Bon... ben voilà... j'ai fait une suite... je n'en suis pas du tout satisfaite, mais je vous la fait lire, histoire de voir ce que vous en pensez. En fait, à la base, je n'avais pas prévu de faire une suite à ce que j'ai déjà publié et peut-être que j'aurais du m'arrêter là...
Cybelia.
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Sortant des brumes du sommeil, les yeux toujours clos, Daniel sentit les doigts de son nouvel ami caresser doucement le dos de sa main. La voix du Major murmurait des mots qu’il mit un instant à comprendre.
— … très peur de vous perdre… je voulais vraiment intervenir, mais je me suis dit que s’ils m’avaient tué, ça ne vous aurait pas aidé… il y a une chose que vous devez savoir sur moi… que personne ne sait… c’est assez difficile à dire… j’ai tellement l’habitude de cacher ce que je suis à tout le monde… vous savez, dans l’armée, il n’est pas bien vu d’être un homme qui aime les hommes… voilà, c’est dit… je voulais que vous le sachiez parce que… je dois avouer que je vous apprécie beaucoup et que j’aimerais devenir votre ami… je sais très bien qu’il n’y aura jamais rien de plus… je…
Il s’interrompit. Daniel tendit l’oreille et perçut des bruits de pas qui approchaient, puis la voix de Janet Frasier s’éleva doucement :
— Major, le Général Hammond veut vous voir. Il vous attend dans son bureau.
— Merci.
Daniel sentit la main de Paul Davis abandonner la sienne sur la couverture et l’entendit se lever et s’éloigner. Lorsqu’il fut certain d’être seul, il ouvrit les yeux et soupira bruyamment. Il n’avait pas tout de suite réalisé la teneur de la confession qu’il venait d’entendre. Au bout d’un moment, il comprit tout ce que ça impliquait pour lui. Un léger sourire flotta sur ses lèvres et il se perdit dans ses pensées, ne voyant pas entrer Jack O’Neill. Daniel sursauta lorsque la voix du Colonel s’éleva près de lui :
— La Terre appelle Daniel !
— Jack ?
— Oui, c’est moi ! Comment allez-vous ?
— Mieux. Merci de nous avoir ramené.
— Mais de rien, c’est mon boulot ! lança Jack en riant. Au fait, grâce à vous, on a deux semaines de permission ! Compte tenu que vous devez vous reposer, le Général préfère que nous aussi ! Donc, merci Daniel !
L’archéologue sourit.
— Je suis content pour vous, Jack. Je suppose que vous allez partir pêcher ?
— Exact ! Teal’c a encore une fois refusé mon invitation, il préfère aller rejoindre son fils et Bra’tac. Mais cette fois-ci, j’ai Sam pour m’accompagner.
A la mention de la jeune femme, Daniel fut surpris de ne plus ressentir autant de jalousie qu’avant. Il comprit alors que son affection pour Jack était presque redevenue ce qu’elle aurait toujours du être : seulement une très forte amitié. Il répondit alors :
— Envoyez-lui le bonjour de ma part… mais ne lui dites pas la raison de cette permission. Je ne veux pas qu’elle s’inquiète pour moi.
— D’accord. Vous avez besoin de quelque chose avant que je parte ? A manger, de la lecture, un vieux truc poussiéreux à étudier ?
— Non, merci, ça ira. Profitez bien de vos vacances !
— Merci. Et reposez-vous. Je veux vous trouver en pleine forme lorsque je rentrerai.
— A vos ordres ! sourit Daniel.
Après avoir adressé un dernier sourire à son ami, Jack sortit de l’infirmerie. Profitant de la tranquillité ambiante, l’archéologue ferma les yeux et ne tarda pas à se rendormir.
***
Deux jours plus tard…
Daniel s’ennuyait ferme à l’infirmerie. Paul venait lui rendre visite de temps en temps, mais le Général Hammond avait souvent besoin de lui pour des affaires diplomatiques et il ne pouvait donc pas rester longtemps avec son nouvel ami. Il lui avait amené des livres et son ordinateur portable pour qu’il puisse s’occuper, mais ça ne suffisait pas à l’archéologue qui commençait à broyer du noir. Enfin, une nouvelle visite de Paul vint lui apporter du réconfort. Le Major entra en souriant dans la chambre et s’assit près du lit où Daniel était en train de parcourir un gros volume relié posé sur ses genoux. Il leva les yeux de sa lecture, surpris par la gaieté qu’il pouvait voir sur le visage de son ami :
— Que se passe t’il ?
— Le Général Hammond n’a plus besoin de moi pour plusieurs jours. Je vais enfin pouvoir prendre ma permission !
Daniel se renfrogna. Permission voulait dire « hors de la base » et il savait que lui, il était bloqué ici le temps de se rétablir. Paul sembla lire dans ses pensées car il le rassura :
— Je viens de parler à Janet et elle est d’accord pour que vous rentriez chez vous jusqu’à que vous soyez totalement guéri.
— C’est étonnant de sa part ! Je pensais qu’elle ne voulait pas me laisser sans surveillance…
Paul baissa les yeux, l’air gêné.
— En fait… je lui ai proposé de m’installer chez vous pour veiller sur vous… si vous êtes d’accord, bien sûr !
Daniel n’en croyait pas ses oreilles. Il se demanda un instant si son nouvel ami ne lui faisait pas une mauvaise blague, mais se rappela qu’il ne s’agissait pas de Jack O’Neill et comprit alors qu’il était sérieux.
— Je… j’en serais ravi ! Et puis, ajouta t’il rapidement, au moins je pourrais sortir d’ici ! Je commence à déprimer enfermé entre ces murs !
— Je vous comprends ! Je vais aller préparer mon sac. Ensuite, je passe vous prendre et on ira faire vos bagages.
— D’accord !
Après un dernier sourire, Paul sortit, laissant un Daniel tout guilleret à l’idée de pouvoir passer plusieurs jours avec lui hors de la base, c’est à dire loin des oreilles et des regards indiscrets.
***
Cela faisait trois jours que Paul était venu s’installer chez Daniel pour veiller sur lui pendant sa convalescence. Les deux hommes avaient beaucoup discuté, de sujets divers et variés, tout en évitant soigneusement celui qui leur tenait à cœur tous les deux. L’archéologue se remettait assez rapidement de ses blessures, mais Janet avait donné des consignes très strictes au militaire pour qu’il empêche son ami de se fatiguer. Ce matin-là, lorsque Paul quitta la chambre d’amis où il s’était installé, il eut la surprise de voir la porte-fenêtre du salon ouverte. Il se dirigea vers le balcon et y trouva son hôte accoudé à la rambarde, les yeux dans le vague.
— Vous savez que j’ai failli sauter une fois ? demanda Daniel sans se retourner.
— Non, je ne le savais pas, répondit Paul en le rejoignant.
— C’était quand j’ai été « drogué » par cette lumière sur je ne sais plus quelle planète… Quand je suis revenu ici, j’étais vraiment en état de manque et j’ai failli faire le grand saut… Mais Jack m’en a empêché… termina t’il d’une voix tremblante.
Il se tut, conscient qu’il était temps pour lui d’être enfin sincère avec Paul s’il voulait que les choses évoluent enfin entre eux. Il prit une grande inspiration, puis se lança :
— Après la mort de Sha’re, j’étais anéanti. J’ai pensé que je ne m’en remettrais pas… mais Jack était là… sans le savoir, il était ma bouée de sauvetage, celui qui m’empêchais de sombrer dans le désespoir. Il ne l’a jamais su… je ne lui ai jamais dit que mes sentiments avaient changé… que je ressentais quelque chose de plus fort que de l’amitié pour lui… parce qu’il y avait Sam et que je savais qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Je me suis tut… bien sûr, j’ai souffert, surtout lorsqu’ils ont enfin pu vivre leur histoire au grand jour… mais je savais, tout au fond de moi, que mon amour resterait éternellement sans réponse…
Daniel se tut, soupira à nouveau, puis ajouta d’une voix plus enjouée :
— Mais tout cela est bien fini à présent !
Il se retourna pour croiser le regard surpris de Paul.
— Depuis quelques temps, je me suis rendu compte que quelqu’un d’autre a pris la place de Jack dans mon cœur… En fait, depuis un rêve très troublant que j’ai fait une nuit…
Il sourit doucement. Paul restait immobile, une main posée sur le montant de la porte-fenêtre, comme s’il avait besoin d’un appui pour ne pas tomber. Daniel s’approcha.
— Je vous doit un aveu… Ce jour-là, lorsque vous avez parlé de vos sentiments… je ne dormais pas…
Ebahi, le militaire ouvrit la bouche pour parler, mais son ami l’en empêcha en posant un doigt sur ses lèvres.
— J’étais bouleversé par votre confession… je n’arrivais pas à croire à ma chance…
Il s’avança encore, hésitant un peu. Son visage n’était plus qu’à quelques centimètres de celui de Paul qui le fixait toujours d’un air hagard. Daniel franchit alors l’espace restant et frôla les lèvres de son ami des siennes. Le militaire réagit alors, refermant doucement ses bras sur le torse de son compagnon, l’attirant plus près pour un vrai baiser. Lorsqu’ils se séparèrent, Daniel fut bouleversé par les larmes qu’il vit perler dans les yeux gris-verts de son vis-à-vis.
— Merci… souffla Paul, le rassurant avec un petit sourire. Je n’aurais jamais pensé que ce rêve deviendrait un jour réalité…
Daniel sourit à son tour, puis entraîna son ami à l’intérieur, bien décidé à ne pas perdre une seconde de plus d’hésitation superflue.
Fin.