TITRE : She saved the world a lot.
AUTEURS : SF
FEEDBACK :
slayerstime@hotmail.frSITE :
http://www.slayerstime.comRATING : PG13 – Angst, Drama
PAIRING : Buffy/Faith
DISCLAIMER : blablabla comme d’hab…
DATE : 9 juin 2009
Betareader : None
Note : Post-saison 7, Sunnydale. – Prologue et suite du thème oneshot.
NOTE 2 : Cette fic est une intro à une histoire que je dois finir d'écrire.
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PROLOGUE
La blonde était assise devant sa pierre tombale, celle dont on l’avait extirpée quelques années plus tôt. Sur le marbre était gravée sa date de naissance, celle de sa mort sept ans plus tôt. Pourtant elle était bien vivante, le serait pour les prochaines heures. Elle ne pourrait rien changer cette fois, ne pourrait rien maîtriser. Le cataclysme qui s’annonçait ne dépendait plus d’elle ni de personne. Le ciel se couvrait déjà d’une brume grise, épaisse et lourde. Le tonnerre grondait, quelques éclairs déchiraient le ciel. Tout n’était plus qu’une question de temps. L’axe de la terre avait changé d’orbite violemment quelques heures plus tôt. La terre avait tremblé à Sunnydale. Cette année, il n’y aurait pas de réveillon de noël, il n’y aurait pas de cadeau, Buffy ne tuerait pas de vampire, n’irait pas patrouiller. En ce 21 décembre 2012, jour du solstice d’hiver, la blonde n’avait trouvé d’autre lieu de repos, de recueil que sa propre tombe. Elle ne savait pas ce qui arriverait ici, qui mourrait, qui survivrait, ce qui emporterait la ville de Sunnydale, mais aujourd’hui, la Tueuse n’aurait pas d’ennemi à combattre. Willow l’avait sentie deux jours plus tôt et chaque élément convergeait depuis la veille. Buffy avait aussi fait ce rêve de Tueuse pour comprendre qu’il n’y aurait cette fois aucune issue. Que lui restait-il à faire si ce n’était de rejoindre ce tombeau ? Elle demeurait assise face à ce lit de repos éternel, ses jambes repliées sous ses fesses. Ses doigts caressaient l’herbe froide, son regard dans le vide. Elle frissonnait sous la température anormalement basse, mais sentir le froid lui rappelait aussi qu’elle était vivante. Il était dit qu’au moment de mourir, les gens voyaient défiler leur vie en accéléré, mais cette fois, Buffy prenait le temps de se souvenir de chaque bon moment et préférait oublier les mauvais. Il était trop tard pour la colère, les regrets ou la déception. Cependant, tous ses projets qu’elle n’accomplierait pas laissaient un goût amer sur ses lèvres. Elle ne percevait pourtant aucune peine, elle savait où elle irait, mais son inquiétude ne se portait pas sur son destin, sur cette mort qu’on lui offrirait bientôt pour la troisième fois, non, elle songeait à sa sœur, à ses amis. Les reverrait-elle ? Rejoindraient-ils ce lieu de paix et de sérénité ? Et Faith ? Où était-elle ? Que faisait-elle en cette seconde ? Savait-elle seulement que le monde était en train de sombrer dans le chao ? Comment les gens vivaient-ils leurs dernières heures ? Continuaient-ils de faire la guerre, de se déchirer, de s’aimer ?
Faith était debout, derrière Buffy, sa main sur l’écorce gelée d’un arbre. Devait-elle avancer, avouer sa présence ? Elle avait fait ce rêve et n’avait pas perdu de temps à venir à Sunnydale. Si elle devait mourir aujourd’hui, la blonde était bien la seule personne auprès de qui elle voudrait vivre ses dernières minutes. Sa gorge en était étranglée, son cœur se tordait dans sa poitrine. Cette conviction de mourir ne l’effrayait pas, mais de savoir que la blonde périrait était une lente torture qui l’écorchait vive. La nuit était tombée, l’orage approchait et cette fine pluie qui caressait sa peau devenait de légers flocons. Faith sentait cette peur lui tordre les entrailles, peur de ne plus jamais revoir Buffy. Tant de choses n’avaient pas été dites, faites, avouées. En avait-elle seulement le temps ? La foudre déchira le ciel et craquela le silence de cet instant. Les minutes semblaient être des secondes qui la rapprochaient de cette fatalité où il serait définitivement trop tard. Elle devait agir, faire quelque chose, ne pas rester dans l’ombre encore une fois. La terre trembla de nouveau et son regard se fit à la fois inquiet et incertain. D’une seconde à l’autre, tout pouvait basculer. Elle osa approcher d’un pas lent, tremblante.
Buffy n’avait pas bougé. Elle lui tournait le dos, gardait son regard sur la tombe mais avait senti cette présence derrière elle, avait reconnu les parfums de la brune. Une fine buée s’échappait de ses lèvres sous le froid glacial du cimetière. Elle détourna son regard vers elle.
Faith : Buffy, je…
Mais la blonde la coupa.
Buffy: Y’a rien à dire… Mais tu peux rester là si tu veux…
Ces mots étaient empreints d’une telle fatalité que Faith s’en retrouvait tiraillée. Elle osa s’accroupir, puis s’agenouilla près de Buffy. Ce lieu était bien le dernier où elle aurait voulu passer ses dernières heures ou minutes avec la blonde, mais dans un sens, elle la comprenait. Une Tueuse passait sa vie dans un cimetière et s’y rendre pour y mourir signifiait bien plus que d’accepter sa mort. Ici, Buffy provoquait le destin, la fatalité. Elle remonta son regard sur la blonde, la détailla, jaugea ses longs cheveux dorées où venaient mourir quelques flocons. Pour elle, il y avait beaucoup à dire, trop à dire mais par où devait-elle commencer ? Devait-elle seulement se confesser, libérer sa conscience de façon égoïste ? Buffy n’avait peut-être pas envie d’entendre ce qu’elle avait à dire. Elle espérait que ce silence puisse parler de lui-même, mais était-ce le cas ?
L’autre Tueuse sentait le regard de Faith mais ne disait rien. Autour d’elles, les éléments continuaient de s’agiter, de se réveiller. Le vent sifflait à travers les arbres ou les pierres fissurées des cryptes. Quelques cris d’animaux résonnaient, révélaient leur fuite. Les feuilles se mettaient à voler. Le moment approchait… Buffy se sentait emplie d’une émotion d’inachevé. Son regard émeraude remonta sur Faith près d’elle et un léger sourire amer dessina ses lèvres. Elle glissa sa main sur la sienne, l’y ferma en signe de pardon, de regret et de confusion.
Faith était retournée par ce regard, ce geste qu’elle n’avait pas attendu. Ce contact avait créé un doux frisson qui se mêlait à ses grelottements mais qui lui réchauffait le cœur. Etait-ce l’ultime réponse qu’elle attendait de la part de Buffy, était-ce le signe de sa rédemption ? Elle serra sa main chaude à celle froide de l’autre Tueuse et tenta ce même sourire empreint d’incertitude. La température continuait de chuter, le ciel de gronder et les flocons se faisaient plus épais, recouvrant le sol d’un fin manteau blanc. Elle osa se redresser doucement et s’approcha dans le dos de Buffy pour enlacer ses bras autour de sa taille.
La blonde ne disait rien, l’avait laissée faire, et se reposait maintenant contre le torse de Faith. La chaleur de son corps contre le sien faisait naître cet infime apaisement, ce soupçon de sérénité. Elle se tourna à peine de côté et reposa sa joue sur le haut de sa poitrine. Elle sentait approcher la fin. Elle ne pouvait l’expliquer, mais savait que les secondes étaient dorénavant comptées. Elle se forçait à chasser cette pensée de son esprit, tentait de se focaliser sur les fragrances enivrantes de l’autre Tueuse. Sa main remonta à sa veste, ses doigts s’y fermèrent comme pour se retenir à la brune et à cet instant. Buffy sentait cette peur commencer à l’envelopper. Peur de mourir, peur de perdre Dawn, ses amis, peur de perdre Faith, de ne plus jamais la revoir, de ne jamais pouvoir lui dire tout ce qui rendait son cœur lourd de regrets. Elle n’avait pas appréhendé de mourir ainsi, avec elle, dans ses bras, mais maintenant qu’elle s’y trouvait, elle ne voulait pas oublier cette sensation. Quelques larmes coulèrent sur ses joues. Tant de choses étaient à dire, tant de choses étaient en suspend, Buffy ne voulait pas mourir. Il était trop tôt…
Faith ramena son visage dans ce berceau de fragrances vanillés. Ses yeux fermés, elle ne voulait songer qu’à cet instant, qu’à cette douce chaleur qui s’insinuait en elle malgré le froid. Elle allait mourir, mais pour la première de sa vie, percevait cette euphorie incroyable d’être vivante. Buffy dans ses bras, tout pouvait désormais arriver. Elle était prête…
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