser avec Yanis contre Mandy. Et maintenant pour sauver Sacha qui avait sauvé April, il allait falloir pactiser avec quelqu'un contre Yanis. On avait vu les tragédies grecques en histoire et pour moi, s'en était une cette histoire ! Trop compliqué à suivre.

-On peut pas laisser Sacha se prostituer comme ça. En plus... Il... C'est un bébé Sacha...

Je savais que venant de sa part, ce n'était pas une insulte, bien au contraire. Pour nous tous, Sacha c'était notre petit protégé. Il était drôle, il était attachant, il était sympa, il était toujours là pour nous aider. La plupart du temps, Danny, Charlie et moi devions se frotter à d'autres gars qui voulaient l'insulter ou lui faire des crasses. Ouais, Sacha savait pas tout ça mais les gens n'étaient pas si tolérants et ouverts d'esprits qu'ils pouvaient le penser.

Une fois, April m'a dit que Sacha vivait dans un monde de Bisounours et que le plus dur, c'était de préserver face au vrai monde. C'était vrai. Tous à notre manière on essayait. Et là, parce qu'il avait voulu être gentil, il allait faire face à la réalité.

-April, je vais m'occuper de Yanis je te le promets. Il touchera pas Sacha.

-T'es gentil Guillaume mais qu'est-ce que tu vas faire ? Le tuer ?

Je savais qu'elle essayait de se montrer ironique pour détendre l'atmosphère. Mais j'allais bien trouver, au pire, j'improviserais le moment venu. Mais je voulais protéger April, parce que cette fille, je l'aimais bien. Et Sacha aussi, parce qu'il avait fait ce qu'on aurait du tous faire. Bref, pour une fois, je voulais pas être que le sportif qui sert à rien. Je devais aider mes amis.

A la fin de la séance, je quittais tout le monde pour rejoindre Yanis sur le parking. Il allait récupérer son scooter. Je savais pas encore ce que je ferais. Si je le menacerais, lui ferait peur, essaierait de le bousculer... J'allais voir...

-Laisse Sacha tranquille. Je sais qu'il t'a promis qu'il te laisserait le baiser, mais tu le toucheras pas okay ?

Yanis me regarda prêt à m'assassiner et il me cracha au visage :

-Ferme ta gueule enfoiré, je suis pas une pédale moi !

-Yanis, tu peux faire croire à tous tes potes que t'es hétéro, je m'en balance, Sacha tu l'oublie okay ?

-Y'a pas le choix ton pote.

-Quoi ? Tu vas envoyer tes potes lui faire la misère ? Le tabasser ? Tu sais qu'on te rendra puissance dix ce que tu lui feras !

Yanis s'était mis à rire sans que je comprenne pourquoi. Il venait de détacher l'antivol de son scooter et il me dit :

-Tu m'as pris pour un blaireau ou quoi ? Si ce minus il tient pas sa promesse comme il me l'a faite, j'irais voir sa pote la rouquine pour lui dire que son mec il se tape le pédé du lycée...

Quoi ? Qu'est-ce qu'il allait raconter encore cet abruti ? Une histoire à dormir debout en guise de menace, ça n'avait aucun sens. Cette fois, c'est moi qui se mit à rire :

-Quoi t'es pas au courant ? me cracha t-il au visage. Ton pote le Charlie là, il a fourré sa langue dans la bouche du petit pédé du coin. Il l'a dit à April jeudi dernier. Et je le sais parce que c'est Mandy qui l'a entendu.

Encore elle, décidemment, même exclue temporairement du lycée elle pouvait encore causer des ravages autour d'elle. Mais... Charlie avait vraiment fait ça ? Pourquoi il aurait embrassé Sacha ? Surtout qu'il était avec Elodie et que j'aurais jamais pensé qu'il puisse être homo.

Bon, ça changeait pas le problème qui était juste une grosse merde à dépouiller. En résumé, si Sacha il couche pas avec lui, Yanis ira dire à Elodie que son mec l'a trompé avec un autre gars. Grosse embrouille tout ça. Puis Yanis, montant sur son scooter, me dit :

-Mais j'suis pas difficile tu sais. Si tu veux prendre la place du petit minus, j'suis sur que j'm'éclaterais encore plus au pieu avec toi.

-Je suis pas gay, répondis-je dégouté qu'il me fasse cette proposition.

-Moi non plus. J'aime le cul, entre keums c'est meilleur. Dis-toi que c'est tout bénef' pour toi. Tu couche avec moi, tu teste un nouveau truc, et après, j'arrête d'emmerder tes potes.

Je m'étais rapproché de lui pour l'attraper par son manteau et lui dire, plus énervé que jamais :

-Jamais je te laisserais poser tes sales mains sur moi okay ? Tu vas laisser mes amis tranquille, si je dois revenir te le dire, je te casse les dents.

Il me repoussa violemment avant de démarrer son scooter et de me dire :

-Dis à Sacha que je l'attends devant le motel à la sortie de la ville samedi soir. Si tu lui passe pas le message et qu'il se pointe pas, la semaine prochaine c'est la merde pour vous.

Il venait de démarrer en trombe et de partir, me laissant comme un abruti sur le parking.

Toute la soirée, je n'arrêtais pas de penser à toute cette histoire. Le lendemain et le vendredi, pareil. Qu'est-ce que je devais faire ? Sacha avait dit à Charlie qu'il n'avait pas reçu de nouvelles de Yanis qui pourtant devait lui envoyer un texto. Et moi je ne lui avais pas dit que j'étais devenu son intermédiaire. Mais je pouvais pas laisser Sacha y aller.

En plus, maintenant, je regardais Sacha et Charlie trop bizarre. Y'avait vraiment un truc entre eux ou quoi ? Ou c'était un mensonge ? Il fallait que je demande à April, après tout, Mandy l'avait soi disant entendu d'elle et Sacha.

-Qui te l'a dit ?

J'expliquais à April mon entrevue avec Yanis, sans lui dire pour sa proposition indécente me concernant ni même pour le rendez-vous fixé au motel à Sacha du samedi soir. Elle semblait vraiment très embêtée de voir que d'autres personnes pourraient être au courant.

Elle décida de m'expliquer alors ce que Sacha lui avait dit et le "cadeau" que lui avait offert Charlie, qui savait que Sacha craquait sur lui depuis longtemps.

Quand je vous disais qu'on était en pleine tragédie grecques, j'étais pas loin du compte. Sérieux, cette merdouille commençait vraiment à me rendre dingue. Comment tout le monde pouvait garder des secrets pareil ? On se serait cru dans une télé réalité à deux balles.

Mais l'info était vraie. Même si Charlie n'était pas gay et ne sortait pas avec Sacha, il avait quand même fait un truc gay juste pour lui faire plaisir en guise d'amitié. De quoi j'étais capable moi par amitié ?

Est-ce que je pourrais vendre mon corps juste pour protéger un secret et des amis ? Finalement, une fois qu'on l'avait déjà fait, ce n'était plus si différent. D'accord, moi je couchais qu'avec des nanas. Et j'avais eu personne depuis Victoire c'est vrai mais... Je pouvais vraiment pas laisser Sacha aller au motel pour se faire "défoncer" clairement, par Yanis. April et moi étions d'accord sur une chose, on devait le préserver et le protéger.

En plus, il était du genre romantique et tout le tralala... Même Charlie le savait ça vu ce qu'il lui avait offert comme cadeau...

Du samedi, j'avais demandé à Victoire de me retrouver en ville. Je devais discuter avec quelqu'un de tout ça. Je ne voulais pas qu'April sache, la pauvre elle en avait déjà pas mal bavé. Ni Charlie, ni Sacha. Finalement, la seule qui pourrait me comprendre c'était Victoire.

Depuis notre rupture, on s'était pas mal éloigné, restant quand même sympas l'un envers l'autre. En plus elle sortait avec l'un de mes meilleurs potes, donc j'étais obligé de la voir de temps en temps.

Lorsqu'elle arriva dans le petit café ou on se rejoignait avant, elle me demanda aussitôt à peine assise :

-Me dis pas que je te manque et que tu veux rallumer la flamme, même pour toi c'est dégueulasse de faire ça à ton pote.

-J'ai pas l'intention de coucher avec toi, répondis-je sur le même ton. Y'a un truc dont je dois parler et... Crois le ou non, tu m'as semblé être la seule personne à même de comprendre...

Elle semblait soudainement très intéressée par ce que je pourrais lui dire. Je ne savais pas si j'avais raison ou tord de lui en parler, mais si j'avais une certitude la concernant, c'est que Victoire était la fille la plus loyale et la plus franche qui soit. Jamais elle n'irait trahir quelqu'un ou révéler un secret si on lui demandait de ne pas le faire. Et surtout, ses conseils étaient honnêtes.

-Si Yanis était une nana, tu l'aurais fait sans réfléchir pas vrai ?

Je venais de tout lui expliquer et c'est la question qui lui vint en tête. Que devais-je répondre à ça ?

-Sans doute. J'ai déjà couché avec des filles dont je ne connaissais même pas le prénom durant les vacances alors... Si ça peut rendre service en évitant de créer une merde énorme...

-Vois ça comme une expérience alors. Mais tu risque de te dégouter après tu le sais ça ? Et puis... Coucher avec un mec, c'est différent d'une fille.

-T'as déjà essayé une fille ?

-Une fois. J'étais curieuse, je suis une femme libérée, il fallait que je sois sure d'aimer ou pas avant de juger.

-Et alors ?

-C'était sensuel. C'était bizarre. Mais je ne suis pas lesbienne. Ca reste une expérience. Je le referais pas.

-Imagine que je couche avec lui et que j'aime ça ? Que je devienne pédé ?

Victoire venait de me prendre la main en me regardant droit dans les yeux, comme pour me rassurer :

-Guillaume, tu n'es pas pédé, crois-moi. Je suis affirmative là dessus.

J'étais toujours submergé par le doute. Dans quelques heures, Yanis attendrait Sacha devant le motel et lui ne viendrait pas parce que je ne lui avais pas donné l'information. Je devais impérativement faire quelque chose. C'est Victoire qui m'apporta la réponse :

-C'est comme dans le Musical. Regarde, le Chevalier se sacrifie pour sauver tout le monde.

-Tu veux dire que me faire mettre par ce mec c'est comme un sacrifice me permettant de sauver tous les autres ?

-Si tu négocie bien oui. Si tu y vas, tu oblige Yanis à envoyer un texto à Sacha lui promettant de le laisser tranquille et de ne plus vouloir de lui. Et surtout, tu es plus malin que lui.

-Comment ?

Victoire venait de me donner son i-phone :

-Tu viendras me le rendre demain.

-Pourquoi faire ?

-Tu vas poser mon i-phone face au lit. Tu vas tout filmer, sans rien louper. T'inquiètes j'ai un espace de stockage d'au moins trente minutes. Je doute que ça soit aussi long de toute manière.

-T'es malade ? Tu veux que je me filme en train de me faire mettre pour pouvoir mater ça après ?

-T'es con ou tu le fais exprès ? s'énerva la brune. Demain, toi et moi, on lui envoie la vidéo. Il oublie notre existence à tous ou tu publie la vidéo à tout le monde dans le lycée. Faudra que tu fasse genre que toi, t'as rien à perdre.

-A part me faire passer pour un homo et me faire déshériter par mes parents ?

-On aura pas à en arriver là. Yanis a trop à perdre pour courir le risque. Définitivement, on aura gagné la partie. Le petit Sacha sera tranquille de vivre sa belle amitié avec Charlie, lui n'aura pas à quitter Elodie. April restera au top de sa gloire et toi tu pourras dormir moins bête !

Finalement, Victoire s'avérait être de très bons conseils. Un peu machiavélique tout ça, mais comme elle me l'avait dit, j'allais pouvoir sauver tout le monde et faire pression sur Yanis.

Après l'avoir quitté, je me retrouvais devant le motel à l'heure du rendez-vous. Yanis arriva avec son look de lascar, survêtements et mains dans les poches, casquette sur la tête. Il semblait satisfait de me voir là :

-Ton pote il est ou ?

-Chez lui. T'auras ce que tu veux. Avec moi. A une condition.

Yanis m'écouta, intéressé et accepta directement d'envoyer un message à Sacha, une fois que j'aurais tenu ma promesse. Il fallait donc passer à l'étape suivante. J'entrais le premier dans le motel, il me suivait de près, pour rester discret quand même.

Une fois dans la chambre, j'allais vivre le truc le plus bizarre de toute ma vie. Je n'étais pas homophobe, loin de là, mais n'étant pas homosexuel, ce que j'allais vivre allait plus me dégouter.

Discrètement, je posais l'i-phone de Victoire et allumait le mode vidéo face au lit. J'espérais vraiment ne rien louper de ce que j'allais faire.

Yanis s'approcha de moi et voulut m'embrasser :

-J'embrasse pas.

Je n'avais aucune envie de partager un baiser avec un gars qui me dégoutait. Ca le fit sourire et il me dit :

-C'est que du sexe après tout.

Il baissa mon pantalon et s'agenouilla face à moi. C'était pas vraiment déplaisant, si on imaginait une fille à la place de ce connard à mes genoux. Le plus dégoutant c'était à l'inverse. Je ne savais pas comment m'y prendre, j'avais envie de m'enfuir en courant. Mais je suis resté. Jusqu'au bout.

Même quand il me fit hurler de douleur. Mais par vengeance, j'allais lui faire la même chose. Il voulait pas au début, mais je ne lui ai pas laissé le choix. Il allait lui aussi sentir ce que ça faisait de se faire prendre... Dans tous les sens du terme. Et je ne le ménageais pas. Hors de question d'être tendre. C'était sauvage et il aurait rien d'autre de ma part.

Le plus important, c'est qu'il envoya le message devant moi alors que je me rhabillais. Moi, je récupérais discrètement l'i-phone et heureusement, la vidéo aurait pu faire un très bon porno sur le web. Quoi qu'il en soit, je ne regrettais pas ma décision. Il fallait faire des sacrifices pour le bien des autres, et je l'appris à mes dépends. Mais je l'avais fait pour une bonne raison et je ne devais pas en avoir honte...


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 22 Aoû 2012 13:07 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?

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oulalalala, Guillaume, je ne le pensait pas prés a faire si grand "sacrifice" pour ses amis ... je me demande quel va être la réaction d'April quand elle saura ... enfin si elle sait ...
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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 22 Aoû 2012 14:23 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Le chapitre précédent était assez dur avec le choix de Guillaume de faire ce qu'il a fait. Quoi qu'il en soit, je sais que ça va vous faire plaisir, Sacha reprends un temps la parole pour nous raconter son week-end à lui... Et après, je laisserais la parole à Victoire (après April, Guigui et Charlie, elle aussi pouvait y avoir droit ^^). J'aime beaucoup Victoire. J'espère que vous aussi ! Sacha reprendra la parole à la fin du chapitre et... Je sais, en ce moment ce n'est pas très joyeux dans leur vie à tous ! Bonne lecture :)

Chapitre 19 - La Fille Franche, Victoire, 17 ans


Je venais de recevoir un message de Yanis. Il ne voulait plus de notre "accord" et me "libérait" de tout engagement. J'avais du mal à le croire et il aura fallu que je le lise cinq fois et que Charles Edouard me le confirme à son tour en le lisant pour que je puisse y croire.

Après avoir tant stressé et tant paniqué, finalement, rien ne se passerait. Je regardais Charles-Edouard assis sur la chaise de mon bureau alors que moi j'étais dans mon lit, mon ordinateur à côté.

-Tu crois qu'il a eu des remords ?

-J'en sais rien.

Charles-Edouard venait de se lever et semblait prendre son manteau, prêt à partir. Je lui demandais :

-Tu t'en vas ?

-J'ai plus à te surveiller.

-Et si je te demandais de rester ?

Charles-Edouard semblait hésiter. Il posa son manteau sur la chaise et me demanda :

-Pourquoi ?

-On pourrait regarder une série.

Il semblait hésiter, alors j'insistais :

-Chacha 2... ?

-C'est toi Chacha numéro deux.

-Non je suis le premier.

-C'est moi.

-Moi !

Il venait de prendre un coussin et de me le jeter dessus. J'avais gagné quoi qu'il en soit, il allait rester avec moi et pour l'instant, il était bien occupé à me torturer en m'étouffant avec des coussins alors que moi, j'essayais de me débattre en le chatouillant.

J'aimais bien cette proximité que l'on pouvait avoir lui et moi en s'amusant comme ça, en jouant comme deux grands gamins. Plus que la proximité, j'adorais l'entendre rire et s'amuser comme ça. C'était tellement rare, mais c'était plaisant.

Epuisés et à bout de souffle, chacun de nous se retrouva allongé sur le dos, tentant de reprendre sa respiration tout en regardant le plafond. J'avais encore envie de rire.

-Tu restes alors ?

-Je choisis la série, répondit-il le plus sérieusement du monde.

Je m'étais mis sur le côté pour le regarder en utilisant une tactique infaillible : le regard du chat potté. A chaque fois que j'utilisais ce regard, j'arrivais à obtenir tout ce que je voulais. Personne ne pouvait y résister. Et lorsque Chacha se rendit compte de mon arme, il me regarda essayant d'être impassible. Puis ne tenant plus au bout de quelques secondes, il regarda à nouveau le plafond en souriant :

-D'accord t'as gagné ! C'est injuste d'utiliser ce genre d'armes, ce n'est pas loyal !

-Non mais ça marche ! dis-je en me redressant pour récupérer mon ordinateur au bout de mon lit.

J'étais en train de l'installer et de choisir une série - mon choix s'arrêta sur Shameless version US, dvd que je m'étais offert à mon anniversaire. Puis chacun de nous s'installa confortablement dans mon lit. Chacha n'aimait pas avoir l'ordinateur entre nous. Sans rien dire, il ferma mon ordinateur, prit mes dvd et glissa le premier disque dans le lecteur dvd ou se trouvait ma télévision.

C'est vrai que j'avais tellement l'habitude d'utiliser mon ordinateur que j'oubliais souvent l'existence de mon lecteur dvd. Une fois qu'il eut terminé, il revint s'allonger à côté de moi en me donnant la télécommande.

Sans que je dise quoi que ce soit, il passa son bras derrière mon épaule et me serra contre lui. Je me retrouvais ainsi la tête sur son épaule, pouvant pratiquement sentir son cœur battre (non, non je n'exagère pas... ou juste un peu !). Quoi qu'il en soit, mon cœur a moi il battait la chamade plus vite encore que la musique !

J'ignorais pourquoi il avait fait cela, mais je ne voulais pas lui poser de questions. Des fois, il fallait savoir profiter des choses sans en demander plus ni en essayant de les comprendre. Moi ça me plaisait et même si je savais que je ne devais absolument rien voir de plus qu'une "amitié virile et masculine", mon esprit s'amusait à imaginer tout autre chose.

Après tout, ces derniers jours Chacha - oui enfin j'arrivais à l'appeler autrement que par son prénom complet, et en plus c'était le même surnom que moi et j'adorais ça - s'était montré incroyablement prévenant avec moi. Il s'était inquiété de ce que Yanis voulait de moi et il m'avait surpris du mercredi.

J'avais annoncé aux garçons le marché que j'avais passé avec Yanis et, au début, je pensais qu'il s'en fichait un peu, mais pendant la répétition, il me dit dans les coulisses :

-Ce gars te touchera pas t'entends ? Et pour pas que tu fasse de connerie, je passe le week-end chez toi.

Voyant que j'allais protester et refuser son aide, il se montra plus agressif en me disant :

-Je te laisse pas le choix okay ?

Devant tant de détermination, je m'étais incliné. Si je m'étais demandé le pourquoi du comment de cette réaction, je n'en avais pas eu la réponse. Il devait simplement s'inquiéter pour moi, mon bien être et ne voulait pas que je puisse souffrir à cause d'un gars.

Il me l'avait dit à mon anniversaire : il souhaitait mon bonheur et que je trouve quelqu'un me méritant. Bizarrement, j'avais l'impression qu'Elodie me faisait de plus en plus la tête. Est-ce qu'elle pouvait se douter réellement de quelque chose ?

J'avais posé la question dans l'après-midi mais Chacha évitait soigneusement la question, prétextant qu'elle était occupée par un nouveau projet de défense des animaux.

Lorsque je me réveillais le lendemain, j'étais toujours contre Chacha et l'on s'était endormi comme ça. La télévision était toujours allumée, affichant le menu du dvd et mon voisin dans le lit dormait encore. Je le regardais quelques instants, le trouvant plus beau que jamais. Oui je sais, je devrais pas comme ça regarder quelqu'un qui dort sans son accord... Mais si vous étiez à ma place, vous le trouveriez trop mignon !

Quelqu'un frappa à ma porte et je reconnu la voix de ma mère :

-Sacha il est 11h00 !

-J'arrive ! répondis-je en me précipitant hors du lit - réveillant par la même occasion Chacha.

-Tu ronfles, me dit-il.

-C'est faux ! C'est toi !

-Non c'est toi.

-Non...

Voyant que je m'amusais de ce petit jeu débile, il marmonna quelque chose et enfouit sa tête dans l'un des coussins. Je m'amusais vraiment à le rendre chèvre et le faire tourner en bourrique, mais c'était plus fort que moi. Mon téléphone se mit à sonner et je l'attrapais sur ma table de nuit pour voir le numéro d'Elodie s'afficher.

-Elodie ? Salut ça va ?

Chacha dégagea sa tête des coussins en m'entendant prononcer le prénom de sa petite-amie. J'écoutais la rousse :

-Ouais. Dis-moi, Charlie n'est pas avec toi par hasard ? Il répond pas sur son portable.

-Si il est là. Je te le passe !

Je tendis mon téléphone à mon meilleur ami qui fit une drôle de tête. Je lui dis tout bas qu'il s'agissait d'Elodie et il attrapa le téléphone, visiblement de mauvaise humeur.

Je restais dans la chambre pour assister à cette conversation qui n'en était pas vraiment une. Chacha se contentant de dire "Ouais", "Non", "J'sais pas" et "Peut-être", tandis que j'entendais clairement de l'autre côté qu'Elodie était en train de lui hurler dessus.

Après avoir raccroché sans même lui dire au revoir, il posa mon téléphone sur le lit et me dit, devant mon air curieux :

-Pas de questions.

Je ne voulais pas le contrarier de si bon matin et je me contentais de me rendre dans la salle de bain prendre une bonne douche bien chaude.

*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*

Guillaume arriva dans l'après-midi. Il était déjà venu plusieurs fois chez moi et connaissait la maison par cœur. Du moins, il connaissait les pièces dans lesquelles nous avions fait plusieurs fois l'amour. Une fois, on l'a fait en présence de mes parents. Eux étaient dans la cuisine et nous dans le salon.

Je sais, je suis folle et je n'ai peur de rien. Mais si la vie m'a apprise quelque chose, c'est qu'il faut en profiter un maximum. Qui sait ce qui peut nous arriver demain, tout peut disparaître, tout peut changer.

Et de ma vie, j'en profitais un maximum. Papa ayant des revenus confortable, je pouvais me permettre une vie de petite princesse. Maman passait son temps entre sa bouteille de vodka et son club de copines bourgeoise. Mon père, ce n'était pas mieux, je suis sur qu'il serait incapable de vous dire combien de maîtresses il a eu tant la liste est longue.

Heureusement, je n'ai ni frère, ni sœur à qui imposer ça.

-Vicky ? T'as l'air ailleurs ?

Je reportais mon attention sur Guillaume qui venait de me rendre mon i-phone. On s'était installé dans le petit salon et j'attendais qu'il me raconte de lui même sa soirée de la veille :

-Définitivement, je suis pas homo.

-Ca je le sais déjà, rétorquais-je, je veux surtout les détails.

-A quoi bon ? Je suppose que tu vas regarder la vidéo non ?

-Moi ? lui dis-je faussement innocente. Jamais je ne me permettrais ! Ca doit rester secret et... Ah mince, je dois la regarder !

-Quoi ?

Je pris mon netbook, enlevais la carte mémoire de mon téléphone et rapidement, je transférais les données sur mon petit ordinateur. Comme je l'avais dit à Guillaume la veille, il fallait pouvoir faire chanter Yanis maintenant.

-Ta vidéo fait 38 minutes, elle est trop lourde pour être envoyée par mms.

-38 minutes que je souhaiterais oublier rapidement.

-Allez, je suis sure que ce n'était pas si terrible. Ca t'a fait quoi d'en avoir une en bouche ?

Guigui me regardait d'un air dégouté, comme s'il allait vomir. Il fallait que je le détende, après tout, j'étais celle ayant toujours le mot pour rire :

-La première est toujours difficile. Après on s'y fait. J'ai bien eu la tienne d'ailleurs !

-On peut parler d'autre chose steuplait ?

C'est vrai que je pouvais être vache avec lui là. Le pauvre, il avait fait ça avec les meilleures intentions du monde et moi je me moquais de lui. Mais que voulez-vous, chassez le naturel et il revient au galop !

La vidéo sur mon logiciel de montage, il fallait que je n'en prenne qu'une partie - une minute - et que je la convertisse, la mette sur ma carte mémoire et que le tout revienne dans mon i-phone. Du peu que j'avais vu de la vidéo, Yanis semblait assez bien membré le cochon ! Dommage qu'il était gay - et accessoirement que ce soit un vrai salopard.

-Passe moi le numéro de Yanis.

Guillaume s'exécuta aussitôt et rapidement, je mettais la vidéo en pièce jointe en composant un mms de chantage.

"Si tu ne veux pas que la version longue de ton premier film porno soit diffusée dans tout le lycée, je te préviens, laisse tranquille toute personne m'étant proche. Bisous. Victoire."

-Tu crois que le Bisous est en trop ? demandais-je en riant à Guillaume.

Celui-ci se détendit et se mit à rire avec moi. Le message était enfin envoyé. Moins de deux minutes plus tard, mon téléphone sonnait et j'avais Yanis à l'autre bout qui commença à m'insulter, affirmant qu'il viendrait me casser ma petite gueule de blanche et qu'il me ferait des choses dont moi même je pouvais ignorer l'existence.

-Ca y est tu t'es défoulé mon petit coco ? Maintenant mon message était clair. Cette vidéo, je suis la seule a en avoir une copie. Ca restera comme ça tant que tu fermeras ta petite bouche de suceuse - et ne nie pas en être une, ce que je t'ai envoyé le prouve assez - se la fermera ! Sacha, Charlie, April, Guillaume, Elodie, moi... Tu nous oublie tous ! Maintenant on se voit aux répétitions, tu continue à dandiner tes petites fesses de gay refoulé au fond de la scène et c'est très bien comme ça. Au cas ou tu l'ignores, je ne mens jamais et je n'ai qu'une parole.

Il ne répondit rien et se contenta de raccrocher. Souriante, je regardais Guigui pour lui faire comprendre que nous avions enfin gagné. Yanis Ouahb n'embêterait plus personne, parole de Victoire Cooper.

-Tu veux un verre ? Toute cette histoire m'a assoiffé !

Mince, il était en train de pleurer. Je l'ai jamais vu pleurer jusqu'à maintenant. Vous savez comme tous les gars quoi. Aucun d'eux n'est prêt à montrer qu'il a un cœur et à laisser parler ses émotions. Et moi consoler quelqu'un, ça me donne envie de vomir.

-Il te faut un verre !

Je ne savais pas quoi dire d'autres, outre qu'il en avait sans doute vraiment besoin. Après m'être servi le mien, je lui donnais le sien. Il bu d'une seule traite. C'est vrai que Guillaume n'était pas le dernier à ce niveau là, il tenait d'ailleurs plus ou moins bien l'alcool d'après ce que j'en avais vu dans les dernières soirées.

-A ta place, j'aurais fait la même chose.

-Je sais, répondit-il en frottant ses yeux. Tu crois que je vais oublier ?

-Non, répondis-je sincèrement. Mais tu vivras avec. T'as déjà couché avec des filles qui te dégoutent ?

Il sembla réfléchir puis réalisa :

-Ouais, quelques unes. J'étais bourré.

-C'est la même chose alors. Sauf que là, t'as permis à un ami de garder son innocence.

Je m'asseyais juste à côte de lui et reprit :

-Tu sais le petit Sacha c'est comme un petit frère pour tout le monde. On a pas envie qu'il grandisse trop vite.

-Pourquoi on se laisse guider par le sexe plutôt que par les sentiments ? Pourquoi je suis pas comme Sacha, Elodie ou April...

-Nous y voilà, je me demandais quand Barbie arriverait dans la conversation.

J'avalais le reste de mon verre, car j'en aurais sans doute bien besoin durant le reste de la conversation.

-Non mais sérieux. T'as aimé toi le premier gars avec qui t'as couché ?

C'était un sujet que je n'abordais pas, jamais. Récemment, je l'avais fait avec le petit Sacha pour lui expliquer justement certaines choses. Mais je n'en avais jamais parlé avec Guillaume, même durant notre liaison. Supposant qu'on était maintenant de bons amis, je pouvais lui dire :

-Oui. C'est le seul que j'ai aimé.

Je parlais de Jonathan, celui qui était parti bien trop vite et qui m'avait laissé seule affronter la vie, sans lui. Et a quinze ans, ça nous semble insurmontable. Alors on prend sur soi et on devient forte. C'est ce que j'étais devenue.

-Pas moi.

-La différence entre les filles et les gars. Notre première fois c'est toujours par amour. Vous, c'est pour écouter votre queue.

J'avais réussi à le faire rire. Ca me rassurait un peu, je n'étais pas très douée dans le rôle de la bonne copine super sympa qui vous remonte le moral. Je préférais les faire boire, ça m'évitait des longues conversations interminables.

-Et Barbie, ça avance ?

-Elle mérite mieux que moi.

Il avala d'une nouvelle traite le verre que je venais de lui resservir. Finalement, avoir fait ce qu'il avait fait la veille au soir ne resterait pas sans conséquence. Merde. J'aurais du y aller moi à ce motel. Bon, il me manque clairement quelques atouts pour être le genre de Yanis. Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre maintenant, si ce n'est l'accompagner dans sa gueule de bois ?

*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*

J'avais passé un excellent week-end et tout semblait rentrer dans l'ordre. April souriait avec joie face aux nombreuses responsabilités que lui conféraient ses activités. Chacha et moi on ne s'était pas pris la tête depuis... longtemps. Il était même resté tout le dimanche chez moi. Yanis semblait avoir oublié mon existence. Bref, tout allait bien.

Du lundi, April s'inquiéta parce que Guigui n'était pas venu en cours. Mais son inquiétude était venue du fait que Victoire non plus n'était pas là. Finalement, la brune arriva juste après le déjeuner alors qu'on quittait la rédaction du journal.

-Vicky, tu ais ou est Guillaume ? lui demandais-je.

-Chez lui. On a un peu trop picolé hier, gueule de bois.

Cela expliquait donc pourquoi elle abordait des lunettes de soleil en plein mois de novembre. Je vis aussitôt en regardant le visage d'April qu'elle n'appréciait pas l'idée de voir les deux ex boire ensemble. Victoire aussi l'avait remarqué, parce qu'elle lui dit :

-Je suis pas d'humeur pour une crise de jalousie Barbie, donc si t'as un truc à dire, garde le pour plus tard.

-Tu changeras jamais, rétorqua la blonde, et Danny, tu l'as déjà oublié ?

-Si tu tiens vraiment a avoir cette discussion maintenant, non, je ne couche pas avec ton futur mec.

-Ce n'est pas mon futur mec, ça n'est rien, répondit sur la défensive April mais surtout sur le coup de la colère.

-Arrête, y'a des petits cœurs partout dans tes yeux quand il passe à côté de toi et qu'il te parle !

-Temps mort, un point partout, la balle au centre, fis-je pour arrêter leur querelle stupide.

-T'as raison, sois de son côté, ajouta Victoire maintenant en colère contre moi.

-Je suis la Suisse, je suis neutre, dis-je pour détendre l'atmosphère.

Victoire s'agaça et nous laissa tous les deux en plan dans le couloir. Elle devait sans doute être de mauvaise humeur et elle avait réussit à mettre April en colère également. Génial, tout n'était pas si cool que ça pour finir. Il fallait toujours qu'il y ait des problèmes.

Guillaume revint le lendemain, mais il agissait vraiment bizarrement avec tout le monde. Il évitait tout le monde. C'est simple, à part à Victoire, il semblait ne parler à personne. Danny et April s'en agacèrent juste après le cours de français.

-Tu crois qu'elle va retourner avec lui ?

-Ils font ce qu'ils veulent, j'ai autre chose à penser. Mandy revient demain.

-Ca fait déjà une semaine ? demandais-je curieusement.

Quoi qu'il en soit, l'ambiance dans le groupe était au plus mal. Danny et April faisaient la gueule à Victoire et Guillaume qui s'isolaient du groupe sans qu'on sache pourquoi. Si bien qu'April décida de manger avec ses copines du comité événementiel, Danny avec ses coéquipiers du foot et Guillaume et Victoire ne se montrèrent même pas au déjeuner.

Je me retrouvais seul en tête à tête avec Chacha. Je venais justement de lui expliquer l'attitude bizarre de tout le monde depuis la veille et lui ne s'en inquiétait pas.

-Y'a des jours avec, y'a des jours sans.

-C'est tout ce que tu trouve à dire ? lui demandais-je en posant mon plateau face à lui.

-Quoi ? Ils ont des problèmes, comme tout le monde. Laisse les gérer ça, ils sont grands.

-Mais il faut bien qu'on les aide s'ils...

-Arrête de vouloir te mêler de tout.

Je fis mon boudeur et s'en rendant compte il ajouta :

-Tu te préoccupe trop des autres.

-Les autres c'est mes amis.

-Passe moi ton dessert.

-Pourquoi ? me plaignais-je.

-Parce que t'aime pas les yaourts aux fruits. Donne.

Il attrapa mon yaourt et le posa sur son plateau. Une fois encore, il arrivait à me faire sourire bêtement. C'était vraiment idiot de ma part, en plus il venait de me voler mon yaourt mais c'est juste que je me rendais compte qu'il me connaissait même dans les moindres détails. L'ambiance devint aussitôt glaciale lorsqu'Elodie posa son plateau à côté de Chacha et qu'elle me demanda sans ménagement :

-Tu nous laisse Sacha ?

Surpris, je la regardais bizarrement en posant ma fourchette et Chacha la dévisagea comme si elle venait de dire une insulte énorme.

-Un problème ? demanda t-il.

-Mon problème, il est en face de toi. Rien de personnel, ajouta la rousse en me regardant.

-Euh... Je vais vous laisser je crois...

-Reste assis, ordonna Charles-Edouard qui venait de poser sa fourchette et de se mettre de biais pour regarder sa petite-amie.

-D'accord, tu veux qu'il tienne la chandelle, on va lui en offrir une alors !

-Tu es ridicule Elodie, arrête, répondit le brun de sa voix grave.

-C'est moi qui suis ridicule ? Charlie, si tu veux rompre avec moi je t'en prie, fais-le, mais arrête de te défiler à chaque rendez-vous, à chaque sortie ou à chaque déjeuner s'il te plaît ! Ca fait des jours et des jours que ton "meilleur ami" passe avant moi.

-Je devrais vraiment vous laisser, essayais-je à nouveau.

-Tu reste assis, articula à nouveau Chacha qui se voulait plus froid.

-Charlie, il est pas question que je sorte avec l'homme invisible. Tu es avec moi, ou tu ne l'es pas, mais te défile pas.

-Elodie, je n'ai pas à me justifier sur ce que je fais de mes journées, de mes soirées ou de ma vie. Tu es ma copine et ça devrait te suffire. On est pas marié, j'occupe mon temps comme je l'entends.

La rousse se leva et se pencha pour lui dire, droit dans les yeux :

-Très bien. Comme tu veux. J'ai tord de vouloir passer du temps avec mon copain. J'ai tord de croire qu'il veuille rompre avec moi.

-Si j'avais voulu rompre, je l'aurais déjà fait.

-Non Charlie. Je te connais, tu le feras pas. Tu veux pas te sentir responsable. Tu veux pas être celui qui m'aura brisé le cœur en morceau.

Elle tourna les talons, sa chevelure flambant rousse flottant derrière elle, et se précipita en dehors de la cantine. Il ne manquait vraiment plus que ça. Une énorme dispute sous mes yeux entre Chacha et sa copine. J'avais perdu l'appétit et je me sentais vraiment super mal. J'étais responsable de tout ça. Je me sentais vraiment responsable de tout. Mais surtout de la dispute à laquelle je venais d'insulter.

-Mange.

-J'ai plus faim.

-Arrête et mange.

Chacha continuait de manger son assiette mais moi je n'y arrivais pas. Voyant que je ne lui obéissais pas, il s'arrêta :

-T'as rien à voir là dedans alors arrête.

-Tu te mens à toi même alors. Elo a raison. Tu refuses de faire du mal aux gens. Moi inclus. Tu dis ça pour pas que je culpabilise et que je me sente mal. Mais je sais très bien que tu passe beaucoup de temps avec moi. Au lycée, le week-end, les sms, le téléphone... C'est du temps qu'elle n'a plus.

-Quoi ? Toi tu vas me faire une scène parce que je te donne trop de mon temps ?

-On devrait peut-être...

Je n'en revenais pas mais moi, Sacha, j'allais mentir. Du moins j'allais faire une proposition que je ne souhaitais pas mais je me sentais obligé de la faire :

-Se voir moins...

Tout se passa alors rapidement. Charles-Edouard attrapa son plateau, se leva et me lança :

-T'es trop con.

Il avait à son tour disparut après avoir déposé son plateau. J'avais vraiment tout gagné. Tout le monde était en colère, tout le monde se faisait la gueule et je ne pouvais rien y faire. Je me sentais vraiment mal et je regrettais presque l'année dernière quand je n'avais pas d'amis et que mes seuls problèmes étaient de passer les niveaux supplémentaires de mes jeux vidéos, de trouver un moyen de télécharger un nouvel épisode sorti la veille ou d'acheter le dernier manga à temps...

Ma vie était devenue très compliqué avec tous ces autres...


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 22 Aoû 2012 14:36 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?

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compliquer ... c'est le moins que l'on puisse dire ... enfin la ça pète de tous les cotés ... que va t-il se passer ?
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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 23 Aoû 2012 09:13 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Vingtième chapitre ! Un chapitre uniquement vu par Sacha et plein de rebondissements ! Tous nos amis sont en train de se faire la tête, et ça ne peut pas durer comme ça ! Donc un petit huis clos avec tout le monde histoire de faire avancer les histoires, d'en conclure certaines et surtout, de lancer la nouvelle direction ! J'ai beaucoup de peine pour Elodie. Il faut savoir que l'année de la seconde, elle était plutôt proche de Sacha (sans pour autant être sa meilleure amie). D'ailleurs le Sacha de la seconde était très différent de celui de la première. C'était un véritable geek enfermé dans son monde virtuel et vous allez d'ailleurs comprendre pourquoi il était si geek que ça à la fin du chapitre !

C'est la première fois que j'ai autant hésité quand à l'étiquette que je collerais à Elodie. A la base, je voulais "La Bonne Poire" puis "La Victime", j'ai finalement opté pour l'Exclue. Les trois signifiant de toute manière assez bien son rôle désormais.

Bonne lecture, bonnes reviews, on se revoit au prochain chapitre ?

Chapitre 20 - L'Exclue, Elodie, 16 ans


A la répétition du mardi soir, l'ambiance du futur Musical était exécrable. D'ailleurs, Mademoiselle Ouahlima s'en rendit compte étant donné que la mauvaise humeur de la moitié des acteurs l'empêchait d'avancer correctement dans son travail de mise en scène.

Pourtant jusqu'à présent, nous avions super bien avancé. Ma voix donnait quelque chose de correct, April était déjà prête à passer sur scène et dans l'ensemble, tout le monde se débrouillait de manière remarquable.

Mais là, Danny refusait de partager ses scènes avec Victoire, persuadé qu'elle la trompait. Guillaume et April ne s'adressaient même pas la parole. Charles-Edouard me faisait la tête alors que moi tout ce que je voulais c'était préserver son couple. Elodie semblait vouloir tuer le monde entier. Et Yanis évitait soigneusement tout contact avec la troupe. Une ambiance merveilleuse.

Mademoiselle Ouahlima fit terminer les répétitions plus tôt. Le lendemain, l'ambiance s'alourdit d'avantage avec le retour au lycée de Mandy après sa semaine d'exclusion. Si April et elle avaient toutes deux des pouvoirs magique, le lycée aurait clairement explosé tant la tension était palpable entre elles.

Le tout éclata lors d'une scène de groupe du Musical. Il s'agissait d'une scène clé de la pièce, ou le chevalier révélait son amour pour le Prince face à la Princesse et à leurs proches tandis que La Reine et son complice cherchaient à les attaquer. Mais rien ne se passa comme prévu alors que nous étions tous sur scène. Victoire semblait avoir oublié son texte :

-C'est sûr que tu peux pas apprendre ton texte et te taper ton ex en même temps, avait dit Danny assez fort pour qu'elle l'entende.

Piquée au vif, Victoire avait répliqué :

-Si tu as quelque chose à me reprocher, peut-être que tu pourrais venir me voir comme un grand garçon plutôt que de t'exprimer face à la terre entière !

-Hey mec, était intervenu Guillaume pour Danny, faut pas t'en faire, Vicky et moi c'est finit.

-C'est pas l'impression que ça donne pourtant, avait ajouté April dans sa tenue de princesse.

-Toi Barbie on t'a rien demandé ! répliqua Victoire.

-Doucement Vicky, dis-je à mon tour. Ca sert à rien de s'énerver...

-Dit-il la bouche en cœur, me lança Elodie, alors que la moitié des histoires ici sont de ta faute !

-Ferme-la Elo ! s'était énervé Chacha à son tour qui voulait prendre ma défense.

-Le chevalier au secours de son prince. A croire que la réalité rattrape la fiction, avait dit à son tour Mandy en sous-entendant quelque chose qui m'intriguait.

-Tous des bouffons !

C'était Yanis qui était intervenu à son tour juste avant que Mademoiselle Ouahlima ne se lève de son siège et qu'elle ne s'énerve à son tour, plus furibonde que jamais.

-Ca suffit. Stevens, Cooper, Etienne, Narainen, Carson, Delecourt, Joly, Ouahb et Meersseman, vous restez sur scène. Les autres, rentrez chez vous, c'est finit pour aujourd'hui.

-Mais mademoiselle, il reste encore une demi heure...

-Dehors ! venait-elle de crier à nouveau.

Les autres rôles de la pièce étaient en train de partir les uns après les autres tandis que notre professeur ne décolérait pas. Elle nous regardait, prête à nous fusiller du regard et lorsque tout le monde eut quitté l'auditorium, elle reprit :

-Je ne sais pas pourquoi et comment vous en êtes arrivé à tous vous détester, mais je m'en fiche et je ne veux pas le savoir. Tout ce qui m'importe c'est que dans trois semaines, nous avons un Musical à présenter devant des centaines de personne. Pour le moment c'est nul, c'est mauvais, tout ça parce que vous faites passer votre petite vie personnelle avant le spectacle. Vous allez vous débrouiller pour régler vos conflits rapidement et trouver un moyen de travailler tous ensemble !

-Mais...

-Pas de Mais Mademoiselle. Il est 16h00, je vais appeler vos parents à tous pour les prévenir que vous ne rentrerez pas de bonne heure. Vous resterez ici jusqu'à 20 heures.

-Mais vous n'avez pas le droit de nous garder enfermé ici ! protesta Elodie. C'est contre le règlement.

-C'est une activité extrascolaire, je fais ce qui me chante ! répliqua notre enseignante. Je reviens dans quatre heures, si vous n'avez pas trouvé le moyen de travailler ensemble d'ici là, j'annulerais le Musical.

Tout le monde protesta alors, devant cette injustice. Nous avions tous donné du temps et de l'énergie à ce Musical et s'il devait être annulé, nous serions tous clairement dégouté. Mademoiselle Ouahlima prit son sac et quitta l'auditorium avant de refermer la porte derrière elle. A peine partie, Elodie s'était levée :

-Je reste pas là moi.

Elle descendit de la scène pour rejoindre la porte de sortie mais en essayant de l'ouvrir, elle s'était rendue compte que Mademoiselle Ouahlima avait fermé à clé derrière elle.

-Merde !

-Y'a la porte de secours derrière dans les coulisses, indiqua Danny.

Elodie s'y dirigea et quelques minutes plus tard, elle revint nous indiquant que cette porte là aussi était fermée. Tout le monde se regarda sans savoir ce qu'on allait bien pouvoir faire pendant quatre heures. Une chose était sure, personne ne semblait enclin à la discussion malheureusement.

La plupart alla s'asseoir dans son coin, en attendant que le temps ne passe. Si personne ne faisait rien, le Musical allait être clairement annulé et notre amitié à tous s'envolerait définitivement.

Une heure après le début de notre enfermement, j'étais assis à côté d'April et elle regardait Guillaume et Victoire qui étaient en train de discuter. Lorsque Victoire vit qu'April la regardait, elle dit tout haut :

-Quelque chose à me dire Barbie ?

-Non.

-Et bien moi j'ai quelque chose à dire, affirma Danny qui s'était levé. Je savais très bien que tu resterais pas avec moi, je suis pas aussi stupide que ça tu vois ! Mais lui au moins tu l'as jeté avant d'aller ailleurs !

Victoire, agacée, s'était levée à son tour :

-En quelle langue vais-je devoir le dire ? Guillaume et moi ne sortons pas ensemble, on ne couche pas ensemble ! Je n'ai pas le droit d'avoir un ami de sexe masculin ?

-Tu n'as pas d'amis masculins, rétorqua Danny. Tu finis toujours par coucher avec.

-Si c'est l'image que t'as de moi, pourquoi on est ensemble ?

Danny ne semblait pas savoir quoi répondre et Guillaume intervint à son tour :

-Danny, j'te jure mec... Ces derniers jours j'étais pas bien et... Vicky m'a juste remonté le moral.

-En te faisant boire, bravo ! fit April en mimant des applaudissements. C'est très judicieux !

-Je voulais venir te voir, avoua Guillaume à l'attention de ma meilleure amie, mais... Je pouvais pas !

-Pourquoi ? Parce que je suis blonde et trop idiote pour comprendre ?

-Doit y avoir de ça, venait de répliquer Mandy qui se faisait les ongles.

-Toi te mêles pas de ça ! rétorqua April qui pourrait bien finir par faire une crise de nerfs. Dans le genre je joue à être ton amie et je te poignarde dans le dos, tu bat tous les scores !

-Qu'est-ce que je m'en fiche moi, j'ai rien à voir dans vos histoires débiles, pourquoi je suis là ?

Victoire venait de s'approcher de Mandy pour lui crier dessus :

-Espèce de petite pétasse à deux balles, tout ça là c'est ta faute et entièrement ta faute ! Si t'étais pas venue foutre la merde dans notre vie à tous, on serait pas tous obligé de faire des pieds et des mains pour nos sortir de la galère dans laquelle tu nous a mise !

Mandy dévisageait Victoire sans vraiment comprendre ce qu'elle voulait dire et à dire vrai, moi non plus je n'arrivais pas à saisir. Ce qui me surprit ce fut Yanis qui s'approcha à son tour et qui fit face à Victoire. Il semblait lui chuchoter quelque chose et Victoire rétorqua :

-T'en fais pas pour ça. Restez bien ensemble tous les deux, vous vous marriez à merveille !

Yanis quitta la scène, sans doute pour rejoindre les toilettes et il fallait que je lui pose la question. Je me levais à mon tour pour le suivre tandis que les autres continuaient de se crier dessus.

-Pourquoi t'as pas voulu de notre deal ?

-Dégage, fous moi la paix.

-Réponds-moi !

Yanis me fit face et se rapprocha dangereusement de moi. Pendant une seconde, j'ai cru qu'il allait m'embrasser mais il ne fit rien. Il se contenta de me répondre :

-Quelqu'un d'autre a payé ta dette.

Il monta ensuite sur les lavabos puis ouvrit l'une des fenêtres en hauteur et continua son escalade pour sortir par là. Il était partit, quittant l'auditorium par ses propres moyens. Je rejoignais alors les autres sur la scène et cette fois-ci, la dispute opposait Elodie à Charles-Edouard. Si lui restait silencieux, ce n'était pas le cas de la rousse qui l'assenait de reproches. Mais une seule chose me travaillait, qu'est-ce que Yanis voulait dire par le fait que quelqu'un ait payé ma dette.

Victoire devait être au courant de quelque chose, ils s'étaient chuchoté un truc. Ouais. Victoire savait, je devais lui demander. Profitant de la dispute actuelle, j'allais vers Victoire et lui prit la main pour qu'elle me suive.

Elle se laissa faire, se demandant ce que je lui voulais, puis une fois dans les coulisses, je prêchais le faux pour savoir le vrai :

-Yanis m'a tout dit.

-Yanis t'a rien dit.

-Tu savais ce que je lui ai promis en échange de son aide pour April ?

Elle me regarda suspicieuse puis dans son regard, je vis qu'elle pensait que je savais tout, alors que je ne savais au final rien :

-C'est de ma faute. Je lui ai conseillé de le faire. Il voulait juste t'aider.

Je décidais de ne rien dire pour le moment. Victoire était en train de sous-entendre que quelqu'un avait conclu le "pacte" avec Yanis à ma place. Donc quelqu'un d'autre avait couché avec lui.

-On s'est dit que si on filmait ça, on aurait un moyen de pression sur lui. Et ça a marché. Yanis vous laissera tranquille.

J'essayais toujours de faire le lien. Quel mec du groupe avait bien pu... Mon dieu. C'était Guillaume. Son absence du lundi. Le fait qu'il se soit bourré la gueule avec Victoire, son rapprochement avec cette dernière, le fait qu'il nous évitait April et moi. Merde. Guillaume s'était vendu à ma place...

-Guillaume...

Je voulais le voir pour lui parler mais Victoire m'arrêta :

-Il veut pas qu'April sache. Il voulait pas que toi tu sache. Yanis je vais le...

-Il ne m'a rien dit, répondis-je calmement. J'ai supposé que tu devais savoir et... Je suis désolé d'avoir mentit.

Victoire se contenta de me regarder, silencieuse. A moitié surprise de mon audace. Toute cette histoire c'était vraiment ma faute. Mon unique putain de faute. Je retournais sur scène mais Victoire me dit :

-Mandy sait pour toi et Charlie. Elle l'a dit à Yanis. On voulait pas qu'Elodie l'apprenne. Il a fait ça aussi pour protéger Charlie. Il voulait juste vous protéger tous.

Je ne répondis rien et regagnait la scène ou cette fois-ci, Mandy et April s'échangeait des noms d'oiseaux.

Je demandais à Guillaume de me suivre et il acquiesça, m'accompagnant jusque dans les loges de la technique. Une fois sur place et la porte fermée, j'hésitais sur la façon de m'y prendre pour avouer que je savais à Guillaume. Mais je n'eu pas à le faire, c'est lui qui me dit :

-Pas besoin d'en parler okay ?

-Mais... Tu es dingue... Pourquoi...

-Ca me dégoute assez, pas besoin d'en parler...

Je voulais le remercier, lui dire à quel point ce geste de sacrifice pouvait compter à mes yeux, à quel point je lui serais reconnaissant.

-April tiens à toi...

-Je sais. Mais je peux pas la regarder en face tout en lui cachant ce que j'ai fait.

-Dis lui, crois-moi, elle sera la première à comprendre et à te voir comme un héros pour ce que tu as fait.

-Y'a rien d'héroïque là dedans.

Je me rapprochais de Guillaume pour lui dire le plus sincèrement du monde, avec la voix chargée d'émotion :

-Tu... Tu t'es sacrifié pour moi, son meilleur ami... Tu... Guillaume, t'aurais jamais du devoir faire ça et... Je suis vraiment, mais vraiment désolé...

Je ne pouvais pas m'en empêcher, c'était plus fort que moi, je pleurais. Guillaume aussi avait les larmes aux yeux, pour une autre raison lui. Parce qu'il devait se sentir très mal pour ce qu'il avait fait. C'est le plus naturellement du monde que je le pris dans mes bras. Ce n'était pas le genre d'étreinte que j'avais déjà partagé avec Chacha, c'était différent. Je passais ma main dans son dos pour le "rassurer" et le "remercier".

Il finit par se reprendre et frotter ses larmes, tout comme moi.

-Si tu dis que j'ai pleuré, je te pète la gueule, me dit-il en riant.

Je riais avec lui. Ca faisait du bien de rire après ces derniers jours plein de tension. Mais si concernant Victoire et Guillaume, tout allait bien pour moi, il fallait que ça s'arrange également avec April et Danny. Nous devions pouvoir tous se retrouver ensemble sans gêne.

-Guillaume. Il faut que tu en parles à Danny et à April.

-Non.

-Guillaume, tu sais pourquoi tout le monde se prend la tête là ? Parce qu'on est pas foutus de se faire confiance alors qu'on est soi disant amis. On a tous des secrets, mais on est là pour se les partager. C'est ça qui fait qu'on est amis, parce qu'on tient assez les uns aux autres pour dire les trucs les plus moches qu'on ait dans notre vie.

Il m'écoutait, ne répondant rien. Puis quelques secondes après, il me dit simplement :

-Je vais parler à April et Danny.

Je lui souriais, fier de sa décision et je l'accompagnais de nouveau dans l'auditorium ou le calme était revenu. Victoire nous regarda, intriguée, mais sans doute soulagée de ne plus avoir à partager ce secret seule. Guillaume demanda à Danny et April de le suivre, ce qu'ils firent avec Victoire.

Mandy, Charles-Edouard et Elodie nous regardèrent nous éloigner à nouveau dans les loges. Elodie me demanda :

-On est pas invité je suppose ? Mais t'as oublié de prendre ton Charlie !

Je fis signe à Victoire que j'allais rester dans l'auditorium. Il y avait une autre histoire que je devais régler. La plus importante sans doute. Si je savais pertinemment qu'en leur avouant la vérité, Guillaume allait solidifier à nouveau notre bande d'amis, il manquerait Charles-Edouard.

J'avais le mauvais pressentiment que, tout comme Mandy ou Yanis, Elodie ne pouvait pas faire partie de ma vie. De mon cercle proche. C'était très étrange de faire cette constatation.

C'est ce que je disais depuis toujours. La vie c'est une série télé géante. Mandy et Yanis ne sont pas destinés à apparaître dans mon générique. Ils ne sont que des rôles secondaires, passant dans ma vie, mais qui n'y resteraient pas. L'an dernier, Elodie était dans mon générique, mais cette année, elle n'était plus qu'une guest-star. Et je ne pouvais pas la garder dans mon casting. Parce que je verrais toujours en elle celle qui m'empêcherait d'avoir le gars que j'aime.

Et si j'avais envie de proposer à Charles-Edouard l'un des rôles principaux de mon show, la décision lui appartenait à lui seul. Ou il intégrait ma série, ou il intégrait celle d'Elodie. Mais il ne pouvait pas avoir les deux.

-Mandy tu nous laisse ?

-Et manquer le spectacle ? Pas question ! En plus c'est le moment ou l'un de vous deux lui avoue que vous vous êtes embrassé pas vrai ?

Elodie regarda un instant Mandy, puis Charlie et enfin moi même. Elle semblait déboussolée, comme si ce qu'elle venait d'entendre ne pouvait pas être vrai. Elle patienta quelques instants pus gifla Charles-Edouard. Il ne bougea pas d'un millimètres, la laissant faire.

-Je t'ai posé la question... dit-elle calmement. Je t'ai posé la question et...

-Je ne suis pas gay.

-Waouh ! Tu vois Sacha, j'ai bien fait de rester après tout ?

Elodie venait de se rapprocher de Mandy et elle le menaça sans appel :

-Toi sale garce, si tu veux pas que je t'éclate la tête, tu as intérêt à te trouver un trou de souris maintenant ! Dégage !

Devant la violence de la rouquine, Mandy savait qu'elle ne devait pas plaisanter et elle se leva pour partir en direction des coulisses. Elodie nous regarda tous les deux, puis c'est sur moi qu'elle se lâcha :

-Comment j'ai pu te faire confiance ? Je savais que tu étais susceptible de craquer sur lui, mais jamais je n'aurais pensé que tu l'embrasserais ! T'es vraiment qu'un enfoiré en fait ! Tu fais genre ton petit Sacha tout mignon mais t'es qu'une pute !

J'avais envie de chialer, encore. J'en avais marre d'être au milieu de tout ça et en plus, elle avait tellement raison. Ce n'était tellement pas correct d'avoir laissé mes sentiments pour Chacha prendre une telle ampleur. Je me contentais de lui dire :

-J'ai dit à Charles-Edouard il y a deux jours qu'on... Qu'on allait prendre nos distances et... Je suis désolé Elo... Je voulais pas... Je suis désolé...

-C'est vrai ? demanda telle à son petit-ami.

-Oui. Il me l'a dit lundi midi.

-Tu veux dire après que je me sois énervée une fois encore contre toi ?

Elodie était en train de passer ses mains dans les cheveux pour contenir sa colère, mais elle avait bien du mal. Et je dois avouer qu'à sa place, j'aurais était dans le même état.

-J'y crois pas, se dit-elle à elle même, tu aurais pu me tromper avec n'importe quelle nana du lycée, il a fallut que tu choisisse le seul gay du bahut ! Qu'est-ce qui tourne pas rond dans ta tête ?

-Elodie... Charles-Edouard n'est pas gay, c'est de ma faute... J'ai... J'ai pas su me contenir et je l'ai embrassé, je voulais juste... Je sais pas ce que je voulais mais... Je suis désolé...

-Tu peux être désolé !

Elle était descendue de la scène pour me faire face et elle me menaça à mon tour :

-Je te préviens maintenant, mon mec, tu l'oublies. Plus de soirée pyjamas, plus d'invitation pour les vacances, plus de textos toutes les deux minutes, plus rien okay ? Maintenant tu vas craquer pour le mec d'une autre, mais le mien, tu le laisse tranquille !

Elodie remonta sur la scène et prit la main de Charles-Edouard dans la sienne. Je lui jetais un dernier regard, comme si c'était la dernière fois que j'allais pouvoir le voir et lui parler. Finalement, on ne pouvait pas tout avoir dans la vie. J'allais récupérer chacun de mes amis, mais pas Chacha Numéro 1. Il avait toujours était le numéro un. Bien plus qu'April, bien plus que ma famille. Ma relation avec lui était tellement unique qu'il le resterait même après ça...

-C'était moi, dit-il simplement à Elodie qui voulait s'éloigner de moi. C'est moi qui l'ai embrassé, pas lui.

Elodie lâcha la main de son petit copain et le dévisagea une nouvelle fois, essayant de comprendre ce qu'il lui disait.

-Sacha ne m'a jamais fait aucune avance. Jamais. J'ai su qu'il craquait sur moi par son frère. Le soir de son anniversaire, quand vous êtes tous parti. Je l'ai embrassé.

-Mais t'es vraiment qu'une pourriture ! venait de crier Elodie pour qui la crise de nefs arriverait bientôt. Alors tu te fous de sa gueule en même temps de la mienne ? T'es homo ou tu l'es pas ?

-Tu avais raison.

-Quoi ?

-Je n'ai pas rompu avec toi parce que je ne voulais pas être celui qui te briserait le cœur. Mais... Un jour, un ami m'a demandé si j'étais amoureux de toi. Je n'ai pas su lui répondre. Aujourd'hui je peux répondre : je ne le suis pas.

Elodie gardait ses larmes pour elle, refusant de se montrer faible face à celui qui était en train de lui briser le cœur, comme il l'avait si bien dit.

-Et lui ?

Elle était en train de me désigner du doigt sans pour autant me regarder.

-Et lui ? T'es amoureux de lui ?

La porte des loges venait de se claquer et les autres étaient en train de nous rejoindre. Ne voulant pas se montrer dans son état actuel face aux autres, Elodie quitta la scène et s'en alla dans les coulisses. Toujours au sol, je levais les yeux pour regarder Chacha qui me regardait à son tour. C'était très bizarre et très étrange. Victoire, main dans la main avec Danny, nous interrompit en demandant :

-On a raté quelque chose ?

-J'ai quitté Elodie, répondit simplement Charles-Edouard ce qui semblait ne surprendre personne.

Tout le monde me regarda alors. Je réalisais que mon attirance pour mon meilleur ami n'était plus un secret et que les personnes présente actuellement le savaient. Je les regardais tous les quatre, et plus aucune tension n'était palpable.

-Et vous ?

-Guillaume nous a tout dit, répondit April.

Elle lui prit la main, sans doute en signe de soutien et de remerciement. Tour à tour, on montaient tous sur la scène. Mademoiselle Ouhalima avait eu raison de nous laisser enfermer ici. Si nous ne pouvions pas être tous les meilleurs amis du monde, une partie d'entre nous pouvait l'être.

Etait-ce égoïste de laisser sur le côté Mandy, Yanis et Elodie ? Oui ça l'était. Mais tout le monde ne pouvait pas être ami avec tout le monde. Mandy allait sans doute rencontrer des gens qui l'apprécierait à sa juste valeur. Elodie était de toute manière plus proche de ses amis révolutionnaires que de nous et Yanis devait avant tout apprendre à s'aimer et à s'accepter.

-Vous savez quoi ? J'ai envie d'un gros câlin collectif... Comme les Teletubies !

J'étais persuadé qu'ils allaient tous me rire au nez, mais pas du tout. Chacun d'eux s'approcha de moi et nous étions tous en train de nous étouffer les uns les autres avant de nous mettre à rire. J'espérais sincèrement que nous n'aurions plus d'épreuves comme ça à affronter et que plus jamais aucun secret ne viendrait gâcher notre vie.

Mais la vie ne serait pas la vie si y'avait pas tout ça, n'est-ce pas ?

Mademoiselle Ouahlima vint nous délivrer. Elle constata que la bonne ambiance était revenue - malgré le départ précipité de Yanis. Avant de partir, April avait dit à Mandy :

-Je t'en veux pour ce que tu as fait et je te déteste pour ça. Mais je veux pas entrer en guerre avec toi, ça m'intéresse pas.

Mandy n'avait rien répondu mais Mademoiselle Ouahlima savait que toutes les deux feraient des efforts pour se supporter durant le Musical. Elodie avait assuré notre enseignante que tout irait bien et qu'elle continuerait à participer au projet.

Soulagée, Mademoiselle Ouahlima nous laissa partir proposant de raccompagner ceux qui en avaient le besoin. Le père d'April vint la chercher et il déposa également Victoire. Mademoiselle Ouahlima raccompagna Mandy, Danny, Guillaume et Elodie. Ma mère viendrait me chercher et déposerait Charles-Edouard.

Tandis que Mademoiselle Ouahlima fermait l'auditorium, j'abandonnais Charles-Edouard avec Danny et Guillaume quelques instants pour voir Elodie.

-On peut parler ?

-Non.

-Tu sais très bien qu'il n'est pas amoureux de moi pas plus qu'il n'est gay.

-Pourquoi il t'a choisit alors ?

-Il... Il ne m'a pas choisi, c'est ridicule.

-Sacha, tu m'énerves ! Il a préféré ton amitié plutôt que notre relation amoureuse. Ca fait juste mal à encaisser.

Je voulais lui dire quelque chose de rassurant qui la consolerait, mais je ne trouvais aucun mot. J'avais quand même beaucoup de peine pour elle. Mais Elodie, grande sagesse qu'elle était, me dit :

-Il va me falloir quelques jours pour digérer et accepter. Mais je ne te déteste pas. Lui non plus.

J'espérais qu'elle était réellement sincère dans ce qu'elle me disait.

-J'ai juste était blessée d'apprendre ça comme ça... Mais ça fait des semaines que je sentais tout ça arriver. Enfin, notre rupture. J'ai trop précipité les choses cet été quand on s'est connu.

-Tu l'aimais...

-Oui. Je l'aimais. Je l'aime encore je crois. Mais, je n'ai que 16 ans. Etre amoureux à notre âge, ça signifie rien. Qui se marie avec son copain du lycée de nos jours ? Personne !

Mademoiselle Ouahlima nous fit signe qu'elle allait partir afin qu'Elodie ne la rejoigne. Avant de partir, elle me dit :

-Tu es trop idéaliste. Tu es persuadé que dans dix ans, tes amis d'aujourd'hui le seront encore. Mais l'année prochaine, c'est la terminale. Une fois le Bac en poche, tout le monde se séparera. Bien sûr vous allez vous donner des nouvelles sur facebook, quelques sms. Peut-être même que vous allez vous revoir à des occasions spéciales. Mais tes meilleurs amis d'aujourd'hui ne le resterons pas.

-Pourquoi tu me dis ça ?

-Parce que ça, c'est toi qui me l'a dit l'an dernier quand on s'est rencontré. C'était ta philosophie qui t'empêchait d'avoir des amis car tu pensais que c'était éphémère.

Elle avait raison. Ma vie avait tellement changée que j'oubliais complètement lui avoir dit ça l'an dernier et surtout, l'avoir réellement pensé. Elodie s'en alla avec la voiture de Mademoiselle Ouahlima et je restais seul avec Chacha, attendant la voiture de ma mère.

Tout semblait s'être bien terminé. Danny et Victoire étaient toujours ensemble, Guillaume et April étaient de nouveaux amis. Mandy n'embêterait plus personne. Elodie allait digérer sa rupture et j'avais retrouvé mon meilleur ami. Mais ce soir là, en m'endormant, je repensais à ce que m'avait dit Elodie. Et si dans quelques années, tout ça n'avait plus aucune importance ? Si grandit impliquait de devoir quitter les gens qu'on aime ? Est-ce que ça impliquerait que Chacha ne soit plus dans ma vie ?


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 23 Aoû 2012 12:41 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?

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Citation:
J'ai beaucoup de peine pour Elodie. Il faut savoir que l'année de la seconde, elle était plutôt proche de Sacha (sans pour autant être sa meilleure amie). D'ailleurs le Sacha de la seconde était très différent de celui de la première. C'était un véritable geek enfermé dans son monde virtuel et vous allez d'ailleurs comprendre pourquoi il était si geek que ça à la fin du chapitre !


je comprends ... mais elle est rebelle dans l'âme et je pense que cette amitié avec Sacha et les autres était pas vraiment son but ... elle me semble trop "électrons libre" pour rester dans un groupe soudé longtemps ... mais c'est un des "second rôle" que j'aime beaucoup ... je trouve qu'étant la rebelle elle se rapprochait de Sacha car elle était "comme lui" ... ou plutôt un truc genre son opposé ... il était timide et renfermé ... elle défendait de grande cause et "connaissait" plein de gens. Il était la nuit elle était le jour. Il était la lune elle le soleil. Il était passif elle active. Mais ils étaient tous les deux seul au fond.

Bref tout ça pour dire que j'aime beaucoup ce personnage (et pas que parce qu'elle a le même prénom ;) )

A quand la suite !

N.

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"l'amoureux est un fou dont il faut se méfier"


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 23 Aoû 2012 15:39 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
Avatar de l’utilisateur

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J'apprécie beaucoup le personnage d'Elodie. Justement, c'était dur de "l'exclure" du groupe de Sacha, mais tu as assez bien cerné sa personnalité, elle n'est pas faite pour être comme ça dans une bande d'amis. Du moins, pas Sacha et les autres. Je me suis inspiré d'une véritable Elodie pour créer ce personnage (et ma filleule s'appelle également Elodie lol, donc j'apprécie aussi beaucoup le prénom). Enfin j'aime beaucoup ton analyse :)

Nouveau chapitre et un peu spécial, étant donné qu'on sort du cadre du lycée ou de chez Sacha pour tomber dans un supermarché... Je pense que c'est un chapitre assez dur, j'ai essayé de ne pas l'être trop quand même pour qu'il puisse être lu par tout le monde. Quoi qu'il en soit, il est plus long que d'habitude. J'avais envie de mettre à l'honneur Danny. Danny je l'aime bien. C'est un mec réglo, cool, qui n'a jamais eu l'occasion d'être un véritable héros. Je la lui donne aujourd'hui. Quelques apartés Charlie. Ce chapitre annonce aussi la fin proche de Sacha et les Autres. En effet, dans les deux prochains chapitres je vais conclure l'intrigue Sacha/Charlie. Qu'ils se mettent ou non ensemble, je vais apporter un point final : amitié définitivement ou potentiel amour ? Rien n'est moins sûr.

Par contre, terminer Sacha et les Autres ne veut pas dire pour autant qu'on ne reverra plus nos personnages. Je songe à écrire la suite de cette histoire avec un potentiel "April et les Autres", ou l'intrigue principale serait une histoire sentimentale pour la jeune fille (ça nous permettrait de retrouver Sacha et compagnie de façon différente...). Quoi qu'il en soit bonne lecture ! :)

Chapitre 21 - Le Héros, Danny, 16 ans


Décembre arrivait et les premières neiges également. J'adorais la neige, ça faisait du bien de voir toute cette blancheur sur notre ville. Un avantage d'habitait le Nord de la France, c'est que je n'avais pas à me plaindre de températures trop chaudes tout au long de l'année.

Au lycée, tout se passait plutôt bien. Je ne voyais quasiment plus Elodie qui s'isolait avec son groupe d'amis, mais le reste du groupe était plus soudé que jamais. J'avais la drôle d'impression que tout le monde s'attendait à ce qu'il se passe un truc entre les deux Chachas, mais je pouvais toujours attendre.

Danny me le confirma un soir après les cours :

-On va sortir entre mecs pour draguer un peu. Tu veux venir ?

-T'as pas déjà une copine toi ? Et c'est qui les mecs ?

-Ah moi je regarde, je touche pas. Sinon Vicky va me tuer. Y'aura Guigui et Charlie.

Comme ça Charles-Edouard sortait avec ses potes pour draguer. Grand bien lui fasse, mais moi je n'irais pas. En plus, ils allaient draguer des filles, chose qui ne m'intéressait absolument pas. Pas que je considère les filles comme des choses bien sûr... Enfin bref, je vais arrêter de m'enfoncer.

Un vendredi, les cours de sports furent annulés à cause d'un incident dans le gymnase. Visiblement, quelqu'un s'était amusé à les dégrader et de ce fait, nous étions tous invité à rentrer chez nous.

-Tu veux venir faire une partie de jeux vidéos ? demandais-je à Charles-Edouard.

-Je te rejoint tout à l'heure. J'ai un truc à faire avant.

Rentré chez moi juste après le déjeuner, je retrouvais ma mère qui s'apprêtait à partir faire des courses au supermarché. Ayant justement besoin d'acheter quelques bricoles (je suis très grand amateur de biscuits en forme d'animaux et si je n'y vais pas, maman n'en achète jamais!), je lui proposais de l'accompagner ce qu'elle accepta à condition que je ne la "dévalise" pas.

Le supermarché était à une quinze de minutes à pied de la maison, mais maman ayant besoin de faire beaucoup de courses, décida de prendre la voiture. Ce qui était génial, c'est qu'un vendredi après-midi, c'était plutôt désert. Il n'y avait que trois caissiers et une quinzaine de clients à l'intérieur.

Tout en tournant le charriot des les allées, ma mère me demanda :

-Si Charlie dort à la maison ce week-end, inutile que je fasse la chambre d'amis ?

-Pourquoi ?

-Sacha, il n'y dort jamais. Il est toujours fourré dans ta chambre... D'ailleurs, c'est ce qui m'amène à te demander...

Elle venait de prendre un paquet de préservatifs dans le rayon pharmacie du supermarché. J'étais devenu rouge de honte et n'avait qu'une envie : trouver un petit trou et me cacher le plus loin possible de ma mère.

-Maman !

-Quoi ? Je n'ai pas envie que tu attrape une maladie sexuellement transmissible ou une autre connerie du genre !

-MAMAN !

-Tu vois que c'était bien la voix de Sacha !

Je me retournais et devait maintenant faire face à deux de mes amis. Victoire venait de s'approcher après m'avoir entendu crier sur ma mère, elle était accompagnée de Danny qui tenait lui un panier dans les mains.

-J'aurais jamais pensé que Victoire Cooper puisse faire des courses dans un supermarché...

-Que veux tu petit Sacha, même les plus méchantes des filles doivent se nourrir un jour. Bonjour madame Carson, comment allez-vous ?

Victoire fit la bise à ma mère et Danny en fit autant. Il remarqua alors la boîte de préservatifs que venait de poser ma mère dans le charriot. Cet idiot ne put s'empêcher de dire :

-T'as un mec ? Tu nous as rien dit !

-Non ! protestais-je me sentant piégé. Je n'ai pas de copains et je n'ai pas de relations sexuelles ! Ma mère est folle, c'est tout !

Ma mère regarda mes deux amis et essaya de leur dire tout bas, sachant que je l'entendais tout de même :

-Il est susceptible quand on aborde certains sujets...

-Il ne réalise juste pas quelle chance il a d'avoir une mère aussi cool que vous, répondit Victoire pour flatter ma maman à moi.

Elles se mirent à rire en même temps juste avant que ce banal tour au supermarché ne se transforme en véritable cauchemar. Il suffit d'une seconde pour que tout bascule. Un coup de feu venait de retentir. Puis des cris. Des hurlements. Une panique. Je regardais ma mère et mes amis, tout aussi surpris et paniqué que moi. Quelqu'un arriva dans notre allée - un couple semble t-il - et passa devant nous en courant.

-Bloque les issues !

C'était une voix d'homme qui venait de crier.

-Y'en a qui s'échappent !

-Laisse tomber, on aura suffisamment d'otages avec ceux qui restent dans le magasin !

Il y avait semble t-il plusieurs voix masculines. Ne sachant pas du tout ce que je devais faire et restant paralysé à côté du charriot, c'est Danny qui me sortit de mes pensées.

-Venez, passons par l'arrière du magasin.

Il attrapa la main de Victoire et la traina derrière elle. Ma mère et moi lâchèrent nos courses et partirent à sa suite. On entendit un second coup de feu qui nous immobilisa tous les quatre avant qu'on ne se remette à courir. On vit d'autres clients tenter de se cacher partout dans le magasin. Danny nous entraina dans le rayon surgelé, mais un homme cagoulé apparut à l'autre bout de l'allée, armé :

-Vous là ! Bougez plus ou je tire !

Danny nous força à courir dans l'autre sens, mais le gars ne semblait pas plaisanter et il se mit à tirer. On s'arrêta sans rien dire, trop effrayé par ce qui était en train de se passer.

-J'en ai quatre autres ici ! cria t-il.

Une autre voix grave lui répondit de plus loin :

-Je m'occupe des caméras de surveillance, ramène les avec les autres au fond du magasin.

Le gars nous donna l'ordre d'avancer, nous menaçant toujours avec son arme. On entendit des bruits lourds, sans doute les caméras qui venaient d'être brisés. D'autres cris se firent entendre, notamment un enfant. Une fille également. C'était l'effroi, l'horreur, la panique. Je me retrouvais plongé dans un scénario qu'on ne voyait habituellement qu'à la télévision et j'étais tétanisé comme jamais.

-Par terre, avec les autres !

Le gars poussa violemment Victoire ce qui titilla Danny qui tenta de se rebiffer pour protéger sa copine. Le gars en cagoule ne plaisantant pas lui donna un coup de poing extrêmement violent dans la figure ce qui propulsa Danny au sol. Ma mère et Victoire se mirent à crier, se jetant au sol pour l'aider. Je continuais d'observer le mec qui venait de le frapper et il m'ordonna violemment :

-A terre je t'ai dit ! Obéit ou je te tire une balle entre les deux yeux !

J'obéissais instantanément, me retrouvant par terre et découvrant autour de moi plusieurs autres personnes. Un autre homme en noir venait d'arriver, tenant fermement par le bras l'une des caissières du magasin. Je la connaissais de vue, ayant souvent à faire à elle. Amy s'appelait-elle je crois.

-Les autres se sont tous barré, y'a plus qu'elle du magasin.

-Pas grave, la cocote va nous être utile. Ouvre nous le coffre de ton directeur. Là ou y'a la caisse...

-Je... Je n'ai... pas...

La caissière était tout aussi tétanisée que nous.

-Pas les... clés...

-Pas besoin de clé ma chérie, tu nous dis simplement le code...

La caissière c'était mise à pleurer. L'homme qui la maintenant lui mit une baffe ce qui surprit et choqua tout le monde. Une femme tenait son enfant derrière moi contre elle pour ne pas qu'il puisse voir la scène.

-Gros, les flics vont pas tarder à se ramener, faut qu'on se grouille !

-Vous foutez quoi merde ?

Le troisième homme venait d'arriver et sa voix me glaça sur le champ. Je connaissais sa voix. Elle m'était familière, j'en étais certain. Sur le moment, je ne savais pas exactement la resituer, mais je savais que je connaissais l'homme qui venait d'arriver. D'ailleurs, il jeta un coup d'oeil dans ma direction et dans celle de ma mère (qui s'occupait toujours du nez cassé de Danny) et je vis qu'il me reconnaissait lui aussi.

Il essaya de cacher son malaise et demanda plus bas à ses collègues :

-On s'en tient au plan. On défonce le bureau du directeur, on prend l'argent dans le coffre et on se barre.

-Mais comment on l'ouvre ton coffre ?

Le gars sortit un papier qu'il fit voir aux autres. Visiblement, le chef de la bande était bien préparé. Il ordonna aux deux autres de nous garder en joue, en indiquant bien que si l'un d'entre nous jouait les héros, il fallait pas hésiter à nous abattre. Il s'en alla dans l'arrière magasin et nous laissa seuls avec les deux autres braqueurs.

Autour de moi, tout le monde était recroquevillé sur soi même. Une vieille dame était en train de se sentir mal, ayant du mal à respirer.

-Maman, la dame là-bas...

Ma mère se leva pour voir la vieille dame en question mais l'un des braqueurs intervint :

-Toi tu bouge pas conasse !

-Cette dame est peut-être en train de faire une attaque ! Si je ne l'aide pas elle pourrait mourir.

-T'es quoi t'es médecin peut-être ?

-Je suis infirmière, rétorqua ma mère qui s'agenouillait près de la vieille dame pour la rassurer. Le braqueur la laissa faire tandis que ma mère demandait le nom de cette dame, Madame Baronne, et qu'elle tentait de la rassurer.

Derrière moi, la grande blonde parlait à son fils, Paul si j'avais bien compris, lui demandant de ne pas paniquer. Le couple que j'avais vu s'enfuir et qui devait avoir une dizaine d'années de plus que moi était juste derrière elle. A ma droite se tenait la belle asiatique qui semblait complètement détonner dans ce décor. La caissière était à ses côtés.

Victoire tenait toujours la main de Danny comme si sa vie en dépendait. Du coin de l'oeil, je vis que son autre main était en train de s'agiter dans sa poche. Je compris aussi vite qu'elle était en train d'envoyer un texto. Un des braqueurs nous regarda et demanda violemment :

-T'as quoi dans ta poche ?

-Rien.

-Fais-voir.

Il attrapa la main de Victoire si violemment qu'en se levant, la brune me donna un coup sans faire exprès. Danny voulait riposter mais je l'en empêchais tandis que le braqueur arrachait le portable de la poche de Victoire en l'insultant.

-Vos portables, ici, tout le monde !

Menaçant de son arme, il obligea ainsi chacun d'entre nous à abandonner notre bien le plus précieux (oui, un portable c'est important... Bon, j'essaye de faire de l'humour mais, je n'en mène pas large). Une fois sur le sol, il les attrapa tous en les mettant dans un panier du supermarché. L'autre braqueur dont la voix m'était familière venait de revenir, un énorme sac dans les mains, tandis que le braqueur qui maintenait Victoire lui demanda :

-On peut se barrer ?

-Ouais. Tu jouera avec ta nouvelle copine plus tard.

Victoire fermait les yeux, tentant de prendre sur elle pour ne pas craquer tandis que le braqueur passait l'une de ses mains sur les fesses de mon amie. Danny allait réellement exploser et je devais le tenir contre moi pour l'empêcher de faire une connerie.

Heureusement, le braqueur lâcha Victoire après lui avoir dit :

-Si j'avais du temps, je me serais bien tapé une salope comme toi...

Il la jeta violemment sur le sol à nos côtés tandis qu'au même instant, on entendit les voitures de police arriver. Les secours allaient enfin venir nous sortir de cette merde. Mais aucun des braqueurs ne bougea. L'un d'eux dit en riant :

-Bon. On négocie ?

-Ouais. Toutes les issues sont bloquées ?

-Ouais, répondit un autre.

L'homme qui était en couple osa demander :

-Vous allez faire quoi ? Nous garder en otage ?

-Ta gueule, répliqua l'un des braqueurs.

-Pourquoi vous nous laissez pas partir ? demanda la mère qui tenait son enfant.

-Parce que ma grande, vos vies elles valent un paquet de tune tu vois ? répondit le chef de bande. Je me demande combien ces abrutis sont prêt à payer pour vous récupérer.

-Vous n'avez pas besoin de garder tout le monde, répondit Victoire plus courageuse que jamais. Si vous souhaitez négocier, il faudra en libérer certains d'entre nous.

-On t'a rien demandé ma mignonne, alors tu la ferme ! répliqua le braqueur qui lui avait parlé plus tôt en pointant son arme sur elle.

Je regardais ma mère qui était toujours à côté de Madame Baronne et je voulais lui dire à quel point j'étais paniqué et horrifié. Mais d'un simple regard, elle le comprit. Elle essayait de me rassurer juste en me regardant, mais j'étais paniqué. J'étais persuadé qu'on allait mourir et qu'ils nous laisseraient pas partir d'ici vivant.

*-*-*-*-*-*-*-*

-Charlie ? C'est April.

Elle était en train de pleurer.

-Ils disent qu'il y a une prise d'otages au supermarché. Victoire et Danny sont là-bas !

A peine avais-je raccroché que j'avais rejoint la blonde sur le parking déjà bondé du petit supermarché de la ville. Elle était paniquée et essayait d'en apprendre d'avantage des gens autour d'elle, en vain. Elle continuait de regarder les actualités via son i-phone. Trois heures que la prise d'otage avait eu lieu, aux alentours de 14h00.

Je devais me rendre chez Sacha mais il n'y avait personne quand je suis arrivé chez lui. Son portable ne répondait pas. J'étais en train de me dire qu'il était vraiment con de me faire un faux plan mais y'avait plus grave en jeu. Victoire et Danny étaient en danger.

-C'est le père de Victoire là-bas avec la police. Et la grande brune là-bas c'est sa mère. Elle a envoyé un message à son père mais quand il a voulu l'appeler, son portable répondait plus.

-Mais qu'est-ce qu'ils veulent ?

-Je sais pas, répondit-elle anxieuse, surement une rançon. A la télé ils parlent de trois hommes armés et d'au moins onze otages. La police interroge ceux qui ont su partir de là.

Elle me montrait du doigt bien plus loin un groupe de personnes encore sous le choc. Le parking était de plus en plus rempli de curieux, de forces de police et tout en regardant autour de moi, je vis quelque chose qui me paralysa aussitôt.

-Charlie ?

-C'est la voiture de Sacha. De sa mère. Là-bas.

J'étais en train de regarder le scenic blanc que je reconnu aussitôt, notamment avec les peluches se trouvant sur la plage arrière. Mon téléphone. Numéro de Sacha. Pas de réponses. Merde.

-Ou il est ?

-Il était pas chez lui.

April était déjà en train de courir vers le père de Victoire, je la suivais et elle lui demanda précipitamment :

-Monsieur Cooper !

Il se retourna et reconnut aussitôt April mais le visage de l'homme était décomposé.

-Est-ce que vous savez si l'infirmière Carson est à l'intérieur avec son fils ?

Le médecin nous regarda quelques secondes avant de nous confirmer l'impensable :

-Oui.

Chacha était dedans. Il était en danger lui aussi. Fallait que je digère la nouvelle.

-Charlie, c'est le père de Sacha là-bas.

Monsieur Carson était en train de s'approcher d'un agent de police et de lui parler.

*-*-*-*-*-*-*-*

J'étais épuisé et fatigué. D'après la montre de Danny, ça faisait plus de trois heures qu'on était là. Les braqueurs ne nous parlaient pas, chuchotant entre eux de la marche à suivre. Le téléphone du supermarché avait déjà sonné deux fois. Le chef de la bande avait répondu et si l'on avait bien compris, il négociait notre libération contre une grosse somme d'argent.

Ma mère rampa jusqu'à moi et me demanda :

-Tu tiens le coup ?

J'acquiesçais, mentant délibérément à ma mère mais dans le but de la rassurer. Elle regarda Victoire et Danny, l'un contre l'autre. Victoire avait une tête de cadavre et Danny le nez ensanglanté.

-Tout se passera bien, nous rassura ma mère.

-Comment va la vieille dame ? demanda l'asiatique à côté de moi.

-Pour le moment ça va. Mais elle est cardiaque semble t-il.

-Peut-être vont-ils laisser certains d'entre nous partir ?

-Fermez là ! beugla l'un des braqueurs.

Ne souhaitant pas se laisser faire, ma mère rétorqua :

-Est-ce que l'on pourrait au moins avoir des bouteilles d'eau ? Il ya une vieille dame cardiaque et un enfant paniqué !

Le braqueur regarda ses collègues et ils semblaient okay sur l'idée de nous faire boire. L'un d'eux alla au rayon des boissons et ramena un pack de bouteilles d'eau qu'il déposa grossièrement devant nous. Ma mère distribua les bouteilles d'eau autour d'elle et tout le monde semblait satisfait de pouvoir boire un petit peu.

Danny interpella la caissière qui s'approcha de lui, en faisant semblant de lui donner la bouteille d'eau et il lui demanda :

-Dites, dans la réserve, y'a bien une sortie qui mène à l'extérieur ?

-Oui. C'est là-bas que vont certains d'entre nous pour la pause cigarette.

-Si je détourne leur attention, vous aurez le temps de tous y aller ?

-Non mais t'es malade ! rouspéta Victoire en chuchotant. Tu veux qu'ils te tuent ou quoi ?

-Je vais pas rester comme un abruti ici !

Le téléphone sonna à nouveau. Le chef de la bande attrapa le combiné et décrocha. Je n'écoutais pas ce qu'il disait mais simplement le son de sa voix. Depuis des heures, j'essayais de savoir a qui elle appartenait. Cette sensation était horrible. Avoir une information sur le bout de la langue sans pour autant pouvoir la sortir. Il raccrocha et revint vers nous :

-Choisissez l'un d'entre vous. Grouillez-vous !

-Choisir ? Mais pourquoi ? demanda ma mère.

-Faites ce qu'on dit bordel de merde !

-Ils vont surement laisser partir l'un d'entre nous contre quelque chose ! indiqua Victoire.

Ma mère regarda autour de nous. Je savais qu'elle aurait voulu que je sois celui qui partirait mais au lieu de ça, elle regarda la vieille dame et la mère et son enfant.

-Je ne laisserais pas Paul tout seul, indiqua la dame blonde.

-Madame Baronne ? demanda ma mère. Vous pouvez vous lever ?

Tout le monde sembla d'accord sur le choix de laisser partir cette dame qui risquait l'attaque à tout moment. Ma mère l'aida à se lever.

-Assis-toi, la petite dame va partir toute seule !

*-*-*-*-*-*-*-*-*-*

Il faisait déjà nuit, étant donné que nous étions en hiver. La neige continuait de tomber. J'avais froid Même avec mon bonnet, mon écharpe et mon manteau. On entendit des cris de joie sur le parking et des applaudissements. C'était quoi ? La prise d'otages était finit ?

-Y'a une vieille dame qui est en train de sortir ! indiqua April à côté de moi.

En effet, elle venait de passer les portes du magasin et plusieurs membres de la police allèrent à sa rencontre pour l'aider et sans doute l'interroger. April et moi étions avec les familles des otages. William et Sabine étaient venu rejoindre leur père. April lui avait demandé ou était Dianna, chez sa tante il parait. Y'avait les parents de Victoire, ceux de Danny.

-Ils vont s'en sortir, m'avait dit April plus pour se rassurer elle même je crois.

Elle me tenait la main. Elle n'hésitait pas à montrer son inquiétude. Moi je voulais pas. Je suis pas comme ça. C'est pas mon truc de montrer mes émotions. Faut savoir être fort. Toujours. Mais je repensais à Chacha. Il pouvait pas se défendre face à des gars armés. J'aurais pas du rentrer chez moi. J'aurais du rester avec lui après le déjeuner. On serait rentré chez lui. Il serait pas dans cette galère. C'était ma faute. Ma putain de faute.

L'un des policiers arriva pour dire aux familles qu'ils exigeaient 1 millions d'euros en espèces. Qu'ils avaient menacé de tuer un otage toutes les 3 heures et qu'ils gardaient juste dix otages, et qu'ils avaient proposé à ceux à l'intérieur de choisir celui qui sortirait.

-Je vais réunir l'argent, avait dit Monsieur Cooper.

-Il ne faut pas jouer le jeu de ces terroristes Monsieur Cooper, lui avait dit l'un des flics.

-C'est ma fille qui est à l'intérieur ! cria t-il énervé.

*-*-*-*-*-*-*-*-*

Il devait faire nuit dehors. Mon ventre gargouillait et j'avais faim, très faim. Ca faisait deux heures que Madame Baronne était parti. Nous n'étions plus que dix dans cette foutue histoire. L'un des braqueurs nous expliqua ce qui allait se passer. Ils attendaient de recevoir un million d'euros en liquide avec une voiture qui les laisserait partir, en échange de la libération des otages. Toutes les trois heures, ils tueraient l'un d'entre nous s'ils n'avaient pas ce qu'ils demandaient.

-Les flics les laisserons jamais partir avec autant d'argent, nous avait dit Nestor (le gars avec sa femme).

-Pourquoi ? avait demandé Dina, son épouse.

-Le magasin doit être entouré de flics là. Ces guignols c'est des amateurs, ça se voit tout de suite. Ils savent pas ce qu'ils font. Ils ont libéré un otage, ils menacent de tuer les autres. Regardez les, ils sont agités, ils savent plus quoi faire.

-C'est mauvais signe, murmura Victoire dont tous les regards se posé sur elle.

-Il faut rester optimiste, pas vrai ? demanda Hannah dont son fils c'était endormi contre elle.

-Tout à fait, répondit ma mère.

Tout le monde se tut lorsque le chef de bande s'énerva contre ses deux collègues en les insultant. Ce fut le déclic. Je connaissais cette voix, je savais a qui elle appartenait. Je me suis mis à crier tout haut sans que je ne me contrôle :

-Kévin !

Les trois hommes masqués se retournèrent vers moi et l'un des deux autres demanda :

-Pourquoi il connaît ton nom ce keum ?

Kévin ne répondit pas et se contenta de s'approcher de moi. Il enleva sa cagoule et dévoila son visage. Je vis que ma mère le reconnut aussitôt et je me rendais compte que je venais de faire une terrible erreur. S'il dévoilait son visage, jamais il ne nous laisserait repartir.

-T'es partout ou je vais petit pédé !

Ma mère et Danny s'étaient mis devant moi, comme pour me protéger, craignant que Kévin ne se mette à avoir une mauvaise réaction envers moi.

-Dites les gars, ça fait combien de temps qu'on attends là ?

-Bientôt trois heures, répondit l'un d'eux.

-Je crois qu'on vient de trouver notre première victime.

Kévin s'abaissa pour m'attraper par ma veste mais ma mère l'en empêcha. Tout se passa très rapidement, Kévin donna un coup avec son arme à ma mère qui se retrouva projetée au sol. Danny se leva à son tour mais les deux autres vinrent pour l'arrêter. Victoire me tenait par le bras mais Kévin m'attrapa par le bras et donna un coup de pied dans la figure de Victoire. Les autres otages n'osèrent pas bouger, tellement ils étaient paniqués.

Kévin me traina jusqu'au téléphone du magasin et me demanda :

-Prends-le.

-Pour... Pourquoi ?

-Fais ce que je te dis !

Je prenais doucement le téléphone dans ma main. J'entendis du bruit de l'autre côté.

-Allo ?

Kévin me murmura :

-Présente toi.

-Je suis... Je m'appelle Sacha Carson.

-Bonjour Sacha, me dit une voix de l'autre côté, je suis l'inspecteur Jeremy Dickens. Tout se passera bien.

-Parle ! murmura Kévin. Dis leur qui tu es, ce que tu fais, qui est là. Parle !

-Je... Ma maman est avec moi dans le magasin. Nous sommes dix.

-Nous savons Sacha, est-ce que l'un des individus est avec toi ?

-Oui. Il... Il veut que je vous parle de moi et... Et des autres otages...

Kévin était à côté de moi en train de jubiler. Il vit la panique dans mes yeux et les larmes qui tombaient toutes seules :

-Dis moi mais t'es une vraie tapette dis-donc...

-Laisse le espèce d'enfoiré !

Danny venait de se prendre un nouveau coup de poing pour avoir osé protester.

-Demande s'ils ont notre argent ?

-Ils veulent savoir si vous avez leur argent...

J'attendis une réponse qui tardait à venir, puis l'inspecteur me dit :

-Il nous faut encore du temps pour rassembler cette somme.

Je répétais ce que venait de me dire l'inspecteur à Kévin et lui me dit :

-Dis leur qu'ils savent ce qui va se passer dans quelques minutes si on a rien.

Je retransmettais l'information à nouveau, laissant cette fois-ci mes larmes couler. Je pleurais. J'avais une boule énorme dans le ventre. Cette torture m'était insupportable. Je savais très bien ce qui allait se passer dans quelques minutes. L'inspecteur aussi le savait. Ma mère qui se mit à crier le savait :

-Laissez-le je vous en prie, supplia telle, prenez-moi à sa place, je vous en prie !

L'inspecteur entendit les cris de ma mère et il me dit :

-Ne t'inquiètes pas Sacha, on va vous sortir de là, tous.

-Un dernier message à dire ? demanda Kévin dans me creux de mon oreille.

Oui, j'avais un dernier message. Il n'était pas pour ma mère, ni pour mon père. Pour personne de ma famille. Il était pour mon Chacha. J'allais mourir et je n'aurais pas eu l'occasion de lui dire combien je tenais à lui et combien il m'avait apporté en trois mois que ma famille en toute une vie. J'avais envie de lui dire clairement ces deux mots qu'étaient un Je t'aime.

-Laissez-le ! criait à nouveau Danny. Sacha je le laisserais pas te tuer t'entends ? J'te promets ! J'vais lui faire sa peau à cette enflure !

Danny venait de se prendre un nouveau coup de poing.

-Bâtard, je vais le défoncer !

Nouveau coup. Cri de Victoire. Et je dis simplement au téléphone :

-Il s'appelle Kévin Schoemaeckers.

Kévin venait de m'arracher le téléphone des mains et de le claquer au sol, puis il me donna un violent coup de poing. Ma mère venait de crier. Kévin me donna un coup de pied. Sans doute grâce à l'adrénaline, j'attrapais sa jambe et tirait violemment dessus. Il bascula en arrière tout en tirant et sa balle atteignit une bouteille de vin du rayon voisin.

J'eu le temps de voir les deux autres braqueurs relâcher Danny pour courir vers nous. Rapidement, je me relevais pour me jeter sur l'arme que Kévin avait lâché mais un autre des braqueurs tira dans ma direction. La balle me frôla de peu.

En me retournant, je vis Danny se jeter sur l'un d'eux en lui sautant aux épaules et le faire basculer en arrière.

Victoire et ma mère criaient. Nestor venait de lever sa femme et tous les deux se mettaient à courir dans le magasin en direction de la sortie. Le braqueur que Danny avait fait basculer tira vers eux, mais ils s'étaient déjà sauvé.

Je tenais l'arme de Kévin dans mes mains et celui-ci se jeta sur moi pour me la reprendre de force. Danny se battait à main nues avec l'un des braqueurs qui avait fait tomber son arme tandis que l'autre venait vers moi.

-Courez !

C'était ma mère qui venait de crier vers les autres otages. La caissière Amy entraina avec elle Aya l'asiatique, Hannah et son fils vers la réserve pour sortir vers la porte de secours. J'entendis un nouveau coup de feu et quelqu'un crier. Ma mère venait de balancer quelque chose de lourd sur le troisième braqueur qui tomba au sol. Celui qui se battait contre Danny parvint à le maitriser et à récupérer son arme.

Il pointa son arme sur Victoire qui était debout en train de crier. La scène se passa tellement vite que j'eu du mal à comprendre clairement les choses qui se déroulaient. Victoire criait. Un nouveau coup de feu. Danny était devant Victoire. Danny s'écroulait au sol, lentement, comme si la scène que je voyais était au ralenti. Victoire criait à plein poumons.

Celui qui venait de tirer réalisa soudain ce qu'il avait fait et il s'en alla en courant. Mais tout le magasin se retrouvait envahit par des tonnes de policiers armés.

Ma mère, les mains et le visage ensanglanté, courut vers moi et m'attrapa dans ses bras, tout en pleurant. Je ne sentais plus mes jambes, plus mes pieds. La seule chose que je pouvais clairement percevoir c'était le corps de Danny, sur le sol, tandis qu'un tas de personnes l'entourait. Danny n'avait pas hésité une seconde à se sacrifier pour sauver Victoire. Danny se serait sacrifié pour le sauver lui aussi. Danny s'était déjà sacrifié en protégeant les dires de Mandy et en se faisant passer pour ce qu'il n'était pas pour nous protéger. Danny était un véritable Héros.


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 Sujet du message: Re: Sacha et les Autres - PG 13
MessagePosté: 23 Aoû 2012 16:11 
Hors ligne
Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?

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Citation:
Enfin j'aime beaucoup ton analyse

merci ... j'avais peur d'être totalement à cotés de la plaque

tu va le sauver Danny hein ... il peut pas mourir ... même en héros

Citation:
Ce chapitre annonce aussi la fin proche de Sacha et les Autres. En effet, dans les deux prochains chapitres je vais conclure l'intrigue Sacha/Charlie. Qu'ils se mettent ou non ensemble, je vais apporter un point final : amitié définitivement ou potentiel amour ? Rien n'est moins sûr.

Par contre, terminer Sacha et les Autres ne veut pas dire pour autant qu'on ne reverra plus nos personnages. Je songe à écrire la suite de cette histoire avec un potentiel "April et les Autres", ou l'intrigue principale serait une histoire sentimentale pour la jeune fille (ça nous permettrait de retrouver Sacha et compagnie de façon différente...).


je surveillerais donc attentivement pour voir du début a la fin "April et les autres" parce que si au début je ne l'aimais pas de trop cette fille elle s'avers être bien différente de ce que l'on peut penser

N.

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