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 Sujet du message: [Finie] Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 09 Oct 2011 10:23 
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Retour de flamme.


- L'histoire (en deux chapitres) se situe après le dernier épisode de la saison 1, c'est la suite directe.
- Les personnages appartiennent à la série Sherlock, je ne tire aucun bénéfice sur cette histoire.
- Note : c'est ma première incursion dans cette série, j'espère que cela vous plaira.

Un grand merci à Aliza qui a eu la gentillesse (ou la folie) de me relire.

Chapitre 1 :

La première inspiration le fit étrangement tousser, il cracha ses poumons pendant plusieurs secondes avant de récupérer un semblant de souffle. Les souvenirs des évènements pénétraient sa conscience et se déposaient comme un sédiment au fond de son esprit, la piscine, le gilet d'explosif, la joute verbale entre Sherlock et Moriarty, le coup de feu ensuite la douleur et la chaleur du souffle de l'explosion lui brûlant le visage et puis le noir, black out qu'il pensait ultime.

Pourtant, il avait repris connaissance et, guidé par un instant de survie, il essaya de bouger, au premier mouvement il y renonça, voyant le peu d'espace qu'il avait. Avec ses mains il tâta son environnement : vraisemblablement il se trouvait entre deux plaques de béton, qui lui avaient probablement sauvé la vie, mais pouvaient très rapidement se métamorphoser en son sarcophage si son séjour devait se prolonger un peu trop longtemps.

Finalement, il était ravi de ne pas avoir les facultés de déduction de Sherlock, car à cet instant, il aurait su combien de tonnes de gravats se trouvaient au-dessus de lui, combien de temps il lui restait à vivre. L'ignorance de ces choses était réconfortante et puis le temps, à cet instant, n'avait plus vraiment d'importance, comme une notion superflue. Il espérait seulement que Sherlock s'en soit mieux sorti que lui, le monde ne pouvait pas se permettre de perdre un aussi brillant cerveau.

Malgré sa situation, la fatigue commençait à se faire pesante. Le médecin qu'il était savait pertinemment que dormir n'était pas une solution, belle indication qui, devant les évènements de la soirée ne tenait pas une seule minute. Il sentait tout son corps tomber dans une douce torpeur et malgré un dernier sursaut il ferma les yeux.

Trois bruits sourds au-dessus de sa tête le réveillèrent subitement. Il comprit rapidement que quelqu'un essayait de rentrer en contact avec les survivants, alors en réponse il répéta la série de coups qu'il venait d'entendre. Ensuite, un long silence se fit, oppressant, pour la première fois depuis qu'il avait repris connaissance il ressentait l'étroitesse de son environnement.

Un bruit à sa gauche attira son attention et un rai d'une lampe torche balaya son visage et le força à fermer les yeux de nouveau. Une voix pourtant lui ordonna de les rouvrir, il se força à obéir comme le soldat qu'il était. Après un temps d'adaptation, il vit, au-delà de la lumière le visage de Sherlock, souriant ce qui lui fit étrangement peur sur le coup. La mise en fonction des zygomatiques chez son colocataire avait quelque chose d'effrayant, comme si l'ange de la mort venait vous dire dans un grand sourire que votre fin était proche.

- John.

Le détective lui tendit une main salutaire, qu'il prit volontiers et d'un mouvement souple il le fit glisser jusqu'à lui et le remit sur pied. Il écarquilla les yeux devant le spectacle surréaliste d'un champ de ruine, avec comme seul éclairage les lampes frontales des sauveteurs et de la police, comme une nuée de lucioles rendant ce lieu plus humain qu'il n'aurait paru en plein jour. Il regarda attentivement son ami et lui demanda :

- Tu vas bien?
- Oui et toi?
- Ça va.

Il épousseta ses vêtements de la paume de sa main gauche puis, voyant le peu d'efficacité de sa manœuvre, il s'arrêta net.

- Finalement, on s'en est bien sortis.
- La prochaine fois que tu voudras jouer au démolisseur, évite de faire sauter le bâtiment dans lequel je me trouve.
- On sauve les gens et voilà qu'on vous fait des reproches.
- Si tu entends par sauver, faire ébouler le toit d'une piscine sur ma tête, alors oui j'ai des motifs de me plaindre de ton soi-disant sauvetage.

Il balaya cet argument d'un revers de main avant que n'arrive Lestrade à leurs côtés.

- Vous avez eu de la chance, pour l'instant vous êtes les deux seules personnes qu'on a sorties des décombres.

Ils se regardèrent longuement les yeux dans les yeux, sachant très bien à ce qu'ils venaient de réchapper : les personnes ayant survécu à un piège de Moriarty ne devaient pas être très nombreuses.

- Vous ne voulez pas aller à l'hôpital?
- Je vis avec un médecin, pas la peine de gaspiller l'argent public.

Watson jeta un regard noir à son ami : depuis quand ils étaient passés du stade de colocataire à celui de couple bien établi, qui d'ailleurs n'existait pas, enfin pour lui, car pour leur entourage il semblait que ce fait soit acquis. C'était tellement ancré dans les esprits qu'il ne cherchait plus à démentir : il n'avait pas l'âme d'un Don Quichotte se battant contre des moulins à vent.

- Bon Holmes qu'est-ce qui s'est passé?

Il allait commencer à lui répondre, mais se ravisa aussitôt à l'étonnement du médecin, qui ne comprenait pas le subit besoin de secret de son ami, lui qui d'habitude était le premier à étaler son savoir et ainsi clouer le bec à tout Scotland Yard.

- Vous savez les constructions anglaises de la camelote.... un brin de vent et hop! plus rien, termina-t-il avec une note ironique.

Sur ceux il entraîna Watson à sa suite vers la station de taxis la plus proche ne voulant pas donner le temps à l'inspecteur de réagir et d'enchainer avec une autre question.

- Pourquoi tu ne lui parles pas de l'implication de Moriarty?
- On n'a pas de preuves.
- Depuis quand Lestrade a besoin de preuve pour te croire?
- Pour arrêter Moriarty il va falloir des preuves solides pour le mettre hors d'état de nuire.

Pour la première fois depuis qu'il l'accompagnait dans ces enquêtes, les yeux de Sherlock brillaient d'une étrange lueur, celle d'un combattant ayant trouvé un adversaire à sa taille. Savoir qu'il existait dans ce monde un cerveau aussi brillant que son ami au service du mal lui provoqua un frisson d'effroi.

Au bout de quelques minutes d'attente, une voiture s'arrêta à leur hauteur, ils s'engouffrèrent rapidement dans l'habitacle. Sherlock indiqua l'adresse et le taxi se mit en route dans une allure vive. Le trajet se fit dans un lourd silence, chacun essayant de mettre un peu d'ordre dans les derniers évènements de cette soirée. John regardait distraitement les immeubles défilés devant ses yeux.

L'arrêt brusque le ramena au présent, il paya la course, voyant Sherlock sortir du taxi s'en prendre la peine de le faire. Il monta rapidement à sa suite les quelques marches du perron et, en passant la porte, le stress qui galopait dans ses veines fit place à une profonde fatigue. Pour la première fois depuis sa sortie des décombres il ressentit que son corps était perclus de douleurs. À cet instant, il ne songeait plus qu'à une bonne douche et une nuit de sommeil salvatrice.

Il monta rapidement, sans se soucier de Sherlock et s'enferma dans la salle de bain. Un regard dans la glace pour voir les dégâts : il ressemblait à un fantôme, couvert de poussière de la tête aux pieds. Comment diable son ami avait-il pu sortir aussi intact? Ce type était de plus en plus troublant. Il se sépara de ses vêtements et fut étonné de voir que même sa peau portait les traces de l'éboulement, il n'osait imaginer l'état de ses poumons à l'instant, cette poussière s'infiltrant partout, dans chacune de ses bronches.

Un soupir de résignation : l'Afghanistan ne l'avait pas tué, Sherlock le ferait sûrement. Mais malgré ce constat, il n'imaginait pas sa vie sans lui. Il rentra sous le jet d'eau brûlant de la douche. Aussitôt l'eau qui s'écoulait dans l'évacuation était grise de poussière. Il frotta sa peau énergiquement jusqu'à la rougir, preuve qu'elle ne portait plus aucune trace de ce qu'il avait dû traverser cette soirée. Les robinets fermés, il tendit le bras pour attraper le peignoir qu'il passa rapidement sur lui en croisant les bras sur son torse pour garder un peu de la chaleur de sa douche. Ce fut dans cet état qu'il se dirigea vers sa chambre à pas feutrés.

À contrecœur et après quelques minutes de débat intérieur sur le bord de son lit, il consentit à se débarrasser du peignoir pour enfiler à la va-vite un pyjama. Ensuite il s'allongea avec un plaisir sans fin. Ses draps venaient d'être fraichement changés par madame Hudson et la fraiche odeur de l'adoucissant à la lavande le baignait dans une agréable béatitude. Il vouait un culte à sa logeuse, qui s'occupait d'eux comme une mère, même si cette dernière ne perdait aucune occasion de leur rappeler qu'elle était que la propriétaire des murs. Et pourtant, elle remplissait ces tâches à merveille, donnant un semblant de stabilité à leurs vies de patachon.

Alors que le sommeil le prenait doucement dans ses bras, il entendit la démarche féline de Sherlock sur le parquet. Il s'attendait à ce qu'il parle, mais au lieu de cela le matelas s'affaissait et un corps vint s'allonger à côté de lui.

- Sherlock il me semble que tu as une chambre.
- Pour des raisons de sécurité, mieux vaut rester ensemble.
- Tu penses qu'il pourrait revenir?
- Il l'a dit : j'ai été le seul à remonter vers lui, j'ai percé une partie du voile, nous sommes tous les deux des témoins gênants qui de toute évidence doivent être éliminés.

Watson eut un frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale. L'idée même d'une seconde rencontre lui faisait peur. Avec les psychopathes on ne savait vraiment pas à quoi s'attendre, lui était militaire et préférait avoir un ennemi bien défini qu'un homme tapi dans l'ombre près à bondir à la première occasion. Malgré le fait que le laisser dormir ici n'était pas vraiment une réjouissance, il était bien trop fatigué pour se lancer dans une discussion sans fin avec lui.

A suivre.

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Dernière édition par djorie le 12 Oct 2011 18:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 09 Oct 2011 11:42 
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début très sympathique
j'attends :suite:

à propos, quand je lis:
Citation:
Alors que le sommeil le prenait doucement dans ses bras, il entendit la démarche féline de Sherlock sur le parquet. Il s'attendait à ce qu'il parle, mais au lieu de cela le matelas s'affaissait et un corps vint s'allonger à côté de lui.

- Sherlock il me semble que tu as une chambre.
- Pour des raisons de sécurité, mieux vaut rester ensemble.
- Tu penses qu'il pourrait revenir?
- Il l'a dit : j'ai été le seul à remonter vers lui, j'ai percé une partie du voile, nous sommes tous les deux des témoins gênants qui de toute évidence doivent être éliminés.



je me demande si c'est l'unique raison ...

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 09 Oct 2011 13:46 
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Interessant! Sherlock trouve vraiment une excuse convaincante pour dormi auprès de John :roll:

Hâte de lire la suite! En tout cas je retrouve bien les persos dans ton écriture. Ils sont totalement IC !

:suite: :suite: :suite:

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Obviously, I'm in ♥ with Sherlock of the bbc!!
Most people blunder around this city and all they see are streets and shops and cars;
walk with Sherlock Holmes, you see the battlefield . .


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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 09 Oct 2011 14:57 
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sherlock est vraiment l'opportuniste ultime mais n'est pas aussi sociopathe qu'on peut le penser

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Je partis dans les bois car je voulais vivre sans me hâter, vivre intensément et sucer toute la moelle secrète de la vie.
Je voulais chasser tout ce qui dénaturait la vie, pour ne pas, au soir de la vieillesse, découvrir que je n'avais pas vécu.


Robin Williams, Le Cercle des poètes disparus (1989), écrit par Tom Schulman


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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 09 Oct 2011 19:43 
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Merci beaucoup pour vos messages, je suis :toutecontente: d'avoir du retour sur cette histoire.

seishiroS74 a écrit:
à propos, quand je lis:
Citation:
Alors que le sommeil le prenait doucement dans ses bras, il entendit la démarche féline de Sherlock sur le parquet. Il s'attendait à ce qu'il parle, mais au lieu de cela le matelas s'affaissait et un corps vint s'allonger à côté de lui.

- Sherlock il me semble que tu as une chambre.
- Pour des raisons de sécurité, mieux vaut rester ensemble.
- Tu penses qu'il pourrait revenir?
- Il l'a dit : j'ai été le seul à remonter vers lui, j'ai percé une partie du voile, nous sommes tous les deux des témoins gênants qui de toute évidence doivent être éliminés.



je me demande si c'est l'unique raison ...

Je crois que Sherlock a une autre idée en tête où même une autre raison de partager le lit de Watson :wink: affaire à suivre.....

EbenE a écrit:
Interessant! Sherlock trouve vraiment une excuse convaincante pour dormi auprès de John :roll:

D'ailleurs ce détail va être soulevé par une brave personne qui va ouvrir les yeux de ce pauvre John sur le bien fondé de l'excuse que lui a servi Sherlock pour s'imposer dans son lit. Mais pour la défense du médecin, le choc de la soirée a sûrement annihilé quelque peu son discernement.

EbenE a écrit:
Hâte de lire la suite! En tout cas je retrouve bien les persos dans ton écriture. Ils sont totalement IC !

Vraiment contente que tu retrouves les caractères des perso dans mon histoire. J'ai beaucoup hésité avant de poster cette fic ici, alors ton message me rassure énormément.

la rodeuse a écrit:
sherlock est vraiment l'opportuniste ultime mais n'est pas aussi sociopathe qu'on peut le penser

D'ailleurs il peut aussi s'avérer romantique (dans mon histoire) sans pour autant se défaire de sa logique.

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 10 Oct 2011 09:43 
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djorie a écrit:
Je crois que Sherlock a une autre idée en tête où même une autre raison de partager le lit de Watson :wink: affaire à suivre.....

alors je me contenterai de dire: :suite: histoire de voir si j'ai eu une vision claire des choses. :wink:

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 12 Oct 2011 18:08 
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seishiroS74 a écrit:
djorie a écrit:
Je crois que Sherlock a une autre idée en tête où même une autre raison de partager le lit de Watson :wink: affaire à suivre.....

alors je me contenterai de dire: :suite: histoire de voir si j'ai eu une vision claire des choses. :wink:

J'espère que ce chapitre t'apportera des réponses et que tu ne seras pas déçu.

Encore merci pour vos messages en croisant les doigts pour que ce chapitre vous plaise.

Chapitre 2 :

Quand Madame Hudson entra au petit matin dans la chambre de Holmes elle fronça les sourcils devant l'absence de son propriétaire. Au premier abord, il n'avait pas dormi ici : le lit était intact, aussi intact qu'elle l'avait laissé la veille. Elle se demandait bien où son bougre de locataire avait encore séjourné pour la nuit. Une personne devait le savoir. Elle fit les quelques pas qui séparaient les deux chambres et doucement elle toqua à la porte. N'obtenant aucune réponse, elle entrouvrit la porte et tomba sur un spectacle qu'elle s'attendait à voir depuis longtemps : ses locataires dans un même lit, leurs deux corps couchés sur le côté gauche, s'imbriquant comme deux petites cuillères. Elle remarqua tout de suite que le bras de Sherlock encerclait les hanches de Watson et dire que ce dernier passait son temps à ne pas admettre ce qui était évident pourtant!

Elle referma aussitôt la porte, mais le peu de bruit qu'elle fit réveilla John. Son corps s'étira, essayant de dénouer ses muscles ; le choc de la veille allait le faire souffrir encore plusieurs jours. Une fois les yeux bien ouverts et son cerveau prêt à fonctionner, il ressentit une sensation bizarre au niveau de son bassin. Il souleva délicatement le drap pour voir apparaître un bras posé sur son corps, et une main tenant fermement sa hanche gauche.

Un sentiment nouveau naquit : une chaleur confortable habitait son être. Pourtant il n'aurait pas dû aimer cela, il détestait être touché, d'être contraint de vivre en promiscuité, un comble pour un militaire! Mais étrangement, cette peau appartenant à Sherlock ne le dégoutait pas. Soudain, pris d'une sensation de vertige il dut respirer calmement pour reprendre ses esprits. Il le poussa alors et sortit du lit, darda un regard sur son ami, qui profondément endormit, n'avait pas esquissé le moindre geste, et sortit sur la pointe des pieds.

Il entra dans la pièce en saluant madame Hudson de la tête. Il n'avait pas vraiment la force de parler ce matin, son corps refusait de se prêter au jeu des convenances. Contrairement à lui, madame Hudson semblait avoir la tête pleine de questions. Elle se lança tout de suite, le laissant à peine ouvrir son journal pour lire les nouvelles et surtout celles consacrées à l'explosion de la piscine.

- Vous allez choisir quelle chambre?

Bon.... sa nuit partagée avec Holmes n'était plus un secret. Cette femme surveillait cette maison comme une vigie du haut de sa tour, toujours sur le pont, jamais en vacances.

- Personne ne va changer de chambre, ce soir chacun retrouve son lit, répondit-il excédé de devoir encore une fois s'expliquer sur ses relations avec Holmes.

Elle haussa les épaules bien loin d'être convaincue pour les dires de son locataire. Voyant la circonspection sur le visage de sa logeuse il crut bon de compléter sa réponse.

- C'était simplement que quelqu'un a essayé de nous tuer et Sherlock pensait que c'était plus prudent de rester ensemble pour la nuit, termina-t-il en ouvrant son journal pour le cacher des yeux scrutateurs de madame Hudson.

Elle parut réfléchir un instant, n'ayant même pas tiqué sur le fait qu'une personne avait attenté à leurs jours, avant de lui rétorquer.

- Si je peux me permettre, rassembler les potentielles victimes dans un même endroit ce n'est pas vraiment cohérent. J'aurais plutôt pensé que les séparer, pour rendre la tâche plus difficile à l'assassin aurait été plus judicieux.

Watson baissa aussitôt son journal sur la table pour darder un regard sur leur gouvernante, qui semblait être une élève assidue de son colocataire et avait tiré un enseignement de sa fameuse déduction.

- Je vais le tuer, marmonna-t-il.

Il jeta pratiquement le journal sur la table et partit vers sa chambre, pour enguirlander la personne qui devait encore dormir. Les marches furent rapidement avalées à grand pas, ce qui, contrairement à ce qu'il aurait imaginé attisa sa colère au lieu de calmer ses nerfs dans un dépense d'énergie. Il ouvrit la porte avec fracas, mais ceci ne sembla pas perturber le moins du monde le sommeil du détective qui dormait comme un nouveau né, du sommeil du juste.

- Sherlock, hurla-t-il.

Ce dernier ouvrit un œil et le referma aussitôt en voyant Watson sur le pas de la porte, qui ne semblait nullement avoir besoin de son aide.

- Il faut qu'on parle, dit-il en refermant la porte.
- Et de quoi veux-tu parler? Demanda-t-il en gardant les yeux fermés.
- De ta présence ici, dans ma chambre, cette nuit.
- Je croyais qu'on en avait déjà parlé hier soir.
- Oui, mais tu vois Madame Hudson à soulever un lièvre.

L'expression de John fit rire le détective, en imaginant réellement sa gouvernante face à face avec un animal qui courait aussi vite qu'un sprinter sous amphétamine.

- Donc?
- Si nous étions vraiment en danger, cela aurait été plus judicieux de nous séparer, alors je me demande pourquoi toi, qui te targues d'avoir une intelligence bien supérieure à la moyenne, tu n'as pas pensé à ça?
- Parce que tu crois que le fait de dormir dans ma chambre et toi dans la tienne, nous aurait sauvés d'une quelconque menace?
- Ce n'était pas l'idée de départ.

Sherlock eut un rire en coin devant la naïveté de son ami.

- Si Moriarty avait voulu nous tuer cette nuit, il aurait sûrement fait sauter tout l'immeuble, des chambres séparées n'auraient rien changé à la conclusion : nous serions vraisemblablement morts.
- Pourquoi diable as-tu tenu à dormir ici?
- Si cela devait être ma dernière nuit, autant la partager avec une personne qui m'est chère. En fait, la seule qui compte dans ma vie.

Un lourd silence s'abattit sur la pièce comme une chape de plomb, atténuant tous les bruits parasites venant de l'extérieur. John cherchait en vain quelque chose à lui répondre, mais rien ne vint. Son cerveau refusait totalement de fonctionner et de comprendre ce que cela impliquait. Pourtant, devant les yeux perçants de son ami, il devait reprendre contenance et dire un mot, simplement un mot, pour que cette discussion redevienne normale.

- En tant qu'ami bien sûr....

Sherlock plissa légèrement le front, expression étrange qu'il ne connaissait pas chez son ami.

- Je ne savais pas que tu étais un homme dont la vérité fait peur.

Piquer au vif par son ami, Watson se défendit :

- Je n'ai absolument pas peur.
- Alors pourquoi tu refuses la conclusion logique à ce que je viens de dire?
- Parce que cette conclusion me semble totalement surréaliste.

Sherlock rejeta le drap au pied du lit et d'un mouvement souple en sortit, devant les yeux effarés de John qui venait de prendre conscience qu'il ne portait que son caleçon. À cet instant, il se demandait bien ce qui était le plus dérangeant, d'avoir passé la nuit à côté d'un homme très peu vêtu qui semblait avoir pour lui plus que des sentiments amicaux, ou que cet homme soit Sherlock qui semblait nullement gêné par sa tenue plus que légère?

- Tu ne veux pas passer au moins un pantalon? dit-il en détournant légèrement le regard sur le côté.
- Tu cumules très cher : ta peur de la vérité plus ta pudeur.... ton cas s'aggrave.

Voyant que cette conversation ne mènerait à rien il fit demi-tour. Il n'eut pas le loisir d'arriver jusqu'à sa porte qu'une main lui empoigna l'épaule pour le projeter sur le lit. Tellement surpris qu'il n'esquissa aucun geste quand son ami vint s'installer à califourchon sur ses cuisses. Il le dominait : jamais il ne lui avait paru aussi grand. Sherlock lui prit la main gauche et vint la poser sur sa joue. Cette peau sous ses doigts lui provoqua des frissons dans tout le corps.

- Est-ce que tu trouves que c'est plus clair à présent?

Il ne répondit pas : sa dernière arme était le silence et il comptait bien l'utiliser. Il n'avait jamais été à l'aise avec les mots, pas comme Sherlock, qui montrait une certaine dextérité avec l'expression orale. Ce dernier se pencha sur lui et déposa d'une façon très tendre ses lèvres sur les siennes. Watson eut un mouvement pour le repousser, mais il tint bon et prolongea l'échange.

Très vite il se mit à sentir sous lui le corps de son ami se détendre et se laisser aller à cette étreinte. John avait complètement perdu le fil de ses pensées. Ce baiser était bon, incroyablement bon! Cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas embrasé les sens rien qu'avec un baiser chaste. C'était assez troublant qu'une personne qu'il considérait comme complètement asexuée pouvait embrasser aussi bien. Le consultant mit fin à ce baiser, sans pour autant s'éloigner son visage du sien, et ce fut contre sa bouche qu'il lui dit :

- Si tu écris cela sur ton blog, Moriarty sera le cadet de tes soucis.
- De toute façon, tu ne le lis pas.
- Il va falloir que je prenne le temps à l'avenir pour éviter les effusions sentimentales.
- Dois-je te rappeler qui a ouvert la boite de Pandore?

Il le fit taire d'un nouveau baiser avant que John lui demandât :

- Tu n'as pas eu peur que je te frappe un moment ou à un autre?
- Non. Je savais, j'ai toujours su que cela finirait comme cela entre nous. Il suffisait que j'attende que toi aussi tu le saches.

Il le trouvait légèrement gonflé d'être aussi sûr de lui, mais deux lèvres lui firent oublier de lui dire.

FIN.

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 12 Oct 2011 22:46 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Juste excellent :wouah: ! Tu écris super bien et tu as une manière de tourner tes phrases sublimes, franchement je suis conquise, j'adore ! :bravo: :bravo:

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Heaven and hell suppose two distinct species of men, the good and the bad. But the greatest part of mankind float betwixt vice and virtue ...

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MessagePosté: 13 Oct 2011 08:24 
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Localisation: De retour de 2048 ... et un passage par Havenport
:bravo:
j'ai adoré du début à la fin.
Sherlock qui fait preuve d'une logique implacable pour amener Watson là où il veut!
Et cette Mme Hudson! si elle n'existait pas il faudrait l'inventer!

respects & chapeau bas!

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 13 Oct 2011 12:37 
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*applaudit la gouvernante*

Ca confirme ce que je pensais, c'est bien l'opportuniste ultime XD

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Je voulais chasser tout ce qui dénaturait la vie, pour ne pas, au soir de la vieillesse, découvrir que je n'avais pas vécu.


Robin Williams, Le Cercle des poètes disparus (1989), écrit par Tom Schulman


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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 13 Oct 2011 18:12 
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Mégalopole a écrit:
Juste excellent :wouah: ! Tu écris super bien et tu as une manière de tourner tes phrases sublimes, franchement je suis conquise, j'adore ! :bravo: :bravo:

:oops: :oops: merci beaucoup pour ton message Mégalopole, je suis vraiment touchée.

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 13 Oct 2011 18:16 
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seishiroS74 a écrit:
:bravo:
j'ai adoré du début à la fin.
Sherlock qui fait preuve d'une logique implacable pour amener Watson là où il veut!
Et cette Mme Hudson! si elle n'existait pas il faudrait l'inventer!

respects & chapeau bas!

Merci SeishiroS74,
Je suis ravie que ce deuxième chapitre t'ait plu.
La logique de Sherlock est redoutable, surtout pour servir sa vie privée. Watson était perdu d'avance le jour où il a emménagé avec Sherlock.

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 13 Oct 2011 18:18 
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la rodeuse a écrit:
*applaudit la gouvernante*

Ca confirme ce que je pensais, c'est bien l'opportuniste ultime XD

Elle est à très bonne école Madame Hudson, la logique de Sherlock fait des émules.
Merci La rodeuse d'avoir suivi mon histoire.

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 13 Oct 2011 18:33 
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Localisation: De retour de 2048 ... et un passage par Havenport
djorie a écrit:
seishiroS74 a écrit:
:bravo:
j'ai adoré du début à la fin.
Sherlock qui fait preuve d'une logique implacable pour amener Watson là où il veut!
Et cette Mme Hudson! si elle n'existait pas il faudrait l'inventer!

respects & chapeau bas!

Merci SeishiroS74,
Je suis ravie que ce deuxième chapitre t'ait plu.
La logique de Sherlock est redoutable, surtout pour servir sa vie privée. Watson était perdu d'avance le jour où il a emménagé avec Sherlock.


je plaindrai presque Watson mais la fin me prouve qu'il a apprécié le "bonus" :wink:

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 Sujet du message: Re: Retour de flamme - Sherlock BBC - Sherlock/Watson - G
MessagePosté: 14 Oct 2011 10:56 
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Le slash, kesako ?
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Tu as une véritable qualité d'écriture c'est très plaisant à lire, l'histoire est bien ficelée sans incohérence, Bravo très sympa comme fic.
Juste une remarque lors d'une pensée Watson dit qu'il pensait que Sherlock était asexué, peux tu me donner le sens que tu donnes à ce mot (faisant fac de biologie j'en connais le sens biologique) j'ai bien une idée je pense que ce serait dans le sens n'ayant pas de rapport sexuel.
Sinon super fiction :mrgreen:

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Les hommes sont plus enclins à rendre le mal que le bien car la gratitude est un poids alors que la vengeance est un plaisir. Tacite.


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