59tessa a écrit:
Génial, déjà la suite.
athenalix a écrit:
alors niveau couple... c'est pas trop le top! pas de scènes au lit
En même temps, on ne peut pas dire qu'il y en ait eu beaucoup dans la série, donc saupoudrer par-ci par-là des petites touches de Janto se rapproche assez des épisodes, ce que j'aime assez.
même si j'aime bien lire aussi des scènes plus hot Donc, euh, tout ça pour dire que j'aime beaucoup ta fic
et que j'attends
avec impatience.
c'est sur qu'il y en a pas beaucoup dans la série...
désolé, pour celle çi, pas de scène trop hot... c'est vraiment mon début (y a presque 1 ans maintenant alors j'étais encore timide
)
merci
Pandi a écrit:
Et bien, l'action ne manque pas. Tu possèdes une imagination très fertile. Ta fic est vraiment très intéressante.
Continue!
merci beaucoup, content que tu aime
nadera a écrit:
oua!!! j'aime bien^^ Je trouve que cette histoire est tres proche de la série et ça me plait!!! elle me manque cette serie....
bref je suis pressée de voir comment tout cela va se finir xd, et ces crimes.... et ce Janto.... ZE VEUX!!!
LA SUITE!
nad'
content de voir que vous la trouvez proche de la série, c'est plutôt difficile de faire dans le même genre!
la rodeuse a écrit:
oh! quelqu'un qui connais Chattam (enfin je sais pas pour les autres
)! j'espère que la suite te plairas
Lyly-Rose a écrit:
je ne peux dire qu'une chose :
elle arrive =)
c'est un peu plus long que les autres...
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Dans le SUV, Ianto continua.
-Je disais, que d’après moi, c’est Bob, il avait enlevé pas mal d’enfants alors que Caliban n’en a enlevé qu’un, à ma connaissance, et elle n’avait même pas une dizaine d’années.
-D’accord. Tu as une idée de comment le retrouver, ce Bob?
Ils arrivaient en vue du parc.
-Où ça, dans le parc, Tosh? demanda-t- il par l’oreillette.
-En plein centre.
-Génial, se plaignit Ianto, en plus va falloir chercher!
-Oh !arrête de râler et dis-moi plutôt comment retrouver ces monstres.
-Les dernières victimes de Bob étaient une famille complète.
Le silence s’installa dans l’habitacle tandis que Jack prenait conscience de ce que cette nouvelle voulait dire.
Il gara le véhicule et tous deux empruntèrent le sentier.
-Jack?
C’était Tosh.
-Je t’ai envoyé les coordonnées précises sur ton portable.
-Merci Tosh.
Il sortit son portable et guida Ianto sans se soucier des chemins, obligeant le Gallois à courir pour le suivre. Le capitaine s’arrêta finalement si brusquement que Ianto lui rentra dedans, les faisant basculer tous deux dans l’herbe.
-Gromph, marmonna Jack, le nez dans l’herbe qui le démangeait méchamment, Ianto, tu m’écr…
La fin de sa phrase fut écourtée par un cri de surprise de Ianto, qui se releva brusquement. Jack se leva et l’observa, il était livide. Suivant son regard, le capitaine se figea à son tour. Devant eux, sur le tronc d’un arbre et à même la pelouse étaient accrochées plusieurs peaux, et au vu de la forme et de la taille, Jack n’eut aucun doute quand à leur origine.
-Jack ! je crois qu’on a un 3ème tueur en liberté, et cette fois, c’est Caliban, murmura Ianto sans parvenir à quitter des yeux les différentes dépouilles qui se balançaient doucement en harmonie avec la brise.
-Il est peut être toujours ici! s’exclama Jack, il faut le retrouver !
Il allait se précipiter quand le Gallois le retint par le bras.
-Il est peut être déjà loin, on ne connait pas sa description, dit Ianto, et il ne faut pas les laisser là, ajouta-t- il en désignant les peaux, imagine qu’un gamin ou quelqu’un d’autre tombe dessus.
Il avait raison, même si cela l’énervait de ne pas pouvoir courir après le malade responsable de ça.
-Va chercher le SUV, je n’ai pas envie de me balader avec ça dans tout le parc.
Durant l’absence du Gallois, Jack observa de plus près leur découverte. Il devait y avoir une douzaine de victimes, des hommes, mais aussi des femmes et au moins deux enfants au vu de la taille de certains restes. Il pesta. L’auteur de ce livre n’avait pas fait les choses à moitié en créant ces meurtriers. Le pire, pensa le capitaine, c’est que de tels monstres peuvent parfaitement avoir existé ou même se trouver quelque part, à guetter leurs prochaines victimes. Ce monde tourne de moins en moins rond.
Jack fut détourné de ses pensées par l’arrivée de Ianto. Ensemble, ils chargèrent les peaux avec toute la délicatesse possible pour ne pas les abimer, puis rentrèrent. Tout au long du trajet, Ianto chercha dans ses souvenirs tout ce qu’il se pouvait se rappeler du personnage de Caliban, mais la seule chose qui lui revenait était qu’il était un flic, ce dont il fit part à Jack. De retour à la base, ils confièrent à Owen la tache d’examiner les différentes peaux, et Ianto prépara un café revigorant pour tout le monde. L’après midi touchait à sa fin et la fatigue commençait à se faire ressentir sur toute l’équipe, pourtant la soirée risquait d’être très longue. Après avoir distribué les boissons, le Gallois s’installa sur le divan et feuilleta à nouveau le livre. Il constata qu’il y avait encore plus de pages blanches, et que les noms de trois des tueurs ne figuraient plus dedans, seuls apparaissaient maintenant ceux des policiers chargés de l’enquête et de Lucas Shapiro, dernier des tueurs à être toujours dans l’histoire. Cependant, l’ouvrage ne donnait aucun indice sur la manière de retrouver ceux qui s’en étaient échappés au grand dam du Gallois .Fatigué, il finit par somnoler, ne se rendant pas compte qu’il lisait la même phrase pour la 20ème fois. Jack, voyant l’état des membres de son équipe, préféra les renvoyer chez eux, estimant qu’ils ne pouvaient rien faire pour l’instant, ni dans cet état de fatigue.
Une semaine plus tard.
Ils n’avaient retrouvé aucune trace des tueurs, ni aucune solution pour les retrouver. Dès qu’ils en avaient l’occasion, et surtout lorsque l’activité de la faille le leur permettait, ils travaillaient sur cette affaire, mais non sans difficultés. Il avait fallu à Owen près d’une semaine pour pouvoir analyser les peaux retrouvées à Bute Park.
-Bon, pas de doute cette fois, ces… peaux ne viennent pas d’ici, j’ai eu un mal de chien à récupérer un semblant d’ADN sur les cheveux, mais les résultats sont tombés, aucune des victimes n’est enregistrée. Ça fait beaucoup trop pour que l’option du coffee boy soit fausse, pour une fois.
-Combien y a-t-il de victimes? demanda Jack avant que Ianto ne puisse répondre.
-Quatorze : deux enfants entre 8 et 10 ans, un garçon et une fille, deux adolescents, je dirais entre 15 et 19 ans, pareil : une fille et un garçon, ensuite il y a neuf victimes entre 20 et 35, 38 ans maximum, quatre hommes et cinq femmes, puis une femme, environ 45 ans. Je ne sais pas ce que ce type a dans la tête, mais c’est un malade.
-Ça, on n’en a jamais douté, répliqua Ianto, tu devrais réussir à le comprendre, entre fous…
Owen cherchait quelque chose à répondre, mais ne trouvant rien d’assez cinglant, il ferma la bouche.
-Ianto , un moyen pour les retrouver? demanda Jack finalement.
-La seule chose qui pourrait nous aider, c’est le fait qu’on connait les prochaines victimes de ces trois tueurs.
-A savoir? cracha le médecin, une pointe de jalousie dans la voix.
-Une Hispanique, une famille et une femme enceinte.
-Rien que ça?
Le sarcasme d’Owen commençait sérieusement à énerver Ianto ; même s’il ne s’en rendait pas compte, le médecin pouvait se montrer très blessant, trop parfois et pas seulement avec lui.
-Ecoute, Owen, dit- il doucement en respirant profondément et en serrant les poings pour rester calme, on n’a pas vraiment de temps à perdre avec tes blagues stupides, et tes sarcasmes, alors si tu veux nous aider, tu la fermes! Sinon tu peux rentrer chez toi.
Tout le monde resta bouche bée, jamais le jeune homme n’avait réagi comme ça, lui d’habitude toujours si discret…. Owen fut le premier à reprendre ses esprits.
-Jack, il n’a aucun droit de parler comme ça! Réagis, bon sang !
Le regard du capitaine allait de Ianto à Owen sans savoir quoi dire. Finalement il regarda le médecin dans les yeux après avoir discrètement souri à Ianto.
-Il a raison, Owen, ton comportement envers les autres est de moins en moins tolérable, essaie de te contrôler un minimum et tu verras que tout ira mieux.
Il avait dit ça doucement, sans méchanceté, mais ces mots laissèrent Owen muet. Jack attendit quelques minutes et voyant que personne ne parlait, il conclut.
-Bon, puisque tout le monde semble d’accord sur ce point, on va pouvoir essayer de trouver une solution…. Quelqu’un a une solution?
-Un appât? proposa Tosh.
-On ne sait pas où ils sont, c’est un peu trop vague.
-On n’a pas vraiment le choix, fit remarquer Owen retrouvant enfin sa voix. Il nous faut les retrouver avant qu’ils ne fassent autant de victimes que dans le livre.
-Peut être que si on trouve les personnes pouvant répondre à leurs désirs et qu’on les met au courant, et qu’on les surveille, alors on a une chance qu’ils mordent à l’hameçon.
Tout le monde regarda Gwen, habituellement, elle était la première à protester lorsqu’il fallait mettre un civil en danger.
-Quoi? demanda-t- elle. On n’a pas trop le choix à ce que je sache.
-attendez ! laissez -moi réfléchir deux minutes, dit Ianto.
Il se prit la tête dans les mains.
-Lynch, finit-il par dire,… il se cachait dans un immeuble désaffecté… Bob… Bob avait son antre dans sa cave, pareil pour le dernier, Caliban. Et ces deux là avaient besoin de beaucoup de nourriture, pour que leurs prisonniers ne perdent pas de poids, qu’ils soient bons à la consommation. Lynch, lui, droguait ses victimes, il n’en était pas au même stade que les autres, il se contentait, si je peux dire çà, de les séquestrer et de les violer, et de les scalper… si j’arrivais à me souvenir du nom de cette drogue…
-Qu’est-ce que tu proposes? demanda Owen.
-Il faut que l’on voit s’il y a eu de grosses commandes en nourriture, conserves ou produits frais, ou alors des commandes trop fréquentes. Et dès que j’aurai retrouvé ce fichu nom, on pourra essayer de mettre la main sur Lynch.
-Pas mal, dit Owen.
-On peut toujours essayer, approuva Jack, Tosh tu peux lancer les recherches?
-Bien sûr.
-Et regarde aussi s’il n’y a pas eu des vols dans des entrepôts ou des plaintes pour vol ou perte de papiers d’identité et de carte bleue ou pour vol, demanda Ianto.
-Pourquoi faire ? s’étonna Gwen.
-Ils n’ont aucune existence officielle, ils n’existent pas. Donc ils ont besoin de papiers, expliqua le jeune homme comme si cela coulait de source.
-J’ai trouvé! lança Tosh, l’un de nos tueurs a utilisé la carte de Janice Baker, il y a quatre jours de ça. Pour une commande de nourriture…
-Ça ne colle pas! coupa Ianto, c’est pas possible, Janice est une des victimes de Lynch, il n’a pas besoin de ça à moins que…
Il laissa sa phrase en suspens, comme s’il n’était pas sûr de ce qu’il devait dire.
-A moins que quoi Ianto? demanda Jack.
-A moins qu’ils ne se soient retrouvés. Ils se sont rejoints et ils s’entraident dans ce monde qu’ils ne connaissent pas. Et ensemble, ils seront plus forts. Et invisibles.
Il leva la tête.
-Jack , il faut qu’on les retrouve, et vite, dit- il, ou ils vont faire de cette ville leur terrain de chasse, leur centre commercial.
Ce n’était plus de l’angoisse que l’on lisait dans ses yeux, mais de la détermination.
-Où a-t-il utilisé la carte? demanda-t- il à Tosh.
-Pas loin de Splott.
-Bien sûr, le quartier est vétuste, parfait pour s’y cacher.
-On devrait peut-être aller y jeter un coup d’œil, proposa Gwen, peut-être qu’ils y sont encore.
Tout le monde, sauf elle, éclata de rire.
-Franchement, Gwen, on parle de tueurs fous et parfaitement organisés, tu crois vraiment qu’ils sont restés sur place?
Gwen rougit sous la remarque d’Owen.
-Et ils ne connaissent pas ce monde! protesta-t- elle, ils ont besoin d’un coin tranquille pour faire leurs… affaires, et je ne pense pas qu’ils changent de planque souvent, ils ont besoin de calme, et…
-C’est bon, Gwen, va avec Owen pour y jeter un coup d’œil, ils ont peut- être laissé une trace, capitula le capitaine. Tosh, est-ce que tu as la destination des commandes?
-Non, ils sont venus les chercher eux mêmes.
-Mince. Tant pis, il va falloir trouver autre chose. D’autres plaintes?
-Oui, mais aucune autre carte n’a servi.
Le capitaine poussa un profond soupir.
-Je vais avec Gwen et Owen, c’est pour l’instant la seule chose que l’on a, finit- il par dire, vous deux, restez ici : Ianto, trouve un moyen de les retrouver, Tosh, de les renvoyer d’où ils viennent.
Il disparut suivi par ses deux équipiers.
-Tu veux bien me refaire un café, s’il te plait? demanda Tosh.
-Bien sûr.
Vers Splott, 17h30.
Dans le SUV, Owen ne desserrait pas les dents et il foudroyait Jack et Gwen du regard chaque fois que l’un d’eux essayait d’engager la conversation, c’est donc dans le silence que le trajet se fit, un silence extrêmement tendu.
-Jack? fit Tosh par l’oreillette, concentrez vos recherches sur Metal St. C’est dans ces parages que notre homme a utilisé la carte et d’après une recherche que j’ai faite par rapport à… enfin peu importe, s’ils se sont installés quelque part, c’est dans ce coin là.
-D’accord, autre chose?
-Oui !Ianto m’a demandé de te dire de chercher un homme noir pour Lynch, quelqu’un ayant l’air sur le qui-vive, nerveux et ayant un regard fuyant, un jeune. Les deux autres sont des hommes blancs aux environs de la quarantaine.
-Au cas où vous devriez demander aux habitants, ajouta la voix de Ianto.
Les traits d’Owen se durcirent.
-Qu’est-ce que t’en sais? demanda-t- il.
Jack se retourna pour lui lancer un regard d’avertissement.
-Contrairement à toi, répliqua Ianto, j’ai lu le livre, je sais donc comment ils sont décrits.
-Jack, regarde la route! s’écria Gwen alors que le véhicule roulait maintenant sur la voie de droite et qu’une voiture arrivait en face.
A temps le capitaine redressa le SUV, mais il décida de ne plus quitter la route des yeux.
-Merci pour les précisions, Ianto, dit il, à tout à l’heure.
En fin d’après midi, il n’y avait pas beaucoup de monde dans la rue et l’équipe risquait de se heurter à un mur de silence de la part des habitants du quartier.
-Owen et Gwen, restez ensemble, prenez ce coté de la rue, je m’occupe de l’autre, et ne vous laissez pas intimidés! dit Jack après avoir garé le véhicule et en être sorti. L’équipe se sépara.
-On se retrouve ici dans 2 heures.
Gwen et Owen frappèrent à près d’une dizaine de portes, mais chaque fois, ils avaient droit à la même réponse : non, ils n’avaient pas vu ces personnes, et de toute façon ça ne les concernait pas. A la treizième, enfin un homme leur désigna un appartement au bout de la rue, selon lui, un homme étrange avait emménagé là bas presque une semaine et demie plus tôt, et depuis des choses bizarres se produisaient:
-Il y a d’abord eu cette fille, dit il, je ne sais pas s’il la connaissait ou non, toujours est -il que lorsqu’il l’a ramenée chez lui, il la portait sur son épaule, comme un vulgaire sac de pommes de terre, je ne l’ai jamais vue ressortir… La fille… ajouta-t-il en voyant le regard surpris des deux équipiers, puis un soir, il y a une semaine, il y a eu de drôles de bruits, je ne suis pas sorti à temps pour voir ce qu’il faisait, mais je suis prêt à parier que c’est lui qui partait se débarrasser du corps de la fille.
-Il est toujours chez lui? demanda Gwen dissimulant mal son hilarité- décidément, son interlocuteur était un peu rapide à interpréter ce qu’il voyait-.
-Non, je ne l’ai pas vu depuis presque cinq jours, quand un type louche s’est présenté, le jeune l’a fait entrer, et ils sont restés dedans pendant des heures, et quand ils sont ressortis, le jeune avait l’air tout blanc, comme s’il avait vu ou entendu des choses qu’il n’aurait pas du connaitre. Ils sont partis ensemble et depuis aucun d’eux n’est revenu. Bon débarras !.ajouta –t-il.
Owen retenait à grand peine un fou rire, ils remercièrent l’homme avant de prendre congé.
-Il est malade, ce type, rigola Owen, t’imagines avoir un voisin pareil? Toujours en train de t’ observer, de t’épier… quelle horreur!
Gwen rigola doucement.
-Que veux tu? dit -elle, il en faut des comme ça partout! Sinon comment on l’aurait retrouvé, notre homme?
Ils arrivaient devant l’entrée de la maison indiquée lorsque Jack, hilare, les rejoignit.
-C’est fou ce qu’ils sont bavards, ces gens… de vrais pipelettes.
-Allez ! fais pas le malin, Jack, je parie que pas un seul ne t’a dit quoi que ce soit! taquina Gwen.
-Personne ne peut résister à mon charme, ma chère Gwen, tous sans exception m’ont indiqué cette maison, et je sais aussi que ça fait cinq jours qu’il n’y vient plus! s’exclama Jack le visage rayonnant. On attend quoi? On rentre?
Avant que ses équipiers n’aient le temps de répondre, il s’était baissé face à la serrure et l’avait crochetée en moins de cinq secondes.
-Je suis un génie! triompha-t-il en se relevant. Après vous, ajouta-t- il en ouvrant grand la porte.
-Ce n’est pas légal, Jack, imagine qu’il revienne.
Le capitaine et le médecin s’attendaient tous deux à cette réaction, et c’est en même temps qu’ils répondirent:
-Gwen, il y a des gens qui ont été enlevés, et ils ont toutes les chances de finir en buffet pour trois cannibales fous, tu crois que c’est vraiment le moment?
La pauvre Gwen rougit sous les accusations.
-Mais c’est que… enfin je… bredouilla-t- elle. Oh !et puis zut, je vous aurai prévenus!
Elle fut la première à pénétrer dans l’appartement.
Toutes les fenêtres avaient été obstruées, soit par des rideaux épais soit par les volets, aucune lumière ne filtrait. Elle alluma sa lampe de poche et chercha à repérer l’interrupteur. Une ampoule nue éclaira une pièce passablement sobre, un canapé trois places faisait face à un petit meuble soutenant une télé qui sembla ridiculement petite à Gwen, les murs devaient avoir été blancs autrefois, maintenant ils avaient une couleur jaunâtre, aucun tableau, pas la moindre décoration à l’exception d’une plante morte depuis quelque temps déjà, à cause du manque d’eau et de lumière, il y avait trois portes, toutes ouvertes. Chacun pénétra dans une des autres pièces. Gwen entra dans la chambre, le lit n’avait pas été refait, les couvertures et les draps étaient éparpillés dans toute la pièce, l’oreiller avait été éventré et la mousse qu’il contenait trainait dans tous les coins de la pièce. La jeune femme chercha des yeux l’interrupteur, mais elle eut beau l’activer, la lumière ne s’alluma pas ; résignée, elle éclaira les murs avec sa torche, mais le faisceau n’était pas assez puissant.
-Jack? Owen? appela-t- elle sans sortir de la pièce. Vous avez quelque chose?
-Rien de ce côté, dit Owen depuis la cuisine.
-La salle de bains est d’une saleté repoussante, constata Jack, mais rien par là non plus. Et toi?
Il arrivait derrière elle.
-Je ne sais pas, il n’y a pas de lumière de ce coté là.
A l’aide des trois lampes de poche, ils purent explorer la pièce plus en détail. A part le lit et la table de nuit, il n’y avait qu’une armoire: une petite penderie de bois vide, mais en se cognant par mégarde, Gwen se rendit compte que le fond sonnait creux.
-Eh ! venez voir! Je crois qu’il y a un double fond.
Doucement mais fermement, Jack la repoussa pour examiner lui-même cette armoire, tapotant doucement tout le long de la paroi pour finalement pousser en appuyant d’un côté. A la surprise de ses deux équipiers qui l’éclairaient de leurs lampes, la paroi du fond bougea, pour laisser place à une ouverture.
-Je suis un génie, s’exclama Jack pour la seconde fois.
-Eh! protesta Gwen, je te signale que c’est grâce à moi que tu l’as trouvé, ce passage. Allez ! pousse toi qu’on puisse voir ce qu’il y a là derrière!
Le capitaine passa le premier, stoppa net son élan et empêcha les deux autres d’entrer.
-C’est bien notre homme, dit- il en ressortant, pas la peine d’entrer.
Comme à son habitude, Gwen insista pour aller voir de ses propres yeux, et Jack eut beau essayer, il ne réussit pas à l’en empêcher.
-Mon Dieu ! quelle horreur! murmura -t- elle la voix blanche.
Le capitaine la prit dans ses bras et elle enfouit sa tête dans son épaule, cherchant à fuir la vision macabre qu’elle venait d’avoir.
Les bougies qui avaient servi à éclairer la pièce étaient aujourd’hui éteintes, laissant pour seuls témoins des actes commis ici des trainées de cire fondue. Il n’y avait qu’une grande bassine, de la taille d’une baignoire, et quelques hauts tabourets. L’un d’eux s’ornait d’un scalp humain qui avait laissé les dernières traces de sang goutter en une flaque désormais noire.
-Rejoins Owen, murmura Jack à la jeune femme. Je m’occupe d’inspecter cette pièce.
Elle émit un faible sourire avant de quitter la pièce.
En faire le tour ne prit pas longtemps au capitaine, elle faisait à peine trois mètres sur trois, ou quatre, il n’y avait pas grand-chose, mis à part la bassine et les tabourets, juste deux photos accrochées au mur et une phrase écrite sur le mur:
``Caliban Dominus noster, In nobis vita, Quia caro in Tenebris lucet``
-Caliban est notre seigneur, en nous est la vie car la chaire luit dans les ténèbres, traduisit il.
En s’approchant de la bassine, Jack s’aperçut qu’elle était remplie à ras bord. Il fut soulagé en constatant que ce n’était que de l’eau. Cependant, il y avait une dizaine de bocaux remplis d’un liquide transparent et chacun contenait un organe ou un membre… humains. Il ressortit et trouva Gwen et Owen qui l’attendaient dehors, assis devant la porte d’entrée. Il s’agenouilla devant la jeune femme qui se cachait la tête dans les mains.
-Gwen! dit- il, ce n’est pas le moment de perdre pied, on a déjà vu la fille, on sait ce qu’ils font, et on sait à quoi s’attendre. Mais si tu veux, tu peux partir. On a besoin de tout le monde en forme.
Gwen releva la tête brusquement, lançant à Jack un regard assassin.
-Il n’est pas question que je reparte, Jack, c’est clair?! Je compte bien arrêter ces malades et tu ne m’en empêcheras pas!
C’était ce qu’il voulait entendre. Il l’aida à se relever et, tous trois rentrèrent à la base.
-Ianto ! Tosh ! J’espère que vous avez trouvé un moyen de nous débarrasser de ces fous! lança-t- il à peine la porte franchie.
Tosh était toujours devant son écran, elle leva à peine les yeux à leur arrivée, et répondit que, non, elle n’avait toujours aucune idée.
-Où est Ianto? demanda le capitaine constatant l’absence du Tea-boy.
-Je ne sais pas, il a dit qu’il devait repartir.
-Quand ça?
-Il y a une heure. Jack, si tu veux que je trouve une solution, j’ai besoin de calme! protesta l’informaticienne.
Le capitaine soupira, il avait de moins en moins d’autorité sur son équipe. ``Il va vraiment falloir que je change ça``, se promit- il en cherchant son portable. Il composa le numéro de Ianto, et jura lorsqu’il tomba sur la messagerie.
-Personne ne lui a appris à allumer son téléphone? Tosh, qu’est-ce qu’il t’a dit?
Agacée, la jeune femme quitta son écran des yeux.
-J’ai trouvé une nouvelle activité de la faille semblable aux précédentes, mais antérieure à la découverte du squelette, il m’a demandé où c’était et il est parti.
-De quand date ce pic? Et c’était où?
Il ne savait pas pourquoi, mais Jack sentait qu’il y avait urgence.
-Et bien, c’était deux jours avant l’apparition du squelette, du coté du Capitol. Quand il a appris qu’il y avait une librairie dans les parages, il a dit qu’il devait y aller, qu’il n’en aurait pas pour longtemps. Et maintenant, si tu le permets j’ai du travail à faire.
Se plongeant à nouveau dans ses ordinateurs, elle ignora totalement la présence du capitaine qui essaya derechef de joindre son employé. Toujours aucune réponse.
-Owen? appela-t- il.
-Quoi? Qu’est-ce qu’il y a?
-Je vais essayer de retrouver Ianto, j’aimerai que tu retournes à l’appartement et que tu ramènes les bocaux et le scalp. Vas-y seul de préférence. Et fais les analyses tout de suite. Je veux savoir si les victimes sont de ce monde ou du livre.
Une fois certain que le médecin s’exécuterait, Jack se rendit dans le garage, il laissa le SUV pour Owen, il en aurait certainement plus besoin que lui, il aurait bien pris le pick up de Ianto mais il était parti avec : ne restait plus que son propre coupé sport.
Il aimait la vitesse, et cela lui serait utile aujourd’hui qu’il était pressé, mais l’angoisse qui lui serrait le cœur l’empêchait de savourer la puissance de l’engin. Tout au long du trajet, il maudissait les conducteurs trop lents à son gout. Enfin il arriva à proximité de la rue en question. Avisant une place, il gara la voiture et fit le reste du chemin à pied, se retenant à grand peine de courir. Pendant qu’il marchait, il essaya pour la énième fois d’appeler Ianto, pour être encore une fois éconduit par la messagerie. Il pénétra dans la librairie et regarda autour de lui, cherchant à apercevoir la silhouette familière, mais les dizaines d’étagères croulant sous les centaines de livres ne permettaient pas de voir au-delà de la rangée dans laquelle il se trouvait. Il avisa un employé, et lui montra une photo de Ianto, lui demandant s’il n’avait pas vu durant les dernières heures.
-Si ! il était là, il y a une demi heure, il cherchait un bouquin, mais il n’a pas su me dire son titre alors je l’ai laissé chercher.
-Quand est-ce qu’il est parti?
-Vous l’avez raté de peu, il est parti il y a à peine quelques minutes.
-Est-ce qu’il était seul?
-Je n’en sais rien, s’écria l’employé, ce n’est pas mon travail. Vous cherchez un livre ou non?
-Non merci ! ça ira! cracha le capitaine furieux. Au plaisir de ne jamais vous revoir!
C’est en courant et en renversant les passants que le capitaine sortit de la librairie, sur le trottoir, il se dressa sur la pointe des pieds, et dominant ainsi la foule, il tenta de repérer Ianto, mais la seule chose qu’il retrouva, c’était le pick up de ce dernier. Vide. Et le Gallois n’était visible nulle part. Il finit par appeler Tosh.
-Essaie de me localiser Ianto, s’il te plait, supplia-t- il avant qu’elle n’ait le temps de protester.
Il l’entendit soupirer puis s’activer. Il tournait en rond, scrutant tous les passants le temps que la recherche donne quelque chose.
-Jack? Il n’est pas très loin, dit elle, va vers Windsor pl. , il y a une ruelle à gauche, il est par là.
Il ne prit même pas la peine de la remercier, elle n’avait pas fini sa phrase qu’il s’était mis à courir dans la direction indiquée.
-C’est pas possible! Ianto! s’écria-t- il en se précipitant sur le corps du jeune homme.