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Attention ! Les personnages utilisés dans nos fanfictions ne nous appartiennent pas, ils sont la propriété de leurs auteurs respectifs. De plus, nous ne connaissons pas les personnages réellement existants et nous n'avons aucune prétention à raconter leur vie privée : c'est de la pure fiction, rien de ceci ne doit être considéré comme vrai ! Enfin, qu'il soit bien clair qu'aucune fanfiction n'est publiée dans un but lucratif, nous n'en tirons aucun profit.


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 Sujet du message: Ut Ameris, Ama ! - Kaamelott - Caius/Galaad - PG-13
MessagePosté: 31 Mar 2011 22:47 
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NOTES LONGUES ET RÉBARBATIVES D’EXPLICATION (PARCE QU’ON AIME BIEN QUAND TOUT EST CLAIR):

-> Tout d'abord, il faut préciser qu'il s'agit d'une collaboration Lexx et Sourissime. <-
( Et le prologue n'est pas PG-13, donc ne cherchez pas, c'est pas encore le moment de s'exciter ! )

Concernant les personnages : Galaad est un personnage existant dans la légende Arthurienne mais pas dans Kaamelott. Il a déjà été vaguement fait mention de lui dans le registre des Chevaliers du Père Blaise mais c’est tout. Dans un RP slash concernant le pairing Arthur/Perceval, nous avons donné une voix au personnage le temps d’une joute à laquelle Perceval participait. Comme on aime bien avoir des références visuelles pour nos personnages et qu’on avait entendu parler qu’Alexandre Astier voulait avoir Jean Dujardin dans Kaamelott (peut-être une chance de le retrouver dans les films ?), on trouvait que ça tombait sous le sens de coller la tronche de JD sur celle de Galaad. Son sourire a joué pour beaucoup…

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Caius Camillus (Bruno Salomone) est sans doute le personnage « guest star » le plus récurrent de la série (8 apparitions à travers les livres I à IV, sans compter ses nombreuses apparitions dans le livre VI). On ne sait pas grand-chose de lui, à part qu’il aime bien râler, qu’il est orgueilleux et qu’il aime Rome… Et qu’il est beau. La preuve :

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C’était un personnage parfait : assez bien intégré dans l’univers Kaamelottien mais peu développé, donc beaucoup plus facile à jouer et laissant la liberté d’en faire ce qu’on veut. À partir de là, on a réalisé que c’était marrant d’avoir Bruno Salomone ET Jean Dujardin dans l’univers Kaamelottien, eux qui se suivent depuis leurs tous débuts, notamment dans le groupe Nous C Nous, puis dans les sketchs dans l’émission Farce Attaque (les plus vieux devraient se rappeler), Brice de Nice, Hellphone, Lucky Luke (sans compter que Jean a laissé Bruno peloter sa femme dans Cherche fiancé tous frais payés, si ça c’est pas de l’amitié).Oui donc voilà, ce sont deux amis dans la vraie vie et c’était donc logique (du moins pour nous) de finir par les slasher et voilà le résultat. Au fait, le titre signifie « Pour être aimé, aime » en latin.

L’univers : Cette fic est en fait un spin-off d’une « saga » slashique sur Arthur/Perceval (qui serait plus difficile à adapter pour être postée ici, mais peut-être qu’on finira par s’y mettre), donc plusieurs éléments dans celle-ci y sont référencés. On mettra évidemment quelques petites notes par ci par là pour clarifier quand le besoin s’en fera sentir…

Voilà, c’est tout, enjoy !

Prologue


    Il était l’un des Chevaliers les plus efficaces de la Table Ronde. Galaad était sans contredit l’image même de l’élégance, de l’étiquette et de la bienséance. Plus patient qu’Arthur encore, grand, fort, intelligent, lumineux, souriant, il avait toutes les qualités qui manquaient au célèbre Lancelot du Lac pour être parfait, c'est-à-dire supporter et même encourager les cons de la Table Ronde. Les aider dans les moments où ils tentaient de se dépasser et les pousser à enjamber les barrières que des gens plus impatients poseraient sur leur chemin, pour devenir meilleurs. Il avait accompagné Karadoc et Perceval maintes fois en mission et avait ramené avec eux le succès. Il avait raconté leurs exploits, dont il avait presque été l’unique auteur mais bon, à chaque phrase, les deux Chevaliers étaient cités comme partie intégrante des héros de l’histoire… C’est d’ailleurs grâce à Galaad qu’une aventure relate les noms de Perceval et Karadoc parmi les écrits du Père Blaise. Ils n’auraient probablement jamais eu l’occasion d’apparaître dans la légende si ce n’eut été de lui et de ses bons mots.

    Il n’était pas un élitiste comme l’était Lancelot… Il n’était pas un Chevalier solitaire. Plusieurs ne l’aimaient pas… On en venait à détester sa gentillesse et son don de soi. Sa générosité, la blancheur de son sourire et son optimisme quasiment surnaturels en devenaient à une certaine limite agaçants, carrément frustrants parfois. Même Arthur en avait parfois des nausées et l’envoyait Dieu seul savait où pour éviter d’avoir à supporter plus longtemps son écœurant positivisme. On ignorait d’où il était sorti, il n’avait, selon le peu qu’on savait de lui, pas de famille, ni d’épouse, ni d’enfants, pas même la pointe du nez d’une idylle… En fait, on ne savait rien de Galaad. Il était un mystère et ne semblait pas non plus vouloir qu’on en apprenne plus à son sujet. Et puis personne ne s’était profondément intéressé à lui poser ces questions. Il n’avait pas plus pris le temps de renseigner les gens sur sa provenance, ses origines. Il n’était pas un cachotier, ni mystérieux par volonté de l’être. Il n’appréciait tout simplement pas l’idée de parler de sa personne. Galaad avait toujours l’impression que dès l’instant ou on parlait de lui, la conversation devenait unilatérale et ça ne lui plaisait pas du tout. Peut-être une touche d’immaturité ? Étant donné le fait qu’il pouvait porter plus d’intérêt aux gens qu’eux ne pouvaient le lui rendre. Il adorait entendre les gens lui raconter leurs problèmes, mais détestait leur raconter sa vie. Les gens ne savaient qu’une seule et unique chose à son sujet… Il était Aquitain.

    Il n’était pas là depuis aussi longtemps que les autres. Il était arrivé il y avait environ sept ans. Repéré par plusieurs Chevaliers qui en entendaient parler par des voyageurs, sauvés par un jeune homme d’une telle gentillesse qu’ils avaient d’abord cru faisant partie de la quasi-légendaire Table Ronde. Puis le Roi l’avait fait retrouver, l’avait approché pour lui offrir de faire partie de ses Chevaliers, puisqu’il qu’il avait visiblement les capacités requises pour faire partie de la cour ainsi que de la Table Ronde, que les gens l’aimaient bien et que grâce à ses faits d’arme, il était le bienvenu parmi eux. Galaad n’avait évidemment pas refusé ! Et il s’était parfaitement intégré à une vitesse incroyable, devenant plutôt proche de Lancelot avec lequel il s’accordait particulièrement bien. Ils avaient la même vision pour la majorité des choses, le même savoir, la même intelligence. Tous deux semblaient avoir été élevés, à la base, par des êtres qui n’étaient pas nécessairement humains. Mais plus le temps avançait, plus Arthur avait tendance à les envoyer en mission ensemble. Galaad appréciait beaucoup, lui qui considérait Lancelot comme un grand ami, mais ce dernier n’aimait pas beaucoup l’idée de former un binôme… Lui qui se considérait comme errant et solitaire avait finalement décidé de faire cavalier seul et de prendre ses distances de l’Aquitain. Acceptant la décision du Chevalier blanc sans broncher, de toute façon, ce n’était pas son genre de se fâcher ou de se montrer déçu, il s’était retourné vers ses confrères. Bien que discrètement exaspéré par leur incompétence, il ne s’était strictement jamais mis en colère. Il était Le Seigneur Perfection. S’attirant de plusieurs du mépris et d’heureusement plus nombreux autres, une admiration sans bornes. Il avait gagné la confiance du Roi qui partageait entre lui et le désormais solitaire Lancelot les plus périlleuses missions.

    Puis était venue cette période … Ce moment durant lequel Arthur lui avait confié, comme on le fait à un bon ami, qu’il était inquiet pour le futur de quelqu’un. Un certain… Caius.

    - Non mais, il s’en tire quoi… On lui a refilé des terres, il est devenu Seigneur...

    Lui avait dit Arthur entre deux séances de doléances, alors qu’ils avaient commencé à discuter des camps Romains qui trainaient toujours sur le territoire et qu’il avait commencé à raser... Le sujet en était venu sur un petit problème en lien avec les camps, un problème que le Roi avait apparemment prit en affection.

    - Il vit d’ssus mais il a pas la moindre idée de quoi en faire.

    Avait-il ajouté suivant une bouchée de pain qu’il mâchonna rapidement pour reprendre avec une visible exaspération :

    - Il fout rien de toute la journée, il a des gens à faire vivre et eux ils crèvent de faim parce que leur Seigneur a pas les connaissances requises… Non c’est l’bordel. Bientôt on va les avoir aux portes et ils vont gueuler qu’ils ont bouffé Caius.

    Galaad n’avait pas mis beaucoup de temps à comprendre où voulait en venir le Roi et il se redressa, ignorant la dernière phrase qui s’était voulue drôle mais dont l’effet ne sembla pas avoir atteint l’Aquitain… Probablement un double-sens qu’il n’avait pas pigé.

    - Vous voulez que je m’occupe de lui Sire ?

    Arthur leva la tête vers son Ministre, quittant finalement sa miche de pain des yeux, surpris… Oui bon, quand on a pas l’habitude des gens vifs, ça surprend d’être compris sans même devoir le dire. Se reprenant, le Roi continua :

    - Bah, très honnêtement… Ça m’arrangerait. Je sais que c’est pas très prestigieux et tout mais…
    - Écoutez Sire, je suis là pour vous servir. J’ai juré fidélité et peu importe la raison pour laquelle vous sollicitez mon aide, que ce soit pour balayer la grande cour de ses feuilles à l’automne ou pour débarrasser le pays d’un dragon, j’irai sans hésitation.

    En réponse à pareille déclaration, le Roi avait sourit. Comment aurait-il pu faire autrement ? Galaad était l’exemple du parfait Chevalier. Tant de dévotion en une seule personne. Si seulement ils avaient pu être tous comme lui… Même Lancelot n’était pas aussi respectable. Il avait ses défauts. Le seul défaut apparent de Galaad, c’était justement ça : il n’en avait pas.

    - Ben, en fait, y s’agit d’un ancien Centurion.

    Avait avoué Arthur après un instant de réflexion, se doutant que Galaad avait déjà dû piger le coup s’ils parlaient de Romains et d’un mec à qui il avait refilé des terres après que les camps aient été vidés.

    - Un Centurion, Sire ?

    Fit Galaad, plus par principe d’encourager le Souverain à continuer ses explications plus que par réel besoin de confirmation.

    - Oui. Le plus proche camp Romain a été vidé y a quelques temps, comme vous le savez, et comme Caius et moi-même étions plutôt bons amis et qu’il a passé plus de temps de sa vie en Bretagne qu’à Rome, il était mieux pour lui de rester. Je lui ai offert une terre, une piaule, des gens, faisant de lui un Seigneur Breton. Seulement le problème, c’est qu’à Rome, il avait une famille et tout, mais personne à son service quoi. Et encore moins de connaissances en agriculture pour entretenir le machin. À Rome, y a pas tellement d’espaces du genre et les gens qui ont des fermes sont pas en villes et font généralement pas partie d’l’armée…
    - Je vois ce que vous voulez dire.
    - Et comme je sais que… Enfin, je sais que vous avez pas de terres mais vous avez au moins les connaissances en la matière, si ?

    - Bien sûr Sire.

    Parce qu’un Chevalier de son calibre se devait de savoir un peu de tout. Et les bases de l’agriculture, c’était l’organisation et la discipline ! C’était un peu comme l’armée en fait. Un Centurion ne devrait pas avoir trop de mal à intégrer ça.

    - Si vous pourriez aller l’aider à remonter la pente, juste quelques temps, histoire qu’on le retrouve pas noyé avec une pierre à la ch’ville au fond d’un lac…
    - Je ferai tout ce que je peux Sire, vous pouvez compter sur moi.
    - J’vous fais confiance.

    Fit le Roi, sans même hésiter à la lui accorder entièrement. Il mettrait sa vie sur les épaules de ce mec là sans même se questionner… Non en fait c’était pas vrai. Arthur n’aurait jamais été capable de confier son existence à quelqu’un. Mais c’était une belle image quand même…

    Et c’est ainsi que tout avait réellement commencé. Une mission qui aurait dû être simple. Une ligne droite, sans raison de dériver où que ce soit, et encore moins de raisons d’être dérouté. Seulement, les choses prirent une toute autre tournure que celle qui avait été prévue. Il aurait semblé que le Destin avait décidé que c’était trop facile de simplement faire suivre au Chevalier une route de la générosité qu’il connaissait beaucoup trop bien. Que l’Aquitain avait besoin d’un challenge, un vrai. De la nouveauté, quelque chose de frais.

    Galaad était arrivé chez Caius un matin, très tôt. Assez tôt pour que le soleil commence à peine à pointer ses rayons derrière les collines. L’été avait fait plus de route qu’il ne lui en restait à faire. Malgré sa fin qui arrivait à grand pas, la chaleur estivale et l’humidité montaient toujours en flèche vers midi. Du coup, pour être plus concentré, soit il valait mieux s’y mettre très tard le soir ou très tôt le matin. Étant un homme particulièrement matinal, Galaad avait opté pour les premières lueurs du jour. Après une bonne nuit de sommeil, qui n’était pas frais et dispos pour commencer une nouvelle journée ? Il fallait être bien étrange pour songer à se mettre aux travaux lourds à la tombée de la nuit !

    Galaad n’avait jamais vu ce Romain là. Bien qu’il ait souvent accompagné Arthur lors de visites protocolaires et de signatures de traités dans quelques camps, il n’était jamais tombé sur le dit Centurion. Le nom de Caius ne lui était pas complètement inconnu, mais aucune image ne lui venait lorsque le prénom était prononcé. Il avait donc attaché sa splendide jument près de ce qui semblait être un abreuvoir un peu pourri, craquelé, contenant quelques centimètres d’eau croupie en son fond. L’Aquitain avait, pour une très rare fois, hésité en posant pour la première fois les yeux sur le paysage désolant de l’endroit. La chaleur exceptionnelle du mois précédent avait fait ses ravages vu les quelques pousses jaunes qui jaillissaient du petit jardin oublié près de la maison.

    Tout était laissé à l’abandon, les clôtures ne tenaient pratiquement plus, les murs de la maison non plus, vu leur fragilité et leur grincement tandis qu’une petite brise se faisait sentir. Déjà, à première vue, un ménage s’imposait. Ce serait une bonne base par laquelle commencer. Prenant quelques notes dans sa tête, Galaad laissa vagabonder son regard sur la pierraille qui couvrait les défunts sillons des champs plus loin, de même que celles du jardin qui devait, à l’origine, servir à nourrir le propriétaire des lieux. Remettre le tout en état. Arthur n’avait forcément pas laissé Caius comme ça, sans un sous en poche, avec une cabane branlante, une terre morte et quelques paysans en charge, sans rien lui dire, ni lui assigner un mentor ou un assistant, si ? Observant une dernière fois le désastre qu’était cette terre, Galaad se redressa avant de frapper sur la paroi qui semblait être une porte au vu de sa mouvance dans ses gonds au moindre petit coup de vent. Galaad attendit. Galaad attendit avec une étrange fébrilité qu’on vienne ouvrir. Il ignorait ce qui le portait à se sentir ainsi agité mais une chose était certaine, il ne s’attendait pas à la suite…

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 Sujet du message: Re: Ut Ameris, Ama ! - Kaamelott - Caius/Galaad - PG-13
MessagePosté: 26 Avr 2011 04:27 
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CHAPITRE I


Dans le silence de cette belle matinée, un vacarme épouvantable se fit entendre derrière la porte de bois, ainsi qu’une série de jurons bien sentis qui portèrent le Chevalier à se redresser, méfiant. Et bientôt la porte s’ouvrit à la volée pour dévoiler un homme à demi nu manifestement au bord de la crise de nerf (comme le prouvait le petit nerf au coin de son œil qui frémissait dangereusement) et armé d’une fourche rouillée qu’il pointa sur Galaad. Ce dernier fut plutôt surpris de voir ce à quoi il avait affaire… La première chose qu’il vit fut la fourche qui se tendait vers lui… Puis, suivant le manche alors qu’une voix d’un calme très, très précaire s’élevait, il découvrit avec un choc la personne à l’autre bout de l’arme improvisée : un homme aux traits renfrognés, durcis par la colère mais malgré tout harmonieux. Un long nez fin, une mâchoire coupée à la serpe et un regard sombre, d’un marron pur. Un homme magnifique… Une carrure particulièrement solide, le torse large et de bonnes épaules. Il était vêtu d’un pantalon, d’une chemise de lin au col échancré et de bottes de cuir enfilées rapidement.

-OK. Ça y est, j’en ai marre.

Déclara l’ex-centurion Caius Camillus d’une voix faussement calme.

-C’est plus possible là. J’en ai plein le cul. Et j’vous annonce que vous aller payer pour les autres. J’vous demanderais donc de vous r’tourner et d’vous pencher pour que j’vous introduise cette fourche dans les fesses jusqu’au gosier. Vous croyez que si j’vous plante devant ma porte façon épouvantail ça va dissuader les autres couillons d’venir frapper à ma porte ?

Demanda-t-il, ponctuant son laïus d’un sourire sardonique. C’était le troisième ce matin. Le TROISIÈME emmerdeur qui venait frapper à sa porte et qui le tirait du lit alors qu’il n’avait pas dormi de la nuit. Il était gavé, mais gavé jusqu’à la moelle, comme jamais il n’avait été gavé. Le mot même était trop faible pour faire honneur à l’intensité de son ras le bol… Tellement qu’il ne remarqua même pas que le mec devant lui qu’il menaçait d’empaler par le fondement n’était pas habillé comme un paysan. Tout ce qui importait à Caius, c’est qu’un autre connard avait osé frapper sur la planche de bois pourrie et bouffée par les mites qui lui servait de porte, le tirant violemment d’un sommeil dans lequel il avait FINALEMENT réussi à tomber après deux jours d’insomnie. Les pulsions de violence qu’il contenait de peine et de misère s’étaient réveillées en même temps que lui et il était à deux doigts d’actualiser ses pulsions sadiques.

Écoutant à demi les paroles du nouveau Seigneur Breton, Galaad se sentit bizarre pendant un instant… Au lieu de le regarder dans les yeux et de se contenter d’essayer de lui expliquer en le coupant pour ne pas le laisser faire son discours pour rien, de lui assurer qu’il venait pour l’aider, il l’observa un moment les lèvres bêtement entrouvertes, les sourcils haussés, le détaillant maladroitement tandis que chaque muscle se bandait et la chair se contractait pour agiter l’outil vers lui… Tout se passait comme au ralentit et il ne comprit absolument pas ce qui était en train d’arriver… Simplement que c’était très agréable et qu’avec tout ça, il avait raté les menaces et devait reprendre à partir de là sans avoir rien compris de ce qui s’était passé avant… Mis à part que le Romain en avait plein le cul… Seulement il ne savait pas de quoi… Sortant de ses pensées soudainement quand le propriétaire des lieux cessa de parler, Galaad tenta difficilement de reprendre sa prestance habituelle, lui qui s’était ridiculement ramolli à la sortie du Romain de sa canfouine…

-J…

Balbutia t-il, tout aussi secoué par le fait qu’il ne trouvait plus ses mots que par cette étrange envie d’abandonner tout ce qu’il était venu faire là pour observer cet être d’une beauté qu’il n’avait jamais remarquée chez qui que ce soit d’autre avant et ne rien lui dire… Juste le regarder bouger, l’écouter parler, le connaître, discuter avec lui et peut-être même plus si affinités… Non mais c’était n’importe quoi. Rosissant sensiblement et secouant la tête violemment, Galaad ouvrit la bouche mais rien n’en sortit pendant quelques secondes… Se remettant de ce qui semblait être un choc nerveux ou peu importait… C’était pas sans lui rappeler la première fois qu’il avait tué quelqu’un à la guerre d’ailleurs… Cette étrange sensation de flottement… Sauf que c’était beaucoup plus agréable cette fois. Comme sur un nuage plutôt que d’avoir l’impression de flotter dans une brume sombre, dans le noir complet, et votre conscience qui vous clame que vous venez d’arracher une vie… Cette fois son subconscient s’alarmait et son corps tout entier y réagissait.

-Je…

-JE ferais mieux de faire TRÈS attention à c’que j’vais dire !

Gronda Caius qui n’entendait pas du tout à rire. Il attendait avec impatience que l’individu devant lui lui offre une occasion d’utiliser sa fourche.

-Vous êtes bien le Seigneur Caius ?

Finit par demander Galaad, toujours tendu mais un peu plus cohérent. Puis sans attendre de réponse étant donné l’humeur du mec :

-Je suis le Seigneur Galaad. Chevalier de la Table Ronde. Le Roi Arthur m’envoie… Je ne sais pas si le Roi vous avait fait part de ma venue… ?

Expliqua Galaad, clairement, sans bégayer… Malgré qu’a l’intérieur, tout se bousculait, il avait réussit à reprendre le contrôle et semblait soudainement beaucoup plus calme qu’il avait pu l’être dans les secondes précédentes… Et puis c’était pas bien difficile d’apparenter cette réaction bizarre de tension à un stress vu l’accueil… Mais tout le monde aurait un autre nom pour cette tension effrayée…

Un coup de foudre.

Caius lui avait troqué son air hargneux pour une moue méfiante à l’entente de son nom. Moue qui finit par s’effacer totalement au dévoilement de l’identité de l’homme qui se tenait devant lui : un Chevalier de la Table Ronde… Merde… Il venait de menacer un Chevalier de l’embrocher par le cul ! Évidemment il abaissa sa fourche, mais la tension qu’avait fait naître la colère se voyait toujours dans ses traits légèrement crispés. Il était vraiment au bout du rouleau et même s’il avait renoncé à ses projets de meurtre (du moins sur ce visiteur-là), le Romain s’était déjà retenu d’exploser trop longtemps pour se calmer et offrir ne serait-ce que l’ébauche d’un sourire au Seigneur Galaad.

-Le Roi ? Euh…. Pas souvenir non…

Répondit-il, cherchant dans sa mémoire une discussion pendant laquelle le Roi lui aurait parlé d’une aide quelconque…

-Oh, je suis désolé de me présenter comme ça sans avertissement alors.

S’excusa le Chevalier qui souffla de soulagement à la vue de la fourche qui s’abaissait tandis que le nouveau Seigneur Breton semblait réfléchir profondément. Jetant un vague coup d’œil à l’intérieur de la cabane, réussissant enfin à s’arracher à sa contemplation, ignorant de son mieux les sentiments qui surgissaient et les pulsions étranges qui le perturbaient un peu, il vit quelle sorte de merde Arthur lui avait refilé… C’était vieux, moche, tout moisi, à peine meublé, ça sentait l’étable… Non, la bergerie en fait. Nuance. La paille était vieillotte, elle se tenait à peine, avait du prendre l’humidité vu la couleur, il n’y avait même pas de table ni de chaises...Enfin, si, une, mais on n’avait pas envie de s’y assoir, même exténué. Le seul endroit potable pour poser ses miches était le lit…

-Ah mais la lettre qu’les clodos m’ont apporté ça devait être ça ! J’suis désolé hein j’l’ai même pas lue encore…

Avoua Caius, se souvenant soudainement. Il se précipita à l’intérieur à la recherche de la dite lettre. Elle traînait sur une chaise à trois pattes qu’il utilisait comme table de nuit. Il l’avait complètement zappée ! Brisant le sceau officiel de Kaamelott, il déroula le parchemin et se lança dans une lecture rapide. Effectivement, c’était une lettre du Roi qui l’informait qu’un Chevalier allait venir pour lui donner un coup de main… Un certain Galaad… Du coup bah c’était ce type là il semblerait…

-Entrez, entrez…

Fit-il sans regarder Galaad.

Ce dernier entra, lui donnant l’occasion au Chevalier d’observer plus attentivement les lieux. Comment le Roi avait-il pu donner à un ami un trou à rat pareil ? Puis lui vint un parfum discret… Un parfum sucré, acidulé… Camouflé par bien d’autres, mais quelque chose de différent qu’il n’avait presque jamais senti. Quelque chose de… citronné. Quelle odeur merveilleuse… En cherchant la provenance, il étira légèrement le cou, l’air de rien, discrètement…

Caius grimaça légèrement. Ce mec venait pour l’aider et lui l’avait pratiquement menacé de mort… Bonjour l’accueil quand même ! Relevant un regard noisette le plus doux possible vers son visiteur, il arriva même à lui sourire, enfin ça devait plutôt ressembler à un espèce de rictus mais en tout cas y’avait de la bonne volonté ça c’était certain.

-Désolé pour euh l’accueil un peu… un peu froid… J’vous avoue que j’suis un tout petit peu à cran ces temps-ci…

Et c’était pas peu dire…

-Je comprends… Il faut admettre que le Roi ne vous a pas confié quelque chose de tellement… prestigieux.
Remarqua Galaad, évitant de son mieux de paraître désobligeant. Mais bon, il ne trouvait pas de compliment pour décrire cet endroit très différent de ce à quoi Caius devait être habitué. Le pauvre... Dire que Rome était tellement grandiose. Même les camps qui existaient en Bretagne étaient quelque chose à voir. Cette cabane à côté était très médiocre…

Carrément pourrie même.

-Pas vraiment non…

Confirma le Romain avec un soupir affligé.

-Hem… J’vous propose pas d’vous asseoir hein vu que bah… j’ai pas de chaises… Enfin sauf si celle à trois pattes vous fait peur ! Par contre une coupette de rouquin p’têtre que ça pourrait vous intéresser… ? Du bon hein, du Romain, directement importé des vignobles de Ravenne !

Proposa Caius, n’attendant pas la réponse et s’affairant déjà pour trouver la bouteille de picrate et deux coupes, idéalement propres, ce qui n’était pas gagné.

-Oh ne vous donnez pas cette peine !

Fit le Chevalier, souriant, un peu mal à l’aise de lui de lui enlever un peu de la seule agréable qui devait lui rester de son petit coin de pays… Mais le Romain n’avait pas attendu pris en compte sa réponse et s’était déjà mis à la recherche de sa bouteille, passant vivement à côté du Chevalier, lui faisant réaliser d’où provenait ce parfum exquis… C’était lui ! C’était du Seigneur Caius que provenait cet effluve exotique qui l’avait délicieusement enivré…

-On s’est jamais rencontrés, non ? J’connais bien les Seigneurs Léodagan, Lancelot, Perceval et Yvain mais vous j’me souviens pas avoir déjà vu votre tronche…

Fit Caius, retournant son bordel pour trouver une bouteille. Putain mais c’était vraiment le foutoir là dedans pour qu’il égare un si bon vin…

-Non… Non je…

Commença Galaad, secouant la tête vivement, se sortant de ses pensées, lui-même étonné de voir à quel point il se laissait aller. Il se renfrogna et grimaça légèrement, ne comprenant pas ce qui lui prenait, ni ce qui lui arrivait… Parce que Galaad n’avait jamais été amoureux. Et ce n’était pas donné à tout le monde d’avoir un coup de foudre pareil. Du coup, tout le monde n’aurait pas compris et lui encore moins… Il en vint même à se fixer un objectif et se défier lui-même de l’atteindre pour se concentrer. Il se dit donc qu’aujourd’hui, il devait au moins lui expliquer ce qu’il était venu faire là. Ce serait déjà un bon point. ET répondre à ses questions. Il ne fallait pas oublier ça…

-Le Roi Arthur m’envoie régulièrement hors du pays pour les missions un peu plus complexes… Mes compagnons, que je tiens en haute estime, je tiens à le préciser, se prêtent difficilement aux missions à l’étranger et je crains que notre bon Souverain préfère les garder près de lui, là où il peut garder un œil sur eux, du coup, je suis un peu toujours parti…

Tenta d’expliquer avec autant de tact et de gentillesse que possible le Chevalier. C’était plutôt ardu de dire que les autres étaient trop cons pour se débrouiller à l’étranger sans les traiter de cons justement… Il les aimait lui, les « cons » que Lancelot détestait tant. Il aimait leur naïveté qui lui rappelait la sienne, leur innocence, le fait qu’on avait l’impression que chaque fois qu’on levait le petit doigt on leur apprenait quelque chose… Sans compter qu’ils étaient, pour la plupart, gentils et d’une honnêteté frappante. Ils ne mentaient jamais, ne disaient jamais quelque chose qu’ils ne pensaient pas. C’était extrêmement rafraîchissant et il se sentait mal de devoir parler en mal de ses compagnons…

-Ah ouais je vois…

Répondit Caius avec un sourire en coin. Il avait compris les sous-entendus… Fallait dire que les Chevaliers d’Arthur ils n’étaient pas exactement ce qu’on pourrait appeler des flèches ! Et selon ce que lui racontait son visiteur, il était un peu l’exception dans le tas. C’était ballot quand même, un des seuls Chevaliers qui tenaient debout à Kaamelott et il y était jamais ! Ah ! Voilà une bouteille ! Ignorant à moitié Galaad, un grand sourire sur la tronche, Caius se mit à la recherche de deux coupes. La perspective de s’envoyer une petite coupette lui remontait le moral. D’ailleurs, avec sa vie de merde dans cette cabane pourrie, sa seule joie c’était de retrouver un peu de Rome dans la saveur capiteuse d’un bon vin… C’était une chance qu’il ait un peu de contrôle sur sa personne (malgré ce que ses réactions pouvaient faire supposer), parce qu’il passerait ses journées à tout descendre…

-Écoutez Seigneur Caius, je sais que vous voulez bien faire mais je me sentirais mal de vous enlever un si bon vin alors que je crois savoir que, et c’est ce qui m’amène à expliquer ce que je fabrique ici, que vous n’êtes pas… particulièrement à l’aise ici, est-ce que je me trompe ?

Demanda doucement Galaad, aussi délicat que possible.

-Non mais vous en faites pas, quand j’ai déserté j’ai tout chouré ce qu’y restait de vin au camp… Ah voilà des coupes… J’peux bien en ouvrir une pour vous, c’est pas souvent que j’ai de la visite !

Hormis les habituels clodos… Et puis un vin comme ça il fallait en faire profiter les Bretons, leur faire goûter à un vrai bon picrate ! Il tendit une coupe à Galaad et la remplit généreusement avant de faire pareil dans la sienne.

Galaad tiqua : jamais de visite ? Bah, et le Roi ? Il ne venait jamais le voir le Roi ? Une moue un peu déçue vint déformer les traits du Chevalier qui se trouva bien triste de savoir que non seulement Caius vivait dans une cabane toute pourrie mais qu’en plus, il ne pouvait pas y être plus seul… Le Romain remplit les deux coupes malgré les protestations de Galaad qui avait finit par le laisser faire, d’ailleurs la quantité était assez généreuse. En général, le Chevalier buvait énormément de flotte, trouvant que le Maître d’Armes avait un régime très sain et que c’était plutôt bon pour le corps, il ne touchait pratiquement jamais au vin… Il trouva donc la coupe très chargée lorsqu’il la prit, faisant bien attention de ne pas en mettre partout ou d’en échapper une goûte. Quelque chose qui est offert avec cœur doit être accepté de la même façon… Il leva donc son verre.

-Santé…

Fit Caius, finissant sa coupe cul sec avant même que Galaad touche à la sienne. Et il ne tarda pas à s’en verser une autre bonne quantité…

-Santé.

Lui répondit le Chevalier qui en avala une première gorgée prudemment. Il n’était pas spécialement féru du vin, mais celui là était spécialement bon. Dégustant doucement l’arôme du fruit, un peu triste que l’odeur très agréable du Romain soit camouflée par le raisin, il leva les yeux juste à temps pour le voir se verser une autre coupe alors que lui avait tout juste pris une gorgée de la sienne ! Ben dites donc, il l’enfilait le picrate ! Si ça se trouvait, d’ici dix minutes, Caius allait être rond comme une boule. Haussant discrètement les sourcils en éloignant la coupe de ses lèvres, Galaad n’osa pas commenter. Ça n’aurait pas été très poli de toute façon, ce n’était pas ses affaires non plus… Il suivit donc le geste du Romain qui posa la bouteille plus loin, gardant sa coupe à la main.

-Qu’est-ce qui vous fait croire que j’suis pas à l’aise ici… ?

Demanda le Romain après un bref moment passé en silence.

-Eh bien je me fie aux dires du Roi.

Caius releva un regard sceptique vers Galaad. Le Roi… Qu’est-ce qu’il en avait à fichtre le Roi… Il habitait dans un château, le Roi. Il avait des larbins, le Roi. Il dormait dans un vrai lit sans punaises, le Roi ! Ouais, Caius était amer. Ce n’était pas du tout ce qu’il avait imaginé quand Arthur lui avait dit qu’il serait Seigneur et qu’il aurait des terres… Avoir su qu’il se retrouverait dans une cabane bouffée par les mites avec une bande de clodos à son service qui savaient pas mettre un pied devant l’autre, il y aurait pensé à deux fois avant de déserter… Avoir su que sa femme le plaquerait pour un connard en toge, il n’aurait pas demandé de venir en Bretagne en fait ! C’était vraiment une année pourrie… Ah non, correction, c’était une décennie pourrie !

-Il m’a confié qu’il s’inquiétait pour vous.

-Tiens donc… J’croyais qu’il m’avait oublié moi…

Balança Caius, s’assoyant avec précaution sur son lit. Ça cognait le vin quand c’était avalé cul sec…

-...Et De la situation de vos gens…

-…Avec raison…

Il était au bord du génocide, c’était pas compliqué….

-…Et surtout de la vôtre. Pour votre santé, votre bien être. Il m’a aussi dit que vous n’aviez aucunes connaissances en agriculture et qu’il était probable que vous ne sachiez ni quoi faire ni quoi dire de faire à vos gens… Du coup, il a jugé bon de m’envoyer pour vous aider à remettre tout ça en ordre. Si vous êtes d’accord évidemment. Loin de moi l’idée de vous forcer mais… Je crois franchement que si vous acceptez mon aide, vous avez des chances d’améliorer votre mode de vie.

Expliqua le Chevalier, toujours avec le plus de délicatesse que possible, essayant de rester dans le domaine de la supposition, ne confirmant rien que Caius risquerait de contredire. Après tout, il débarquait comme une fleur pour lui imposer de l’aide qu’il n’avait jamais demandé. Il avait intérêt à y aller doucement s’il ne voulait pas se la prendre quand même cette fourche. Il n’osa pas non plus commenter la consommation d’alcool du Romain… Bien que ce n’était pas l’envie qui lui manquait. S’il avait eu moins de tact, il lui aurait carrément dit que pour tout remettre en ordre, mieux valait commencer par ne pas se beurrer la gueule dès le matin…

Caius hocha la tête, pensif.

-Alors je résume : après m’avoir largué dans c’taudis sans m’expliquer en quoi ça consistait un Seigneur Breton, il m’oublie…

-…Il ne vous a pas oublié…

Enfin, s’il s’était chargé de lui envoyer un message et de lui refiler Galaad comme aide, c’est que forcément il pensait à lui de temps en temps, non ?

-…Et là soudainement il se rappelle que j’existe et il décide d’envoyer un de ses meilleurs Chevaliers pour m’aider. C’est bien ça ? Ben dites donc… Si il a fini par envoyer quelqu’un c’est qu’il a dû comprendre à quel point la situation était merdique… Et je sais pas ce que vous avez fait pour mériter ça, mais j’vous plains…

C’était dommage quand même, il avait l’air très sympa ce Galaad… Un peu bizarre mais sympa. Une chose était sûre, quoiqu’il ait pu faire, il ne méritait pas une punition comme celle là… Parce que c’en était une assurément…

-Me plaindre ?

Pourquoi le plaindre ? Il ne comprenait pas pourquoi il ressentait toutes ces choses par rapport à Caius mais il n’était pas à plaindre ! C’était tellement agréable ! Étrange, mais très sympa ! Se renfrognant, Galaad écouta la suite, se retournant vers lui qui s’était assis sur le lit, un peu chancelant… Le vin le claquait déjà ? C’était rapide…

Soupirant à s’en fendre l’âme, le Romain se pencha vers le Chevalier.

-Écoutez… C’est très gentil de la part du Roi et d’votre part de vouloir m’aider mais… Honnêtement, j’crois que vous allez perdre votre temps plus qu’autre chose. Même si j’arrivais à reprendre tout c’bordel en main, j’serai jamais heureux ici.

-…Ah bon ?

Fit Galaad, le ton exagérément triste, ignorant pourquoi il se sentait aussi déçu à cette annonce…

-J’me donne pas deux semaines pour me pendre avec ma jupe de latte. Je l’aurais déjà fait mais j’fais pas confiance aux fondations de ce clapier pour pas s’effondrer sur moi…

Expliqua Caius sérieusement, regardant son visiteur dans les yeux pour bien lui faire comprendre l’ampleur de sa tâche. Pour lui sauver une crise de nerf à ce pauvre Chevalier il valait mieux le renvoyer chez le Roi avec une tape sur le cul, ça serait mieux pour sa santé mentale.

Une soudaine panique s’empara de Galaad et il haussa les sourcils, les lèvres entrouvertes, incapable de trouver des mots à mettre sur son expression. Il ne savait pas plus la raison qui l’amenait à avoir aussi peur que Caius s’exécute, mais il avait les foins… Royalement à part ça. Le regard affolé, il commença à chercher des mots pour l’encourager…

-Mais qu’est-ce que vous racontez ! Vous étiez Centurion dans l’armée Romaine et vous croyez ne pas être capable de reprendre en main une terre ?

-Ouais ben dans l’armée on fait pas du jardinage j’vous rappelle !

Grommela Caius, buvant une longue lampée. Il avait juste envie de se bourrer la gueule, sans même prendre le temps de déguster… Ah ouais mais non, c’était exactement ce qu’il était en train de faire en fait !

-Avec les connaissances, je suis certain que vous arriverez à de grandes choses ! Et puis vous êtes un dirigeant non ? Vous savez donner des ordres, en quoi ça changerait de les donner à des paysans plutôt qu’à des soldats ?

-Les soldats y comprennent ce que je leur dis déjà, ça ça change beaucoup…

Grommela Caius.

Sans compter qu’ils puaient pas la vache moisie…

-Croyez-moi, je suis certain qu’il y a quelque chose à faire avec cet endroit pour que vous y soyez bien !

Fit Galaad, souriant… Bon, faudrait bosser la patience aussi… Mais s’il était avec lui, peut- être que ça changerait des choses ? Et puis… Il tenait beaucoup à ce que Caius accepte… Il avait envie de passer du temps avec lui. Il ne savait pas pourquoi… Pas du tout. Mais il avait follement envie de passer des journées à le regarder, à en apprendre sur lui, à le découvrir… Se faisant aussi encourageant que possible, Galaad posa une main sur l’épaule du Romain et le secoua très légèrement. Comme une petite poussée, une tape dans le dos…

Le sourire du Chevalier avait surpris Caius. La vache les quenottes ! Il ne devait pas passer inaperçu avec un sourire pareil ! Au premier abord ça foutait un peu la trouille mais c’était tellement sincère et… tellement lumineux… Comme un baume sur le cœur… C’était la première fois que le sourire de quelqu’un lui faisait ce genre d’effet là et stupidement, il pensa un instant à l’une de ces créatures dont les Chrétiens parlaient tout le temps, les anges, les messagers de leur dieu qui venaient pour aider les hommes… Un peu déstabilisé et secoué, le Romain marmonna un « mouais… »

-Allez ! Je ferai débloquer des fonds et on rénovera tout ça, on vous donnera des meubles et on engagera quelqu’un pour redonner bonne à vos champs, un vrai connaisseur qui pourra en apprendre à vos gens et moi je me chargerai de vous aider à les rendre un peu plus vaillants, à gérer tout ça. Ça vous dit ?

Demanda le Chevalier joyeusement… Comme si ça allait être amusant. Le ton de Galaad était optimiste, encourageant… On ignorait que derrière tout ça il y avait la motivation du mec qui vient d’être frappé par un coup de foudre. Même lui ne se rendait pas vraiment compte… Attendant une réponse, Galaad ne douta même pas une seconde de celle de Caius. Il avait confiance en ce ton qu’il utilisait. Chaque fois qu’il en faisait usage, sauf en cas de désespoir extrême, ça marchait toujours… Et il le savait ! Il ne s’inquiétait même pas. Ça donnait toujours envie d’essayer… Au moins essayer !

Caius jeta un œil à sa la main du Chevalier sur son épaule avant de croiser son regard vert. Normalement il aurait dit non. Il aurait dit non, se serait levé, attrapé son bazar et foutu le feu à la cabane. Mais Galaad semblait tellement… enthousiaste… Le Romain eut l’impression que s’il refusait, il insulterait ou peinerait profondément le Chevalier… Il ne se sentait pas du tout de dire non…

-On… on peut essayer…

Répondit Caius après un instant de silence pensif.

Le sourire du Chevalier s’élargit un peu plus.

-Parfait !

S’exclama joyeusement Galaad.

L’enthousiasme du Chevalier étourdissait un peu Caius qui avait passé les dernières semaines dans un état de dépression permanent. Mais il ne pouvait pas dire que c’était désagréable d’être en présence de quelqu’un de positif. À part les clodos qui venaient frapper à sa porte à toute heure du jour et de la nuit, il n’avait pas discuté avec qui que ce soit de façon civilisée depuis la dernière visite du Roi. Ça faisait du bien… Ses envies de violences diminuaient tranquillement…

-Donc… Si vous voulez-bien, l’idéal serait de commencer par mettre un peu d’ordre ici. La bonne tenue d’un domaine commence par l’entretient et la propreté du domicile. Un peu d’ordre, un coup de balais et vous verrez, ce sera comme neuf! On commencera par là, vous allez voir, ça va changer la vision que vous en aurez.

Le Romain promena son regard sur le bordel ambiant. C’est vrai que ça avait besoin d’un bon ménage… Il avait essayé, il avait honnêtement essayé, mais la cabane était tellement décrépie et l’ampleur du travail tellement énorme qu’il avait finit par abandonner. Il s’était fait une idée de vivre dans la crasse, ce qui était une bonne preuve du mauvais état de son moral quand on connaissait bien Caius…

-Et ensuite on fera le tour pour voir lesquels sont vos gens, ceux qui ont un minimum de volonté à travailler pour leur pitance… Et ceux qui… Ben les autres.

…C’est à dire la majorité. Caius anticipait déjà cette partie-là. Si il y avait quelque chose dont il n’avait pas envie, c’était bien de revoir leurs tronches à ces emmerdeurs… Mais avec Galaad avec lui peut-être qu’il aurait moins envie d’assassiner tout le monde… ?

-Et moi, en rentrant, je m’occupe du reste. De faire une demande au Roi pour débloquer quelques fonds, trouver un marchand pour vos meubles et quelqu’un pour enseigner un peu à vos paysans comment entretenir les terres et y faire pousser quelque chose et tout ça…

Déballa le Chevalier, exposant son plan pour avoir l’accord du Romain, toujours souriant, se promenant un peu dans la cabane, de long en large pour voir ce qu’il y avait à faire… Il y avait des tas de bidules qui trainaient… Ranger tout ça ne ferait pas de mal…

Caius se retint de faire remarquer qu’il faudrait carrément faire retaper la cabane aussi avant qu’elle leur tombe sur la tête… Mais tout de même des meubles ça ne ferait pas de tort. Une table pour pouvoir manger ça ne serait pas du luxe… Et si quelqu’un pouvait enseigner aux clodos à travailler, encore mieux !

-Très bien… Bon bah… faisons ça.

Fit le Romain.

Leurs coupes de vin terminées, ils décidèrent de se mettre à la tâche. Ils se débarrassèrent d’abord de la paille défraîchie qui traînait partout et passèrent un bon coup de balais. Caius retrouva avec surprise des machins qu’il avait perdus dans son bordel : une vingtaine de bouteilles de vin romain éparpillées un peu partout dans la cabane, des petites caisses de nourriture sèche (dont une bonne quantité de pâte d’amande et d’autres sucreries), son ancien uniforme, quelques parties d’un uniforme de chef de guerre, des armes et une boîte contenant des objets qu’on s’attendait plus à trouver dans la chambre d’une femme que dans les affaires d’un centurion, comme des huiles parfumées, des crèmes spéciales, tout un assortiment de poudres colorées pour le maquillage, tout le nécessaire pour l’épilation, etc.… Caius fit son possible pour éviter que Galaad voie le bazar, gêné. À Rome c’aurait pas été bien vu qu’un mec s’intéresse à tous ces machins-là, mais en Bretagne, les sobriquets style « pédé » ou « tarlouze » auraient volé encore plus rapidement… Heureusement qu’il cachait bien son jeu tout de même… Il avait toujours su prendre soin de sa personne et trouver un subtil équilibre entre beauté et virilité. Selon sa sœur, il avait un talent pour ça… N’empêche qu’à choisir, il aurait préféré être doué pour quelque chose de plus utile et de plus masculin… Mais bon, ça avait sûrement aidé à conquérir sa femme qu’il ait ce « talent » là… Elle aimait son parfum. Celui-là même qui avait enivré Galaad d’ailleurs. Des citrons et des oranges macérés dans l’huile, c’était ça son secret ! C’était la seule chose qu’il continuait à faire depuis qu’il avait emménagé là dedans, se parfumer. Ça aidait à endurer l’odeur de merde qui régnait en permanence. Qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour avoir un bain dans cette baraque de merde… Enfin bref, il rangea sa petite trousse avec précaution sous son lit et continua le ménage avec Galaad.

Voyant que le Romain semblait motivé à au moins tenter le coup, Galaad n’en fut que plus heureux et les quelques heures, même moins, passèrent trop rapidement à son goût. Il n’était pas lui-même très féru de ménage. Sa piaule était propre… Mais ça traînait un peu tout de même. Il restait un mec quand même… Droit, propre, beau, parfait en tout points… Mais jamais personne n’était entré dans sa chambre et… bon, c’était un peu bordélique. Mais pas sale ! Ils firent donc un brin de ménage, rangeant ce qui traînait, retournant les coins, Caius découvrant de petites cachoteries qu’il avait apparemment oublié, faisant sourire Galaad… Il était définitivement adorable cet homme. Le voir dans un état moins pitoyable qu’à son arrivée lui faisait un bien fou… Et le Chevalier remarqua également que pendant un moment, Caius s’était tenu silencieux et avait rangé quelque chose pendant plusieurs minutes sans parler… Galaad n’avait pas posé de questions mais s’en était posé mentalement. Qu’est-ce qu’il pouvait bien fabriquer ? Une chose était certaine, il ne voulait pas que le Chevalier le remarque parce qu’il avait caché ce qu’il rangeait sous son lit… Ne faisant aucune remarque, Galaad continua de tranquillement passer le balai et se dit que demain, il reviendrait avec une charrette pleine de paille propre pour remplacer la saloperie qui servait de lit à Caius. Dormir là-dedans, c’était vraiment dégueu quand même… En fait, il aurait fallu détruire tout le gourbi et le reconstruire en entier… C’était bien simple, plus rien ne tenait. Le bois était pourri, les fenêtres tellement crasseuses que c’était impossible de les nettoyer, même avec un linge trempé et beaucoup de pression il n’avait pas été capable de laisser entrer la lumière du jour sans risquer de casser le verre… Quelle idée de refiler pareil trou à rat à un ami… Le Roi n’avait pas dû avoir bien le temps de réfléchir et lui avait filé le premier truc du coin abandonné… En plus, à la base, ce n’était même pas une maison ! C’était une bergerie vu les crottes de mouton trouvées un peu partout… Sans être dédaigneux, Galaad grimaça malgré tout. Depuis combien de temps il vivait là-dedans le Romain ? En tout cas une chose était certaine, il était tolérant ! Ou orgueilleux… Au bout d’une heure et demie qui avait passé plutôt vite, ils finirent enfin par rendre l’endroit un peu plus présentable. Ça avait un peu plus de gueule tout de même ! Admirant le boulot qu’ils avaient fait, Galaad ne retint pas son sourire alors que tous les deux s’effondraient sur le lit.

-C’est sympa de m’aider hein, j’aurais jamais pu faire tout ça sans vous… Merci Seigneur Galaad, ça m’donne un peu moins envie d’me buter maintenant quand j’regarde la cabane !

Fit le Romain avec un vrai sourire sincère.

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 Sujet du message: Re: Ut Ameris, Ama ! - Kaamelott - Caius/Galaad - PG-13
MessagePosté: 26 Avr 2011 04:39 
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Tournant les yeux vers Caius, le Chevalier fut frappé par le sourire de ce dernier… Si le sien était lumineux, celui du Romain était carrément sexy. Bien qu’il ne connaisse que vaguement la signification même du mot, il savait que c’était approprié pour ce genre de sourire. Il était d’une beauté… Rosissant, Galaad se surprit à sentir son visage tout chaud, il se sentait changer de couleur et il n’aimait pas ça du tout ! Caius allait commencer à se poser des questions si ça continuait ! Se retournant pour se trouver autre chose à faire, lissant la couverture sur le lit de paille, il espéra que son rosissement pourrait passer pour de l’effort, vu le ménage qu’ils venaient de faire…

-Mais c’est un plaisir. Et puis… J’ai été assigné d’une mission qui consiste à vous aider. C’est un peu mon boulot.

Fit-il, sans regarder Caius.

-Bon. Et si on se mettait à la recherche de vos gens maintenant ?

Reprit-il en se retournant vers lui à nouveau, ayant repris son calme et un teint plus… normal.

Caius fit la moue, gavé d’avance. Pas ces clodos… Il les avait assez vus pour toute sa vie… Mais bon, apparemment que c’était nécessaire…

-Mouais….

-Je vous invite à manger ensuite si vous voulez. J’ai emmené quelques petites choses dans mon sac et j’en ai bien assez pour deux.

Fit Galaad, se disant que la perspective de manger quelque chose de mieux que des trucs séchés pourrait peut-être donner une motivation de plus à Caius pour continuer… Il se doutait que vu l’accueil, il ne devait pas avoir envie de les revoir ceux-là… Autant lui donner une bonne raison de continuer jusqu’à midi au moins…

-Ça marche.

Lâcha l’ex centurion d’une voix légèrement traînante qui trahissait son manque flagrant d’enthousiasme malgré l’invitation à déjeuner. Il enfila une chemise pas trop crasseuse et ils se mirent en route, partant à la recherche de ses gens. Le problème c’est que Caius ignorait un peu ce qui était à lui et ce qu’il l’était pas et que le terrain était tout de même plutôt vaste. Ils en auraient pour des heures, ce qui gava encore plus l’ancien centurion. Il tâcha tout de même d’éviter de se plaindre, question de ne pas emmerder Galaad qui était déjà bien gentil de faire tout ça avec lui et avec le sourire en plus…
À deux sur le dos de Phedra, la jument du Chevalier, les deux hommes traversèrent donc les plusieurs acres de terre à moitié (mal) défrichées pour se rendre à la première cabane en vue. Caius pu constater que ses gens n’étaient pas plus gâtés que lui niveau baraque… Ils allèrent donc discuter avec le mec qui restait là, tâchant de voir ce qu’il avait dans le crâne et s’il était motivé à faire ce qu’on attendait de lui. Heureusement pour Caius, celui-là tenait debout, ce qui donnait tout de même un coup de pouce niveau motivation pour se taper toutes les autres baraques alentour. Ils expliquèrent donc, enfin non, Galaad expliqua ce qu’un Seigneur attendait de ses gens et les droits des dits gens. Ils l’avertirent aussi que quelqu’un allait venir pour leur montrer concrètement comme s’y prendre et Caius combattit courageusement son orgueil pour s’excuser de son attitude… tout en le menaçant de violences si jamais il entendait frapper à nouveau à sa porte avant que le soleil soit levé. C’est vrai quoi, ils étaient chiants à venir l’embêter tout le temps, il allait pas se priver de leur faire comprendre !

Une fois leur discours terminé Caius et Galaad passèrent à une autre maison, répétant exactement les mêmes choses avec des résultats variables selon le niveau intellectuel du type. En général, il volait pas très haut et Caius ne pu s’empêcher de s’énerver plusieurs fois. Heureusement que Galaad à côté était un exemple de patience sinon il y aurait sans doute eu des morts…

Ils firent plusieurs maisons et chaque fois qu’ils en sortaient, Galaad avait hâte de remonter sur son cheval… Parce que Caius devait monter derrière lui et il se retrouvait collé contre son dos... Il ne savait pas du tout ce qui lui plaisait autant dans un contact aussi simple, mais il aurait eu envie de se laisser aller contre lui, de se laisser aller, sentir ses bras autour de lui… Mais l’idée resta à l’état de fantasme et avant même qu’il ne puisse s’en rendre compte, ils en étaient à la dernière maison. Une petite famille qui avait beaucoup d’énergie et de discipline qui semblait déjà savoir comment ça fonctionnait. Trois filles, le père et la mère, travaillants et visiblement fiables. Caius et Galaad ne perdirent pas de temps avec eux et les laissèrent continuer de bosser tranquilles. Ils savaient ce qu’ils avaient à faire… Ils disaient qu’ils étaient arrivés depuis peu, qu’ils avaient parcouru les routes et qu’ils venaient de s’établir là… Et que c’était pour rester. Galaad leur souhaita donc la bienvenue, leur présenta leur Seigneur puis ils repartirent, revenant à la cabane tandis que l’après-midi tirait à sa fin. Mine de rien ça avait pris plusieurs heures et Caius était exténué et affamé. Cette nuit il ne ferait sans doute pas de l’insomnie, c’était au moins ça.

Une fois à la cabane le Chevalier s’occupa d’attacher Phedra sagement au bout de bois où elle avait passé la matinée et de ramener à l’intérieur un des sacs qui pendait sur les flancs de la jument. Un grand sac de cuir bien bombé, plein de bonnes choses.

-Ça s’est pas mal passé j’pense…

Remarqua le Romain en se laissant lourdement choir sur sa paillasse, exténué.

-Il suffit de leur expliquer clairement ce qu’ils doivent faire. Ce sont de bons travailleurs pour la plupart et tout ce qu’ils veulent, c’est quelqu’un pour leur montrer la route à prendre.

Fit Galaad en s’assoyant à côté de Caius, sans prendre beaucoup de place, juste pour dire qu’il n’était pas debout, assis sur le rebord de la paillasse, il ouvrit la sacoche de cuir, y jetant un œil, humant l’odeur du bon pain frais qui s’élevait. Sortant une grosse miche dans un torchon, il la posa sur ses genoux, puis sortit un petit paquet de viandes diverses, de la volaille et du jambon, un gourde d’eau et beaucoup de fruits… Des pommes, majoritairement.

-Mmmm…

Répondit vaguement Caius. Il était pas franchement fier de son attitude mais à sa défense, personne ne lui avait expliqué quoi faire, ni aidé. À part Galaad. Il aurait sans doute réellement fini par se pendre à la poutre de bois de la baraque s’il n’était pas venu pour l’aider et l’encourager… C’était pas dit qu’il allait se mettre à aimer son rôle de Seigneur mais en tout cas il ferait un effort, ne serait-ce que pour que le Chevalier n’ait pas fait tout ça pour rien. En tout cas pour l’instant c’était le moment de manger !

-Avec un instructeur pour leur apprendre à cultiver leurs terres, tout devrait bien aller et bien vite, vous allez manger aussi bien que le Roi.

Ricana le Chevalier en partageant la miche de pain en deux, en offrant une partie au Romain, lui offrant du même coup un sourire ravageur, toujours aussi remarquablement brillant… Il souriait souvent Galaad… Mais rarement aussi souvent que ce jour là.

-Ah bah j’ai hâte !

S’exclama Caius, portant à son nez la miche que Galaad venait de lui tendre. Ça sentait bon… C’était croustillant sous les doigts… et moelleux dans la bouche… C’aurait été meilleur avec un bon petit beurre à l’ail mais avec les merdes qu’il mangeait d’habitude (hors ses sucreries 100% romaines) il avait pas envie de se plaindre. Avec un sourire ravi, Caius se débarrassa de ses bottes et s’installa en tailleur face à au Chevalier, lui piquant des bouts de viande pour accompagner son pain. Mangeant avec appétit, il observa silencieusement son sauveur. Il avait un drôle de nez maintenant qu’il le regardait bien. Un peu crochu. Ça lui donnait un peu un air de vautour…. Mais c’était pas moche. Ça lui donnait un certain charme… Il n’était pas moche quoi. Pas qu’il soit intéressé par les hommes, mais quand on est élevé par des femmes, on apprend à regarder les gens et à apprécier l’harmonie de leurs traits.

Ils mangèrent en silence pendant un moment, Galaad n’osant pas trop lever les yeux vers Caius, de peur qu’il remarque qu’il n’arrêtait pas de le regarder, de le détailler… Et aussi parce que le Romain le regardait… Il le sentait. C’était bizarre. Il se sentait un peu… jugé. Analysé. Lui, il avait bien prit le temps pendant qu’ils faisaient le ménage pour le regarder… Se rincer l’œil carrément en fait. Il était magnifique…Et c’est alors que ça le frappa. Il n’était pas en train de tomber amoureux tout de même ? Une vague panique s’empara de lui et il s’agita légèrement pendant un instant, rendu nerveux par la réalisation. C’était impossible allons ! Il n’avait jamais été amoureux avant et ce n’était maintenant que ça allait se passer ! Ça ne pouvait pas être maintenant… Pas avec un homme ! Son image de Chevalier parfait en serait assombrie… Et si ça venait à se savoir? Et s’il lui disait et que Caius le prenait mal ? S’il s’échappait ? Non, il ne pouvait pas. Ne voulait pas ! …Non en fait, justement, il le voulait beaucoup trop… Et c’est ce qui le mettait de travers. Il assumait trop à son propre goût. Il avait compris trop vite ce qui se passait. Toute la journée il l’avait regardé… Détaillé, observé, écouté le son de sa voix sans saisir le sens des paroles, l’obligeant parfois à répéter… Il avait inspiré son parfum, s’était enivré de sa présence près de lui… Toutes les preuves étaient contre lui, qu’il le veuille ou non… Il fallait qu’il assume. Il avait le coup de foudre… Ce vil syndrome qui vous frappe lorsque vous vous y attendez le moins… Là en l’occurrence, il ne s’y attendait pas du tout…

-J’crois qu’vous ai déjà vu en fait.

Fit soudainement le Romain à force de dévisager le Chevalier.

-Ah bon ?

Répondit Galaad, sursautant presque au moment où Caius ouvrit la bouche. Il était perdu dans ses pensées et sa crainte d’être mis à jour, d’être découvert, que le Romain ait deviné ce qui se passait dans sa tête…

-Vous participez aux joutes, non ?

-Oui, effectivement. À chaque tournoi.

Fit le Chevalier en esquissant un sourire, soulagé. Enfin un sujet de conversation ! Ils arrêteraient de se dévisager comme ça ! Ils auraient de quoi parler !

-Vous y avez déjà assisté ?

Demanda-t-il, soulagé de pouvoir discuter sans malaise.

Le Romain hocha vigoureusement la tête, s’enfournant une grosse bouchée de mie bien fraîche. Ce que c’était bon tout de même… Ça valait pas un bon lièvre aux épices ou un jambon au miel fourré aux figues, mais ça faisait tout de même du bien par où ça passait !

-Absolument.

Finit-il par articuler après de longues secondes de délais passées à mâcher.

Devant l’enthousiasme de Caius, Galaad ne put que l’être aussi, souriant joyeusement. La joute ça le connaissait ! Il y participait depuis des années maintenant et depuis le premier jour où il s’y était mis, il n’avait jamais perdu… De quoi être plutôt fier ! Mais ce n’était pas le genre du Chevalier de se la péter avec ça, du coup, même s’il était plutôt content de lui-même à la fin d’un tournoi, il se la jouait toujours modeste… Après tout, ça faisait partie de ce que les gens aimaient chez lui. C’était disons… De la semi-fausse modestie… Parce qu’à l’intérieur, bien qu’il demandait qu’on n’exagère pas en le portant en l’air ou qu’on évite les ovations parce que ça le gênait, il devait admettre qu’il appréciait les applaudissements… Qu’on scande son nom. C’était agréable par où ça passait… Et puis de toute façon, à part Arthur, personne ne détestait qu’on l’acclame ! La seule fois où il avait franchement eu du mal à apprécier sa victoire, c’était au dernier tournoi ou il avait mis Perceval K.O… Qu’il l’avait même rendu amnésique. Il l’avait eu mauvaise pendant plusieurs jours… Il avait déprimé, s’était fait un sang d’encre…

-J’ai assisté à pratiquement tous les tournois depuis qu’Arthur en organise.

-Ah bon ?

-J’suis Romain j’vous rappelle, les sports de compétition on connait ça d’où j’viens. Quand j’étais en perm’, j’allais voir les courses de char ou les combats de gladiateurs. Des exécutions même des fois. Mais ça c’est dégueu quand même…

-Je confirme.

Fit Galaad. C’était pas un sport de compétition ça… C’était carrément une démonstration de sadisme en public pour montrer à tout le monde qu’il ne fallait pas souffler dans les bronches du gouvernement. C’était d’une barbarie sans nom et très franchement, il était bien content qu’Arthur mette de moins en moins de gens à mort…

-D’ailleurs j’y étais quand vous avez déglingué Lamorak. Enfin Perceval… (1)

…Et il n’en était pas particulièrement fier… Pas du tout même. Une sorte de moue mal à l’aise apparut sur les traits du Chevalier qui haussa simplement les sourcils. Il aurait pu lui briser le cou… Qu’est-ce qu’il s’en serait voulu… Il l’avait rendu amnésique tout de même. C’était de notoriété publique que le Seigneur Perceval avait été fortement blessé lors de cette joute… Heureusement qu’il s’en était remis parce que c’est Galaad qui n’aurait jamais trouvé la force de se pardonner. C’était certes un sport à risques mais déglinguer un collègue Chevalier était loin d’être ce qu’il voulait…

-Il s’était bien défendu, j’ai été agréablement surpris. Mais bon, z’étiez le plus fort.

-Pour quelqu’un qui participait pour la première fois… J’ai été tout aussi surpris que vous. Agréablement d’ailleurs. J’aurais aimé qu’il gagne.

Fit Galaad, sincère. Il lui avait souhaité la victoire avant de commencer et il avait été plus qu’honnête. C’aurait été tout un changement d’avoir un nouveau champion ! Mais il n’allait tout de même pas se laisser faire… Ça ne se faisait pas. De toute façon, il ne savait pas mentir, du coup, tout le monde se serait rendu compte qu’il faisait exprès…

-J’me rappelle pas d’vous avoir déjà vu perdre en fait… Z’êtes vraiment un as à la joute.

Le complimenta Caius, se penchant légèrement vers lui pour attraper la gourde d’eau. Il n’avait pas envie de se bourrer la gueule au vin. C’était bon signe.

-Tout est dans la pratique. Je ne suis pas invincible. Le jour où je me battrai contre quelqu’un qui use de la même technique que moi…

Expliqua t-il, s’interrompant tandis que Caius se penchait vers lui… Qu’est-ce que… Son cœur battit plus rapidement pendant un instant et ses pommettes prirent une teinte rose, tirant sur le rouge. Qu’est-ce qu’il fabriquait… ? Puis il se redressa avec la gourde d’eau, retirant un stress énorme des épaules du Chevalier qui ne comprenait pas bien ce qui se passait… Ni la raison qui l’avait fait réagir de la sorte en fait…

-Il…

Commença t-il, essayant de reprendre où il en était avant que le Romain ne se rende compte de quelque chose… Mais ce devait être déjà trop tard vu le temps que le silence avait duré…

Le Romain bu goulûment. De l’eau fraîche…. Rien à voir avec l’eau croupie qu’ils avaient dans les puits du coin… D’ailleurs il choppait souvent la chiasse jusqu’à ce qu’il se mette à recueillir lui-même l’eau de pluie. Il s’arracha de peine et de misère au goulot de la gourde et poussa un petit « ahhh » satisfait, écoutant toujours son invité. Ce dernier marqua une longue pause, assez longue pour que Caius ait envie de demander si quelque chose n’allait pas.

-Il suffit d’être… d’être imprévisible.

Fit Galaad finalement, se raclant la gorge, chassant les images mentales et les… « fantasmes » de son esprit habituellement si chaste. Qu’est-ce qui lui prenait enfin ? D’où ça sortait cette soudaine envie d’embrasser ? D’être embrassé ou même pire ?

-Ah ouais ?

L’encouragea Caius. Il commençait un peu à le trouver bizarre. Depuis qu’ils s’étaient rencontrés ce matin, il l’avait souvent vu figer. En plein milieu d’une phrase en plus. Ou alors en le regardant. Le centurion commençait à se demander si c’était lui qui le mettait mal à l’aise… D’accord l’accueil n’avait pas été franchement chaleureux, mais il s’était repris tout de même.

-Jamais deux fois de suite le même mouvement. Mélanger les techniques à force d’observation et éviter de faire les mêmes combinaisons. Rapidité, précision, quelques notions de base pour calculer vitesse et force de frappe. À force de pratique, ça vient tout seul.

Expliqua t-il une fois complètement revenu à lui, espérant faire oublier au Romain la petite phase de rêverie étrange en plein milieu de la conversation…

-J’vais vous croire sur parole, j’ai jamais participé à ce genre de truc.

Et c’était pas demain la veille qu’on allait l’y prendre… Se battre pour se défendre ça allait, mais personnellement il ne voyait aucun intérêt à aller se faire dérouiller volontairement. Fallait être un peu masochiste quand même…

-Eh bien si vous aimez le sport de contact, je vous le conseille. C’est difficile, il faut beaucoup de pratique en général et idéalement, il faut bien supporter la douleur… Mais les sursauts d’énergie que ça vous donne sur le terrain… Vous ne pouvez pas imaginer…

Fit Galaad avec passion, souriant à pleines dents, en oubliant de continuer à manger. Qu’est-ce qu’il aimait jouter… Il adorait ça. Il aurait bien aimé ne faire que ça de sa vie. Parcourir les villes et s’inscrire à toutes les joutes du monde connu et devenir une légende… Le Chevalier inconnu, sorti de nulle part qui gagnait toujours mais qui ne restait jamais au même endroit… Mais ça jouait un peu avec une autre passion en lui et c’est pourquoi il avait décidé d’accepter l’offre d’Arthur de devenir Chevalier. L’armée. Il aimait l’armée… Et toute sa discipline, ses rangs coordonnés, ses hommes qui marchent au pas, c’était comme une musique pour lui. Le tintement des armures et tout ça… Qu’est-ce que ça lui plaisait… En fait, Galaad était un homme de passions. Il devait en avoir six ou sept et les aimait toutes autant les unes que les autres… Aider les faibles en faisait partie, évidemment. Le résultat en était presque toujours stupéfiant quand il s’y mettait et il aimait rendre le Roi fier de lui.

-En tout cas vous êtes un très bon jouteur, j’vous félicite. Et en plus vous êtes un bon Chevalier. Et vous êtes serviable en plus de ça ! Z’êtes parfait quoi !

S’exclama le Romain, rigolant.

-Oh il ne faut pas exagérer. Je ne suis pas parfait… J’ai mes défauts, comme tout le monde.

Expliqua t-il comme s’il avait l’habitude de dire cette phrase, comme un automatisme au mot parfait. Parce que oui, on le lui disait souvent. Vu ce que tout le monde pensait des autres Chevaliers qui étaient loin d’être des flèches, quand on voyait Galaad à côté d’eux, tout de suite on avait tendance à le qualifiait de parfait.

Caius haussa un sourcil, amusé. Il avait ses défauts ? Sans doute oui… Mais depuis qu’il était arrivé en tout cas il n’avait pas montré l’ombre d’un seul. Lui en était plein à côté, il les avait probablement tous d’ailleurs et les avait bien mis en évidence aujourd’hui, impossible de les manquer. Ah, en fait peut-être qu’il aurait pu accuser Galaad de fausse modestie. Mais non. Il avait l’air sincère dans sa modestie ! Normalement, un type comme ça tout le monde viendrait à le détester à force de perfection, mais étrangement, il ressentait aucune animosité ou jalousie envers lui…

-C’est tout de même étrange que je ne vous aie jamais vu… Vous restez pour la fête après les joutes d’habitude ? Vous logez au château le temps des tournois ? Parce que je ne comprends pas pourquoi je ne vous ai jamais remarqué…

Continua Galaad. Un homme pareil l’aurait certainement marqué s’il l’avait vu, étant donné la réaction qu’il avait eue en le voyant pour la première fois ce matin…Rougissant encore une fois à la vision mentale des muscles bandés de Caius, à l’énergie qu’il mettait à le menacer avec cette fourche, ce ton autoritaire… C’était pas possible ça… Il avait positivé cette rencontre qui pourtant était loin d’être la plus belle qu’il avait faite… C’était si con que ça un coup de foudre ? Ça vous rendait si bête ? Et étrangement… Il s’en foutait complètement d’être « aussi con »… Il n’en avait rien à foutre de penser pareilles bêtises. Il le trouvait tout simplement sublime… Se renfrognant légèrement à ces pensées, il sembla un peu perturbé mais ne dérogea pas de la conversation.

-J’venais incognito déjà. Habillé en Breton avec un chapeau moche. Avant d’venir habiter dans c’gourbi j’avais une tête de Romain standard, rasé et cheveux courts. J’aurais pas franchement passé inaperçu dans les gradins…

Expliqua simplement Caius. Pour avoir l’air d’un vrai Seigneur Breton et pour se cacher des éventuels officiers qui viendraient à sa recherche (parce que déserter l’armée Romaine c’était un crime tout de même), il s’était laissé pousser les cheveux et la barbe. Et tous les poils du corps qu’il enlevait habituellement. Les cheveux longs et la barbe il avait fini par s’habituer et commençait même à trouver que ça lui allait bien ! Le reste euh… même si ça tenait au chaud, c’était pas terrible à l’œil… Personne le voyait mais bon… Il se sentait pas à l’aise, voilà tout.

-Et je restais pas pour les fêtes après non…. J’aurais bien voulu, mais j’étais dans l’armée quand même, j’avais des trucs à faire, et sans avoir mon supérieur collé au cul vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pour aller voir les joutes fallait que j’me sauve et autant retourner au camps aussi vite que possible. C’est arrivé que j’me prenne des raclées à cause de mes fugues mais bon, on s’emmerde tellement en Bretagne dans l’armée Romaine que si j’avais pas eu les tournois pour me distraire j’me serais mis à déprimer… Enfin bref, voilà pourquoi vous m’avez jamais vu.

-Je comprends…

Fit Galaad, se disant que lui aussi sans les joutes il s’emmerderait bien. Chaque fois qu’un tournoi se terminait, il avait hâte au prochain… D’ailleurs, le prochain devait approcher. Qu’est-ce qu’il avait hâte !

-Et puis d’toute façon… j’vous avais pas reconnu non plus… Avec un casque sur la tête ça risquait pas que j’me rappelle d’votre tronche !

Remarqua le Seigneur Breton avec un ricanement.

-La plupart des gens ne nous reconnaissent pas. C’est bien normal, et puis vu la distances des gradins où se trouvent les partisans et la piste, même sans casque, je ne crois pas que les gens réussiraient à nous reconnaître… Déjà à partir des gradins on n’entend pas tellement le Seigneur Bohort parler. Sa voix porte mais pas tant que ça.

Expliqua t-il, se doutant que même si Bohort était le meilleur présentateur du royaume et que quand il élevait la voix on l’entendait de loin, que depuis les gradins on ne devait pas avoir le meilleur acoustique.

-J’ai dû vous entrevoir l’enlever pendant que j’me sauvais après les joutes. Vot’ nom aurait dû m’dire quelque chose immédiatement mais c’matin j’avais un peu les boules, comprenez…

-Tout à fait.

Fit Galaad en hochant légèrement la tête.

-…Sans compter que z’êtes toujours parti et que je venais au château que le soir pour aller voir Arthur, alors y’avait peu d’chance qu’on s’croise…

-Le hasard n’a jamais fait les choses pour qu’on se croise...

Confirma Galaad en prenant la gourde pour s’en envoyer quelques gorgées, histoire de faire passer un peu la viande et le pain qu’il venait d’enfiler. Ce qui pour Karadoc n’aurait été qu’une ou deux bouchées de tout un repas avait suffit à rassasier le Chevalier qui reposa la gourde près de lui et soupira doucement, satisfait… Il commençait à se faire tard. L’après-midi s’achevait…

-Je vais devoir penser à y aller moi maintenant. Si je veux avoir le temps de discuter avec le Roi de ce que je dois vous trouver, il vaudrait mieux que j’arrive un peu plus tôt… Alors si vous voulez bien m’excuser…

Dit le Chevalier en rangeant un peu ce qu’il avait sorti de sa besace.

Caius, qui était doucement en train de glisser vers le sommeil, rouvrit ses yeux qui s’étaient fermés tous seuls. Tiens, il avait lu dans ses pensées celui-là ou quoi ? Caius se redressa un peu, question de ne pas lui dire au revoir à moitié avachi. Pas très classe.

-Ah ouais bien sûr.

-Je vous laisse ce qui reste ?

Demanda Galaad, se doutant de la réponse. Tout ça devait beaucoup changer de ce que Caius mangeait en temps normal… Que du bon, que du frais. De quoi se faire un festin. Rien de sec, de faisandé ou de vieux.

-Volontiers ! C’est gentil d’votre part…

Le remercia Caius avec un sourire. Le petit déjeuner, enfin plus probablement le déjeuner serait bon demain…

-Je vous reviens demain avec des nouvelles.

Fit le Chevalier en le saluant d’un signe de la main. Puis il sortit… Une fois dehors, il s’appuya contre un mur alors qu’il s’approchait de Phedra qui s’excitait à l’arrivée de son maître. Elle avait hâte de retourner à l’écurie. Le soir qui arrivait ne lui disait rien qui vaille dans ce trou perdu… Elle souffla et trépigna légèrement mais Galaad resta appuyé contre le mur, une main sur le cœur… Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Ça lui déchirait le cœur de s’en aller… De laisser Caius dans sa cabane, tout seul… Ça lui faisait du mal… Ça le retournait. Il avait l’impression d’abandonner un chiot tout seul dans sa niche pour la nuit. Il aurait eu envie de rester avec lui… De le soutenir, de lui dire doucement que tout allait bien et qu’il serait là le lendemain, qu’il ne l’abandonnait pas… Mais c’était n’importe quoi ! Caius vivait là depuis longtemps ! Et tout seul ! Il n’avait pas l’air de spécialement apprécier mais pas au point d’en pleurnicher comme un petit chien abandonné ! Secouant la tête, il détacha sa jument blanche et monta sur son dos, partant vers Kaamelott au galop… Se rendant compte à mi-chemin qu’il avait laissé son sac chez Caius alors qu’il y avait rangé des trucs avant de partir… Son subconscient tenait décidément à ce qu’il y retourne vu l’oubli…

Caius lui avait fait le traditionnel salut Romain de la main par habitude. Il se surprit à espérer qu’il allait effectivement le revoir demain. Pourvu que l’ampleur de la tâche et que son caractère ne lui ait pas fait peur… S’il ne revenait pas l’aider c’était officiel qu’il n’allait pas s’en sortir… Déjà, juste sa visite aujourd’hui avait fait une énorme différence. Galaad lui avait remonté le moral alors que lui se croyait au bord du gouffre d’une vraie bonne dépression. Finalement, il n’avait plus trop envie de se pendre…. Le Chevalier lui avait redonné l’espoir qu’il pourrait s’en sortir, c’était incroyable…

Poussant un soupir de soulagement, laissant sortir un peu de la pression et des sentiments négatifs qu’il accumulait depuis qu’il était là, le Romain se rallongea sur son lit, une main derrière la tête et l’autre plongée dans le sac que Galaad lui avait laissé à la recherche de la gourde qu’il avait rangée. Ses doigts rencontrèrent une texture qu’il ne s’attendait pas à trouver dans un sac de bouffe. Du papier… ? Merde, il avait oublié des papiers importants… Curieux, il tira tout de même sur le machin et fut surpris de découvrir que c’était un bouquin. Un bouquin de fille… Un de ces trucs à l’eau de rose…. Qu’est-ce qu’il fichait avec ça dans son sac le Chevalier ? Peut-être un cadeau qu’il voulait offrir à une demoiselle… ou à sa femme, s’il était marié. Posant le livre à côté de lui, il repartit à la recherche de la gourde, en bu une bonne gorgée et déposa le sac sur sa table de nuit pour éviter que des rats viennent chaparder.

-Voyons voir…

Dépliant le livre devant lui, le Romain commença à lire. Il n’était pas fan de lecture mais il s’était toujours demandé ce que ça racontait ces bouquins là… Caius constata rapidement que c’était totalement irréaliste comme histoire et tellement cucul que ça lui donnerait presque des remontées gastriques… Il continua tout de même de lire jusqu’à ce qu’il finisse par s’endormir dessus, la fatigue et l’ennui le submergeant. Galaad aurait intérêt à frapper fort à la porte pour le sortir du sommeil profond dans lequel il tomba…


(1) Dans un RP slash Arthur/Perceval, ce dernier s'inscrivait à une joute sous une fausse identité. Le Roi refusait qu'il s'y inscrive, de peur qu'il n'arrive quelque chose à son amant, mais le Gallois tenait à démontrer qu'il n'était pas un enfant et savait faire preuve de courage. Perceval s'est effectivement distingué dans la joute, jusqu'à ce qu'il affronte Galaad... Perceval tomba de son cheval la tête la première contre la barrière. Résultat: une grosse peur et une petite amnésie!

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 Sujet du message: Re: Ut Ameris, Ama ! - Kaamelott - Caius/Galaad - PG-13
MessagePosté: 23 Mai 2012 17:25 
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Woh, aucune review pour cette fiction ? M'en voilà plus que surpris !
Vraiment, j'ai trouvé cette fic' (en tout cas son prologue et son premier chapitre :mrgreen:) vraiment très bonne ! Déjà l'idée de cette fic' en elle-même est pour le moins originale et semble très prometteuse ! Puis on reconnait bien le caractère de Caius, et il y a vraiment des moments où je l'imaginais très bien dire ça ou ça. Quand à ce Galaad, il a l'air pour le moins intéressant ! Puis c'est mignon le questionnement du Pourquoi ? il a ces sentiments-là.

Bon, je vois qu'en un an le deuxième chapitre ne s'est toujours pas manifesté donc, au cas où tu (vous) lises ce com' dans pas trop longtemps, puis-je toujours rêver à la suite ou pas ?

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 Sujet du message: Re: Ut Ameris, Ama ! - Kaamelott - Caius/Galaad - PG-13
MessagePosté: 23 Mai 2012 21:29 
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Je me souviens plus en fait si on avait fait le chapitre 2 ou pas. Parce qu'en fait, c'est un RP, donc faut adapter et retirer les répétitions de phrases. Je crois qu'on l'a quelque part mais comme on a vu personne s'intéresser à notre boulot, on a pas spécialement eu envie d'en continuer l'adaptation. Il doit rester la correction à faire. Un jour on s'y replongera peut-être, probablement même. Mais c'est pas pour tout de suite, malheureusement. Mais c'est sympa les compliments, merci beaucoup sérieusement. On est trop contentes <3 Merci mille fois. :heart:

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 Sujet du message: Re: Ut Ameris, Ama ! - Kaamelott - Caius/Galaad - PG-13
MessagePosté: 23 Mai 2012 21:31 
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Ou alors si tu veux vraiment, on peut toujours te passer le fichier directement XD

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 Sujet du message: Re: Ut Ameris, Ama ! - Kaamelott - Caius/Galaad - PG-13
MessagePosté: 24 Mai 2012 18:45 
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Dux Sourissime a écrit:
Parce qu'en fait, c'est un RP

Ah, d'où la référence à un autre RP ! (eh vuais, j'suis logique mwè !)
Donc en fait vous avez ré-adapté votre RP en fiction ? Bah dans ce cas-là chapeau, vous avez vraiment fait un super travail parce que je trouve que ça ne se voit pas, ou alors à peine !

Eh bien de rien mille fois pour les compliments, parce que je les pensent sérieusement ! :)
('Faut dire sinon que je serais pas arrivé au bout du premier chapitre si j'avais pas aimé ^^)

Lexx a écrit:
Ou alors si tu veux vraiment, on peut toujours te passer le fichier directement XD

Ah bah puisque tu m'le proposes je suis loin de refuser !

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