Entre mes Hannibal/Looping, Looping/Futé, Barracuda/Looping
(Looping devient le 1er à faire les 3 pairing, j'vais prévoir un truc pour fêter ça. ) et un Futé/Barracuda en préparation, j'ai un peu perdu de vue mon couple fétiche.
J'en profite donc pour un petit drabble, avec une petite dédicace à Hestia, adoratrice de ce couple.
Un grand merci également à tous les autres, vos commentaires me touchent beaucoup.
♣♣♣♣♣Assis sur le bassin de son amant, Futé se fit à point d’honneur à se plier, se penchant en avant pour cueillir l’ultime râle du Colonel. Bouche contre bouche, des mèches camouflant ses yeux brillants, il posa une main sur le torse de son compagnon, caressant la toison grisonnante. Dieu qu’il était beau à cet instant précis ; le visage se détendait pour de bon, s’exposant sans un seul masque d’autorité ou d’arrogance. Juste les lèvres entrouvertes, mordillées par les incisives laiteuses, les joues rouges, le souffle court et le dos cambré, se fichant une dernière fois dans l’étroite chaleur que lui proposait Futé.
Les ongles se plantèrent dans ses épaules, meurtrissant une unième fois la peau tendre et bronzée, laissant quelques traces en forme de croissant qui ne tarderaient pas à disparaître. Luisant de sueur, Futé grimaça lorsqu’il quitta la délicate sensation de ne faire qu’un. Il s’écroula finalement sur le flanc, sur la place voisine de son supérieur. Celui-ci passa immédiatement ses bras autour de lui, l’attirant contre son torse qui s’agitait encore au rythme de sa respiration folle.
- Joyeux anniversaire, kid, souffla le Colonel, la voix éraillée et basse.
- Joyeux anniversaire à toi aussi.
Dix ans, déjà ? S’inquiéta Futé, secoué par l’idée qu’une décennie aie pu filer si rapidement. Oui, dix ans, reprit-il, apaisé par cette main qui suivit les traits fins de son visage, s’arrêtant sous le menton pour l’inviter à embrasser son compagnon une nouvelle fois. Dix fantastiques années ponctuées de disputes, de réconciliations, de moments de doutes et d’autant d’engagements solides. Comme cette promesse un peu folle, vieille de huit ou neuf ans, que Futé lui avait glissée dans le creux de l’oreille : il n’appartiendrait qu’à un seul homme, jusqu’à ses derniers jours. Depuis, le Lieutenant l’avait réitérée, se dévouant à son unique amant. Il taisait, coupable, ses quelques escapades sous les jupons. Hannibal ne lui avait guère tenu rigueur : il fallait que jeunesse se passe. Et effectivement, les années s’étaient accumulées et les infidélités avaient décrues. Quelle fille perchée sur ses talons pouvait rivaliser avec le grand Colonel ? Personne, répliqua aussitôt Futé, obnubilé par le visage qu’il étudiait, aussi captivé qu’au premier jour.
Dans ces yeux là, il s’était vu grandir, murir, devenir plus fort et plus sûr de lui. Quand il avait chuté, les mains solides l’avaient relevé, l’avaient soutenu. Ces épaules larges, carrées, étaient celles sur laquelle il s’était épanché, tout en pudeur et en retenue, lors des coups durs. Quant à ses lèvres, Futé se surprit à rougir. Il préférait se taire sur ce-dernier point.
Le temps filait trop vite. Le visage collé contre le torse impeccablement conservé, Futé réalisa que la nuit était tombée depuis plusieurs minutes, à l’extérieur. Caressant le flanc de son compagnon, il s’arrêta à hauteur du drap, recouvrant judicieusement les virilités exténuées. Pinçant le tissu, Futé le remonta jusqu’à leurs épaules, souriant à la vue de la chair de poule qui hérissait la peau nue de son Colonel.
- Au moins dix autres années, n’est-ce pas ? Questionna-t-il, timidement, en se mordillant la lèvre. Il n’y avait pas lieu d’être nerveux, il le savait, mais ne pouvait s’empêcher de craindre le pire à chaque bouffée d’air.
- Au moins. Et plus, même, je t’assure.
- C’est passé si vite, murmura Futé, partageant la même lueur nostalgique que celle qui animait les yeux de son compagnon. Tu ne trouves pas ?
- La vie passe toujours vite quand elle est belle. Mais c’est vrai, j’ai l’impression que c’était hier que- Tu sais ? Tu m’as embrassé avant de détaler. Le début. Quelques secondes à peine et-
Hannibal suspendit sa phrase, intriguant le jeune homme qui sourcilla. Le Colonel rejeta les couvertures, posa ses genoux de part et d’autres des jambes de son partenaire, s’installant à quatre pattes, et l’embrassa voracement :
- J’ai de nouveau envie de toi.
- Mais enfin… A ton âge, c’est pas sensé, répliqua Futé, hilare, en ressentant les frissons que lui procuraient toujours les mains qui se baladaient sur lui, ses lèvres qui enserraient le lobe de son oreille, chatouillant ce point si sensible de la pointe de la langue. Hannibal, ça chatouille- Hannibal !
Sa voix porta plus qu’il ne l’imaginait. Un poing martela le mur commun aux deux chambres, la voix de Barracuda tonna, exaspérée :
- Vous avez pas bientôt fini, oui ? Laissez un peu les gens dormir !
Les éclats de rire de Futé percèrent davantage. De nouvelles réprimandes du colosse se firent entendre :
- Mais qu’est-ce que vous foutez, bordel !
- Guili-guili ? Ajouta, tout à fait sérieuse, la voix timide de Looping.
Un sourire se posa sur le visage d’Hannibal, creusant ses joues en deux fossettes et craquelant le coin des yeux rieurs. Futé se permit, juste un instant, de se perdre dans ses pensées, le regard se promenant sur les traits plus mûrs, plus francs de son partenaire.
Lorsqu’elle est belle, la vie ne passe jamais : elle court. Fier, sûr de lui, le Lieutenant camoufla son sourire dans la masse de cheveux argentés et le jura sur ce qu’il possédait de plus précieux: il courrait plus vite qu’elle. Foi de Futé.
♣♣♣♣♣Voilà, ce n'était pas très long... mais j'espère que cela vous a plu !
Si quelques uns ont des propositions à me faire en matière de couple ou de situation pour ce fandom, dites-le, j'ai un week-end devant moi.