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 Sujet du message: [Finie] L'inacceptable - NCIS - Jethro/Tony - G
MessagePosté: 30 Nov 2006 18:54 
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Inscription: 17 Jan 2004 13:57
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Salut !

Voici ma dernière fic NCIS... qui change un peu de d'habitude, vous verrez... Bonne lecture !

Cybelia.

--------------------------

L’inacceptable.

Gibbs et son équipe arrivèrent près de l’entrepôt apparemment désaffecté, armes aux poings. L’ex-Marine donna ses ordres :
— McGee, Ziva, vous passez par derrière. Tony, tu me couvres.
— Avec joie, Patron ! répondit l’Italien.
Jethro ne releva pas, mais, même dans ces moments d’intense concentration, il appréciait les réparties facétieuses de son subordonné. Les deux hommes entrèrent par la porte restée ouverte. Gibbs fit signe à Tony de se déployer vers la droite tandis qu’il partait à gauche. Ils se dissimulèrent derrière des cartons. Les lieux semblaient déserts, mais ils savaient que leur suspect, le Lieutenant Walters, était là, caché quelque part. Alors que Jethro allait sortir de son abri pour avancer, un coup de feu fut tiré dans sa direction. Il recula et riposta. Il ne voyait pas son assaillant et espérait que Tony aurait un meilleur angle de tir. Frustré, il finit par changer de tactique : il revint vers la porte et utilisa un autre empilement de cartons comme bouclier. De là, il pouvait voir distinctement Walters et comprit que son coéquipier n’avait aucun moyen de l’atteindre sans se faire descendre. Il prit alors une grande inspiration et se lança. Il se jeta à découvert en tirant, puis roula sur le sol. Lorsqu’il se releva, Walters gisait à terre. Il s’approcha, le tenant en joue et vit du coin de l’œil Tony le rejoindre. Par acquis de conscience, le jeune homme s’agenouilla pour vérifier le pouls du suspect.
— Il est mort.
Jethro soupira. Au moment où il baissait son arme, son regard remonta et se posa sur une silhouette étendue sur le sol à environ cinq mètres de là. Il s’en approcha, inquiet, et se figea soudain, pris d’une sueur froide.
— Non…
Il ne pouvait plus bouger. Ses yeux fixaient le corps sans vie d’une fillette d’une dizaine d’années, d’origine asiatique, dont la poitrine ensanglantée ne se soulevait pas. Tony jeta un bref regard à son supérieur et se pencha sur l’enfant. Il secoua la tête négativement. Gibbs n’avait pas bougé. Il n’arrivait pas à croire ce qui venait d’arriver, ce qu’il avait fait. Il sentit la main de l’Italien se poser sur son épaule et se tourna doucement vers lui.
— Ce n’est pas de ta faute.
Il ne répondit pas. Il avait besoin de remettre de l’ordre dans ses idées.
— J’appelle Ducky, souffla Tony près de lui.
Gibbs acquiesça silencieusement. Il vit Ziva et McGee s’approcher. Avant qu’ils aient eu le temps de dire quoi que ce soit, il quitta l’entrepôt. Une fois dehors, il prit une grande inspiration. L’image du corps sans vie de la fillette restait comme gravé sur sa rétine. Il se rendit compte qu’il avait toujours son arme à la main. Très calmement, il la rangea dans son holster. Il ne savait pas combien de temps s’était écoulé lorsque la voix de Tony le tira de sa torpeur :
— Gibbs ? Patron, on rentre au NCIS.
— Je viens.
Il prit les clés de la voiture dans sa poche et les lança à l’Italien qui les rattrapa au vol, surpris.

Durant tout le trajet, Jethro ne dit pas un mot. Il n’aurait su dire si les autres avaient parlé, il s’était complètement isolé, essayant de comprendre où et quand il avait fait une erreur. Arrivé au bureau du NCIS, ils trouvèrent la Directrice Sheppard qui les attendait.
— Agent Gibbs, je veux votre rapport sur mon bureau dans une heure.
— Vous l’aurez ! répondit-il d’une voix encore plus sèche que d’habitude.
Il s’assit à son bureau et se mit au travail. Au bout d’un moment, il réalisa que ses subordonnés le regardaient en chuchotant.
— Je crois que vous avez aussi des rapports à rendre ! leur lança t’il brusquement, les faisant sursauter.
Les trois agents s’installèrent à leurs bureaux, obéissant. Lorsqu’il eut terminé son rapport, Jethro appela Abby :
— Tu as fini le comparatif balistique ?
— Il me faut encore un peu de temps, Gibbs !
— Tu as vingt minutes.
Et il raccrocha. Il se leva sans un mot et descendit à la morgue. Là, il trouva Ducky penché sur le cadavre de Walters.
— Ah, Jethro, tu tombes bien, j’allais t’appeler !
— Je t’écoute !
— Deux balles ont touché le Lieutenant. L’une, mortelle, l’a atteint en plein cœur. La seconde a traversé son bras, sûrement au moment où il tombait et…
— Elle a tué la gamine… termina Gibbs d’une voix blanche.
Le légiste acquiesça d’un signe de tête.
— Tu as trouvé quelque chose qui permette de l’identifier ?
— J’ai envoyé ses empreintes dentaires et digitales à Abby pour qu’elle fasse les recherches. Vu l’état de santé de cette enfant, je pense que c’était l’une des clandestines victime du trafic monté par le Lieutenant Walters.
Gibbs soupira. Il jeta un coup d’œil à la pendule, il était temps pour lui de remonter et d’aller affronter Jane Sheppard. Alors qu’il sortait de l’ascenseur, il fut abordé par Tony qui lui tendait un dossier.
— Abby m’a donné ça pour toi.
Jethro prit les feuilles, alla chercher son rapport sur son bureau et s’éloigna en direction de l’escalier. Il jeta un rapide coup d’œil aux résultats de l’analyse balistique qui correspondaient bien à ce qu’il pensait. Retenant un soupir, il grimpa au premier et se dirigea vers le bureau de la Directrice. Il passa devant la secrétaire qui lui adressa un regard navré :
— Elle vous attend.
Il frappa et entra sans attendre la réponse.
— Jethro, Mademoiselle Sciuto m’a fait parvenir son rapport de balistique. La balle…
— Je sais, l’interrompit-il.
— Alors, je suppose que tu sais également que je suis obligée de te demander…
Sans attendre qu’elle ait fini sa phrase, il sortit son arme et sa plaque qu’il posa devant elle.
— Si le FBI me cherche, je serai chez moi.
Et il quitta les lieux. Alors qu’il redescendait, il entendit une conversation entre ses agents.
— Gibbs a fait… comment on dit déjà ? demanda Ziva. Ah oui, une bavure !
— Ce n’était pas une bavure ! le défendit Tony. C’était… un regrettable accident.
Ces quelques mots prononcés par l’Italien valaient plus aux yeux de Jethro que n’importe quelles phrases de compassion de la part des autres. En le voyant arriver, ses subordonnés se turent. Il passa près d’eux en lançant :
— C’était une bavure, Tony.
Il se dirigea vers son bureau. Là, il prit son manteau, ferma ses tiroirs à clés et rangea son siège. Alors qu’il allait quitter les lieux, DiNozzo se planta devant lui, le fixant droit dans les yeux.
— Patron, qu’est-ce qui se passe ?
L’ex-Marine eut un léger sourire à l’attention de son ami. Il lui posa la main sur l’épaule et souffla :
— Je rentre chez moi. C’est toi le Patron, maintenant.

***

Tony était abasourdi. Le temps qu’il réalise ce que venait de lui dire Gibbs, celui-ci était parti. L’Italien se préparait à courir pour le rattraper lorsque la voix de la Directrice l’appela depuis la mezzanine :
— Agent DiNozzo ! Je dois vous parler !
Il soupira, mais obéit. Une fois dans le bureau de Sheppard, celle-ci lui désigna un siège. Il s’assit, appréhendant la suite.
— L’analyse balistique a prouvé que la balle qui a tué la petite fille provient bien de l’arme de l’Agent Spécial Gibbs. Le FBI en a été informé et a demandé sa suspension le temps de l’enquête. Vous prenez donc la tête du service jusqu’à sa réintégration. Je compte sur votre entière coopération avec les agents du FBI.
— Bien sûr, répondit Tony, espérant que celui qui se chargerait de cette affaire serait Tobias Fornell.
Il savait que ce dernier n’essayerait pas d’enfoncer Gibbs, contrairement à d’autres fédéraux qui seraient plus que ravis d’épingler un agent de la trempe de l’ex-Marine à leur tableau de chasse. Perdu dans ses pensées, Tony sursauta lorsque la Directrice l’interpella :
— Agent DiNozzo !
— Euh… oui ? Excusez-moi…
— Vous pouvez disposer.
Il ne se fit pas prier pour quitter les lieux. Il n’aimait pas cette femme. Dès son arrivée, il l’avait prise en grippe et il savait très bien pourquoi : il était jaloux de l’histoire qu’elle avait eue avec Gibbs. Même s’il refusait de l’admettre, Tony était tombé amoureux de son supérieur et, dès qu’une femme tournait autour de lui, l’Italien devait lutter pour ne rien laisser paraître de sa jalousie.
McGee et Ziva s’approchèrent.
— Alors ? Demanda Tim.
— Gibbs est suspendu et le FBI va enquêter sur lui pour voir s’il a fait une erreur ou si c’était un accident.
— Quand on parle du loup… souffla la jeune femme.
Les deux hommes se tournèrent vers le groupe qui sortait de l’ascenseur. Tony fut soulagé de voir Fornell parmi eux. L’agent du FBI s’avança directement vers lui :
— Agent DiNozzo. Où est Gibbs ?
— Il est rentré chez lui.
— Nous allons devoir tous vous interroger séparément pour savoir ce qui s’est passé. Je veux commencer par vous, Tony.
— Pas de problème. Suivez-moi.
Ils se rendirent dans une salle d’interrogatoire vide. L’Italien savait que d’autres fédéraux s’étaient installés dans l’autre pièce pour assister à ce qui allait se passer, mais il n’appréhendait pas la suite des évènements car il était sûr qu’il ne s’agissait que d’un accident : Gibbs n’aurait jamais pu faire une telle erreur.
Tony s’assit. Fornell prit place en face de lui, l’air grave.
— Racontez-moi ce qui s’est passé.
Le jeune homme s’exécuta, n’omettant aucun détail. Il s’arrêtait parfois, essayant de ne rien oublier. Lorsqu’il eut fini, l’agent du FBI lui demanda :
— Vous n’avez donc pas vu la fillette avant que vous la trouviez morte près du suspect ?
— Non. Je vous l’ai dit : d’où j’étais, je ne voyais même pas Walters. Gibbs était le seul à pouvoir intervenir.
— J’aimerais aller sur les lieux pour me rendre compte par moi-même.
— Allons-y !
Ils retournèrent dans le bureau. McGee et Ziva se faisaient interroger par les collègues de Fornell. Celui-ci indiqua qu’ils quittaient le bâtiment, puis ils sortirent.
Lorsqu’ils arrivèrent dans l’entrepôt désaffecté, Fornell prit la place de Gibbs et ils rejouèrent ce qui s’était passé le matin même. L’agent du FBI put se rendre compte par lui-même de la situation, mais ne laissa rien paraître de ses pensées. Tony était inquiet. Il savait que Fornell ne chercherait pas à faire tomber Gibbs à tout prix, mais il ne pouvait s’empêcher de se demander si ses supérieurs, eux, n’allaient pas profiter de cette bonne occasion pour se débarrasser d’un gêneur. Ils rentrèrent au bureau du NCIS. Là, Fornell rejoignit ses collègues et s’entretint un instant avec eux en privé. Tony alla voir Ziva et McGee qui discutaient dans un coin.
— Comment ça s’est passé ? demanda Tim.
— Bien… enfin, j’en ai l’impression, répondit l’Italien. Maintenant, tout dépend de Fornell…
Celui-ci s’avançait justement vers eux.
— Je vais aller rendre visite à Gibbs.
— Quand aura t’on les conclusions de votre enquête ? demanda DiNozzo.
— Bientôt, ne vous en faites pas.
Lorsque les agents du FBI furent partis, Ziva demanda :
— Et on fait quoi nous maintenant ?
Tony soupira :
— On continue !

***

Deux jours étaient passés depuis la fusillade. Jethro n’était pas sorti de chez lui, passant ses journées et ses nuits à travailler sur son bateau. Il n’avait presque pas dormi. A chaque fois qu’il fermait les yeux, il revoyait le corps sans vie de la petite fille. Abby l’avait appelé pour lui dire qu’il ne connaissait toujours pas son identité mais qu’elle avait transmis ses données à l’immigration et qu’elle attendait leur réponse. Lorsque Fornell était venu l’interroger, il lui avait raconté dans le détail tout ce qui s’était passé. L’agent du FBI avait paru compréhensif et avait voulu le réconforter en lui disant que pour lui, c’était un malheureux accident. Après le départ de Tobias, il n’avait plus répondu au téléphone. Il avait besoin d’être seul, de faire le point.
Penché sur la charpente du bateau, il sursauta presque lorsque la porte du sous-sol s’ouvrit sur Tony.
— Désolé, Patron. J’ai sonné, mais tu n’as pas répondu et c’était ouvert.
— Qu’est-ce que tu veux, DiNozzo ? Demanda Gibbs d’un ton sec.
Son subordonné descendit les quelques marches et s’avança vers lui.
— Comme tu ne réponds pas au téléphone, je me suis dit qu’il valait mieux que je vienne. Fornell a appelé. Il a rendu son rapport à ses supérieurs. Il a conclu à un accident.
— Qu’est-ce que tu veux, DiNozzo ? répéta Jethro, sans lever les yeux de son rabot.
Tony s’approcha encore et sortit quelque chose de sa poche qu’il posa sur une table.
— Ton arme et ton insigne… je suis venu te les rendre… Tout le monde s’inquiète pour toi au bureau… Je m’inquiète pour toi…
— Ce n’est pas la peine, je vais bien.
— Ne me mens pas ! Même si je n’ai pas ton talent pour juger les gens, je commence à te connaître… et je sais que cette histoire t’a touché plus que ce que tu veux bien le dire… et le montrer…
Jethro savait que Tony avait raison, mais il ne pouvait se décider à baisser sa garde. Il avait trop peur de ce qu’il pourrait dire, ou faire, s’il commençait vider son cœur devant l’Italien.
— Tu devrais retourner bosser, DiNozzo.
— Pas avant que tu m’aies parlé…
Le jeune homme était presque à le toucher. Gibbs s’était figé au milieu de son geste, ses doigts crispés sur le rabot. Un frisson glacé parcourut son échine lorsque Tony posa sa main sur son bras nu.
— Gibbs… Jethro…
C’était la première fois que son subordonné se permettait de l’appeler par son prénom. Et ce fut ce qui brisa ses dernières résistances. Lui, toujours si fort en toutes circonstances, ressentait un besoin irrépressible de se laisser réconforter par les bras de Tony, même s’il savait que, pour l’Italien, ça ne serait qu’un geste amical, sans plus. Il ouvrit la bouche, mais les mots refusèrent de sortir. Il prit une grande inspiration et se lança à nouveau :
— Elle avait le même âge…
— Qui ?
— Kelly… ma fille… elle avait le même âge que cette gamine quand elle est morte…
— Je ne savais pas que tu avais eu une fille, s’étonna le jeune homme.
— Personne ne le sait… à part Ducky. Je…
Sa gorge se noua. Il sentait les larmes monter et tentait de lutter contre elles, mais c’était en vain. Les derniers évènements avaient brisé la carapace qu’il s’était forgé depuis toutes ces années. Il serra les paupières un court instant et, quand il rouvrit les yeux, les pleurs coulèrent sur ses joues. Alors qu’une main douce venait les essuyer, il s’obligea à lever la tête pour regarder son ami en face. Ce qu’il vit alors dans le regard azur de Tony termina de faire chavirer son cœur. Le rabot tomba sur le sol dans un bruit mat mais aucun des deux hommes ne s’en préoccupa. Jethro sentit ses jambes fléchir et il se laissa glisser au sol, accompagné par son ami qui ne le lâcha pas. A genoux par-terre, il vit Tony se rapprocher un peu plus et l’enlacer doucement. Gibbs enfouit son visage dans le cou du jeune homme alors que toute sa peine, toute sa détresse accumulées depuis des années s’évacuaient enfin. L’Italien lui caressait tendrement le dos en lui murmurant des mots apaisants dans sa langue natale. Même s’il ne les comprenait pas, Jethro sentait leur force et leur bienveillance le traverser. C’était la première fois qu’il laissait ainsi ses émotions prendre le contrôle, mais il sentait peu à peu la douleur refluer pour faire place à un bien-être, un état dans lequel plus rien ne comptait à part la présence de Tony à ses côtés. C’est à ce moment précis qu’il réalisa combien il aimait le jeune homme, plus qu’il n’avait jamais aimé les femmes qui avaient partagé sa vie.
Et cette idée lui fit peur. La détresse laissa alors la place à la colère. Il repoussa un peu brusquement Tony qui tomba sur les fesses. Gibbs se releva, essuyant ses joues humides d’un revers de la main.
— Va t’en !
L’Italien se remit debout, époussetant son pantalon couvert de sciure, et lui adressa un regard douloureux.
— Gibbs…
— Je n’ai pas besoin de ta pitié, DiNozzo ! Laisse-moi ! Sors de chez moi !
Tony ne bougea pas.
— Tu peux me hurler dessus, me frapper, je ne partirai pas d’ici tant que je ne serai pas certain que tu vas bien.
Jethro soupira. Il savait que son ami était aussi têtu que lui. Il grogna :
— Je l’ai tuée… c’était une gamine !
— Je comprends ce que tu ressens…
— Tu ne peux pas comprendre… tu…
— Tu ne sais pas tout de moi, Patron, répondit le jeune homme, la voix cassée.
Son regard s’était assombri et Gibbs sut qu’il avait vécu quelque chose de similaire. Tony s’assit sur le bord d’une table et raconta son histoire :
— Mon coéquipier et moi, on poursuivait un mec qui avait grillé plusieurs feux rouges et failli provoquer des accidents. On l’a suivi à travers tout Baltimore. Je crois que j’ai jamais conduit aussi vite de toute ma vie. A un moment, le type a tourné dans une rue à sens unique. Une autre voiture est arrivée en face et, pour l’éviter, il a fait une embardée. Il s’est écrasé contre un mur. Quand on a ouvert la portière pour le sortir de là, on a découvert qu’il y avait un bébé dans un siège auto à la place du passager. C’était son fils, un petit garçon d’un an… et il était mort sur le coup dans l’accident. Le type était complètement défoncé mais s’en est sorti… Pendant longtemps, je me suis senti coupable de la mort de cet enfant. Je n’arrêtai pas de me dire que si je n’avais pas poursuivi ce type, le bébé aurait survécu. Et puis, j’ai fini par comprendre que je n’y étais pour rien, que le seul coupable, c’était cet homme qui avait mis en danger la vie de son fils.
Jethro s’était appuyé à la charpente du bateau, écoutant attentivement le récit de son ami. Le fait de savoir que Tony avait vécu quelque chose de semblable le soulageait un peu, même s’il se sentait toujours coupable. Le jeune homme s’approcha à nouveau, posant sa main sur l’épaule de son supérieur. Leurs regards se soudèrent. Gibbs sentit qu’il devait rompre le contact avant de faire une énorme bourde mais il n’y arrivait pas. Il était comme hypnotisé par les iris changeants qui, à cet instant, tiraient sur le vert. Il vit, comme dans un rêve, le visage de Tony s’approcher du sien. Lorsque leurs lèvres se rencontrèrent, Jethro se figea mais son ami insista et il finit par lui rendre son baiser, fermant les paupières pour essayer de fixer cet instant dans sa mémoire. Soudain, l’Italien s’éloigna et bredouilla :
— Je… je suis désolé… je ne sais pas ce…
L’ex-Marine ne le laissa pas continuer. Il posa sa main dans la nuque du jeune homme, l’attirant contre lui pour capturer fougueusement sa bouche. Tony se laissa faire, collant son corps souple contre celui de son supérieur. Aucun des deux ne pouvait ignorer le désir qui montait en eux à cet instant. Pourtant, Jethro finit par repousser doucement son compagnon. Une lueur d’incompréhension traversa le regard clair de l’Italien. Alors qu’il ouvrait la bouche pour demander des explications, son portable sonna.
— Tu devrais répondre ! lança Gibbs d’une voix dure.
Il avait remis son masque, dissimulant à nouveau ses sentiments derrière sa froideur habituelle. Ce qui venait d’arriver était une erreur, il le savait. Et il devait tout faire pour que ça ne se reproduise jamais. Tony le considéra un instant en silence avant d’attraper son téléphone.
— DiNozzo !… Ducky, qu’est-ce qui se passe ?… Tu es sûr ?… Oui, il est là… Tu es vraiment sûr de toi ?… oui, oui, je sais… ok… merci, je lui dis…
Il raccrocha et se tourna vers Jethro qui, après avoir entendu le nom du légiste, attendait de savoir ce qui se passait. Il n’arrivait pas à déchiffrer l’expression de l’Italien, ce qui était plutôt rare.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Ducky a eu un doute sur la cause de la mort de la petite. Il a refait l’autopsie et les analyses.
— Et ?
— Tu ne l’as pas tuée.
— Qu’est-ce que tu racontes ? Ma balle l’a touchée dans la poitrine !
— La blessure n’était pas mortelle. La gamine était déjà morte, asphyxiée. Ducky a dit que certaines marques n’apparaissent que plusieurs jours après le décès et c’est le cas pour elle. Il a clairement établi que quelqu’un lui a maintenu quelque chose sur le nez et la bouche pour l’étouffer. Ducky pense que Walters venait juste de la tuer lorsqu’on est arrivés. Son corps devait être toujours debout contre une caisse et ta balle l’a fait tomber.
Gibbs était sous le choc. Comme il ne disait rien, Tony s’approcha à nouveau.
— Ca ne change rien à ce qui s’est passé tout à l’heure, souffla l’Italien.
— C’était une erreur ! lança l’ex-Marine, sur la défensive.
— Seulement si tu ne ressens rien pour moi… Si c’est le cas, dis-le tout de suite ! Ce n’est pas la peine que je me fasse des illusions… Sache que si c’est le cas, je te jure que ce qui s’est passé ne sortira pas d’ici et que j’oublierai tout dès que j’aurai franchi cette porte. C’est à toi de décider, Jethro…
Il n’y arrivait pas. Les mots étaient là, juste derrière ses lèvres, mais il ne parvenait pas à les laisser sortir. Le conditionnement des Marines était toujours présent, son éducation aussi et, tout au fond de lui, une petite voix lui soufflait que c’était mal d’aimer un autre homme, de le désirer comme il n’avait jamais désiré aucune une femme. Se méprenant sur son silence, Tony s’éloigna, l’air déçu. Lorsqu’il lui tourna le dos, s’approchant des escaliers pour sortir, Jethro réalisa qu’il était en train de faire la plus grosse erreur de sa vie. Il se précipita vers le jeune homme, le prit par le bras et l’obligea à lui faire face. Sans un mot, il s’empara de ses lèvres, l’enlaçant fermement. L’Italien se détendit immédiatement, glissant ses mains dans son dos, sous ton tee-shirt. Gibbs retint à grand peine un frisson de désir. Il délaissa la bouche de son compagnon et souffla à son oreille :
— Je ne veux pas oublier…
Tony se dégagea légèrement de ses bras pour plonger son regard azur dans ses yeux gris. Jethro soupira :
— Je ne suis pas doué pour parler de mes sentiments…
— Je sais, sourit l’Italien. Et je veux que tu saches que ça n’est pas plus facile pour moi que pour toi. Je… c’est la première fois que je tombe amoureux d’un homme. Et je ne sais pas du tout où ça va nous mener… tout ce que je sais, c’est que je t’aime comme un fou, Leroy Jethro Gibbs.
L’ex-Marine laissa enfin son cœur, et surtout sa bouche, exprimer ce qu’il ressentait au plus profond de lui depuis si longtemps :
— Je t’aime, Tony.
Jamais il n’aurait cru que cette affaire terrible pourrait lui apporter un aussi grand bonheur. Il savait que ça ne serait pas facile, qu’ils auraient des moments de doute, que des personnes allaient tout faire pour les séparer, que leur relation serait très mal admise par certains de leurs collègues, mais il s’en foutait. Tout ce qui comptait, c’était que Tony soit là, dans ses bras, et partage ses sentiments. Jethro avait envie de se donner une chance d’être à nouveau heureux et ne laisserait personne l’en empêcher.

Fin.


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MessagePosté: 30 Nov 2006 19:09 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Localisation: dans les bras du doctor
j'aiiiii eu trèèèès peur ! méchante fille


enfin bref j'ai adoré cette fic ! tout mimi gibbs et tony :D


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MessagePosté: 30 Nov 2006 21:30 
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Le slash, kesako ?
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Messages: 78
Localisation: Quelque part entre la Terre et la Lune
Tout simplement :bravo:


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MessagePosté: 30 Nov 2006 22:10 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 17 Avr 2006 17:47
Messages: 178
Localisation: deuxième étoile après le soleil
tout simplement superbe et puis sa change de voir gibbs fragille et qui à besoins du soutient de tony.
en tout cas c'est magnifique :D :D :D :D :D :D :D

_________________
notre sociétée est un bal masquée et chaqu'un se révéle par le choix de son masque!!


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MessagePosté: 30 Nov 2006 22:24 
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
neverland a écrit:
tout simplement superbe et puis sa change de voir gibbs fragille et qui à besoins du soutient de tony.

Merci ! ^^ J'ai eu un mal fou à trouver une idée qui tienne la route et qui permette justement de montrer Gibbs en position de faiblesse...

Cybelia.


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MessagePosté: 30 Nov 2006 23:09 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 21 Juin 2006 18:04
Messages: 338
Localisation: Entrain de cueillir des pâquerettes avec Tony et Gibbs
cybelia a écrit:
neverland a écrit:
tout simplement superbe et puis sa change de voir gibbs fragille et qui à besoins du soutient de tony.

Merci ! ^^ J'ai eu un mal fou à trouver une idée qui tienne la route et qui permette justement de montrer Gibbs en position de faiblesse...

Cybelia.


Oui mais tu l'as fait et je te dis bravo, ta fic est vraiment superbe comme touts celles que j'ai pu lire de toi.
Ca me laisse rêveuse juste avant d'aller me coucher :toutecontente:
J'espère que tu nous en écriras une autre très vite :wink:


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 Sujet du message: Tu l'as fait
MessagePosté: 01 Déc 2006 12:41 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 20 Juin 2006 14:32
Messages: 414
Localisation: Au Paradis lorsque Michael Weatherly sourit
Tu l'as fait cette histoire que l'on attendait où c'est Gibbs qui a besoin de Tony. Vraiment chapeau pour cette fanfiction.

La fidélité de Tony envers Gibbs, sa présence à ses côtés. J'ai beaucoup aimé le moment où Tony enlace Jethro à genoux près du bateau puis la confidence de Tony. Vu l'attitude de DiNozzo et son sourire constant, on oublie souvent qu'il a été flic plus de 8 ans avant le NCIS et que forcément il a vu et fait des choses qui l'ont marqué...

Encore un très beau moment de lecture. Merci :bravo: :hola:

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Nous sommes tous des Anges avec une seule aile. Et nous ne pouvons voler qu'en nous appuyant les uns sur les autres.


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 Sujet du message: L'inacceptable - NCIS - Jethro/Tony - G
MessagePosté: 02 Déc 2006 13:15 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 21 Sep 2006 15:15
Messages: 2643
Localisation: vaste question...
:hola: :hola: :bravo: :bravo: :bravo: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Bravo !

Polymnia

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alias Etoilia sur ff.net

Puisse Polymnia, Muse grecque de la pantomime et de l'art d'écrire, m'inspirer pour toutes les histoires que je conterai.


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MessagePosté: 02 Déc 2006 15:12 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Messages: 1038
Localisation: Dans les bras de mon Shannon!! Sur la planète Mars!
Soufflée par ta fic. Notre Jethro complètement déboussolé par cette mauvaise histoire. Et il ya de quoi.
Encore heureux que Tony était là. (bien que j'ai eu peur à la fin que Jethro ne dévoile pas ses sentiments.
C'était super à lire
Bravo Cybélia !!!!!

_________________
ImageImage Merci Ma LUNE!


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MessagePosté: 02 Déc 2006 15:19 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 02 Déc 2006 01:04
Messages: 114
Localisation: Ici ou là, perdue dans ses raisonnements et métaphores
Héhé, j'ai beaucoup aimé :D
Très belle écriture, et puis, ces deux là vont vraiment très bien ensemble :P

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"Passer son temps la tête en l'air à contempler le ciel à l'envers, ailleurs, ailleurs ..."


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MessagePosté: 02 Déc 2006 22:57 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 04 Nov 2006 01:32
Messages: 38
Localisation: Région parisienne
Très belle fic :D Ca fair rêver...

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Je voudrais voir le monde dans un grain de
sable
Et le paradis dans une fleur sauvage,
Tenir l'infini dans la paume de ma main
Et voir l'éternité durer une heure


William Blake, Auguries of Innocence


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MessagePosté: 04 Déc 2006 09:23 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 10 Juin 2006 14:07
Messages: 3585
Localisation: A Détroit, avec Connor.
J'adore!!!! :sourire:

:suite: :suite: :suite:

Chunhua.

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"Which part of 'I'm a genius' aren't you getting?" Nikola Tesla (Sanctuary)

"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

"-You did it Markus!
- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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MessagePosté: 04 Déc 2006 11:51 
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Inscription: 17 Jan 2004 13:57
Messages: 11370
Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
:reviews: mais y'a pas de suite, Chunhua ^^

Cybelia.


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MessagePosté: 06 Déc 2006 00:21 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 09 Oct 2006 17:49
Messages: 86
Localisation: un peu plus près des étoiles...
Désolé j'ai pas eu le temps de laissé une reviews plutôt même si j'avais pris celui de lire ta fic!!

C'est tout simplement magnifique j'ai adoré...!!!
Pour une fois que c'est Gibbs qui montre ses sentiments et que c'est Tony qui le réconforte!!!!
C'est vraiment beau et tout fait crédible je trouve... Moi j'ai marché à fond!!!
En plus l'idée est très originale!!!
Encore bravo et écris nous vite d'autres fics sur mes chouchous s'il te plait!!!

Bisous
Bonne nuit!!


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MessagePosté: 20 Déc 2006 14:29 
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Le slash, kesako ?

Inscription: 18 Déc 2006 20:17
Messages: 15
y'a rien à dire sauf que c'est génial


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