Alexandre Le Grand Par Gérard COLIN
Encore une biographie de la vie d’Alexandre, parue aux éditions Pygmalion en janvier 2007. Elle compte 280 pages écrites dans un style assez soutenu, parfois un peu rébarbatif mais tout de même très accessible. L’intérêt réside dans le découpage du livre en chapitres traitant des principales personnes ayant compté dans la vie du conquérant. Un chapitre entier est consacré à Philippe, un autre à Olympias, et ainsi de suite. Cerise sur le gâteau : le chapitre sur Héphestion qui fait 12 pages et traite de l’homosexualité des grands hommes de l’époque.
Quelques passages choisis :
1 > Page 10 l’auteur parle des compagnons de jeunesse d’Alexandre et dit que « L’un d’entre eux, Héphestion, occupera une place particulière dans son cœur et aussi, à la fin de l’aventure, dans le gouvernement de son empire. »
2 > Dans le chapitre consacré à Philippe II de Macédoine, on apprend (page 35) que « De 14 à 17 ans, Philippe avait de nouveau été otage […]. Son hôte était Pamménès, un homme savant des choses de l’amour […]. La personnalité de Pamménès a fait soupçonner une relation amoureuse entre l’adolescent et lui-même. » Toujours au sujet de Philippe, et à la même page, Gérard Colin indique qu’il « aimait le vin avec fureur et se livrait sans frein à tous les plaisirs du corps » avant de préciser que selon les détracteurs du roi, « les compagnons de celui-ci constituaient la pire racaille qu’on put trouver en Grèce et même chez les Barbares : ivrognes, joueurs, sodomites efféminés se saillissant entre eux. »
3 > Page 77, l’auteur tire cette citation d’une chronique : « Alexandre était furieusement amateur de garçons. », mais conclut au sujet des rapports entre Héphestion et lui que « les années d’enfance avec leurs jeux ont rapproché indissolublement les deux hommes ; ces jeux ont-ils parfois été au-delà de ce que les Modernes appellent l’innocence ? Peut-être, si l’on considère l’usage du temps et les modalités d’une éducation très physique. Une observation toutefois peut être légitimement avancée : on imagine mal un souverain toujours en campagne et occupé des tâches les plus diverses se livrant pendant ses rares loisirs à des ébats charnels décriés avec un de ses meilleurs généraux. » Je précise pourquoi l’auteur parle d’ébats décriés, c’est tout simplement parce que la pédérastie n’était admise qu’entre un homme d’âge mur et un adolescent, de préférence encore imberbe. Les relations entre hommes adultes dans lesquelles un des deux était passif étaient considérées quasiment comme un crime.
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