Voila, j’ai terminé la suite de ma fic
! J’en suis kan même 1 peu plus content que la première… Là j’y suis allé sans me presser, et j’ai pris le temps de bien la relire et de la peaufiner un peu avant de l’envoyer, à la différence de la 1ère…
Je cherche à donner un ton un peu moralisateur, genre soyez ouvert d’esprit, mais cet aspect là est quand même pas mal cassé par le fait que oni soit réellement avec yoshi, gamin de 14 ans je rappelle… question moralité c’est pas trop ça lol. Enfin bon, la base de la fic c le slash oni/yoshi alors je vais pas regretter non plus lol.
Dsl gâ-L, mais aucun lemon là dedans… Et puis finalement c pas mon truc d’écrire des lemon, je préfère lire ceux des professionnels
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Onizuka émergea lentement de son sommeil. Tous deux nus, Onizuka s’était endormi sur le dos les bras écartés, alors que Yoshikawa l’avait enlacé et posé sa tête contre sa poitrine. Il devait être encore assez tôt, bien que les rayons du soleil pénétraient déjà violemment dans la chambre. L’été approchait déjà à grands pas… Onizuka ne s’était jamais trouvé dans une semblable situation à son réveil. Il prit quelques minutes pour profiter pleinement de cet instant puis referma les bras autour de son amant et lui caressa le dos pour le réveiller. Il l’appela d’une voie douce :
« - Yoshikawa…
- Hum… »
Ce dernier ouvrit les yeux à son tour, leva la tête et le regarda en souriant.
« Eikichi… » murmura-t-il avant de reprendre sa position initiale, tout contre le corps musclé d’Onizuka, afin de profiter lui aussi de cet instant magique. Il ne pouvait pas y croire, comme si ce réveil n’était en fait qu’un nouveau rêve, venant s’ajouter à celui fait il y a quelques heures à peine et au cours duquel il avait pu concrétiser tous ses fantasmes envers son professeur. Il dit alors :
« - Franchement, j’aurais jamais cru ça possible avec toi…
- Ben et moi alors ? Si on m’avait dit un jour que j’allais me retrouver dans un lit à faire des trucs bizarres avec un de mes étudiants, tu crois que je l’aurais cru ?
- Vous arrêtez pas de dire que vous êtes devenu professeur pour pouvoir coucher avec vos élèves, alors ça devrait pas trop vous étonner…
- Avec mes étudianTES !! » répondit Onizuka en insistant bien sur la fin de son dernier mot.
Yoshikawa sourit. Il pensa a lui, qui avait toujours voulu être avec Onizuka sans jamais avoir pensé une seconde que son souhait soit réalisable, puis il pensa à Onizuka qui, lui, n’avais jamais dû imaginer une minute qu’il pourrait coucher un jour avec un garçon. Finalement, qui pourrait dire auquel des deux l’opportunité de la nuit qu’ils venaient de passer aura le plus surpris ?
Onizuka, revenant peu à peu à la triste réalité, dit alors :
« Et comment on va faire maintenant, avec des autres ? Si des gens apprennent pour nous deux, ça va créer pleins de problèmes à mon avis… »
Yoshikawa n’avait pas encore pensé à la suite des évènements, mais du nuage sur lequel il était, il ne voulait pas penser à des idées négatives.
« - Oui… on verra bien…
- N’empêche il faudra quand même faire attention… T’as que 14 ans, ça pourrait aller loin cette histoire… Tu le diras à personne, ok ? »
Yoshikawa réalisa alors ce qui l’attendait, et ne trouva pas la perspective d’une histoire d’amour cachée terriblement excitante. En même temps il comprenait la situation. Si on en venait à apprendre qu’Onizuka couchait avec un élève, surtout avec un garçon, il serait renvoyé immédiatement…. Alors qu’il s’habillait, une autre idée lui vint soudainement en tête : après tous les évènements de la nuit passée, il n’avait même plus pensé à ses parents ! Ceux-ci se seraient certainement rendus compte que leur fils était parti pendant la nuit et n’était pas revenu. Il décida de les appeler et Onizuka lui prêta son portable. Il tomba sur sa mère :
« - Allo ? C’est toi Noboru ?
- Oui, c moi… euh…
- Mais tu étais passé où ? On était très inquiets tu sait, ton père et moi !!
- Oui, j’imagines… désolé. En fait, euh… je suis passé chez un copain après les cours, et puis on a pas vu le temps passer et finalement comme il était déjà tard, je suis resté dormir chez lui…
- A bon ? Et c’est qui ce copain ? Et pourquoi tu n’as pas appelé hier soir ?
- Ben… euh…
Onizuka, voyant Yoshikawa s’emmêler les pinceaux, lui prit le portable des mains.
« - Allo madame ? »
Yoshikawa blêmit.
« - Oui ? Qui êtes vous ?
- Je suis le fils du petit Jirô, un camarade de classe de votre fils.
- Ah ? Jirô ? Mon Noboru ne m’en a jamais parlé. Nos enfants se connaissent depuis longtemps ?
- Et bien en vérité, nous venons d’emménager depuis peu, et il semblerait que votre fils et le mien se soient liés d’amitié. »
Onizuka essayait de prendre le ton d’un respectable père de famille, ce qui ne lui correspondait pas vraiment. De plus, pour rendre son personnage plus crédible, il adoptait physiquement certaines mimiques affectées. Yoshikawa se retenait de toutes ses forces pour ne pas rire aux éclats.
« - Ah, bon… très bien. Mais j’aimerais que Yoshikawa me préviennes la prochaine fois qu’il ira chez vous.
- Mais c’est tout à fait normal madame. Ne vous inquiétez pas, je m’occupe très bien de votre fils... Il est en de très bonnes mais avec moi... » Onizuka fit un clin d’œil à Yoshikawa qui éclata de rire.
« - Euh… oui, répondit Mme Yoshikawa assez gênée. En tout cas, j’entends que nos enfants on l’air de bien s’amuser... Vous n’oubliez pas qu’ils on école aujourd’hui, n’est-ce pas ?
- Mais non madame. Ne vous inquiétez pas. Bon, j’ai moi-même du travail, alors je vous prie de m’excuser… au revoir.
- Oui… excusez-moi de vous avoir dérangé… au revoir. »
Après avoir raccroché, Onizuka attrapa son élève hilare dans ses bras et lui dit d’un air pervers : « J’ai la permission de ta maman. Comme mon fils est pas là, on peux jouer tous les deux si tu veux… ». Ils rirent tous deux de plus belle.
À la fin de la journée, à la sortie des cours, Kikuchi, Murai, Kanzaki et Yoshikawa se retrouvèrent comme à leur habitude, pour discuter dans un coin de la cour. Malgré ce que lui avait dit Onizuka, Kanzaki avait parlé de son enlèvement à ses amis qui demandaient toujours plus de détails. Kikuchi se demandait notamment pourquoi Onizuka ne les avaient pas tous mis sur l’affaire.
« - Quand même, après tous ce qu’on a traversé ensemble, il aurait pu nous faire confiance sur ce coup-là, non ?
- En même temps, la lettre qu’il avait reçue disait bien qu’il ne devait prévenir personne, précisa Yoshikawa. Il aurait suffi que l’un de nous panique et aille tout raconter à la police, et ça aurait tout mis à l’eau…
- Ouais mais bon, on a toujours été là pour l’aider ce blaireau, et il nous fait toujours pas confiance ! brailla Murai.
- Enfin… il te l’a dit quand même à toi, Yoshikawa, remarqua Kanzaki en fixant son camarade d’un air interrogateur. »
Tous les regards se fixèrent sur Yoshikawa.
«- Tiens, c’est vrai, pourquoi il te l’a dit à toi alors ? demanda Murai.
- Ben… euh… je sais pas… ça s’est trouvé comme ça… J’ai insisté un peu alors il a fini par cracher le morceau…
- Si il avait prévu de rien dire à personne, continua Kikuchi, vu comme il est têtu, c’est quand même étonnant qu’il ait changé d’avis aussi facilement…
- Peut-être qu’il te fait plus confiance qu’a nous, s’interrogea Kanzaki. Vous aviez l’air bien proches tous les deux hier soir quand vous m’avez libérée… »
Yoshikawa eut peur pendant un instant que Kanzaki ait tout découvert à leur sujet. Puis il se dit que c’était impossible, mais se braqua :
« - Mais c’est quoi ces insinuations Kanzaki ? Et tu te fondes sur quoi d’abord ?! En même temps c’est un peu normal qu’il me fasses plus confiance qu’a toi Murai ! continua-t-il en se tournant vers ce dernier.
- Hein ? Mais de quoi tu parles ? J’insinuais rien du tout ! se défendit Kanzaki.
- Vous m’énervez, tous, avec vos questions, vous pouvez pas me laisser tranquille avec ça ? »
Kikuchi intervint alors :
« - Ok c’est bon, t’énerves pas ! Mais ta réaction est bizarre quand même… »
Il reprit sur le ton de la confidence :
« - Enfin bon… tu sais… On voit bien comment t’es avec Onizuka, comment tu le regardes des fois…
- Mais putain t’arrêtes avec ça oui ?!?! coupa Yoshikawa. Bon vous m’énervez tous, j’me barre ! »
C’est alors qu’il se retourna et partit en courant. Les trois restants n’en revenaient pas. Kanzaki reprit :
« - Vous l’avez déjà vu dans cet état ? Lui qui s’énerves jamais d’habitude…
- Ça doit être qu’on a visé juste, non ? dit Kikuchi.
- Quoi ? Yoshikawa et Onizuka ? demanda Murai avant d’éclater de rire. Vous délirez, là ! »
Kanzaki, après un court instant de réflexion, se rendit à l’évidence : « Mais oui, c’est ça en fait ! Yoshikawa est amoureux d’Onizuka ! Franchement Murai, ça t’étonnes tant que ça ? »
Murai reprit son sérieux.
« Mais non c’est pas possible ! Enfin je sais pas en fait… Ouais c vrai que je l’ai toujours trouvé bizarre Yoshikawa… Mais quand même, je pensais pas ça de lui… Franchement c’est dégelasse vous trouvez pas ? En tout cas, il a aucune chance avec Onizuka, ça c’est sûr… »
Kikuchi, un peu gêné par la réaction de Murai, lui rétorqua :
« Hé ho, ça va non ?! Si c’est vrai c’est pas la fin du monde non plus. Et puis ça le regardes, t’es pas concerné !
- Hé, ok ! Pas la peine de s’énerver comme ça ! »
Pour changer de sujet, Kanzaki proposa :
« Et si on allait voir Onizuka justement, comme c’est la fin des cours ? Il pourra nous parler de comment il a monté l’opération de la nuit dernière. »
Aucun des membres du groupe n’avait remarqué que Miyabi avait épiée la conversation. « Et ben, on en apprends tous les jours ! Ha ! Quel débile ce Yoshikawa ! J’ai pas eu l’occasion de me venger depuis la dernière fois avec lui… On va bien rigoler… »
Kanzaki, Kikuchi et Murai montèrent les escaliers jusqu'à la loge du toit où habitait leur professeur. Ils entrèrent accueillis par Onizuka et constatèrent que Yoshikawa les avait devancés. Lorsque Murai le vit, il s’exclama :
« - Et en plus t’es venu chez Onizuka ? Mais c’est vrai alors ! » Puis il s’adressa à son professeur :
- Hé, Onizuka, vous savez que Yoshikawa et ben il éprouve des sentiments pas très nets à propose de vous ?
- Quoi ?! s’exclama Onizuka avant de se tourner vers Yoshikawa. Mais tu leur as tout dit alors ?
- Mais non ! se défendit celui-ci. »
Kikuchi, étonné, demanda :
« - Mais vous le saviez alors, M. Onizuka ?
- Ben… euh… »
Onizuka ne savait pas quoi répondre. Kikuchi et Kanzaki, perspicaces, commençaient à tout comprendre. Celle-ci perça définitivement le mystère avec un grand sourire :
« - C’est pas vrai… vous êtes ensemble en fait, non ? »
Les deux principaux intéressés, rouges, muets, fixaient tous deux le sol sans savoir quoi répondre. Kikuchi, un peu moqueur, remarqua :
« Et ben M. Onizuka, c’était bien la peine de nous saouler à ce point là avec votre fantasme de collégiennes en mini jupe… »
Onizuka, à qui la situation avait totalement échappé, tenta maladroitement de reprendre le contrôle :
« - Hé, te moque pas toi, je te rappelle que je suis ton professeur.
- Ouais, c’est ça… » répondit Kikuchi en riant.
Murai, complètement abasourdi par ces révélations, éclata :
« Mais attendez, vous vous rendez pas compte, là ?! Un prof avec son élève !! Et en plus un garçon ??!! Mais c’est complètement dégoûtant ! Onizuka, j’ai toujours su que vous étiez un sale pervers, mais alors là, ça va vraiment au delà des limites ! Faudrait vous enfermer ! Et toi Yoshikawa, je t’ai toujours trouvé bizarre mais là je comprends pourquoi… Toi aussi t’es vraiment un malade de te laisser faire comme ça ! Et vous deux, continua-t-il en direction de Kikuchi et Kanzaki, franchement, ça vous amuse ? Bon. Moi j’me casse. Et j’veux plus voir vos sales tronches. Franchement, vous me dégoûtez… »
Sur ce, il partit en claquant la porte et dévala les escaliers.
Onizuka, peu impressionné et assez énervé par ce qu’il venait d’entendre, l’éconduit d’une phrase : « Ouais c’est ça, casse toi petit merdeux ! »
Le lendemain matin, Miyabi jubilait. Murai lui avait rapporté la conversation dans la chambre d’Onizuka. Sautant sur l’occasion pour faire enfin renvoyer le professeur qu’elle haïssait par dessus tout, elle avait choisi pour cela d’écrire un texte incendiaire dénonçant le couple, qu’elle avait prit soin d’afficher dans les couloirs et dans la plupart des salles de classe avant le début des cours :
« Madame la Directrice, Monsieur le Sous-directeur, Professeurs, Élèves.
Ayant eu connaissance que les comportements les plus bas, les plus vils et les plus intolérables avaient lieu dans notre cher établissement, je me devais de vous en informez. Sachez que rôde dans les couloirs de notre école le plus abominable des pervers. Cet individu nous avait déjà montré une partie de son talent en la matière et son absence totale de moralité, mais il vient hélas de franchir une nouvelle étape. Sachez tous que M. Onizuka, dont l’absence totale de morale n’est plus à prouver, vient de jeter son dévolu sur un élève. Oui, vous avez bien lu, il s’agit d’UN élève, à savoir le jeune et naïf Yoshikawa Noboru de la classe de 3ème4. On raconte que ces deux-là se seraient déjà adonnés plusieurs fois aux plus basses pulsions de la nature humaine, et que Onizuka aurait même fait à son naïf objet sexuel des choses que l’on oserait pas montrer dans les films pornographiques les plus durs, et qu’à coté de cela, la photo ayant été publiée en début d’année sur ses activités équestres (et ayant honteusement été qualifiée de montage) ferait figure de passe-temps innocent.
Afin de protéger les élèves de cette école contre la dépravation et le vice, je demande à Mme la Directrice et à M. le Sous-directeur de décider immédiatement du renvoi de ce dangereux malade. » Le pamphlet était signé « une élève inquiète pour son école ».
Yoshikawa arriva sans se douter de ce qui l’attendait. Alors qu’il marchait dans la cour, il remarqua que tout le monde le regardait l’air gêné, interloqué, ou même complètement écoeuré. En chemin, il rencontra Kikuchi et Kanzaki. Kikuchi, l’air très embarrassé, lui tendis une des affiches.
« - Quoi ? Mais qu’est-ce que c’est que ça ?
- C’est affiché partout dans l’école…
- Mais c’est qui qui a pu écrire une chose pareil ? Et puis vous avez vu comme c’est raconté ? C’est… c’est totalement faux ! Je veux dire… Onizuka il est pas comme ça… il…
- Ok, c’est pas la peine de te justifier, coupa Kikuchi. Nous on est avec toi et Onizuka. On a rien dit pour vous deux. On va trouver qui est à l’origine de cette histoire.
- Vous vous demandez encore qui c’est ? intervient Kanzaki. À mon avis, c’est du Miyabi dans toute sa splendeur. Et vous avez vu la signature ? « une élève inquiète pour son école »… si ça c’est pas la preuve de sa lâchetée…
Plus tard, dans l’après-midi, Onizuka était convoqué dans le bureau de la directrice. Lorsque ’il arriva sur les lieux, il vit que Uchiyamada, le Sous-directeur, était là lui aussi. Cette réunion faisait penser à Onizuka à un jugement en cour martiale, avec peloton d’exécution à la fin… Ou alors, à un tribunal d’inquisition (Uchiyamada était parfait dans le rôle de grand inquisiteur). Quoi qu’il en soit, Onizuka savait que les prochaines minutes allaient être pénibles, mais il était tout de même assez décontracté. La directrice engagea la discussion :
« M. Onizuka. Approchez s’il vous plait. Avez-vous une idée de pourquoi on vous a convoqué ici, ce matin ? »
Onizuka se gratta la nuque et leva les yeux en l’air :
« - Ben… euh… J’imagine que c’est à cause des affiches qu’une petite conne s’est amusée à placarder partout non ?
- Comment osez-vous parler ainsi devant Madame la Directrice ? s’exclama le Sous-directeur. Et grâce à cette « petite conne » comme vous dites, on en apprend quand même de belles à votre sujet ! »
La directrice, comme à son habitude, tempéra la situation.
« - Calmez-vous, M. Uchiyamada. Nous ne savons même pas si ses accusations sont fondées ou non. » Elle tourna la tête vers Onizuka. « Vous savez que j’ai toujours eu confiance en vous, M. Onizuka. Mais ces accusations sont tout de même assez graves pour êtres prises en considérations. Il est quand même question d’un élève de 14 ans…
- Ouais… et alors, c’est quoi que vous voulez savoir exactement ?
- À votre avis, qu’est-ce qu’on veut savoir !? explosa Uchiyamada. Et bien… et bien d’abord… est-ce que c’est vrai que vous… enfin… Vous êtes… homosexuel ???
- Qu’est ce que ça peut vous faire de toute manière, ça me regardes non ? Et ben oui, si vous voulez tout savoir… je vous pas ce que ça change.
- Ah !! Vous avouez tout alors !! Mais vous êtes professeur, on ne peux pas laisser des gens de votre espèce en présence d’enfants, enfin !
- J’ai juste dit que c’est vrai que j’étais gay, mais j’avoue rien du tout pour le reste… C’est vrai que Yoshikawa est un élève de ma classe… mais bon, il s’est jamais rien passé entre nous… »
Onizuka n’avais pas l’intention de se laisser démonter… mais il savait que s’il avouait publiquement qu’il couchait avec un élève de 14 ans, aussi consentant soit-il, il perdrait définitivement sa place, et même pire encore… pour cela, et pour cela uniquement, il décida alors de cacher la vérité. L’accusateur public continua sa plaidoirie venimeuse :
« - Mais sachez qu’une charmante jeune fille, proche du jeune Yoshikawa, m’a confié ce matin qu’il traversait en ce moment une période de questionnement sur lui-même, et notamment à propos de sa sexualité. Un affreux pervers comme vous n’aura pas pu manquer une occasion pareille…
- Hum… une « charmante jeune fille » vous dites ? En tout cas je vous le répète, je n’ai absolument rien à voir avec Yoshikawa. Je l’ai en cous, c’est tout. Et les accusations sans preuves de cette sale peste ne prouvent rien.
- Mais vous venez d’avouer que vous étiez… homosexuel… alors, on ne peut plus vous laisser travailler ici ! »
La directrice, estimant qu’elle en avait assez entendue, mit fin à la conversation :
« Enfin, calmez vous M. Uchiyamada. Chaque individu est libre de vivre comme il l’entend, tant que cela n’interfère pas dans son travail. Quand à vous, M. Onizuka, vous me certifiez que vous n’avez aucun lien avec votre élève en dehors de la classe ?
- Enfin, dès fois on se voit, comme ça, pour faire une partie de jeu vidéo, mais c’est tout… et puis c’est pas le seul. J’ai tout un fan club parmi mes élèves vous savez… » répondit le jeune professeur en souriant. La directrice termina le débat :
« Bien. Nous verrons. Cette réunion est terminée »
En sortant du bureau, Onizuka et Uchiyamada se lancèrent tous les deux leur regard le plus électrique.
Onizuka monta dans sa chambre, et vit que Yoshikawa l’y attendait.
« - Yoshikawa, t’as pas cours là ?
- Ben si normalement, mais quelqu’un m’a dit que tu avais rendez-vous chez la directrice, alors je voulais savoir comment ça s’était passé…
- Bof… le vieux veut me virer, rien de neuf, quoi…
- Mais c’est de ma faute cette fois ! »
Yoshikawa commençait réellement à ne plus pouvoir supporter la situation. Il baissa la tête, et quelques larmes commencèrent à rouler sur ses joues. Onizuka vint s’asseoir à coté de lui. Il lui passa la main dans le dos, puis lui massa la nuque.
« - T’inquiètes pas, Yoshikawa… Tu me connais non ? Tout va bien se passer.
- Mais tu vas te faire renvoyer !
- T’inquiètes pas je te dis. Détends-toi. »
Yoshikawa se retourna, et Onizuka le prit dans ses bras. Il lui murmura :
« Moi il peut rien m’arriver. J’ai toujours su me sortir de toutes les situations. Et non seulement je suis ton professeur, mais en plus je t’aime. Alors je ferais doublement n’importe quoi pour te protéger. À toi non plus il arrivera rien. Tu vois, t’as pas à t’inquiéter. »
Une telle confiance en soi rassura quelque peu Yoshikawa, mais il demeurait tout de même très inquiet.
« Bon en tout cas, il vaut mieux que je rentres. Hier soir, ma mère m’a dit qu’elle avait trouvé le « père de Jirô » très bizarre alors il vaut mieux attendre encore un peu avant que je dorme encore ici… »
« Ok », dit Onizuka, avec un sourire que Yoshikawa ne perçut pas.
En rentrant, Yoshikawa fit un détour en vélo pour prendre l’air et résumer la situation dans sa tête. « C’était trop beau pour être vrai », pensa t’il. « Comment est-ce que j’ai pu imaginer que tout allait rouler, que je pourrais rester sans problèmes avec Eikichi… J’ai jamais eu de chance dans ma vie, alors pourquoi est-ce que ce serait différent maintenant ? » Alors qu’il ruminait ces pensées noires, il arriva chez lui. Après avoir mangé rapidement, il décida d’aller se coucher immédiatement.
Vers 23h, un bruit le réveilla. Cela venait de l’extérieur. Encore un peu endormi, Yoshikawa approcha de la fenêtre de sa chambre, située au premier étage. Malgré les épaisses ténèbres qui enveloppaient les abords de la maison, il distingua une silhouette qui essayait tant bien que mal de grimper à l’arbre en face de la maison. Il ouvrit sa fenêtre en souriant, puis appela la silhouette en chuchotant :
« - Eikichi, c’est toi ?
- Ouais… attends deux secondes… aïe ! merde ! Putain, c’est pas facile de monter chez toi… »
Le professeur parvint finalement à atteindre une branche faisant directement face à la fenêtre de la chambre de Yoshikawa. Celui-ci lui demanda, inquiet :
« - Tu es sûr que tu va y arriver ? C’est haut quand même, fais attention…
- Pas de problème, tu vas voir… »
La branche s’arrêtait tout de même assez loin de la fenêtre ; l’entreprise était périlleuse. Il s’élança, mais ne pu qu’agripper le rebord et se retrouva suspendu dans le vide. Il se releva à la force de ses bras et arriva finalement dans la chambre. Yoshikawa lui sauta dans les bras.
« - T’es vraiment fou de prendre tous ses risques…
- Et ouais, qu’est-ce tu veux… je ferais tout pour retrouver mon petit Yoshikawa… »
Sur ce, ils se couchèrent, Yoshikawa dans les bras d’Onizuka. Le plus jeune se dit alors que plus rien ne pourrait lui faire peur tant que Onizuka serait avec lui, tant qu’il pourrait se réfugier dans ces bras musclés et protecteurs qui l’enserraient si amoureusement. Il s’endormit l’esprit serein.
Le lendemain, Yoshikawa descendit prendre son petit déjeuner avec ses parents, et Onizuka repassa le plus discrètement possible par là où il était rentré et regagna l’école en moto. Dans l’établissement, il passa devant le bureau de la directrice dont la porte était ouverte. La directrice l’aperçut et l’appela :
« M. Onizuka, attendez ! »
Onizuka arrêta sa course et se tourna en direction de l’appel :
« - Oui ?
- Excusez-moi, entrez je vous prie. »
Il s’exécuta et eut la désagréable surprise de voir que M. Uchiyamada était aussi présent, ce qui lui rappela la triste réunion de la veille. La directrice s’expliqua :
« J’ai pris le temps de réfléchir à propos de l’affaire de hier matin… »
Uchiyamada affichait un visage emprunt de colère et fixait Onizuka d’un œil mauvais, ce qui eut l’effet de rassurer le jeune professeur. La directrice exposa alors sa réflexion :
« - Ce qui m’occupe en premier lieu est ce qu’il y a de mieux pour les élèves de mon école, et j’agis uniquement dans leur seul intérêt. C’est pourquoi j’ai décidé de vous garder parmi nous.
- Quoi ?! s’exclama Uchiyamada. Mais enfin, madame la directrice, vous ne pouvez pas faire ça ! Laisser un personnage aussi abject dans notre école ? Il a avoué lui-même qu’il était homosexuel !
- Et bien, monsieur le Sous-directeur ? M. Onizuka a montré ses talents de pédagogue plusieurs fois. Il a su maîtriser les élèves de 3ème 4 et leur a redonnés confiance dans le système scolaire, ce que personne n’avait jamais réussi à faire auparavant. Et je pense que si les élèves le savent homosexuel, cela ne gâchera en rien ses possibilités, et cela pourra même leur apprendre la tolérance. Après l’avoir connu, aucun d’eux ne tiendra dans le futur des discours aussi fermés et aussi sectaires que les vôtres, Monsieur Uchiyamada. Quant à votre prétendue relation avec le jeune Yoshikawa, M. Onizuka, nous n’avons aucune preuve ; l’affichage de hier matin n’était vraisemblablement qu’un abominable tissu de mensonges destiné à vous nuire, et j’espère que cela ne se reproduira plus. »
Le Sous-directeur était rouge de colère ; sa tête ressemblait à un ballon de baudruche prêt à éclater à tout moment. Onizuka, content du dénouement de cette histoire, resta calme.
« Très bien. Merci, madame la directrice. »
Puis il se retira.
Yoshikawa discutait avec Kikuchi et Kanzaki dans la cour de l’école lorsque Murai apparut devant eux, un peu gêné :
« - Euh… salut… ça va ?
- Qu’est-ce que tu veux ? » répondit froidement Kikuchi.
Celui-ci se tourna alors vers Yoshikawa.
« Ben en fait, euh… je voulais m’excuser pour ce que j’ai dit l’autre jour. Toi et Onizuka vous faites parti de mes meilleurs amis, alors j’ai pas envie vous perdre en fait… Et puis si vous êtes ensemble c’est pas grave. Au moins Onizuka arrêtera de tourner autour de ma mère ! »
Yoshikawa fut touché par ce retournement de situation de la part de son ami.
« Ok, c’est pas grave… »
Kanzaki ajouta :
« - Bon, il faudrait peut-être qu’on aille voir Onizuka pour que tu lui dises ça à lui aussi…
- Oui, c’est vrai…
- Ok, allons y alors. »
Les quatre gagnèrent le bâtiment et montèrent les escaliers jusque dans la chambre de leur professeur. Celui-ci fut surpris de la présence de Murai.
« - Tiens, Murai ! Ça faisait longtemps ! Alors, ça roule comme tu veux ? »
- Oui.. euh… M.Onizuka, je voulais vous dire, en fait… voila je suis désolé de mon comportement de la dernière fois, et je m’excuse de ce que j’ai dit à propos de vous et de Yoshikawa.
- Ah oui ! c’est vrai ! Quand t’as dit que j’étais un sal pervers, et aussi qu’il fallait m’enfermer, c’est ça ? »
Murai regardait le sol en faisant une moue, ne sachant quoi répondre. Onizuka reprit :
« - Bon écoutes. Si Yoshikawa, ton ami que tu as traité de malade, est prêt à te pardonner, moi ça m’est égal.
- Oui, ça va, dit Yoshikawa en souriant. C’est oublié.
- Ok, un problème de plus de réglé, dit Onizuka. Je reviens de chez la directrice et je risque plus d’être renvoyé à cause du papier de Miyabi.
- Ah, génial ! dit Yoshikawa. »
« Finalement, c’est vrai que tout finit par s’arranger », pensa t’il.
L’après midi, au détour d’un couloir, Onizuka, qui venais de finir un cours avec une autre classe, rencontra Miyabi.
« - Bonjour, charmante jeune fille ! dit-il d’un air ironique. Alors, on nous prépare un nouvel article sur la vie de l’école ? Tu sais, si tu veux que tout le monde reconnaisse tes talents de journaliste, tu devrais monter un journal pour l’école…
- Tu peux bien te moquer, Onizuka. Tu feras moins le malin quand la directrice te renverra.
- A bon ? Et pourquoi donc elle me renverrait?
- Ben quand même, un prof PD qui en plus se tape ses élèves, ça fait un peu mauvais genre quand même, tu crois pas ?
- T’es pas très informée… ça m’étonne d’une langue de vipère comme toi. Et ben la directrice elle sait très bien que je suis PD, et elle en a rien à foutre figures toi. Et à propos de ma relation avec Yoshikawa, je sais pas trop ou t’es allée pêcher ça mais je te souhaite bon courage pour trouver des preuves…
- Alors là, si tu crois t’en tirer comme ça, tu rêves ! J’ai pas dit mon dernier mot…
- T’es gonflée quand même de m’attaquer sur ce point-là… C’est sûr que tu es plus tolérante quant il s’agit de toi et de Tomoko, pas vrai ?
- Mais… de quoi tu parles ?!
- Et c’est grâce à moi en plus ! Je sais que vous êtes plutôt bien réconciliées depuis l’histoire du concours de beauté, où tu t’es bien ramassée d’ailleurs…
- Mais enfin… »
Miyabi était stupéfaite de ce qu’elle venait d’entendre. Jamais elle n’aurait pensé que ce gros lourd d’Onizuka ait pu deviner quoi que ce soit à propos des sentiments qu’elle éprouvait pour la future idole. Elle se résigna.
« - Bon, ok, j’ai compris…
- C’est bien. Brave fifille, va… dit-il en lui caressant la tête
- Non mais tu te prends pour qui ?! cria-t-elle en se dégageant vivement. Tu verras, un jour je finirais bien par y arriver. Tu seras viré, et plus aucune école ne voudra de toi !! » lança-t-elle avant de partir comme une furie.
« Ouais, c’est ça, on verra… moi aussi j’espère bien arriver à mes fins avec toi » pensa Onizuka en la regardant s’éloigner.