Voici la première fic que j'ai écrite, dites-moi ce que vous en pensez cela fait toujours plaisir. ..............................................................................................................................
-"La semaine est enfin finie " pensa Kévin.
II était fatigué et pressé de rentrer chez lui, c'est pourquoi quand il vit les portes de l'ascenseur se refermer il s'y engouffra s'en prêter attention à la personne qui l'avait précédé. Lorsqu’il leva les yeux Yann était devant lui.
Le cœur battant il s'adossa à la paroi afin que celui-ci ne voie pas son trouble. C'était la première fois qu'il se retrouvait seul avec lui depuis leur séparation.
Yann de son côté fixait les boutons de l'ascenseur comme si cela pouvait accélérer la descente. Il voulait éviter à tout prix le regard de Kévin.
Soudain la lumière vacilla, l'ascenseur eut un soubresaut et s'arrêta. Panne de courant Ils se retrouvèrent dans l’obscurité coincés entre deux étages.
-"Merde" pensèrent-ils simultanément.
La panne était générale et tout le quartier était plongé dans le noir.
Dans l'ascenseur le silence était tel que Kévin avait l'impression que Yann pouvait entendre les battements de son cœur. Etre si près et si loin à la fois de l'homme qui l'avait rejeté mais qu'il continuait d'aimer malgré tout lui mettait les nerfs à vif. En fermant les yeux il pouvait revivre tous les moments passés avec Yann, il pouvait aussi sentir ses lèvres sur les siennes, ses mains sur sa peau. Malgré lui il s'entendit murmurer :
-"Tu n'avais pas le droit de me faire ça".
Yann lui aussi était tendu, depuis leur séparation il s'était efforcé d'éviter Kévin et voilà qu'il était coincé ici avec lui. Lorsqu'il entendit le murmure de Kévin il faillit répondre "de faire quoi ?" Mais il savait parfaitement à quoi il faisait allusion. Après tout ce que Kévin avait fait pour lui à l'hôpital et sa mise à pied pour avoir frappé ses agresseurs il l'avait quitté. Que pouvait-il lui dire, qu'il avait été lâche ? Il avait toujours évité de mélanger sa vie privée et son boulot, mais voilà il était tombé amoureux de ce jeune flic. Mais son agression avait tout remis en question. Lui le flic "dur à cuire" avait quitté l'homme qui hantait encore ses nuits pour n'avoir pas à affronter le regard des autres.
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" Avec des Si on mettrait Paris en bouteille" disait la sagesse populaire.
Kévin pensait :
- « Et si j'avais eu mon affectation à Biarritz » - « Si je n'avais pas été muté dans ce commissariat » - « Si ce jour là je n'avais pas été dans le bureau de Duval » -« Si je n'avais pas succombé à son charme dès qu'il est entré » -« Si je ne m'étais pas perdu dans ses yeux » - « Si j'avais résisté à son sourire » - « S'il avait été moins secret » - « S'il n'avait pas soufflé le chaud et le froid » - « Si je n'avais pas suivi les conseils de Laura et de Nadia » - « Si j'étais reparti avec lui ce soir là »
Si....si...si
Yann lui aussi était dans le même état d'esprit.
- « Si je n'avais rendu visite à Duval ce jour là » - « Si quand je suis entré dans la pièce je n'avais pas été attiré par lui » -« Si j'avais pu détourner mon regard de ses yeux couleur océan » - « Si je ne l'avais pas invité à dîner » - « Si je n'avais pas joué avec lui au jeu de "je t'aime, moi non plus » - « Si j'avais enfin accepté de passer la nuit entière avec lui » - « Si j'avais été moins lâche »
Si... si... si
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Depuis combien de temps étaient-ils bloqués dans cet ascenseur, si on leurs avait demandé ils auraient été incapables d'y répondre.
Ils avaient fini par s'asseoir. Kévin, jambes allongées, les mains posées sur le sol comme pour atténuer la sensation de vertige qui le prenait par moment. Etre si près de Yann, l'entendre respirer. Devoir jouer l'indifférent alors qu'il ne voulait qu'une chose être dans ses bras, c'était à la limite du supportable.
Yann lui s'était accroupi, comme s'il s'apprêtait à bondir dès que les portes se seraient ouvertes, prêt à fuir pour ne pas céder à la tentation de serrer Kévin contre lui. Il commençait pourtant à avoir des fourmis dans les jambes. En voulant se lever sa main effleura celle de Kévin. A ce contact leurs cœurs s'emballèrent. Yann sentit la main de Kévin trembler contre la sienne, mais au lieu de la retirer il accentua la pression et comme magie leurs doigts s'entrecroisèrent.
Tout à coup la lumière revint et l'ascenseur reprit sa descente. Ils se levèrent sans rompre le contact mais sans oser se regarder dans les yeux. Arrivés au rez-de-chaussée les portes s'ouvrirent, Yann lâchât la main de Kévin et sortit de la cabine, il se retourna et lui dit : "Laisses-moi encore un peu de temps, s'il te plaît" et il s'éloigna. Kévin sortit à son tour avec dans le regard une nouvelle lueur, "L'ESPOIR". ............
Le lundi matin Kévin reprit le chemin du commissariat, il était de bonne humeur, chose qui ne lui était pas arrivé depuis que Yann l'avait largué sans explications. Certes il avait passé le week-end enfermé chez lui, mais il en avait profité pour se reposer, mais aussi pour faire revivre les dernières minutes passées dans l'ascenseur avec Yann. Il pouvait encore sentir sa main sur la sienne, il se repassait en boucle ses paroles. Dans celles-ci il y voyait un rayon de soleil dans le ciel gris qui ne le quittait pas depuis leur séparation.
Ses amis étaient déjà arrivés, même Lyes qui avait réintégré l'équipe depuis peu. Laura et Alex avaient les traits tirés, pas la peine de leur demander ce qu'ils avaient fait ce week-end. Nadia était pensive, elle n'arrêtait pas de faire tourner son alliance autour de son doigt comme si ce geste pouvait l'aider à répondre à la question qu'elle se posait depuis quelque temps, divorce ou pas divorce. Lyes était lui plongé dans un livre de droit.
- « Salut tout le monde » -« Bonjour Kévin »
Laura qui l'avait vu entrer remarqua tout de suite dans les yeux de Kévin qu'il y avait quelque chose, un petit "je ne sais quoi " une petite lueur qu'elle n'avait pas revue dans ses yeux depuis sa séparation avec Yann. Intriguée elle décida de lui parler en tête-à-tête. L'occasion se présenta dans l'après-midi quand Duval les envoya enquêter sur une affaire de vol chez une personne âgée, des faux agents de l'EDF lui avaient dérobé ses bijoux et toutes ses économies.
Ils étaient arrêté au feu rouge :
-« Kévin » - « Oui » - « Tu as rencontré quelqu'un ? » - « Non pourquoi tu me poses cette question ? » - « Parce que ce matin tu es arrivé de bonne humeur et ça ne t'étaient pas arrivé depuis que... » -« Que quoi ? » - « Tu le sais bien, alors tu ne veux rien me dire ? » - « D'accord »
Et Kévin lui raconta ce qui s'était passé dans l 'ascenseur.
-« Ne t'emballes pas trop vite, d'accord, rien ne te dit que Yann soit prêt à reprendre une relation avec toi, je ne veux pas que tu souffres encore une fois » - « T'inquiètes pas »
Le feu passa au vert et ils firent le reste du trajet en silence.
......................
Yann ne dormait pas. Il faisait chaud et le temps était orageux. Dès qu'il fermait les yeux il repensait à la dernière fois où Kévin et lui avaient fait l'amour. Il pouvait encore sentir la douceur de sa peau, le goût de ses lèvres, il revoyait Kévin réagir à ses caresses de plus en plus pressantes et une douce chaleur l'envahit. Mais il voyait aussi dans ses yeux cette prière muette "reste avec moi cette nuit", mais comme à chaque fois, il s'était rhabillé et il était parti. Il entendait aussi la voix de Kévin qui lorsqu'il était dans le coma avait été le fil qui le retenait à la vie. Et en retour il l'avait plaqué comme ça, comme si leur histoire n'était rien. Oui il avait plaqué la personne qu'il aimait le plus au monde. Son agression avait révélé son homosexualité aux yeux de tous et il en avait voulu à Kévin de l'avoir repoussé ce jour- là mais en y réfléchissant il l'avait bien cherché, il avait trop joué avec ses nerfs. Lorsqu'il était revenu au commissariat il s'était aperçu que contrairement à ce qu'il avait imaginé rien n'avait changé, bien sur il y avait quelques mots dit derrière son dos mais rien de bien méchant ; ses hommes avaient été contents de le retrouver et le fait qu'ils sachent qu'il était PD n'avait pas entamé le respect qu'ils avaient pour lui, ils le lui avaient fait comprendre à demi-mot.
Kévin se trouvait dans la salle des archives, il devait consulter des vieux dossiers suite à une plainte pour escroquerie. Il ne pouvait pas y entrer sans avoir un pincement au cœur, cette pièce avait été le témoin de leur premier baiser.
Absorbé par ses recherches il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir.
- « Kévin »
Il sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine au son de cette voix si familière, non il devait rêver, il pensait un peu trop à Yann depuis quelque temps et cela lui jouait des tours.
-« Kévin »
Il leva les yeux, non il ne rêvait pas Yann était là devant lui.
-« Il faut que je te parle »
- « Je... je t'écoute »
- « Non pas ici, peut-tu me retrouver vers 18 h au café au coin de la rue ? »
- « D'accord »
Dès qu'il fut seul il s'aperçut que ses mains tremblaient. Il avait tant attendu ce moment et maintenant il le redoutait. ................
Kévin regardait sa montre toutes les 5 mn ce qui énervait Nadia.
-3 Kévin, arrêtes de regarder ta montre ça ne fera pas passer le temps plus vite et moi ça me déconcentre. Je n'arrive pas à finir mon rapport et Franchard va me passer un savon »
Il ne répondit pas et machinalement regarda sa montre une nouvelle fois.
- « Je vais t'attacher les mains si tu continues »
Il soupira et se plongeât dans le rapport qu'il devait lui aussi remettre à Franchard. Ce n'est pas parce que celui-ci avait une relation avec sa mère que ça le mettait à l'abri d'une engueulade.
Son rapport enfin terminé, Kévin sortit du commissariat pour se rendre au rendez-vous fixé par Yann. Il faisait lourd, l'air était chargé d'électricité et l'orage menaçait.
De loin il vit Yann qui l'attendait devant le café. son rythme cardiaque s'accéléra, il pris une grande bouffée d'air et le rejoignis.
La salle du café était pleine de monde et ils décidèrent d'un commun accord de marcher. Ils cheminèrent en silence pendant quelques minutes avant que Yann prenant son courage à deux mains se décide à parler.
- « Kévin ce que je vais te dire je ne l'ai jamais dis à personne. Quand j'étais au lycée, en première, je suis tombé amoureux d'un garçon de ma classe, nous sommes devenus copains. L'année suivante nous étions encore dans la même classe, notre complicité était telle que j'ai cru qu'il partageait mes sentiments. Alors je lui ai écris une lettre dans laquelle je lui disais que je l'aimais. Lorsque je suis arrivé au lycée le lendemain j'avais l'impression que tout le monde me regardait et me montrait du doigt, et j'ai vite compris pourquoi. Ce garçon qui se disait mon ami avait affiché ma lettre sur le panneau d'affichage réservé aux élèves, à la vue de tous. Je ne savais plus où me mettre. Après ce jour j'ai été la risée de mon bahut pendant 6 mois et pendant ce temps-là j'ai subi tous les jours des railleries ou des brimades quand ce n'était pas des coups »
Yann s'arrêta de parler, il ne pouvait pas prononcer un mot de plus.
Kévin l'avait écouté en silence en serrant les poings. S'il avait eu devant lui le garçon qui avait tant fait souffrir Yann, il aurait passé un sale quart heure. Il ne savait pas trop quoi lui dire pour lui faire comprendre à quel point son histoire l'avait touché, alors il posa sa main sur son épaule.
Au contact de la main de Kévin, Yann frissonna et comme si ce geste lui avait donné le courage de continuer, il reprit :
- « Ce jour-là je me suis juré de ne plus faire confiance et de ne plus jamais tombé amoureux, mais...... »
Il ne put en dire plus, l'orage venait d'éclater et un véritable déluge leur tomba dessus.
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Leurs pas les avaient conduit près de l'appartement de Yann. Celui-ci proposa à Kévin d'y monter afin de se mettre à l'abri afin de pouvoir se sécher. Kévin hésita, ce n'était peut-être pas une bonne idée. Mais il était trempé comme une soupe, son tee-shirt lui collait à la peau et il commençait à avoir froid.
Yann habitait au dernier étage d'un immeuble ancien. Ils montèrent l'escalier le cœur battant, la dernière fois qu'ils l'avaient fait ensemble c'était pour assouvir le désir qui les dévorait.
Yann fit entrer Kévin referma la porte et alla à la salle de bain chercher des serviettes de toilette afin qu'ils puissent se sécher.
L'appartement de Yann était à son image, sobre, sans aucune décoration superflue mais néanmoins l'on s'y sentait bien.
- "Excuses-moi un instant" lui dit Yann en lui tendant une serviette.
- « Merci »
Kévin n 'était venu que deux fois dans cet appartement mais il était tel que dans ses souvenirs. Yann avait laissé la porte de sa chambre entrouverte, il ferma les yeux et se revit quelques mois auparavant, couché sur le lit, gémissant de plaisir sous les caresses de Yann. Quant il les ouvrit enfin il aperçu dans le reflet d'un miroir Yann qui se débarrassait de ses vêtements trempés. Il se mit à trembler de la tête aux pieds. Kévin ne pouvait pas se détacher du reflet de Yann dans le miroir. La vision de sa peau nue fit naître en lui une envie folle de passer ses mains dans les cheveux de Yann, de couvrir son corps de baisers, de poser ses lèvres sur les siennes. A contrecœur il s'éloigna de la porte.
Yann sortit de la chambre vêtu d'un jean et d'un sweet secs, il tenait à la main un tee-shirt pour Kévin.
- « Tu devrais enlever ton tee-shirt, tu vas attraper la grève »
- « Non ça va aller, je me suis séché avec la serviette, c'est bon »
Comme par contradiction il se mit à éternuer. - « Tu vois ! Tiens » Lui dit Yann en lui tendant le vêtement, « tu me le rendras plus tard. Tu veux un café ? Ca te réchauffera »
- « Oui, merci, je crois que j'en ai besoin »
En même temps que Yann préparait le café il observait du coin de l’œil Kévin qui s'était enfin décidé à retirer son tee-shirt mouillé pour revêtir celui que Yann lui avait prêté. Un frisson s'empara de lui, il dût se faire violence pour ne pas succomber à la tentation de prendre Kévin dans ses bras et de laisser ses mains parcourir ce corps qu'il connaissait par cœur.
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Yann versa le café dans les tasses, mis deux sucres dans celle de Kévin et là lui tendit.
-« Il n'a pas oublié » pensa Kévin. Le fait que Yann se souvienne de ce détail le troubla.
Il s'était assis sur le canapé et Yann avait pris place dans le fauteuil en face de lui. Ils burent leurs cafés en silence.
-« L'orage est passé, je vais m'en aller. Merci pour le tee-shirt et le café » dit Kévin en se levant et en se dirigeant vers la porte d'entrée.
- « Tu ne vas le laisser partir comme ça » pensa Yann. Il se leva d'un bond et s'intercala entre Kévin et la porte.
-« Restes »
Et avant que Kévin ait pu émettre un refus il posa ses lèvres sur les siennes. Kévin répondit à son baiser qui de tendre devint passionné quand leurs langues s'entremêlèrent. Yann posa ses mains sur les hanches de Kévin pendant que celui-ci glissait ses mains dans ses cheveux. A bout de souffle ils se séparèrent un instant pour recommencer, encore et encore.
Yann prit Kévin par la main et l'entraîna vers la chambre. Ils se déshabillèrent en un temps record et basculèrent sur le lit brûlants de désir. Ils avaient faim l'un de l'autre, ils avaient été séparés trop longtemps et leurs mains trahissaient leur impatience.
Leurs mains, leurs lèvres ne se laissaient pas de redécouvrir le corps de l'autre. Mais ils ne voulaient pas aller trop vite, ils avaient toute la nuit pour rattraper le temps perdu.
- « Je t'aime » murmura Yann à l'oreille de Kévin et comme un écho il entendit le «Je t'aime » de Kévin.
Ils prirent alors un aller simple pour le paradis des amants.
FIN
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Dernière édition par A6077Z le 25 Oct 2010 22:22, édité 1 fois.
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