Bonne lecture Prologue
En arrivant au labo, Don remarqua que Danny était déjà là, en train d’examiner les indices de leur enquête. Déjà ou encore, parce qu’il y avait probablement passé la nuit. Cette enquête durait depuis trop longtemps et ils n’avaient pas assez d’indices, elle allait les rendre tous fous.
Mac avait demandé une réunion, mais Don n’était pas sûr que ça les avance à quelque chose. Pas sans nouvelle scène de crime en tout cas. Il détestait ça, mais il était réaliste. Et pour le peu que leur meurtrier choisisse une victime un peu trop connue, le FBI allait récupérer l’affaire. Don savait que la politique pouvait interférer dans une enquête, ça arrivait régulièrement, mais là, c’était presque personnel. Il voulait mettre les menottes lui-même à ce salaud. Le bon côté des choses c'était que le choix très particulier de ses victimes n’avait pas entraîné de phobie de masse. Les gens n’hésitaient pas à vivre leur vie, à aller au supermarché, ils en parlaient entre eux. Après tout, seules les starlettes de 20 ans, belles, riches et odieuses avec leur entourage devaient se méfier de lui. En écoutant les conversations au Starbucks où il avait prit son café, Don avait même eu l’impression que les gens l’aimaient bien. Il avait eu envie de leur mettre sous le nez les photos des corps mutilés des victimes.
La réunion commença à son arrivée. En fait, il se demandait si un seul membre du labo était rentré chez lui au cours de la nuit. Mac reprit les dossiers un à un et accrocha les photos des victimes sur le tableau. Ce dossier, il le connaissait par cœur au même titre que toutes les autres personnes de la pièce. Ses yeux se posèrent sur Cathy Jones, leur première victime. Cathy avait 19 ans, mannequin depuis son adolescence, elle commençait à décrocher des contrats vraiment juteux depuis qu’elle sortait avec un rappeur-dealer qui l’avait fait tourner dans un de ses clips. Elle avait été retrouvée dans une poubelle, à deux rues de la maison de son copain. Elle n’avait pas de gardes du corps, les membres du gang local savaient qu’il ne fallait pas la toucher. Elle aurait d’ailleurs du être dans un taxi que son mec lui avait appelé mais en fait, il n’était jamais arrivé. Le chauffeur avait reçu un appel depuis un portable prépayé lui demandant de ne pas venir.
Son corps n’avait pas été épargné, elle avait été lacérée au niveau du visage, des bras et des jambes. Aucune des coupures n’avait été mortelle cependant. Elle avait été tuée par strangulation, étranglée par son écharpe en soie à 200 $.
L’enquête n’avait rien donné de probant, malgré les nuits blanches que lui et Danny avaient passé dessus.
Le deuxième corps était celui de Vanessa Alvarez, latino de 22 ans et chanteuse dans un groupe montant dans l’univers des boites branchée new yorkaise. Elle avait elle aussi été retrouvée dans une poubelle, celle du club dans lequel elle devait chanter. Son corps présentait les mêmes blessures. Aucun élément nouveau, pas de trace ADN, ni empreinte digitale probante, pas de témoin, pas de suspect. Les crises de Vanessa avaient énervé pas mal de monde, mais personne ne l’avait tuée.
Enfin, leur dernière victime s’appelait Lola Green, alias Lolita. C’était une actrice de sitcom qui venait de signer pour un film à gros budget. Sa mort remontait à trois jours maintenant. Don s’était occupé des trois enquêtes avec Danny et Mac sur la dernière. Même les regards quasiment neufs de Stella et Sheldon n’apportaient rien. Alors que Don s’apprêtait à repartir au central, Mac leur annonça qu’ils avaient une nouvelle victime. A Los Angeles… Les questions de Danny ne se firent pas attendre. Qu’est-ce que leur suspect faisait là-bas était la principale. Danny s’insurgea aussi, signalant qu’il ne tenait pas à être écarté de l’enquête. Don n’en pensait pas moins, mais il laissa Danny parler pour lui. Mac supportait bien mieux l’insubordination lorsqu’elle venait de son protégé que de l’inspecteur.
« Danny, stop. Laissez moi parler. Lorsque le lien à été fait avec nos victimes, les inspecteurs de LA ont accepté de laisser l’affaire au FBI. J’ai parlé avec le superviseur de l’enquête, l’agent spécial Don Eppes, il vous attend. Il a dit que toute aide serait la bienvenue. C’est pour ça que je voulais que l’on revoit le dossier avant que vous partiez. Pour être sûr que l’on a rien oublié. Maintenant rentrez chez vous Danny, votre avion part dans deux heures. Don, j’ai eu l’accord de votre capitaine, vous y allez aussi. »
Don ne sut pas quoi répondre. Il voulait ce salaud mais il avait aussi beaucoup de boulot ici, à New York. Malgré tout, il voulait ce salaud, vraiment. Parce qu'elles avaient beau être de vraies garces, ces filles ne méritaient pas de mourir. Pas comme ça en tout cas.
Chap. 1 :
Danny piqua du nez dès que l’avion prit de l’altitude. Don se demanda depuis combien de temps le scientifique ne s’était pas accordé une vraie nuit de sommeil. Lui-même n’avait pas le courage de se replonger encore dans le dossier. Pour quoi faire ?
Les rares renseignements qu’il avait de leur nouvelle victime semblaient cohérents avec ce que le tueur avait fait à New York. Cillia Peters avait 17 ans, elle était actrice depuis son plus jeune âge et réputée pour avoir un caractère difficile. L’autopsie n’avait pas encore été pratiquée lorsqu’il avait quitté le sol new yorkais, mais Don savait qu’elle confirmerait qu’il s’agissait du même tueur. Peut-être que la lame utilisée serait différente, ou peut être pas. Mais ce n’était pas vraiment ça le plus important. La question importante c’était pourquoi est-ce qu’il avait changé de ville comme ça. Les tueurs en série ne changent en général pas facilement de mode opératoire ou de ville, parce que ce sont pour eux des éléments de stabilité dans un monde où tout va de travers.
Don se sentait perdu. Leur suspect devait sûrement travailler dans le monde du showbiz pour pouvoir les observer, mais ils avaient déjà vérifié cette hypothèse et personne n’avait été en contact avec leurs trois victimes à la fois au cours des six derniers mois. Don referma un peu violemment le dossier qu’il avait entre les mains, attirant l’attention de l’hôtesse qui se tenait à quelques mètres de lui. Il avait laissé à Danny le siège côté hublot, parce qu’il le lui avait demandé. Et maintenant Danny dormait et Don ne savait pas quoi faire pour occuper son temps libre. Le film qui commençait aurait pu l’intéresser dans d’autres circonstances mais il l’avait déjà vu et son esprit n’arrivait pas à se concentrer.
L’hôtesse, Carrie selon son badge avait du remarquer son petit manège. Elle s’avança vers lui. « Vous voulez boire quelques chose Monsieur ? »
« Je veux bien un verre d’eau, merci. »
Elle devait penser à quelque chose de plus fort, et Don sentait qu’il en avait besoin mais il était en service officiellement. Elle le lui apporta avec un grand sourire, puis lui fit remarquer que s'il voulait quelque chose d’autre, il n’avait qu’à demander.
« Je rêve ou elle te drague ? »
Danny venait de se réveiller, au bon moment.
« Jaloux ? » voulut savoir Don.
« Pas mon type »
Danny se leva, enjamba Don et se dirigea vers les toilettes. Don détestait lorsque Danny faisait ça. Comme s’il n’y avait rien entre eux deux. En même temps, qu’est ce qu’il y avait réellement ? Danny et lui avaient couché ensemble, sept fois en 18 mois. A chaque fois, ils avaient fait la fête, un peu trop bu et s’étaient laissés aller. A chaque fois Danny était parti comme un voleur au milieu de la nuit. Don avait essayé de lui en parler, mais Danny n’avait rien voulu savoir.
En revenant à sa place, il ne regarda même pas Don. Le policier trouvait ça vraiment énervant, parce qu’ils étaient les meilleurs amis du monde tant que Don ne faisait pas de remarque sur leur attirance mutuelle.
Le reste du voyage fut long, mais la mauvaise humeur de Danny passée, les deux hommes discutèrent de tout et de rien.
A leur sortie de l’avion, Carrie glissa un mot dans la poche de Don, probablement son numéro. Celui-ci lui répondit avec un sourire charmeur, mais tout en sachant qu’il ne l’appellerait probablement pas. Elle était belle pourtant, et elle lui plaisait, mais Danny était là.
Il ne leur fallut pas longtemps pour récupérer leurs sacs de voyage, puis ils se dirigèrent vers la sortie. Ils se doutaient que le FBI enverrait quelqu’un les chercher, et ils avaient raison.
Deux hommes les attendaient, un noir et un blanc qui discutaient tout en tenant un panneau avec le nom de Danny écrit dessus.
Après de rapide présentation, l’agent spécial Colby Granger et l’agent spécial David Sinclair les précédèrent vers la voiture. La clim se mit en route automatiquement, pour le plus grand plaisir des New Yorkais qui n’avaient pas l’habitude de la chaleur de la ville. A New York, c’était le printemps et le thermomètre atteignait à peine les 20 degrés, ici il en faisait déjà 10 de plus.
« C’est une sale affaire qui vous amène. J’espère qu’on retrouvera vite ce salaud, que vous puissiez un peu profiter de la ville. »
C’est Sinclair qui avait parlé. Colby se concentrait sur la route. « Vous êtes déjà venu ? »
« Jamais, on découvre. Vous savez, New York est une ville à laquelle on s’attache vite. »
« Je sais, j’ai grandi dans le Bronx. On s’attache vite à LA aussi. Vous verrez. »
Arrivés dans les locaux du FBI, les deux agents leur présentèrent le reste de leur équipe : Megan Reeves, leur profiler. Les consultants en mathématiques : Charlie Eppes, Amita Ramanujan et Larry Fleinhardt, qui venaient de les aider dans une enquête et qui rentraient à la fac. Et enfin, il firent connaissance avec le superviseur de l’équipe : Don Eppes.
Il leur souhaita rapidement la bienvenue avant de demander un compte-rendu à tout le monde. Danny commença par leur exposer les trois meurtres ayant eu lieu à New York. Puis ce fut au tour de Megan. Cillia avait été retrouvée dans la rue, lancée d’une voiture d’après des témoins. Personne n’avait vu le chauffeur et la voiture avait été volée et retrouvée brûlée. Elle avait été étranglée par un de ses lacets, le tueur se servait toujours de quelque chose appartenant à la victime. Elle avait les mêmes marques de coupure sur les bras et les jambes, mais pas son visage. Ses petites différences intriguèrent beaucoup l’équipe.
« Le tueur a peut être été obligé de se déplacer, il n’est pas dans son milieu habituel et ça peut expliquer quelques changements. Il se peut qu’il se soit faire surprendre, ce qui l’a obligé à se débarrasser du corps plus vite. »
Don ne sentait pas à l’aise dans ce bureau, il ne parvenait pas à expliquer pourquoi. Le fait qu’il ait l’impression d’avoir été écarté de l’enquête par les fédéraux ne devait pas y être étranger. Megan avait commencé un profil, tous les regards étaient posés sur elle, alors qu’elle exposait sa théorie. Don en profita pour regarder d’un peu plus près leur hôte. Il avait trouvé l’agent Eppes sexy dès le premier coup d’œil, et le temps qui passait ne faisait pas mentir sa première impression. Don n’aurait pas su dire pourquoi, il avait un petit quelque chose qui le rendait attirant, très à son goût. Mais bon, il savait qu’il ne devait pas se faire d’illusion, quelle chance y avait-t-il pour que l’homme ne soit pas purement hétéro ?
Un coup de fil avertit David que la légiste avait fini son autopsie, et qu’elle les attendait pour leur faire part de ses conclusions. Bien sûr, Danny voulu y aller lui aussi.
Don demanda à Colby et Megan d’aller interroger les collègues de Cillia pendant que lui-même et l’inspecteur Flack allait interroger le manageur de leur victime.
_________________ dois-je rêver pour vivre ou vivre pour rêver?
la seul chose dont je suis sur, c'est que rêver est beaucoup plus aggréable.
Dernière édition par cami le 01 Nov 2010 16:54, édité 1 fois.
|