Bonjours à vous!
Voilà, j'ai eu l'idée de génie =>
il y a quelques temps de créer un répertoire des citations particulièrement PDE du bouquin du LOTR (en excluant celles qui relèvent intégralement de l'interprétation perverse des circonvolutions tortueuses de mon cerveau malade...), afin de prouver aux yeux de la communauté internationale que PJ n'a pas tout inventé et que...
BON DIEU, CE LIVRE EST SACREMENT TENDANCIEUX! D'ailleurs, saviez-vous que c'était l'une des bibles du mouvement hippie?
Pas étonnant, vous me direz...
Voici donc quelques unes de ces petites citations, mises dans l'ordre chronologique. J'en suis présentement dans ma relecture au passage de la Lothlòrien, aussi, toutes celles qui se trouvent postérieurement ont été sélectionnées grâce à d'autres personnes (Nasty et Tite Fraise, entre autres). Et je mettrai à jour au fur et à mesure de mon avancée (extrêmement lente) dans le bouquin (*a été assez estomacquée lorsque sa prof de philo a lancé un convaincu "Il y a de la lecture derrière, on voit qu'il y a de la lecture derrière..." au conseil de classe...
*)
Allez, on commence par l'incontestable première... Fondcombe, Frodon vient de revenir à lui, et regarde dans un miroir son image amaigrie habillée de draps verts...
"A ce moment, quelqu'un frappa à la porte et Sam entra. Il courut à Frodon, dont il saisit la main gauche avec maladresse et timidité. Il la caressa doucement ; puis, rougissant, se détourna en hâte.
- Salut, Sam! dit Frodon.
- Elle est chaude! dit Sam. Je veux dire votre main, Monsieur Frodon. Elle était si froide durant ces longues nuits! Mais victoire et trompettes! s'écria-t-il, se retournant de nouveau, les yeux brillants et dansant sur le parquet. C'est merveilleux de vous voir debout et semblable à vous-même, monsieur! Gandalf m'a prié de venir voir si vous étiez prêt à descendre, et j'ai cru qu'il plaisantait!"
Bon... Une que d'aucuns pourront me reprocher d'être quand même considérablement interprétée... Mais enfin, je la trouvais assez mignonne et, surtout, assez troublante... parce qu'honnêtement, on se demande ce dont il pourrait être question pour qu'il semble aussi gêné et affecté... Lothlòrien, après la rencontre avec Dame Galadriel:
"- Je n'ai jamais pensé à pareille chose, répondit Sam, qui n'avait pas l'humeur à la plaisanterie. Si vous tenez à le savoir, j'avais l'impression de n'avoir rien sur moi, et je n'aimais pas ça. Elle semblait regarder à l'intérieur de moi et me demander ce que je ferais si elle me donnait la chance de m'envoler vers chez nous dans la Comté pour y trouver un gentil petit trou - avec un bout de jardin à moi.
- C'est drôle, dit Merry. C'est presque exactement ce que j'ai ressenti moi-même ; mais, mais... enfin, je ne crois pas que j'en dirai davantage... acheva-t-il faiblement."
Une très courte mais bien mimi... ^^ Lothlòrien toujours.
"Legolas passait la plupart du temps avec les Galadhrim, et, après la première nuit, il ne dormait plus avec les autres compagnons, bien qu'il revînt manger et bavarder avec eux. Il emmeneait souvent Gimli au cours de ses promenades dans le pays, et les autres s'étonnaient de ce changement."
Classique... Pour moi, LA citation-phare de l'ambiguité LOTRienne... Frodon dort, et Sam vient de le contempler longuement.
"Il hocha la tête, comme s'il trouvait les mots inutiles, et il mumura: "Je l'aime. Il est comme cela, et parfois la lumière transparaît d'une façon ou d'une autre. Mais je l'aime, qu'il en soit ainsi ou non."
Quant à celle-ci vraiment... vraiment, quoi! Il me reste encore à bien relire tout cela avec mes circonvolutions cérébrales aménagées par le slash mais j'imagine que ça doit être le plus beau passage illustratif du triangle amoureux. Parce que... Parce que VRAIMENT! Encore une fois, mon Smeaggy-chou est délectable dans le piquant vindicatif de sa réplique... ^___^ Passage de Cirith Ungol, juste avant l'antre d'Arachnée...
" « Il est bien probable qu’il ne peut le deviner non-plus, dit Frodon. Et je ne pense pas qu’il ait un seul plan bien clair dans sa tête brouillée. Je crois qu’il essaie réellement en partie de sauver le Trésor de l’Ennemi aussi longtemps qu’il le peut. Car se serait l’ultime désastre pour lui aussi que l’Ennemi s’en emparât. Et d’autre part peut-être attend-il simplement sa chance. »
« Oui, le Sournois et le Puant, comme je l’ai déjà dit, répliqua Sam. Mais plus ils approcheront du pays de l’Ennemi, plus le Sournois deviendra le Puant. Notez bien mes paroles : si jamais nous atteignons le col, il ne nous laissera pas vraiment emporter le Trésor au-delà de la frontière sans susciter quelque sorte de difficulté. »
« Nous n’y sommes pas encore », répliqua Frodon.
« Non, mais on ferait bien d’ouvrir l’œil jusque là. Si on se laisse aller à dormir, le Puant aura vite fait de prendre le dessus. Non pas qu’il ne serait pas sûr pour vous de faire un petit somme maintenant, maître. Ce serait sûr si vous restez près de moi. J’aimerais rudement vous voir prendre un peu de sommeil. Je veillerai sur vous ; et de toute façon, si vous vous couchez tout près, avec mon bras passé autour de vous, personne ne pourra venir vous tripoter à l’insu de Sam. »
« Dormir ! dit Frodon, qui soupira comme si, dans un désert, il voyait un mirage de fraîche verdure. Oui, même ici, je pourrais bien dormir. »
« Eh bien, faites-le, maître ! Posez votre tête sur mes genoux. »
Et c’est ainsi que Gollum les trouva quand il revint plusieurs heures après, rampant et se faufilant le long du sentier hors de l’obscurité d’en dessus. Sam était assis, le dos appuyé contre la pierre, la tête penchée sur le côté et la respiration lourde. Sur ces genoux reposait la tête de Frodon, plongé dans un profond sommeil ; une des mains brunes de Sam était posée sur le front blanc et l’autre portait doucement sur sa poitrine. Leurs deux visages reflétaient la paix.
Gollum les regarda. Une expression bizarre passa sur sa face maigre et famélique. La lueur s’évanouit de ses yeux, qui devinrent terne et gris, vieux et las. Un accès douloureux sembla le tordre, et il se détourna pour regarder en arrière vers le col, hochant la tête comme s’il était engagé dans quelque débat intérieur. Puis il revint et, tendant lentement une main tremblante, toucha avec une grande précaution le genou de Frodon – mais ce toucher était presque une caresse. Pendant un instant fugitif, si l’un des dormeurs l’avait observé, il aurait cru voir un vieux Hobbit fatigué, tassé par les années qui l’avaient porté bien au-delà de son temps, au-delà de ses amis et de ceux de sa race, comme des champs et des ruisseaux de sa jeunesse, vieille chose pitoyable et affamée.
Mais, au contact, Frodon remua et cria doucement dans son sommeil ; et Sam fut aussitôt tout réveillé. La première chose qu’il vit fut Gollum – en train de « tripoter le maître », pensa-t-il.
« Hé, vous là ! dit-il rudement. Qu’est-ce que vous fabriquez ? »
« Rien, rien, répondit doucement Gollum. Gentil Maître ! »
« Sans doute, dit Sam. Mais où avez-vous été – vous éclipsant et revenant ainsi furtivement, vieux sournois ? »
[…]
Il releva doucement les cheveux de Frodon de sur son front, et, se penchant en avant, il lui parla à mi-voix : « Réveillez-vous, Monsieur Frodon ! Réveillez-vous ! »
Frodon fit un petit mouvement, ouvrit les yeux, et sourit en voyant le visage de Sam penché sur lui. « Tu me réveilles tôt, hein, Sam ? dit-il. Il fait encore noir ! »
« Oui, il fait toujours noir ici, dit Sam. Mais Gollum est revenu, Monsieur Frodon, et il dit que c’est demain. Alors il faut repartir. Le dernier bout. »
Frodon respira profondément et se mit sur son séant. « Le dernier bout ! dit-il. Salut, Sméagol ! Trouvé quelque chose à manger. Vous êtes-vous reposé ? »
« Pas de nourriture, pas de repos, rien pour Sméagol, dit Gollum. C’est un sournois. »
Sam fit claquer sa langue, mais se contint.
« Ne prenez pas de qualificatif pour vous, Sméagol, dit Frodon. Ce n’est pas sage, qu’ils soient vrais ou faux. »
« Sméagol prend ce qu’on lui donne, répondit Gollum. Il a reçu ce nom-là du bon maître Samsagace, le Hobbit qui connaît tant de choses. »
Frodon regarda Sam."
Ah... ^_______^ Une classique encore, que j'aime, qui trône en ce moment sur mon fond d'écran, d'ailleurs... Quelle jolie image, définitivement... Après la bataille de Pélennor, lorsque Pippin sillone les rues de Minas Tirith comme une âme en peine pour enfin retrouver son Merry, et dépêcher un messager pour obtenir de l'aide.
""Je ferais mieux d'attendre ici", pensa Pippin. Il laissa donc Merry glisser doucement sur le sol dans un carré de soleil ; puis il s'assit à-côté de lui et posa la tête de son cousin dans son giron. Il tâta doucement le corps et les membres et prit les mains de Merry dans les siennes. La droite était glacée au toucher."
Allez... Une petite humoristique, pour la route. Quand on a l'esprit mal placé on peut trouver plein de choses avec... Maison de Guérison, chambre de Merry.
"« Et en tout cas, j’ai moi-même de quoi bourrer ta pipe. Allons ! C’est de la Feuille de Longoulet. Bourre-t’en une pendant que je courrai chercher de quoi manger. Et puis détendons-nous un peu. »"
Alors, celle-ci, sachez que j'en ai chié des ronds de sabliers avant de vous la retrouver! J'étais tombée dessus par le plus divin hasard puis, pas moyen de remettre les yeux dessus! En fait, je ne cherchais pas au bon endroit... Je voyais cette réplique pendant la bataille de Minas Tirith, puisque dans le film Merry est présent à la Porte Noire (Heureusement, vous me direz, parce que si on n'avait même pas laissé ça à Monaghan, on l'aurait vraiment pas vu du film!! ). Mais enfin, la voilà, et elle est gratinement mimi! C'est-y pas émouvant, de penser ainsi à son plus cher bien sur cette Terre lorsque l'on sent qu'on va y passer...?
"« Pippin s’était courbé sous le poids de l’horreur en entendant Gandalf rejeter les conditions et condamner Frodon aux tourments de la Tour ; mais il s’était dominé, et il se tenait à présent à côté de Beregond au premier rang du Gondor avec les hommes d’Imrahil, car il lui paraissait préférable de mourir vite et de quitter l’amère histoire de sa vie, puisque tout était en ruine.
« Je voudrais bien que Merry fût ici », s’entendit-il dire, et les pensées galopèrent dans son esprit, tandis même qu’il regardait l’ennemi se ruer à l’assaut. « Eh bien, maintenant en tout cas, je comprends un peu mieux le pauvre Denethor. Nous aurions pu mourir ensemble, Merry et moi, et puisque mourir il faut, pourquoi pas ? Enfin… puisqu’il n’est pas là, j’espère qu’il aura une fin plus facile. Mais maintenant, il faut que je fasse de mon mieux. »"
Ah... Et une qui plait beaucoup à une certaine personne de ma connaissance... Vous reprendrez bien un peu de fluffiness Frodosamienne? Allez, je sais qu'on est déjà bien comblées, mais ça se savoure sans faim... Tour de Cirith Ungol, après que Samsounet ait mis sa race à l'autre sale orque (au désespoir de Scilia, je suis sûre... -_-').
"Il était nu, étendu comme évanoui sur tas de chiffons infects : son bras était relevé pour abriter sa tête, en travers de son côté courait une vilaine marque de fouet.
« Frodon ! Monsieur Frodon bien-aimé ! cria Sam, presque aveuglé par les larmes. C’est Sam, je suis arrivé ! » Il souleva à demi son maître et le serra contre sa poitrine. Frodon ouvrit les yeux.
« Suis-je encore en train de rêver ? murmura-t-il. Mais les autres rêves étaient horribles. »
« Vous ne rêvez pas du tout, Maître, dit Sam. C’est vrai. C’est moi. Je suis arrivé. »
« J’ai peine à le croire, dit Frodon, l’étreignant. Il y avait un orque avec un fouet, et puis il s’est transformé en Sam ! Alors, je ne rêvais pas après tout lorsque j’ai entendu ce chant en bas et que j’ai essayé de répondre. Etait-ce toi ? »
« Oui, bien sûr, Monsieur Frodon. J’avais presque renoncé à tout espoir. Je n’avais pas pu vous trouver. »
« Eh bien, c’est fait maintenant, Sam, cher Sam », dit Frodon, et il se laissa aller dans les doux bras de Sam, fermant les yeux comme un enfant rassuré, quand les peurs nocturnes ont été chassées par une voix ou une main aimée.
Sam sentit qu’il aurait pu rester ainsi dans un bonheur sans fin ; mais ce ne lui était pas permis. Il ne lui suffisait pas d’avoir trouvé son maître ; il lui fallait encore essayer de le sauver. Il baisa le front de Frodon. « Allons ! Réveillez-vous, Monsieur Frodon ! » dit-il, s’efforçant d’avoir l’air aussi gai qu’en ouvrant les rideaux de Cul de Sac un matin d’été."