Voici donc la suite et la fin de cette petite fic. Seconde partie nettement plus courte que la précédente et au vu du rating vous vous doutez bien qu'il n'a a pas de lemon
Je l'avais initialement prévu, mais j'ai pas réussi à l'écrire. Une prochaine fois peut-être
Bref, encore merci pour vos gentilles review et bonne lecture.
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Comme prévu la serrure ne lui résista que quelques instants. Et lorsqu’il ouvrit la porte, Sherlock se retrouva dans un petit studio chichement meublé. Un bureau dans un coin, un lit dans un autre… Parfaitement spartiate. La planque idéale et fonctionnelle en somme. S’approchant de la fenêtre, il constata sans réelle surprise qu’il avait là une vue parfaite sur l’entrée du 221b.
La planque idéale, se répéta-t-il avec un sourire. Décidément, cet homme était de plus en plus intéressant, pensa-t-il.
« - Garde tes amis près de toi, et tes ennemis plus près encore, dit soudain une voix froide derrière lui. »
Attrapant son arme, Sherlock se retourna vivement, la pointant droit devant lui. A quelques mètres de là, Moriarty, qui le fixait d’un regard glacial, porta une cigarette à ses lèvres.
« - C’est tout à fait approprié, confirma le détective en référence à ce qu’il savait être une citation, même s’il n’avait aucune idée d’où elle pouvait provenir. Jolie garçonnière.
- Oui, j’étais sûr que tu aimerais.
- Que faisons nous ? demanda Holmes en secouant légèrement son revolver.
- Tu pourrais aisément m’abattre, dit Moriarty avec amusement.
- Je pourrais, en effet.
- Mais tu ne le feras pas. Nietzche a dit "Qui vit de combattre un ennemi a tout intérêt à le laisser en vie." Te connaissant je suppose que tu ignores qui est Nietzche mais reconnais que tu es d’accord avec lui. Tu dépérirais sans moi.
- Tu es une menace, grogna Sherlock.
- Et c’est exactement ce que tu aimes. Ce dont tu as besoin. C’est pour cette raison que tu es là ce soir.
- Si je te tues, je sauverais du même coup toutes tes prochaines victimes.
- Allons, toi et moi savons que tu ne t’es jamais préoccupé des victimes. Au contraire, elles font parties de l’équation. Sans elles, pas de meurtres à résoudre… »
Sherlock l’écoutait parler pourtant il savait déjà combien c’était inutile. Il n’avait pas eu une seule seconde l’intention de mettre l’autre homme hors d’état de nuire. Il était venu armé juste au cas où. Mais tuer Moriarty aurait été tuer une partie de lui-même. Son existence n’avais jamais été aussi intéressante que depuis que le criminel en faisait partie. John s’était épanoui depuis qu’il avait Lestrade dans sa vie, pour Sherlock c’était depuis que Moriarty était dans la sienne.
Comme l’avait très certainement prévu le criminel, sans cela il n’aurait pas pris le risque de cette rencontre, le détective posa son pistolet sur le rebord de la fenêtre. Moriarty lui adressa un petit sourire satisfait, l’air de dire
"J’avais raison." Généralement Sherlock avait horreur d’accorder une telle victoire à son interlocuteur, quel qu’il soit, mais avec cet homme la donne était définitivement bien différente. Il ne se sentait pas mis en échec puisque qu’ils étaient comme souvent sur la même longueur d’ondes.
Ils s’affrontèrent un moment du regard puis Moriarty s’approcha le lui d’une démarche tout à fait décidée. Sherlock resta immobile, ne le quittant pas des yeux, totalement impassible alors que le sourire de l’autre homme se faisait peu à peu carnassier. Et quand Jim arriva enfin à sa hauteur, Holmes comprit que si tous les autres n’auraient pas hésité un seul instant sur la conduite à tenir afin de débarrasser définitivement Londres de l’un des plus grands dangers qui soit, lui se contenterait de partager son lit pour une heure ou deux avant que chacun ne reparte de son côté. Il n’en tirait aucune honte, juste de la satisfaction. Satisfaction qui grandit encore, se mêlant au plaisir, lorsque deux lèvres avides fondirent sur les siennes.
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Lorsqu’il regagna le salon du 221b, Sherlock eut la surprise d’y être accueilli par son colocataire. John, en caleçon et tee-shirt, était debout au milieu de la pièce, une bouteille d’eau à la main, à le fixer avec surprise.
« - Sherlock… Bonsoir. Je pensais que tu étais déjà couché, bafouilla le médecin, visiblement tout particulièrement étonné de le voir rentrer à cette heure-ci. Et, hem, où étais-tu ? »
Le regard du détective se fit indéchiffrable.
« - Je suis sorti flâner un peu, répondit-il tranquillement.
- Oh, souffla John. Hum, Greg passe la nuit ici.
- Bien. M’est égal.
- Je te dis ça simplement pour ne pas que tu puisses t’étonner de le trouver là demain matin.
- Et depuis quand la présence de Lestrade dans notre appartement de bon matin pourrait-elle me surprendre ? »
Préférant ignorer la pique, John passa à côté de son ami, sans doute dans le but de rejoindre l’escalier. Mais il s’arrêta subitement près de lui, reniflant avec curiosité avant d’écarquiller les yeux.
« - Je croyais que tu ne fumais plus, dit-il.
- Je ne fume plus.
- Mais… Oh, je vois, sourit John, manifestement tout à fait satisfait de sa trouvaille. En ce cas ton "Je suis marié à mon travail." n’est plus d’actualité je suppose.
- Plus que jamais au contraire John. Plus que jamais. Bonne nuit. »
Après tout depuis un an Moriarty
était pour la grande majorité son travail, se dit-il. Un sourire de satisfaction sur les lèvres, il abandonna un John tout à fait incrédule pour se diriger vers sa chambre, la démarche nonchalante.
THE END.