Allez ! Je me lance.
Disclaimer : L'univers et les personnages d' « Highlander » ne m’appartiennent pas et je n’en tire aucun bénéfice.
Résumé : petite partie de poker entre immortels, triche et conséquences….
Commentaire : Avec mes excuses pour les amateurs de poker !
MALDONNE
C’était jour de relâche au Joe’s Bar et d’habitude le guetteur de Duncan en profitait pour organiser un petit poker entre membre de l’Organisation. Pourtant, ce jour là, aucun autre guetteur n’était en ville ou à proximité, en tout cas assez proche pour pouvoir venir. Lorsque Joe, plus tôt dans la journée, avait laissé entendre à Mac que sa soirée tombait à l’eau, l’immortel avait cru déceler une pointe de déception. Joe n’avait personne dans sa vie, enfin dans le genre présence féminine, et se retrouver tout seul dans son appartement ne devait pas être très drôle.
Amanda avait rejoint Duncan depuis quelques semaines et ils filaient (encore) le parfait amour. Méthos aussi était en ville, plongé dans la lecture d’un vieux manuscrit qu’il avait trouvé par hasard dans une braderie où l’avait justement entraîné la belle immortelle. Il n’avait eu aucun scrupule à payer une bouchée de pain, et en plus il avait marchandé, un ouvrage qui devait valoir des milliers de dollars. Et ce n’était certainement pas Amanda qui allait pointer du doigt ce manque de conscience.
Duncan décida donc de ne pas laisser son ami seul pour la soirée et lui dit de maintenir la partie.
Amanda s’était faite tirer l’oreille pour venir arguant que la seule chose sur laquelle elle voulait parier c’était le nombre de positions qu’elle pouvait encore apprendre à Duncan dans un lit… ou ailleurs. Quand à Méthos, Mac avait presque dû le menacer de son épée pour le faire venir. Néanmoins, une fois attablés avec un verre d’excellent vin pour Amanda et une bonne bière pour Méthos, les deux immortels firent bonne figure, d’autant plus que Joe était vraiment heureux de les avoir.
♦
Après la troisième heure de jeu, Duncan commença à se demander s’il n’avait pas fait une erreur en organisant cette partie. Il avait un instant oublié avec qui il jouait. Il y avait là Amanda, immortel de 800 ans son aînée et dont une grande partie de sa vie avait consisté à rouler les autres quand ce n’était pas carrément à les voler. Il y avait aussi Méthos, qui lui avait 5 millénaires d’observation de la nature humaine à son actif. Et enfin, il y avait Joe, qui n’accusait qu’une bonne cinquantaine d’année soit, mais qui en avait passé une grande moitié à observer les autres, et lui en particulier.
Même si Duncan était très observateur, il n’avait pas l’entrainement des autres. Son tapis, sous forme de jeton, commençait à sérieusement diminuer. Ce n’était pas l’argent qui l’inquiétait, il pouvait largement se permettre de perdre sa mise, mais il y avait tout d’abord une question d’honneur et ensuite, il risquait d’en entendre parler un moment de cette défaite et de se faire charrier par les trois autres.
Mac décida donc de prendre les choses en main, quitte à ne pas être très fairplay. Alors que Méthos était en train de distribuer et avant qu’Amanda ne regarde ses cartes, Duncan allongea subrepticement une jambe sous la table pour faire du pied à sa maîtresse assise en face de lui, espérant la distraire un instant de son jeu et lui faire commettre une erreur. Mac repéra discrètement le bout de la chaussure blanche d’Amanda qui avait étendu ses jambes et dont les pieds se trouvaient vers le milieu de la table. Joe, compte tenu de son handicap, avait toujours les jambes tendues mais ne les bougeaient quasiment pas. Quand à Méthos, vu sa position sur la chaise, le corps penché en avant, pour Duncan il ne pouvait avoir que les pieds sous lui.
Duncan rapprocha légèrement sa chaise, visualisa les jambes de Dawson pour les éviter et étendit l’une des siennes. Il rencontra bientôt la chaussure espéré et commença à se frotter doucement contre elle. Il essayait de paraître indifférent et ne regarda pas Amanda, mais se concentra sur son jeu. Après tout, le but était de gagner.
Méthos sentit soudain un frôlement sur son pied. Il n’y prêta pas attention. Après tout la table n’était pas très grande et se toucher par inadvertance arrivait souvent. Seulement, lorsque le frottement se fit plus insistant, son cœur manqua un battement, mais il n’en laissa rien paraître. Il espérait que c’était juste un malentendu. C’est vrai ! Amanda lui faisant du pied et sous le nez de Duncan en plus. Il la savait aussi prête à tout pour gagner et il mit cela sur le compte d’une tentative de déstabilisation et fit comme si de rien était. Mais malgré ce manque de réaction, le touché se fit plus insistant. L’immortel décida d’entrer dans le jeu et commença lui aussi à bouger son pied pour indiquer son assentiment.
Joe parla en premier.
- Deux cartes pour moi.
Méthos le servit sans cesser son petit manège sous la table. Duncan demanda deux cartes aussi et Méthos en prit une. Lorsque les trois hommes regardèrent Amanda, elle fit une petite moue des plus adorables et dans un grand sourire annonça :
- Servi ! Bon quelqu’un veut quelque chose à boire ?
Et sans attendre la réponse elle se leva pour se diriger vers le bar.
Méthos la regarda, sur le point de passer commande d’un demi, quand il se rendit compte que son pied faisait toujours l’objet d’une insistante attention. Compte tenu que ça ne pouvait pas être Joe…
Duncan mit encore plus de temps à réagir. Il était concentré sur son jeu et sur les deux nouvelles cartes qu’il avait reçues, se disant que pour une fois il n’allait pas avoir à se coucher. Il leva la tête pour commander un verre à Amanda quand il se rendit compte de la situation. Il regarda tour à tour Joe, plongé dans son jeu, puis Méthos qui lui, le fixait incrédule. Mac retira immédiatement son pied, une bouffée de chaleur lui montant à la figure et détourna le regard. Il aurait voulu dire à Méthos que c’était un malentendu, mais Amanda revenait déjà et il n’avait pas envie de leur expliquer à elle et à Joe, ce qui venait de se passer. Il préférait encore se faire charrier pour s’être fait laminer au poker qu’avoir à expliquer pourquoi il faisait du pied à son meilleur ami.
Méthos aussi était un peu gêné. Il s’était plus attendu à ce qu’un météore lui tombe sur la tête que de recevoir des avances de Duncan MacLeod du Clan des MacLeod. Le pire c’était qu’il y ait répondu, par erreur soit, mais répondu quand même. Il essaya d’accrocher le regard de Mac pour comprendre mais celui-ci l’évita consciencieusement.
La partie tirait à sa fin.
- Je relance de 10, dit Amanda en jetant deux jetons dans le pot.
Joe s’était couché plusieurs tours avant, n’ayant absolument aucun jeu. C’était le dernier tour et c’était à Duncan de parler, le problème c’est qu’il n’avait plus de quoi miser. Méthos et Amanda étaient toujours en jeu, mais l’ancien depuis le début de la partie avait surtout joué au culot. Soit, il avait gagné mais avec des petites mains, les autres n’ayant pas mieux. Quand à Amanda, avec elle c’était tout ou rien et surtout du bluff. Son petit « Servi !» de début de partie pouvait tout aussi bien vouloir dire qu’elle avait un jeu d’enfer qu’absolument rien du tout. Mac, lui, avait une quinte flush à la dame.
- Bon, puisque je n’ai plus rien à miser, je fais une proposition. Je me mise moi ! lança soudain l’écossais.
Joe éclata de rire.
- Tu viens d’inventer une nouvelle variante ? demanda le guetteur.
- On est entre ami, non. Et puis c’est juste un jeu. Ma mise c’est une journée à l’entière disposition du vainqueur !
- Waouh, lâcha Amanda qui se demandait déjà ce qu’elle allait pouvoir faire faire à Mac qu’il ait toujours refusé jusque là.
- On peut te faire faire n’importe quoi ? demanda Méthos en plissant les yeux soudain très intéressé.
Mac croisa le regard de son ami et se demanda aussitôt s’il ne venait pas de faire une connerie. Mais c’était trop tard pour renoncer. Il s’était engagé. Ah, le sacro-saint honneur des MacLeod !
- A part me laisser couper la tête, tenta de plaisanter le Highlander.
- J’accepte le deal, répondit Méthos.
- Tu m’étonnes, moi aussi ! s’exclama Amanda les yeux pétillants.
- Ouais. Je savais que j’aurais pas dû me coucher, bougonna Joe. J’avais tout le sol du bar à décaper.
- Bon, puisque tous le monde est d’accord, voyons les jeux ! lança Méthos.
Amanda fut la première à abattre son jeu, un carré d’as, avec un grand sourire. Mais quand Duncan sourit à son tour en regardant la belle immortelle, elle sut qu’elle ne gagnerait pas et soupira de regret. Ce fut au tour de Duncan de montrer sa quinte flush, son sourire s’élargissant encore, d’autant plus que Méthos ne semblait pas spécialement fou de joie. Pourtant lorsqu’il abattit ses cartes, une à une, du neuf au roi et tous à pique, le sourire de Mac se figea. Méthos remportait le pot avec une quinte flush supérieure à la sienne, pot qui était quand même conséquent sans oublier le droit de disposer de Duncan une journée complète.
Joe et Amanda regardèrent l’ancien avec curiosité, se demandant ce qu’il allait bien pouvoir faire faire à Duncan. Ce dernier, bien que déçu d’avoir perdu alors qu’il avait lui-même lancé cette mise idiote, n’aurait pas trop été inquiet d’être à la disposition de son ami une journée, s’il n’y avait pas eu ce malheureux incident sous ta table.
- Je te rachète ma mise ! dit soudain Duncan à Méthos. Ton prix sera le mien !
- Rêve pas, Mac. La vie offre parfois des petits moments uniques qu’il ne faut surtout pas manquer. Demain, chez moi, à la première heure, enfin, pas avant 9 heure et avec les croissants, je te prie.
Puis il se tourna vers Amanda et demanda :
- C’est bon 9 heure ? T’en aura fini avec lui ?
- T’inquiète Méthos. Si j’en ai pas fini, je reprendrais quand tu me le rendras, enfin, si tu me l’as pas trop épuisé.
- Mais non. Et puis c’est costaud à cet âge.
Mac suivait ce dialogue, incrédule. Il était en train de faire simplement l’objet d’un marchandage.
- Eh ! Je suis là ! s’exclama l’écossais. On dirait des maquignons négociant un bout de viande.
- Je t’arrête ! répondit Méthos. Si c’était le cas, on devrait tâter la marchandise.
Duncan préféra ne plus rien dire et Joe, au bord de l’apoplexie finit par ne plus pouvoir se retenir et éclata de rire jusqu’à en pleurer.
♦
Mac était décidé à passer cette journée avec calme et sérénité. Il avait joué à l’imbécile, soit, il le payait. Toute leçon était bonne à prendre, la prochaine fois il réfléchirait un peu plus. Afin de ne pas contrarier Méthos, il passa dans la meilleure boulangerie de la ville pour les croissants plus quelques autres petites viennoiseries. Puis il se présenta à l’appartement de son ami à 9 heures tapantes.
- J’apprécie la ponctualité, dit Méthos en lui ouvrant.
Mais Mac resta cloué sur le palier. Son ami venait de lui ouvrir habillé en tout et pour tout d’un boxer noir des plus suggestifs.
- Eh, Mac, tu rêves ? Amène plutôt les croissants par ici pendant que le café finit de couler.
- Tu veux que je revienne plus tard ? demanda Duncan en pénétrant dans l’appart. Le temps que tu finisses de te préparer.
- Non, pas de problème. On va prendre le petit dej d’abord, je me doucherai après.
Méthos sortit les bols et du miel et servit le café, s’installant à la table le plus naturellement du monde. Mac en fit autant. Il avait décidé de ne pas se prendre la tête concernant cette journée, quoiqu’il arrive, il s’y tiendrait. Méthos était chez lui, il vivait comme il l’entendait. Pourtant, et malgré ces bonnes résolutions, Duncan eut du mal à avaler quoique ce soit et se contenta de son café. Il voyait les pectoraux de Méthos se soulever à chaque respiration et lorsque une goutte de café tomba d’un bout de croissant qui venait de faire trempette, Duncan la suivit un instant glissant sur la peau lisse de l’immortel. Il sembla à Mac que l’ancien mettait un temps infini à l’essuyer.
- T’as tord, ils sont délicieux, dit Méthos en parlant des croissants après avoir enlevé la goutte rebelle.
Mac, obnubilé par l’attitude de son ami, ne s’était pas rendu compte du bazar qui régnait dans le loft de Méthos, sans parler du lit défait. Il y avait plusieurs dizaines de livres disséminés un peu partout, sur le canapé, la table basse, par terre, quelques uns encore sur les étagères de la bibliothèque.
- Tu veux que je range tout ça ? demanda Duncan en parlant des livres pour se donner une contenance. Que je les classe peut-être ?
- J’ai effectivement besoin d’un coup de main, mais pas pour les ranger. Viens je t’explique, dit Méthos en tapotant le canapé à côté de lui toujours en sous-vêtement.
Mac inspira un coup et vint s’installer à côté de Méthos, enfin aussi loin que possible, sans que ça paraisse suspect. Mais Méthos attrapa un ouvrage et se déplaça jusqu’à Duncan au point de le toucher.
- Tu vois, c’est le bouquin que j’ai trouvé avec Amanda. Là, l’auteur fait référence à Scáthach, magicienne et guerrière de la mythologie celtique. Ce n’est pas l’un des personnages principaux, soit, mais ça me rappelle quelque chose.
Méthos montrait à Duncan le passage en latin où il était fait référence à cette femme, mais l’écossais avait du mal à se concentrer, sentant la cuisse de son ami contre la sienne, même à travers le tissu de son jean. De plus, Méthos s’était ostensiblement penché vers lui pour être certain qu’il voit bien le texte.
- Je vois, dit simplement Duncan, et qu’est-ce que tu attends de moi.
- Et bien tu parles latin et normalement gaélique aussi, enfin je l’espère vu que tu es écossais. Je voudrais qu’on retrouve la référence à cette femme, dans ces bouquins. Je sais que c’est quelque part par là, mais je ne me rappelle plus dans lequel.
- OK, je m’en occupe. Tu vas pouvoir aller t’habiller, lança Mac sur un ton qui se voulait naturel.
- Juste un truc à faire avant, mais tu peux commencer…
Méthos se leva et se dirigea vers le lit, suivi des yeux par Duncan qui se demandait si l’ancien n’allait pas simplement se recoucher. Mais non, il avait simplement décidé de faire le lit. Il entreprit de redonner forme à l’oreiller, de tirer le drap housse et de lisser la couette pour qu’elle recouvre parfaitement le tout. Seulement chacun de ses gestes, fait sans précipitation, faisait ressortir la musculature fine mais bien présente de Méthos, jusqu’à ses fesses lorsqu’il se pencha sur le lit.
Duncan eut soudain du mal à avaler sa salive et se concentra sur le livre en rougissant.
Méthos finit par passer à la salle de bain au grand soulagement de l’écossais. Celui-ci commença à prendre les ouvrages un par un pour y chercher les références à la mythologie celtique. Pourtant, il n’arrivait pas à ôter de son esprit le comportement très exhibitionniste de Méthos, lui qui en général s’habillait de pulls larges et informes. Mac se dit qu’après tout il n’avait jamais vu son ami au saut du lit et que c’était peut-être simplement sa façon de vivre. Quand l’eau de la douche cessa et qu’il entendit la porte s’ouvrir, il leva les yeux de son ouvrage et vit Méthos encore moins vêtu que précédemment. Il s’essuyait les cheveux avec une serviette, tandis qu’une autre lui ceignait partiellement les reins.
- Bouge pas, j’ai juste oublié de prendre des fringues, dit l’ancien en se dirigeant vers une commode.
Duncan pouvait voir le nœud de la serviette sur la hanche de Méthos, s’attendant à tout moment à ce qu’il lâche, tellement le linge était petit, sans compter le galbe d’une fesse quand l’ancien se pencha sur le tiroir qu’il venait d’ouvrir. Il y prit un tee-shirt et regagna la salle de bain, non sans s’essuyer négligemment le torse en faisant un grand sourire à Duncan.
Duncan MacLeod ne savait plus où il en était. Il avait côtoyé des femmes qui avaient un comportement moins provocant. Pendant un instant, il pensa à prendre ses affaires et à s’en aller. Mais il avait contracté une dette et il se devait de l’honorer. Si Méthos devait aller plus loin dans son comportement, il mettrait les points sur les i.
Méthos était sorti de la salle de bain vêtu d’un jean assez moulant et d’un tee-shirt qui ne l’était pas moins. Les deux vêtements dessinaient parfaitement les courbes de son anatomie, toutes les courbes ! Mais Duncan décida de faire comme si tout était normal et continua ses recherches.
La matinée se passa plutôt bien, même si les recherches n’avançaient pas très vite. Méthos avait pris un bouquin en latin et soudain en avait lu un passage à Duncan. En fait, le typographe avait fait une coquille sur l’un des mots et la phrase n’avait plus du tout le sens voulu l’auteur, et donnait au paragraphe un côté cocasse. Les deux immortels avaient ri et ils avaient ensuite passé plus d’une heure à se rappeler de textes comportant des erreurs de traduction, souvent du plus haut comique.
Méthos s’était installé par terre adossé au canapé, pendant que Duncan était assis sur celui-ci, et l’écossais se dit soudain qu’il s’était imaginé des choses, simplement parce qu’il ne connaissait pas vraiment son ami et sa façon de vivre.
A midi, Méthos décida de commander le déjeuner. Il n’était pas contre cuisiner, mais avec toute ces recherches, il n’avait pas eu ni le temps de préparer quoi que ce soit, ni de faire des courses. Il appela donc un traiteur de sa connaissance et une demi-heure plus tard, un repas typiquement japonais leur fut livré.
- Je te concède que ça ne vaut pas ceux mangé là-bas, dit Méthos, mais c’est les meilleurs sushi et sashimi de cette ville, crois-moi !
- Ça ira très bien, après 4 siècles j’ai appris à m’adapter.
Avec le repas, Méthos avait commandé une bouteille de saké et les deux immortels prirent l’apéro avec le frais breuvage. Mais après le troisième verre, Duncan leva le pied histoire de garder les idées claires. Puis ils passèrent à table.
Avec les baguettes, ils piochaient dans les différents plats les petites bouchés, les trempant dans une sauce soja avant de les avaler. Le repas était très agréable et bon enfant. Alors que Duncan allait prendre le dernier makizushi au thon, Méthos eut la même idée et les deux jeux de baguettes se heurtèrent au dessus de la boulette de riz.
- Vas-y, dit Duncan en retirant ses baguettes.
- Non, prend-le, répliqua Méthos.
- Non, non, à toi l’honneur, je vais prendre autre chose, insista Mac.
Méthos attrapa le makizushi et le porta à la bouche du Highlander.
- N’oublie pas qu’aujourd’hui c’est moi qui décide, dit Méthos d’une voix suave.
Mac ouvrit la bouche et laissa son ami y insérer l’aliment.
- Et ben voilà un bon garçon, se moqua gentiment Méthos.
Mais Mac avait un drôle de gout dans la bouche et ce n’était pas celui du riz et du thon, qu’il eut d’ailleurs beaucoup de mal à faire passer compte tenu de la boule qui s’était formé au creux de son estomac.
Après le repas, les deux hommes reprirent leur recherche littéraire, mais la bonne humeur de Duncan d’avant repas s’était un peu ternie. L’attitude plus que suggestive de Méthos commençait à le mettre plus que mal à l’aise. Pourtant le début d’après midi se passa sans autres incidents. Chacun avait repris sa place, l’un par terre et l’autre sur le canapé. Vers 4 heures, Méthos leur servit une bière et ils firent une pause.
- Alors, tout va bien avec Amanda ? demanda soudain Méthos.
- Pourquoi tu voudrais que ça n’aille pas ? répondit Duncan de nouveau sur la défensive.
- Peut-être parce qu’entre elle et toi, ça ne dure jamais très longtemps et ça finit presque toujours par une engueulade. C’est juste pour savoir à quel moment il faudra que j’aille te consoler, répondit Méthos l’air de rien.
- Je… Pourquoi tu n’irais pas la consoler, elle ?
- Parce que tu es mon ami, Mac. Evidemment, Amanda aussi, mais entre nous c’est… plus ancien, plus profond. Je ne supporterai pas qu’elle dise des méchancetés sur toi uniquement par colère, répondit Méthos en regardant Mac droit dans les yeux.
Mac ne répondit rien et se replongea dans le livre qu’il tenait et Méthos après un instant, dans le sien.
Une heure plus tard environ, Méthos se leva et s’assit près de Mac, très près et lui montra l’ouvrage qu’il tenait.
- Tiens, il y a un passage en gaélique. Tu peux m’aider à le comprendre ?
- Tu ne connais pas le gaélique ? demanda Duncan en se crispant.
- Tu sais je connais tellement de langues et dialectes que par moment ça se mélange. Et puis, je ne suis pas tellement allé au-delà de la Gaule à l’époque ! Regarde, c’est juste là, j’ai un peu de mal.
Duncan prit le livre et lut une première fois le paragraphe dans sa tête. Puis soudain, il sentit Méthos poser une main sur son épaule et un frisson le parcouru, mais il ne fit aucun commentaire. Puis l’ancien s’approcha encore plus et lui murmura à l’oreille :
- Alors ? ça rentre ?
Mac ne savait plus si Méthos faisait allusion au texte ou à autre chose, et il n’en pouvait plus. Il referma la livre d’un coup sec et se leva, faisant face à son ami qui se laissa langoureusement aller dans le canapé.
- Ecoute Méthos, il faut qu’on parle, commença Duncan.
- C’est ce qu’on a fait toute la journée, répondit l’interpellé d’un ton plaintif.
- Je veux qu’on mette les choses au point concernant… heu…
- Oui Duncan, dit Méthos en se mettant debout.
- JE NE SUIS PAS GAY ! s’emporta le Highlander qui ne savait pas comment dire les choses avec diplomatie.
- Ça, c’est vrai que tu n’as pas l’air très joyeux, mon pauvre chéri, répliqua Méthos en lui caressant la joue.
Celui-ci se recula comme s’il venait d’être piqué par un serpent venimeux.
- JE NE SUIS PAS HOMO ! s’écria de nouveau Mac.
- Et il t’a fallu une journée pour le dire, dit l’ancien d’un ton narquois. T’attendais quoi ? Que je te viole ?
- Méthos…
- En tout cas, j’aurai dû prévoir une webcam, parce que quand je vais raconter notre journée à Joe et Amanda, ils ne voudront pas me croire !
- Tu veux dire que… tout ça, c’était du cinéma ?
- Je te signale quand même que c’est toi qui a commencé, se défendit Méthos devant le regard furieux de l’écossais.
- Comment ça « j’ai commencé » !
- Ben oui, hier, chez Joe, c’est quand même bien toi qui m’as fait du pied, non ?
- Mais c’est pas toi que je visais, imbécile, c’était Amanda !
- Et bien quand elle va savoir que tu confonds mes pieds avec les siens… elle va être sacrément vexée !
- Oui, ben c’est pas la peine de la ramener, parce que si je me rappelle, tu n’étais pas indifférent à ce que je te fasse du pied ! triompha Mac pensant avoir trouvé le moyen de faire taire son ami.
- Eh ! Moi je croyais que c’était Amanda !
- Quoi ! C’est pour ça que tu as répondu ? Et avec moi juste à côté en plus !
Méthos haussa les épaules en souriant d’un air candide.
Lorsque Duncan quitta le loft de Méthos, il pestait encore contre son ami, mais il n’était pas vraiment en colère. L’ancien s’était beaucoup amusé à ses dépends, mais ça faisait parti du deal : tout ce qu’il voulait à part lui prendre la tête. Et finalement, Mac s’était pris la tête tout seul toute la journée. Lorsqu’il monta dans sa voiture, il se mit à sourire en repensant à cette journée.
Méthos regarda par la fenêtre son ami partir. Il allait juste falloir qu’il range tous les bouquins. De toute façon, la référence qu’il cherchait se trouvait dans un ouvrage resté à Paris. Il poussa un soupir en voyant disparaître la voiture de Duncan et pensa tout haut :
- De toute façon, ils finiront par s’engueuler…
FIN
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