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 Sujet du message: [Finie] Love Story - G
MessagePosté: 16 Mai 2012 12:13 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 15 Mai 2012 18:00
Messages: 108
Titre: Love Story
Date d'écriture: Janvier 2012
Fais partie de mon recueil de nouvelles (pas encore fini, il manque encore 5 nouvelles) Onirisme mais pour le moment, c'est la seule qui mette en scène un couple gay. Toutes les nouvelles d'Onirisme sont basées sur des rêves, celle-ci ne fait pas exception même si j'avais déjà utilisé ce couple pour une autre histoire (qui s'appelait "Game, telle est réalité" sur la télé réalité mais que je n'ai pas fini. Il faudra que je m'y remette. Même les personnages de Gwen, Laura, Maxime et Arsène viennent de là et sont assez semblables aux personnages originaux.)

J'espère que ça vous plaira. Bonne lecture.
:D


-Tom! Réveille-toi! On va être en retard à la gare. Criait une jeune fille en secouant son ami, qui somnolait en gardant la tête sur son oreiller, par l’épaule.

Gwen était debout depuis plus d’une heure et elle commençait à être sérieusement exaspérée du fait que son colocataire n’était pas encore levé. S’ils tardaient trop, leur train partirait sans eux et ils devraient attendre plusieurs heures pour en avoir un autre. Et ce n’était pas concevable.

-On est invités. Ce ne serait pas poli d’arriver en retard et puis ça fait presque deux ans que je ne l’ai pas vu. J’ai vraiment hâte d’y être !

-Mhhhh….Ok, j’me lève. Marmonna Tom…Paris va me manquer, je crois.

-Tom…Ce n’est que pour dix jours. Roubaix, c’est sympa aussi. Et puis il n’y a pas que Paris en France.

Tom se leva mollement, bailla en s’étirant et partit dans la salle de bain. Il était en caleçon et il en ressortit habillé d’un jean et d’un sweat à capuche gris.

-Il part dans combien de temps le train ?

-Une demi-heure.

Il avala en vitesse un bol de lait et un croissant avant d’aller prendre son sac de voyage. Gwen était déjà devant la porte et attendait qu’il ait enfin fini de s’habiller et d’enfiler son manteau. Heureusement que leur appartement était très proche de la gare et qu’il fallait à peine dix minutes de marche pour y aller. A la gare, ils allèrent sur le bon quai où le train attendait que les passagers montent à bord. Grâce à leurs cartes 12-25, ils avaient pu prendre des places en première classe. Ils s’installèrent au fond du wagon.

-Il y a pas mal d’espace.

-Oui, c’est vrai…Mais maintenant, Tom…nous allons reprendre la conversation que nous avions commencé hier soir. En une heure et demie de voyage, on a largement le temps d’en parler. Pourquoi est-ce que tu as rompu avec Patrick ? Il avait l’air vraiment sympa et puis vous vous entendiez bien, non ?

-Je…Oui, c’est vrai, il était sympa, mignon et tout ce qu’on veut mais…

-Mais quoi ?

-On était trop différents, Gwen. On n’avait aucun sujet de conversation en commun. Et puis, il n’aimait même pas la photo.

-Ah oui, effectivement, quel sacrilège. A dit Gwen avec un sourire…Tu as eu raison de rompre si tu le sentais comme ça…Il ne l’a pas trop mal prit ?

-Non…et puis tu sais…ce n’est pas le genre de mec qui reste longtemps célibataire….Et toi, Gwen ?

-Et moi quoi ?

-Tu n’as personne en vue ? Je t’ai vu flirter avec Arsène l’autre jour au boulot.

-N’importe quoi. Je lui ai juste dit que j’avais beaucoup aimé le gâteau qu’il avait fait pour l’anniversaire de Sophie. Ce n’était pas du flirt, quoi que tu puisses en penser. Tu me connais, je resterais célibataire toute ma vie. Un appareil photo, des crayons, mon meilleur ami, c’est tout ce qu’il me faut pour être heureuse. Pourquoi je m’embêterais avec un mec ou une fille ?

Ils ont continués de discuter un moment avant de changer totalement de sujet. La photo, c’était leur passion à tous les deux. C’était d’ailleurs grâce à ça qu’ils s’étaient connus car ils avaient été embauchés par le même magazine de mode. C’était un bon boulot mais tous deux avaient d’autres projets, dont notamment se mettre à leur compte et travailler ensemble. La photographie de mode, c’était sympa mais ils ne pensaient pas s’en contenter toute leur vie.

Le train arriva finalement à Roubaix et lorsqu’ils en sortirent tous les deux, se fut pour être chaleureusement accueillis par une jeune fille très enthousiasme.

-Gweeeeeen ! Comment tu vas ? J’arrive pas à croire que ça fait déjà deux ans qu’on ne s’était pas vues. Tu dois être Tom. Gwen m’a beaucoup parlé de toi et j’avais hâte de te rencontrer.

-Laaaauuuurrraaaaa ! Je suis trop contente de te revoir ! Heureusement qu’il y a internet et le téléphone pour se parler. Cria Gwen à son tour. Et donc j’te présente Tom ! Un collègue mais avant tout, mon colocataire et mon meilleur ami.

Laura avait été une très bonne amie de Gwen quand elle faisait leurs études de photographie. Laura s’était spécialisée dans la photographie publicitaire et elle adorait ça. Elle avait participé à une grande campagne de pub nationale pour une voiture. Les photos qu’elle avait prises pour l’occasion s’étaient retrouvées affichées partout et elle en était très fière. Elle avait invité son amie a passé du temps avec elle pour se remémorer des souvenirs du bon vieux temps et elle avait également invité Tom comme elle savait que Gwen tenait beaucoup à son ami et même si elle ne connaissait pas beaucoup Tom, elle les imaginait très bien en couple. En plus, ils vivaient même déjà ensemble et la cohabitation se passait merveilleusement bien d’après ce que Gwen lui racontait. Une sorte de conte de fée, en fait.

Ils arrivèrent dans le grand appartement de Laura. Il y avait suffisamment de place pour chacun. Gwen et Tom partageaient une chambre, ce qui ne les dérangeait pas vu qu’ils avaient l’habitude de dormir ensemble après avoir regardé des films, le week-end. Il y avait deux autres chambres dans l’appartement. Celle de Laura et celle de Benjamin, son petit frère qui vivait avec elle pour être plus proche du magasin dans lequel il travaillait. Au moment où sa sœur et ses invités étaient arrivés, il dormait encore car il avait passé la nuit à surfer sur internet et à jouer sur sa console.

-Mon frère, c’est un vrai petit geek. Quand ce n’est pas l’ordi, c’est la console ou les bd, les mangas, la sf, les séries. Tout, en fait. Et puis sa passion, c’est le dessin. Il est super doué

-Ah bah, il est un petit peu comme nous, alors. On fait presque tout ça…Sauf qu’on sûrement moins doué que lui en dessin. Je me souviens bien de lui. Il était venu te voir à l’école un jour. Il a quel âge maintenant ?

-22. Parfois quand je le vois, j’ai du mal à imaginer qu’il y a seulement un an de différence entre nous. Ca te fait quel âge, à toi ? J’oublie tout le temps. Et Tom ? A demandé Laura.

-23 comme toi. Tom lui, il a eut 24 ans le mois dernier. Hein, Papy ! A-t-elle dit à Tom en se tournant vers lui.

-Hahaha, je suis écroulé de rire. Ce n’est pas comme si c’était la vingtième fois qu’elle me l’a fait. A dit Tom à Laura.

-Okay, okay. Bon, vous venez m’aider à mettre la table ? Peut-être que l’odeur du poulet fera sortir l’ours Benjamin de sa caverne.

Et en effet, alors qu’ils venaient tout juste de commencer à manger, le jeune homme est entré dans la cuisine. Le petit Benjamin que Gwen avait connu quelques années plus tôt avait bien grandi. Il était passé des cheveux courts et bien coiffés aux cheveux un peu plus longs, frisés et posés ça et là sur sa tête. Leur couleur, brun foncé, allait bien avec sa peau. Il portait un tee-shirt blanc sur lequel était imprimé un gros « 42 » ainsi qu’un short noir mais il était pied nu. Il bailla à s’en décrocher la mâchoire, attrapa un bout de pain sur la table et entreprit de le déchiqueter à coups de dents. Quand il l’eut fini, il sourit à la tablée.

-Désolé. J’avais faim…Je suis Benjamin. Vous devez être Gwen et Tom ?...Bienvenue à la maison !

Il prit place sur une chaise de libre, entre sa sœur et Gwen.

-Ah…Mais Gwen…On s’est déjà vu, non ? Quand Laura étudiait la photographie, c’est ça ?

-C’est tout à fait ça, Benjamin. Je suis contente que tu t’en souviennes.

Benjamin lui fit un sourire charmeur et entama ce qu’il avait dans son assiette. Dès lors qu’il eut quelque chose à manger, il ne parla plus beaucoup. Les trois autres parlaient de la photographie entre eux. Le repas fut plutôt calme et Benjamin quitta rapidement la table pour regagner ses pénates.

-Pas très bavard, le frangin. Et un peu débraillé. A fait remarquer Tom en s’essuyant la bouche. Il est toujours comme ça ?

-Oh non, pas du tout. Mais là, il a encore du sommeil à rattraper. Je pense qu’on ne le reverra pas avant ce soir. Il sera bien plus sociable, je pense.

Ils ont passés une bonne partie de l’après-midi dans un musée de la ville et Laura les a emmené voir là où elle travaillait. Il était plus de dix-neuf heures lorsqu’ils sont rentrés à l’appartement mais ils passaient uniquement pour aller chercher Benjamin car ils avaient décidés qu’il était trop tard pour cuisiner et qu’ils allaient plutôt aller dans une bonne brasserie du centre-ville. Quand ils se sont installés à une table, Laura face à Gwen et Benjamin face à Tom, la conversation s’est de nouveau engagée sur la photographie, conversation à laquelle Benjamin se sentait un peu exclu.

-Il parait que tu dessines super bien. C’est vrai ? Lui a alors demandé Tom, illuminant les yeux de Benjamin.

- Ouais, je ne dessine pas trop mal. J’aimerais bien faire une bd mais je n’ai pas encore de scénarios bien spécifiques. Tu veux en voir? J’ai toujours mon bloc sur moi. A dit-il dit en désignant le sac à dos posé à ses pieds.

-Carrément !

-Oh ouais, moi aussi j’aimerais bien voir ce que tu fais de beau. A dit Gwen.

Benjamin a alors sorti un gros bloc à dessin. Il y avait de nombreuses feuilles volantes insérées ça et là. Il montra quelques dessins à ses nouveaux amis.

-Celui-là, il n’est pas très bon. Je n’étais pas dans un bon jour quand je l’ai fait.

Il s’agissait d’une sorte de monstre qui montrait les crocs tout en brandissant une énorme hache. Il était magnifique.

-Tu te fous nous, non ? Parce que ça…même dans mes bons jours, je ne peux pas le faire. Tu as un talent fou. S’est exclamé Tom.

-Merci. A répondu Benjamin qui paraissait vraiment gêné. Il montrait rarement ses dessins et avait donc peu l’occasion de recevoir des compliments.

La discussion se réengagea sur le dessin, la photographie et l’art en général mais Gwen avait envie d’en savoir un peu plus sur le petit frère de son amie.

-Tu as une petite amie ?

-En ce moment, non. Et ce n’est pas vraiment dans mes projets. Ma dernière petite amie parlait beaucoup. S’en était presque insupportable. Et j’ai besoin de calme pour essayer de trouver un scénario pour ma bd. Et elle, le calme, ce n’était pas du tout son truc. Et puis elle ne voulait jamais jouer avec moi aux jeux-vidéo. Elle trouvait ça idiot. Et puis, elle n’était pas trop mon genre.

-Tu sais, les filles qui aiment les jeux-vidéo, ça existe. Gwen, déjà. A dit Tom en désignant son amie. Et beaucoup d’autres. Et puis, d’ailleurs, c’est quoi, ton genre ?

Benjamin semblait gêné par cette question. Il n’avait pas du tout l’habitude qu’on l’interroge de cette façon sur ce qu’il pensait et sur ses propres gouts. Surtout en matière d’amour.

-Ben…euh….j’sais pas trop. Une personne gentille, déjà. Qui aime quand même un peu les mêmes choses que moi mais qui peut m’en faire découvrir d’autres. Une personne pas trop exubérante mais pas trop timide non plus. Une personne bien, en fait.

La soirée s’est achevée sur cette note amoureuse. L’air commençait à se rafraichir de plus en plus et il était largement temps pour eux de rentrer à l’appartement. Ils marchaient lentement pour profiter de l’air frais un moment. Laura et Benjamin avançaient assez vite car ils connaissaient assez bien mais Gwen et Tom allaient moins vite car ils la découvraient. Et puis cela leur permettait de discuter.

-Il te plait, n’est-ce pas ? A alors lâché Gwen à son ami qui a arrêté net sa marche.

-Pourquoi tu dis ça ? A dit Tom, surpris par une question aussi brusque.

-Tom, Tom, Tom…Je ne suis pas aveugle, tu sais. Tu le dévorais des yeux. Vraiment. Alors…Il te plait ?

-Euh……ouais, je dois bien avouer que oui. Il me plait beaucoup. Il est mignon, il est gentil et puis il est intéressant. Il est un peu comme nous deux, tu vois…Mais bon, c’est peut-être juste une attirance passagère. Si ça se trouve, demain je le trouverais tout à fait quelconque tout compte fait.

-Tu verras bien. N’oublie pas qu’on reste dix jours ici. Tu auras bien le temps de te faire une opinion sur le sujet.

Et ils ont rattrapés les deux autres qui commençaient à être vraiment loin devant eux. Le reste des jours qu’ils ont passés avec eux se sont déroulés à peu près de la même manière. Ils sortaient beaucoup dans la ville et ses alentours, passaient de très bons moments ensemble et les jours semblaient filer à une vitesse folle. La veille de leur départ est très vite, trop vite, arrivée.

-Gwen…Tu te souviens de notre discussion à propos de Benjamin, après la soirée au resto ? Eh ben…Il n’y a rien à faire, il me plait de plus en plus. Et le fait de savoir que…que demain on s’en va et que je ne le reverrais sans doute… jamais…ça me fait horriblement mal au cœur.

Gwen savait tout ça. Elle connaissait suffisamment son ami pour savoir qu’il avait craqué pour le jeune homme. Et elle ne savait pas quoi lui répondre car oui, il était fort probable qu’ils ne se revoient pas, du moins pas avant longtemps.

-Laura est une bonne amie. Je pourrais l’inviter à passer un moment à Paris avec lui ? Ce serait bien, non ?

En effet, c’était une bonne idée mais Laura était trop occupée par une nouvelle campagne de pub pour pouvoir prendre des vacances avant longtemps et Benjamin avait son travail au magasin et sa bd. Mais il était certain qu’ils leur rendraient visite à leur tour.


Le matin du départ, Tom et Benjamin étaient assis sur le canapé du salon à attendre que les filles aient enfin finis de se préparer.

-Qu’elles sont lentes. S’est lamenté Benjamin. Heureusement qu’on ne va pas à cette vitesse sinon je crois que la population passerait ses journées dans la salle de bain.

Tom a éclaté de rire et s’est laissé tomber en arrière sur le canapé, sa tête se posa sur les genoux de Benjamin. Tous deux riaient et leurs regards se sont croisés. Benjamin a sourit.

-C’est dommage que vous deviez partir aujourd’hui. Ces moments avec vous, c’était génial. J’espère qu’on pourra se revoir. A Paris ou ici.

Et là, Tom a agit totalement sans réfléchir. Il s’est surélevé à l’aide de son coude et à posé ses lèvres sur celle de Benjamin dans un baiser assez bref. Il ne savait pas ce qu’il lui avait prit mais c’était comme s’il avait été obligé de le faire et ne savait pas comme il fallait qu’il fasse par rapport à la réaction de Benjamin qui ne manquerait pas d’être désastreuse.

Mais Benjamin n’a pas eu le temps de réagir car Gwen était entré dans la pièce pour dire au revoir à Benjamin. Elle a alors lancé un drôle de regard à Tom qui tentait de reprendre contenance en se levant, prêt à repartir pour Paris.

-Ta sœur va nous accompagner à la gare alors je voulais te dire au revoir et te donner ça. Il y a nos numéros et notre adresse sur Paris au cas où que tu doives venir là-bas. Je suis contente de t’avoir revu.

Tom fit un simple signe d’au revoir. S’il avait parlé, il savait qu’il aurait bafouillé et n’aurait pas été capable de finir sa phrase ni de trouver ses mots. Benjamin ne parlait pas non plus, encore trop perdu pour réussir à dire quelque chose de rationnel. Tom et Gwen ne se sont pas parlé pendant un long moment, silence qui a été rompu au moment où ils se sont assis dans le train après avoir dit au revoir à Laura.

-Tu peux m’expliquer pourquoi tu as fais ça ? A demandé Gwen, assez calmement.

-De quoi tu parles ? A répondu Tom, mal à l’aise car il savait tout à fait de quoi il était question.

-Ne fais pas l’idiot. Tu ne te rends pas compte à quel point tu as du le perturber ? C’était très certainement la première fois qu’un garçon l’embrassait…Il faut que tu apprennes à réfléchir avant d’agir.

-Je…Je l’ai fais presque inconsciemment. Je ne l’avais pas du tout prémédité.

-Tu aurais du lui dire quelque chose avant de partir. Tu n’as pas remarqué l’état dans lequel il était ? Tu peux être sûr qu’il ne risque pas de t’oublier parce qu’il n’arrêtera pas de se demander pourquoi tu as fais ça. J’espère que c’était bien, au moins ?

-Ben…C’était quand même super rapide. Mais c’était bien…Merde ! A dit Tom en se prenant la tête entre les mains. Je n’aurais pas du faire ça. Maintenant je ne vais pas arrêter de penser à lui.


Les deux mois suivants se sont passés sans problème. Ils travaillaient tous deux sur une nouvelle collection de vêtements et ils devaient prendre de nombreuses photos pour le magazine. Quand ils étaient à l’appartement, ils passaient leur temps à regarder des films et des séries ensemble. Gwen essayait de faire en sorte que Tom soit toujours occupé pour qu’il ne pense pas trop à Benjamin. S’il l’avait fait, il aurait été déprimé et n’aurait pas été aussi facile à vivre que d’habitude. Et puis elle ne voulait pas que son meilleur ami souffre à cause d’un chagrin d’amour. Mais cela n’empêchait pas qu’il y pensait très souvent et qu’il se sentait toujours mal à ces moments, malgré les efforts de Gwen pour le mettre de bonne humeur.

-Tu viens avec moi ? Je vais à la librairie. J’ai bien envie d’aller dire bonjour à John et de regarder les nouvelles parutions.

John était le gérant d’une librairie de la capitale qui accueillait les deux amis avec toujours beaucoup de chaleur. Il faisait toujours bon se retrouver dans sa librairie pour partager ses dernières lectures.

-Ouais, okay, allons-y. A dit Tom.

Quand ils sont arrivés à la librairie, ils sont immédiatement allés saluer John qui attendait leur visite avec impatience puis ils sont allés voir les nouveautés dans chaque rayon, réservant les bandes dessinées et les mangas pour la fin. Gwen regardait une série de manga qui la tentait beaucoup.

-Ah ouais….quand même. Plus de cinquante tomes et la série n’est même pas encore finie au Japon. Je crois que je verrais ça pour plus tard.

C’est à ce moment qu’ils l’ont vu et qu’il les a vus à son tour.

Benjamin déambulait entre les rayons et observait les moindres détails. Il a détourné son regard quelques secondes lorsqu’il a aperçut que Gwen et Tom l’avaient vus mais il est tout de même allé les voir même s’il était assez mal à l’aise de se retrouver devant Tom. Tom l’était également, peut-être même plus.

-Ah ! Je vois que vous avez fait la connaissance de Benjamin ! S’est exclamé John en venant vers nous. A la fin des vacances d’été, il intégrera mon équipe de libraires. Il en connait un rayon sur les bd, c’est impressionnant. Il est chez moi pour ces deux semaines.

-Benjamin…Je suis vraiment contente de te revoir. Tu aurais du nous appeler pour qu’on se voit…Maintenant que tu es là…et vu que tu ne travailles pas encore…ça te dirais de passer le reste de la journée avec nous ? Avec Tom, on devait se faire un ciné. Ca te tente ?

Entre John qui le poussait à dire oui et Gwen qui insistait, Benjamin ne put qu’accepter d’aller avec eux. Les deux garçons ne s’étaient pas encore parlés ni même regardés et une tension semblait s’installer entre eux deux. Ils jouaient à celui-qui-regarde-l’autre-a-perdu.

Et il faut dire qu’au cinéma, dans la salle sombre, ils ont tous les deux perdus un nombre incalculables de fois car ils s’épiaient du regard mais faisaient comme si le film les passionnaient. Gwen n’était pas certaine qu’ils pourraient lui dire de quoi le film parlait quand il serait fini tellement ils avaient été peu attentifs. Gwen ne l’avait pas vraiment suivi non plus car elle avait observé les deux garçons, se demandant quand leurs regards finiraient par se croiser. A la fin du film, ce n’était pas arrivé une seule fois.

Avant de partir, Tom était allé aux toilettes et Gwen et Benjamin l’attendaient dans le hall. Gwen en profita pour lancer la conversation.

-Tu as vraiment l’air très tendu…Est-ce que c’est à cause de ce qu’il s’est passé avec Tom à Roubaix ?

Benjamin a eut l’air sincèrement surpris de voir que Gwen était au courant de cette histoire et qu’elle lui en parle sans détour.

-Ben oui, évidemment. C’était la première fois que ce genre de truc m’arrivait. Aucun autre garçon ne m’avait embrassé avant.

-Pourquoi tu n’as pas appelé ? Tu aurais pu régler tout ça avec lui, non ?

-Je…Je n’avais pas envie de le blesser parce que je l’apprécie beaucoup. Alors j’ai décidé d’oublier ce baiser. J’ai cru que j’avais réussi. Mais en le revoyant tout à l’heure, j’ai su que non…En fait, je crois qu’il m’attire depuis la première soirée à Roubaix. Il est vraiment gentil…Mais je trouve ça trop bizarre. A-t-il dit dans un souffle.

-Pourquoi ? Parce que c’est un mec ?

-Ben oui. Ce n’est pas…naturel. Et puis ça me fait un peu peur, tout de même.

-Je comprends. Mais il ne faut pas avoir peur. Surtout pas avec Tom. Comme tu l’as dis, il est vraiment gentil. Comme tu restes là pour deux semaines, il faudra que tu viennes te balader avec nous. Et puis on se verra souvent, de toute façon puisque tu viens bosser à la librairie. Avec Tom, on y va au moins deux fois par semaine…Tu viendras avec nous ?

-Euh…oui, bien sûr. Ca me plairait bien. A dit Benjamin au moment où Tom les rejoignait.

Tom a regardé Benjamin quelques secondes puis a attrapé la main de Gwen avant de se diriger vers la sortie du cinéma.

-Viens, on rentre. A-t-il dit brusquement.

Benjamin a juste eu le temps de donner une carte à Gwen avant qu’ils soient séparés. Quand les deux amis se sont assis dans le métro presque vide, Gwen a remarqué que Tom faisait la tête.

-Qu’est-ce que tu as ? Tu n’es pas content d’avoir vu Benjamin ?

-Si…mais il est clairement plus intéressé par toi que…par moi. Il t’a même donné son numéro et accepté de nous revoir…Je ne sais pas ce que tu lui as fais mais je…je n’aime pas ça.

Gwen a pouffé de rire en entendant ce que lui disait son meilleur ami, qui d’ailleurs n’a pas vraiment apprécié cette réaction.

-J’y crois pas. T’es jaloux.

-Ben ouais, et alors ? J’ai pas le droit d’être jaloux du fait que la personne qui me plait préfère ma meilleure amie ?

-Bon…Je n’avais pas prévu de te le dire mais je crois que je n’ai pas le choix si je veux que tu arrêtes de me faire la gueule….Je crois que tu plais à Benjamin.

-Oh…arrête ton char, Gwen. Je ne te crois pas. A-t-il répliqué.

-Mais c’est vrai. Je ne vois pas pourquoi je te mentirais sur ce sujet. Il m’a dit que tu l’attirais un peu depuis la première soirée à Roubaix. Tu ne perds rien à tenter ta chance, Tom.

La suite du trajet jusqu’à la maison s’est fait en silence, Tom cogitant intensément les paroles de son amie. Pendant cette première semaine, les trois amis ont continués à se voir plusieurs fois dans divers lieux de la capitale que Benjamin ne connaissait pas encore. Et à la fin de cette semaine, Tom a prit une décision dont il fit part à Gwen.

-La semaine prochaine…j’aimerais pouvoir aller me balader avec Benjamin…juste nous deux, tu comprends ? Ce serait sympa, je trouve.

Il avait un peu peur que Gwen réagisse mal et pense qu’il était en train de l’abandonner pour un simple flirt.

-Bonne idée. Je ne vais pas tenir éternellement la chandelle entre vous deux.

Tom avait eut une excellente idée et cela se voyait sur son humeur qui devenait de plus en plus joyeuse. Gwen était ravie de le voir rentrer à la maison avec un sourire radieux après ses moments passés avec Benjamin. Un simple sourire du jeune homme le mettait dans une excellente humeur. Plus les jours passaient, plus Tom rentrait heureux alors qu’au final, il se passait peu de choses entre eux. Tout au plus quelques regards plus longs que d’autres et des frôlements de doigts.

Le vendredi arriva bien vite aux yeux de Tom qui aurait souhaité que Benjamin reste un peu plus longtemps à Paris. Il rentrait chez lui le dimanche et restait plus d’un mois à Roubaix avant de venir s’installer définitivement dans la capitale.

-C’est long, un mois. Se plaignait Tom à Gwen.

-Bah, pas tant que ça.

-C’est long quand on est amoureux.

-T’es amoureux de lui ? A demandé Gwen, un peu surprise.

-Ben oui. T’avais pas remarqué ?

-Si, bien sûr…Mais c’est la première fois que tu le dis vraiment. Tu dois vraiment être très amoureux de lui. A dit Gwen en souriant. Où est-ce que vous allez aujourd’hui ?

-J’sais pas trop. On verra bien.

-N’oublie pas de lui demander de passer la soirée de demain avec nous.

Benjamin est arrivé et Tom et lui sont partis pour de nouvelles aventures dans Paris tandis que Gwen en profitait pour faire des photos et regarder la télé. Elle aimait bien Benjamin et espérait que tout se passerait bien entre les deux jeunes hommes. Pour que Tom admette qu’il était amoureux, il fallait que ce soit quelque chose de très sérieux.

Quand Tom est rentré à l’appart ce soir là, elle était impatiente de savoir comment c’était passé la journée. Rien qu’en voyant l’air rêveur de son ami, elle savait qu’il s’était passé quelque chose entre les deux garçons, ce que Tom confirma.

-On s’est embrassé. C’était génial...Magique.

Gwen n’eut pas plus d’indications sur le reste de la journée, Tom étant trop dans la lune pour lui dire quoi que ce soit. La seule chose supplémentaire qu’il avait pu dire, c’était de confirmer que Benjamin viendrait les voir pour la soirée du samedi.

Cette soirée s’est merveilleusement bien passée, l’ambiance étant très câline entre les deux garçons bien qu’elle a été attristée lorsque Benjamin a dut retourner chez John. Il ne devait pas se lever trop tard pour ne pas louper son train.

Ils ont échangés un dernier baiser dans le couloir, un baiser qui était la promesse qu’ils allaient se revoir bientôt.

FIN


Maxime imprima les quelques feuilles qu’il avait tapé pendant sa nuit blanche. Il avait enfin quelque chose à proposer. Il bossait sur l’écriture de scénarios depuis déjà quelques temps mais c’était la première fois qu’un sujet l’intéressait autant. Bon…ce n’était pas encore un scnénario, c’était juste une sorte de gros résumé de l’intrigue pour faire, peut-être, un épisode. Mais il ne savait pas vraiment quoi faire après. Si cela plaisait au patron, il l’aiderait bien à trouver de nouvelles idées.

Même s’il n’avait pas dormi pendant la nuit, il ne voulait pas aller se coucher avant d’avoir eu l’avis du patron alors il s’est dépêché d’aller montrer ce qu’il avait écrit à son chef.

-Bonjour patron. Je ne vous dérange pas, j’espère. Je vous amène un petit quelque chose qui pourrait vous intéresser.

Maxime lui passa les feuilles et attendu qu’il ait fini de les lire. Le patron leva vers lui un regard étrange.

-Mouais…Sincèrement, tu as déjà fais mieux, Maxime. C’est trop…niais. Il faudrait assombrir le ton…Tiens ! Et s’ils ne se rencontraient pas chez Laura mais en boite ? Benjamin pourrait être un nouveau venu dans le milieu. Il faudrait qu’il y rencontre Tom et soit immédiatement attiré par lui. Et Tom doit être plus vieux, au moins cinq ans. Et Gwen…Et si elle était la meilleure amie lesbienne de Tom. Elle pourrait soit être hyper féminine soit très masculine, dans le genre camionneur.

-Euh….C’est que…

-Et puis il faudrait que ça parle beaucoup de drogue, de sexe, du sida…ça collerait bien avec ton histoire, non ?

-Ben…non, pas vraiment. Et puis, si on fait comme vous dites….ça va quand même ressembler un peu trop à Queer as Folk.

-Eh ben quoi. Elle n’est pas bien cette série ? Demanda le patron.

-Si, elle est très chouette. Mais je préfèrerais faire quelque chose d’un peu différent. Ce ne serait pas intéressant que toutes les séries se ressemblent.

-Bah, qu’est-ce que tu veux qu’on y fasse. La série dont tu me parles représente bien les homos, non ? Des gros fêtards qui passent leur temps à boire, à se droguer et à baiser avec n’importe qui et n’importe où. A dit le patron un peu énervé.

-Euh…mais vous…vous avez regardé la série ? Parce que ça ne parle pas que de ça, pas du tout. C’est tout de même plus profond que ça. Demanda Maxime, choqué par ce qu’il entendait.

-Non et je ne vois pas l’intérêt. Tu regardes un épisode, tu les as tous vu. C’est aussi simple que ça, Max. Dit le patron en lui rendant les feuilles. Retravaille-moi ça et on verra si on peut en faire quelque chose de potable.

Maxime sortit de chez son patron et rentra dans son appartement. Il aurait du aller se coucher mais se réinstalla devant son ordi pour écrire. Écrire encore et encore. Son patron l’avait vraiment motivé pour faire quelque chose de bien. Pour essayer d’en finir avec certains préjugés.

Il allait avoir du boulot. Beaucoup de boulot même.

Mais il y arriverait.


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