Ma première fic. Je vous demanderai donc d'être un peu indulgents, ô slasheuses et slasheurs
Il n’est pas bon chez moi de faire des amalgames. Nous dirons simplement que le café s’est lié dans mon esprit au thé, et voici ce qui en résulte…
Est-ce une fan fiction UA, dans une série où règne la faille de Cardiff ? A vous d’en décider.
Cette histoire se situe au début de la saison 2
Ce n’était pas la première fois que Jack Harkness tombait dans la faille de Cardiff. La terrible sensation de se faire broyer par un tractopelle en colère n’était plus une surprise, ni la pire des douleurs au monde. Après tout, n’était-il pas allé, accroché au TARDIS, jusqu’à la fin de l’univers, là où se mourraient les étoiles ?
Il avait manqué de prudence. Il lui faudra à présent attendre une nouvelle activité de la faille pour pouvoir regagner ses pénates, son équipe, sa vie à Torchwood. Or, cela pouvait prendre des mois comme des années.
Fort heureusement, il n’avait pas atterrit cinq cents ans dans le futur, où la terre malade brûlait, avalée par le soleil avec sa sœur, la lune. Ni même dans le passé, entouré d’une ordre de Huns prêts à croiser le fer. Non, rien de tout cela.
Les yeux fermés, il prit un petit moment pour tenter de recouvrir l’usage de ses sens. Le premier à revenir fut l’odorat. Il sentit une délicieuse odeur d’herbe fraîchement coupée, couplée à celle de la rosée matinale. Le toucher confirma cette première impression. Il était allongé sur de l’herbe humide. Le goût prit la peine de préciser qu’un brin d’herbe s’était insinué entre ses lèvres. Jack le recracha immédiatement, avant de rouler sur le dos.
L’ouïe se manifesta. Il entendit le chant des passereaux, les cris des enfants. Des sons rassurants, apaisants… il était arrivé dans un monde en paix. La vue, plus paresseuse, mit un certain temps à revenir. Lorsqu’enfin, l’immortel capitaine ouvrit les yeux, ce fut pour distinguer les premiers rayons du jour s’infiltrer entre les branches d’un châtaigner.
Il soupira, avant de fermer de nouveau les yeux et de s’étirer, rassuré. Peut-être s’était-il contenté de faire un aller-retour à travers la faille ?
Jack resta un moment allongé dans l’herbe, à savourer le calme qui régnait en ces lieux. Pas de système solaire sur le point d’imploser, pas de dalecks en pleine crise d’expansionnisme, pas de romains furieux ni de smilodons affamés. Juste le parfum de ce parc ainsi que le froid matinal. Pour un peu, il se serait même cru au Paradis.
- Monsieur ? Demanda une petite voix.
Jack rouvrit les yeux, pour croiser l’innocent regard d’une petite fille.
- Est-ce que t’es mort Monsieur ?
Difficile de répondre lorsqu’on était immortel.
- Non, ça va…
- J’ai pas besoin d’appeler la police alors ?
- Non, non, tout va bien ma petite, rentre chez toi ou file à l’école… tout va bien !
La petite fille l’observa encore un moment, avant de tourner les talons et s’en aller en sautillant. Jack se redressa brusquement, en se traitant mentalement d’imbécile :
- Attend petite !
La fillette s’arrêta, bras croisés, mordillant une sucette.
- Quel jour sommes-nous ?
- Le 15 avril, Monsieur.
- De quelle année ? insista l’immortel.
- la 25ème année de l’ère Saxon, Monsieur.
Le sang de Jack ne fit qu’un tour. Il se redressa brusquement.
- Saxon ? Eyh, attend !
Mais la fillette avait reprit sa route. Oublié, l’homme qui jouait au mort au milieu du parc, elle avait bien plus important à faire.
Saxon. Le Maître. Cette terrible année que tous avaient oubliés. Allait-il revivre le même calvaire, les mêmes souffrances ?
Inquiet, l’immortel prit une grande inspiration, avant de quitter le si tranquille parc. La douce atmosphère matinale avait été brisée par un simple nom. C’était regrettable.
Immédiatement il reconnu Cardiff et ses hauts immeubles délavés, ses maisons aussi tristes et moroses les unes que les autres. Avec prudence, il s’engagea dans les rues sombres, la peur au ventre.
Il déambula aux hasards des rues, cherchant dans un regard, sur un panneau d’affichage ou dans les bribes des conversations, un début de réponse. Rien, tout semblait si normal. Il n’y avait même pas d’affiche appelant à suivre la bonne parole du premier ministre
Saxon. Comme une véritable copie conforme de son Cardiff.
A quelques détails prêts. Il n’y avait encore jamais vu de petits pontons de bois, ni autant de petits cours d’eau. Ni même autant de clochards ivres et de marginaux bruyants. Comme-ci toute une partie de la population s’était brusquement retrouvée au chômage.
« Je suis dans un univers parallèle, comprit-il au bout d’une demi-heure de déambulation. Une autre version de Cardiff. Les conséquences de choix que nous n’aurions pas fait dans mon monde. »
Un autre Cardiff. A la fois tellement différent et tellement proche. Machinalement, il emprunta les chemins qui le mèneraient à Torchwood, non sans une certaine appréhension. La fontaine existait-elle dans ce monde où Saxon avait prit le pouvoir, et où la misère n’avait jamais semblée si grande ?
Au fut et à mesure qu’il se rapprochait, les clodos disparaissaient pour laisser place à une catégorie sociale bien plus fortunée, à des rues plus éclairées, moins puantes, plus civilisées. La mode était visiblement au costume. Les hommes se pavanaient dedans avec une certaine arrogance, et c’était à celui qui portera la cravate la plus chère. Quant aux femmes, elles ne valaient guerre mieux : tailleurs et robes de saisons se succédaient en un défilé urbain assez pathétique. C’en était presque écoeurant.
Lorsqu’enfin il arriva sur la grande place qui avait abrité Torchwood, il s’arrêta, stupéfait. La grande sculpture avait disparue. A sa place, une simple fontaine, ridiculement baroque, et une foule, une foule immense, impressionnante. Tous ces gens étaient venus chiner quelques antiquités dans une brocante géante. Jack soupira. Une sensation de vide s’était emparée de lui.
Torchwood avait prit une place considérable dans sa vie. C’était, sa vie ! Son travail, son monde, son univers tout entier… Sans Torchwood, il n’était rien. Rien qu’un immortel fatigué de trop mourir, fatigué d’avoir vu trop de mort, fatigué de devoir jouer les durs, les héros, désespérément seul, désespérément vide. Seule sa famille, avait réussit, il ne savait trop par quel miracle, à lui redonner le sourire. Gwen, Tosh, Owen, Ianto… surtout Ianto ! Son café, son sourire… ses baisers, gênés, timides, ses caresses, hésitantes…
S’il ne parvenait pas retourner dans son monde, dans son univers ? S’il ne retrouvait pas les siens ? Il soupira, avant de se remettre à déambuler à travers l’immense brocante qui se tenait en ces lieux. La folle ne fit qu’accentuer son malaise, sa solitude. Qu’allait-il devenir ?
Tout à ses pensées, il ne remarqua pas l’homme qu’il bouscula malencontreusement. Ce dernier s’étala de tout son long dans une flaque, en poussant un grognement exaspéré. Jack s’arrêta, et le pria de s’excuser.
- Un Hadamard ! Vous venez de me ruiner un costume d’Hadamard qui coûte une fortune ! Je vous félicite, vraiment !
Cette voix lui semblait familière. Pris d’un doute, Jack s’excusa de nouveau, simplement pour continuer la conversation. En réalité, il n’en avait que faire de son costume.
L’homme se redressa, s’épousseta en pestant après les rêveurs, avant de se tourner vers lui. Jack écarquilla de grands yeux.
L’homme qui le dévisageait n’était autre qu’Owen Harper, médecin de Torchwood.
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