Je me lance dans un nouveau fandom, totalement inédit pour moi (je n'ai même pas réussi à trouver une fic à lire avant de me jeter à l'eau). Je vous demande donc votre indulgence, n'ayant jusque là vu que trois épisodes de la série et ayant toujours le plus grand mal à distiller de l'humour dans mes écrits.
ça vaut ce que ça vaut (à mon sens pas grand chose) mais j'avais envie de tenter l'expérience, parce que j'ai totalement craqué pour ce couple
A vous de me dire si j'ai bien fait.
Bonne lecture
ooOoo
Danny reprenait doucement conscience. Il avait reçu deux balles, mais étrangement il se sentait bien, presque trop bien, et léger. Ils n’avaient pas dû y aller de main morte avec les sédatifs, songea-t-il, savourant la sensation. Après la trouille ressentit précédemment c’était plus qu’agréable.
Il avait toujours pensé que dans un moment pareil il n’aurait qu’un souvenir flou des évènements, mais à l’inverse il se souvenait de tout. La douleur, son sang qui s’échappait irrémédiablement, même les chocs lorsque les secours avaient dû faire repartir son cœur, alors qu’il n’était clairement plus conscient à ce moment-là. Cette soudaine omniscience le laissait perplexe et il n’avait clairement pas l’intention pour l’instant de s’intéresser davantage à cela. Et durant tout ce temps, il avait également senti la présence de McGarrett à ses côtés. Il ignorait pourquoi, mais il savait que son équipier était encore près de lui à cet instant. Et c’était rassurant. Alors il en profitait.
Et lorsqu’enfin il trouva la force d’ouvrir les yeux, c’est tout naturellement qu’ils se posèrent sur McGarrett, qui était comme prévu installé sur dans un fauteuil à proximité de son lit.
« - Hey, Danno ! s’écria le brun en souriant, se redressant vivement. »
L’interpellé grimaça, comme à chaque fois que Steve utilisait ce surnom, ce qui fit sourire son ami.
« - Tu vas bien ? s’enquit McGarrett avec une pointe d’inquiétude dans la voix.
- Je suis totalement défoncé, alors oui, je peux dire que ça va.
- Bien.
- Je suis là depuis longtemps ?
- Tu es sorti du bloc il y a presque quarante-huit heures. Depuis tu as dormi. »
Danny l’observa un moment en silence puis se laissa aller en arrière sur ses oreillers.
« - Et tu es resté là tout le temps je suppose.
- Eh bien… oui, s’étonna McGarrett. »
Ne voulant pas entrer pour l’instant dans le débat du "J’ai senti ta présence alors même que j’étais inconscient", Danny esquissa un sourire fatigué avant de parer au plus simple.
« - Tu as une sale tête, alors j’ai supposé que tu n’avais pas dû rentrer chez toi depuis un certain temps.
- Je m’inquiétais, expliqua McGarrett. Et puis, on est une famille, non ?
- Ben oui, mais je vois pas Kono et Chin.
- Ils sont venus. Mais j’ai fini par les renvoyer. Comme j’essaie souvent de te le faire comprendre je suis le patron, ma place est auprès de vous quand ça ne va pas.
- Ah ouais, tu joues ton rôle à fond, s’amusa Danny. C’est sympa mais à présent tu peux y aller. »
Steve sembla hésiter un moment, donnant l’impression qu’il avait autre chose sur le cœur, ce qui n’échappa pas à son ami.
« - Quoi ? s’enquit celui-ci.
- Eh bien, j’me demandais… Ce type, c’est clairement sur moi qu’il s’apprêtait à tirer si tu ne t’étais pas interposé, alors… Pourquoi tu as fait ça ? »
C’était une excellent question, que Danny s’était d’ailleurs lui-même posé tandis qu’il agissait. D’autant que depuis qu’il avait rejoint son équipe il reprochait souvent à Steve d’employer des méthodes qui mettaient leurs vies en danger. Or là, lui n’avait eu besoin de personne pour agir. Steve avait raison, il n’était pas seul sur cette île, il commençait enfin à en prendre conscience.
Mais le reconnaître de vive voix était une autre histoire.
« - Oh tu sais, dit-il tranquillement, un collègue abattu ça demande tellement de paperasse… Et regarde, je suis allongé, peinard, je vais même avoir droit à quelques vacances. Et c’est toi qui vas te coltiner tous les rapports. Si on y réfléchit bien, c’était plutôt malin ce que j’ai fait. »
McGarrett secoua la tête en riant. Etrangement, il s’était attendu à une réponse de ce genre.
« - Ouais, très drôle. D’autant que c’est pas complètement faux. Et maintenant, si tu me disais la vraie raison. »
Ils s’affrontèrent un instant du regard puis Danny hocha la tête en baissant les yeux. En temps normal il ne capitulerait pas aussi facilement, aussi décida-t-il de mettre ça sur le compte de tous les calmants qui lui embrumaient l’esprit.
« - Tu l’as dit toi-même, on est une famille. J’ai protégé l’un des nôtres. J’ai fait ce qu’il fallait.
- D’accord, souffla McGarrett. Eh bien… merci.
- C’est super gênant comme situation, nota Danny. Surtout pour toi en fait, rajouta-t-il avec un petit sourire amusé. Alors je propose qu’on n’en parle plus.
- Si tu veux. Cela dit, c’est quand même flatteur pour moi, c’est la preuve que je t’ai bien formé.
- Pardon ? Que tu m’as… Que tu m’as bien formé ? Eh, j’te signale que j’étais flic depuis quinze ans avant de te rencontrer. Six mois avec toi et je me prends deux balles. T’es une menace mec.
- Ok, tu sais quoi ? La prochaine fois t’en mêle pas ! s’écria McGarrett en s’assombrissant. »
Danny fut tenté de rire de cette réaction sanguine qui était plutôt son genre en temps normal, mais il comprit que cette fois il l’avait vraiment vexé.
« - J’plaisantais. Si t’étais vraiment une menace je resterais pas avec toi. J’ai fait ce que j’ai fait parce que je devais le faire. »
S’interrompant, Danny se redressa légèrement et reprit sur le ton de la confidence.
« - Je tiens à toi. »
A cette remarque, Steve retrouva enfin le sourire, ce qui ne plu que modérément à son ami en fin de compte.
« - Mais si tu répètes ce que je viens de dire à qui que ce soit, j’te tuerais de mes mains. Et là crois-moi, personne ne viendra s’interposer.
- Ça me va, conclu Steve. De toute façon tu l’as dit, tu tiens à moi.
- Oh arrête ! C’est les calmants et la fatigue, ça me fait dire n’importe quoi.
- Ouais, c’est ça, s’exclama McGarrett, hilare, avant de retrouver subitement son sérieux. Mais c’est pas grave tu sais, moi aussi je tiens à toi.
- Cool. Mais je préfèrerais qu’on n’en parle plus.
- Comme tu veux. »
Ils restèrent ensuite un moment silencieux, Danny se lançant dans la contemplation du plafond tout en se posant pas mal de questions quant à la pente glissante sur laquelle ils étaient en train de s’engager. Non pas qu’il ait peur, mais tout de même, s’ils commençaient à s’avouer ce genre de faiblesse, ça devenait déstabilisant.
Il fut interrompu par Steve, qui venait de quitter son fauteuil.
« - Bon, puisque ça a l’air d’aller pour toi je suis rassuré. Je vais y aller. Je repasserai demain.
- Ça me fera plaisir, confirma Danny.
- En attendant, repose-toi, conseilla Steve en se rapprochant de lui, posant brièvement sa main sur son épaule.
- J’ai rien de mieux à faire de toute façon. Merci Steve. »
Et tandis que ce dernier s’éloignait finalement, Danny se rallongea tout en le suivant du regard. Aussi fut-il étonné de le voir faire demi-tour pour revenir vers lui d’un pas vif. Alors qu’il se plantait à côté du lit, il semblait subitement bien nerveux, ce qui inquiéta le blond.
« - Danny, ce que je vais faire maintenant va certainement te paraître complètement fou… J’ai eu peur de te perdre, alors il faut que je le fasse. »
Et tandis que Danny s’interrogeait sur le sens de ses paroles, Steve se pencha vers lui, sembla hésiter une dernière fois, puis posa doucement ses lèvres sur les siennes. Un instant, le blessé fut tenté de le repousser, mais un instant seulement, et très vite il se laissa gagner par la douceur de l’échange, qui effaçait peu à peu l’incongruité de la situation.
Lorsque McGarrett s’écarta finalement, ils regardèrent longtemps, comme pour tenter d’assimiler les choses, tout en réalisant en même temps que cela n’avait pas été si déplacé que cela finalement.
« - Steve, je peux savoir pourquoi tu as fait ça ? demanda ensuite Danny tandis que l’autre homme se redressait.
- Ben, j’ai fait ce qu’il fallait, souffla McGarrett. Je te l’ai dit, je tiens à toi.
- Je pensais pas à ce point, remarqua Danny avec un sourire. Mais… j’dois dire que ça me plaît. »
A cette phrase, Steve sembla grandement rassuré. Il prit la main de son ami dans la sienne et la serra avec tendresse.
« - On en reparle dès que tu iras mieux, d’accord ?
- Y a intérêt.
- On fait comme ça. Je reviens te voir demain.
- Je ne bouge pas. »
Et Steve s’éloigna à nouveau vers la porte, mais alors qu’il posait la main sur la poignée, Danny remarqua sur la table de chevet un détail qui lui avait échappé jusque-là.
« - Euh, Steve, c’est pas toi qui m’as offert ce bouquet de fleurs quand même ? »
L’interpellé se retourna vers lui, passant nerveusement une main dans ses cheveux.
« - Ben, en fait… je voulais pas venir les mains vides et il n’y avait pas grand-chose dans la boutique au rez-de-chaussée, alors…
- Alors que tu as pensé que j’étais le genre de type qui aime recevoir des fleurs, ironisa Williams.
- Ouais, c’était peut-être pas très judicieux, reconnu le brun.
- Peut-être bien, acquiesça Danny. Quand je sortirai d’ici, je t’autorise à m’inviter au restaurant, mais par pitié ne m’offre pas de fleurs.
- Très drôle. Et pourquoi je devrai t’inviter ?
- Il faut bien qu’on l’ait cette fameuse conversation.
- Mais pourquoi je devrais t’inviter ? répéta McGarrett.
- Je t’ai quand même sauvé la vie, je mérite bien une compensation, dit Danny de son air le plus innocent.
- Touché. C’est d’accord, on fera ça. Et plus de fleurs, promis.
- Je vois que tu comprends vite. »
Steve lui sourit avant de passer doucement un doigt rêveur sur ses lèvres.
« - Oui, je sais, j’embrasse bien, énonça Danny, parfaitement sûr de lui.
- A demain, sourit Steve en quittant finalement la pièce. »
Une fois seul, Danny contempla ses fleurs, se faisant la réflexion que ce n’était pas si désagréable à recevoir après tout. Puis, décidant de mettre également cette réflexion sur le compte des sédatifs, il ferma les yeux, se laissant dériver vers un sommeil réparateur.
THE END.
Alors, verdict?