Histoire d'avoir 20 posts et espérer avoir accès demain aux fanfics Supernatural qui me titillent les doigts, le 5ème chapitre dés ce soir
Dernier Combat
5. Et le jour fut.Les yeux fixes, Yann observa une boule à l’estomac les aiguilles de l’horloge indiquer les 6h. Cela faisait à peine quatre heures de sommeil pour le corps enfoui contre lui. Kevin dormait profondément, presque paisiblement. Mais l’heure de sortir de cette chambre n’allait plus tarder et avec elle la plus difficile des décisions.
Cela faisait des heures qu’il réfléchissait à la démarche à suivre. Des heures qui s’égrenaient à une rapidité folle en absence de solution satisfaisante. Il n’était pas habilité à faire ce choix qui remettrait tant en cause. Il y avait trop en jeu !
Embrassant tendrement l’ecchymose présente sous ses lèvres, Yann savait pourtant pertinemment comment réagir en une telle situation. Il y avait une procédure à suivre et en l’occurrence, il devait avant tout se référer à sa hiérarchie du moment.
Sans grand enthousiasme, il se sépara du corps inconscient, non sans embrasser une dernière fois, une épaule découverte.
- Quoiqu’il arrive Kevin, je te sortirais-là. Je t’en pris. Fais-moi confiance. lui souffla-t-il dans un murmure.
Pour toute réponse le corps de Kevin glissa naturellement à sa place, dans sa chaleur. Enfouissant son visage dans la trace de son oreiller, il ne montra aucun signe d’éveil.
Après avoir récupéré son portable, Yann se rendit dans la salle de bain d’où il décida d’enfin appeler la cellule gérant son infiltration. Cela faisait des heures qu’ils devaient attendre son rapport.
L’entretien fut véhément et le laissa véritablement sans souffle quand il raccrocha.
Il n’était pas d’accord avec leur point de vue ! Mais il n’avait guère le choix, il se devait de suivre les ordres. L’échange du soir, point culminant de plusieurs longs mois de travail dans toute la France, ne pouvait être compromis. Le fait que Kevin soit lui-même policier n’avait pas joué en sa faveur. Avec un civil, il n’aurait pas pu laisser passer, mais un flic, aussi bleu soit-il… Le temps d’un coup de fil, Kevin s’était vu promu officiellement comme participant originel à l’équipe d’infiltration.
Putain d’administration !
Soupirant, Yann s’observa quelques minutes droit dans les yeux, face au miroir, accoudé au lavabo. Qu’il le veuille ou non, il devait se soumettre. S’il était honnête avec lui-même. Sa raison lui confirmait que tactiquement ce n’était pas une mauvaise décision. Mais son cœur, lui, hurlait de rage à ce qu’on lui ordonnait. Ne pouvant pas plus attendre, il reboutonna sa chemise et repartie dans la chambre.
Vint alors la première étape de son forfait : mettre à saque la pièce sans un bruit. Après avoir récupéré toutes ses affaires, bien camouflées dans les poches de son manteau. Il utilisa une seconde seringue dans le but d’injecter cette fois-ci un cocktail de choc à Kevin. De fortes amphétamines qui lui permettraient de tenir le coup jusqu’au soir. En l’achetant, il s’imaginait plutôt lui donner la force nécessaire pour une probable évasion, mais peu importait à présent. Ceci fait, restait le plus dur et sans aucun doute le plus immonde pour lui. Mais au vu des soins apportés à Kevin, il ne pouvait négliger aucun autre détail. Malheureusement pour eux, il se devait même d’être le plus convaincant.
Découvrant Kevin des draps, il le menotta, fixant la chaine aux barreaux du lit. Après quoi, il ouvrit sa boucle de ceinture. Fermant les yeux, il tacha de faire abstraction des lieux et raisons de son acte pour réagir à ses maigres caresses manuelles Autant dire qu’il n’eut jamais autant de mal à bander de toute sa vie. Jouissant finalement sur le postérieur découvert, il se maudit de ce qui allait suivre. Quoiqu’il arriverait à présent, il se promit de tout faire pour que Kevin lui pardonne cet acte répugnant.
Rhabillé, fin prêt, il but d’une traite un verre entier de whisky pour se donner du courage. Il avait déjà trouvé mieux en guise de petit déj’, mais il lui faudrait bien ça pour tenir son rôle. Soufflant un bon coup, il hésita à aller réveiller Kevin pour le préparer à la scène à venir. Mais un tapement discret l’informa qu’il n’en aurait pas le temps. S’excusant une énième fois par la pensée pour les événements à venir, il ouvrit grand sa porte. Comme il s’en doutait, le sbire du grand boss l’y attendait juste derrière. Avait-il passé la nuit dans le couloir ? Il l’ignorait et s’en foutait royalement.
- Alors ? Bon coup ?
- Excellant, merci. Mais propreté limite, j’ai du employer la manière forte pour le décrasser.
- Désolé.
Entrant dans la chambre, l’homme vit un spectacle en tout point à celui attendu. Un corps épuisé des ébats de la nuit, toujours recouvert de substances blanchâtres, une chambre sans dessus dessous…
- Il vous a posé problème ?
- A peine !
Montrant d’un geste las, les deux seringues usagées sur la table de nuit, Yann laissa entendre qu’il avait aussi drogué leur poulain.
- J’espère pour vous que vous avez été raisonnable dans les quantités. Le patron n’apprécierait pas une overdose.
- Juste ce qu’il fallait.
- Ouais, je doute pas que vous sachiez prendre du bon temps.
Le tas de préservatifs usagés dans un coin, le whisky presque terminé et les bouteilles de Poopers traînant sur la table de nuit finalisaient les lieux parfaits d’une « nuit de baise ». Restaient malgré tout, les bandes faites des draps laissées autour de deux blessures plus importantes au bras et à une cheville. Présence « non attendu »e que l’homme n’hésita pas à signaler d’un coup de tête dirigé vers Kevin.
- C’est quoi ça ?
Observant les traces de son forfait sur les fesses dénudées, Yann lui décocha un sourire éclatant, bien décidé à faire passer son interlocuteur pour un crétin.
- Quoi ? Tu sais toujours pas à ton age ?
- Je parle des bandages !
- Il pissait le sang. Et j’ai déjà dit ne pas avoir pour objectif de choper une saloperie quand je prends mon plaisir. Je lui ai laissé une demi-heure dans la salle de bain avant de passer aux choses sérieuses. Ca vous pose un problème ?
N’ayant guère envie de répondre, Cristobal s’avança vers le lit, chopant les guenilles trainant au sol. Jusqu’alors profondément endormi, Kevin fut extrait de sa trop courte nuit, en recevant ses fringues jetées au visage.
- Debout la pute ! Tu vas pas attendre tes prochains combats au pieu !
Tiré violement du lit via les chaînes entourant ses poignets, Kevin se réveilla projeté au sol, toujours nu, devant deux hommes dont l’un l’ignorait totalement. Le second en revanche, le matait royalement. Il allait appeler Yann par réflexe quand tout s’emboîta dans sa tête.
Nu, du sperme sur lui, la chambre comme un souk, Yann habillé le regardant à peine mais au regard hautain...
Il n’allait quand même pas oser ?
Il n’allait pas le laisser ici ?
Pas avec eux ?
Une colère sans nom grondant en lui, Kevin la retint de toutes ses forces.
Il ne leur ferait pas le plaisir de jouer au prude ou prier un peu d’aide.
Pas question !
Se redressant sans pudeur, ni honte, il se présenta devant Yann. L’observant dans les yeux, il ne doutait pas une seconde que ce dernier craignait qu’il ne lui casse son infiltration. Pour autant, il releva son défit en ne décroisant pas son regard.
- Maintenant, que tu m’as bien baisé connard, casses-toi !
S’approchant de lui, Yann le cingla d’un sourire ironique et pervers.
Une main sur sa joue, il la pressa avec une force douloureuse.
- Tout le plaisir était pour moi ! J’espère même revoir ton petit cul bien serré de catin pour y tenter quelques expériences !
Une claque sur la joue, une seconde sur ses hanches et Yann recula d’un pas.
Pour toute réponse, Kevin lui cracha au visage.
Un acte dont il connaissait la réplique.
Mais il n’évinça pas pour autant le poing quand celui de Yann se projeta sur lui.
Ce con n’avait pas retenu sa force. Il pissait le sang. Comme s’il avait besoin d’un nouveau bleu après tous les coups déjà reçus depuis dix jours ?
- Je repasse ce soir pour son combat.
- Soyez pas en retard, le boss lui a réservé le meilleur.
Ni Kevin, ni Yann ne voulaient savoir ce qui était sous-entendu dans cette remarque. Mais oui, Yann ferait son possible pour ne pas arriver en retard et stopper leur boss avant que Kevin n’entre en scène.
A peine éloigné de l’hôtel, il prit grand soin de retourner au commissariat de la PJ sans se faire repérer. Il pressentait que l’équipe de bras cassés y bossant, allait bien le recevoir avec les nouvelles qu’il apportait !
*-*-*-*
Pour tout accueil, Yann pu goûter la rigueur d’une droite offerte par Maurier.
A son arrivée, il avait eu la mauvaise idée d’aller chercher un café avant de monter dans son ancien bureau pour recontacter sa hiérarchie puis prévenir les bleus qu’on avait retrouvé leur ami. Le gobelet n’était pas tombé de la machine, qu’une furie s’était jetée sur lui.
- Connard ! Comment t’as pu le laisser là-bas ! Tu veux sa mort ?
A priori, cela devait signifier que les informations retournées lors de sa prise de contact téléphonique au matin, avaient été transmises à qui de droit et fait le tour des lieux. Et à voir le regard des bleus l’entourant tel un escadron, ils n’étaient pas heureux de savoir leur pote encore dans les mains des malades à l’origine de son enlèvement.
- On se calme Calamity Jane ! Quoique tu en penses, j’ai pas agit de gaîté de cœur. Mais je n’avais pas le choix. Le croiser là-bas n’était étonnement pas prévu dans ma mission !
- Evidemment, ta couverture prévaut sur la sécurité de Kevin ! T’es vraiment qu’un enfoiré !
- C’est sur que ne pas avoir su seconder son partenaire quand il avait besoin de toi, ça vaut bien la médaille du mérite !
Las de ces combats de gamins de si bon matin, Franchard prit la parole d’un cri bien placé pour obtenir le silence. Pourquoi tout ce beau monde avait du se retrouver à la cafète au même moment que lui ?
- OH !!! Ca suffit, les combats de cours de récré ! Yann a fait tout ce qu’il pouvait pour Kevin sans flinguer sa couverture. S’il avait tenté de le sortir de là, non seulement il plantait une affaire courant depuis des mois. Mais il les mettait tous deux en plus grand danger !
Se détournant du lieutenant Maurier pour fixer à son tour Yann de son regard d’acier, Franchard poursuivit avec autant de force.
- Quant à Laura, elle pouvait pas se douter que cet idiot irait assister à on ne sait quoi avant de se faire choper pour jouer les Rocky Balboa des bas fonds du Paris by night. Alors maintenant, vous gardez vos reproches dans vos poches tous les deux et on réfléchit à ce qu’on fait pour ce soir.
Prenant sur lui pour retrouver son calme, Yann inspira deux longues bouffées d’air avant de reprendre la parole. Mais arrivant à cet instant, c’est le grand manitou du service des Stups responsable de l’affaire en cours, qui intervint dans leur discorde.
- L’échange que l’on attend pour notre flag’ aura lieu vers les minuits. Impossible que quiconque se montre avant ! Sans quoi, c’est trois ans d’enquêtes qui tombent à l’eau.
- Ok ! Et les combats sont vers quelle heure ? répliqua Franchard qui se doutait que la prochaine réponse ne lui plairait pas plus.
- …
- Yann, répond, non de Dieu ! craqua Nadia complètement stressée à l’idée de ne pouvoir rien faire pour aider Kevin.
- 20h pour les combats de chiens, 22h pour les hommes. L’échange de coke aura donc lieu, après.
A cette révélation Laura laissa échapper sa colère quand Nadia se laissa tomber sur une chaise. En décodé, Kevin devait donc affronter un dernier combat. Ils étaient mal, très mal !
Lyes et Alex préférèrent garder le silence pour éviter que cela ne dégénère plus. Les stups allait sacrifier un bleu de la PJ pour finaliser leur affaire.
Réfléchissant à voix haute, Yann compléta les informations données par son responsable.
- J’ai cru comprendre qu’il pouvait y avoir entre 3 et 4 combats chaque soir, selon leurs durés. Celui de Kevin pourra donc débuter entre 22h et minuit. Après quoi, les parieurs se dispersent et le business plus sérieux débute.
- Ne vous inquiétez pas pour votre homme, se cru bon d’ajouter le commandant des stups. Nous gérerons tout d’un sous-marin placé à deux pas. Dés que l’échange sera suffisamment avancé pour un flag, vous pourrez sortir votre lieutenant de son arène.
N’appréciant guère sa manière de leur parler, Duval bougea enfin. Resté jusqu’alors à l’écoute, adossé à un mur, il sortit son portable. Ca ne lui plaisait pas du tout de se voir dicter ses actes par un autre service. Et à ce jeu là, seule une personne de grade supérieure pourrait se faire entendre.
- Je rappelle la commissaire. Elle devrait être sortie du tribunal maintenant.
Tout étant dit de son coté, Yann décida de les quitter sous l’excuse de devoir trouver son remplaçant à la tête de la BAC. S’il était bien décidé à ce que son équipe soit aussi de la partie pour interpeller toute ce qui fuirait des lieux lors de leur arrestation de masse, il voulait surtout en profiter pour s’isoler un peu.
*-*-*
Comme espéré les lieux étaient encore vides ! L’équipe du matin, comme souvent, avait du être appelée en renfort pour effectuer une arrestation à l’aurore dans l’une des cités des environs.
Enfin seul, il pouvait laisser tomber son masque d’impassibilité. Epuisé, il se laissa glisser au sol, prenant soin de rester derrière sa grosse armoire qui le cachait si bien de la moindre visite impromptue. Alors seulement, il se laissa aller à sa détresse. Comment avait-il pu le laisser là bas ? Comment avait-il pu, ne pas juste arrêter l’homme de main et ramener Kevin à l’hôpital ? Il n’y avait personne pour l’en empêcher au petit matin ! Personne mis à part cette foutue mission qu’il avait accepté de prendre pour se remettre dans l’action, avant sa reprise de fonction à la BAC. Quelle belle merde, oui !
Trop plongé dans son autocritique, Yann n’entendit l’arrivée de Franchard que lorsque ce dernier s’agenouilla devant lui et lui posa une main réconfortante sur l’épaule.
- Hé ! Tu vas pas craquer maintenant ?
Peu désireux de se prononcer sur la question, Yann se contenta d’un haussement d’épaule.
Cela ne permit guère d’éloigner son visiteur qui s’installa au sol face à lui.
- Honnêtement Yann, t’en penses quoi ? Le petit pourra survivre à ce dernier combat ?
Soupirant, il n’eut pas le courage d’ignorer plus longtemps son ami. Il savait bien que Franchard et tout les autres s’inquiétaient autant que lui pour Kevin. Et puis ce n’était un secret pour personne que le commandant s’était prit d’affection pour le fils de sa nouvelle compagne. Si ca se trouve la mère de Kevin était peut-être même chez lui à se ronger les sangs en attente de nouvelles sur sa disparition.
Yann releva finalement la tête pour croiser son regard – ça le bouffait tellement de l’avoir abandonner dans les circonstances qui avaient eu lieux !
Aux yeux portés sur lui, Franchard semblait bien avoir compris ce qui c’était vraiment passé, au petit matin.
- Dis-toi que tu lui as au moins donné une accalmie, même si le temps d’une courte nuit. Tu as bien tenté de le soigner durant ces quelques heures passées avec lui ?
- J’ai essayé. Faute de mieux, j’ai pu le laver un peu, désinfecter ses plaies et le nourrir. Il a pu dormir sans heurt quelques heures. Je lui ai aussi fait prendre un cocktail d’amphétamine pour lui redonner un regain d’énergie. Il sera donc en meilleur état que depuis des jours. Mais va savoir ce qu’ils vont lui faire subir d’ici à ce soir.
- Bon. C’est déjà pas rien, tout ça ! Alors, craque pas maintenant Yann ! Il va avoir besoin de tout ton sang froid, ce soir !
- Je l’ai lâchement laissé là-bas. Il…
- C’est un gars avec de la ressource ! Il est fort. Et avant tout, c’est un flic ! Il sait ce que ça implique !
- Un flic ? C’est qu’un bleu qui n’avait rien à faire dans la moindre infiltration de cette taille. Un flic dont ils connaissent tous la nature, là bas ! Et qui lui vaut de subir le pire, chaque soir.
- Ne le sous-estime pas. S’il s’en est sorti seul depuis dix jours, ce n’est pas maintenant qu’il se sait enfin retrouvé qu’il va flancher. Il t’a parut comment quand vous vous êtes quitté ?
- En rogne.
- Bah tu vois. C’est notre Kevin, ça !
- Mais tu peux pas imaginer dans quel état, il se trouve. Son corps est couvert d’hématomes, ils l’ont affamé depuis ces dix putains de jours. J’ai failli ne pas le reconnaître. Et… Il… … Il m’a prié dans son sommeil de ne pas le laisser là bas, de le sortir de son cauchemar ! Et moi, dés le matin, je l’ai…
- Yann, te laisse pas aller à l’apitoiement, c’est pas toi ! Kevin a besoin que tu sois au top ! Et tu vas respecter sa demande ! Tu vas le sortir de là !
Tachant d’écouter les paroles raisonnables de son aîné, Yann tenta de se ressaisir. La tête penchée vers l’arrière, il tenta de reprendre la maîtrise de ses nerfs à fleur de peau. Mais c’était dur. Quoiqu’en pense les bleus et Kevin lui-même, bien avant ce cauchemar, il l’avait dans la peau ce mec ! Il ne supporterait pas de le savoir victime de sa lâcheté à avoir passé leur boulot avant sa sécurité.
Deux heures plus tard, un plan d’action était mis en place en corrélation entre la PJ, la BAC et les Stups ! Lui était convié à rentrer chez lui, pour dormir quelques heures avant de repartir sur le terrain. Ne pouvant se permettre d’être épuisé le moment venu, Yann se résolu à prendre un demi-somnifère. Sans lui, il n’aurait pu fermer l’œil une seconde, ressassant en boucle toutes les images de la nuit passée !
A suivre