On va commencer par les défauts, comme ça, c’est réglé.
1) TST. « Mais Emma, tu es censée faire une review de TLD ». Alors… oui, certes. Mais personnellement, cet épisode demeure comme un gros point d’interrogation, on n’aura sans doute aucune explication… Toutes mes questions restent en suspens (notamment celles à propos du blog, et puis toutes les incohérences par rapport à la saison 3). Et puis : John ne savait pas que Sherlock avait twitter ? Alors qu’il passe littéralement toute la première partie de TST sur son téléphone à tweeter ses conclusions sur
#221BringIt ? Heh ? J’ai eu une lueur d’espoir à « -I killed his wife -Yes you did », et… non, ce n’était qu’une « façon de dire ».
2) Mycroft et Lady Smallwood. J’aime profondément ces deux personnages mais euh… wtf Moffat, tu t’es lâché sur ce coup ? En plus pendant la scène du début «
I was talking to the Prime Minister » j’ai envoyé à une amie « c’est
groundbreaking c’est de la
television history parce que
it’s never been done before c’est Mycroft qui couche avec Lady Smallwood ». Et puis… c’est arrivé. Et j’ai moins rigolé.
3) Je rejoins Lostie sur cette idée : Molly t’es où ? Tu nous manques. Mais d’un autre côté ça me rassure, je me dis que si un autre personnage était voué à mourir, ils feraient certainement monter la tension dramatique autour de celui-ci, pour finir en apothéose. Après c’est de Moftiss dont il s’agit, donc, comme tous les autres, Molly reste sur la sellette.
Maintenant, je vais essayer -et je dis bien
essayer- d’ordonner et de clarifier mes points positifs :
1) Commençons par Culverton Smith, c’est-à-dire, le baddie que j’attendais et : je n’ai pas été déçue. Ou plutôt si : j’en veux plus. Ca peut paraître bizarre, mais plus les méchants sont tordus, plus je les aime. J’aimais déjà l’esprit changeant de Moriarty qui ressortait jusque dans les intonations de sa voix -god bless Andrew Scott-, le charisme irritant et l’irrévérence répugnante de Magnussen, mais avec Smith j’ai été servie. Toby Jones est absolument fantastique, il peut vider son regard puis le rendre monstrueux. Pareil pour sa posture, malgré sa taille, il semble imposant, et, par extension, menaçant pendant tout l’épisode, puis il paraît petit et ridicule lorsqu’il est pris la main dans le sac. J’ai découvert cet acteur hier soir et je pense que je vais observer de très près sa filmographie. Parce que Smith atteint les sommets de l’horreur, et le fait que ce soit sa vantardise qui le trahisse c'est juste brillant. Je sais que c’est déjà dans le canon, mais Moffat appuie davantage en insistant sur le fait qu’il ne peut pas arrêter d’avouer. La tête du pauvre Lestrade qui a dû écouté les crimes -certainement peu ragoutants- de Smith pendant des heures, ahah… Et puis bien sûr, l’énorme caricature de Trump, dans certains aspects. Notons que la dernière phrase de Smith est : «
I will break America » qui peut être interprétée dans plusieurs sens…
2) L’épisode en soi m’a transportée. J’étais physiquement pas bien, la boule au ventre, les membres tremblants, la tête qui tourne (plus particulièrement au début), jusqu’au pincement dans le diaphragme pour le fameux hug (qui était, soit dit en passant, le bienvenu après un épisode aussi tourmenté). Le montage a donné un rendu exceptionnel, j’étais vraiment secouée dans tous les sens lorsque Sherlock perdait ses moyens, les effets visuels me fascinent toujours autant (la scène de la « window deduction »
C’était plutôt simple, mais je sais pas… c’est mon petit coup de cœur. Le ton de Sherlock est particulièrement doux, et les lumières sont agréables… Bref, j’ai beaucoup aimé cette scène. Certains rabat-joie de ma TL ont trouvé que Benny Batch sur-jouait : pardon ?? Il a été parfait. Ce n’est pas lui qui sur-joue, c’est son personnage qui est comme ça : excessif, explosif. Désolée mais les « I don’t want to die » c’était des aiguilles enfoncées dans mon cœur d’artichaut. Pareil pour Martin… Autant sa réaction face à la mort de Mary m’avait laissée dubitative. J’aurais préféré qu’il ne dise rien, qu’il ne pleure pas, qu’il ne se mette pas en colère, juste qu’il ne… fasse rien. Parce qu’après tout, il n’accepte pas la mort de Mary (le déni, c’est bien connu…) et du coup c’est un peu désordonné. Le déni vient avant la colère. Mais je m’épanche sur des détails, ce que je voulais souligner à la base c’est les larmes dissimulées sous sa main. La tristesse sans visage qui faisait écho à l’enterrement dans TRF. Ça m’a brisé le cœur (puis Sherlock qui le prend dans ses bras après, pendant une poignée de seconde j’étais officiellement morte). Martin’s quite a guy.
3) Mrs Hudson est : absolument fabuleuse. J’adore comme Moffat écrit Mrs Hudson -et même si c’est juste pour apporter une note plus légère à la saison, je m’en fiche parce qu’au fond ça fait du bien un personnage comme le sien. C’est la meilleure des Mrs Hudson.
4) Maintenant je vais plus rentrer dans mon « johnlock délire » donc si vous sentez que ça va vous casser les pieds, passez ceci car vous avez sans doute raison.
Donc. Pas mal de trucs. Je commence par qui, Mary ou Irene ? Disons Irene. Lostie, tu l’as mise dans tes points négatifs mais honnêtement, je trouve que c’est une très bonne chose que ça arrive maintenant. C’est même très drôle. Vous vous souvenez du début de TEH (question rhétorique,
bien sûr que vous vous en souvenez) ? Cette douce époque où Moftiss nous disaient clairement : « Quoi Sherlolly ? Non, ça c’est pour les blockbusters américains hétéro-normés. Le… sheriarty ? Oui, bon, pour les fans légèrement tordus (coucou c’est moi btw
) ». Alors il nous restait quoi ? Le johnlock bien sûr qui n’a pas été moqué. Et le adlock. Et vous savez quoi ? On vient justement d’avoir la confirmation que ce n’est pas ce qui va arriver. Parce que Moffat l’a amenée comme un cheveu sur la soupe en plein milieu d’une conversation poignante entre Sherlock et John. « Cours retrouver Irene Adler la criminelle déséquilibrée et passe des nuits torrides avec elle, parce que
this is our show everyone ! ». Ca n’a aucun sens. Le adlock n’est pas l’objectif final, parce que quand bien même Sherlock lui répond de temps en temps, il ne l’aime pas. Pas comme ça. Et par ailleurs, Irene n’apparait que pour réveiller la jalousie de John, vraiment. Regardez-moi ces épaules tendues, ces poings serrés. Il engueule Sherlock comme du poisson pourri et finit par se blâmer lui-même. Mais mon pauvre John, de qui parles-tu au fond ?
Ce qui m’amène à Mary -qui fait également partie de tes points négatifs Lostie. Mais il faut comprendre une chose. Ce n’est pas Mary qui est revenue pour cet épisode. C’est la conscience de John tartinée de culpabilité. Ce n’est pas Mary. C’est
John. C’est ce qu’il se murmure à
lui-même. Une fois que l’on a saisi ça, les propos de « Mary » ne sont plus ce qu’ils semblent être. John se bat avec lui-même (après tout, le deuil est un combat) et quelle est sa conclusion ? Quelle est la réponse qu’il se donne après s’être infligé tout ce mal ?
“
That’s the point. That’s the whole point. Who you thought I was – is the man I want to be.”
“Well then – John Watson ! … Get the hell on with it?”
C’est comme se donner du courage avant une épreuve importante. Alors je pense pas que ça s’arrête à l’idée de « good man » ou « bad man », ça va plus loin (oui vous voyez où je veux en venir). John « invoque » Mary parce qu’au fond il sait que c’est elle qui va lui permettre d’accepter qui il est vraiment (((
a grumpy bisexual))). Elle avait saisi avant tout le monde. Parce que évidemment -bien que je me sois trompée pour l’attribution des pistes de la BO, pensant qu’elles seraient davantage centrées sur Sherlock-
Who I want to be -->
Open your eyes -->
Who you really are
Je doute encore du johnlock, et je douterai jusqu’à ce qu’on me prouve que je n’ai pas besoin de douter -à cause du queerbaiting, et de Moffat probablement, mais d’un autre côté, je n’ai jamais été aussi… certaine ? Je sais pas si c’est la petite fille désespérée d’obtenir enfin sa Représentation™ qui me pousse à y croire, ou s’il y a réellement quelque chose…
J’ajouterai pour finir :
DRINK CODE : «
is a « cup of tea » a code ? » Merci Billy
. Et voyez comment Sherlock lâche son arme pour sauver la tasse de thé
. Quant au deerstalker, Sherlock le remet donc pour sortir. Et pour une fois… ce n’est pas John qui lui dit de le mettre, il en rigole même. Il dit aussi «
he doesn’t really wear the hat » ou quelque chose comme ça au début. La « Mary « de son imagination le taquine avec ça -entendez il s’irrite lui-même- pour lui faire prendre conscience qu’il ne s’agit plus de Sherlock Holmes, mais bien de Sherlock tout court, et que porter le chapeau est : ridicule.
Un petit souhait : si johnlock il y a, please please please Moftiss ne nous faites pas un final à la Hannibal. La référence «
I like to make people into things » prouve que vous connaissez très bien la série donc : épargnez-nous ça s v p.