Une songfic écrite à la demande de Calixte qui adore ce couple et cette chanson.
Préambule :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Erik Kripke & Robert Singer. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Dean/Castiel
Genre : Romance – P.O.V. – Songfic
Résumé : Castiel a été rappelé par les archanges. Dean pense à lui, à leur amour impossible…
L'encre de tes yeux
Six mois… six mois depuis que tu es parti dans un éclat de lumière… Six mois que je t’attends… six mois que je t’espère… six mois d’amertume, de colère, de chagrin.
Pourquoi ? N’avions nous pas enfin le droit de vivre heureux ?
Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.
Qu’est-ce que ça leur aurait coûté de nous laisser enfin vivre ensemble ? Nous avons fait tout ce qu’ils ont voulu. Nous avons combattu ensemble pour sauver ce monde. Et nous avons enfin réussi. Lucifer est retourné dans cet enfer qu’il n’aurait jamais dû quitter. Les démons ont été réexpédiés dans le néant.
Tant d’amis sont tombés, tant d’hommes ont péri dans cette lutte. Nous n’avons pas été épargnés, ni toi, ni moi… Alors pourquoi ? Pourquoi ont-il osé ?
Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
À trop vouloir te regarder,
J'en oubliais les miennes
On rêvait de Venise et de liberté
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
C'est ton sourire qui me l'a dicté.
Je me souviens de la chaleur de tes bras, de la douceur de ton souffle sur moi, de l’ardeur de tes baisers, de la ferveur de nos étreintes…
Nous avions bien le droit d’être heureux, enfin…
Quelle est cette justice qui nous interdit d’aimer ? Qui sont les démons maintenant ? De quel droit se sont-ils érigés en censeurs, en bourreaux ?
Ils t’ont emmené avec eux parce que c’était mal, parce que c’était sale ! Leurs malédictions résonnent encore dans ma tête..
S’aimer ne peut pas être mal, s’aimer ne peut pas être sale…
Je t’aime…
Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
Tu viendras toujours du côté
Où le soleil se lève
Et si malgré ça j'arrive à t'oublier
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Aura longtemps le parfum des regrets.
T’oublier… Mais seule la mort parviendra à m’ôter ton souvenir… Seule la mort me permettra de retrouver la paix…
Ne pas savoir où tu es, ce que tu fais, si on t’a fait du mal… Me dire que tu souffres peut-être…
C’est intolérable…
Qui sont les bourreaux maintenant ?
Sam et Bobby s’inquiètent pour moi : ils ne me quittent pratiquement pas. Mais je n’en peux plus de cette vie sans toi…
Je sais qu’ils auront de la peine, je sais qu’ils m’en voudront… Je m’en moque !
Il n’y a plus de démons, ou si peu… Ils sauront se débrouiller sans moi. Ce n’est pas une désertion, ce n’est pas une lâcheté.
Simplement je n’en peux plus…
Depuis six mois j’attends, depuis six mois j’espère, depuis six mois je prie… Oui, je prie… Qui l’aurait cru ?
Mais personne ne me répond…
Peut-être que de l’autre côté je te retrouverai… Et si ce n’est pas le cas, peu m’importe qu’ils m’envoient en enfer… Sans toi l’enfer c’est ici !
Mais puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
Dean referma le cahier et prit l’arme qu’il avait posée à côté de lui sur une pierre. Il contempla une dernière fois le petit lac qui s’étendait derrière la cabane de Bobby.
Ils auraient pu être si heureux ici tous les deux ! Ils avaient mérité leur part de bonheur ! Mais les archanges en avaient décidé autrement, eux qui avaient décrété que l’amour d’un homme et d’un ange était contre nature ! Ils avaient emmené Castiel avec eux et depuis le ciel était désespérément vide.
D’une main ferme il éleva l’arme vers sa bouche : une balle, une seule et tout serait terminé. Peut-être rejoindrait-il son amour, peut-être pas. Parce que ceux qui condamnaient l’amour ne seraient sans doute pas prêts à pardonner le suicide… Mais qu’importait…
- Dean ! Non !
Incrédule il leva les yeux vers la silhouette qui venait de se matérialiser devant lui. Il ne voulait pas y croire. Il fallut que l’ange s’approche de lui et lui retire doucement le colt des mains pour qu’il se rende compte qu’il ne rêvait pas.
- Cas’… C’est toi ? C’est vraiment toi ?
- Oh mon Dieu Dean ! Mais qu’est-ce que tu allais faire ? pleurait l’ange en le prenant dans ses bras.
Il s’abandonna dans la chaleur de l’étreinte, s’enivrant de l’odeur qu’il redécouvrait, se serrant contre lui comme s’il voulait s’imbriquer en lui pour ne plus jamais le quitter.
- Pardonne-moi Cas, je n’en pouvais plus… La vie sans toi était un enfer !
Castiel le berça un moment jusqu’à ce que ses larmes se tarissent. Puis il s’assit, le gardant enlacé contre lui.
- C’est terminé maintenant, je suis là.
A ces mots Dean se redressa, le regarda :
- Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu n’es pas juste descendu pour m’empêcher de…
- Non… je suis revenu, pour toujours…
- Pour toujours ? Mais comment…
- Je suis humain maintenant Dean, et je suis libre.
- Humain ?
Castiel posa ses doigts sur les lèvres qui lui avaient tant manqué. Pas maintenant, pas tout de suite… Ils auraient tout le temps plus tard… Il pourrait alors lui expliquer la lutte qui avait eu lieu entre ceux qui se voulaient les garants d’une vertu angélique supposée et ceux qui estimaient qu’il avait bien gagné le droit d’être heureux. Finalement ils lui avaient donné le choix : renoncer à Dean ou renoncer à son état d’ange. Et le choix ne lui avait pas pris deux secondes…
- Je suis humain et je ne te quitterai plus…
Dean cessa de poser des questions, de se poser des questions… Castiel était là, près de lui, pour toujours…
Leurs lèvres s’unirent et leurs langues se rencontrèrent, chacun retrouvant le goût de l’autre avec exaltation.
- Viens, murmura Dean en entraînant son compagnon vers le bungalow.
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.
FIN
Chanson de Francis Cabrel