Forum - Le Monde du Slash

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 Sujet du message: [Finie] Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 16 Déc 2011 21:06 
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Je n'ai pas été enlevée par des extra-terrestres... :lol: J'ai eu pas mal de boulot en ce moment et j'ai hâte de rattraper le retard que j'ai accumulé dans les fictions. Pour "fêter" ce retour, je vous dévoile le prologue d'une histoire sur laquelle je travaille depuis juin dernier. Elle est enfin finie, prête à être critiquée par vos yeux avertis. :D

Cette fiction me tient énormément à cœur. D'une part, parce que j'y ai passé énormément de temps. D'autre part, parce que je pensais régulièrement à quelqu'un en l'écrivant. Mon but assez prétentieux est d'écrire une histoire d'amour entre John et Sherlock, celle qui me parait la plus adéquate pour eux. :oops: J'espère que j'y parviendrai.

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Citation:
Résumé : Lorsque Sherlock disparait, John se lance immédiatement à sa recherche. Apprenant à déjouer les obstacles et les interrogations que les ravisseurs sèment sur sa route, John va réaliser trois choses : que le réel enjeu de cette histoire dépasse l'entendement, que le danger provient parfois de son propre camp et que sa relation avec le détective n'est peut-être pas celle qu'il imaginait...


:sensible:

Spoiler: Montrer
De la violence mais jamais explicite. Décès de personnages.



Pour chacun des chapitres, je propose une chanson qui colle dans ses grandes lignes au chapitre ou à l'ambiance de celui-ci. :D

♠♥♣♦♠♥♣♦♠♥♣♦

Chapitre zéroCe que le bonheur signifie »)



Maybe in the start we would laugh/Peut-être que nous ririons au début
Maybe in the end we would cry/Peut-être que nous pleurerions à la fin
But I believe in every book I've ever read/ Mais je crois en chacun des livres que j'ai lu
And what you said/Et en ce que tu disais


Face à mon clavier, je composais la préface du deuxième ouvrage que je venais d’entamer. Suspendue au mur de notre salon, l’horloge affichait trois heures et quart. La dure réalité s’imposa à moi : cette nuit serait encore bien courte. Me décidant à rectifier une nouvelle fois ce premier jet, je débutai ma lecture à voix basse.

Citation:
« Il existe des êtres si brillants, si stupéfiants que nous pourrions presque douter de leur existence, de la véracité de leur biographie ou de l’intention réelle de leurs actes. Et celui dont je vais rapporter une nouvelle fois les aventures fait partie de cette catégorie.

Je ne me suis jamais sentis l’âme d’un écrivain. Je n’en ai pas besoin : je n’ai qu’à fermer les yeux et me remémorer divers souvenirs pour rapporter les aventures les plus rocambolesques, les plus surprenantes qui soient. Les faits viendront ainsi au secours de mon talent inexistant, les démonstrations de génie consolideront mon style bancal.

J’espère vous offrir l’émerveillement qui a été le mien sur toutes les enquêtes que j’ai secondées. Mais ce que je souhaite avant tout est de rendre justice à un bienfaiteur discret, de mettre en lumière ses actes généreux mais désintéressés. Ceci est l’histoire d’un héros en réalité trop humain et imparfait pour en être un, celle d’un enquêteur qui ne l’était pas vraiment, d’un homme surnaturel mais néanmoins réel.

Depuis le début de notre collaboration improbable, j’ai ressenti le besoin de confier ces aventures dans lesquelles il m’entraînait malgré moi, avec une conviction et un enthousiasme qui me happait dans le sillage de sa silhouette sombre et élancée. Cette pause me semblait être le moment le plus propice à la rédaction des aventures de Sherlock Holmes. »


Mon curseur clignota quelques instants sur ce dernier nom, presque sacré à mes yeux. Pris d’un sentiment étrange, je m’interrogeai sur le bien fondé de mon ouvrage : Sherlock le cautionnerait-il s’il l’apprenait ? Peut-être. Peut-être pas. Il le savait probablement déjà. Nous parlions de Holmes après tout.

Au milieu de mes états d’âme, je ressentis néanmoins le besoin de consigner ces souvenirs, d’écrire des histoires. Les récents évènements n’étaient peut-être pas étrangers à cette sensation. M’appuyant sur le dossier de ma chaise, je croisai les bras et repartis quelques mois en arrière, l’esprit vagabondant dans cette aventure qui n’avait laissé rien ni personne indemne.

I'd shown the world/Je montrerais au monde
What it means to me/Ce que cela signifie pour moi
Believe it or not, I made them see/Crois le ou non, je leur ai montré
This is what happiness means to me/Ce que le bonheur signifie pour moi


♠♥♣♦♠♥♣♦♠♥♣♦

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Dernière édition par Tommaso le 17 Fév 2012 12:12, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 17 Déc 2011 15:42 
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Oh, quel plaisir de te retrouver pour une nouvelle fic!! D'autant qu'avec le temps que tu y as consacré je ne doute pas un instant que ça va être une merveille :D Comme à chaque fois en même temps.

Cette petite mise en bouche s'annonce prometteuse, même si ça reste très court. J'aurais plus de choses à dire la prochaine fois, cela dit je retrouve déjà avec un immense plaisir ton style unique et tellement attachant. En tout cas j'ai hâte de continuer l'aventure, tu peux même pas imaginer :wink:

Sinon, pour ne rien me gâcher, j'ai tenu bon et je n'ai pas lu le spoiler, me sens un tout petit peu frustrée pour le coup alors j'espère que tu ne me fera pas trop languir :mrgreen:

:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 17 Déc 2011 18:10 
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Quelle belle surprise! Non seulement te revoilà mais en plus tu nous offre une fic sur ce fandom :D
Comme Glasgow, je n'ai pas lu le spoiler. Je ne veux rien gâcher non plus.

Vraiment hâte de lire la suite. Cette mise en bouche me fait trépigner d'impatience !!

:suite: :suite: :suite: :suite:

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Obviously, I'm in ♥ with Sherlock of the bbc!!
Most people blunder around this city and all they see are streets and shops and cars;
walk with Sherlock Holmes, you see the battlefield . .


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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 17 Déc 2011 20:05 
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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 17 Déc 2011 20:05 
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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 18 Déc 2011 15:12 
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Chapitre unSauver les meubles »)



Have we enough to keep it together? / En avons-nous assez de recoller les morceaux ?
Or do we just keep on pretending / Ou devrions-nous continuer à faire semblant
And hope our luck is never ending / Et espérer que notre chance ne s'arrête jamais


Marylebone pouvait se vanter d’être l’un des quartiers les plus agréables et paisibles du centre de Londres. Ses rues fleuries faisaient le bonheur des habitants et des nombreux touristes qui affluaient sur ses trottoirs. Cette atmosphère contrastait néanmoins avec l’ambiance régnant dans l’appartement de l’une de ces rues, le 221B Baker Street.

Hystérique, l’un de ses résidents vociférait des accusations aussi loufoques que perturbantes sur son colocataire, sereinement installé dans son canapé préféré. Et ce type n’était personne d’autre que moi.

- Je m’en fous complètement si tu joues du violon à quatre heures du matin ! Je pourrais presque ignorer les coups de feu dans le mur ou le fait que tu transformes notre cuisine en laboratoire clandestin, mais Sherlock, s’il-te-plait… Enrouler une main tranchée dans l’un de mes pull et le dissimuler dans le frigo, c’est- C’est trop !
- C’est un cadeau que je te fais. Les vêtements bordeaux ne te vont vraiment pas. Tu es ingrat, John.

Estomaqué, je ne répondis rien. Le culot et l’audace de mon ami faisaient naître en moi des envies meurtrières que j’aspirais à assouvir un jour. Las de discuter, j’enfilai finalement sa veste et posa sa main sur la porte :
- Je file chez Sarah ! J’en ai marre ! Tu- Tu es insupportable !

Procédant à la lecture attentive d’un message qu’il venait de recevoir, Sherlock me tendit son téléphone :
- Lestrade vient de me contacter pour une affaire. Tu m’accompagnes ?
- Plutôt mourir !

La porte claqua. Descendant furieusement les escaliers, je maudis mon colocataire sur plusieurs centaines de mètres avant de rejeter la faute sur l’armée, ma blessure et cette pension dérisoire qui me contraignait à partager un appartement avec un tel énergumène. Je m’engouffrai finalement dans l’une des bouches de métro, ignorant tout des yeux perçants qui m’observaient depuis la fenêtre du salon.

***

Installé sur le canapé de Sarah, j’accueilli avec un sourire la tasse de thé que me tendait ma charmante amie. La relation que nous avions établie pouvait paraître indéchiffrable aux yeux de nos connaissances, elle n’en était pas moins profonde et sincère. Et s’il ne s’agissait pas d’une épique et interminable histoire d’amour, je m’en fichais bien : dans l’immédiat, je n’en retirai que du bonheur.

Irrité, je refusai un instant de répondre aux questions de Sarah. Celle-ci mit rapidement le doigt sur la cause de ma visite impromptue et de mon humeur massacrante.

- Qu’est-ce qu’il a encore fait ?
- Une main est amputée est apparue ce matin dans le frigo-
- A choisir, je préfère encore ça à l’idée de retrouver une tête entre le carton de lait et le cidre, ponctua Sarah avec un détachement qui me dérida légèrement.
- Oui, mais la main était enroulée dans l’un de mes pulls !

La jeune femme éclata de rire, incapable de retenir son hilarité face à cette conversation déconcertante. Je fronçai les sourcils, contrarié d’être la source des moqueries de ma bien-aimée.

Elle me caressa finalement les cheveux et s’excusa, m’expliquant qu’elle ne s’habituerait jamais tout à fait aux anecdotes de notre étrange colocation. Lorsque Sarah passa ses bras autour de mes épaules, j’hésitai. Un drôle de sentiment me fit prendre conscience que j’aurais préféré être aux côtés de son ami, à fouiller une scène de crime et à déjouer des mystères. Je refoulai cette pensée : premièrement, j’étais venu de moi-même chez Sarah. Et enfin, Sherlock devait apprendre à ne pas me considérer comme acquis.

Respirant l’odeur fruitée du parfum de Sarah, je fis taire mes interrogations et releva la tête, lui adressant un sourire lourd de sens.

***

Défroissant rapidement ma chemise, je l’enfilai et la boutonnai avec un sourire satisfait, le cœur et l’esprit plus léger qu’au début de la journée. Le bruit de la douche m’indiqua que Sarah ne réapparaitrait pas avant un certain moment. Je décidai de m’emparer de la télécommande et zappai jusqu’à une émission dépourvue d’intérêt.

Allongé, les bras croisés derrière la tête, je regardai les images défiler, apprenant avec un certain mépris que deux stars de cinéma étaient fraîchement divorcées. Admirant la plastique de l’actrice, je fus incapable de me souvenir d’un seul élément de sa filmographie.

Somnolant, je sursautai subitement lorsque le vibreur de mon téléphone résonna sur la table en verre, provoquant un boucan monstre et la lente progression du gadget vers le vide. Ne le récupérant qu’à la dernière seconde, j’ouvris le message, persuadé d’y trouver un appel ou une réclamation de Sherlock. Rien sinon un numéro inconnu.

Envisageant mon ami assez audacieux pour subtiliser le téléphone d’un agent ou d’un inconnu et se permettre de m’envoyer un texto, je rechignai à l’ouvrir. Jetant un œil à l’abrutissant programme télévisé, je cédai et ouvris la minuscule enveloppe qui figurait sur mon écran :

Citation:
+0044 7743 4512
« Pourriez-vous demander à Sherlock de me rejoindre ? Il est injoignable. G. Lestrade »


Haussant un sourcil, je composai rapidement une réponse avant de repartir m’asseoir dans le confortable divan.

Citation:
JW
« Il a bien vu votre message ce matin. Il a dû trouver quelque chose d’autre à faire en chemin. »


La sonnerie qui s’échappa de mon téléphone me donna l’ahurissante envie de l’éteindre ou de le détruire. Résistant quelques secondes à l’appel, j’y répondis finalement, irrité :
- Oui ?
- Dr Watson ? Lestrade. Je n’ai strictement rien envoyé ce matin à Sherlock.
- De mieux en mieux… Il a dû partir sous un faux prétexte dans ce cas ! Ce n’est ni la première ni la dernière fois. Je lui dirai de vous recontacter quand il sera revenu. Si vous avez la chance de le croiser avant moi, dites-lui d’acheter du lait.

J’appuyai aussitôt sur la touche « décrocher », délaissant mon interlocuteur pour la terne vie des peoples britanniques. Mariages, divorces, naissances, je songeai un instant à ce qu’aurait été ma vie si je n’avais pas croisé le chemin de cet insupportable colocataire. Différente, j’en étais certain. Mais en quoi ? Je renonçai à établir la liste et chassai de nouveau l’odieux détective de son esprit.

Durant ce temps, un drame se produisait de l’autre côté de Londres.

Ce que j’en sais à l’heure actuelle ne sont que la combinaison des bribes que j’ai obtenues auprès des principaux intéressés. Mon imagination s’est chargée malgré moi du reste du travail, agençant et étoffant ces fameux témoignages pour constituer le périple de nos vies.

***

La tête dans le coton, balloté à l’arrière d’une camionnette, Sherlock ouvrit les yeux sur ses pieds et poings liés. Tentant tant bien que mal de défaire les liens, il renonça, impuissant. Rassemblant ses derniers souvenirs, il se remémorait à peine être descendu au rez-de-chaussée du 221B Baker Street. Il hésitait ensuite : avait-il eu le temps d’ouvrir la porte ou l’agression s’était-t-elle produite à quelques marches seulement de son appartement ?
La tempe légèrement poisseuse, il devina qu’un coup à la tête était responsable de son amnésie. Ses cheveux bouclés s’étaient figés dans le mince filet de sang qui courrait sur sa peau depuis son crâne. Dégouté, il grimaça derrière le bâillon.

Bien décidé à comprendre la galère dans laquelle il s’était fourré, il observa les objets qui l’entouraient : cordes, boîte à outils. Quelques vieux journaux, près d’un bidon d’huile de moteur. Rien qui ne le renseignait sur l’auteur de cette agression. En l’absence d’informations, il ne pouvait déduire une destination précise et l’incertain était une source d’angoisse. Il entreprit donc de se calmer et d’attendre patiemment la fin du voyage.

Soulagé sur certains plans, il supposa probablement que je m’apercevrai de l’anormalité de la situation cette nuit ou au petit matin. En attendant, il lui fallait rassembler le plus d’éléments possibles et trouver le moyen de devenir indispensable aux yeux de ses agresseurs. A moins qu’il ne le soit déjà : il doutait fortement qu’un rapt au hasard se soit porté sur sa personne. En sa qualité d’unique détective consultant au monde, il attirait autant la curiosité que la jalousie ou le ressentiment. Enfin, le mobile financier semblait irrecevable : contraint de partager son appartement, il n’étalait pas une fortune appréciable.
Le cahotement s’arrêta brusquement. Un crissement de pneus se fit entendre avant que les portes de la camionnette ne s’ouvrent, le plongeant dans une lumière artificielle et aveuglante. Des spots lumineux, semblables à ceux qui éclairent les berges de la Tamise près des docks et des usines. Dans le halo blanc, il distingua trois silhouettes différentes.

Traînés par deux paires de bras, les individus communiquèrent entre eux dans un anglais teinté d’un accent curieux. Irlandais, trancha Sherlock, en tentant d’identifier le patois et les intonations de ses geôliers. Une première information capitale, songea-t-il avant d’être projeté deux ou trois mètres en avant sur le béton humide et râpeux de ce qui semblait être un vieil entrepôt hérité de la sidérurgie. Une odeur de souffre le prenait à la gorge.
Remerciant ses yeux de s’accommoder à la lumière aveuglante, il n’eut pas le loisir de riposter, entourés de chaîne dont un claquement lui indiqua qu’elles étaient reliées au mousqueton bien ancré dans le ciment écaillé du mur.

Dans un dernier moment de lucidité, il se félicita de ne pas m’avoir entraîné là-dedans. Une masse lourde le heurta finalement à la tête, le plongeant dans une inconscience forcée.

Cornered the boy kicked out at the world, / Acculé, le garçon s'en est pris au monde,
The world kicked back a lot fuckin' harder.../ Le monde lui a rendu le coup beaucoup plus fort...


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Dernière édition par Tommaso le 15 Jan 2012 12:37, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 18 Déc 2011 17:49 
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Ahhh c'est réellement un plaisir de te lire à nouveau! Je me répète mais quand même. :D
Ce chapitre bien que court me donne envie d'en lire plus! J'apprécie vraiment ton style, et la façon dont tu traites les persos.
Il sont tellement IC. Ils collent parfaitement à ce qu'ils sont dans la série, et ça rend le tout tellement crédible.
Même le John/Sherlock (dont je ne suis pas particulièrement fan dans la version bbc) me plait totalement sous ta plume! Et puis quant à l'histoire elle même, on est déjà plongée dans l'action à la fin de chap.

A très vite j'espère Tommaso!! :bravo:

:suite: :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 18 Déc 2011 18:26 
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Ah, ça fait plaisir de te revoir ici! :D

J'avoue, j'attendais le 1er chapitre pour laisser mes impressions.

D'abord, j'apprécie comme toujours ton écriture. Il y a en plus une petite aura de mystère (même si concernant Sherlock, l'accent irlandais est effectivement un indice de taille ;) ), on a hâte d'en savoir plus. :)
Et puis c'est très appréciable de savoir que quelqu'un a pris le temps de peaufiner sa fic, et ça se ressent je trouve. ;)

À bientôt! :)

:suite:

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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 19 Déc 2011 21:00 
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EbenE > Tu peux te répéter, ça me fait toujours autant plaisir ! :D
J'ai effectivement insisté pour qu'ils paraissent plausibles et j'espère que cela continuera dans les chapitres à venir.
Je suis en tout cas très touchée par tes compliments. :oops:

Lostie > Je suis aussi très contente de vous retrouver toutes ! Je te remercie en tout cas pour ton commentaire qui me fait vraiment plaisir !
Je suis aussi très contente d'apprendre que le travail se ressent... Merci ! ;)

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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 19 Déc 2011 21:17 
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Bon, je vais encore me répéter, mais c'est vraiment un immense plaisir que de pouvoir te relire. Je retrouve avec tellement de joie cette façon bien particulière que tu as de traiter les personnages. Ils sont parfaits, tellement proches de ce qu'ils sont dans la série, par moment j'ai presque l'impression d'avoir l'un des épisodes devant les yeux.

Leur prise de bec au début est succulente. Sherlock reste Sherlock, mais bon au vue de ce qui lui arrive ensuite je n'arrive pas à lui en vouloir :?
Beaucoup de mystère toujours, j'ai hâte d'en savoir plus.

En tout cas un grand bravo pour ce début, qui s'annonce décidément bien passionant.

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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 19 Déc 2011 21:24 
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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 20 Déc 2011 19:56 
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Glasgow > Je suis vraiment très touchée par tes compliments. :oops: J'essaie de les faire coller le plus possible, j'espère que j'y suis parvenue pour la suite de l'histoire. Merci bien et à très bientôt pour la suite :)

duneline > Merci beaucoup pour ta review :) La suite probablement demain ou après-demain en fonction de mon boulot.

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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 20 Déc 2011 21:36 
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 Sujet du message: Re: Le chant du cygne - Sherlock BBC - John/Sherlock - PG-13
MessagePosté: 20 Déc 2011 22:54 
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MessagePosté: 24 Déc 2011 09:59 
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Merci à toutes les deux pour les commentaires. Avec un peu de retard mais juste à temps pour Noël, voici le chapitre suivant !


♠♥♣♦♠♥♣♦♠♥♣♦

Chapitre deuxSonner l'alerte »)




And it came to me then that every plan is a tiny prayer to Father Time/Et il m'est alors venu l'idée que chaque instant est une infime prière au Père le temps...


Matinal, j’achevai de nouer mon peignoir, attachant le vêtement à ma taille avec un regard méprisant pour ce ventre autrefois musculeux. Traînant mes pantoufles jusqu’à la chambre du détective, je frappai à trois reprises. Ne recevant aucune réponse, je me permis de pousser la porte. Révélant un désordre faramineux et un lit vide, la chambre se révéla inchangée depuis la veille. Pas de Sherlock à l’horizon.

Ma tasse de café à la main, je m’installai à la cuisine, tourmenté par le coup de fil de Lestrade et l’absence de nouvelles de mon ami. Ennuyé de ne pas m’être inquiété davantage la veille, je me décidai à me saisir de mon téléphone pour joindre Sherlock. Essais infructueux : par trois fois, je n’entendis rien sinon le répondeur qui me suggérait d’un ton sec de laisser un message.

Suspicieux, j’hésitai longuement avant de reprendre mon téléphone, jurant de liquider Sherlock si cette situation n’était le fait que de l’une de ses escapades inoffensives. Pliant sous le poids de l’inquiétude, je composai ainsi le numéro de l’inspecteur Lestrade et attendis fébrilement que celui-ci décroche. L’homme le fit, d’une voix épuisée et traînante :
- Dr. Watson ? Des nouvelles de Sherlock ?
- Non… Et c’est la raison pour laquelle je vous appelle. Vous n’avez vraiment eu aucun message de sa part ?

Avec une intonation qui suggérait une pointe d’inquiétude, le policier m’avoua qu’il n’en avait pas eues. Me proposant de me rappeler après un saut au commissariat, Lestrade tenta de me rassurer du mieux qu’il pouvait :
- C’est sûrement un de ses caprices… Ce ne serait pas la première fois.

Défait, je me massais les tempes tout en éprouvant la douloureuse sensation que rien ne s’arrangerait dans l’immédiat.
- Je vous remercie d’essayer de m’apaiser, inspecteur.
- Vous n’y croyez pas une minute, n’est-ce pas ?, se lamenta Lestrade en réalisant qu’il n’avait guère convaincu le meilleur ami de l’épine qu’il se trimballait dans le pied depuis cinq ans. Je- Toubib, arrêtez de faire votre Holmes et attendez sagement chez vous. Je vous rappelle dans une heure.

Dehors, une fine bruine venait s’abattre sur les fenêtres. Gêné d’avoir visiblement dérangé le policier durant son temps de repos, je blâmais mon naturel angoissé. Oui, Sherlock devait probablement faire ce qu’il faisait le mieux au monde : ennuyer ses proches. Il n’y avait rien à craindre : Londres était son labyrinthe, sa jungle. Et dans celle-ci, le détective faisait davantage office de prédateur que de proie.

Jugeant nécessaire de m’occuper durant cette longue heure d’attente, je m’aventurai dans la chambre de mon colocataire en bravant le peu de notion de vie privée qu’entretenait Sherlock. Dénichant une pile de feuilles et quelques carnets, je les ramenai dans le salon.

Assis sur le divan, j’épluchais les enquêtes et les faits actualités sur lesquels Sherlock travaillait. Incertain de ses théories, il s’était bien gardé de m’avertir de ses préoccupations. Un vol de tableau au Tate Museum, un étrange suicide dans le métro londonien, un homicide dans un centre commercial à Glasgow. Des affaires compliquées, intéressantes, cependant délaissées par l’enquêteur.

Un volet attira davantage mon attention. Reconstituant un semblant de récit à partir des relevés et des phrases décousues d’Holmes, je sourcillai : un fourgon blindé avait été intercepté, les deux agents abattus froidement. Quant à l’argent, rien : il semblait s’être envolé. Des points de suspensions suivaient certains mots, organisés en liste. Quelque chose d’inquiétant transpirait de ses pages. Comme si, par une astuce surprenante et quelques tournures grammaticales, Sherlock y avait imprimé un mauvais pressentiment. Cette impression se renforça lorsque, dans un coin de la page, je déchiffrai l’écriture de mon colocataire : « joindre Mycroft ». Mes yeux s’écarquillèrent : quelque chose ne tournait définitivement pas rond.

Déposant le carnet, je pris quelques profondes inspirations. Je devais me faire des idées : le contexte devait renforcer mon impression d’insécurité et de danger imminent, simplement. Joindre Mycroft pouvait signifier un rappel pour une affaire tout à fait étrangère à celle-ci ou pour un détail futile, un ennui familial. Ennui familial, vraiment ?, me répétai-je en m’étonnant moi-même des mensonges que je me fabriquais.

Le porte-manteau chancela lorsque, en pleine hâte, je subtilisai l’une de mes vestes. Lestrade en savait peut-être plus.

***

- Je suis à la fois désolé et soulagé de vous dire qu’on n’a rapporté aucune agression hier, dans votre quartier ou dans Londres. Pas de témoignage suspect, rien. Bon signe, plutôt, non ?
- Ce n’est pas parce que personne ne l’a vu que ça n’a pas eu lieu, répliquai-je posément en extirpant de ma poche le carnet déniché plus tôt. Vous pourriez me dire ce que vous en pensez ? Là, à partir de cette page.

S’appuyant sur le dossier de sa chaise de bureau, Lestrade plissa les yeux, incriminant autant sa myopie que l’écriture immonde de notre comparse. Feuilletant le volet, revenant à la première page, suivant parfois une phrase du bout des doigts, il haussa les épaules :
- C’est une affaire qui est s’est produite à quelques rues de Gloucester Avenue, il y a deux jours. Un fourgon intercepté, c’est somme toute assez banal mais on dispose de très peu d’indices. Je pensais demander l’avis de Sherlock là-dessus. Relax, Docteur… Vous feriez mieux de vous habituer à ce gars ou vous ne vivrez pas bien vieux.

Le priant de m’écouter, je me jetai dans une explication rocambolesque :
- Deux secondes ! Et si- Vous deviez le contacter, non, pour cette affaire ? Donc… Il attendait votre coup de fil ou de vos nouvelles. Il se doutait que vous auriez besoin d’un coup de main- Avec toute l’estime que j’ai pour vous, inspecteur, je ne sous-estime en rien vos compétences mais- Et si quelqu’un l’avait fait à votre place ? Même un brillant esprit serait tombé dans le panneau, non ?
- Eh bien, formidable ! Un gars qui concurrencerait Scotland Yard pour résoudre les affaires criminelles et qui se coltinerait le détective consultant. Trouvez-le, j’ai des heures supplémentaires et des cheveux blancs à lui offrir, insista Lestrade avec un humour plus que douteux à mes yeux. Je n’ai jamais rien envoyé à Sherlock. Désolé de vous l’apprendre, Doc’, mais ce gars ment parfois.

Ennuyé, je concédai le point à l’inspecteur. Sherlock m’avait déjà fait quelques coups en douce dans le passé et, quand il ne s’en tirait pas par omission, le détective ne rechignait pas à emprunter la voie du mensonge. Je m’excusai et m’apprêtai à le quitter lorsque Lestrade m’adressa une requête :
- Quand il revient, engueulez-le de ma part. Et envoyez-moi un message. Sur le numéro de tout à l’heure, de préférence...
- A qui est-il ?
- Numéro personnel. Prière de ne le filer à personne... J’ai déjà trop peu de temps à moi avec ce job alors si en plus on me rappelle les jours où je ne suis pas de garde, m’expliqua Lestrade en brandissant son téléphone dernier cri. Scotland Yard pensait faire une affaire, mais ce truc est vraiment pitoyable. Trois mois à peine et il est déjà mort.

Désireux de me racheter, je lui demandai la permission de manipuler le gadget :
- Ma sœur a le même. Il déconne aussi parfois, expliquai-je en appuyant longuement sur la touche qui, en temps normal, allumait l’appareil. Celui-ci s’éteignit aussitôt. Je ne pense pas qu’il soit fichu, l’écran s’allume encore. Vous le rechargez fréquemment ?

Insérant mon ongle dans la fente de la batterie, je soulevai le bloc gris métallisé assorti de diverses étiquettes orange. Tétanisé, je mis quelques secondes à répondre aux questions de l’inspecteur :
- Alors, c’est la batterie ?
- Vous tentez souvent de téléphoner sans carte SIM?

Claquant l’appareil sur le bureau de Lestrade, je lui indiquai l’emplacement où aurait dû se trouver la puce. Hors-de-moi, je haussai le ton :
- Vous pensez toujours que vous n’avez pas contacté Sherlock ? Avec cette connerie, n’importe qui peut se faire passer pour vous ! Un simple texto et c’est bon ! Il accourt !

Je vis Lestrade déglutir difficilement. Les choses étaient peut-être bien plus sérieuses qu’il ne l’imaginait.

***

Les poignets douloureux, Sherlock jeta un œil mauvais sur les rougeurs qui apparaissaient aux niveaux des bracelets de fer. Incapable de s’en défaire, le détective capitula : il attendrait une nouvelle occasion. Grelotant, il maudit les courants d’air qui s’infiltraient par les nombreuses failles du bâtiment. Si ce plan était encore l’une des fantaisies de Mycroft, il se ferait un honneur de ruiner sa vie et sa carrière pour quelques décennies au moins.

Réalisant que son frère n’irait probablement jamais jusque là, il pria pour que cette histoire s’achève rapidement. Cet imprévu lui subtilisait un temps précieux qu’il aurait pu consacrer à la résolution de l’une ou l’autre affaire.

Les genoux ramenés contre la poitrine, le manteau couvrant sa chair de poule, il somnolait presque lorsqu’une main s’abattit sur sa joue, provoquant une douleur d’autant plus vive qu’elle se couplait au vent glacial. Ouvrant des yeux méprisants sur son agresseur, il lui intima de le traiter avec un minimum de décence. Un autre coup atteignit la marque rouge laissée par la main. Ruminant cette vieille phrase qui lui confiait de tendre l’autre joue, Sherlock lui demanda de préciser sa requête :
- Que puis-je faire pour vous ?

L’homme s’adressa à lui à grand renfort d’argot, utilisant des mots parfois désuets et se rabattant sur les gestes pour se faire comprendre. Un autre type l’écarta finalement pour reprendre la conversation :
- Vous êtes Sherlock Holmes.
- C’est une affirmation ou une question ?, s’intéressa le détective, méfiant. Cet homme respirait au moins autant la brutalité que le précédent. A la différence du rustre, le nouveau venu avait un air plus pernicieux, plus sournois. Et si c’est une devinette, elle est plutôt évidente…

Un violent coup de pied l’atteint au niveau des côtes. Un deuxième lui apprit à se taire, un troisième à craindre le caractère imprévisible de ce nouveau personnage. Pris d’une puissante quinte de toux, il se redressa tant bien que mal et trouva la force nécessaire pour montrer les crocs :
- Tant que vous ne me dites pas ce que je fais ici, je ne pourrais pas vous aider !

S’attendant à un nouveau passage à tabac, Sherlock fronça les sourcils lorsque les hommes quittèrent la pièce sans aucun commentaire. Seul, il guetta le moindre bruit suspect avant de retourner s’appuyer contre le mur humide, une douleur perçante au côté droit. Tout ce cirque ne sentait vraiment pas bon.

***

- Je ferais mon possible. Merci de votre… Aide. J’en ferai part à l’inspecteur Lestrade. Je vous contacte si j’ai du nouveau, bredouillai-je, l’oreille collée au téléphone et la main dans le fond de ma poche pour en extirper mes clés.

Mettant un terme à mon coup de téléphone, j’ouvris aussitôt la porte à mon visiteur sans manquer de jeter un coup d’œil par la serrure. Lestrade me salua avec l’un de ses sourires énigmatiques :
- De la famille à Sherlock ?
- Son frère.
- Drôle de personnage, souffla l’inspecteur en pénétrant dans la pièce, impressionné par la quantité de feuilles et de carnets éparpillés sur le parquet de mon appartement. Je suppose que c’est une histoire de gènes.

Je souris, pour la première fois depuis mon réveil. Atrocement curieux, je ne puis me retenir de poser quelques questions à l’inspecteur :
- Vous l’avez déjà rencontré ? Donc-
- Le coup de la course en voiture légèrement contrainte, oui, me répliqua immédiatement mon interlocuteur, les sourcils froncés et l’air ahuri. Il y a vraiment quelque chose dans cette famille qui ne tourne pas rond.

Face à face, nous ne parvenions guère à aller plus loin que ces quelques phrases. Il prit finalement la parole, retroussant ses manches :
- Je suis venu vous prêter main forte.

Touché, je l’invitai à s’asseoir avant de me diriger vers la cuisine, écartant le microscope et les lamelles de verre pour préparer une tasse de café. Assis sur l’un des fauteuils du salon, entouré d’une tonne d’écrits et de notes, Lestrade se figea brusquement. Apercevant sa réaction de loin, je lui fis part de l’impression qui était la mienne à cette heure tardive :
- Un beau bordel… Ca comble la place qu’il prend d’habitude.

Lestrade baissa la tête, comprenant tout à fait la réelle signification de ces mots : Sherlock me manquait déjà. Epluchant un cahier daté de l’année précédente, il s’étonna de l’exactitude des hypothèses du détective. Toutes, ou presque, avaient été validées lors des procès ou de l’arrestation des meurtriers, voleurs ou brigands. Lorsque je revins enfin dans le salon, il me tendit une liasse de feuilles :
- Toutes les informations que nous détenons sur l’enquête du fourgon se trouvent dans ce rapport intermédiaire. J’vais être honnête ‘doc… On dispose de très peu d’éléments susceptibles de faire avancer l’affaire. C’est d’ailleurs pour cette raison que je comptais joindre Sherlock.
- Deux convoyeurs de fond tués, la camionnette abandonnée, aucune trace d’effraction, une cargaison envolée, récapitulai-je avec sérieux. C’est quand on a le plus besoin de lui qu’il n’est pas là…

Avec une voix rassurante que je ne lui connaissais pas, Lestrade se pencha pour capter mon regard et m’encourager à reprendre les informations une à une :
- Ce n’est pas pour autant impossible à résoudre. Simplement plus compliqué. Vous en êtes tout à fait capable, j’en suis certain.

Un dossier entre les mains, je pris quelques secondes pour clarifier la situation. En définitive, pour sauver la vie de Sherlock Holmes, je ne disposais que d’une seule et unique solution : me mettre dans la peau du détective consultant.

But I'm thinking of what Sarah said/ Mais je repense à ce que Sarah m'a dit
"Love is watching someone die"/ "L'amour, c'est regarder quelqu'un mourir."
So who's going to watch you die?/Mais toi, qui te regardera mourir ?


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_________________
Kami 2.0 || «Il ne faut jamais faire de littérature, il faut écrire et ce n'est pas pareil.» C. Bobin

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Dernière édition par Tommaso le 15 Jan 2012 12:40, édité 1 fois.

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