Vous auriez vu la Ivy sauter partout la semaine dernière en apprenant que ses deux chouchous français, les héros de la série
Jeff et Léo, flics et jumeaux (en fait un seul acteur, le talentueux Olivier Sitruk !
) étaient de retour le 15 Novembre !
Comme j'ai loupé les deux premiers épisodes de la première saison, je vais quand même faire un effort pour résumer, et vous me direz si je me suis plantée.
Léo Quint, génial capitaine de police, a été enlevé et séquestré pendant deux semaines par un malade sur lequel il enquêtait. Suite à cette affaire, il a développé des Troubles Obsessionnels Compulsifs, et une agoraphobie galopante (en gros, il ne peut plus sortir de chez lui ! Dur, dur, pour un flic !)
Son ex-compagne, Alice, juge d'instruction, a néanmoins souvent recours à ses services pour boucler certaines enquêtes épineuses. Et là, Léo a l'idée de génie de demander à son jumeau de se faire passer pour lui lorsqu'il doit sortir de son appartement.
Ledit frère, Jeff, y trouve parfaitement son compte, vu qu'il a d'énormes dettes de poker et qu'il a plutôt mené jusque-là une vie en "bâton de chaise", comme on dit par chez-moi...
La pauvre Alice - toujours amoureuse de Léo et vice-versa - se demande sérieusement pourquoi son ex est aussi différent lorsqu'il est dehors et lorsqu'il est chez lui !
J'ai accroché dès les cinq premières minutes du premier épisode que j'ai regardé... parce que c'est une excellente série policière
française ! Elle renouvelle avec originalité le genre !
Donc, hier soir, je regardais Jeff et Léo, et étant contaminée par le virus de l'inceste slashique (Numb3rs, Supernatural, One Tree Hill, j'en passe et des meilleures !) cette petite histoire est tout naturellement sortie de mon cerveau hautement déjanté...
Bon, d'accord, ce n'est pas vraiment un slash, plutôt un pré-slash, et c'est relativement court, mais... Bonne lecture tout de même !:wink:
°0°0°
Jeff Quint se réveilla en sursaut, désorienté. L’espace d’une seconde, il promena son regard brumeux sur la pénombre avoisinante, à peine percée par la lumière de la pleine lune, qui filtrait à travers les persiennes.
Sa chambre chez Léo.
Un décor familier qui le rassura immédiatement.
Sa respiration se fit plus paisible, et il se laissa retomber sur son oreiller, prêt à replonger dans les bras de Morphée, lorsqu’un gémissement plaintif troubla le silence nocturne. C’était donc ça, le bruit qui l’avait tiré d’un sommeil réparateur bien mérité !
«
Merde, merde, merde ! songea Jeff en se levant et en enfilant à la hâte un boxer qui traînait sur le sol. »
Léo était encore en train de faire un cauchemar.
La première fois que c’était arrivé, il avait eu un choc, car la scène était plutôt terrifiante à observer. Mais peu à peu, au fil du temps, le sommeil de son frère s’était fait plus paisible, et Jeff ne s’était plus inquiété.
Or, depuis quelques semaines, les cauchemars revenaient en force.
Jeff n’avait peut-être pas le QI de son génial frère, mais il était suffisamment intelligent pour en comprendre la raison.
Alice sortait depuis deux semaines avec Stanislas.
Les troubles du sommeil avaient recommencé précisément à ce moment-là.
«
Bon sang ! pesta intérieurement le jeune homme en traversant le couloir à toute allure.
Tu ne peux pas lui avouer la vérité une bonne fois pour toutes, Léo ?! Non, bien sur, il faut que tu joues les nobles chevaliers, et que tu préfères attendre d’être guéri pour lui dire que tu l’aimes toujours ! »
Les gémissements plaintifs provenant de la chambre de Léo se faisaient plus aigus, plus douloureux, et Jeff se hâta de franchir la porte.
Sur le lit dévasté, Léo, en nage, le visage crispé de douleur, remuait convulsivement.
– Non… non, ne faîtes pas ça ! Je… ne veux pas être enfermé… , balbutia-t-il soudain.
Jeff s’assit précautionneusement sur le lit, sachant qu’il ne fallait pas effrayer son jumeau lorsqu’il était dans cet état. Le jeune homme revivait les semaines atroces de sa captivité forcée jusque dans ses rêves. Une vague de colère envahit Jeff au souvenir de ce que son frère avait enduré. Colère qu’il s’efforça d’endiguer en inspirant profondément.
– Léo ? murmura-t-il le plus doucement possible. Léo, c’est moi, Jeff… Tu es en sécurité… Réveille-toi, s’il te plait… Léo ?
Le son de sa voix sembla procurer un certain apaisement au dormeur. Ses traits se décrispèrent. Sa main, d’un mouvement inconscient, se leva, puis se rabaissa et retomba mollement sur les draps.
– J’ai peur du noir…, balbutia-t-il fiévreusement.
Jeff passa une main tendre sur le front en sueur, écartant quelques mèches noires, et lentement, Léo cligna des paupières, puis ouvrit les yeux en grand.
Un instant, il regarda son frère sans paraître le reconnaître, puis fronça les sourcils.
– Jeff ? Y a-t-il un problème ?
Le jeune homme soupira. C’était toujours la même chose. Son frère ne gardait aucun souvenir de ses cauchemars. Comme si son subconscient refusait de laisser son conscient souffrir davantage et préférait alléger le fardeau de sa douleur morale en le diluant dans ses rêves.
– Tu étais encore en train de rêver, expliqua-t-il, prenant la voix qu’il aurait utilisé pour parler à un enfant ou à un animal blessé.
Léo secoua la tête, désorienté.
– Je n’arrive pas à m’en rappeler.
– Je sais, répondit Jeff patiemment. Mais tu as la solution toute trouvée à ce problème…
Le détective le regarda avec curiosité, se demandant ou il voulait en venir. Quelquefois, les méandres de l’esprit de son jumeau lui échappaient totalement, malgré ses talents de limier.
– Ah oui ? Et laquelle ?
– Dire à Alice la vérité. Lui dire que tu l’aimes toujours, et lui révéler mon existence. Crois-moi, dans les minutes qui viennent, elle laissera tomber Stanislas et elle te reviendra.
Une ombre étrange, que Jeff ne sut pas interpréter, passa sur le visage de Léo.
– Tu crois que mes cauchemars sont causés par la relation amoureuse entre Stan et Alice ?
Sa voix se brisa sur les derniers mots, et Jeff passa une main nerveuse dans ses cheveux.
– Bien sur ! Tes cauchemars ont recommencé au moment ou ils ont débuté leur liaison ! Quelle autre raison pourrait-il y avoir ?
Le regard de son frère devint flou.
– Si tu savais… , murmura-t-il.
– Si je savais quoi ? s’enquit Jeff, soudainement intrigué.
Mais d’un geste de la tête, Léo lui fit comprendre qu’il n’avait pas les idées tout à fait en place, et qu’il ne souhaitait pas continuer la conversation.
– Je suis fatigué, souffla-t-il. Tu peux me laisser. Je vais me rendormir, maintenant.
Jeff se leva lentement, scrutant le visage de son frère, mais celui-ci évitait délibérément son regard.
– Tu veux que je reste dormir avec toi ? demanda-t-il d’un ton hésitant. Comme quand on était enfants ?
– Non… mais si tu pouvais rester jusqu’à ce que je m’endorme, je t’en serais très reconnaissant.
Jeff faillit éclater de rire en entendant cette demande, faite d’une voix aussi compassée. Sacré Léo ! Toujours aussi incapable d’admettre qu’il avait besoin des autres, et encore plus incapable de leur demander de l’aide…
– D’accord, sourit-il.
Et il sut intuitivement qu’il n’avait pas imaginé le soupir de soulagement du détective lorsque celui-ci se rallongea sur son oreiller.
Cinq minutes plus tard, Léo Quint s’était rendormi.
Jeff resta longuement immobile, observant la respiration paisible de son frère, ses traits détendus dans le sommeil. C’était certainement un cliché, mais Léo n’avait jamais eu l’air aussi jeune. Débarrassé des soucis quotidiens, du poids qui pesait en permanence sur ses épaules, le détective avait presque l’air d’un gamin.
Jeff caressa doucement la joue où commençait à pointer une ombre de duvet, et sourit.
– Je suis heureux de travailler avec toi, tu sais… Je suis heureux que nous nous soyons retrouvés.
Son cœur eut un pincement douloureux au souvenir de ce que son frère avait subi entre les mains du maniaque qui l’avait enlevé. Il se souvenait parfaitement de ces semaines d’horreur, dans l’attente de savoir si Léo serait retrouvé vivant... ou mort.
Il avait ressenti la fatigue, la douleur, la terreur qu’avait éprouvé son jumeau comme si ces sentiments avaient été les siens.
Deux semaines d’enfer.
Cela lui donnait une idée de la profondeur de l'attachement qu’il éprouvait pour son insupportable frère.
– Je ne veux plus te perdre, chuchota-t-il en s’allongeant aux côtés de Léo. Jamais…
Soulevant les draps et les couvertures pour se glisser en dessous, il retint un fou rire en voyant le pyjama en flanelle que portait le détective.
Même dans leur manière de dormir, ils étaient différents !
Lui préférait nettement se coucher sans rien sur lui…
Un soupir de bien-être lui échappa. Il était si bien, là, enveloppé par la chaleur du corps de Léo…
Très doucement, il glissa un bras autour du torse de son frère, et enfouit son nez dans la chevelure brune si semblable à la sienne, respirant son odeur musquée.
– Je t’aime, frangin, murmura-t-il, à moitié endormi.
Et inconsciemment, Léo se serra plus étroitement contre lui, comme s’il avait besoin de sa chaleur pour éloigner les démons qui le hantaient.
Etroitement enlacés, Jeff et Léo Quint dormirent du sommeil du juste, le dos de Léo collé contre le torse de Jeff, leurs respirations adoptant sans le savoir un rythme similaire.
En harmonie…
Ce fut la nuit la plus paisible qu’ils aient connu depuis bien longtemps…
FIN
°0°0°
C'était juste un peu de fluffy dans un monde de brutes...
Je requiers votre avis, amies slasheuses et amis slasheurs. Dois-je en rester là, ou aimeriez-vous une suite à ce petit OS sans prétention ?