Merci Aynath
Pour ce chapitre les dialogues sont le mélange de ceux de la série et les miens , merci à ma bêta adorée pour son travail et son aide
chapitre 5
Gwaine bordait son ami qui était encore perdu dans ses cauchemars et tristement, il écoutait sans arrêt les murmures suivants :
_ Lancelot, non, non, Lancelot … entendit-il de la voix secouée de Merlin.
Tout en caressant le front de son ami pour le calmer, Gwaine susurrait à ses oreilles des mots dont il trouvait ridicules mais les seuls qui lui venaient en tête…
_ Calme toi, ça va aller, je suis là…
_ Lancelot, non, non, non…
Gwaine serra douloureusement son ami tout contre lui comme si cela pouvait le soulager.
Les murmures de détresse de Merlin lui rappelaient le jour où, fatalement, il avait perdu l’homme qu’il chérissait, l’homme qui lui avait pris son cœur… l’homme qui n’était que son amour.
La première fois que Lancelot s'était sacrifié pour le royaume mais surtout pour Merlin, ce dernier n’avait rien montré en apparence. Cependant, Perceval et lui, avait vu en lui une carapace entièrement vide.
Ils savaient que c'était par amour pour le jeune sorcier que Lancelot avait traversé le voile pour qu'il puisse accomplir sa destinée.
Après avoir brûlé la cape et l'épée du chevalier, Merlin avait subitement quitté le château sans s’apercevoir que Gwaine le suivait de loin. Arrivée au lac, le brun s’était agenouillé face à cette étendu d’eau. Tandis que le chevalier était resté caché à l'abri d'un arbre, il allait faire un pas vers son ami quand ce dernier frappa durement le sol en hurlant sa rage.
_ Rendez le moi ! Rendez-moi Lancelot ! Je ne peux pas vivre sans lui ! Je ne suis rien sans lui ! J’ai besoin de lui !
De la colère vibrait dans ses paroles si pleines de souffrance et serrant entre ses doigts la terre molle, il continua sa plainte :
_ J’ai suivi ma destinée ! A vous de me rendre ce droit ! Rendez-le-moi, je vous en supplie !
Merlin grinça entre ses dents comme s’il sentait que l’ancienne religion ne réaliserait jamais son souhait… Pleurant à chaudes larmes, sa douleur était terriblement poignante et son cœur semblait vouloir quitter sa poitrine… Merlin venait de perdre la seule personne qui lui permettait de suivre son destin. Lancelot était sa force, son soleil mais surtout sa vie.
Dans un silence où la brise lui balayait les cheveux bruns, il cria avec encore plus de chagrin :
_ Rendez-moi mon homme ! Où je peux vous affirmer que vous ne verrez jamais naître la magie sur les terres de Camelot !
Le calme était toujours présent et lourd. Le corps déchiré par si peu de reconnaissance, les yeux rougis et soudainement remplis de colère, il tonna avec conviction :
_ Très bien ! Que ceux qui veulent la mort d’Arthur vienne ! Emrys n'existe plus dès lors que Lancelot n’est plus à mes côtés ! Je refuse votre magie tout comme je refuse ma destinée !
Plusieurs minutes s’écoulèrent et rien. Aucun signe, aucun murmures, rien… Résigné et borné, il quitta le lac le cœur meurtri en hurlant fiévreusement qu’il ne veillerait plus sur le souverain de Camelot.
Malgré sa colère, Merlin faisait partie de ceux qui continuaient à protéger le roi. De ses actes, il n’en tirait aucune satisfaction. Son cœur était vide tout comme sa vie qui semblait le perdre peu à peu.
La seconde fois, lorsque Morgana eu l'idée de ranimer le corps de Lancelot. Malheureusement, il était revenu sans âme et le chevalier ne reconnaissait pas son petit ami. Le plus difficile à devoir accepter pour le jeune sorcier, fut de voir que Guenièvre entretenait une liaison avec Lancelot.
Arthur les surprenant, enragé, il les avait envoyés aux cachots. Lancelot s'était tué et le roi avait donc demandé à son valet de se débarrasser du corps.
Gwaine l'avait de nouveau suivi, ils étaient de nouveau près du lac. Merlin avait arrangé une barque garnie de fleurs et le brun caressa une dernière fois le visage de l’homme qu’il l’aimait. Gwaine avait vu les prunelles de Merlin se dorer et redevenir de leur couleur bleue…
Pour ensuite se remplir de larmes, lentement d’un geste de la main, Merlin avait regardé la barque s’éloigner de la berge et quand il dut la juger assez loin, elle s’enflamma doucement devant le regard humide et soudainement vide du jeune sorcier.
Gwaine, devant cette scène, était purement déchiré au plus profond de lui. Il pouvait imaginer la souffrance de son ami… une douleur qui ne pouvait s’effacer. Lorsqu’il voulut tourner son regard sur son ami, ce dernier s’était évanoui.
Le lendemain Morgana avait attaqué et malheureusement pour elle, la vengeance de Merlin fut bien terrible. À cause d’elle, le jeune sorcier avait dû à nouveau revoir l’homme qu’il aimait pour le laisser quitter.
Fin flash-back
Gwaine maudit les forces qu'avait invoquées Merlin, car de leur silence, son ami n'était plus que l'ombre de lui-même. Un corps sans âme dont la vie ne lui importait plus mais surtout, il ressemblait encore plus à Lancelot, aussi vide qu’à sa dernière apparition.
Merlin était parti en même temps que son chevalier…
À ses pensées, des larmes de peine dévalèrent sur les joues de Gwaine.
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POV de merlin
"En un regard tu m'as hypnotisé,
En un sourire tu m'as fait t'aimer,
En un regard tu m'as poignardé,
En un sourire tu m'as quitté"
Le jour où je t'ai rencontré dans ce bois, tu as volé mon cœur. Je n'en avais pas conscience et je ne comprenais pas ces sensations qui tourbillonnaient en moi quand tu étais à mes côtés. Mais le jour où tu as posé tes lèvres humides et brulantes sur les miennes, j'ai su.
Notre premier baiser, un souvenir que je chéris entre tous .Tu venais d'essayer ta tenue de noble, en sortant de la prise de mesure. Tu m'as demandé s’il y avait quelque chose entre Guenièvre et moi et je t'ai répondu que nous étions seulement amis. J'ai cru que tu t'intéressais à elle, mais le soir-même, dans ma chambre éclairée seulement des rayons la pleine lune, tu as pris mon visage entre tes mains et tendrement tu m'as embrassé, un simple effleurement de tes lèvres contre les miennes. Un baiser timide, apeuré mais rempli d’affection…
Même si par ma faute que tu t'es retrouvé au cachot, tu ne m'en as pas voulu. Ta gentillesse et ta bravoure sont les premiers signes de caractère que j'ai vu en toi.
Quand tu as appris mon secret, tu ne m'as pas rejeté. Ce jour où le griffon avait attaqué la ville basse de Camelot, tu devais, sur ordre du roi Uther, partir mais pour prouver ce que tu valais, tu m'as accompagné et j'ai envouté ta lance pour que tu puisses tuer la bête.
Ensuite, nous nous retrouvions dans le couloir en attendant la sanction du roi et du prince
_ Vous redeviendrez chevalier, c'est sûr, vous avez tué le griffon !
_ Je n'ai pas tué le griffon, vous l'avez fait, lui avait murmuré Lancelot.
_ Ridicule… chuchota Merlin.
_ *morceau d'incantation* je vous ai entendu, je vous ai vu, je garderai votre secret, mais je ne peux accepter un mérite qui ne me revient pas. Il n'y aura plus de mensonges, ni de tromperies
_ Qu’allez-vous faire ? Questionna le brun.
Tu t'étais approché de moi, puis vérifiant que personne ne nous voyiez, tu avais posé tendrement tes lèvres sur les miennes d’un geste rapide.
_ Ce qui s'impose…dit Lancelot.
Sans rien me dire, de ce simple baiser, j’avais compris que tu partirais.
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Je ne te l'avais jamais dit, mais ce jour-là quand nous te regardions galoper loin de la cité, Gaius m’avoua :
_ Lancelot a besoin de toi tout comme toi, tu auras besoin de lui, vos destins sont liés…
Il ne pouvait pas se douter à quel point il disait vrai. Et c'est grâce à lui que je t'ai revu, une vingtaine de jours après ton départ.
Il m'avait envoyé au fin fond de la forêt cueillir des plantes bizarres pour ses potions. Il avait fallu qu'il tienne tête à Arthur, car malgré mes maladresses légendaires, il avait toujours besoin de moi, mais Gaius avait gagné et j'étais parti pour quatre jours dans les bois, auprès de toi.
Je venais de trouver ces drôles de plantes quand tu m’avais attiré tout contre ton torse. J'aurai pu être effrayé, utiliser ma magie, mais j'ai reconnu ta respiration et la forme de ton corps.
Tu m'avais murmuré à l'oreille :
_ Que fais-tu seul dans ces bois ? Jeune sorcier…
_ Je recherche des plantes rares pour mon maître, t’avais-je répondu…
Tu avais ri en prenant ta voix des plus normales et me tournant vers toi, tu osas te moquer encore plus en me demandant :
_ Arthur a besoin de plantes ?
J’avais fait la moue en te repoussant
_ Arthur n'est pas mon maître, contrairement à Gaius !
Tu m'avais repris dans tes bras
_ pardonnes moi, avais-je entendu de ta voix posée.
Je n'avais pas su quoi répondre, je n'avais pas l'habitude qu'on s'excuse envers moi. Tu avais profité de ce moment, de ma non-réaction, pour m’embrasser, mais au moment où tu allais te reculer, j'avais posé mes mains dans le creux de ton dos pour te rapprocher et je t'avais embrassé à mon tour. Je me rappelais du sourire qui s'était dessiné sur tes lèvres.
Avec ton aide, j'avais pu trouver les plantes assez vite, et nous avons passé le reste du temps à mieux nous connaître, à nous aimer, à nous promettre de se revoir.
Grâce à la magie, j'avais ensorcelé une chaînette que tu portais, ainsi qu'un médaillon que ma mère m'avait offert en me disant qu’il avait appartenu à mon père. Avec ces bijoux, elles nous permettaient de communiquer même si tu n'avais aucun pouvoir, tu avais juste à la serrer fort dans tes mains, près de ton cœur et seulement penser à moi. Je ressentais à ce moment-là une légère brûlure au niveau du cœur, je me concentrais à mon tour et par la pensée nous pouvions parler.
Malgré que je connaisse tes sentiments à mon égard, je ne pouvais pas m'empêcher d'être jaloux de tes manières auprès de Guenièvre. Quand cette dernière avait été faite prisonnière, Arthur et moi sommes partie la délivrer, mais tu étais déjà là, jouant au prince charmant.
Puis sans rien te rendre compte de la situation, quand tu m'avais dit en souriant
_ je vois que tu utilises toujours tes tours de passe-passe Merlin
Je t’avais répondu d'un ton sec :
_ Ce serait probablement mieux si tu n'en parlais à personne !
Après une évasion réussite, nous nous sommes caché tous les quatre dans les bois, quand Guenièvre et Arthur furent couchés. Tu t'étais éloigné et je t'avais suivi. Nous avions gardé le silence quelques instants quand tu fus le premier à céder :
_ Il est vraiment venu sous ordre de Morgana ? M’avais-tu demandé.
_ Tu es jaloux ? Rétorquais-je.
_ Merlin ?
_ J’ai vu vos regards, vos gestes, la dou . . . .
Tu m’avais ensuite coupé d’un long baiser fiévreux.
_ Merlin c'est toi et toi seul qui habite mon cœur, demain, à la première heure je dirais à Guenièvre qu'elle n'a aucune chance et que surtout, j'ai déjà la personne qu’il me faut…
A cette déclaration qui m’avait tellement touchée, c'était à mon tour de t’embrasser.
J'avais passé la nuit dans tes bras, et comme promis tu avais parlé à Guenièvre .Tu étais partis pendant qu'elle préparait de quoi déjeuner, me volant au passage un baiser.
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Quand Morgana avait pris d'assaut le château, tu étais venu à la rescousse, ça faisait plus d'une quarantaine de jours que nous ne nous étions pas vus, tu m'avais terriblement manqué, et en croisant ton regard, j’avais compris que tes sentiments rejoignaient les miens.
Puis J'étais si fier quand tu as été adoubé, je savais tout ce que cela représentait pour toi.
Ce soir-là nous avions dormi près l'un à côté de l'autre
_ Vous êtes chevalier, enfin… te dis-je.
_ Mais pour combien de temps ?
_ Qui sait ?
Tu avais froncé les sourcils, signe que tu avais deviné quelque chose. Tu t'étais mis sur le côté et face à moi, tu m’avais demandé :
_ Quels sont vos projets ? Ne pensez même pas à me mentir. Je vous connais trop bien.
Tu m'avais fait ton regard de braise, celui qui me faisait craquer comme à chaque fois et j'avais rougi tout en souriant.
_ C’est trop difficile à expliquer… avais-je commencé.
_ Vous pouvez me le dire…
Je m'étais mis enfin face à toi.
_ Morgana a la coupe de la vie, si je peux la trouver et la vider du sang qu'elle contient, alors l'armée sera détruite et morgana sera impuissante
_ Vous n'oubliez pas quelque chose ? Elle est gardée par une armée immortelle
_ Vous n'oubliez pas quelque chose ? j'ai la magie
_ Cela ne te rend pas immortel
_ Non
Leurs regards se troublèrent quand ils se croisèrent.
_ Tu sais Merlin, tu es le chevalier qu'il faut pour Arthur, tu es le plus brave d'entre nous, et il ne le sait même pas, m’avais-tu répondu.
_ Il ne le peut pas, pas encore. Je dois trouver la coupe sans qu’Arthur ne le sache…
_ Laisse-moi cela, m’avais-tu proposé.
_ Lancelot
_ Oui
_ Le seul chevalier qu'il me faut c'est toi !
Un sourire… un simple sourire mais qui voulait tout dire.
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Quand tu as été blessé en m’aidant à trouver la coupe de vie, j'ai cru que mon cœur s'était arrêté. Ton cri avait vibré un moment dans ma tête, et quand le feu a débuté, je n'ai pensé qu'à te sauver.
J'avais tellement peur de te perdre et maintenant … maintenant… que me restait-il ?
Fin POV.
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_ Lancelot, Lancelot, mumurait inlassablement Merlin.
Gwaine ne le supportait plus. Entendre son ami souffler dans ses tourments le nom de celui qu’il l’aimait, le faisait souffrir. Sans plus tarder, il quitta l’enceinte du château pour aller au lac.
Faisant les cent pas, le châtain se mit soudainement à crier :
_ Je croyais que vous le considériez comme un roi, un dieu même, alors pourquoi vous faites subir tout ça à Merlin !
_ Emrys ! Dit une voix lourde derrière lui
_ Emrys, appelez-le comme vous voulez.
Gwaine se retourna et un homme d'une cinquantaine d'années, portant une toge beige couvrant son corps et une capuche cachant la couleur de ses cheveux, se tenait devant lui.
_ Faites quelque chose pour lui, lui pria le chevalier.
_ Nous ne pouvons rien faire… murmura l’homme.
_ Il va mourir ! S’énerva subitement Gwaine.
_ Il connaît sa destinée, il…
_ Mettez-la-vous où je pense votre destinée ! À cause d'elle, Merlin…
Voyant que le druide allait le couper, il reprit plus ardemment :
_ Ou Emrys peu importe, a perdu la seule personne pour qui sa vie lui donnait un sens et si Arthur est lié à cette destinée ! Sachez qu’avec Lancelot, c'était l'amour qui les unissait tout simplement ! Sans lui plus rien n'a d’importance ! N’avez-vous pas entendu ses supplices !
Le chevalier châtain souffla un bon coup pour éviter de craquer et ajouta :
_ Merlin a réussi, Morgana est morte, Arthur deviendra le roi que vous souhaitez !
_ La magie…
_ Ce n'est pas sur le bûcher que Merlin va mourir, c'est dans son lit pleurant son défunt amant !
Le chevalier garda le silence un instant puis reprit plus calmement :
_ Je ne veux pas perdre mon ami, vous ne voulez pas perdre Emrys, alors je vous en supplie faîtes quelque chose…
_ Je…
_ Nous vous supplions… Entendit Gwaine derrière eux.
_ Roi Arthur… murmura Gwaine en se retournant , surpris.
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