Répercussions.
- Les personnages appartiennent à la série Les bleus, premier pas dans la police, je ne tire aucun bénéfice sur cette histoire.
- Note : Cette histoire se déroule après l'épisode 6 ( A mains nues) de la saison 3.
En faisant un petit peu de rangement dans mes fichiers je suis tombé sur cet OS, j'espère que cela vous plaira. Bonne lecture.
Yann descendit du bus, son handicap lui avait pris bien plus que son travail, il n'avait plus le droit de conduire, il était incapable dès fois de s'habiller tout seul le matin, son orgueil en avait pris un sacré coup ces dernières semaines. Il se sentait comme une chose fragile, ne pouvant pas prendre soi de lui et dépendant entièrement de Kevin, ce qui le rendait exécrable avec lui. Alors ce soir il profita de la fraicheur de la nuit pour marcher et se remettre les idées en place, deux jours qu'il n'avait pas vus Kevin, deux nuits qu'il avait passées seul dans son lit, deux nuits blanches à se demander ce que son amant avait bien pu faire et avec qui. Ce stress n'arrangeait en rien sa rééducation, son corps n'était plus capable de trouver le repos sans sentir la présence rassurante de celui de Kevin, il était en manque tel un accro de sa came.
Et malgré son envie de le retrouver, en passant la porte, Yann trouva l'appartement dans la pénombre et désespérément silencieux. Il jeta un rapide coup d'œil à sa montre il était plus de vingt deux heures, il devait se rendre à l'évidence il n'allait pas encore rentrer cette nuit. Il déposa son sac dans le salon et partit à l'étage pour essayer de dormir, heureusement qu'un collègue de formation l'avait invité à manger au restaurant, il n'aurait pas eu la force de se préparer quoi que se soit ce soir.
En passant devant la porte de leur chambre il sentit une présence il s'approcha pour trouver Kevin sur le lit allongé sur le flanc. Il s'assit à ces côtés et posa sa main sur son épaule dans l'espoir de le réveiller. Il n'obtint seulement qu'un gémissement de douleur. Inquiet il se précipita pour allumer la lumière et se retrouva en face d'un visage mutilé.
- Qu'est-ce que c'est ce bordel!
- Rien.
- Rien, tu plaisantes, ton visage est refait façon Picasso.
Le regard de Yann s'attarda sur le corps de son homme, son t-shirt ne cachait en rien tous les hématomes qui bleuissaient à présent son corps.
- Et cela ne se cantonne pas qu'au visage, tu es un hématome géant.
Kevin essaya maladroitement de tirer sur les manches de son vêtement dans l'espoir de dissimuler un peu les marques, ce qui n'arrangea pas l'état de colère de Yann. Malgré cela il prit sur lui pour ne pas revêtir son rôle de flic et commencer à l'interroger sur les raisons de son état. Kevin avait besoin d'aide pour l'instant. Il lui demanda :
- Tu es passé à l'hôpital?
- Oui, ce n'est que des bleus
- Et cela ne t'est pas venu à l'esprit de me prévenir?
Kevin détourna le regard, Yann soupira devant le mutisme de ce dernier et changea de sujet.
- Tu as de la crème à passer sur ça?
- Oui.
- Passe le tube que je t'en applique sur le dos.
Il ouvrit le tiroir de sa table de chevet en sortit le tube et le tendit à Yann, assez résigné. Ensuite il enleva son t-shirt, Yann vit la souffrance de son ami et vu l'état de son torse il n'y avait rien d'anormal.
Il s'allongea sur le ventre et Yann fit couler une dose généreuse de produit dans le creux de sa paume, il fit chauffer entre ses deux mains avant de commencer à l'étaler sur l'épiderme de son ami. Kevin se tendit au contact de Yann, cela lui était douloureux. Après 10 minutes de cette torture, il termina enfin d'appliquer la crème. Kevin respirait à nouveau, il se releva pour remettre son t-shirt, mais son compagnon en avait pas fini avec lui, il attrapa son menton à l'aide de sa main et l'obligea à le regarder droit dans les yeux.
- La prochaine fois qu'il te prend l'idée de passer sous un rouleau compresseur essaye au moins d'épargner le visage.
Il lui déposa sur les lèvres un bref baiser, avant d'aller à la salle de bain pour se laver les mains. Il resta un moment à se regarder dans le miroir du lavabo, voir le corps de son amant dans cet état lui rappelait douloureusement le sien après son agression, il se revoyait dans cette ruelle, deux hommes, puis les coups, il pouvait encore les sentir par moment quand il laissait son esprit divaguer sur cette période de sa vie. Il vit son reflet de nouveau et une larme coula le long de sa joue, il essuya rageusement du revers de la main. Il n'était pas question qu'il se mette à pleurer, sûrement pas à cause de ses agresseurs. Il revint dans la chambre, se coucha auprès de son amant, il avait bien une idée de la cause de son état, mais il voulait des certitudes en ce moment, il lui demanda d'une voix dure :
- Pourquoi tu es dans cet état?
- Je me suis battu.
- J'avais compris, je suis peut-être plus sur le terrain, mais je sais encore additionner un plus un.
Kevin ne réfléchit pas trop longtemps, mieux valait lâcher le morceau rapidement avant que cette discussion tourne vraiment au vinaigre. Ils étaient tellement à fleur de peau en ce moment, entre les difficultés de Yann et leur manque cruel de communication, la moindre petite étincelle pouvait faire exploser l'équilibre déjà précaire de leur couple.
- Pour une enquête.
- J'espère que cela en valait la peine au moins.
- Oui on a démantelé un réseau de combats clandestins.
- Et tu as donc servi d'appât pour l'infiltration j'imagine.
Kevin ne répondit pas, gardant obstinément les yeux fixer au plafond dans l'espoir que Yann éteigne la lumière et finisse par dormir pour enfin respirer, mais son compagnon le surprit en lui demandant :
- Approche.
Il le regarda et son vis-à-vis lui ouvrit les bras. Avec soulagement pour ce miracle Kevin se blottit contre lui, posa sa tête sur le torse accueillant de Yann. Il s'endormit rapidement bercer par les battements du cœur de son amant. Yann resta un moment éveillé pour savourer le calme, pouvoir regarder son compagnon dormir, il lui glissa à l'oreille :
- Je t'aime Kevin.
Après avoir déposé un baiser sur son front et il consentit à se laisser sombrer dans le sommeil.
Ils se réveillèrent exactement dans la même position dans laquelle ils s'étaient endormis, Kevin bougea légèrement la tête pour regarder le visage de Yann, ce dernier lui sourit. Il paraissait de meilleure humeur qu'hier soir. Il lui caressa tendrement la joue, retraçant le contour de son visage.
- Tu as intérêt à ne plus jamais abîmer ce visage.
Il acquiesça silencieusement, avant de tendre son cou pour aller embrasser les lèvres de Yann en guise de calumet de la paix, un simple baiser, tout ce qui pouvait être échangé entre eux en ce moment. Ils savaient tous les deux que cela n'était qu'une trêve, les non dits parasitaient leur relation, ils s'enfonçaient de plus en plus dans ce silence qu'il tuait leur couple petit à petit.
Yann aurait aimé pouvoir lui parler franchement, il n'en avait pas le courage, il se leva un peu gêner et se rendit à la salle de bain. Après une douche Yann se rendit à la cuisine où il retrouva Kevin préparant le petit déjeuner, quelque chose de simple, on était loin des repas gargantuesque dès début. Ils mangèrent en silence, seul le bruit de la cuillère remuant le café donnait un semblant de vie à cette maison. Yann se dépêcha de terminer sa dernière tartine, une fois avalé il se leva pour aller chercher son sac et sa veste dans le vestibule.
- J'y vais.
- D'accord.
Voyant la tête un peu triste de Kevin, il revint vers lui, l'embrassa tendrement avant de partir et avant de franchir la porte il lui cria :
- Repose-toi aujourd'hui.
Kevin ne répondit pas, ce n'était pas la peine, on ne répond pas à un ordre, car s'en était bien un. De toute façon vu l'état de son corps, il ne pourrait pas faire grand-chose aujourd'hui, rien que la position debout lui était douloureuse.
Dehors Yann ne prit pas la direction de la fac, non aujourd'hui il devait faire signer des papiers par son ancien patron pour sa formation, des validations professionnelles et par la même occasion cela allait lui donner l'opportunité de mettre les pendules à l'heure. Il n'en revenait pas qu'il avait utilisé un bleu pour une mission aussi dangereuse et surtout il avait laissé seul son amant au milieu d'une arène en train de se faire défoncer la tête. Sa colère montait crescendo au fil des kilomètres avalés, il imaginait Kevin baignant dans une marre de sang et lui n'était même pas au courant de cette enquête, bien sûr il portait au grosse part de responsabilité dans la détérioration de leur relation.
Il gara sa voiture dans le parking attenant l'immeuble du commissariat, en entrant dans le bâtiment une étrange sensation de se retrouver de nouveau à la maison. Il allait se diriger vers les bureaux de la BAC pour se débarrasser de la paperasse avant d'attaquer sa vraie mission. Alors qu'il s'apprêtait à monter dans l'ascenseur, il vit au loin la silhouette reconnaissable de Franchard, il l'interpella tout de suite en lui sautant presque à la gorge.
- Vous perdez complètement la tête ici!
Franchard se retourna pour faire face à l'homme qui venait de lui crier dessus. Il était sûr que ce dernier allait débarquer comme une furie un moment ou à un autre, c'était pratiquement couru d'avance. Il ne pouvait pas lui en vouloir, vu l'état dans lequel il lui avait rendu son compagnon, le dernier combat avait été une véritable boucherie.
- Écoute Yann, j'ai tout fait pour éviter que Kevin soit mêlé à cette enquête.
- Tu n'as pas du essayer beaucoup.
- Hey ce n'est pas de ma faute si ton mec a prit goût à la baston.
Les yeux de Yann s'illuminait de colère et pour ne pas dire des choses qu'il allait sûrement regretter il préféra partir. Franchard n'en avait pas fini avec cette tête de mule, il lui cria dans le couloir :
- Et tu ferais mieux de te poser la question pourquoi il aimait plus se battre que de rentrer chez lui?
Yann s'arrêta un moment, serra le poing à se faire blanchir les jointures, la colère avait fait place à la rage, pas contre Kevin, mais contre lui. Il avait été incapable de communiquer, préférant prendre Kevin comme pushing ball, déversant sa douleur et son amertume, il lui avait même reproché la façon dont il s'occupait de lui.
Il repartit de l'immeuble sans avoir fait signé ses papiers, il avait qu'une seule envie, voir Kevin, parler avec lui. Il entra dans leur appartement, seul le bruit de la télévision donnait un indice de la présence de quelqu'un dans ce lieu. Il se dirigea vers le salon pour trouver son homme assit sur le canapé regardant fixement l'écran. Il ne leva même pas les yeux sur lui quand ce dernier s'installa à ces côtés. Il posa une main sur le genou gauche de Kevin dans l'espoir de l'attirer son attention, démarche un peu vaine compte tenu du peu de réaction de son ami.
- Il faut qu'on parle.
Kevin se tourna vers lui, un peu incrédule.
- De quoi?
- Nous.
- Il n'y a pas de nous Yann.
Cela lui fit peur, pas les mots, mais le ton qu'avait employé Kevin pour cette phrase, ce ton las qui ne lui connaissait pas.
- Ne dis pas ça.
- Arrête de te voiler la face, tu n'arrives même pas à accepter que je t'aide.
- Je ne veux pas que tu me prennes pour un infirme.
- Yann tu n'es pas un infirme, c'est l'impression que je te donne en t'aidant?
- Oui.
Il lui prit la main qui était encore posée sur son genou, la serra fort dans l'espoir de lui communiquer son amour.
- Je voulais simplement te rendre la vie plus facile, te montrer que tu pouvais compter sur moi comme on fait quand on est un couple.
- Je sais, mais tu dois comprendre que c'est nouveau pour moi d'avoir quelqu'un qui s'occupe de moi comme tu le fais.
- Il va falloir t'y habituer je n’ai pas l'intention de changer.
- Très bien, répondit-il en souriant.
Il déposa sa bouche sur la sienne avec force, essayant de franchir la barrière de ces lèvres, mais très vite il tira chez son amant une grimace de douleur, ces lèvres le faisaient encore énormément souffrir, le dernier coup de poing reçu était celui de trop.
- On va devoir attendre pour une réconciliation sur l'oreiller.
- Désolé, je ne suis pas en état de faire quoi que se soit en ce moment, même respirer c'est douloureux.
- Une sieste tu es en état?
- Je crois, mais tu n'as pas cour?
- Si, mais j'ai des choses plus importantes à faire aujourd'hui.
Yann lui prit doucement sa main et l'entraîna vers la chambre, à peine le seuil franchit il l'obligea à s'asseoir sur le lit. Il s'agenouilla pour lui retirer ces chaussons, l'intention toucha énormément Kevin, Yann le regarda et ce qu'il vit dans ces yeux étaient la meilleure des récompenses.
- Moi aussi je peux m'occuper de toi.
Il se releva ensuite en profitant pour lui voler un baiser au passage, ils se sourirent et Kevin s'allongea à sa place pendant que Yann se déchaussa pour aller le rejoindre sur le lit. Ils se blottirent l'un contre l'autre, entremêlant leurs jambes dans un besoin de créer avec leurs corps un cocon, une barrière que nul ne pourrait franchir à l'avenir.
FIN.
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trop chou !!! 
Merci pour cette OS sur Yann et Kévin ! J'adore !
. Mais Yann réagit à la fin et se rend compte de son comportement 
. Perso j'ai bien aimé la petite phrase que lui dit Louis : 
by Christie