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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 26 Déc 2011 08:50 
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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 31 Déc 2011 19:17 
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Slash ou non, telle est la question...
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Merci pour les reviews !
.
Pour ce chapitre, c'est un peu plus calme mais je reste dans la continuité de la fic.

Chapitre 4 : Chaque instant compte

Telle une romance oubliée, la mélodie continuait à œuvrer parce que La terre, mère de toutes sources vitales, pleurait son enfant.
Sa magie… elle s'était évaporée au fil de l'air, réalisant ce que son maitre avait toujours souhaité, défendre Camelot.
Elle était ici et n'importe où à la fois. Elle n'avait plus d'hôte mais elle avait contribué à tellement d'évènements qu'elle était aussi pleine de bonté que fut son maitre.
La magie de Merlin s'était installée autour du royaume et chaque jour, elle dégageait l'amour qu'avait son seigneur pour les habitants de cette contrée.
De l'amour, il en avait en abondance… et pourtant, malgré la souffrance, sa magie continuait à conserver cette foi inébranlable envers le royaume du jeune Pendragon.
Et même si son maitre, mortellement blessé n'était plus, cette mélodie et sa magie poursuivaient la destinée du jeune sorcier.
Elles seules connaissaient cette fin tant qu'Emm vivait…
.
.
Non loin du lac
.
Emm se sentait bizarre, il ne savait plus comment il était arrivé au lac mais la voix rassurante d'Arthur le ramena à une certaine raison.
Et ce fut en tournant sa tête sur le blond que son cœur se mit à battre la chamade… trop vite à son gout.
Quand il osa croiser son regard, il détecta une lueur au fond de ses yeux. Emm n'en avait jamais vu d'aussi splendide, un mélange de bleu azur et de ciel gris…

Cette curieuse étincelle qui brillait, comme si ses yeux vivaient séparément du reste du corps, était lumineuse et flamboyante.
Et même si cela n'avait duré que quelques secondes, Emm en tremblait encore sans savoir ce qui se passait à l'intérieur de lui.
Il dut fermer ses yeux, inquiet par ce qu'il ressentait. Quelque chose au fond de sa gorge l'empêchait de respirer correctement et son souffle se saccadait comme s'il avait peur.
Naturellement, il savait que cela n'en était pas parce qu'il était bien avec Arthur. Sa présence lui était bénéfique et peu lui importait, ce moment était à lui seul.

Puis se rendant compte enfin de son état, il croisa ses bras autour de son torse nu, honteux de s'être dévoilé ainsi devant son ami. Bien qu'il ne cherche pas à comprendre, il rougit subitement.
Il saisit la veste qu'Arthur lui tendit et entendit celui-ci lui dire d'une voix calme :
_ Ce n'est rien tu as trempé ta tunique et je n'aimerais pas que tu tombes malade…
Emm le mit rapidement sur ses épaules tout en tremblant de joie car il portait La veste d'Arthur… elle était imprégnée de sa chaleur et de son odeur.
Un peu ample pour lui, il n'en prit pas compte puis fixant enfin le blond de ses yeux étincelant, il lui chuchota :
_ Merci…
Sans en prendre conscience, un sourire s'étira sur son jeune visage.

.

Le jeune roi scrutait les traits du jeune Emrys et il avait devant lui, l'adolescent qu'avait été Merlin, aussi mince et frêle qu'autrefois.
Il émanait du jeune brun une telle douceur dans sa conduite et surtout dans son regard brillant, qu'il avait du mal à croire que Merlin était en face de lui.

Le cœur serré, Arthur regretta de ne pas avoir cherché à mieux le connaitre.
Or tout cela, il allait le rattraper maintenant, car comme lui avait dit le grand dragon, Merlin méritait d'être sauvé et machinalement, il lui tendit sa veste pour le couvrir.

Et quand Emm lui sourit si innocemment, il avait une envie soudaine de le prendre dans ses bras mais il se retint car il n'avait plus ses huit ans.
Il se surprit à lui trouver un charme qu'il n'avait pas fait attention jusque-là…
Surement due à son âge, Emrys dégageait beaucoup de pureté et d'innocence. Telle une seconde chance, il comptait bien lui montrer qui était Arthur Pendragon.

Ce dernier lui tendit une main que le brun serra et le blond tira pour le relever mais brusquement pensant au poids de Merlin et non d'Emm, il l'entraina dans sa chute.
Il jura intérieurement, à cet âge il devait peser un poids plume puisque la seconde qui suivit, le plus jeune se retrouva sur son torse.
Arthur prit soin d'encercler le brun de ses bras et de subir le choc tout le long de son dos.
A cet instant, allongé sur l'herbe, le blond s'égara dans le regard d'Emm, oubliant la douleur. Il pouvait sentir les battements de celui-ci s'accélérer tout contre lui.

Emrys était Merlin…

Arthur sentait les paumes du plus jeune sur sa poitrine. Emm l'envoutait de ses pupilles bleues et cela le troublait…
La chaleur du plus jeune l'enveloppait telle une promesse qu'un jour, Merlin reviendrait. Cette sensation était bien celle d'Emrys mais elle était aussi celle de son valet.
Et durant une fraction de seconde, il entrevoyait cette flamme de vie qui lui disait que l'espoir était présent tout autour de lui.
Cet espoir au creux de son cœur qui ne tenait que sur une seule existence, sa vérité.
Le jeune roi voulait s'y accrocher tant qu'Emrys ne grandissait pas et qu'il restait avec lui… Une émotion qu'il n'identifiait pas, l'envahit progressivement…
Elle était toute douceur et pleine de vivacité et Arthur désirait se noyer dans ces orbes aux couleurs de la mer…
Finalement, il comprenait pourquoi Hunit ne voulait pas qu'il lui pose des questions …
_ Je… entendit-il en le sortant de ses pensées.
Arthur se releva à l'aide de ses mains tandis qu'Emm était toujours sur lui.

.

Emm aimait le contact avec Arthur. Lui prenant la main, il se sentit soudainement tirer en avant et crut un instant s'aplatir contre le sol.
Au lieu de cela, il frissonna en sentant les bras du blond l'entourer pour tomber sur le corps de celui-ci.
Posant ses mains sur le torse d'Arthur pour relever son visage, il éprouva une drôle de sensation. Un contact encore plus fiévreux et intense…
Lorsqu'il croisa les yeux du blond, son cœur se remit à palpiter aussi si vite qu'il y avait quelque instant.
Mais apparemment Arthur n'y vit que du feu. Souhaitant se redresser, il sentit les deux bras l'étreindre.
Le brun se retrouva la tête contre le torse d'Arthur. Affolé mais surtout impressionné par sa douceur, il resta ainsi.
Fermant ses paupières, une oreille collée tout contre le cœur du roi, il entendait les battements de celui-ci oscillaient aux rythmes des siens.
_ Pardonne-moi… entendit-il d'une voix tremblante.
Le plus jeune lui répondit tout aussi normalement :
_ Je ne te quitterai jamais…
Les bras du blond se refermèrent encore plus, faisant tressaillir le brun. Ce dernier savoura ce moment comme si Arthur allait le quitter.
Emrys semblait rêver et ne voulait pas se réveiller. Il emprisonna entre ses doigts les pans de la tunique du blond comme pour le sentir encore plus près de lui.

Et bien que sa phrase sortie aussi seule que ses pensées le traversaient, il était heureux et peu lui importait car il était avec lui. Elle lui venait du fond de son cœur et cela lui suffisait amplement.
Juste lui et son roi. Son être se réchauffait lentement comme si une part de lui-même l'avait toujours attendu.

.

Arthur se sentit si bête de le serrer de cette manière. Merlin lui manquait et le voir ainsi à cet âge, angélique, il ne put y résister.
La réponse d'Emm le toucha et il se demandait si Merlin aurait pensé la même chose ? Arthur en était convaincu puisque quelque part, son ami dormait à l'intérieur d'Emrys.

Le jeune roi comprenait enfin les mots de cet enfant qu'était devenu Merlin.
Il demeura plaqué contre Emm un bon quart d'heure et il ne savait plus comment se sortir de cette situation. Pourtant le blond éprouvait une sérénité bienfaisante.

Arthur sentit soudainement les doigts du brun tirer sur son haut comme lorsqu'il avait huit ans. Fermant ses yeux quelques secondes, il espérait aussi que Merlin s'accroche à lui…
Je ne te lâcherai plus…
Il recula légèrement la tête et sourit au brun mais celui-ci se releva brusquement en détournant son regard.
_ Nous devrions rentrer, dit-il en tapotant ses genoux pour enlever la terre imaginaire.
Le blond hocha de la tête et ensemble ils commencèrent à marcher. Étrangement, Arthur se sentit subitement seul. Emm n'avait rien dit du trajet et cela le mit mal à l'aise.

Le jeune roi repensait à sa conversation avec Kilgarah et se mordant le bas de sa lèvre, il souhaitait de toute son âme que Merlin ferait le choix de rester.
Il lui ferait comprendre qu'il était et serait toujours important à ses yeux… mais au fur et à mesure qu'il réfléchissait, il craignait de ne pas être la hauteur.
Si son valet avait refusé de revenir… la poitrine comprimée, Arthur n'osait pas imaginer la peine qu'il endurerait une nouvelle fois.
Et toujours cette même question qu'il se posait : Comment Merlin arrivait à le toucher autant ?
Tout en marchand aux côtés d'Emrys, la gorge nouée, il avait besoin de cet espoir… de croire en Sa magie, de croire en la nature mais surtout de croire en cette foi que Merlin avait pour lui.

.

Emm marchait en contemplant la terre parsemé de feuilles mortes. En soupirant, la séparation du corps chaud du roi, mit un froid entre eux.
Se faisait-il des idées ? Non, il était vraiment trop jeune… et dans un soupir, il souhaitait être encore plus âgé, ne serait-ce que pour paraitre plus homme…
Il sentait son cœur battre à toute allure chaque fois qu'il pensait à lui. Emm avait la sensation qu'ils se connaissaient déjà mais cela lui était impossible.
Leur monde était trop diffèrent et puis, pourquoi un roi était-il à ses côtés ? Cette question le tarauda et sans avoir de réponse, il avait cette infime certitude que c'était seulement pour lui.
Oui, Emrys aimait à penser cela et voulut s'accrocher à cette révélation.

.

Arthur ne cessait d'écouter la brise qui semblait lui apporter un peu de soulagement. Souriant face à la nature, il pouvait percevoir autour de lui le poids de toute une existence mystérieuse.
Elle était bien plus grande que lui ou que tous ces hommes qui frôlaient de leurs courtes vies cette terre… Lui aussi, il savait et en avait pris conscience grâce à Kilgarah.
Et fixant le dos du brun qui marchait devant lui, Arthur désirait que Merlin la partage avec lui… Comme avant cette terrible dispute, il avait besoin de son ami.

Il sortit de ses pensées quand il se retourna en entendant une voix rauque qu'il reconnut lui crier :
_ Baissez-vous Sir !
Sans plus réfléchir, le cœur battant, il se jeta sur Emrys le saisissant une main sur le dos et l'autre sur sa tête et roula avec lui sur le côté.
Se retrouvant au-dessus du plus jeune, le blond le protégea ainsi de son corps.
Arthur avait craint un instant pour la vie d'Emm et relevant la tête pour confirmer l'appartenance de ce timbre, il aperçut Gauvain.
Ce dernier avait lancé un poignard sur un brigand qui allait enfoncer une lame sur le roi. Rassuré, Arthur baissa son regard sur son protégé, content qu'il n'ait rien eu.
Le jeune roi en frémissait encore de cette peur, lui refroidissant le dos de frissons et le souffle irrégulier, il resta figé sur le brun.
.
.
Quelques minutes plus tôt.
.
Gauvain et Lancelot finissaient leurs combats contre quelques hommes qui en voulaient au royaume d'Arthur quand Guenièvre leur hurla que l'un d'entre eux leur échappait.
Gauvain le coursa après et d'où il était, il put apercevoir Arthur en compagnie d'un jeune homme et n'eut que le temps de lui crier dessus en envoyant son poignard.
Le brigand s'écroula devant le sourire satisfait de Gauvain qui était essoufflé. Lancelot et Guenièvre le rejoignirent par la suite avec leurs montures.
_ Bien jouer Gauvain ! lui dit le second chevalier en lui tapotant l'épaule.
Gauvain, le sourire franc, lui décocha un clin d'œil amusé puis il reporta son attention sur le jeune roi quand il tressaillit en entendant Guenièvre :
_ Oh mon dieu ! murmura-t-elle en posant ses deux mains sur sa bouche, c'est… reprit-elle sans succès.
Les deux chevaliers s'immobilisèrent en reconnaissant la figure du jeune homme allongé sous le roi.
.
Le cœur battant, Gauvain n'osait y croire. Il fut le premier à s'avancer, titubant de ces pas incertains.
Discrètement, une peur incontrôlable s'immisça en lui, comme s'il craignait d'avoir rêvé cet instant et que tout s'évapore d'un coup vent.
Les mains moites et tremblotantes, il les passa longuement sur son visage humidifié de sueur par sa course effrénée quand un sourire se dessina béatement sur ses lèvres.

Ses yeux s'embuèrent progressivement jusqu'à ne plus distinguer les traits de Merlin.
Et pour la première fois depuis que Gaius lui avait fait lire la lettre d'Hunit, il s'autorisa enfin à lâcher ses pleurs.
Fermant ses yeux quelques minutes, Gauvain se souvint encore de ce jour où il avait vu Merlin partir du royaume.
Le souffle court, il posa une main sur son cœur pour avoir la certitude qu'il n'était pas lui-même mourant.
Ses battements rebondissaient sous sa paume et lentement, il sentait une compression invisible contre sa poitrine.
La gorge serrée, il resta sans voix. Merlin, son ami, était devant lui… Il n'était pas…
Il déglutit en chassant cette pensée loin de lui. Il était bien là, à quelques pas de lui. Le silence autour de lui ne l'effrayait pas, seule l'image de son ami radieux l'obsédée.

Gauvain avait du mal à trouver assez d'air et ses sanglots ne cessaient de couler sa peine longtemps contenue.
Ne hoquetant que sous l'effet de son corps dont il ne maitrisait plus, son cœur semblait s'apaiser de cette lourde souffrance qu'il trainait depuis sa disparition.

Les frissons qu'il avait ressentis à son départ revinrent l'envahir en chacune de ces parties corporelles.
Alors s'agenouillant de faiblesse et portant ses deux mains sur sa bouche, il étouffa ses cris sous le souffle de la brise naissante.
Le chevalier ne savait plus s'il pleurait de joie ou de chagrin, tellement toutes ses émotions étaient contradictoires.
Gauvain déglutit difficilement quand Arthur déposa un baiser sur le front du jeune homme.
Merlin…

Gauvain n'en croyait toujours pas ses yeux… A genoux à leurs côtés, aucun des deux ne semblait l'apercevoir comme s'ils étaient dans leurs mondes.

Après avoir effacé ses larmes, le chevalier en profita pour le détailler et s'apercevant combien il était plus jeune…
Cela lui importait, il lui ressemblait tant que ses mains à nouveau sur ses joues, étaient déjà imbibées de ses gouttes.
Mon dieu, Merlin tu es en vie… mon ami, mon frère…

.

Derrière lui, Lancelot l'avait suivi et tout comme son ami Gauvain, il avait roulé des yeux. Avec difficulté, il essuya ses yeux rougis par les perles qu'il tentait de retenir vainement.
Lancelot était le plus courageux de tous les chevaliers et pourtant il sentait cette douleur remonter à la surface.
Il avait fait, selon lui son deuil mais il dut reconnaitre que cette blessure était encore trop récente pour être oubliée de la sorte.
Alors doucement, un étau imperceptible lui serrait le torse et fatalement, ses larmes échappèrent à son contrôle.
Lancelot avait beau déglutir et cligner de ses paupières mais la souffrance était identique à ce fameux jour.
Ce jour où plus aucune vie ne scintillait au fond des pupilles de Merlin, ce jour où Arthur l'avait éffroyablement accablé de sa trahison.
Il était aussi bouleversé que Gauvain. Il n'aurait jamais admis une telle vision mais face à cette réalité, Merlin était bien devant lui… et il sourit à la brise qui lui caressa le visage.
Contemplant le jeune sorcier, oui très jeune, la magie avait un pouvoir que seuls les êtres issus de ce phénomène avaient le don de rendre l'inimaginable encore plus beau.

Les deux chevaliers restèrent muets et dans ce silence dont le souffle du vent semblait partager leurs retrouvailles, ils examinaient la scène qui s'animait devant leurs yeux humides.
Arthur semblait égaré dans les bras du jeune brun. Jamais ils ne l'avaient vu se comporter de cette manière.
Leurs poitrines gonflées d'espoir, ils apercevaient en ce spectacle un lien qui unissait ce jeune garçon au jeune roi.
Tout comme autrefois, quand son valet veillait sur ce crétin…

.

Guenièvre était surement la plus attristée de tous. Elle n'avait pas bougé de peur qu'à nouveau son ami s'en aille.
La gorge nouée par ce sentiment de l'avoir perdu revint la terrasser avec plus de vivacité, la clouant encore plus sur place.
Seules ses larmes dévalèrent sans qu'elle n'y prête attention. Gwen sentait sa poitrine manquer d'air mais elle ne voulait pas quitter son regard de Merlin.

Elle laissa fuir de ses lèvres ses plaintes d'où coulait sa peine, mêlant d'inquiétude et d'un sentiment de regain d'espérance…
Le corps tremblant, un léger mouvement d'air lui secoua les cheveux longs comme pour calmer ses craintes.
Et quand de ses yeux mouillés, elle observait ces deux hommes, elle comprit qu'une seule chose… Arthur était littéralement sous le charme du brun.
Au fond, elle l'avait toujours su mais lui, Arthur, fier et empoté, ne se rendait jamais compte de rien surtout quand cela s'agissait de sentiments.
Gwen n'avait pas besoin d'être à côté pour comprendre. Elle déchiffrait le langage du corps... Les gestes et les actions du jeune roi trahissaient ses émotions.
.
.
Emrys crut mourir sous l'effet de cette action. Il se retrouva si vite dans les bras du jeune roi et le reste semblait se passer si rapidement qu'il en eut le souffle coupé.
De ses yeux brillants et perdus, il détailla le blond en tremblant d'une peur insaisissable.
De leur position, il voyait son menton puis tout devint confus comme s'il rêvait… Lentement, Emrys reprit une respiration plus calme.
Arthur avait un regard perçant et étincelant quand il le fixa. Le brun sentait le rouge lui monter aux joues et sous le poids et la chaleur de son roi, il n'osait plus faire un mouvement.

_ Tu n'as rien, lui demanda le jeune Pendragon tremblant de ses membres.
Emrys n'arrivait plus à parler en plongeant à nouveau son regard dans ceux du blond… Il devinait les traisaillements du blond et il secoua la tête quand il vit Arthur se pencher dangereusement près de son visage.
Emm ferma instinctivement les yeux pour sentir les lèvres du blond se poser sur son front.
_ Merci… je m'en serais voulu si… il t'arrivait malheur… entendit-il de la voix lointaine du blond.
Comment se faisait-il qu'Arthur le maintenait dans une telle bulle de protection ? Et ce baiser n'était qu'un baiser fraternel…
Son cœur se serra légèrement, il aurait voulu… mais un roi ne devait-il pas veiller sur son peuple ? Il déglutit difficilement en même temps que sa gorge se serrait douloureusement.
Leurs corps allongés, l'un sur l'autre, Emrys pouvait sentir la chaleur du roi se mélangeait à la sienne. Sous cette vision parfaite, sa gorge se noua encore davantage…
Emrys aurait tellement voulu être encore plus pour lui… mais il était trop jeune pour lui, il le savait bien…
Il osa tout de même répondre, après un silence serein, en relevant une mèche blonde d'Arthur de sa main tremblotante :
_ Grâce à toi…
Il discerna quelques secondes les yeux de son roi s'imprégner d'humidité avant de poser sa tête à côté de la sienne.
Emrys ferma ses paupières… quelle était cette étrange sensation qui lui parvenait jusqu'au fond de son cœur…
Il était peut-être jeune, mais à quatorze ans, il savait ce que signifiait aimer quelqu'un. Ce sentiment qu'il n'avait pas encore éprouvé, venait de s'éveiller en cet instant.

.

Quelques choses se tramaient et Arthur n'arrivait pas à détacher son regard du brun. Le cœur palpitant, le cri de son chevalier l'avait effrayé…
Lui qui habituellement était toujours à l'affût du moindre bruit, n'avait pu se résoudre à perdre à nouveau Merlin… Emrys.
Le souffle court, il rapprocha encore plus son corps contre celui du brun. Pouvoir sentir la chaleur de son ami tout contre lui, le rassurait.
_ Grâce à toi… entendit-il de la voix tremblante du brun.
Arthur sentit ses larmes revenir mais il était heureux… il réalisait que Merlin pouvait vivre… La tête reposée à côté d'Emrys, il prit une profonde respiration.

Le jeune roi avait du mal à conserver son assurance et cet étrange sentiment qui s'installait doucement en lui, l'inquiétait.
Il était bien, près de lui, mais il se ravisa d'interpréter ce qu'il ressentait. Il concevait seulement que tout ce qu'il vivait actuellement, était strictement dû à toutes ces pressions.

Puis sous cette tension qui régnait autour d'eux, il releva sa tête et éclata de rire contaminant le brun à son tour, détendant ainsi l'atmosphère.
Lentement, il se redressa à genoux tirant Emm qui lui rendit son sourire. Ils se mirent debout et face l'un à l'autre, ils s'échangèrent un regard mystérieux avant d'entendre un toussotement.

.

En entendant leurs éclats, les deux chevaliers sortirent de leurs léthargies, troublés par ce qu'ils voyaient devant eux.
Ils étaient si proches l'un de l'autre, qu'ils leur semblaient que rien n'avait changé… hormis que Merlin était plus jeune.
Les deux hommes effacèrent leurs traces de larmes et sourirent à leur tour.
Guenièvre les rejoignit encore sous le choc et toussa pour les prévenir de leur présence.

.

Emm tourna la tête et distingua deux hommes portant une tunique en maille avec une cape rouge portant le sigle royal des Pendragon.
Les deux chevaliers le fixaient étrangement et quand il croisa le regard de la jeune femme, il eut le cœur serré quand cette dernière se jeta sur le blond.
Emm s'écarta et se sentit soudainement seul mais quand il prit le temps de détailler leurs visages, il n'arrivait pas à déchiffrer leurs yeux rougis.
Un frisson glacial le parcourut des pieds à la tête comme s'ils gardaient un secret...
Etaient-ils contents d'avoir retrouvé leur souverain saint et sauf ?

.

_ Arthur ! s'écria Gwen en le prenant tendrement dans ses bras.
Mal à l'aise, le jeune roi prit la parole pour éviter toute confusion sans un regard au brun.
_ Je vous présente Emm le fils d'Hunit.
En prononçant ses paroles, le calme se fit encore plus lourd. Les trois arrivants avaient compris à travers les yeux du jeune Pendragon qu'ils auraient droit à une explication.
Chacun se présenta convenablement au jeune Emm et ce dernier se sentit subitement en confiance. Sans saisir cette confiance, il n'y prêta pas plus attention.
C'était les chevaliers de son roi, alors, il les accepta.

Les deux hommes fixèrent le roi :
_ Sir, nous sommes venus aussi vite pour vous ramener à Camelot, commença Lancelot d'une voix serieuse mêlée d'inquiètude.
_ Pourquoi ? demanda Arthur en blêmissant.
_ Le royaume a été attaqué…
Le blond devint encore plus pâle.
_ Ne me dite pas que cela vient encore de …
Arthur ne voulait pas raviver les rêves qu'avait faits Emm, petit. Il prit à part le chevalier Lancelot suivi de Guenièvre.
Une fois assez loin du brun, le blond fit signe au chevalier qu'il pouvait parler :
_ Morgana, oui c'est elle… mais il s'est produit un phénomène que nous aurions pu expliquer par …
Lancelot avait du mal à concevoir ce qu'il allait lui dire, surtout que Merlin était juste là, à côté d'eux.
_ Lancelot… murmura Arthur en reprenant un peu de couleur.
_ Enfin… bredouilla-t-il. Il me semblait normal de penser que la magie de Merlin avait protégé le royaume. Aucune attaque n'avait pu, ne serait-ce toucher le château comme si un bouclier était tout autour…
Le chevalier dirigea son regard sur le brun en haussant un sourcil. Gwen aussi était perdue.
Ils étaient tous d'accord pour dire que c'était bien une magie qui entourait le royaume mais devant la présence de Merlin, ils doutaient de leurs conclusions.

Arthur, se rappelant des paroles de Kilgarah, informa donc Lancelot et Guenièvre, que c'était une des possibilités. Il leur conta ce qui s'était passé durant ces derniers jours.
Après leurs discutions, ils décidèrent d'en reparler le soir-même car cette journée, mine de rien, parut très longue et surtout vive en émotion pour Arthur.

.
Gauvain laissa le soin à son ami de parler de l'état du royaume. Ce qu'il le tracassait était l'apparition de Merlin… jeune, se faisant appeler Emm.
Il s'approcha de lui et s'aperçut d'une lueur dans le regard du brun qui ne lâchait pas le jeune roi.
Et dans cette étincelle de vie, Gauvain apercevait la même lueur qu'avait Merlin quand il regardait Arthur.
_ Tu l'aimes bien, n'est-ce pas ? lui demanda le chevalier sans cacher son émotion.
Gauvain put voir ses pommettes rougir avec légèreté. Il avait oublié combien le visage de son ami reflétait autant de candeur, mais ses répliques cinglantes lui manquaient aussi.
_ Je l'apprécie bien… murmura Emm en baissant la tête.
Le chevalier se souvint avoir eu des doutes quant aux comportements de Merlin envers le blond mais se retrouver face à lui, plus jeune et si innocent, lui confirma ses suppositions.
Il lui sourit et lui dit avec conviction :
_ Je crois qu'il t'apprécie aussi, chuchota Gauvain qui vit un sourire illuminé le visage du brun.

.

Emm était un peu perdu. Pourquoi Lancelot le prenait-il en aparté et qui en voulait au roi ?
Puis il tressaillit en repensant à ses cauchemars… il avait pu un temps les oublier mais à écouter ce qu'il venait d'apprendre, il commençait à avoir peur.
Cette peur terrifiante que son rêve ne soit qu'une prémonition le fit trembler encore davantage. Si cette sorcière réussissait à tuer le roi alors…
Alors plus rien ne valait le coup de vivre selon lui… Emrys serra ses mains en poings se promettant qu'il resterait toujours avec lui quoiqu'il adviendrait.
Quand le chevalier lui demanda s'il aimait bien le roi, le sortant de ses questions, il le fixa. Cela se voyait-il tant que cela ?
Il ne ferait pas le plaisir de dévoiler ses sentiments avant d'avoir atteint un peu plus de maturité.
Oui, il adorait être auprès du blond et il voulait garder tout cela secrètement au fond de lui. Et son cœur fut soulagé par la réponse de son interlocuteur.
.
.
Retour à Healdor

.
Hunit était soulagé de revoir Emm, malgré le fait qu'il ait encore grandi et à sa surprise, son visage était éclairé d'un sourire qu'elle ne lui connaissait pas.
Nul doute qu'Arthur ne devait pas être étranger à cela. Puis elle fit la connaissance des chevaliers et serra très fort Guenièvre toute contre elle.
Elle les laissa quelques minutes pour chercher de l'eau quand Arthur la rejoignit à pas de course.
_ Je tenais à m'excuser de mon comportement et maintenant, je vous comprends, lui dit-il le cœur battant.
Elle croisa son regard et elle y décela une lueur… exactement la même que Merlin lorsqu'il lui parlait du blond. Le cœur palpitant, elle espérait qu'il trouve son chemin.
_ Non, Arthur c'est à moi de m'excuser. Je n'aurais jamais dû m'emporter. Je sais combien mon fils vous adore…
Elle soupira et effleurant d'une main son épaule :
« _ Ne voyez pas en lui Merlin, voyait plutôt celui qu'il a été avant, celui qui deviendra auprès de vous. Tout comme Kilgarah l'a si bien dit, cherchez sa vérité… Il ne tient qu'à vous de la trouver.
Ici, vous n'êtes plus à Camelot, tachez seulement de rester vous… je ne parle pas de celui que vous avez été… soyez sincère avec lui… »
Hunit se dirigea au puits l'esprit soulagé tandis qu'Arthur rejoignait les autres.
.
Arthur s'arrêta à quelques mètres de ses chevaliers qui riaient à pleins poumons avec Emm. Contemplant ce spectacle, le jeune roi était touché par ce simple spectacle et il en apprécia le moindre détail.
Guenièvre était dans les bras de Lancelot dont ce dernier tentait d'éloigner Emm d'elle.
_ Propriété privée, avait-il dit en déposant un baiser sur sa dulcinée.
_ Mais je n'en veux pas moi de ta chérie, ajouta le brun en ricanant de joie.
_ Mais heu… Gauvain fait quelque chose ! dit Lancelot en regardant d'un faux noir son ami.
Et ce dernier se jeta sur le plue jeune, le chatouillant de toute part le faisant éclater de rire.
Arthur ferma ses paupières pour savourer son éclat. Le cœur battant, il chérissait ce timbre cristallin. Il avait le pouvoir de rendre les choses plus simples comme à ses huit ans.

Se balançant au gré du vent, le blond se laissa bercer par cette intonation vibrante. Ce rire lui manquait… Il prit le temps de respirer profondément…
Puis ouvrant ses yeux, il ne put détacher son regard du jeune brun.
Et en les examinant à nouveau, il vit Emrys en califourchon sur le chevalier qui l'avait mis dans cet état d'euphorie.
Le plus jeune se fit un plaisir à malmener son bourreau pendant que le couple s'embrassait avec affection.
Le blond reprit son chemin et à leur hauteur, il tapotant l'épaule de Lancelot :
_ Hé, y a des jeunes ici…
Emm leva son visage faisant mine d'être outré et Gauvain se saisit de cet instant pour renverser la situation.
Le chevalier détailla le brun qui tentait vainement de serrer ses bras le long de son corps mais le plus âgé le prit d'assaut et Emrys, se tordant comme un vers, éclata à nouveau de rire…
Hunit arriva à ce moment, souriante de voir ainsi son fils.
_ Je vois qu'on s'amuse bien ici… chuchota-telle.
Gauvain se sentant subitement honteux de son comportement enfantin, se releva et proposa son aide en la suivant à pas de loup abandonnant Emm, allongé sur la terre.
Le couple rejoignit Gauvain à l'intérieur en se tenant par la main. Lancelot trouvait qu'Hunit était une femme formidable… elle avait un peu de sa Gwen et en cela, il l'appréciait beaucoup.
Pendant ce temps, le blond souleva le plus jeune et durant quelques secondes de contemplation mutuelle, un frisson les traversa sans qu'aucun des deux ne fasse le moindre geste.
Et tel un lien mystérieux qui semblait s'emboiter seul, ils rentrèrent dans la maisonnée, heureux de ce moment paisible.
.
.
En cette soirée, si particulière, le souffle du vent laissait valser les feuilles de sa joie.
Le roi paraissait plus serein mais la mélodie ne le sentait pas encore prêt alors, toute la nuit, elle s'envola de part et d'autre.
Malgré le cœur fermé d'Arthur, elle était joyeuse tout comme la magie de Merlin parce qu'elle gardait espoir.
Le même que conservait le roi au fond de lui… Et la nature paraissait accompagner cette voix fluide où les paroles étaient encore ancrées.
La providence avait quelque chose de bien parce qu'elle n'était jamais connue… Personne ne pouvait franchir l'instant présent…
Et dans l'éternel soufflement de cet air épique, une épreuve se profilait comme une ombre… seulement pour le roi, pour Arthur…
Les arbres qui se cambraient de chagrin, n'avait qu'une croyance au bout de leurs branches… la foi inébranlable envers le plus grand des sorciers.
.
Et voilà ! BONNE ANNEE à TOUS ET à TOUTE !
.
Anath

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Et surtout, fan de merthur, même si mes fanfictions s'écrivent très lentement...


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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 01 Jan 2012 01:07 
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Magnifique , doux , les émotions de Gwaine et Lancelot , je les ai trouvés bouleversantes , vraiment très bon chapitre

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 01 Jan 2012 09:46 
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merci pour ce début d'année tout en tendresse.

Bonne année 2012 à toi

:suite:

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 06 Jan 2012 17:16 
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Merci pour les review !

CHAPITRE 5 : Tout se joue... avec le temps

.
L'automne allait bon vent et comme si le temps jouait en la faveur du jeune Emrys, la douceur s'était déchainée toute la nuit.
Dehors une légère brise régnait en maitre mais comme une habitude, la mélodie trainait encore entre ses airs pour partager sa chaleur.
Se combinant avec la magie du grand sorcier, elle valsait aux travers de ses souffles comme la caresse d'une larme du jeune Pendragon contre sa joue.
La Terre se remettait douloureusement de sa blessure et consolant son enfant de ce paysage parsemé de feuilles orangeâtres, elle prévoyait le plus dur des épreuves pour l'enfant choisi des dieux.

Les chevaliers étaient repartis tard dans la nuit après avoir tranquillement partagé le repas avec Hunit et les deux jeunes gens.
La soirée s'était très bien déroulée, entre la joie et la bonne humeur. Emm n'avait cessé de fixer Arthur.
Il ne pensait plus à ce qu'il ressentait, non, il ne voyait que cette sorcière qui voulait Encore le voir mourir.
Le brun n'écoutant pas ce que se racontaient les hommes, Emrys ne comprenait pas lui-même son songe. Pourquoi Encore et surtout le voir à nouveau mourir ? Cela serait-il déjà produit ?
Il avait beau réfléchir, il ne le savait pas… La poitrine compressée, il luttait contre ce maudit rêve pour ne pas y croire.
La seule chose qu'il souhaitait ardement était de grandir et protéger le roi. Cette envie de le veiller était trés forte et pourtant tout cela lui semblait naturel.

Toute la soirée, Arthur sentait un poids sur sa nuque. Et quand il osait se retourner, c'était pour croiser le regard perdu d'Emrys.
Le blond commençait à s'inquiéter pour lui. Espérant que ce n'était pas les paroles de Lancelot qui le mettait dans cet état, il continua à discuter avec ses chevaliers.
Et quand il prépara son lit de fortune avec le plus jeune, il lui jeta de temps en temps un regard car ce dernier paraissait à mille lieues d'eux.
Le laissant s'allonger sous l'épaisse couverture, il murmura à Emrys :
_ Tu me sembles préoccupé ?
_ Non… chuchota-t-il en se tournant sur le roi.
_ Tu sais que tu peux tout me dire ? ajouta le blond d'une voix inquiète.
_ Je… je sais… mais… bredouilla Emm.
_ Mais ? Insista doucement Arthur.
_ Ce n'est rien, je dois juste être fatigué par cette journée… finit-il par dire en remontant la couverture jusqu'à son visage.
Pendant que les plus âgés sortaient pour se préparer à repartir à Camelot, Emm s'endormit rapidement sous cette longue journée.


Peu après, Arthur rejoignit les chevaliers et Gwen dans la grange pour discuter seul, sans la présence d'Emm.
Un léger vent frais fit frissonner le blond, claquant ses dents entre elles.
_ Arthur, vous êtes certain de vouloir rester ? Commença Lancelot qui de ses mains caressait le dos de Guenièvre.
_ Oui… murmura-t-il confiant. J'ai commis une faute, il est à moi de la réparer…
Gauvain observait le roi depuis leur arrivée et voyait combien dans son regard, Merlin lui manquait. Même si Emrys était là, ce n'était pas pour autant celui qu'il connaissait.
_ Si Morgana vous trouve sachant qu'Emrys n'a plus aucun don… argumenta Guenièvre sans cacher sa mélancolie.
Les mains tremblantes, le jeune roi la contempla quelques secondes, comment pourrait-il se regarder s'il ne réussissait pas à ramener Merlin ?
Comment arriverait-il à gouverner en sachant que de son geste, il avait tué la seule personne qui l'avait tant conseillé ?
Comment saurait-il vivre avec ce poids sur le cœur ?
_ Alors je préférai mourir que de continuer ainsi… souffla-t-il d'une voix vibrante.
La servante secoua durement la tête et se jeta dans les bras du roi, cédant à sa peine.
_ Pourquoi vous sentez-vous obliger de vous sacrifier ?
Subitement, le corps chancelant, elle s'écarta de lui et vit dans son regard une lueur de tristesse poignante. Tremblant de tout son corps, Arthur répondit sans cacher sa nervosité :
_ Il m'aurait donné sa vie !… et… il est parti parce que je le lui ai ordonné ! Sa voix semblait porter tellement de souffrance, qu'il peinait d'articuler convenablement.
_ Sans lui, la mienne n'a plus d'intérêt… ajouta-t-il avec conviction.
Devant les yeux médusés et attristés, se rendait-il compte de ses propres paroles ? Arthur n'avait surement aucune idée du sens qu'il leurs donnait.
Le blond planta son regard brillant dans ceux de Gwen pour lui montrer sa détermination tandis qu'elle ne lisait que de la peur dans ceux du roi.
_ Merlin est le gardien du monde magique et je l'ai tué de mes propres paroles… recommença Arthur d'une voix vibrante.
Et pour lui-même : '' j'ai été trop dur et lâche pour reconnaitre en lui Sa Grandeur… et je l'ai tué ''
Du regret, il en avait déjà et le pardon ne servait à rien. Il déglutit avec difficulté pendant que sa gorge se nouait lentement :
_ Alors si j'ai une chance, même petite de le ramener parmi nous, alors je la tenterais. Sinon, à quoi me servirait-il de régner après ce que je lui ai fait ? !
Des perles dévalèrent soudainement sur ses joues, cette douleur de ne pas réussir venait à nouveau le tirailler de l'intérieur. Baissant la tête, honteux devant ses hommes de son acte inconscient, il reprit :
_ Je ne mérite pas de porter la couronne si Merlin ne revient pas !
.
Derrière ces simples réponses, Gauvain comprenait qu'ils ne pourront pas le faire changer d'avis. Il en avait voulu à ce crétin royal d'avoir renvoyé le jeune sorcier.
Et cette souffrance qui s'était insinuée en lui, quant à la lecture de la lettre d'Hunit, il avait cru en mourir à son tour.
Il était vrai qu'Arthur était le seul responsable et qu'à cause de sa haine contre la magie, ce dernier l'avait ignoré et pire, avait durant quelques minutes oubliées qui était Merlin… un serviteur et un ami loyal et fidèle.
Quelques jours après ce drame, il avait vu son roi se laisser emporter par sa négligence qu'avait engendrée l'annonce de la mort de Merlin.
Mais quand lui-même la subissait, il n'avait pas eu le courage de regarder son souverain. Et peu à peu, il s'en était voulu de ne pas avoir retenu son ami.
Le chevalier s'était senti soudainement responsable de son départ parce que Merlin était comme un frère et en tant que tel, il n'avait pas su le protégé de la colère d'Arthur.
Il avait haï ce roi de toute son âme pour l'avoir mené à cette fin et il s'était détesté à tel point qu'il ne se permettait que de souffrir en silence.
Et aujourd'hui, devant les paroles du roi, Gauvain ressentait la force d'Arthur, résignée, à veiller sur le jeune brun.
Le chevalier connaissait enfin les sentiments de Merlin pour le jeune roi à travers Emm. Mais qu'en était-il du blond ?
Jetant un regard à Guenièvre, il se souvint de leur séparation mais jamais, il n'avait vu le jeune Pendragon faire le moindre geste envers le jeune sorcier.
Gauvain avait beau essayer de se mettre à la place d'Arthur, il ne comprenait pas comment il pouvait être aussi aveugle… Tout ce qui concernait le jeune sorcier devenait insensiblement invisible à ses yeux.
Bien sûr, le peuple savait que Merlin était devenu, au fil du temps, un ami pour ce dernier. Or jamais, il n'aurait cru le roi être capable de renier ce dernier comme il l'avait indignement fait.

Soupirant, il espérait seulement que Morgana ne se montre pas tant que Merlin ne serait pas encore de retour et si bien sûr, le jeune roi y parvenait.
Tel était son dévouement pour ce roi, Gauvain resterait fidèle à Arthur. Alors levant fièrement son regard sur son souverain :
_ Il arrive parfois que chacun fasse un choix et si le vôtre est de ramener Merlin, alors je vous donne toute ma bénédiction et vous souhaite bonne chance, lui murmura-t-il.
A travers ses lèvres tremblantes, Gauvain avait mal au plus profond de lui. Le cœur serré par un sentiment d'incertitude qui s'emparait douloureusement de lui, il fixa le roi de ses yeux humides.
_ Parfois Arthur, il suffirait seulement que vous ouvriez votre cœur pour réussir cette quête qui n'est pas la nôtre, continua-t-il sur le même ton.
Il souffrait d'une douleur qui lui bloqua soudainement la gorge et ce fut en inclinant la tête qu'il sortit prendre l'air.
.
Arthur était ému et en ces mots pleins de sagesses, il aurait pu être prononcé par Merlin lui-même. Le corps chancelant d'émotion, il se retint sur une botte de foin.
Le regard perdu et humide, il releva son visage sur le couple. Il avait devant lui, le chevalier qui avait pris le cœur de Guenièvre et pourtant jamais il ne lui en avait voulu.
Pour lui, régner sur Camelot consistait à vivre auprès de son peuple et de veiller à la prospérité si un jour, Arthur atteignait ce but.
La poitrine comprimée, le blond ne put étouffer un sanglot et clignant des paupières, Lancelot lui dit :
_ Votre Altesse, nous avons confiance en vous… ne baissez surtout pas les bras…
Durant plusieurs minutes le silence, la mélodie du jeune sorcier semblait couvrir Arthur de sa peine mais il ne l'entendait pas encore.
Le jeune couple le laissa seul pour lui permettre de se reprendre un peu avant qu'ils ne partent.
.
Gauvain croisa Emrys, les cheveux en batailles, en sortant de la grange. Inquiet qu'il ait pu écouter leur conversation, il attendit que le plus jeune commence à parler :
_ Sir, est-ce vrai ? Arthur devra-t-il affronter cette sorcière ?
Le chevalier comprit qu'il n'avait rien entendu et sa question lui fit l'effet d'une torture. Comment dire à ce petit que l'espoir était encore mince ?
Et pourtant il avait confiance en son souverain mais comment garder cette étincelle d'espérance quand la magie du jeune sorcier n'était plus présente en lui ?
Que cet espoir n'avait plus lieu d'être puisque Merlin n'était plus ici. La gorge encore trop serrée, il baissa seulement la tête et resta cloitré dans son mutisme.
.
.
Emrys s'était réveillé en sursaut. Sentant la fraicheur de la nuit qui lui caressait le visage, il s'aperçut que la place du jeune blond était vide.
Faisant le tour de la maisonnée, son cœur s'emballa subitement et sortit sans un regard à sa mère pour trouver Arthur.
Pied nus sur la terre molle, il tomba nez à nez avec le chevalier qu'il appréciait bien. En croisant son regard humide et rougis, un frisson le parcourut le long de son dos.
Emm avait une mauvaise appréhension et devant le silence pesant de Gauvain, il ne put s'empêcher de s'approcher de la grange.
Le jeune garçon plaqua son visage sur l'une des ouvertures pour être affligé de la scène que ses yeux lui dévoilaient.
Arthur était face à une botte de foin, tête baissée, les mains entreposées de chaque côté. Le brun pouvait percevoir les mouvements brutaux de ses épaules qui étaient secouées par la force de ses sanglots.
Pourquoi pleurait-il ? Les perles du jeune roi tombaient littéralement droites au sol mouillé et elles ne cessaient de dévaler ses joues…
Emrys avait subitement mis ses mains sur sa bouche pour étouffer un cri de douleur.
Il ferma un instant ses paupières et la seule chose qu'il put voir, ce fut cette terrifiante sorcière aux cheveux noirs qui lui lançait une énorme boule de feu.
De cette effroyable prémonition, le brun savait qu'il ne pourrait rien pour Arthur mais imaginer un jour vivre sans lui n'était pas envisageable.
Il courut jusqu'à la maison et s'emmitoufla dans son lit de fortune. La couverture sur sa tête, il frissonnait à l'idée qu'un jour, tout cela finisse.
.
Hunit se retourna brusquement vers la porte quand elle vit son fils partir se cacher sous l'épaisse drap capitonné.
D'où elle était, elle pouvait entendre ses sanglots et bien qu'elle sache de quoi cela retournait, elle s'assit à ses côtés et lui caressa le dos.
_ Emm ? Que se passe-t-il mon fils ?
Elle souleva un bout de cette lourde toile pour découvrir un visage ravagé de pleurs. Le cœur serrée, elle l'incita à se redresser et le blottit tout contre elle.
Elle attendit vaillamment qu'il cesse de pleurer pour entendre :
_ Arthur… souffla-t-il… il va me quitter, il va m'abandonner… finit-il par dire entre deux hoquets.
_ Je le sais… cette sorcière veut me le prendre… il ne put étouffer ce cri d'angoisse qui le fit refroidir encore plus.
Hunit savait que son fils avait décidé de revenir sans ses pouvoirs et pour la première fois, elle le sentait impuissant devant le monde cruel qu'était le sien.
Et la manière dont il parlait d'Arthur lui serra davantage la poitrine parce qu'enfin, Emm lui avouait à travers ses mots, l'amour qu'il lui porte.
_ Maman, je ne peux pas… je ne pourrais jamais…
Elle posa une main sur la tête d'Emm et intérieurement, elle aurait voulu hurler…
Alors, ne grandit pas…
Lentement de ses bras, elle le berça puis tendrement, elle le positionna sur le lit à côté de celui d'Arthur. En le recouvrant, elle priait pour que ce dernier retrouve son chemin.
.
.
Dans la grange, la nuit, le jeune roi pleurait en silence. Il doutait seulement de lui-même, de sa capacité de croire en quelque chose qu'il avait appris à haïr et de croire en Emrys comme Merlin avait foi en lui.
Cette douleur insupportable venait à nouveau s'insinuer en lui. Aujourd'hui, il avait senti l'ampleur de la souffrance que portait Kilgarah. Celle-là même qu'il avait fait subir à son valet.
De ses poings, il frappa durement la botte de foin car cette incertitude paraissait subitement l'envahir.
Serrant la mâchoire, il se demandait s'il parviendrait réellement à retrouver son ami parce qu'il ne comprenait pas de quelle vérité lui parlait de le grand dragon.
Arthur se ressaisit et séchant ses larmes, il releva un visage dur. Comme pour s'en convaincre, il se dit :
_ Je la trouverais sa vérité !
Après quelques minutes à se remettre, il retrouva ses amis et après des embrassades, il les laissa s'en aller avant de se coucher.
.
.
Et durant cette nuit et que tout le monde s'était endormi, le plus jeune se retrouva bercé par une lumière bleutée qui lui offrit deux années…
Emrys courait à travers les bois après son roi. Tendant sa main en avant, il essayait de le rattraper mais ce fut en vain.
A chacun de ses pas, il entendait les battements de son cœur s'accélérer comme des coups de tambours, l'éloignant inéluctablement de lui.
Il le sentait, Arthur se détournait de lui. Il avait beau lui hurler dessus mais le jeune Pendragon ne se retournait pas, continuant sa marche dans les ténèbres qu'était devenue subitement la forêt.
Arthur disparaissait dans le brouillard, l'abandonnant au milieu de l'obscurité… Et Emm entendit un hurlement tranchant provenant vraisemblablement de la gorge du jeune roi.

Transpirant, Emm se réveilla en sursaut quand il distingua cette lumière bleutée tout autour de lui s'effacer subitement.
Or trop harponné par son cauchemar, il s'emmitoufla, tremblotant, sous la couverture et dos à Arthur, il cligna ses paupières car une peur insoutenable le saisit de tout son torse.
Dans cette noirceur silencieuse, il laissa échapper des larmes d'émoi. Est-ce que cela allait-il se produire ?
Secouant avec légèreté sa tête, il ne voulait pas, de tout son cœur, il ne désirait pas perdre son roi…
Se mordant rageusement la lèvre inferieur pour éviter d'échapper un sanglot, le jeune brun souffrait fatalement de ce cauchemar.
Cette terrible angoisse semblait se scotcher tout le long de son dos, le faisant frémir de frayeur. Tremblant, il empoigna le lourd tissu de laine comme pour calmer cette crainte.
Un léger mouvement du blond le fit encore sursauter l'empêchant de reprendre son souffle. Fermant ses yeux humides, il n'arrivait plus à fermer un œil.
De son souffle entrecoupé, ses perles emplies de tristesse, Emm ne voulait plus dormir. Revoir encore ce rêve, le rendait nerveux car une certaine réalité semblait s'affirmer à travers ce tragique songe.
Soudain, Emrys sentit un bras se poser sur sa hanche, le tirant près du corps chaud se trouvant derrière lui. Posant une main sur sa bouche pour empêcher un cri d'en sortir, son corps s'apaisa totalement contre cette chaleur.
Lentement, le cœur palpitant, Emm put se rendormir au rythme du souffle régulier d'Arthur.
.
Au milieu de la nuit, le blond avait perçu les tremblements du plus jeune. Intérieurement, il savait qu'Emm venait de faire encore un cauchemar.
Arthur n'osait pas bouger car il ne savait pas comment réagir devant cette peur que lui-même redoutait.
Le jeune roi se souvint encore des mots qu'il lui avait dits… et comme il n'était pas vraiment doué pour consoler les personnes qu'il appréciait, il resta un moment immobile.
De sa position, il voyait l'ombre de l'épaule gauche d'Emm remuée par ses pleurs silencieux. Il avait senti ce dernier tirer la couverture un peu plus haut.
Le cœur serré, son cerveau lui dicta seulement d'attirer Emrys plus près de lui et ce fut ainsi qu'il s'endormit en écoutant le cœur de celui-ci battre à intervalles réguliers.
.
.
Un mois plus tard…
.
La brise portait encore en son sein cette romance que le roi n'entendait toujours pas…
Elle virevoltait à ses côtés mais telle une habitude, il restait aveugle et sourd… tout comme cette vérité qu'il ne découvrit pas.
Cependant la magie de Merlin continuait à œuvrer en son nom et seulement pour le souverain qu'elle chérissait.
.
Emrys, du haut de ses seize ans, avait passé le mois entier à rester près du jeune roi. Depuis le départ des chevaliers, il n'avait plus revu Arthur pleurait.
Emm en était soulagé car il ne comprenait pas son chagrin… hormis quand il passait à côté de la tombe de Merlin.
Ce matin-là, il se tenait devant cet édifice en caressant de ses doigts fins la pierre. S'agenouillant, le jeune homme semblait communiquer avec lui.
Un léger souffle paraissait le bercer avec douceur, alors levant son regard, il distingua Arthur qui s'approchait de lui.
Le cœur battant, il le trouvait chaque jour aussi beau… Baissant son regard, il s'empourpra.
_ Ta mère m'a dit que tu voulais aller au lac ?
Emrys hocha la tête et posant sa main sur la tombe, il murmura en cette direction :
_ À bientôt.
Devant le regard médusé du blond, il lui demanda :
_ Quand pensez-vous que nous pourrions y aller ?
_ Dans quelques minutes, si cela ne te dérange pas… cela évitera de revenir tard.
Sur ce, le jeune brun le laissa sur place.
.
Arthur avait mal digéré le fait que le plus jeune ait pris deux années et encore moins, quand tôt ce matin, il atteignait les dix-sept ans.
La main sur le cœur, il regarda Emm s'éloigner de lui. Pourquoi venait-il souvent parler à Merlin ? Mais ce qui le perturbait, était qu'il ne se rendait pas compte qu'il ne faisait qu'un…
Une brise vint interrompre ce moment pour balayer son visage de ses cheveux doré qu'il n'avait plus coupé depuis plus d'un mois.
Arthur posa une main sur la pierre et se consolait de voir combien Emrys était si vivant et si heureux. Durant ce dernier mois, il voyait le brun grandir et évoluer à ses côtés.
De par sa jeunesse, il apprenait à connaitre Merlin à travers lui et pourtant, cela ne l'empêchait pas de penser à lui.
Et toutes ses nuits, quand la pénombre se faisait froide, Arthur serrait Emm jusqu'à s'endormir au matin.
Le plus jeune ne lui parlait jamais de son cauchemar et comme un secret silencieux, Arthur appréhendait qu'un jour, Morgana revienne pour finir ce qu'elle avait commencé.
La connaissant, si la magie de Merlin protégeait son royaume, le jeune roi savait fatalement qu'elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l'anéantir, lui le premier.
Pendant tout ce temps, il avait tenté de trouver la vérité de Merlin, celle qui annihilera ses mots violemment dits.
Passé, présent et futur ?
Arthur ferma quelques secondes son regard et prit une profonde respiration. Il n'avait plus cédé depuis un mois et il ne comptait pas se morfondre à nouveau.
Alors, il rejoignit Emrys qui l'attendait le sourire aux lèvres pour partir la journée au lac.
.

Au lac d'Avalon
Cela faisait déjà une heure qu'ils étaient arrivés et Arthur pouvait lire la joie sur le visage enfant du brun qui n'était plus d'ailleurs.
Il avait de plus en plus la même allure que Merlin mais dans ses yeux, ce n'était pas vraiment lui et en lâchant un soupir, Arthur désirait simplement passé du temps avec lui.
Son sourire avait le pouvoir de l'apaiser et le regarder ainsi se réjouir du paysage, il sourit à son tour. Debout face au lac, le jeune roi contempla l'horizon.
Balayant son cauchemar sur la fin de Merlin, il essayait toujours de croire en la magie de ce dernier et face au vent, il respira l'air doux.
.
Quelques minutes plus tard, Arthur, planqué derrière un arbre, entendit le bruit de son piège, capturant ainsi un lièvre.
Content de lui, il retourna près d'Emm qui sourcilla à sa vue.
_ Que voulez-vous faire de lui ? Marmonna le plus jeune en croisant ses bras.
_ Ben, le manger pardi ! s'écria content le blond en affichant clairement sa réussite devant le nez du brun.
_ Il en est hors de question ! Je ne veux pas que vous lui fassiez du mal ! hurla soudainement Emrys en saisissant lui-même la bête de ses mains.
_ Je préfère autant manger des fruits que de les tuer ! Vous n'aviez qu'à demander à ma mère de préparer un en-cas ! reprit-il contre le jeune roi.
Plus Arthur l'écoutait, et plus il lui rappelait son ami et au lieu d'en être blessé, il lui sourit quand le brun libéra le lièvre.
_ Pourquoi vous souriez ? demanda-t-il timidement, secoué, par le regard brillant du jeune roi.
_ Pour rien, mon petit !
A ce surnom, Emm le fixa durement :
_ Arrêtez avec votre ''petit'' je suis grand maintenant ! lui cria-t-il le cœur battant à tout rompre.
Le plus jeune ne supportait plus qu'il le nomme ainsi… il voulait qu'il le voit comme lui le regardait, mais tristement, il savait que ce ne serait jamais le cas.
_ D'accord Emm… répondit le blond en se retournant. Je vais quand même chercher du bois pour le poisson... si bien sûr, tu n'y vois aucun inconvénient ? demanda-t-il en faisant volte-face pour le fixer.
Ce dernier lui sourit et hocha la tête.
_ Bien ! dans ce cas pour une fois, on est bien d'accord…
Sur ce, Arthur le laissa.
.
Tout en ramassant ces morceaux de bois, le vrai visage de Merlin ne cessait de le hanter. Il sentait cette douleur le tirailler de l'intérieur quand il eut un mauvais pressentiment.
Lâchant ce qu'il tenait dans ses bras, il courut jusqu'au bord du lac où Emrys plongea pour nager.
Devant cette scène, Arthur trembla de tous ses membres. Un étau invisible le prit de tout son torse et tentant de hurler :
_ Emrys !
Le jeune brun le détaillait du milieu du lac mais le jeune Pendragon ne l'entendait pas. Le cœur palpitant, il avait l'impression de revoir Merlin qui se laisser couler au fond de l'eau.
Tremblotant de tous ses muscles, une rage s'empara soudainement de lui et tentant de crier assez fort pour que le brun l'entende :
_ Emrys revient ! Sors du lac !
La peur vint subitement l'envahir de toute part. Horriblement, Arthur n'arrivait pas à faire un pas dans cette eau d'où émanait encore le vide de son valet.
Il n'arrivait pas à détacher son regard du brun qui lentement revenait vers le bord, au grand soulagement d'Arthur. Mais il eut le souffle coupé lorsqu'il ne discerna plus Emm dans cette immensité rempli d'eau.
Figé, Arthur ressentait cette douleur le ressaisir du plus profond de lui. Les larmes semblaient couler d'elles-mêmes sur ses joues.
_ Emrys ! Hurlait-il.
Cette peur infecte picorait chacune de ces parcelles de peau comme pour insister sur cette douloureuse souffrance.
Arthur, la gorgé nouée, ne parvenait plus à émettre un cri… le regard flou, il ne distinguait aucune trace du brun dans cette eau redevenue calme.
Désorienté, le jeune roi n'arrivait pas à faire un mouvement en direction du lac. Déglutissant avec difficulté, il ne cessait de trembler de terreur.
Et dans un silence couvert par la brise mélancolique, il vit soudainement Emrys sortir de l'eau en lui souriant. Sourire qu'il perdit assez vite en croisant le regard d'Arthur.
.
Sortant de l'eau, Emrys fut bouleversé par les traces de larmes sur le visage d'Arthur. Le cœur chancelant, il avança près de lui, en se demandant ce qu'il lui arrivait.
Il n'eut pas le temps de lui poser une question que subitement, il se retrouva plaqué contre le torse de celui-ci, entouré de ses bras.
_ Ne retourne jamais dans le lac ! Promets-moi de ne jamais y aller ! entendit-il de la voix vibrante et dure du blond.
Tressaillant, il écoutait les souffles entrecoupés d'Arthur et il sentait les tremblements de ce dernier se propageaient sur tout son corps.
Pourquoi le roi se mettait-il dans cet état ? Puis, pressé contre la poitrine d'Arthur, Emm avait du mal à se maintenir debout.
Alors tentant de se redresser, il bascula, entrainant le blond sur lui. Le jeune Pendragon semblait complétement ailleurs…
_ Pardon, Arthur, réussit-il à murmurer.
Et sa gorge se serra brusquement quand il croisa le regard humide et rougi du jeune roi. Emm céda à ses larmes parce qu'il n'aimait pas le voir ainsi.
Pourquoi réagissait-il de cette manière ?
.
Immobile, Arthur souffrait. Quand enfin le jeune homme arriva à sa hauteur, il le prit rapidement dans ses bras en cachant ses sanglots.
Clignant de ses paupières, il savait qu'il avait réagi au quart de tour et qu'Emm n'y était pour rien.
Mais le voir disparaitre sous l'eau… le ramenait à cette fin tragique de son ami, Merlin. Le blond semblait s'étouffer de sa propre peur.
Mentalement, il regretta d'avoir accepté d'emmener Emrys ici. Rageant de tout son être, il ne voulait pas le perdre.
Déjà qu'il allait atteindre sa dix-huitième année, Arthur sentait la fin arrivé… Serrant encore davantage Emrys tout contre lui, il ne s'aperçut pas qu'il était tombé à terre.
Quand il releva son regard sur celui du plus jeune, il le contempla difficilement. Oui, c'était bien Merlin… ces yeux si bleus et si doux… son sourire…
_ Si je le pouvais, je resterais toujours avec toi… entendit-il…
D'autres larmes dévalèrent de ses joues que le plus jeune effaça de sa main. La chaleur d'Emm le consola de sa peine.
Arthur était trop en colère contre lui pour répondre à ce que venait de lui dire le brun. Il se contenta de calmer ses nerfs et se mit en position assise.
Emrys sentait son cœur battre seulement pour cet homme rongé par un regret dont il ne comprenait pas.
Il s'agenouilla à côté d'Arthur et ensemble, en silence, ils contemplèrent le lac.
Mais pour le jeune roi, cette douleur revint en force, obligeant ses larmes de se livrer à nouveau à son chagrin. Ses bras autour de ses genoux et la tête au-dessus, il cacha son visage en murmurant silencieusement :
_ Tu me manques tellement… et doucement, il sanglota.
De tout son cœur et de toute son âme, il délivra ses quelques mots et lentement cette mélodie qui n'était jamais loin du roi, elle lui murmura des paroles longtemps ensommeillées en ses airs :
Je lui aurais donné ma vie…
J'aurais veillé sur la sienne…
Je l'aurais suivi où qu'il aille…
J'aurais traversé des royaumes pour lui…

Arthur les entendait comme un chant et relevant son regard devant lui, il croisa ceux du brun qui était tout aussi triste que lui.
Etait-ce bien la voix de Merlin ? Il avait reconnu les premières phrases et le corps tremblant, il se mit debout en même temps qu'Emrys.
L'un en face de l'autre, Arthur voulait continuer à croire en Merlin pendant que le plus jeune, lui, douloureusement ne comprenait rien.
Dans ce silence perturbant, un ricanement déchira le temps faisant sursauter les deux jeunes gens.
.
_ Que c'est touchant Arthur ! entendit-il de la voix de morgana.
Le jeune roi plaça subitement Emrys derrière lui avec sa main droite, le protégeant de sa sœur. Il se souvint de sa dernière rencontre et fatalement, il savait qu'il venait d'échouer.
Chancelant, il se tourna vite fait sur le brun, posant ses deux mains tremblantes sur les épaules fines de celui-ci, il lui hurla :
_ Cours et ne te retourne pas !
Mais contre toute attente, Emrys, le regard décidé, lui cria :
_ Non ! Je ne te laisserai jamais !
Arthur, affolé, détailla sa sœur quand, sans attendre elle lui brailla hostilement :
_ Je ne sais pas comment tu t'en es sorti mais je peux t'assurer que je ne te raterais pas cette fois-ci !
En même temps qu'elle lui crachait sa haine, Arthur sentit une nouvelle fois cette vague flamboyante le prendre de plein fouet.
Cette douleur physique, il l'avait déjà ressenti autrefois quand Merlin était encore dans son royaume. L'âme en peine, il savait que tout était fini et il entendit de la voix rauque pleine de rage et de force du jeune brun :
_ Non ! Arthur ! Non !
Ses paupières devinrent lourdes et avant de les fermer pour toujours, il aperçut deux orbes dorés le fixaient et dans un dernier souffle, il murmura :
_ Merlin…
.
Emm reconnut la femme de ses songes et immobile, il ne voulait pas se distancer du jeune roi. Restant impuissant, face à la sorcière, une boule de feu lumineuse se dirigea vers Arthur et le percuta l'envoyant violement en arrière.
Ratant un battement de cœur, Emm ne put s'empêcher de hurler son nom et il s'écroula à côté du corps d'Arthur. Les mains tremblantes, le jeune roi s'endormait à jamais, l'abandonnant sur le bord du lac.
Le regard flou, Emrys n'osa croire que tout était fini et difficilement, il posa sa main sur la plaie rouge vif qui s'était formé sur la poitrine de son roi.
Le jeune brun serra des dents enragé par sa douleur soudaine quand précipitamment une immense colère l'envahit de tout son être.
Une énorme souffrance le prit par le torse et dans sa tête, le jeune brun se remémora de qui il était et qui il devait veiller.
Une dernière fois, il contempla l'homme qu'il chérissait en silence et toute sa magie sendit le débordement d'amertume de son maitre.
Hâtivement, elle s'insinua en lui, provoquant la couleur or de ses yeux. La nature s'éveillait à sa rage et tel un appel, le ciel s'assombrit de sa peine et levant ses deux mains levées en hauteur, Emrys redevint celui qu'il fut jadis : Merlin.
Le cœur meurtrie, le jeune homme se tourna irasciblement contre Morgana, le regard dur et combatif.
À travers la forêt, des trainées bleutées, étincelantes et brillantes, vinrent de toutes parts entourer le jeune sorcier. Son aura se reconstitua telle une seconde enveloppe et lentement, sa magie retourna définitivement auprès de son maître.
Un vent violent souffla et face à la traitresse, il l'observa de son regard qui ne cachait nullement sa nervosité et la pointant du doigt, une haine inconsumable s'enquit tout le long de son corps tremblant.
Telle une tornade, sa magie acquière bien plus de puissance mais de l'amour qu'il portait pour le roi Arthur, les pupilles de Merlin passèrent d'une couleur dorée à celle d'une intensité bleutée.
La terre qui avait longtemps pleuré son enfant, lui offrit sa magie pour cet affrontement…
.
Devant cette catastrophe, un vent froid et brumeux se leva sous le regard bleuté et provocateur de Merlin.
Face à Morgana, sa colère était diffuse, mêlée de haine et de tristesse, Merlin n'allait pas la laisser s'en tirer une seconde fois.
Le souffle saccadé par cette peur qu'il avait connue, les perles de regrets coulèrent tout comme il se mit à hurler sa peine, tranchant les nuages en deux.
Les feuilles d'automnes virevoltaient autour d'eux et à travers cette affliction hargneuse, Merlin avait foi en sa magie tout comme il avait foi en celle de la Terre.
En ses veines, elle était source de bienfaisance… novatrice et destructive à la fois, Merlin n'avait qu'un choix à faire.
Pendant ce temps, douloureusement la brise caressa de ses airs le corps inerte du jeune roi… Et là- haut dans le ciel couvert par la désolation du jeune sorcier, Kilgarah se joignait à la frénésie de son seigneur.
.

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 06 Jan 2012 21:05 
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Je t'ai déjà dis ce que je pense de ce chapitre mais j'ai oublié une petite chose : c'est le chapitre le plus cruel , maintenant qu'Arthur pense avec son coeur , et que Merlin revient , tu blesses gravement , tu tues le Roi

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 07 Jan 2012 09:08 
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je plussoie: tu es cruelle avec Merlin et Arthur :cry:

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 07 Jan 2012 18:27 
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Comment dire... le début et le milieu de ton chapitre 5 était vraiment excellente, douce, calme, sentimental, bref très beau. Mais la fin, mais quelle idée. Pourquoi Arthur est mort (si j'ai bien compris) alors que tout est en train de revenir tranquillement comme avant. C'est cruelle ce que tu as fait.

Sur ce... :suite:


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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 07 Jan 2012 19:40 
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Merci pour les reviews ! Je suis cruelle ? non... :oops:
CHAPITRE 6 : La colère divine
.
La Terre…
.
En cette fin d'après-midi où le soleil, père de la vie, avait pu observer son enfant se réjouir d'être auprès de celui qu'il avait tant veillé, percevait la souffrance diffuse de ce dernier.
Elle était amère et nerveuse, et à travers le simple corps mortel, son aura ne pouvait la contenir, toute comme cette souffrance que le jeune roi lui avait fait subir.
La rage que détenait le sorcier était telle qu'il avait fait appel au pouvoir de la Terre, mère de l'essence vitale.
Ses pupilles bleutées étincelaient cette puissance que lui avait offerte celle-ci… cette dernière que les hommes appelleront plus tard, la planète bleue…
De cette couleur enivrante, elle en transcendait jusqu'aux veines de Merlin et pour lui, l'enfant de la terre, elle équivalait à celle de l'ancienne religion…
De couleur or, cette dernière avait un but, celui d'aider les hommes qui la pratiquaient mais parfois, seulement parfois, certains s'en servaient comme d'un droit supérieur.
Un don que peu dispose mais pour la plupart, ils l'encourageaient à la destruction… contre certains des leurs et surtout contre l'utilité même de la magie.
La magie aurait dû être considérée comme merveilleuse et éblouissante… Une beauté parfaite aux yeux de tous mais elle avait omis une règle, celle qui différenciait la source de l'ancienne religion et les hommes…
Le choix du libre arbitre… un choix qu'en chacun des hommes faisaient de ce don soit une bénédiction ou… soit une malédiction…
.
La Terre, navrée et affligée, refusait de voir son enfant souffrir parce que cette magie que lui avait insufflé à la naissance cette ancienne religion, devait permettre de réunifier le monde magique : Albion.
De cette destinée que seul Merlin devait effectuer, il avait été élu… Etait-il à la hauteur de leur espérance ? Etait-il assez solide pour vivre caché ? Etait-il fort devant l'adversité des autres ?
A ces questions, la magie répondrait oui sans aucune hésitation.
Merlin avait le cœur sur la main, il avait supporté ses pertes, ceux qui lui étaient cher et surtout, il avait bravé des situations bien plus difficiles les unes que les autres.
Cependant la haine qu'avait engendré la pratique douteuse de cette magique, avait poussé le jeune sorcier a l'abandonné.
Des paroles vomies par le seul homme qu'il avait tant eu foi, du regard meurtrier par l'homme qu'il avait cru être plus proche…
De cela Merlin n'avait pu le supporter…
Le roi l'avait trahi… l'aveuglant de sa soudaine haine envers lui.
Son souverain l'avait abandonné… poussant à extraire sa propre magie de lui.
Arthur l'avait chassé… l'intimant seulement à comprendre qu'il ne représentait plus rien…
La nature avait essayé de le soulager durant son trajet mais la douleur était trop lourde pour le jeune homme.
Chacun de ses pas étaient chargé de peine…
De ses pas, il répandait sa tristesse…
Or le plus accablant était cette trahison.
Merlin s'était senti trahi par sa propre magie, ses sentiments inavoués et surtout par sa naïveté d'avoir tant cru en la Grandeur d'âme de son souverain.
Alors, le vent, tristement l'avait emporté au bord du lac, cachant en ses airs la voix mélodieuse du jeune sorcier.
Oui, le vent avait bon espoir, qu'un jour, Arthur saurait entendre les mots qu'avait soufflé le jeune sorcier tout en marchand et cela, sans même sans rendre compte.
Et de cette mélancolie, que lui fit porter le jeune Pendragon, Merlin s'était laissé choir au fond d'Avalon…
Dans ses eaux, sa peine était pleine de ressentiments… Merlin ne désirait qu'une chose… partir loin de celui qu'il avait chéri en secret, loin de celui qui l'avait rejeté…
Le jour où tout avait basculé, Merlin avait révélé son amour et sa détresse à la Terre, aux animaux, aux arbres… à tout ce que la nature avait de bon.
Ce vent d'automne avait patienté et continuait à le faire tant que ces mots étaient encore enfermés en ses airs… une mélodie pour un seul homme… une romance pour le seul qu'il ait veillé.
En tout cela, personne, ni la Terre, ni le soleil et ni même l'ancienne religion n'aurait imaginé que le jeune sorcier tomberait amoureux de l'homme qu'il avait tant protégé.
.
De cet amour, la mère de l'essence vitale, voulait lui donner sa chance et avec l'aide de la nature, de Kilgarah, des druides… elle lui avait offerte le choix d'une seconde vie… le choix de vivre…
La Terre ne pouvait admettre que Merlin abandonne son destin sans se battre pour celui qu'il aimait profondément, elle se refusait cette action et toute la nature s'était jointe à elle.
Pouvoir aider le petit Emrys à comprendre d'où lui venait cette douleur et surtout à saisir cette opportunité d'ouvrir son cœur.
Mais là, à cet instant, elle avait envie de pleurer, de laisser éclater les volcans, de brasser les océans… de brouiller encore plus le ciel !
Morgana venait d'éteindre cet espoir, cette flamme qu'elle tenait tant à conserver pour Merlin. Alors dans un déchirement, la tempête commença à faire rage coulant en ses pluies, ses larmes de tristesse.
La Terre désirait tellement que son enfant qui avait tant donné de lui, tant perdu pour sa destinée… redevienne cet homme pur et souriant.
De la décision du jeune sorcier de tout lâcher, elle ne comprenait pas le roi que son enfant veillait avec ferveur.
Tout comme Merlin, elle déchainait ses larmes à travers ses pluies qui tombaient littéralement comme des cordes….
.
.
La nature…
.
La nature s'était déchaînée au gré de l'humeur massacrante du jeune Merlin et de la Terre.
Et cette brise qui gardait encore en elle les paroles si jalousement conservée pour celui dont elle était destiné, ne savait plus si cette mélodie servirait encore…
Dans ce froid soudain, tout autour du lac où le ciel s'était voilé de nuages sombres et d'éclair brutal, le paysage devenait lentement noir…
Juste le corps figé de deux prunelles bleutées se distinguait dans cette noirceur.
Le vent se faisait violence au regard de l'homme qui manipulait la magie avec aisance mais cette romance voulait continuer à croire, comme Arthur avait enfin eu foi en Merlin.
Même à cet instant, cette foi, Merlin la ressentait… telle une caresse, elle avait toujours été sa force.
Alors, cet air mélodieux espérait que la providence avait toujours une part d'espérance et avec la Terre, elles échangeaient leurs peines et leurs espoirs parce que Merlin se tenait debout sous cette pluies diluviennes, face à Morgana…
.
.
Merlin
.
Merlin, immobile, sentait le souffle du vent frais le maintenir dans cet état de colère et de rage. Face à celle qui venait d'anéantir sa destinée.
De ses yeux, il se souvint avoir vécu cette scène et effroyablement, il entendait encore ses paroles si colériques et si dures.
Debout, le jeune sorcier, la mâchoire serrée, souffrait encore de ce fardeau mais lorsqu'il tournait son regard sur son souverain, c'était avec le cœur meurtri qu'il le dévisageait.
_ Non, Arthur ne devait pas mourir ! hurla-t-il d'une voix empreinte de nervosité et de haine.
Le corps chancelant, il revoyait tous ses instants passés avec lui sans avoir été le sorcier que le jeune roi connaissait si bien avant.
Merlin la sentait encore cette horrible douleur de l'avoir perdu, insistante et persévérante, elle lui parcourait de toute son âme.
Calmement, Merlin ferma ses yeux pour canaliser l'énergie de la Terre. Des scintillements bleutés parvenaient de toute part, du sol humide, du ciel gris, des arbres cambrés… de partout.
Pendant ce temps, le déchirement du ciel parvint jusqu'aux oreilles de Merlin, acceptant le chagrin de la Terre.
L'obscurité en cette journée donnait encore plus d'ampleur à la situation.
Lui, l'enfant chéri de la terre, avait un but et grâce à elle, il pouvait équilibrer cette partie du monde.
Ouvrant avec lenteur son regard envahi d'étincelante lumière bleutée, Merlin était imprégné de la douleur de la terre…
Et telle une prière, le jeune sorcier écarta ses mains vers l'extérieur en signe de dévouement et il bascula sa tête en arrière pour sentir ses grosses gouttes de pluies l'effleurer.
Béni des larmes éternelles, il se redressa les yeux encore plus brillant, Merlin semblait revitaliser.
Quant au bout de quelques secondes, de son regard, il révéla au monde son pouvoir absolu. De l'éclat bleuté qu'affichaient ses pupilles, Merlin sentait le mélange de l'ancienne religion et de la Terre…
Cette étrange fusion le parcourait en chacune de ses parcelles de peau, en ses veines, en son cœur… en lui. Elle émergeait une telle puissance qu'il savait qu'il n'avait qu'un choix à faire… un seul geste…
Alors, fixant la traitresse, le jeune sorcier resta muet tout en associant sa colère et sa tristesse à cette magie.
Son regard ne démentait pas son état, il se savait juste. Et sans écouter les paroles de Morgana… Il commença…
.
.
Kilgarah
De cette couleur apaisante, Kilgarah, d'en haut, voyait se dessiner par les trainées scintillantes une étoile bleu d'où chaque pointe éblouissait d'une intense lumière.
Le souffle cour et le buste plongeant, le grand dragon tournoya au-dessus du lac, hurlant le chagrin de son seigneur.
Le cœur pesant, de ses yeux mysthiques, il observait l'étoile bleue… symbole qui était source de lumière, de celle qu'avait volontairement délaissé le jeune sorcier.
Merlin en son centre autour duquel, éternellement, pivota la force absolue de la Terre.
Kilgarah laissa échapper un hurlement quand Merlin désigna la sorcière de son index.
.
.
Morgana
Devant le cri du jeune Merlin qu'elle reconnut, elle avait senti une peur l'élancer de tout son corps. De ses yeux, elle voyait la nature se morfondre et se déchainer.
Puis la minute qui suivit, le corps fin et enfantin, avait repris son allure normale… celui du vrai Merlin.
Morgana ne comprenait pas ce qu'il se passait devant elle et pourtant, elle pouvait sentir sa magie frémir de terreur.
Figée, pour la première fois de sa vie, elle venait de provoquer la plus cruelle des colères. Lentement, des scintillements bleutées passaient de-ci et de-là pour ne faire plus qu'un avec le jeune sorcier.
_ Qui es-tu ? hurla-t-elle sans cacher sa peur.
Autour d'elle, le noir envahissait le jour et quand elle leva son regard, le ciel gris devenait de plus en plus sombre.
De ses pupilles encore dorée, elle n'en croyait pas ses yeux, elle parvenait à peine à respirer tout comme elle ne parvenait plus à calmer ses tremblements soudain.
Le corps chancelant, elle sentait son cœur palpiter de frayeur et son estomac qui se tordait d'une douleur encore plus insoutenable qu'à la mort de Morgause.
Quand elle fut parcouru de la pluie, sa magie tremblait d'effroi faisant tressaillir Morgana du plus profond d'elle.
Ces gouttes paraissaient la bruler autant de l'intérieur que de l'extérieur. Douloureusement elle tomba à genoux et les mains en avant, elle souffrait de ce mal qui la rongea.
Difficilement, son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine tout comme son essence vitale désirait sortir d'elle.
De cette terrifiante douleur, que même le pire ennemi n'aurait souhaité, la jeune sorcière lâcha ses larmes…
Mais de quelles larmes ?
Celles des regrets ? Oh non, la terre ne rentrerait pas dans son jeu…
Celles des ressentiments ? Elle en a tellement en elle que même le pardon ne suffirait pas !
Celles de la peur ? Ce devait être que de cela…
Essoufflé par son manque d'oxygène, elle se maintint d'une main sur son torse, tête baissée laissant tomber ses cheveux châtain d'un seul côté.
Sous cette pluie battante, trempée, elle serra entre ses doigts un peu de terre humide.
Elle cligna des paupières tant son corps était pris de cette souffrance qui n'était pas la sienne… enfin, elle venait de réaliser que sa douleur était celles des autres.
Tout ce qu'elle ressentait actuellement appartenait à tout ce qui l'entourait et inévitablement, elle ricana de cette situation.
Le son rauque, Morgana avait encore la force d'ouvrir sa haine envers le jeune Pendragon, l'enfant choisi des dieux.
De son rire sarcastique, elle leva son regard sur Merlin pensant pouvoir le déstabilisé mais une nouvelle fois, ce fut à elle de se figer.
Devant ses yeux, la dureté du regard bleutée la fit encore davantage frémir et c'était bien son corps entier qui était sous le choc.
D'une vielle légende, la colère divine n'avait qu'un but, celui de concilier la haine et l'amour par celui qui demander l'équilibre. ( 1 )
Morgana connaissait par de vieux récit cette aptitude rare et fusionnelle. Dans un état d'agitation, elle balaya son regard sur tous les horizons.
La jeune sorcière tremblait devant ce cauchemar qu'elle avait elle-même engendrée. Elle n'aurait jamais imaginé un jour être celle qui la provoquerait.
Se levant avec beaucoup de difficulté, au bout de quelques minutes, debout face à sa création, elle contempla Merlin.
Fatalement, sous les pleurs de la Terre, elle ferma ses yeux. Elle semblait subitement prendre conscience que sa haine avait poussé à bout tous les éléments…
Morgana connaissait la puissance de cette colère divine qui était aujourd'hui entre les mains de Merlin.
Face à son destin, elle ouvrit son regard d'où la couleur or venait de s'effacer parce qu'inévitablement, sa magie ne lui servirait plus à rien.
Elle se dressa tout de même fièrement car de ses dons, elle avait enfin réussi à tuer Arthur Pendragon et cela lui suffisait.
Morgana n'avait aucun regret et elle lança un sourire narquois en attendant la sentence du souverain d'Albion.
.
.
Arthur
Etait-il mort ?
Il était dans le noir le plus total, aucune trace de lumière… mais il sentait la chaleur de Merlin qui l'entourait.
Comment pouvait-il la sentir ?
Arthur avait reçu de plein fouet le sort de Morgana et… oui, Merlin était de retour !
Pouvait-il encore avoir un corps, là, à cet instant ?
Car si tel était le cas, il était certain de le sentir palpiter à toute allure.
Arthur aperçut une lueur, droit devant lui… mais en flottant, il fut entouré d'une intense lumière bleutée, d'une douceur et d'une tendresse infinie, il n'avait pas peur.
L'âme déchirée, du plus profond de son cœur, il ne comprenait pas son besoin de voir ou de sentir Merlin…
Et dans cette affection paisible, il entendait une voix, tremblante, pleine d'émotion dont le jeune roi ne trouvait pas les mots pour la décrire :
_ Jeune Pendragon, il est temps d'ouvrir votre cœur… à votre retour, une épreuve se profilera... puisez, apprenez, regardez… trouverez-vous ainsi sa vérité…
La voix était douce, calme… mais en était-ce une ? Tout était confus…
De son corps blessé, les gouttes de pluies le traversaient comme pour le soulager de sa terrible blessure.
Sa gorge reprenait doucement cet oxygène frais… tout comme ses muscles semblaient reprendre des forces…
.
.
Tous ces regards pour une seule traitresse !
Tous ces regards pour un seul sorcier !
Tous ces regards pour l'équilibre de la haine et de l'amour !
Et la tempête faisait rage, entre les ailes de Kilgarah qui portait encore son fardeau, il veillait sur l'ensemble du lac.
Le soleil, derrière cet écran de nuages noirs, gardait espoir tout comme cette romance qui patientait encore…
Alors devant la puissance salvatrice de la colère divine, la nature attendit le choix de Merlin… Se battra-t-il pour l'homme qu'il a tant aimé ?
.
.
je crois que c'est mon chapitre préféré !
.
1 : inventé de toute pièce pour la fic.
Note : l'histoire du soleil et de la Terre n'est que pure invention mais j'aime à penser que tout ce qui entoure un sorcier est puisé en la nature, surtout pour un druide. Voilà pourquoi dans mes fics, j'utilise toujours cette teinte bleutée. Juste un rappel pour notre si belle terre…

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Dernière édition par Aynath le 02 Juil 2012 09:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 08 Jan 2012 18:08 
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J'espère bien que Merlin va se battre pour Arthur :pascontente:

:suite:


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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 08 Jan 2012 18:25 
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Aynath a écrit:
Alors devant la puissance salvatrice de la colère divine, la nature attendit le choix de Merlin… Se battra-t-il pour l'homme qu'il a tant aimé ?


je crois qu'on l'espère tous!
donc :suite:

Aynath a écrit:
Note : l'histoire du soleil et de la Terre n'est que pure invention mais j'aime à penser que tout ce qui entoure un sorcier est puisé en la nature, surtout pour un druide. Voilà pourquoi dans mes fics, j'utilise toujours cette teinte bleutée. Juste un rappel pour notre si belle terre…

Le propre d'une fiction est de permettre beaucoup de choses; et puis il s'agit de Merlin, donc là où réside la magie ...

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 09 Jan 2012 18:00 
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Je ne comprends pas , à ma première lecture je n'ai utilisé qu'un mouchoir , mais cette fois ci trois ! j'ai même eus des frissons .
Je t'ai déjà dis que je trouvais ce chapitre très poétique , mais c'est plus que ça , il y a tellement d'émotions qui se dégage de tes mots .

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 10 Jan 2012 20:07 
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:reviews: voilà la suite ! . CHAPITRE 7 : Le combat de deux hommes
Le paysage n'avait rien à envier en ce jour remplis de haine et de tristesse. Les ténèbres avaient envahi tout l'espace autour du lac et des forêts avoisinantes.
La chaleur n'y était plus, seul le souffle froid et humide du vent flottait dans cette atmosphère lourde et pesante.
Les larmes de la Terre continuaient à tomber du ciel, un peu plus calme mais toujours avec violence. Tout semblait attendre la sentence du juge.
Envers celle qui avait brisé le destin de Merlin, envers celle qui, sans le savoir, avait tué celui qu'il chérissait…
Durant une minute de calme, l'un en face de l'autre, la dureté du regard bleutée semblait écraser celui de la traitresse, la rendant encore plus insignifiante aux yeux du monde.
.
.
Là-haut, au-dessus des nuages qui masquaient le regard du soleil, Kilgarah raclait de ses ailes le vide avec véracité puis dans un déchirement hurlant, il donna le coup d'envoi.
.
Merlin, debout et immobile, tendit sa main droite en direction de Morgana. Son aura, puissante et chaleureuse, se dessinait tout autour de lui.
La beauté même de cette magie fusionnelle était d'une rareté souveraine. Tous les regards se tournaient sur lui… oui, sur l'enfant de la terre.
La colère divine était le juge suprême mais seul celui qui la détenait, avait le droit de vie, de mort ou de souffrance perpétuelle.
Qu'en était-il du jeune homme ?
Le sorcier qui avait autrefois dans son regard bleu tellement de compassion, pouvait-il lui accorder le pardon ?
L'élu choisi par l'ancienne religion qui avait la souplesse de laisser la vie à tout être vivant, survivrait-il en attribuant une mort ?
Merlin si dévoué et si juste, permettrait-il de faire souffrir le pire des châtiments à son ennemie ?
Comment jugera-t-il son combat pour l'homme qu'il a aimé ?
.
Une lueur bleutée vint étinceler cette main tendue, attirant le corps de la sorcière et lentement, en se débattant, cette dernière hurla sa colère.
Trainant à peine ses pieds sur le sol extrêmement humide, son regard était terrifié mais dans son cœur, la haine était toujours présente.
Merlin, les yeux toujours aussi étincelant ne laissait rien paraître dans son regard. Seule la magie pure s'affichait dans ces prunelles.
Avec légèreté, le jeune sorcier cala la poitrine de la traitresse sur sa paume. À ce contact, Morgana fut éblouie par l'intensité de son aura si bleue et si éternelle.
Éternelle… parce qu'elle allait devoir se racheter, telle était sa punition. Merlin n'était pas un meurtrier et son âme laissa enfin transparaitre sa douleur.
De ses yeux, ses perles dévalèrent rageusement sur ses joues. Une peine incommensurable le tiraillait et malgré qu'elle ait osé tuer son roi, Merlin ne la tuera pas.
Cela ne le lui ramènera pas…
Devant cette scène où la jeune sorcière, figée, flottait au-dessus du sol et le jeune sorcier qui la maintenait par le bout de sa main… tous les éléments acceptèrent sa décision.
.
Or le juge n'en avait pas fini, la fixant durement, il lui murmura calmement, maitrisant sa colère et son chagrin :
_ Tu as vécu comme tu as vécu ta peur…
Tu as suivi ta haine comme tu t'es fermée aux autres...
Tu as souhaité la mort de plusieurs des tiens !
Moi ! Emrys, juge de la colère divine, je te livre ma douleur !
Le jeune sorcier enveloppa Morgana de sa lumière et devant ses pieds, elle tomba à genoux.
Merlin désirait qu'elle partage sa peine, qu'elle ressente sa douleur et qu'elle comprenne la souffrance destructrice qu'elle lui a infligée.
Le juge s'agenouilla à sa hauteur et leva le visage rougi de la sorcière en tenant son menton entre ses doigts. À quatre pattes, elle s'essouffla subitement en posant une main sur sa poitrine.
Ainsi, Merlin souhaitait regarder aux travers de ses yeux, cette immense peine.
.
Face à son juge, la jeune sorcière ne savait pas ce qui l'attendait mais avec fierté, elle dressait son buste d'un air hautain.
Sous cette pluie, elle sentait son corps porté par un souffle frais. L'homme qui l'attirait par sa force, avait un regard insistant et sombre.
Elle tressaillit au contact de sa main sur sa poitrine et tout en hurlant sa rage, elle commença à craindre pour sa vie.
Morgana était entourée par la chaleur de cette colère et finissant à terre, elle ferma ses yeux.
Durant à peine quelques secondes, mais des secondes tellement lentes et d'une durée éternelle, elle la ressentit…
Elle ressentait cette douleur… durement et férocement.
La souffrance de Merlin était telle qu'elle ne trouvait plus assez d'air pour respirer. Elle la picorait en chacun de ses membres la forçant à trembloter encore plus.
Elle était en chacune des fibres de son corps. Cette sinistre dépression lui tordait le bas du ventre, la faisant hurler de chagrin.
Morgana endurait cette tristesse, horriblement elle avait si mal qu'elle serra entre ses doigts la terre molle et humide.
La jeune sorcière en tremblait de morosité et pour la première fois de sa vie, elle savait ce que la plus terrifiante des peines pouvait apporter.
Respirant avec difficulté, ses membres frissonnaient aux rythmes des battements de son cœur si cruellement meurtrie.
Et des larmes…
Des larmes de cette peine et de cette souffrance tombèrent de ses yeux. Elle cligna de ses paupières lorsqu'elle assimila enfin qu'elle n'aurait jamais imaginées qu'une telle douleur pouvait exister.
Elle la pénétrait comme si elle était sienne et ce mal qui la rongeait doucement lui démontrait à quel point sa haine contre Arthur n'était rien à côté de ce que subissait Emrys.
Morgana n'en pouvait plus, sa poitrine se comprimait à tel point qu'elle laissa échapper des hoquets suivis de plusieurs sanglots.
Elle sentait les vibrations de sa gorge au souffle de ses cris amers tout comme ses lèvres qui se mobilisaient aux mouvements de ses hurlements…
Elle secoua la tête avec difficulté :
_ Je… ça fait mal !... Cria-t-elle en fixant les yeux bleutés de son juge.
Oui, elle souffrait et apprenait ce qu'était la vraie souffrance, de celle qui persévérait et de celle qui s'insinuait au plus profond de votre être...
La douleur n'était pas physique, elle l'avait bien compris mais le plus dur avait été d'interpréter cette trahison de l'être aimé, de ressentir cet abandon soudain…
Même la douleur d'un poignard n'était rien comparée à celle-ci. Elle était tenace et ancrée en son âme et son pauvre cœur.
Morgana lâcha ses gémissements plaintifs… cette mortelle sensation… de n'avoir jamais réellement existé… de n'avoir jamais été accepté…
Tout ce que Merlin avait ressenti et malheureusement, ce dernier la ressentait encore davantage à ce moment.
La main toujours sur sa poitrine, elle essayait d'arrêter ses pleurs et ces tremblements mais sa gorge trépidait encore de cette douleur.
Alors Emrys, l'observant, lui souffla douloureusement :
_ Tu aurais pu me poignarder autant de fois que tu l'aurais souhaité… ce que tu ressens à cet instant est la pire des émotions… une condamnation des plus affligeantes…
Les doigts du juge lâchèrent le menton de la sorcière et il ajouta d'une voix vibrante et cassée :
_ Le fardeau est lourd… mais tu sais ce qui est le plus terrifiant à supporter ?… demanda-t-il sans cacher sa nervosité soudaine.
Il voyait dans ses yeux la souffrance qu'elle commençait à peine à réaliser, oui, Emrys la ressentait avec elle…
Et sa mémoire avait gardé le regard noir et sombre du jeune roi à son encontre. Il secoua la tête comme pour évacuer cette image et il continua sur le même ton :
_ L'indifférence !… voilà la pire des sanctions que je pouvais ressentir après autant de dévotion !… après autant d'amitié que j'avais idéalisé !…
Emrys laissa encore de nouvelles larmes couler… des larmes où regorgeaient la colère de son souverain...
Il la sentait se perdre dans cette affreuse tourmente et la relevant de sa main, debout face à lui, par sa force attractive, il lui hurla, essoufflé :
_ Tu as brisé mon lien !… tu as détruit ma vie !… tu as tué !… celui qui faisait de la mienne l'objectif de ma destinée !
Flottant à quelques centimètre du sol, Morgana, ravagée par le supplice du juge, réussit à bredouiller entre ses sanglots :
_ Je… suis… désolée…
Le jeune sorcier serra des dents avant de se pincer la lèvre inferieur :
_ Je ne peux te pardonner car de ton acte, j'ai été banni !... trahi !... rejeté et ignoré !
La colère commençait peu à peu à le reprendre de part et d'autre, alors fermant ses paupières, il prit une profonde respiration car tel un juge, il se devait d'avoir les idées claires.
Si cela n'avait tenu qu'à lui, il lui aurait demandé pourquoi lui ? Pourquoi avoir conservé cette rancœur quand Arthur souhaitait l'aider ?
Il lui aurait demandé d'ouvrir ses yeux et de comprendre qu'à cause d'elle, lui, Merlin ne représentait plus rien au regard de Camelot !
Il lui aurait hurlé sa peine tout en lui demandant si cela la réjouissait tant de voir l'un des siens mourir de la sorte !
Pourquoi devait-il, lui qui était si puissant, se sentir vidé pour un seul homme ! ?
Pourquoi son amour avait été balayé par le seul geste d'un regard meurtrier ! ?
Oui, Merlin avait cette rage au fond de lui et il détestait la sentir parcourir tout le long de son corps… comme ce jour où tout avait basculé…
Mais le juge ne fera rien de tout cela…
La contemplant d'un regard encore plus brillant, faisant accentuer les nuances bleutées et dorées, il lui souffla seulement :
_ Je ne te priverai jamais de ta vie Morgana. Nous sommes faits de la même magie mais ton cœur est trop noir et trop rempli de haine…
Il soupira profondément et ajouta :
_ De ta mémoire, je t'efface tout… de tout Camelot, de toute ta vie, tu ne te souviendras de rien… de ta magie, tu n'en auras plus…
La jeune sorcière, tremblante, le coupa en posant une main sur sa joue, effleurant de ses doigts ses perles, lui chuchota :
_ Je ne mérite pas ta clémence… commença-t-elle en pleurant à chaudes larmes.
Morgana déglutit et reprit :
_ Ta peine m'a fait entrevoir qu'elle était encore plus terrible que la mort de Morgause, plus dure que toutes mes pertes… si je pouvais changer cela, je le ferais…
Emrys la maintenait encore de la force de sa main, immobile en hauteur, elle bascula la tête en arrière lorsque la pluie cessa subitement.
Les nuages semblaient doucement s'écarter pour laisser le soleil éblouir la jeune fille. L'obscurité reprenait ses couleurs d'automne de cette fin d'après-midi.
Sanglotant de sa défaite mais surtout de ses regrets, parce que la Terre les avait ressenties dans ses gouttes, Morgana voulait que tout disparaisse.
Elle désirait que tout ce qui faisait d'elle une traitresse soit scellée en ce jour où elle avait tué son frère.
Or le juge avait déjà fait son choix et lui annonça sa sentence.
_ Je me suis battu pour Camelot, je me suis battu pour Arthur Pendragon… que cette phrase le faisait souffrir…
Douloureusement, il peina à respirer et sous les rayons caressant du soleil comme pour l'inciter à continuer, il ajouta :
_ Je me suis battu pour celui que j'aime… mais j'ai quand même perdu…
Emrys éclata finalement en sanglots… car sans l'attaque de Morgana, il n'aurait jamais su le fond des pensées d'Arthur envers lui et ce fut cette découverte qui le blessait encore le plus.
_ Et de par ma colère divine et du droit accordé par la Terre, tu retournes à l'état de nourrisson et ce… dès maintenant auprès d'Hunit…
Entre le tonnement des éclairs qui fuyaient, le hurlement de Kilgarah, les secousses de la Terre et ses cris de tristesse… Morgana lui souffla '' Merci ''…
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La nature avait repris ses droits et dans cette continuité, la magie de la terre quitta le corps du jeune sorcier, contente de son choix.
Tel un verdict digne d'un juge, elle savait que Merlin ne l'aurait jamais tué mais il avait pu au moins soulager cette part de colère contre l'une des siennes.
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Merlin s'écroula à genoux, laissant ses perles tomber inévitablement sur cette terre humidifiée par les pluies de tristesse.
Posant ses deux mains sur ses tempes, le jeune sorcier releva son regard doré au ciel et sous les rayons, il hurla !
Cela n'avait en rien changé ses mots... il continuait à les entendre... tel un refrain...
'' Sorcier ! Hors de ma vue sorcier ! Hors de ma vue menteur que tu sois ! Je ne veux plus jamais te voir ! Où je te mettrais moi-même au bucher ! ''
Cela n'avait en rien changé ses émotions… il continuait malgré tout à les ressentir…
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Please Don't Go de Barcelona [url]watch?v=1WLitrGQgHw&feature=fvst[/url]
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Arthur ressentait peu à peu ses membres et ce souffle étrange qui lui rendait lentement sa vie, le ramena dans son corps dépourvu de blessure.
La chaleur du soleil sur sa peau et la caresse du vent le réveilla… Toussant de sa gorge sèche, il sentit un bras se poser sous sa nuque.
Avec difficulté, il ouvrit ses paupières et à l'ombre du visage d'un homme, Arthur découvrit le visage de Merlin.
Dans ses yeux, le jeune Pendragon, y décela une petite lueur bleutée mélangée à la couleur or.
Merlin
Le cœur serré, il aperçut les trainées que les larmes avaient marquées sur ses joues. Sa main tenta de les effacer mais Merlin tourna son regard sur son torse.
Arthur le suivit dans ce geste et à sa surprise, il n'avait plus rien… Seule sa tunique avait été déchiré par cette attaque.
De ses yeux, il vit Merlin fixer la marque de sa sœur au-dessus de sa poitrine et à nouveaux, il détourna sa tête.
Soudainement, Merlin le lâcha, le faisant tomber pendant qu'il se mit à crier en posant ses mains sur ses oreilles.
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Merlin entendit la voix de sa Terre lui murmurait : '' Il est en vie ''… Le cœur battant, se plantant devant le corps du jeune roi, un léger sourire se dessina sur son visage.
Avec douceur, il passa sa main sous la nuque de celui-ci.
Lorsqu'il croisa furtivement le regard bleu de son souverain, la douleur d'entendre à nouveau ses paroles se firent encore plus violentes.
Fermant ses yeux quelques secondes, Merlin revoyait la dureté et cette noirceur au fond de ses yeux qu'il avait tant regardés avec respect et… amour.
Le corps chancelant, le jeune sorcier savait… il ne pourrait pas continuer ainsi. À répétition, cette horrible voix revenait le hantée, alors se redressant, il ne voulait plus les entendre.
Même ses mains ne les empêchaient pas de pénétrer sa conscience.
Il vit qu'Arthur essayait de s'approcher alors le regard doré, il planta un mur invisible entre eux et tristement, Merlin recula et se tourna sur la vue du lac.
Fermant son regard un instant, il revit sa renaissance…
_ Merlin, je ne peux me résoudre à croire que ta vie se termine ainsi. Avaiit-il entendu de la voix vibrante de Kilgarah.
Il se souvint que seul l'ombre de lui-même était présent, comme s'il ne pouvait pas répondre. Mais la douleur que lui avait faite le roi était toujours pesante et présente.
Ses paroles répercutaient encore dans sa tête, le faisant frissonner de tout son être.
_ Merlin, la seule chose que je peux te proposer est de revenir l'enfant que tu avais été et de grandir au fil du temps… et quand l'heure arrivera, j'accepterais ton choix.
Merlin posa une main sur son cœur blessé. Baissant la tête, il savait qu'en restant ici ou ailleurs, sa peine ne fera qu'augmenter.
Pouvait-il survivre avec ses échos dans la tête ? Même ses mains n'interdisaient pas le cri de traverser ses tympans.
Et cette douleur d'avoir donné foi en un sentiment qu'il aurait cru partager… Le regard humide, Merlin se pinça les lèvres.
Un sanglot résonna dans l'air du temps transportant avec lui tout l'amour qu'il aurait pu lui offrir… pour seulement un homme, pour son roi…
Merlin sourit légèrement en secouant la tête… même cela le roi n'en était pas digne, se disait-il…
Et pourtant, il savait… mais ce crétin royal ne s'en apercevait pas, tout comme il n'avait vu pour sa magie.
Alors levant son regard une dernière fois sur la beauté que lui exposait le lac, ces paroles le dominaient.
Vivre chaque jour en entendant encore et encore ses mots qui l'avaient brisé, Merlin fit le choix incertain de retourner là où il aurait sa place.
Merlin se tourna sur le jeune roi quand ce dernier l'interpella.
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.
Face au jeune sorcier, Arthur percuta ce mur et posant ses deux mains dessus pour deviner la chose, il resta figé sur place, contemplant Merlin.
Il ne ressentait rien de bon et détaillant l'attitude du jeune sorcier mais à ses mouvements, le torse comprimé, il comprit. Et de toutes ses forces, Arthur cria :
_ Que fais-tu Merlin ? !
Le jeune Pendragon vit ce dernier reculer d'un pas dans le lac ce qui fit tressaillir son propre cœur, déjà broyé par sa peine. Cet organe si vital semblait vouloir sortir de sa poitrine…
Ce dernier tapa de ses mains sur ce pan de mur en tentant de résonner Merlin.
_ Merlin ! Je t'en prie ne fais pas ça ! hurla-t-il avec rage.
Sa gorge semblait perdre sa voix et voir son ami si près de l'eau l'effrayait. Il ne pouvait admettre que Merlin était revenu juste pour le sauver et repartir de la sorte sans qu'ils en aient discuté.
Le brun s'avança d'un second pas faisant enrager Arthur avec plus de vivacité.
_ NON !
Le blond ne voulait pas, il ne pouvait pas regarder Merlin s'enfoncer dans le lac. Arthur sentit son cœur se briser de toute sa mélancolie.
Tapant honteusement cette cloison, il ne cessait de beugler le nom de son valet. Il vit ce dernier se retourner et durant un instant ils se fixèrent sans dire un mot.
Merlin le regardait droit dans les yeux. Il avait fait un choix et rien ne pouvait l'empêcher d'accepter l'offre de Kilgarah.
Et même s'il lisait de la tristesse dans ceux du roi, son tourment était bien trop profond pour être soigné.
Arthur le dévisagea, il ne comprenait pas sa raison de fuir cette vie. Il savait que son erreur avait été fatale mais le jeune roi ne pouvait s'autoriser une nouvelle fois à le perdre.
_ Je t'en prie Merlin ! Ne fais pas ça !
Arthur sentait ses larmes chaudes couler sur ses joues. Il crut une minute que le jeune sorcier allait se jeter dans l'eau et se dressant contre le mur, il frappa hystériquement celui-ci.
_ Ne fais pas ça Merlin ! Pardonne-moi ! cria-t-il entre ses sanglots.
Merlin voulait qu'il se taise, sa voix ne faisait que lui rappeler ses mots, alors le fixant durement, enfin il lui répondit le plus calmement possible :
_ Comment pourrais-je vous pardonner ? Combien de fois m'avez-vous humilié quand j'avais raison ? Combien de fois m'avez-vous enfermés au cachot pour vous avoir sauver ?
En chacune de ses questions, il sentait cette émotion revenir lui transpercer le cœur comme le jour où…
Le jeune sorcier secoua la tête en la baissant.
_ Je suis désolé Votre majesté mais ma vie s'achève ici… finit-il doucement.
_ Non ! hurla Arthur, tel un excité derrière cette séparation.
_ J'ai fait mon devoir, puis levant son regard humide Merlin ajouta, vous avez un royaume à gouverner… moi… plus rien ne me retient…
Arthur tomba à genoux, Merlin le tiraillait de l'intérieur. Le corps tremblant, il demanda :
_ Que puis-je faire pour effacer ce que je t'ai dit ?
Le jeune roi hoqueta, il avait, pour la première fois de sa vie si peur que tout ce qui comptait pour lui, était que Merlin reste. Il avait la chair de poule et ses membres étaient secoués de ses frissons tenaces.
Et ces larmes étaient versées seulement pour cet homme qui avait plusieurs fois été présent dans sa vie.
Merlin, les mains en forme de poing :
_ Vous ne pouvez plus rien sir ! Vos paroles ne s'effaceront jamais ! Elles se sont inscrites au fond de mon âme… s'imprégnant de votre propre colère ! hurla Merlin.
Arthur serra des dents… et toujours en fixant le brun, il lui dit d'une voix cassée :
_ Je regrette Merlin… je regrette tellement ce que je t'ai dit…
Le blond ne supportait plus cette poignante douleur alors il pleura, traînant sa peine en chacune de ses perles.
Tandis que Merlin le regardait, ce dernier malgré son dévouement, ne pouvait plus continuer sa vie de cette manière.
_ Il est trop tard pour cela…
Le jeune sorcier fit face au lac et à peine deux pas qu'Arthur reprit de plus belle. Debout, le corps mitraillé de tension inconnue, de sa main droite, il frappa à nouveau ce pan de mur :
_ Merlin ! Non ! À tes quatorze ans tu m'as dit que tu ne me quitterais jamais ! À tes seize ans tu m'as dit que j'étais important pour toi !…
Arthur souffrait en repensant à chacun de ses souvenirs et entre sanglots et affliction, il continua :
_ A dix-sept ans, tu m'as dit que si tu pouvais, tu resterais avec moi…
La dernière phrase fut tellement mêlée de tristesse et de malaise qu'il frémit de tout son être.
_ Je n'étais pas moi ! répondit rageusement Merlin, soudainement en s'approchant de son interlocuteur. Tu as essayé de m'attendrir ! Tu t'es joué de mon innocence !
Le roi avait touché un point sensible, espérant l'éloigner du lac. Le tutoyé était signe que Merlin hésitait encore.
_ Tu m'as tué ! Et ça Arthur, je ne peux pas te le pardonner ! Ta haine contre les miens m'a littéralement foudroyé !
Le blond s'étrangla dans ses hoquets en entendant Merlin lui infliger ses paroles.
Merlin serra sa mâchoire, retenant ses larmes et lui tonna :
"_ Tu as tellement été loin qu'à chaque fois que je pense à toi, ce sont tes mots qui me tuent à petit feu !
Chaque fois que je te regarde, j'entends ta voix si pleine d'amertume que ça me brule ! Et je sais que je ne le supporterais pas !"

Arthur réalisa la douleur qu'avait engendrée ses terribles paroles. Il allait lui répondre mais Merlin le coupa en pointant son index sur lui :
_ Je t'interdis de me retenir !
Le jeune roi sentit une vague de souffle le repousser en arrière et à travers ce geste, il sentit la colère du jeune sorcier.
_ Si je dois subir ta colère, Merlin, je préférais mourir de tes mains que de vivre une minute de plus avec ma honte ! Lui cria le roi.
Le cœur d'Arthur sombrait dans la même démence que Merlin. Oui, il préférait mille fois plus endurer le courroux de celui-ci que de vivre sans lui.
.
Mais Merlin était tout sauf idiot et sans un regard, il se tourna à nouveau sur le lac. Marchant d'un pas décidé, il pouvait entendre les hurlements du jeune roi tapant hostilement contre la paroi.
Le jeune sorcier n'avait plus la force de le regarder. Sa vie n'a été que pour veiller sur un homme qui ne le respectait même pas.
Devant l'étendue d'eau, les mots revenaient se pendre à son oreille. Refermant à nouveau ses mains en des poings, il savait qu'il n'y avait plus aucun espoir pour rétablir cette paix qu'ils avaient autrefois.
Merlin se souvint de son Arthur d'avant mais celui-ci l'avait poignardé de toute sa haine. Lentement, il posa une main à l'emplacement de sa marque qu'il avait partagé avec lui.
Dans sa crainte de perdre le roi, sa magie avait récupéré une partie des blessures du jeune roi. Et quand de ses lèvres, soufflant ses mots d'une autre religion, il avait réparti sa peine… ses sentiments…
Peu importait, maintenant, il savait que rien ne changerait et cette douleur qui l'assenait sans arrêt lui était insupportable.
Les pieds dans l'eau, il ne regrettait en rien de l'avoir veillé parce qu'au fond, il savait que ce roi sera le meilleur de tous.
Le brun ferma un instant ses yeux ressentant encore cette souffrance. Non plus rien n'avait d'importance…
Inévitablement, Merlin se laissa empoter par le lac…
.
Arthur ne sentait plus ses jambes le soutenir. Merlin avait déjà fait son choix et le cœur meurtri, il hurla en brutalisant durement ce mur.
Fou… il était fou… il ne pouvait rien faire d'où il était. La rage au ventre, il continua ses coups. Arthur avait tellement mal que jamais il n'aurait pensé qu'elle serait encore plus dure à vivre.
Quand il a su la façon dont il s'était laissé mourir, il s'en était voulu mais quand devant ses yeux, la même chose se produisait, il n'avait pas le pouvoir d'arrêter la marche de Merlin.
La gorge nouée, il criait le nom de son valet jusqu'à ce que sa voix ne parvienne plus à sortir un son. Il resta figé lorsqu'il s'aperçut qu'il ne voyait plus que le torse de Merlin.
Arthur tremblait de tous ses membres. Les mains contre ce mur invisible, la tête baissée, ses perles affluaient vers le sol d'une vitesse phénoménale.
_ Non ! Brailla-t-il.
La douleur était sinistre et perverse. Entre ses larmes, enfin il comprenait sa vraie souffrance.
Plus il tentait de hurler plus sa gorge semblait s'arracher d'elle-même, et son cœur… si Arthur avait pu l'extirper pour ne plus souffrir, il aurait arracher sur le champ.
Arthur avait eu tort d'avoir agi sous l'impulsion car Merlin avait confiance en lui mais surtout il avait eu foi en sa nature. Et son âme… se mourait avec le brun…
_ Mon dieu, comme je regrette Merlin !… continua-t-il en n'apercevant plus que les épaules de celui-ci se confondre avec l'eau.
Secouant la tête, il ne tolérait pas son échec tout comme il n'admettait pas que le jeune sorcier l'abandonne.
Baissant son regard rougis, il sentait à nouveau ce vide s'emparait de lui. Il ne pourra jamais régner si Merlin ne faisait plus partie de sa vie. Alors sa tristesse redoubla encore plus…
Arthur souhaitait vivre avec Merlin, il voulait qu'il lui revienne… et cet élancement qui tirait son cœur vers l'extérieur lui faisait effroyablement souffrir.
La douleur était trop grande, tout comme l'un que pour l'autre…
Il lui avait fallu se trouver au pied du mur pour enfin laisser son coeur s'ouvrir lentement...
Pourquoi tenait-il tant à lui ? Pourquoi voulait-il qu'il soit avec lui ? Pourquoi son cœur semblait vouloir sortir quand il le sentait loin de lui ?
Respirant douloureusement de ses souffles rauques et relevant son regard brouillé sur Merlin, il entendit la mélodie siffler dans cet air...
Et dans un silence baigné de solitude, enfin, cette mélodie portée par le souffle du passé trouva l'oreille destinée à écouter ces mots qu'elle avait conservée.
Je lui aurais donné ma vie…
J'aurais veillé sur la sienne…
Je l'aurais suivi où qu'il aille…
J'aurais traversé des royaumes pour lui…
Je lui aurais prouvé que la magie est douce…
Je lui aurais expliqué que la mienne vient de lui…
Et j'aurais fini un jour par lui dire…

.
.
La force divine de la Terre figea le temps entier. Merlin n'avançait plus, le jeune roi était immobile comme toute le reste de la planète.
Dans un silence que le souffle du vent portait, elle murmura tel un fantôme :
'' Il est temps Arthur, temps que vous vous rendiez enfin compte ce que représente Merlin…''
Dans un éclatement, le corps d'Arthur fut projeté dans un monde où pour une seule journée entière, il devra vivre sans Merlin…
Dans un monde où la magie n'existait pas, où sa vie resterait celle qu'il avait connue avec Uther, où ils espéraient qu'il se souvienne de lui…
Une épreuve que lui avait prédite cette mère…
La Terre, mère de toutes les essences vitale, le soleil, père de toute vie… avaient senti la décision hésitante de Merlin qui vacillait et tant que Kilgarah ne lui accordait pas son choix, ils préférèrent intervenir.
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Le vent était plus calme que le matin, faisant à peine virevolter les feuilles. Le soleil paraissait apaiser la tension de la nature car elle savait que ce jour tant attendu été arrivé…
Seuls les êtres magiques pouvaient entendre le souffle mélancolique qui avait tant espéré… Pleurait-elle de joie ? Peut-être… Pleurait-elle de peine ? Peut-être…
Kilgarah survolait le lac le cœur battant au rythme de son seigneur… triste et accablé…
De ses mouvements, le vent caressait avec amour son corps qui se mouvait avec élégance dans cette atmosphère vide…
Aussi vide qu'était la magie de Merlin, aussi vide qu'était le cœur d'Arthur…
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_________________

Et surtout, fan de merthur, même si mes fanfictions s'écrivent très lentement...


Dernière édition par Aynath le 02 Juil 2012 09:27, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 11 Jan 2012 02:16 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 12 Mai 2010 19:26
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Alors, premier commentaire sur ce récit. ^^ Déjà, bonne histoire, bien ficelée. Même si j'aime pas le fait qu'Arthur rejette Merlin à cause de sa magie, c'est probablement ce qu'il va se passer, étant donné le caractère emporté du blond. La peine que ressent Merlin est bien retranscrite, et l'idée de le faire revenir littéralement en enfance est pas mal, bien que sans beaucoup de surprise. Sur le dernier tableau, je trouve Merlin quand même sacrément borné (ok, il est têtu, mais à ce point là), et très peu à l'écoute, ce qui ne lui ressemble pas. Je pense que tu aurais pu tourner la scène autrement tout en ayant autant de suspens.

Voilà pour le fond (grossièrement). Maintenant passons à la forme. Et je dois dire que ça pique les yeux. Je ne tiens pas à ce que ce commentaire soit mal pris, donc je souligne le fait que je dis tout cela sans méchanceté.

Déjà, première chose, ton texte n'est pas fluide. Les phrases ne s'enchaînent pas naturellement, j'ai été plusieurs fois obligée de relire des phrases pour en comprendre le sens. Et dans les dialogues, les parties dialogues et les incises (si je ne me trompe pas de terme) sont difficiles à distinguer. Et je pense qu'il y a également un problème de mise en forme: sauter une ligne quasiment à chaque phrase, ça ne sert strictement à rien. Ce n'est pas un texte aéré ça, c'est un gruyère avec plus d'air que de fromage! Il vaut mieux que tu fasses des paragraphes, pas trop longs, certes, mais qui regroupent plusieurs phrases, autour d'un "thème", d'une action, d'une description. Tu sautes une ligne entre chaque paragraphe, et avant et après chaque dialogue. Comme ça, tu auras un texte aéré, beaucoup plus facile à lire. (sur certains chapitres, tu le fais plus, mais là dans le dernier, il n'y avait aucun paragraphe, et comme je me concentre sur le dernier chapitre ^^)

Ensuite, il y a des problèmes de syntaxe, de préposition (pas remarqué dans ce chap, mais dans les précédents), de concordances de temps (tu utilises à peu près tous les systèmes temporels sans distinction et sans raison particulière, et ça, c'est énervant. Certes c'est compliqué parfois de rester dans un système, mais faut faire un effort pour la cohésion du texte), et aussi et surtout de sens. Bref, tout ça nuit à la compréhension du texte d'une part (d'où mes retours en arrière fréquents pour comprendre une phrase), et à sa fluidité (les phrases alambiquées, c'est pas simple à lire, et encore moins quand c'est mal construit). Je vais prendre quelques exemples dans ce chap pour illustrer mon propos.

Citation:
Le paysage n'avait rien à envier en ce jour remplis de haine et de tristesse.
On envie quelqu'un ou en envie quelque chose (à quelqu'un). Là, ce n'est ni l'un ni l'autre donc soit c'est pas le bon verbe, soit il manque un bout de phrase.

Citation:
Kilgarah raclait de ses ailes le vide avec véracité
Hum... Déjà, racler le vide c'est bizarre (a priori, c'est non faisable, donc moi j'ai du mal à comprendre), mais avec véracité, c'est encore plus improbable! Véracité, ça veut dire authenticité. Racler avec authenticité, ça ne veut rien dire ici.

Citation:
L'élu choisi par l'ancienne religion qui avait la souplesse de laisser la vie
Possibilité de laisser la vie, si tu veux. Souplesse de laisser la vie, non. (ou alors faut tourner la phrase autrement)

Citation:
De ses yeux, ses perles dévalèrent rageusement sur ses joues.
Deux pronoms possessifs dans la même phrase, pour désigner le même possesseur, ça ne sert pas à grand chose en français, donc "de ses yeux, des perles", c'est mieux.

Citation:
Pourquoi son amour avait été balayé par le seul geste d'un regard meurtrier ! ?
Contradiction entre geste et regard.

Citation:
Hors de ma vue menteur que tu sois !
Hors de ma vue menteur que tu es! (comme elle revient souvent, elle pique beaucoup celle-là)

Citation:
Tapant honteusement cette cloison, il ne cessait de beugler le nom de son valet.
Honteusement? Oo Je ne vois pas ce qu'il y a de honteux à se démener pour essayer de sauver la vie de celui qu'on aime. Et puis je trouve que le terme beugler ne convient pas: ça fait très animal, et jamais tu n'introduis ce côté là de la personnalité d'Arthur, et tu n'en reparles pas après (au contraire, tout le temps, Arthur fait référence à son statut de roi, alors le côté animal de beugler, ça crée un décalage, pas utilisé, donc pas nécessaire et gênant).

Sinon, le dernier reproche que je ferai sont les répétitions qui sont présentes dans le texte. Par exemple, la dernière phrase que j'ai citée, elle est reprise au moins 3 fois dans le texte, avec juste un changement d'adverbe entre les phrases. C'est énervant, et ça laisse l'impression d'un travail bâclé. Et autre "répétition": la préposition "en", que tu utilises dans beaucoup trop de circonstances j'ai l'impression (après ça peut être des variantes "régionales" du français, mais moi ça m'a gêné dans la lecture).

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 Sujet du message: Re: Le choix d'une vie- Merlin - M&A- Pg13
MessagePosté: 11 Jan 2012 11:24 
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Slash ou non, telle est la question...
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Hello

Wow... j'ai l'impression qu'il faut que je retourne à l'école ou que j'arrête d'écrire.

Même si ce n'est pas de la méchanceté, attendre 8 chapitre pour le dire... je ne sais que ce que c'est... et pourtant je mets beaucoup de temps à l'écrire, là ca me casse carrément.
Je pensais m'être amélioré en 7 mois, ben là, faut croire que non...
Mais ce n'est pas grave.

Pour la forme, je fais un copier/collier de ffnet car je deteste lire dans des pavé et que lire un long texte sur ecran, ca fais mal aux yeux... c'est tout, sinon je fais bien des paragraphe.

La conjugaison du temps, j'essai mais parfois je dois m'y perdre. Les syntaxes, j ai toujours eu des probleme avec. Les répétitions, j'essais de les éviter mais en même temps, là c'était pour insister sur la force du geste d'Arthur.

Bref, que dire... merci pour ta review

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Et surtout, fan de merthur, même si mes fanfictions s'écrivent très lentement...


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