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 Sujet du message: [Finie] A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 05 Nov 2010 20:57 
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Messages: 2135
Localisation: dans les bras de qui vous savez....
Les personnages de cette fiction ne m'appartiennent pas et je ne tire aucun bénéfice de leur utilisation dans cette histoire.

Note de l'auteur : Ayant visionné les 4 saisons, j'avais envie de pondre une fin un peu plus heureuse :) que celle que nous avons eue.

A la recherche de Kévin



Le Capitaine Berthier rentra chez lui, pestant contre sa bêtise. Kévin l’avait appelé alors qu’ils étaient séparés et il avait refusé de croire son compagnon qui avait le visage en sang. Deux jours qu’il ressassait cette histoire. Pourquoi avait-il fait une connerie pareille ? Par loyauté envers un homme qu’il croyait intègre, parce qu’il ne pouvait pas concevoir que le Commissaire Recht était un ripou et qu’il trempait dans des affaires louches, parce que c’est cet homme qui l’avait formé, lui avait tout appris, parce qu’il était intouchable, qu’il l’avait soutenu après son agression, ne lui tournant pas le dos comme tant d’autres, parce qu’il était trop fier pour reconnaître son erreur… toutes ces raisons ne tenaient pas la route, il avait mal réagi, il avait laissé tomber Kévin à un moment où ce dernier avait le plus besoin de lui.

Pourtant, Yann l’aimait comme un fou, il était désespéré, ne sachant plus quoi faire pour retrouver cette complicité qu’ils avaient réussi à avoir après toutes ces galères. Oui, il était en partie responsable de l’échec de leur mariage, il l’avait tenu éloigné de ses soucis de santé, il n’avait pas épaulé son époux quand il le fallait, il avait été distant, froid, désagréable, invivable et Kévin s’était entiché d’un autre. Il avait encore une chance de le reconquérir, juste une et il n’allait pas la laisser passer. Son amant portait encore son anneau, une petite chance de retrouver l’homme qu’il aimait et qu’il avait épousé et le sort les avait mis sur la même route, c’était le signe que tout n’était pas perdu. Il fallait qu’il se bouge pour retrouver son mec.

La demande en mariage du bleu l’avait pris de court et ce bijou dans la coupe de champagne… la surprise totale. C’était Kévin, trop romantique et si craquant à la fois. Son Kévin qui lui demandait de partager sa vie pour le meilleur et le pire, alors que cela ne faisait que quelques semaines qu’ils vivaient ensemble. Kévin l’avait veillé durant son coma, l’avait soutenu durant sa convalescence, son Lieutenant stagiaire qui était aux petits soins pour lui et même s’il pestait, il appréciait ces attentions et comme un crétin, il avait laissé son conjoint le quitter. Perdre sa place à la BAC l’avait changé et il en était venu à mentir à son partenaire, qui lui, faisait tout pour qu’il se sente bien, le dorlotant alors que lui n’arrêtait pas de râler pour un oui ou un non, de lui reprocher son attitude et la façon dont il le maternait. Ce qu’il prenait pour de la pitié, n’en était pas, c’était la manière de faire de Kévin, il était très protecteur, trop peut-être, et il avait l’impression d’étouffer, de ne plus rien contrôler dans sa vie. Il se rendait compte maintenant à quel point, il avait été injuste avec son compagnon.

Yann envoya valser les dossiers posés sur le bureau, faisant passer sa rage sur ceux-ci. Il fut tenté de noyer son désespoir en se servant un verre, mais il renonça très vite, sachant que cela ne lui ôterait pas ce sentiment de culpabilité qui l’étreignait depuis quelques heures. Il ne devait pas laisser Kévin s’éloigner de lui, il avait besoin de son compagnon dans sa vie. Il devait l’obliger à l’écouter quitte à le kidnapper s’il le fallait. Il était prêt à tout et il ferait tout ce qu’il faut pour que le jeune flic revienne vivre avec lui.

Le Capitaine Berthier saisit son blouson, ses clés et se rua à l’extérieur. Il grimpa dans son véhicule en direction des bureaux de la PJ.

***

Kévin Laporte avait fait ses adieux à ses équipiers, ces hommes et femmes qu’il avait côtoyés depuis son arrivée à la brigade. Ils étaient sa famille, celle qui l’avait aidé durant tous ces mois, celle qui avait été là pour lui. Après avoir récupéré ses effets personnels dans l’appartement qu’il partageait avec son époux, il se retrouva dans la rue avec comme seul bagage, le sac qu’il avait en arrivant à Paris. Il laissait derrière lui sa vie, tous ses souvenirs des mois passés, les fous rires comme les pleurs, les nuits de planque et les courses poursuites.

Le seul objet qu’il avait conservé était son alliance. Il n’arrivait pas l’ôter, même s’il savait que plus jamais il ne reverrait Yann, l’homme qu’il aimait encore malgré tout ce qui s’était passé entre eux. Son époux n’était pas le seul fautif de l’échec de leur mariage, il avait sa part de responsabilité. Il l’avait trompé lui aussi avec le premier mec mignon qui lui avait fait du gringue : Tiago qu’il voulait rejoindre au Mexique sans savoir s’il se plairait si loin de chez lui. Pourquoi avait-il tout foiré ? Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ? Il avait trompé Yann pour un mec qui était parti à l’autre bout du monde. Il avait repoussé Yann qui voulait sauver leur mariage, alors qu’il l’aimait. S’il n’y avait pas eu cette enquête, il serait dans ses bras à lui montrer à quel point il lui avait manqué, que cette séparation avait été difficile pour lui.

L’ex-Lieutenant marchait depuis deux heures sans s’arrêter quand l’averse le surprit. Il pesta, n’ayant qu’un simple blouson sur le dos et un bonnet pour se protéger des intempéries. Il se mit à l’abri sous une porte cochère, le temps que la pluie cesse. Manque de chance, l’orage s’abattit sur la capitale et le vent se leva. La nuit commençait à tomber, la batterie de son portable était morte et il n’avait que vingt euros en poche en plus de sa carte bancaire.

Hésitant à sortir de son refuge, il fut obligé de le faire quand les propriétaires arrivèrent et lui demandèrent de quitter les lieux sous peine de prévenir les forces de police. Ironie du sort, il en sortait justement de cette administration qui l’avait laissé tomber, lui et ses principes. Pourquoi avait-il insisté ? Où tout cela l’avait-il mené ? Dans la rue, à se demander ce qu’il allait pouvoir faire pour quitter la capitale. Il pourrait retourner à Biarritz, ville qu’il n’aurait jamais dû quitter, retrouver son quartier, ses amis. Pouvait-il encore postuler pour un poste de CRS ? Franchement, il ne le savait pas, il venait de rendre badge et arme, il avait démissionné et retourner vivre chez sa mère ne lui plaisait pas trop. Devait-il aller rejoindre Tiago ? Ce dernier voulait qu’il vienne vivre avec lui. L’aimait-il au point de tout quitter, de s’exiler dans un pays étranger ? Il n’était pas investi dans cette relation comme ce jeune homme. Il avait passé du bon temps avec lui, mais cela suffisait-il ? Il n’y avait pas cette étincelle dans ses yeux quand il pensait à Tiago, il ne l’avait pas dans la peau comme Yann. Avec le recul, Kévin se rendait compte de ses erreurs, il était responsable du fiasco de sa vie. Il était mal barré, il avait perdu tout ce qui comptait pour lui, son mec et son travail.

Kévin reprit la route et marcha comme une âme en peine, pensant aux semaines écoulées, au temps où il avait été heureux, amoureux, comblé, parce qu’il l’était avec Yann. Ces instants qu’ils avaient partagés étaient les meilleurs que Kévin avait vécus et il avait tout gâché. Il était encore furieux envers son compagnon qui avait pris le parti d’un homme corrompu au lieu du sien. Cependant, le Capitaine avait fait un pas vers lui, il avait essayé de recoller les morceaux et s’il n’y avait pas eu cette enquête, sans doute serait-il à présent blotti dans ses bras, au chaud dans leur lit. Il le kiffait grave ce mec, ce brun ténébreux avec son sale caractère, mais si sexy. Cette façon qu’il avait de l’embrasser, de lui faire des surprises, comme ce premier logement, alors qu’il squattait chez Laura. Putain ! La vie était injuste, il avait tout pour être heureux.

Le jeune homme stoppa devant un abribus et posa son sac sur le banc avant de s’y asseoir épuisé et frigorifié.

***

Le Capitaine Berthier entra dans la brigade et se dirigea vers le bureau des Lieutenants Laporte et Moreno avec l’intention de présenter ses excuses à son compagnon, une première pour lui, mais il était prêt à tout, même à le supplier pour que Kévin l’écoute et revienne vers lui.

Alex le toisa dès son entrée, se retenant de boxer ce flic qui avait brisé le cœur de son ami. Sans ce type, Kévin n’aurait pas démissionné, il en était persuadé, c’était son mec et il aurait dû le soutenir. Lui, l’aurait fait s’il avait été à sa place. Il aurait dénoncé ce Commissaire qui avait menacé Laporte. Même Mercier avait laissé couler, Moreno ne comprenait pas pourquoi elle avait laissé faire alors qu’ils avaient collecté des éléments compromettants, avec le temps, ils auraient pu le coincer, faire tomber ce Commissaire.

Christophe se leva et avança vers le Capitaine de la BAC, il était très remonté, le départ de son ami lui avait donné du courage, enfin il le croyait et ne se gêna pas pour reprocher au compagnon de Kévin son manque de loyauté. Ce dernier ne répliqua pas, ne voulant pas se prendre la tête avec ces bleus, il avait plus important à faire, il devait voir son époux.

— Kévin n’est pas là ?
— Non, il est loin maintenant ! lâcha Alex.
— Il est parti en mission ?
— Non ! Mais il est crétin ma parole ! Kévin s’est tiré ! Il a rendu son badge et son arme et il est allé retrouver son nouveau mec !
— Quoi ? Quand ?
— Il y a… trois heures, répondit le Lieutenant Leconte en regardant sa montre.
— Je…
— Alors quoi ! Il ne trouve plus ses mots le super Capitaine ! cracha Moreno. Il ne fallait pas le laisser tomber, c’est votre faute, vous auriez dû le soutenir, lui faire confiance, croire ce qu’il disait, nous allions trouver des preuves pour le faire tomber ! Maintenant, c’est trop tard ! hurla-t-il.
— Alex, pas la peine de s’énerver, intervint Christophe en voyant la mine du Capitaine Berthier.

Ce dernier avait décroché après : « retrouvé son mec ». Kévin était parti rejoindre ce type. Il l’avait perdu. Une larme coula le long de sa joue et il quitta la pièce sans se préoccuper des deux bleus. Alex et Christophe s’étaient rendus compte que leur interlocuteur était terrassé par ce départ. Ils étaient interdits par sa réaction, ils pensaient que le Capitaine méritait d’être largué après ce qu’il avait fait à leur ami, mais tout dans l’attitude de Yann leur démontrait que ce dernier était atterré par le départ de Kévin

Peut-être que…

Il fallait qu’ils fassent quelque chose, n’importe quoi, mais ils devaient retrouver leur ami et l’empêcher de commettre cette bêtise. Il était parti pensant que Yann ne l’aimait plus. Les jeunes hommes en étaient persuadés à présent, le Capitaine Berthier aimait son compagnon, ses larmes en étaient la preuve, sa démarche montrait qu’il venait d’encaisser la nouvelle et qu’elle l’avait secoué, il y avait encore un espoir. Alex savait que Kévin pensait que le Capitaine Berthier ne le soutenait pas et c’est pour cela qu’il avait fui, qu’il partait retrouver un autre homme. Moreno savait au fond de lui que c’était une connerie que son ami allait regretter, comme lorsqu’il avait emménagé avec Laura, la plus belle bourde de sa vie.

Yann passa devant le Commandant Franchard sans le voir, perdu dans ses pensées. Louis l’interpella, mais son collègue ne l’entendit pas.

— Mais qu’est-ce qu’il a ? demanda-t-il en se tournant vers les Lieutenants Moreno et Leconte.
— Il vient d’apprendre que Kévin est parti, répondit Christophe.
— Oh !
— Oui oh ! Nous devons faire quelque chose, renchérit Alex.

Franchard croisa les bras sur sa poitrine et fixa le jeune homme.

— Et que proposes-tu ?
— Ramener Kévin par la peau des fesses s’il le faut et les enfermer dans une cellule pour qu’ils discutent et se… enfin vous voyez…
— Non je ne vois pas.
— Se… je vais quand même pas vous faire un dessin !
— Se réconcilient, répliqua Christophe.

Le Commandant se mit à sourire, pensant que ce n’était pas une si mauvaise idée, connaissant le caractère de Berthier et celui de Laporte.

— Ok ! lâcha-t-il. Prévenez les autres, dans mon bureau dans dix minutes. Nous allons retrouver Kévin.
— Bien chef !

Les deux bleus s’éloignèrent réjouis, enfin ils pourraient partir en mission et celle-ci leur tenait à cœur. Lyes fut le premier averti, il n’avait rien à faire. Son supérieur, la Commissaire Mercier, n’était pas à prendre avec des pincettes et l’avait rembarré méchamment.

Nicole était furieuse après elle, laisser partir le Lieutenant Laporte avait été une bourde, elle en était consciente, mais elle avait les mains liées. Ce bleu lui tenait tête, il était intègre et aurait fait un bon flic avec le temps, c’était un excellent enquêteur qui poursuivait les pistes, sans se laisser influencer. Pourquoi avait-il fallu qu’il continue à suivre cette affaire ? Elle lui avait pourtant ordonné de cesser cette mission et il avait persisté, s’attirant les représailles de ce ripou qui n’avait pas hésité à envoyer ses hommes lui faire peur en le tabassant, pensant ainsi l’intimider.

C’était mal le connaître, cela n’avait fait que renforcer sa détermination à trouver les liens entre l’agression du photographe dans le bois de Boulogne et la présence de la BAC. Pourquoi ne l’avait-elle pas soutenu ? Cette nouvelle qu’elle venait d’apprendre avait obscurci son jugement. C’était incroyable, une grossesse miracle. Pouvait-elle être mère à son âge ?

Nicole entendit des bruits de voix et sortit de la pièce, intriguée. Cette équipe était vraiment infernale. En approchant du bureau du Commandant Franchard, elle vit tous les jeunes bleus rassemblés. À leur mine consternée, elle comprit qu’il se passait quelque chose. Quelle connerie avaient-ils encore faite ? Aucune nouvelle enquête n’avait été ouverte, quoique, avec eux, il fallait s’attendre à tout. Ces bleus n’arrêtaient pas d’enchaîner les bourdes, heureusement qu’ils étaient encadrés par les Commandants Franchard et Duval, sinon ils auraient déjà mis la brigade sens dessus dessous, entre leurs histoires de couples, de potes, leur attachement aux victimes, faisant plus un boulot d’aide sociale que de flic, prenant des libertés avec la loi pour arriver à leurs fins. Pourtant, elle les aimait ces petits jeunes, ils étaient de bons éléments, un peu chien fou, mais avec un grand cœur.

— Je peux savoir ce qui se passe ici ?
— Commissaire… commença Alex.
— Laisse Moreno, je vais lui expliquer, le coupa Louis. Nicole, Kévin a disparu, nous allons nous lancer à sa recherche, ajouta-t-il.
— Disparu ? Quelqu’un l’a appelé ? Un de vous a interrogé Berthier ?
— Oui, j’ai téléphoné, mais il ne répond ni chez lui, ni sur son portable, répondit Amy.
— Le Capitaine Berthier est passé, il le cherchait lui aussi, fit Christophe. Il paraissait inquiet, ajouta-t-il. Vous ne croyez pas que Kévin a…
— Tu vas arrêter de dire des conneries, on va le retrouver, le coupa Alex.
— Du calme Moreno, brailla Franchard en s’interposant entre eux.

Nicole prit place dans le fauteuil libre et laissa les jeunes recrues exposer leur plan pour retrouver le Lieutenant Laporte. Il y avait une vraie connivence entre eux, un lien que les mois avaient renforcé. Ils établirent un plan d’action et une demi-heure plus tard, ils sortaient du commissariat pour arpenter les rues à la recherche de leur ami.

***

Le Capitaine Berthier était assis dans son véhicule, assommé par la nouvelle du départ de son conjoint. Kévin avait quitté la police. Il s’effondra sur son volant, ne retenant plus ses larmes. S’il avait agi plus tôt, peut-être que son compagnon ne serait pas loin. Que devait-il faire ? Qu’allait-il faire ? Ils venaient de se marier et ils ne pouvaient pas se séparer ainsi, pas sans en avoir discuté. Yann savait qu’il pourrait le convaincre de revenir sur sa décision. Il avait senti que son époux était encore amoureux, c’était lui qu’il avait appelé lorsque ces hommes s’en étaient pris à lui, pas les pompiers, lui, son partenaire.

Après quelques instants, le temps de reprendre le contrôle de ses émotions, il démarra comme un fou, manquant de renverser des flics qui sortaient du bâtiment. Ces derniers pestèrent avant de reconnaître le conducteur. Toute la brigade était au courant de leur liaison qui avait fait les gorges chaudes pendant quelques jours, le Capitaine de la BAC avait été largué par ce bleu qu’il venait d’épouser pour un Argentin, puis cette nouvelle avait été remplacée par une autre plus croustillante…

Yann roula durant deux heures à la recherche d’une silhouette, d’un visage. Le Capitaine Berthier savait que son compagnon n’avait pas assez d’argent pour quitter la ville. Leur compte commun était presque vide et celui de Kévin n’était guère mieux. Ce n’était pas avec ce qu’il gagnait qu’il pouvait faire des économies et l’argent qu’ils avaient mis de côté pour leurs vacances, son époux l’avait donné à son père qui l’avait arnaqué. C’était si facile de l’avoir, il était si naïf et avait bon cœur. Yann l’avait pourtant plusieurs fois mis en garde, lui disant de faire attention de ne pas se laisser avoir par les remords et le repentir de cet individu.

Pendant ce temps, les hommes et femmes patrouillaient la ville, cherchant dans les lieux où Kévin avait l’habitude de se rendre. Auparavant, ils avaient appelé les aéroports, aucun passager au nom de Laporte n’avait été enregistré sur un vol en partance pour le Mexique. Kévin devait se trouver encore dans la capitale et ils allaient lui mettre la main dessus, quitte à y passer la nuit entière. L’orage ralentit leurs recherches et ils se regroupèrent dans un bar, attendant que l’averse cesse. Le soir tombait et il serait plus difficile de localiser le disparu dans la foule des passants, parmi cette masse de jeunes, cela leur prendrait des heures pour le retrouver.

Yann s’arrêta à un feu rouge, seuls les essuies glaces troublaient le silence de l’habitacle. Il observait distraitement les piétons qui traversaient rapidement, cherchant à se mettre à l’abri des gouttes d’eau. Son regard dériva sur l’autre voie, l’avenue était pleine de monde avec des parapluies de toutes les couleurs. Ses yeux clignaient de fatigue, il avait faim et froid. Soudain, il se figea en apercevant une forme allongée sur un banc à peine couvert de l’abribus. L’individu avait un bonnet sur la tête et il ne distinguait pas son visage de si loin, mais la carrure ressemblait étrangement à celle de son époux.

Le Capitaine Berthier connaissait son mec, il pouvait dessiner les contours de son corps les yeux fermés. Yann pourrait le reconnaître si seulement l’inconnu tournait la tête vers lui. Ses prières furent exaucées quelques secondes plus tard, mais le feu passa au vert et les coups de klaxon le ramenèrent à la réalité. Il devait avancer même s’il était tenté de quitter son véhicule et de traverser la voie au risque de se faire renverser par des conducteurs impatients.

Yann appuya sur l’accélérateur, après un regard à Kévin qui venait de se redresser. Il ne devait pas le laisser partir maintenant qu’il l’avait retrouvé. Le Capitaine nota le nom de l’avenue où il se trouvait et chercha un croisement pour faire demi-tour. Deux cents mètres plus loin, il put changer de voie et revenir vers l’endroit qu’il venait de dépasser, en espérant que le jeune homme s’y trouvait encore.

Kévin releva le col de son blouson et quitta l’abri. Il avait faim et se dirigea vers le fast-food d’où s’échappaient les effluves des steaks et frites chaudes. Il calcula mentalement ce qu’il pouvait se payer sans trop dépenser ne sachant pas où il passerait la nuit. Il entra dans l’établissement et prit place dans la queue de jeunes affamés.

Berthier se gara en travers dès qu’il le put et posa sa carte de police sur le tableau de bord. Ainsi, il éviterait l'amende et l’enlèvement de son véhicule. Il quitta ce dernier après avoir pris son portable et sa radio. Le Capitaine n’avait jamais couru aussi vite de sa vie. Là, il avait une très bonne raison de se hâter de la sorte. Lorsque Yann arriva à l’emplacement où il avait vu son compagnon, celui-ci était vide. Il poussa un cri de rage, effrayant les passants par la même occasion. Il se maudissait de ne pas être arrivé à temps, il savait qu’il l’avait raté de quelques minutes, Kévin ne pouvait pas être loin.

Yann regarda à droite et à gauche, ne sachant pas quelle direction prendre. Il devait se décider rapidement, le temps jouait contre lui et connaissant son compagnon, il savait que Kévin pouvait disparaître facilement dans cette grande artère. Il prit le même chemin que celui qu’avait emprunté le jeune homme quelques minutes plus tôt et passa devant le fast-food. Il jeta un rapide coup d’œil vers l’établissement bondé et il ne le vit pas parmi les clients. Le Capitaine continua son chemin et parcourut plusieurs mètres en courant. Il stoppa à une intersection entre l’avenue et le boulevard. À quelques mètres se trouvait le parc de Monceau. Se pourrait-il que son époux s’y soit réfugié ?

Les deux hommes se manquèrent de peu, Yann venait de tourner au coin de la rue lorsque Kévin sortit du fast-food avec un sac en papier entre les mains. Il n’avait pas trouvé de place pour manger à l’intérieur et ne voulait pas rester plus longtemps dans cet endroit. La proximité de ces jeunes qui faisaient la fête lui rappelait à quel point il se sentait seul, abandonné. Il souleva son sac et se mit à la recherche d’un lieu où passer la nuit. Il entendit une sirène de police et il ralentit, puis se rappelant qu’il ne faisait plus partie des forces de l’ordre, il reprit sa route, se perdant dans la foule.

Yann entra dans le parc et inspecta les allées. Au bout d’un moment, il se rendit compte que son compagnon ne pouvait pas s’y trouver. Il pleuvait et il n’y avait aucun endroit pour s’abriter. Il alluma sa radio et chercha une fréquence, il pensait tomber sur un des collègues de Kévin et il fut surpris lorsque l’un d’eux le contacta sur son portable.

— Capitaine Berthier ?
— Oui, qui est à l’appareil ?
— Lieutenant Leconte, Christophe. Nous nous sommes vus tout à l’heure.
— Que voulez-vous ?
— Nous sommes au boulevard Montmartre près de votre véhicule.
— Je sais, je ne suis pas loin.
— Vous cherchez Kévin vous aussi ?
— Oui. Je l’ai vu, mais il a disparu à nouveau.

Christophe fit signe à Alex qui attendait anxieux. Ce dernier faisait le tour des lieux, se demandant ce que le véhicule de Berthier faisait dans le coin. Quand ils l’avaient repéré, ils avaient demandé du renfort, un autre bleu n’allait pas tarder à les rejoindre. Le Commandant Franchard avait été appelé sur un braquage de bijouterie sur une avenue non loin des Champs-Élysées et avait libéré Lyes pour qu’il aille rejoindre les deux autres, pensant qu’il serait plus utile loin de la scène de crime.

— Où êtes-vous ?
— Je sors du parc, je vous rejoins, répondit Yann.
— Le Capitaine Berthier arrive, annonça Christophe à son collègue.
— Il t’a dit quoi ?
— Que Kévin était dans le coin !
— Putain ! Pourquoi ne décroche-t-il pas ?
— Sa batterie est peut-être déchargée, lâcha le Lieutenant Leconte.
— Merde ! Il faut qu’on le trouve avant qu’il s’évanouisse dans la foule. Putain Kévin, t’es où ?

Alex remit son portable dans sa poche et scruta la foule, cherchant à apercevoir son ami. Il approcha du fast-food et fit signe à Christophe de l’attendre. Moreno entra dans l’établissement et avança vers le comptoir, sa plaque en main. L’employée à la caisse le détailla avant de se rendre compte que c’était un vrai flic, pendant un instant, elle avait cru que c’était encore un jeune affamé qui ne voulait pas faire la queue comme les autres.

— Bonjour, Lieutenant Moreno. Je suis à la recherche d’un ami, voici sa photo, vous ne l’auriez pas vu ? demanda-t-il en tendant le cliché à la jeune femme.
— Non, mais je viens de prendre mon service, attendez, je vais chercher mon collègue.

Quelques secondes plus tard, un jeune brun se posta derrière le guichet. Alex l’observa, puis posa la même question en tendant la photo de Kévin.

— Oui, il était là tout à l’heure, il ne savait pas quoi prendre et s’il n’avait pas été si mignon, je l’aurais pressé de passer sa commande.
— Il est encore ici ? demanda Alex en scrutant la salle bondée.
— Non, dès qu’il a eu son sac, il est sorti, désolé.
— Combien de temps ?
— 10, 15 minutes tout au plus. Si j’avais su…

Alex le toisa du regard, voyant la lueur dans celui de son vis-à-vis, ce mec était en train de le détailler comme s’il allait lui sauter dessus. Il s’éloigna rapidement, perturbé. Ce type pensait qu’il était quoi au juste ? Un morceau de viande ! S’il avait eu le temps, il l’aurait embarqué pour lui faire passer son envie, mais il avait plus important à faire.

Le Capitaine Berthier était arrivé entre-temps et discutait avec le Lieutenant Leconte. Moreno s’approcha d’eux, soulagé d’avoir des renforts. Le Commissaire stagiaire Beloumi déboula quelques secondes plus tard, haletant.

— Je suis là, fit-il après avoir repris son souffle.
— Bien. Alors, Kévin était ici, l’employé m’a affirmé qu’il est parti il y a moins de 15 minutes.
— Ok, donc nous sommes quatre et nous allons nous séparer pour quadriller le quartier, annonça le Capitaine.
— Et si nous le trouvons, que faisons-nous ? demanda le Lieutenant Leconte.
— Vous le retenez, lâcha Yann.
— Et s’il résiste, répliqua Christophe, se demandant comment il allait faire avec un type plus baraqué que lui.
— Tu en as d’autres des questions stupides !

Leconte se tourna vers Moreno. Ce dernier semblait furieux et il recula. Lyes s’interposa entre eux.

— Laisse Alex, j’irai avec lui.

Le Capitaine Berthier les observa, puis il comprit qu’à deux, ils auraient plus de succès.

— Bien, vous deux, vous partez dans cette direction, Moreno dans celle-ci et moi, je remonte l’avenue. Le premier qui le trouve avertit les autres, vous avez tous vos radios.
— Et ensuite ? Vous allez faire quoi ? Kévin n’est pas parti sans raison, lâcha Lyes.
— Je vais m’en occuper, je sais quoi faire, répondit Yann.
— Ah oui ? Il serait temps ! grogna Alex.
— Alex !
— Quoi ! C’est bon j’y vais, lâcha-t-il en s’éloignant.
— Désolé Capitaine, il se fait du souci pour Kévin, c’est son pote et il a…
— Je comprends, allez-y, le coupa Yann.

Les deux bleus partirent de leur côté tandis que le Capitaine Berthier prit la direction de l’avenue. Il espérait que Kévin s’était dirigé dans cette voie.

***

Kévin traversa une rue déserte et peu éclairée et ne vit pas le groupe d’adolescents en planque, attendant le passant isolé pour lui dérober ses biens. Il avançait en courbant la tête pour se protéger de la pluie et il fut bousculé par les jeunes qui firent tomber son sac de provisions. Lorsqu’il voulut le ramasser, les agresseurs le plaquèrent contre le mur tandis qu’un d’entre eux lui faisait les poches et prenait son portefeuille avec tous ses papiers à l’intérieur. Il reçut des coups de poing quand il voulut se défendre et les agresseurs s’enfuirent avec le peu d’argent qu’il lui restait et son repas.

L’ex-Lieutenant Laporte se laissa tomber sur le sol, désespéré. Il fouilla ses poches de jean, à la recherche de son portable. Il vit qu’il n’avait plus de batterie. Pourquoi ça lui tombait dessus ? Qu’avait-il fait pour s’attirer toutes ces emmerdes ? Depuis qu’il avait quitté Yann, le mauvais sort s’acharnait sur lui. Il l’avait perdu pour une histoire de fesses, pour un type qui lui avait fait les yeux doux. Pourtant, il savait que cette liaison, cet accroc dans leur mariage allait lui causer des ennuis, mais il se sentait seul, délaissé et il l’avait trompé. Les rapports avec son compagnon étaient tendus, son époux passait presque toutes ses nuits en mission et lui s’était laissé entraîner dans cette spirale infernale. Il n’avait pas résisté au blond qui était revenu à la charge en sachant qu’il était marié.

Kévin resserra son blouson autour de lui, ressentant le froid plus intensément, il était crevé, affamé et n’avait plus la force de faire un pas de plus. Toute sa vie partait en fumée. Cela faisait maintenant plus deux jours qu'il ne l'avait pas vu... Il aurait voulu pouvoir se réchauffer dans ses bras, pouvoir embrasser ses lèvres si douces et sa peau si tentante, il voulait se blottir contre lui, il voulait... Pourquoi lui avait-il demandé de foutre le camp ? À quoi pensait-il ?

Je ne suis qu’un crétin. Merde, hurla-t-il.

Son cri ne passa pas inaperçu, le Capitaine Berthier se figea puis se tourna vers le son. Yann avait remonté l’avenue et avait bifurqué vers les voies désertes et mal éclairées. Pourquoi avoir choisi cette direction plutôt qu’une autre ? Franchement, il n’en savait rien, son instinct de flic sans doute et dès que la voix de son amant était parvenue jusqu’à lui, il avait accouru vers le son. Le Capitaine de la BAC vit une forme assise par terre et avança, le cœur battant, espérant que cela soit bien son compagnon. Plus il se rapprochait, plus il était nerveux.

Kévin avait le visage posé sur ses genoux et laissait couler ses larmes, évacuant ainsi le trop-plein d'émotions dans lequel il se débattait ces derniers jours... Son compagnon s’accroupit devant lui. C'est à peine s'il sentit Yann le prendre dans ses bras pour le serrer contre lui, il se laissa faire quelques secondes, sentant son odeur avant de le repousser brusquement, se rappelant les derniers mots de son amant.

— Laisse-moi ! Fous le camp !
— Non ! Je t’ai retrouvé et tu vas m’écouter !
— Si c’est pour défendre ton Commissaire, pas la peine, j’ai démissionné !
— Parce que je ne t’ai pas soutenu…
—…
— Kévin je suis désolé, j’aurai dû t’écouter, je sais que tu ne mentirais pas sur un sujet comme celui-ci, pas toi, pas à moi, j’ai confiance en toi.
— Alors pourquoi m’as-tu laissé seul ! cria-t-il. J’avais besoin de toi bordel ! Tu aurais pu les convaincre de poursuivre l’enquête !
— Calme-toi Kévin.
— Me calmer ! Tu te fous de moi ! Recht est un ripou, il savait que j’étais sur sa trace, il savait qui j’étais et il a envoyé ses hommes pour me faire taire, des flics de ta brigade !
— Il va payer pour ce qu’il t’a fait, personne ne posera les mains sur toi à l’avenir.
— Trop tard ! C’était avant qu’il fallait intervenir, lâcha le jeune homme dans un sanglot.
— Tu me connais, tu sais que je…
— Tu es comme les autres, le coupa le plus jeune. Tu…

Kévin se tut en voyant la mine de son compagnon. La lueur dans son regard lui rappelait des souvenirs, le ramenant quelques mois plus tôt, Yann avait eu la même quand il était revenu vers lui après qu’il l’ait largué la première fois.

— Tu fais chier !
— Je comprends que tu m’en veuilles, mais je ne vais pas rester les bras croisés à te regarder partir avec un autre. Je t’aime Kévin et je veux que tu reviennes à l’appart avec moi.

Kévin resta un moment silencieux, l’observant de ses yeux bleus, semblant presque lire au fond de ses prunelles sombres. Yann paraissait sincère, désolé, anxieux, son regard triste était difficile à soutenir. Kévin ouvrit la bouche, mais les mots s’arrêtèrent au bord de ses lèvres.

— Reviens, lâcha son compagnon.

Arrêt sur image…

Yann ne le quittait pas des yeux, son regard le suppliait, son mec voulait encore de lui. Le jeune homme savait que son avenir se jouait à cet instant. Le silence était pesant, aucun des deux n’osait bouger, de peur de perdre ce lien qui les attirait l’un vers l’autre, puis comme par enchantement, Kévin retrouva l’usage des mots.

— Tu peux répéter ?
— Reviens Kévin, rentrons à la maison.

Sa voix tremblait légèrement, il pensait que le jeune policier ne le remarquerait pas, mais ce dernier écarquilla les yeux, n’osant pas croire ce qu’il entendait, il pensait avoir mal compris les paroles de l’homme qu’il aimait, malgré tout ce qui s’était passé ces derniers jours. Il espérait tant les entendre à nouveau, qu’il avait peur que cela ne soit qu’un doux songe d’une vie qu’il n’aurait plus.

Yann avança la main vers son amant pour lui caresser la joue. Le geste troubla le jeune flic. Était-il en train de rêver ? Voulait-il lui faire comprendre qu'il avait encore des sentiments pour lui ? Après tout ce qu’ils s’étaient dit la dernière fois qu’ils s’étaient vus, après qu’il l’eut repoussé alors que son compagnon voulait reprendre leur vie commune et oublier ce coup de canif dans leur mariage !

La main quitta sa joue et le Capitaine Berthier saisit sa radio pour contacter les collègues de Kévin. Le Lieutenant Moreno fut le premier à répondre. Alex était debout à quelques mètres d’eux. Il n’avait pas osé les déranger, comprenant que les deux hommes avaient besoin de parler, de dire les choses clairement, peut-être même de se cogner dessus, qui sait ! Kévin avait une droite redoutable et son mec était pareil, un sang chaud, qui parlait plus souvent avec ses poings qu’avec des mots.

Pourtant, Alex était soulagé, lui, n’aurait pas su trouver les mots pour le convaincre de ne pas partir. Kévin avait besoin de certitudes, de savoir que son compagnon était présent pour lui, pour le meilleur et le pire. Le pire, ils avaient déjà connu, le meilleur restait à venir. Moreno voulait croire que l’avenir serait moins noir, qu’ils étaient dans le vrai, que leurs actions ne seraient pas vaines. C’est vrai qu’ils étaient des bleus, mais des sacrés bleus ! Ils étaient entrés ensemble dans cette brigade, ils avaient fait leurs armes en équipe, faisant les conneries de débutants, lui plus que les autres, et Kévin l’avait toujours soutenu, quoiqu’il fasse. Le Lieutenant Moreno savait qu’ils pourraient coincer le Commissaire Retch, il avait des contacts, il pourrait en apprendre pas mal sur ce type qui se croyait intouchable. Il avait attaqué un des leurs, grave erreur et il allait payer pour cela, il allait le faire tomber, faire de sa vie un enfer.

Christophe et Lyes arrivèrent à sa hauteur, soulagés eux aussi de savoir que Kévin avait été retrouvé. Les trois bleus les observèrent quelques minutes avant de rebrousser chemin. Ils auraient le temps de parler à leur ami, ils devaient les laisser tranquilles, leur permettre de se retrouver et de régler leurs problèmes de couple. S’en mêler ne ferait qu’envenimer les relations entre eux. Yann les regarda s’éloigner, heureux de n’avoir pas à partager ces instants avec les collègues de Kévin.

Ledit Kévin n’avait toujours pas bougé. Son compagnon se demandait s’il n’était pas trop tard, s’il n’avait pas raté sa chance, il voulait croire que son amant avait encore des sentiments pour lui. Il l’aimait comme un fou ce bleu qui était entré dans sa vie, après tous ces mois d’incertitudes, de rendez-vous secrets, de nuits passionnées à faire l’amour, Kévin ne pouvait pas le quitter, pas comme ça.

Le Capitaine Berthier posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques minutes, le cœur serré. Il devait la poser, savoir s’il y avait une chance de sauver leur mariage, de repartir sur de nouvelles bases.

— Tu l’aimes ?

La réponse tarda et Yann se mit à espérer, priant pour entendre les mots qu’il attendait, il voulait croire que rien n’était perdu, que son amant ne choisirait pas ce type, qu’il verrait à quel point il l’aimait. Il prit son mouchoir et essuya les larmes qui coulaient sur les joues du jeune homme.

Depuis quand pleurait-il ? Concentré sur ses pensées, sur les mots que Yann avait prononcés, Kévin n'avait même pas remarqué qu'il s'était remis à pleurer. Il restait silencieux, repassant en boucle dans sa tête les paroles de son amour, incapable de retenir ses larmes... Yann voulait qu’il rentre avec lui, il n’avait pas rêvé, il voulait encore de lui.

Inquiet par ce que Kévin allait déclarer, Yann s'approcha et deux bras puissants s’enroulèrent autour de sa taille puis son amant se blottit contre le torse, sans dire un mot.

— Kévin ?
— Pas comme toi, souffla le jeune contre sa peau.

Rassuré, le Capitaine Berthier ferma les yeux, laissant la chaleur qui se dégageait du corps contre lui, le réchauffer, respirant cette légère odeur qu’il n’avait pas oubliée, qui le caractérisait tant...

— Tu m’aimes ?
— Oui, murmura le plus jeune près de son oreille avant de déposer un léger baiser sur sa nuque. Je t’aime Yann comme je n’ai jamais aimé personne. Je suis désolé, j’ai merdé, j’ai…
— C’est oublié, j’ai déconné aussi Kévin, j’aurais dû être plus présent, mais ça va changer, je vais changer. Je t’aime et tu m’as manqué.

Kévin ne répondit pas, se laissant doucement aller au calme et à la sérénité. Ses peurs et ses doutes, sa fatigue et sa douleur, tout ce qui avait miné son moral ces derniers jours semblaient s'envoler d'un seul coup, chassé par sa seule présence. Il se laissait peu à peu gagner par la fatigue, comme si Morphée cherchait à l’emprisonner dans ses bras. Tant qu'il serait dans ceux de son compagnon, il irait bien...

Le jeune homme sentit son amant le soulever et se retrouva en position verticale, sa tête tournait un peu et il sentit une douleur dans sa poitrine. Ses agresseurs ne l’avaient pas raté, il respirait difficilement et Yann se pencha vers lui, ayant aperçu sa mine crispée.

— Tu es blessé ?
— Je me suis fait braquer, avoua-t-il.
— Quand ?
— Tout à l’heure, ils m’ont pris mon portefeuille, je n’ai plus rien.
— Tu m’as moi. Nous allons faire opposition à ta carte bancaire et déclarer le vol des tes papiers d’identité.
— Merci.
— De rien, je suis là pour toi Kévin.
— Tu m'as manqué... Je ne voulais pas...
— Je sais, je t’en ai voulu. Je suis responsable, si je ne t’avais pas délaissé, tu ne serais pas allé voir ailleurs, mais si jamais tu me trompes à nouveau, ça va barder pour ton matricule et crois-moi, tu auras une bonne raison de pleurer.
— Hey !
— Je suis sérieux. Tu ne me refais plus jamais ça Kévin, plus jamais !
— Oui Capitaine.
— Je ne rigole pas.
— Je suis désolé, je voulais tellement que cela marche entre nous, je…
— Reste-toi même, le Kévin dont je suis tombé amoureux et tout ira bien.
— Tu crois qu’on y arrivera ?
— Oui si tu le désires comme moi. Je ferai tout pour que ce mariage fonctionne, mais il va falloir qu’on parle, qu’on se dise tout et je suis prêt à entendre ce que tu as à me dire.
— Tout ?
— Oui Kévin, tout.
— D'accord, mais avant, je voudrais rentrer, prendre une douche et m’allonger dans notre lit avec toi.
— Moi, aussi, souffla son compagnon à son oreille.

Ils quittèrent la rue et retournèrent vers le véhicule du Capitaine Berthier. Ce dernier lui ouvrit la portière et attendit que son amant soit confortablement installé pour la refermer. En se glissant derrière le volant, Yann observa son homme qui s’était assoupi dès que sa tête avait touché l’appuie-tête. Il était heureux de l’avoir trouvé avant que Kévin n’ait quitté la ville. La pluie avait cessé et il s’engagea dans la circulation avec le sourire. Demain serait un autre jour, le premier de leur nouvelle vie et il allait tout faire pour qu’elle soit meilleure avec son mec à ses côtés.

Fin

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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 05 Nov 2010 23:14 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Localisation: dans les bras de Colin <3 en matant un bon torchwood Janto
JE T'AIME !!!!!!!!!!!!!!! :wouah: :wouah: :wouah: :wouah:

mon dieuuuu ce que j'aime tes fics !!!! :bave:

c'est horrible comment j'ai envie de pleurer (de bonheur) et d'exploser de joie a chacune de tes fics !!!!!!!!!!!!

j'aurai aimée que tu fasses le retour a l'appart *pensées pas catholique du tout* :perversion:

c'est decidement un couple que je me lasserai jamais de lire. tellement mignon ensemble

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Janto Is The Most Beautiful Couple Of The World
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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 06 Nov 2010 09:50 
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Localisation: dans les bras de qui vous savez....
kookie a écrit:
JE T'AIME !!!!!!!!!!!!!!! :wouah: :wouah: :wouah: :wouah:

mon dieuuuu ce que j'aime tes fics !!!! :bave:

c'est horrible comment j'ai envie de pleurer (de bonheur) et d'exploser de joie a chacune de tes fics !!!!!!!!!!!!

j'aurai aimée que tu fasses le retour a l'appart *pensées pas catholique du tout* :perversion:

c'est decidement un couple que je me lasserai jamais de lire. tellement mignon ensemble


:reviews: ravie que cela t'ais plu :wink: je l'ai écrite après avoir vu les 4 saisons et la fin :pascontente: Kévin s'en va comme ça et on nous laisse sur notre faim :maiseuh: j'aimais bien ces bleus moi :injuste: pour une fois que j'accrochais à une série française :roll:

pour ce qui est d'une suite, j'ai rien décidé puisque j'ai d'autre écrits en cours qui retiennent tout mon attention, mais je le ferais peut-être et dans ce cas il sera derrière le voile :mrgreen:pour des raisons évidentes :sourire:

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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 06 Nov 2010 10:20 
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C'est une fin digne de ce nom !

C'est vrai qu'un petit lemon n'aurait pas été de trop mais bon ... :obsedee:

C'était quand même parfait :bravo:

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Parce que je le vaux bien . By Cissy


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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 06 Nov 2010 12:03 
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Localisation: dans les bras de qui vous savez....
cissy a écrit:
C'est une fin digne de ce nom !

C'est vrai qu'un petit lemon n'aurait pas été de trop mais bon ... :obsedee:

C'était quand même parfait :bravo:


:reviews:

Je voulais effectivement une fin heureuse et le lemon ne me semblait pas nécessaire, chacun peut imaginer leur retour chez eux :mrgreen: et cela me change des séries sur lesquelles j'écris d'habitude :^^: c'était un défi pour moi d'écrire sur ce fandom :wink:

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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 06 Nov 2010 16:58 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Merci, merci, merci...
Enfin, je ne vais pas en écrire plus, sinon je ferais bien 30 lignes de merci.

Heureusement qu'il y a des gens pour nous faire une vraie fin à cette série. Parce que j'aurais bien mis quelques claques à Yann quand il s'est tiré de l'appartement pour lui remettre les idées en place. Yann et Kévin sont tellement bien ensemble.

Quant à une suite de ton texte, je la lirais avec plaisir si tu en fais une mais je trouve qu'il se suffit très bien à lui-même, j'ai une imagination débordante pour le compléter selon mes envies.

Et je voyais très bien la scène, les rues de Paris de nuit sous la pluie, avec ces âmes en peine qui se perdent et se cherchent...

Ce genre de fin me réconcilie avec la série.


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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 06 Nov 2010 17:01 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Voilà une fin digne de ce nom :bravo: :bravo:...

Merci pour cette trés belle fic.


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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 06 Nov 2010 17:37 
Encore une fin digne de ce nom.
:bravo: :bravo: :bravo:


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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 06 Nov 2010 20:51 
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Localisation: dans les bras de qui vous savez....
enaisan a écrit:
Merci, merci, merci...
Enfin, je ne vais pas en écrire plus, sinon je ferais bien 30 lignes de merci.

Heureusement qu'il y a des gens pour nous faire une vraie fin à cette série. Parce que j'aurais bien mis quelques claques à Yann quand il s'est tiré de l'appartement pour lui remettre les idées en place. Yann et Kévin sont tellement bien ensemble.

Quant à une suite de ton texte, je la lirais avec plaisir si tu en fais une mais je trouve qu'il se suffit très bien à lui-même, j'ai une imagination débordante pour le compléter selon mes envies.

Et je voyais très bien la scène, les rues de Paris de nuit sous la pluie, avec ces âmes en peine qui se perdent et se cherchent...

Ce genre de fin me réconcilie avec la série.


:reviews:

Je suis d'accord avec toi, j'ai des envies de frapper Yann qui a laissé Kévin tout seul, même si ce dernier lui a demandé de partir :( il aurait pu se battre, le défendre contre le commissaire ripou, mais non, et vu la fin c'était trop dur.

Quand à une suite, chacun peut la faire dans sa tête, :lol: pour ma part c'est fait et vu l'état de mes neurones, je vais la garder pour moi :mrgreen:

Life!!! a écrit:
Voilà une fin digne de ce nom ...

Merci pour cette trés belle fic.
Voilà une fin digne de ce nom :bravo: :bravo:...

Merci pour cette trés belle fic.


Merci à toi d'avoir lu et laisser un commentaire :D je suis touchée.

talabarderez a écrit:
Encore une fin digne de ce nom.

:bravo: :bravo: :bravo:


:reviews: c'était un plaisir, ils sont si mignons tous les deux, même si j'ai une préférence pour Yann :wouah: va savoir pourquoi :roll:

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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 06 Nov 2010 21:02 
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Je vois des PDE partout...

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Ah!!! :P Tu t'es quand même décidée à la poster!!! :bravo: :bravo: :bravo:
Bon tu sais déjà ce que j'en pense: j'adore et je suis ravie que tu te sois penchée, et avec quel talent, sur ce petit couple afin de rectifier la fin... :? qu'avaient concoctée les scénaristes...

Quand tu veux pour la suite... :mrgreen:

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L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-même de ce qu'on a fait de nous (JP Sartre)
Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles (O. Wilde)
Un artiste n'est jamais morbide. L'artiste peut tout exprimer (O. Wilde)


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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 06 Nov 2010 22:23 
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Localisation: dans les bras de qui vous savez....
Aliza a écrit:
Ah!!! :P Tu t'es quand même décidée à la poster!!! :bravo: :bravo: :bravo:
Bon tu sais déjà ce que j'en pense: j'adore et je suis ravie que tu te sois penchée, et avec quel talent, sur ce petit couple afin de rectifier la fin... :? qu'avaient concoctée les scénaristes...

Quand tu veux pour la suite... :mrgreen:


:reviews:

ben woui, comme tu vois j'ai posté :lol: et moi aussi je suis ravie de m'être penchée sur leur cas :wink: parce que toutes les fins que j'ai lu sont meilleures que celle qu'on a vu :maiseuh: bacler une histoire comme celle là était un crime, une 4ème saison bien navrante selon moi :wink: ils les font se marier pour se séparer ensuite, où est la logique dans tout ça :?:

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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 08 Nov 2010 02:51 
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Superbe fic. Merci à toi d'avoir agréablement réinventé la fin de cette série. Maintenant, rien ne pourra jamais plus les séparer.

Bravo!

:D

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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 08 Nov 2010 06:31 
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Pandi a écrit:
Superbe fic. Merci à toi d'avoir agréablement réinventé la fin de cette série. Maintenant, rien ne pourra jamais plus les séparer.

Bravo!

:D

:reviews: Pandi

Ravie que cette fin t'ais plu :D

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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 08 Nov 2010 13:46 
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Le slash, kesako ?
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J'adore tes fics :neurones: , mais celle ci est un petit trésor . On perçois très bien les débats sentimentaux de Yann , et surtout t'as réussi a conserver son côte viril et dominateur . Un seul mot je KIFF :bravo:


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 Sujet du message: Re: A la recherche de Kévin - Les Bleus - Kévin/Yann - G
MessagePosté: 08 Nov 2010 13:55 
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Localisation: dans les bras de qui vous savez....
lirachan a écrit:
J'adore tes fics :neurones: , mais celle ci est un petit trésor . On perçois très bien les débats sentimentaux de Yann , et surtout t'as réussi a conserver son côte viril et dominateur . Un seul mot je KIFF :bravo:


:reviews: je suis ravie qu'elle t'ai plus et c'est vrai que pour une fois j'ai suivi le canon de la série, et je ne voyais pas Yann autrement.
:wink:

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