A Pitchoune, ma bêta-lectrice préférée 
Voici pour ceux qui sont restés sur leur fin et leur faim lors de ma précédente fic MALDONNE. J’ai suivi la suggestion de Gemini et fais une petite suite...
J’espère que vous la trouverez aussi slashmusante que la première,
Bonne lecture…
Highlander – Duncan/Méthos – PG 13
Disclaimer : L'univers et les personnages d' « Highlander » ne m’appartiennent pas, je n’en tire aucun bénéfice.
REVANCHE
Et ils avaient fini par s’engueuler !
Amanda et Duncan s’étaient séparés sur une dispute quelques semaines plus tard. Mac n’en était pas vraiment surpris, ça finissait toujours comme ça. Et s’il en était affecté, il n’en laissa rien paraître. Méthos ne fit donc rien pour essayer de le consoler. Il se contenta de l’emmener chez Joe pour qu’il puisse noyer son chagrin sans en avoir l’air. Joe Dawson joua le jeu lui aussi, et ne fit aucun commentaire sur cette séparation. Depuis le temps qu’il était le guetteur de Duncan MacLeod, il avait eu le temps de s’habituer aux sautes d’amour de ces deux là.
Joe leur servit un verre et trinqua avec eux.
- Aux maîtresses volages, dit le barman en levant son verre.
- Aux célibataires qui ont raison de le rester, dit Méthos.
- Aux amis, répondit simplement Mac en souriant.
Voilà, tout était dit et le sujet était clos.
- Au fait, les gars, vous êtes au courant que Ramon Gonzales et Luigi Filipari se sont battus ? demanda soudain Joe. Je crois que tu connaissais Gonzales, Mac ?
- Quoi ! s’exclama le Highlander. Gonzales n’était pas quelqu’un de belliqueux, loin de là. C’était plutôt un amoureux de l’art et surtout de la poésie. Qu’est-ce qui c’est passé ?
- Une femme, lâcha Joe désolé.
- Quels crétins ! s’exclama soudain Méthos amer.
- Les combats ont rarement des causes intelligentes ou en tout cas qui vaillent vraiment la peine qu’on meut pour elles, répondit le guetteur.
- Je sais, mais une femme ! Si encore s’était pour défendre un honneur bafoué…, commença Méthos.
- Charmante, la formule, l’ancien ! Aujourd’hui on dirait « abuser d’elle ».
- Si tu veux, Joe, mais je connaissais Filipari. Soit, c’était un tombeur, mais aussi un gentleman. Il n’aurait jamais forcé une femme.
- Et Gonzales non plus ! s’énerva Mac voyant un sous entendu dans la remarque de son ami.
- Ça veut dire qu’ils sont encore plus idiots que je ne le pensais, dit Méthos. Ils se sont simplement battus pour ses beaux yeux ? Ils auraient mieux fait de la jeter par la fenêtre et d’aller boire un verre ensemble. Ah, ces latins ! Le sang chaud et la cervelle congelée.
- Ouais, et en attendant l’un des deux est mort, lâcha Joe lugubre.
- Et lequel ? demanda finalement Méthos.
- Je parie que Gonzales a gagné ! s’exclama soudain Duncan. C’était un escrimeur hors pair.
- Pas d’accord, Filipari était maître d’arme et en plus il accusait trois siècles de plus de Gonzales.
- Tu sais bien que ce n’est pas une question d’âge, et puis l’école espagnole a toujours été un cran en-dessus en matière d’escrime.
- Sauf que Filipari était un soldat. Alors, excuse-moi, mais en face de ton poète, y’a pas photo.
- Gonzales n’était peut-être pas à courir après une tête à tout prix, mais il s’entraînait tous les jours.
Joe regardait les deux immortels, un sourire aux lèvres attendant qu’ils se décident à demander au seul qui connaissait la réponse, c’est-à-dire, lui. Ce fut à Méthos que cette idée vint en premier ;
- Bon, on va pas se battre, Joe va nous donner la réponse.
- NON ! s’écria soudain Duncan.
- T’inquiète Mac, je ne vais pas mentir pour faire plaisir à l’un ou à l’autre, se défendit le barman surpris de cette réaction.
- Je sais Joe, mais avant je voudrais savoir ce que Méthos est prêt à parier sur « son » immortel.
L’ancien plissa les yeux, semblant sonder son ami et cherchant le piège, quand soudain ce fut évident.
- C’est pas vrai Mac ! Tu m’en veux encore pour cette histoire ?
- Qu’elle histoire ? demanda Joe intéressé.
- La partie de Poker, le pari qu’il a perdu, enfin, le petit tour que je lui ai joué…
- Ah, ça ?
- Non pas « Ah ça ? », Joe, ça n’a rien à voir. Mais je voulais juste savoir si après 5000 d’existence, notre ami ici présent était encore capable de prendre des risques.
- Ça veut dire quoi, Mac ? demanda Méthos sur le qui vive.
- Tu as beaucoup d’avis sur beaucoup de chose, mais quand il s’agit de se mouiller… Je te propose un pari sur ce combat. Il ne risque pas d’être truqué, puisqu’il est déjà fini. Si Filipari a gagné, je ne reviendrai plus sur le sujet. Définitivement clos ! Par contre, si c’est Gonzales qui en est sorti vainqueur, je t’ai à ma disposition pour l’entière journée de demain et je te promets que tu n’auras à risquer ta tête à aucun moment.
Méthos hésitait. Il savait très bien que Mac ne ferait rien qui puisse le mettre en danger, mais il savait aussi, par Amanda, que l’écossais n’avait que partiellement digéré sa petite blague.
- Ne rêve pas Mac ! lâcha soudain Joe. Le jour où celui-là prendra le moindre risque, il gèlera en enfer.
- Eh, j’en ai pris des risques dans ma vie ! s’insurgea Méthos vexé.
- Ouais, ça devait être y’a longtemps. Je suis étonné que tu t’en rappelles encore.
Méthos avait beau jouer les cyniques de service en permanence, cette dernière remarque de Joe le toucha particulièrement, le blessa même un peu. Il commençait à se demander ce que ses meilleurs amis pensaient réellement de lui. Piqué au vif, il demanda à Duncan :
- Tu me jures que tu ne connais pas le vainqueur ?
- Juré, je n’étais pas au courant de ce combat avant que Joe n’en parle.
- OK, j’accepte le pari, dit Méthos avec le cœur… et non avec la tête.
- Bien, dit simplement Mac. Joe ? On t’écoute.
Joe prit la bouteille et servit un autre verre à Méthos.
- Tiens, tu vas en avoir besoin.
Méthos regarda le verre puis le large sourire de Duncan. Il venait de s’offrir un voyage pour l’enfer. Quelque part au fond de lui, il était persuadé que le Highlander allait lui rendre la monnaie de sa pièce au centuple.
- Alors, c’est quoi le programme des réjouissances ? demanda Méthos en avalant son verre d’un trait.
- T’inquiète, rien de bien méchant, dit Mac. En fait, j’ai un ami qui a besoin d’un coup de main, mais ce n’est pas trop dans mes compétences. Par contre, toi ça t’ira comme un gant. Demain au dojo à 13 heures.
- Tu sais que tu as gagné toute la journée, Mac ? dit Joe.
- Oh, ça va ! le rembarra l’ancien.
♦
Pour passer une sale nuit, Méthos passa une sale nuit. En fait il ne dormit quasiment pas, se tournant et se retournant en se demandant ce que Duncan allait lui réserver comme surprise. Le lendemain matin fut encore pire. Il aurait encore préféré débarquer chez le Highlander aux aurores plutôt que de passer la matinée à cogiter. Il avait rarement vu des heures s’écouler aussi lentement. Pourtant après cinq millénaires, on aurait pu penser que le plus vieux des immortels avait affronté des situations assez terribles, seulement il avait surtout appris pendant ce laps de temps que la vengeance était un plat qui se mangeait froid.
A l’heure dite il se présenta au loft de Mac, lugubre.
- Juste à l’heure ! s’exclama Mac. Je te paierai bien une bière, mais là tu vois on n’a pas trop le temps. Allez viens !
Méthos suivit Mac à contre cœur sans un mot. Et plus il faisait la tête, plus Mac jubilait, l’ancien s’en rendait bien compte, mais il n’arrivait pas à s’ôter de la tête l’idée que Duncan lui réservait une véritable vacherie. Ils avaient pris la voiture de Mac et après quelques kilomètres ils arrivèrent… à l’université. Méthos eut un véritable choc. Il s’était attendu à ce que Mac lui fasse décaper le sol du dojo à la brosse à dent, ou bien les toilettes, mais pas à se retrouver dans un temple du savoir. Pour lui qui avait été un éternel étudiant, s’était sans doute l’endroit où il se sentait le plus à l’aise. Mais il évita de tirer des plans sur la comète. Mac pouvait tout aussi bien l’avoir amené là pour lui faire repeindre la fac accroché à une corde à dix mètres au-dessus du sol.
- Bon on va aller voir le professeur Jones, dit Mac en entraînant Méthos à sa suite.
- Pourquoi tu l’as pas dit que tu avais besoin de mes connaissances ! s’exclama l’ancien de plus en plus soulagé.
- Bah, fallait bien que je te fasse mariner un peu, c’est de bonne guerre, non ?
- Ouais, j’avoue que je me suis posé pas mal de question. Je crois que je t’ai mal jugé sur ce coup là, dit Méthos soudain confus.
- Je me demande bien à quoi tu t’attendais de ma part ! Le professeur Jones a juste besoin d’un coup de main pour un cours, et c’est vrai que je ne suis pas trop calé dans ce domaine.
- Latin ? Grec ? Hébreu ? Histoire de l’antiquité ? Il enseigne quelle matière ce Jones ?
Mac ne répondit pas immédiatement. Les deux hommes étaient entré dans l’établissement et avaient monté les escaliers jusqu’au dernier étage, là où se trouvait toute la section « artistique » de la fac.
- Le dessin, répondit finalement Duncan en frappant à la porte d’une salle de cours.
- Le dessin ? Mac j’ai pas mal de connaissance, mais les arts, ça a jamais été mon truc. Je ne sais absolument pas tirer un trait droit ! Et même avec une règle, je ne suis pas sûr d’y arriver.
- Qui t’a demandé de dessiner ? s’étonna faussement Duncan.
- Mais…, commença Méthos alors que la porte de la salle s’ouvrait.
- Duncan ! s’exclama un vieux bonhomme avec les cheveux blancs et des lunettes sur le nez.
- Professeur Jones, je suis heureux de vous voir. J’ai amené un ami pour votre petit problème. J’espère qu’il conviendra. Adam Pierson, Professeur Aaron Jones.
Les deux hommes se serrèrent la main et un large sourire éclaira le visage de professeur Jones.
- Je suis persuadé qu’il sera parfait, pour ce que je peux en voir. Venez, je vais vous faire visiter les lieux avant que vous ne vous installiez. Les étudiants ne vont plus tarder maintenant.
Le professeur Jones prit Méthos par un bras et l’entraîna, suivi d’un Duncan qui arrivait encore, tant bien que mal, à garder son sérieux. Il était dans une typique salle de cours de dessin, des chevalets en demi-cercle autour d’une estrade centrale sur laquelle devait être posé le modèle.
- Et vous étudiez quoi en ce moment ? demanda Méthos pour se donner une contenance. Les natures mortes ?
- Non, cette classe a dépassée ce stade depuis longtemps. On en est au corps humain !
Le professeur Jones n’eut pas besoin d’en dire plus. Le sang reflua du visage de Méthos en quelque seconde. Il se dégagea du bras l’enseignant et fit demi-tour. Mac se mit en travers de sa route et le stoppa.
- Tss, tss, tss… un pari est un pari, dit-il doucement pour ne pas être entendu de Jones.
- Tu ne peux pas me demander ça !
- Oh que si. Et puis, j’avais cru comprendre qu’un peu d’exhibitionnisme n’était pas pour te déplaire.
- Mac…, commença Méthos mais il fut interrompu par le professeur.
- Allons, jeune homme, je comprends, c’est sans doute la première fois que vous allez jouer les modèles, mais il ne faut pas vous en faire, les étudiants ont l’habitude. Ils sont là pour dessiner et ne vous voient que comme… un plateau de fruit !
Et sans attendre la réponse, le professeur entraîna Méthos derrière un paravent.
Jones avait dit à Méthos de se déshabiller et de ce ceindre les reins avec une serviette, ensuite il n’aurait qu’à monter sur l’estrade et le professeur lui ferait prendre la pose. Méthos fit quelques exercices de respiration pour se calmer alors qu’il entendait les voix des étudiants qui commençaient à prendre place. Puis soudain, il se rendit compte qu’il ne ressentait plus l’immortelle présence de Duncan et poussa un soupir de soulagement. L’idée de se retrouver nu devant des inconnus allait être un assez sale moment, mais devant son ami, ça devenait carrément impensable.
Lorsqu’il arriva au caleçon, Méthos se dit qu’il allait simplement le garder et s’entourer de la serviette, ni vu ni connu. Mais le professeur Jones vint voir s’il était prêt et quand constata le stratagème de l’immortel, il s’insurgea.
- Ah non, vous devez tout enlever ! Et puis, vous n’avez pas à avoir honte de votre corps, jeune homme ! C’est moi qui vous le dis. Allez venez maintenant !
Méthos obtempéra, laissant avec son sous vêtement les derniers vestiges de son amour propre.
Lorsqu’il pénétra dans la salle de cours, juste avec sa serviette autour des reins, le silence se fit d’un seul coup. Il essaya de ne croiser aucun regard et fixa l’estrade où le professeur avait installé un tabouret haut recouvert d’un drap blanc pour cacher la modernité de l’objet. Après quelques minutes des murmures s’élevèrent mais l’immortel avait le cœur qui battait tellement fort qu’il n’entendait plus que le bruit de celui-ci.
- Du calme, dit le professeur. Adam ici présent remplace Josh malade. C’est une première pour lui, alors je vous demande un peu de professionnalisme, merci !
Le brouhaha se calma, pourtant quelques remarques fusèrent.
- Tu crois qu’on pourra demander un échange permanent, dit un jeune homme à son voisin.
- J’te suis, même s’il faut séquestrer Josh pour ça ! répliqua l’autre.
- Lui Adam, moi Eve quand il veut, dit une voix féminine, et même s’il veut pas d’ailleurs.
Le professeur ne fit aucun cas de ces remarques, il en avait l’habitude à chaque nouveau modèle, mais en général, lorsque les artistes se plongeaient dans leur travail, ils oubliaient tout pour se concentrer sur leur dessin. Il fit asseoir Méthos sur le tabouret, une jambe tendu et l’autre pliée. Il lui positionna la tête légèrement en arrière se qui dégageait son buste. Et pour finir il lui fit poser une main derrière lui sur le siège et passer l’autre derrière sa tête comme s’il la soutenait.
Pour le professeur Jones, la pose avait l’avantage de faire ressortir la majeure partie des muscles du modèle. Pour les étudiants, elle avait quelque chose de langoureux et de charnel. Faut dire qu’ils en étaient à l’âge où leurs hormones n’avaient pas encore fini de s’affoler.
Méthos trouva la pose plutôt inconfortable, mais il fallait bien qu’il prouve que son physique n’était pas que de la gonflette. Il inspira deux ou trois fois profondément et s’apprêta à jouer le plus stoïquement possible les modèles, quand le professeur lui enleva sans prévenir la serviette. Méthos cessa alors de respirer, se demandant soudain si mourir d’asphyxie n’était pas la meilleure solution pour se sortir de là. Mais l’instinct de survie, très présent chez le commun des mortels, l’était encore plus pour le plus vieux des immortels et il se remit à respirer… presque normalement.
♦
Duncan avait hésité entre partir et rester. La seconde solution était la plus drôle, mais aussi la plus cruelle. Il se rendait compte de ce qu’il venait de faire, mais Méthos avait besoin d’une leçon. Mettre son ami dans l’embarras était une chose, mais il ne voulait pas que cette gêne persiste ensuite entre eux. Et jouer les voyeurs risquait de lui faire perdre une amitié à laquelle il tenait tout particulièrement. Il s’était donc éclipsé, laissant l’ancien gérer la situation.
Il avait pensé un instant attendre la fin du cours, mais il se doutait que Méthos allait se trouver d’une humeur massacrante et de voir Mac risquait de ne pas arranger les choses. Il rentra donc chez lui, avec un dernier regard sur l’université.
♦
Méthos n’avait qu’une obsession, ne pas avoir d’érection. Il s’arrangea donc pour fixer le plafond pour ne pas voir les personnes présentent au risque de croiser un regard aguicheur, des lèvres un peu trop pulpeuses ou un décolleté trop échancré. Mais il était dit que ces charmantes têtes blondes, qui étaient en fait des adultes parfaitement constitués, n’avaient pas l’intention de lui faciliter la tâche.
Après les premières esquisses dans un silence quasi religieux, le premier étudiant se leva pour venir apprécier le jeu d’ombre et de lumière sur le corps de Méthos d’un peu plus près. Bien qu’il évita soigneusement de le regarder, l’immortel n’arrivait pas ignorer la présence du jeune homme dont il pouvait suivre les déplacements à la périphérie de son champ de vision.
Il finit par trouver le moyen de ne pas penser à sa situation : un mantra. Il en connaissait des tas, qu’ils soient issus du bouddhisme ou de l’hindouisme. Il y avait le mantra de sagesse, le mantra de longue vie, celui de compassion… Pourtant une seule phrase vint à l’esprit de Méthos à ce moment là : « je vais tuer Mac, je vais tuer Mac, je vais tuer Mac… ». Et en même tant qu’il récitait cette litanie, il se voyait en train de prendre la tête du Highlander encore et encore.
- Mr Peters, dit le professeur Jones à l’étudiant en question, vous êtes sensé reproduire le modèle sur votre feuille et pas l’imprimer au fond de votre rétine.
L’étudiant devint rouge comme une tomate et regagna sa place sous les rires des autres. Mais il avait été le premier à oser, les autres ne se gênèrent pas pour suivre. Ce fut donc un défilé d’étudiants et étudiantes en dessin qui vinrent admirer, à titre pédagogique bien évidemment, le modèle de plus près. Méthos essaya de faire le vide dans son esprit, mais plus d’un et surtout plus d’une ne purent s’empêcher de le frôler par inadvertance ! Il sentait son corps frémir à ces caresses à peine ébauchées, mais il avait la sensibilité à fleur de peau.
Malgré tout, il tint bon et lorsque le professeur Jones, au bout de deux heures, annonça la fin du cours, Méthos ne l’entendit même pas.
- Adam ? dit le professeur en lui posant une main sur l’épaule.
Méthos sursauta, comme s’il venait de sortir d’un rêve. Le professeur lui tendit la serviette mais l’immortel avait du mal à la prendre. Ses muscles étaient tétanisés. Deux heures dans la même pose, il dut faire quelques mouvements d’assouplissement pour retrouver son entière mobilité.
- J’aurai dû vous le dire, d’habitude se sont les modèles qui demandent à faire une pose. Mais vous aviez l’air de tenir le choc… et puis, pour les débutants, parfois reprendre après un arrêt, c’est encore plus dur.
- Merci pour l’attention, professeur, dit Méthos.
Les derniers étudiants quittaient la salle, quand une jeune femme s’approcha de lui et lui tendit une feuille à dessin roulée sans un mot et avec un grand sourire, puis elle rejoignit ses amis dans un éclat de rire et la salle fut enfin vide. Méthos avait pris le cadeau machinalement, juste pour qu’elle s’en aille plus vite.
- Ça arrive, dit le professeur en désignant le dessin, surtout quand ils apprécient les modèles. Allez, je vous laisse vous rhabiller.
L’immortel retourna derrière son paravent et se vêtit en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Malgré tout un certain mantra lui trottait encore dans la tête.
Le professeur Jones attendait Méthos et lorsque celui-ci fut sur le point de partir, il lui tendit une enveloppe. Méthos secoua la tête d’un air perplexe.
- Les modèles sont toujours payés à la séance, dit le professeur de dessin.
- Je…, commença Méthos qui avait juste envie d’oublier cette journée.
- Non, non. J’insiste. Même si vous avez fait cela par amitié pour Mac et pour me rendre service, tout travail mérite salaire.
Méthos prit l’enveloppe, humiliation suprême, sans plus un mot en remerciant le professeur et quitta la salle.
- Et si vous voulez revenir, n’hésitez pas ! entendit-il alors qu’il partait.
♦
Mac avait passé les deux heures suivantes à penser. Il avait bien essayé de mettre de la musique, de prendre un bouquin, mais rien n’y faisait. Il n’arrêtait pas de penser à Méthos et à la salle de dessin. Il avait vu le tabouret sur l’estrade et savait que c’est là que serait installé son ami. Il commença par se demander qu’elle position lui ferait prendre le professeur Jones. Il se rappelait la dernière fois qu’il avait vu Méthos en tenue plus que légère et il se demanda soudain ce qui ferait le plus ressortir sa musculature. Il se rappela quand il s’était penché sur le lit et de ses fesses moulées dans le boxer, et la goutte de café sur ses pectoraux bien dessinés, sa cuisse musclée contre la sienne.
Mac eut soudain du mal à avaler sa salive et quelque chose d’étrange s’insinua en lui. Il mit un peu de temps à comprendre ce qu’il ressentait, mais finit par définir ce sentiment, de la jalousie. Duncan MacLeod ressentit soudain de la jalousie vis-à-vis de tous ces étudiants qui pendant deux heures avaient non seulement le loisir, mais surtout le devoir de détailler dans les moindres détails le plus vieux des immortels.
Puis soudain ce sentiment se mua en quelque chose de plus concret. Il sentit une vague de désir monter en lui, son visage s’échauffer et son cœur s’accélérer, plus une autre manifestation encore moins équivoque. Mac se précipita sous la douche et fit couler l’eau glacée sur son corps.
Méthos était un ami et tout cela n’était qu’un jeu.
♦
Méthos avait pris un taxi pour revenir chercher sa voiture qu’il avait laissée chez Mac. Il avait hésité, pensant rentrer chez lui et se glisser sous les draps, mais il avait trop de chose sur le cœur et tant pis s’il dépassait les limites avec Duncan, il n’était pas question qu’il laisse passer cette affaire.
Il s’engouffra dans le monte-charge, une main tenant toujours le dessin et l’autre son épée.
Mac ressentit la présence d’un immortel et sortit en catastrophe de la salle de bain, prenant juste un peignoir au passage. Il y avait de forte chance qu’il s’agisse de Méthos mais au cas où… son épée était restée dans le loft.
Il eut juste le temps de voir son ami fou furieux se jeter sur lui et le plaquer contre un mur, son avant bras juste sous sa gorge et la lame de l’épée à deux doigts de son visage.
- Méthos…, balbutia Duncan surpris.
- DONNE MOI UNE SEULE RAISON DE NE PAS LE FAIRE ? s’écria l’ancien hors de lui.
- Je… c’était une blague Méthos…
- UNE BLAGUE ? Tu as déjà passé deux heures à poil au milieu d’un groupe de jeunes en chaleur qui n’attendent qu’une chose !
- Qu’est-ce que tu veux dire ? Ce sont des étudiants, à part t’étudier, qu’est-ce qu’ils pouvaient bien attendre ? demanda Mac interloqué par tant de véhémence.
Méthos relâcha le Highlander et jeta son épée d’un geste rageur sur le canapé, puis il tendit le dessin à Duncan et répondant à sa question.
- Que je bouge !
Mac poussa un soupir de soulagement. Il n’avait jamais imaginé que Méthos puisse un jour vouloir lui couper la tête, mais il n’avait jamais non plus vu son ami dans un tel état. Il avait tablé sur son cynisme légendaire pour prendre toute cette histoire à la rigolade, apparemment, il s’était trompé. Mac attrapa le dessin, le déroula et après quelques longs instants de contemplation, il demanda :
- Et tu as bougé ?
- Non ! s’exclama Méthos presque choqué.
- Pourtant....
Le dessin était fort bien fait, Duncan pouvait voir le corps de Méthos parfaitement proportionné, les formes bien marqués, et lui qui avait été antiquaire admira la position de statue grecque. L’auteur de l’œuvre avait su rendre avec justesse la finesse du visage, sans insister sur le nez, et lui avait même donné un côté mélancolique. Il avait aussi parfaitement mis en valeur la tension de ses muscles… de tous ses muscles.
- Elle a extrapolée ! répondit Méthos au « pourtant » de Duncan.
- Et… elle a extrapolée dans quelle proportion ? demanda soudain l’écossais se rendant compte qu’il avait pensé à haute voix.
- Et tu trouves ça drôle, lâcha Méthos soudain las.
Il avait passé une sale nuit, une sale matinée et ce qu’il considérait comme les deux pires heures de sa vie et son meilleur ami trouvait encore le moyen de plaisanter. Il se rendit compte qu’il aurait dû suivre sa première intuition et aller se coucher.
Lorsque Mac vit la tête de son ami, il comprit que sa petite vengeance était allée bien au-delà d’une simple blague de potache. Méthos était finalement plus sensible qu’il voulait le laisser paraître et sa vie en solitaire pour garder sa tête avait fini par le rendre quelque peu introverti.
D’instinct l’écossais s’avança vers son ami et le serra dans ses bras.
- Excuses-moi, dit doucement Mac.
Méthos aurait voulu dire quelque chose, mais il avait la gorge trop serrée. Combien de fois avait-il rêvé à ce moment ? Bien trop depuis qu’il connaissait Duncan. Il se contenta de se laisser aller, sentant les bras puissant autour de son corps, la joue chaude contre la sienne et ferma les yeux pour immortaliser à jamais ce moment. Puis, comme il s’y était attendu, Mac se détacha doucement et le regarda dans les yeux. Et voilà, l’instant magique était passé !
Duncan aurait voulu en dire plus, dire combien il était désolé de l’avoir blessé, combien il s’en voulait de ne jamais lui avoir dit à quel point il tenait à lui. Les mots, il n’arrivait pas à les trouver, alors il tenta un autre mode d’expression. Doucement il posa ses lèvres sur celles de Méthos, anxieux de sa réaction. L’ancien sentit un frisson le parcourir de la tête au pied, chaque parcelle de son corps réagissant à cette bouche qui essayait timidement de s’approprier la sienne, trop timidement. Il rendit son baiser à Mac avec fougue, passant la main dans les cheveux de l’écossais pour être certain que c’est lui qui déciderait de la fin de ce moment.
A bout de souffle, il finit par détacher sa bouche de celle de Duncan et murmura :
- J’en peux plus, je vais exploser.
Duncan sentit contre sa cuisse ce que Méthos voulait dire par là.
- Tiens encore un peu l’ancêtre et je te promets une explosion, mais de plaisir. Je n’ai pas besoin de te faire un dessin, n’est-ce pas ? dit Mac en l’entraînant vers le lit.
FIN
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Dommage que je ne sais pas dessiner... 
J'ai du tous les lire ou presque... Ca m'a donné envie de me plonger sérieusement dans la série, j'en ai vu assez à une époque pour savoir à quoi ressemble les personnages... 