seishiroS74 a écrit:
djorie a écrit:
Je crois que Sherlock a une autre idée en tête où même une autre raison de partager le lit de Watson
affaire à suivre.....
alors je me contenterai de dire:
histoire de voir si j'ai eu une vision claire des choses.
J'espère que ce chapitre t'apportera des réponses et que tu ne seras pas déçu.
Encore merci pour vos messages en croisant les doigts pour que ce chapitre vous plaise.
Chapitre 2 :Quand Madame Hudson entra au petit matin dans la chambre de Holmes elle fronça les sourcils devant l'absence de son propriétaire. Au premier abord, il n'avait pas dormi ici : le lit était intact, aussi intact qu'elle l'avait laissé la veille. Elle se demandait bien où son bougre de locataire avait encore séjourné pour la nuit. Une personne devait le savoir. Elle fit les quelques pas qui séparaient les deux chambres et doucement elle toqua à la porte. N'obtenant aucune réponse, elle entrouvrit la porte et tomba sur un spectacle qu'elle s'attendait à voir depuis longtemps : ses locataires dans un même lit, leurs deux corps couchés sur le côté gauche, s'imbriquant comme deux petites cuillères. Elle remarqua tout de suite que le bras de Sherlock encerclait les hanches de Watson et dire que ce dernier passait son temps à ne pas admettre ce qui était évident pourtant!
Elle referma aussitôt la porte, mais le peu de bruit qu'elle fit réveilla John. Son corps s'étira, essayant de dénouer ses muscles ; le choc de la veille allait le faire souffrir encore plusieurs jours. Une fois les yeux bien ouverts et son cerveau prêt à fonctionner, il ressentit une sensation bizarre au niveau de son bassin. Il souleva délicatement le drap pour voir apparaître un bras posé sur son corps, et une main tenant fermement sa hanche gauche.
Un sentiment nouveau naquit : une chaleur confortable habitait son être. Pourtant il n'aurait pas dû aimer cela, il détestait être touché, d'être contraint de vivre en promiscuité, un comble pour un militaire! Mais étrangement, cette peau appartenant à Sherlock ne le dégoutait pas. Soudain, pris d'une sensation de vertige il dut respirer calmement pour reprendre ses esprits. Il le poussa alors et sortit du lit, darda un regard sur son ami, qui profondément endormit, n'avait pas esquissé le moindre geste, et sortit sur la pointe des pieds.
Il entra dans la pièce en saluant madame Hudson de la tête. Il n'avait pas vraiment la force de parler ce matin, son corps refusait de se prêter au jeu des convenances. Contrairement à lui, madame Hudson semblait avoir la tête pleine de questions. Elle se lança tout de suite, le laissant à peine ouvrir son journal pour lire les nouvelles et surtout celles consacrées à l'explosion de la piscine.
- Vous allez choisir quelle chambre?
Bon.... sa nuit partagée avec Holmes n'était plus un secret. Cette femme surveillait cette maison comme une vigie du haut de sa tour, toujours sur le pont, jamais en vacances.
- Personne ne va changer de chambre, ce soir chacun retrouve son lit, répondit-il excédé de devoir encore une fois s'expliquer sur ses relations avec Holmes.
Elle haussa les épaules bien loin d'être convaincue pour les dires de son locataire. Voyant la circonspection sur le visage de sa logeuse il crut bon de compléter sa réponse.
- C'était simplement que quelqu'un a essayé de nous tuer et Sherlock pensait que c'était plus prudent de rester ensemble pour la nuit, termina-t-il en ouvrant son journal pour le cacher des yeux scrutateurs de madame Hudson.
Elle parut réfléchir un instant, n'ayant même pas tiqué sur le fait qu'une personne avait attenté à leurs jours, avant de lui rétorquer.
- Si je peux me permettre, rassembler les potentielles victimes dans un même endroit ce n'est pas vraiment cohérent. J'aurais plutôt pensé que les séparer, pour rendre la tâche plus difficile à l'assassin aurait été plus judicieux.
Watson baissa aussitôt son journal sur la table pour darder un regard sur leur gouvernante, qui semblait être une élève assidue de son colocataire et avait tiré un enseignement de sa fameuse déduction.
- Je vais le tuer, marmonna-t-il.
Il jeta pratiquement le journal sur la table et partit vers sa chambre, pour enguirlander la personne qui devait encore dormir. Les marches furent rapidement avalées à grand pas, ce qui, contrairement à ce qu'il aurait imaginé attisa sa colère au lieu de calmer ses nerfs dans un dépense d'énergie. Il ouvrit la porte avec fracas, mais ceci ne sembla pas perturber le moins du monde le sommeil du détective qui dormait comme un nouveau né, du sommeil du juste.
- Sherlock, hurla-t-il.
Ce dernier ouvrit un œil et le referma aussitôt en voyant Watson sur le pas de la porte, qui ne semblait nullement avoir besoin de son aide.
- Il faut qu'on parle, dit-il en refermant la porte.
- Et de quoi veux-tu parler? Demanda-t-il en gardant les yeux fermés.
- De ta présence ici, dans ma chambre, cette nuit.
- Je croyais qu'on en avait déjà parlé hier soir.
- Oui, mais tu vois Madame Hudson à soulever un lièvre.
L'expression de John fit rire le détective, en imaginant réellement sa gouvernante face à face avec un animal qui courait aussi vite qu'un sprinter sous amphétamine.
- Donc?
- Si nous étions vraiment en danger, cela aurait été plus judicieux de nous séparer, alors je me demande pourquoi toi, qui te targues d'avoir une intelligence bien supérieure à la moyenne, tu n'as pas pensé à ça?
- Parce que tu crois que le fait de dormir dans ma chambre et toi dans la tienne, nous aurait sauvés d'une quelconque menace?
- Ce n'était pas l'idée de départ.
Sherlock eut un rire en coin devant la naïveté de son ami.
- Si Moriarty avait voulu nous tuer cette nuit, il aurait sûrement fait sauter tout l'immeuble, des chambres séparées n'auraient rien changé à la conclusion : nous serions vraisemblablement morts.
- Pourquoi diable as-tu tenu à dormir ici?
- Si cela devait être ma dernière nuit, autant la partager avec une personne qui m'est chère. En fait, la seule qui compte dans ma vie.
Un lourd silence s'abattit sur la pièce comme une chape de plomb, atténuant tous les bruits parasites venant de l'extérieur. John cherchait en vain quelque chose à lui répondre, mais rien ne vint. Son cerveau refusait totalement de fonctionner et de comprendre ce que cela impliquait. Pourtant, devant les yeux perçants de son ami, il devait reprendre contenance et dire un mot, simplement un mot, pour que cette discussion redevienne normale.
- En tant qu'ami bien sûr....
Sherlock plissa légèrement le front, expression étrange qu'il ne connaissait pas chez son ami.
- Je ne savais pas que tu étais un homme dont la vérité fait peur.
Piquer au vif par son ami, Watson se défendit :
- Je n'ai absolument pas peur.
- Alors pourquoi tu refuses la conclusion logique à ce que je viens de dire?
- Parce que cette conclusion me semble totalement surréaliste.
Sherlock rejeta le drap au pied du lit et d'un mouvement souple en sortit, devant les yeux effarés de John qui venait de prendre conscience qu'il ne portait que son caleçon. À cet instant, il se demandait bien ce qui était le plus dérangeant, d'avoir passé la nuit à côté d'un homme très peu vêtu qui semblait avoir pour lui plus que des sentiments amicaux, ou que cet homme soit Sherlock qui semblait nullement gêné par sa tenue plus que légère?
- Tu ne veux pas passer au moins un pantalon? dit-il en détournant légèrement le regard sur le côté.
- Tu cumules très cher : ta peur de la vérité plus ta pudeur.... ton cas s'aggrave.
Voyant que cette conversation ne mènerait à rien il fit demi-tour. Il n'eut pas le loisir d'arriver jusqu'à sa porte qu'une main lui empoigna l'épaule pour le projeter sur le lit. Tellement surpris qu'il n'esquissa aucun geste quand son ami vint s'installer à califourchon sur ses cuisses. Il le dominait : jamais il ne lui avait paru aussi grand. Sherlock lui prit la main gauche et vint la poser sur sa joue. Cette peau sous ses doigts lui provoqua des frissons dans tout le corps.
- Est-ce que tu trouves que c'est plus clair à présent?
Il ne répondit pas : sa dernière arme était le silence et il comptait bien l'utiliser. Il n'avait jamais été à l'aise avec les mots, pas comme Sherlock, qui montrait une certaine dextérité avec l'expression orale. Ce dernier se pencha sur lui et déposa d'une façon très tendre ses lèvres sur les siennes. Watson eut un mouvement pour le repousser, mais il tint bon et prolongea l'échange.
Très vite il se mit à sentir sous lui le corps de son ami se détendre et se laisser aller à cette étreinte. John avait complètement perdu le fil de ses pensées. Ce baiser était bon, incroyablement bon! Cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas embrasé les sens rien qu'avec un baiser chaste. C'était assez troublant qu'une personne qu'il considérait comme complètement asexuée pouvait embrasser aussi bien. Le consultant mit fin à ce baiser, sans pour autant s'éloigner son visage du sien, et ce fut contre sa bouche qu'il lui dit :
- Si tu écris cela sur ton blog, Moriarty sera le cadet de tes soucis.
- De toute façon, tu ne le lis pas.
- Il va falloir que je prenne le temps à l'avenir pour éviter les effusions sentimentales.
- Dois-je te rappeler qui a ouvert la boite de Pandore?
Il le fit taire d'un nouveau baiser avant que John lui demandât :
- Tu n'as pas eu peur que je te frappe un moment ou à un autre?
- Non. Je savais, j'ai toujours su que cela finirait comme cela entre nous. Il suffisait que j'attende que toi aussi tu le saches.
Il le trouvait légèrement gonflé d'être aussi sûr de lui, mais deux lèvres lui firent oublier de lui dire.
FIN.