Vous vous rappelez de Steve ? Imaginez qu'il tombe amoureux, devinez qui sera l'heureux élu ...
Le titre vient de cette magnifique phrase d'Alain : « C'est peu de prendre les êtres comme ils sont, et il faut toujours en venir-là ; mais les vouloir comme ils sont, voilà l'amour vrai. » C’est ce que m’inspire l’amour – disons plutôt la vision que j’en ai – entre les personnages de McKay et de Sheppard.
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Steve le regarda entrer dans la salle où ils l’avaient enfermé. Comme un animal. Alors que c’était eux les animaux.
Il sourit. Il savait quel effet son sourire avait sur cet humain en particulier. Il pouvait sentir sa peur d’ici. Il huma l’air. L’humain s’arrêta brutalement et le regarda, les yeux fixes. Oui, sa peur était sublime, elle l’intoxiquait complètement. Il avait hâte de pouvoir s’en nourrir lorsqu’il sortirait d’ici.
Ses frères n’étaient pas loin, Steve pouvait les sentir. Bientôt, ils attaqueraient cet endroit et ils sortiraient victorieux.
Enfin.
Il les avait reconnus. Des Atlantes. Ils avaient survécu, se terrant dans cet endroit. Ils pensaient les avoir tous détruits mais cela n’avait pas d’importance : bientôt ils ne seraient plus qu’un souvenir.
Bientôt.
Celui qui l’avait capturé était l’un d’eux. Il venait souvent le voir, tentant vainement de lui arracher des informations. Un wraith ne trahissait jamais un des siens, c’était la Loi du clan. Leur force.
On ne pouvait pas en dire autant des Atlantes.
Ces humains avaient été divisés, la trahison avait rongé leur rang (1) et avait facilité leur perte alors que les wraith étaient toujours là eux, des milliers d’années plus tard.
L’humain se trouvait toujours là, à manipuler un des panneaux près de la porte d’entrée.
Lui aussi était un Atlante, même si sa signature était un peu différente. C’était un être curieux : il était manifestement terrorisé mais venait quand même dans ce lieu. Steve aimait ça. Il pouvait jouer avec, voir ses réactions.
Une fois, ils étaient venus tous les deux. Celui qui l’avait capturé, l’Atlante, et cet étrange semi Atlante.
La cage dans laquelle il l’avait enfermé possédait un champ d’énergie, mais il était apparemment endommagé. Une bonne dizaine de soldats étaient là aussi armés de fusils. Le semi Atlante était mal à l’aise, l’Atlante lui avait demandé de réparer et de faire vite. Il s’était approché de la cage d’un pas hésitant. L’Atlante avait exigé qu’il aille au fond de la cage pendant que le semi Atlante travaillait. Steve avait obéi docilement.
Et il les avait observés.
Leurs échanges étaient curieux, un mélange chamaillerie et de piques. C’était une chose vraiment étrange. Il voulu tester l’Atlante. Avec une rapidité qui laissa les soldats incapables de réagir, Steve s’était précipité sur le semi Atlante, l’attirant à lui à travers les barreaux de la cage.
L’Atlante avait poussé un cri. Un cri de rage. Steve avait fermé les yeux, se régalant de celle-ci. Il avait ensuite serré le semi Atlante contre lui à travers les barreaux élicitant un petit cri de sa part. L’Atlante s’était littéralement mis à hurler, le menaçant de milles morts s’ill ne lâchait pas son compagnon.
Steve lui avait répondu en déchirant le vêtement de ce dernier, découvrant sa poitrine.
Les humains ne savaient rien des wraith. Les Atlantes étaient eux aussi ignorants. Ils ne se nourrissaient pas que de la force vitale des hommes : leur sentiments aussi étaient une drogue. Une drogue puissante, enivrante. Ils pouvaient sentir la peur, la haine, la colère et s’en nourrissaient aussi.
Steve avait posé sa main à plat sur la poitrine découverte. La respiration du semi Atlante était hachée, il ne se débattait pas. Il attendait, toute son attention était sur l’Atlante. Pas sur lui, l’ennemi, celui qui allait le tuer lentement, non, ses yeux étaient restés rivés sur l’Atlante.
Il avait alors reporté son attention sur ce dernier.
Ses yeux étaient fixés sur l’humain que Steve tenait en son pouvoir. La rage avait fait place à autre chose, quelque chose de puissant : du désespoir. Il reporta son attention sur le semi Atlante. Les yeux étaient toujours fixes. Il pouvait presque y lire, quoi, une prière ? Non, c’était autre chose. Des excuses. Désolé, je vais mourir, ce n’est pas de ta faute, il n’y à rien que tu puisse faire pour l’empêcher.
Ces humains étaient si faciles à lire, si transparents, si prévisibles.
Steve avait décidé de tester sa théorie à propos de ces deux spécimens.
Il avait fait une proposition à l’Atlante : s’il posait son arme et venait prendre la place de son compagnon, Il laisserait à ce dernier la vie sauve, et prendrait la sienne à la place. Les deux réponses avaient fusé, immédiates, sans équivoque.
« Oui. »
« Non ! »
Steve avait alors resserré son étreinte, collant sa bouche contre l’oreille du semi Atlante. IL avait murmuré, lui expliquant comment son compagnon allait mourir. Lentement. Dans d’atroces souffrances. Il n’avait pas prévu ce qui avait suivi. Le semi Atlante avait réagi si vite qu’il n’avait pas eu le temps de l’empêcher d’agir. Il avait saisi sa main et l’avait frappé contre sa propre poitrine l’obligeant ainsi à se nourrir !
steve ne s’était pas nourri depuis longtemps et la tentation était trop grande. Il entendit à peine les cris autour de lui, puis les coups de feu.
Lorsqu’il avait repris connaissance, les humains s’affairaient sur le corps du Semi Atlante. Il était inconscient mais son aspect était toujours le même. Seule la marque ensanglantée sur sa poitrine était la preuve de ce qu’il avait subi.
L’Atlante s’était tenu devant la cage. Ses yeux qui avaient été si expressifs quelques minutes plus tôt étaient désormais vides de tout sentiments et pendant un moment, une fraction de seconde, IL avait eu peur. Steve avait reculé au fond de la cage. L’Atlante avait tiré son arme de son holster, l’avait visé et avait vidé son chargeur sur lui. Une fois fini, il avait rechargé, puis vidé à nouveau son chargeur. Il avait renouvelé l’opération deux autres fois, le laissant en vie, mais épuisé.
Le Semi Atlante avait été emmené et Steve ne l’avait pas revu jusqu’à aujourd’hui.
Mais quelque chose avait changé. Il était toujours nerveux, mais ce n’était pas lui qui lui inspirait cette nervosité. Il avait peur mais pas de lui. L’Atlante se trouvait à ses côtés et ne le quittait pas des yeux.
Oui, en tant que wraith, Steve pouvait sentir les sentiments de ces pitoyables créatures, Il pouvait aussi s’en nourrir, mais il n’avait jamais eu devant lui ce sentiment. Il connaissait la rage et la terreur, pas ça.
Le Semi Atlante annonça qu’il avait fini ce qu’il faisait. L’Atlante hocha la tête et sortit avec lui, le laissant seul.
Pour la première fois depuis que Steve était venu au monde, des centaines d’années auparavant, il avait peur. Peur de ce sentiment dont il ignorait le sens mais dont la force le submergeait.
Seconde partie
Steve planifiait son évasion depuis qu’il était arrivé. Pour ça, il avait bien sûr fallu qu’il observe ceux qui l’avaient capturé. Ces … animaux. IL se nourrirait de leur force avec délectation, mais pour le moment …
L’attente était une des forces de son peuple. Les wraith était capable d’attendre pendant des siècles, des millénaires. Le temps n’avait pas de prise sur eux. Ces humains ne seraient plus qu’un souvenir que lui et ses frères seraient toujours là.
Attendre et observer.
La clef de la survie.
Et celle de sa prison.
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Son affrontement avec l’Atlante l’avait ébranlé.
Bien sûr, il y avait tout d’abord le fait qu’il se sentait un peu affaibli. Un peu. Il faut dire que Steve ne s’était pas nourri depuis un moment. L’Atlante n’avait pas voulu le supprimer, juste le punir, mais il avait mis du temps à se remettre.
Mais ce qui l’avait le plus choqué c’était ce qu’il avait senti entre les deux humains, l’atlante et l’autre, le semi-atlante. Habituellement, lorsqu’il jouait avec sa nourriture celle-ci ne dégageait que de la terreur, une terreur enivrante. Mais là, c’est lui qui avait été terrorisé.
Steve voulait comprendre. Il le fallait : si ces humains avaient trouvé un moyen de détruire les wraith c’était son devoir d’en apprendre plus et de prévenir les siens. Sa Reine le récompenserait certainement avec un commandement. Et il aurait peut-être le droit de consommer ces deux là, le semi-atlante et son Protecteur, lorsqu’ils viendraient le chercher.
Oui, ça lui plairait de jouer avec eux un peu.
Steve détourna la tête vers la porte. Trois gardes supplémentaires venaient d’entrer. Il sourit. Ils étaient accompagnés du semi-atlante. Il tenait contre sa poitrine divers instruments et il portait une petite mallette à la main. Ses yeux de l’humain se fixèrent immédiatement sur lui, il baissa rapidement les yeux puis se dirigea vers un des panneaux de la salle. Le même que la dernière fois.
Il se demanda où était son Protecteur.
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Un peu plus tôt …
Rodney travaillait depuis bientôt plus de 15 heures sur ce projet. Ils avaient découvert une nouvelle salle dans une des ailes est de la Cité. C’était extraordinaire : depuis qu’ils étaient arrivés, il ne se passait guère de semaine sans que soit découvert une nouvelle salle ou une nouvelle technologie ! La Cité des Anciens était comme une vaste caverne d’Ali Baba. Et Rodney s’enorgueillissait de pouvoir dire que c’était lui qui était le Sésame de cette caverne.
Cela avait bien entendu quelques contreparties fâcheuses. Etant le seul à comprendre de quoi il retournait, il était aussi celui qui passait ses jours et – il regarda sa montre – ses nuits ! en recherches longues et hasardeuses.
Mais, il ne s’en plaignait pas vraiment. D’abord, parce que c’était ce dont il avait toujours rêvé et ce depuis qu’il avait mis les pieds pour la première fois à Cheyenne Mountain et ensuite … Il soupira, se passa la main dans les cheveux et jeta un coup d’œil à travers l’immense baie vitrée qui se trouvait dans le labo. Ensuite, ça lui évitait de trop penser à autre chose.
De trop penser au Major.
Rodney repoussa son ordinateur portable et se leva. Les bras croisés contre sa poitrine, il laissa son regard se perdre sur la Cité en dessous de lui. Seule une partie de celle-ci était illuminée. Ils n’avaient pas assez de pouvoir et n’éclairaient que les parties habitées. Mais le spectacle était quand même grandiose, surtout lorsque les deux lunes étaient pleines, comme ce soir.
C’était une vision si romantique.
Rodney se demandait si le Major Sheppard en profitait lui aussi avec sa conquête du moment.
Rodney poussa un petit ricanement. Jaloux. Il était jaloux. Il ne manquait plus que ça pour que sa vie soit parfaite, vraiment.
Depuis l’incident avec Steve, Sheppard ne lui adressait plus la parole. C’était comme s’il était devenu invisible aux yeux du militaire. Rodney se passa inconsciemment la main sur la poitrine en repensant à ce qui s’était passé dans la cellule. La douleur avait été intense, mais pas autant que l’idée de devoir échanger sa place avec le Major. C’était ridicule, non ? Ils étaient amis, juste amis, c’était ce dont Rodney avait essayé de se persuader. En vain : ce qui s’était passé avec le wraith était le signe qu’il se trompait.
Il était tout simplement amoureux.
Amoureux. D’un homme. Mieux, d’un militaire. Américain de surcroît. Le Chef militaire d’Atlantis pour être encore plus précis. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer, hein ? Voire impossible. Parce que c’était une histoire d’amour impossible.
Rodney laissa échapper un rire. Une histoire d’amour impossible. A croire qu’il se trouvait dans un mauvais film de série B ou dans une de ses nouvelles à l’eau de rose dont Teyla était – contre toute attente ! – si friande.
Rodney posa sa main contre la baie vitrée.
Non, ça ne ressemblait pas à ça. Dans ce genre d’histoire, c’est un évènement extérieur qui vient contrarier le déroulement du parfait amour. Dans son cas, c’était celui qu’il aimait qui posait souci. Il était plutôt dans une histoire moins romantique mais tout aussi banale : il aimait, mais n’était pas aimé en retour.
Sheppard avait été on ne peut plus clair ce jour là, à l’infirmerie. Rodney n’avait pas encore été relâché par Carson et le Major lui avait fait comprendre qu’il n’avait pas intérêt à refaire quelque chose comme ça, ou sinon, il ne ferait plus partie de son équipe. Rodney se rappelait surtout du ton qu’il avait employé : froid et distant.
Depuis, le Major ne lui adressait plus la parole sauf lors des briefings ou des réunions avec Elisabeth. En dehors, Sheppard l’évitait tout simplement. Il faisait des détours dans les couloirs et s’arrangeait pour manger avec ses subordonnés. Et en mission c’était pire … d’ailleurs, Rodney avait trouvé de bonnes excuses pour ne pas participer aux deux dernières. C’était trop dur. Trop dur d’être à nouveau ignoré.
Ca lui manquait. John Sheppard lui manquait. Ce n’était pas ce qu’il n’aurait jamais qu’il regrettait, mais ce qu’il avait eu : un ami.
Rodney essuya les larmes qui coulaient sur ses joues. Il était fatigué, et lorsqu’il était fatigué il devenait ridiculement émotif. Il fallait juste qu’il dorme un peu. Et qu’il apprenne à se blinder.
Encore.
C’était de sa faute, il aurait du le savoir, faire plus attention. Ce n’était pas la première fois que quelque chose comme ça lui arrivait. Qu’il souffrait pour avoir laissé quelqu’un devenir proche de lui. Il aurait du reconnaître les signes. Il avait été négligent et avait laissé le Major devenir important pour lui. Il n’aurait pas pensé tomber amoureux mais c’était aussi un de ses problèmes : il tombait un peu trop facilement amoureux de ceux sui le traitaient gentiment. Un génie avec l’affectif d’un adolescent, voilà ce qu’il était.
Mais cela ne se reproduirait plus.
Sa radio se mit soudain en route le faisant sursauter.
//Docteur McKay, ici le Sergent Trévor, nous avons besoin de vous au niveau 6.//
Le niveau 6. Steve. C’était le niveau où se trouvait enfermé le wraith. Le reste de ce niveau était inhabité pour plus de sûreté.
Rodney soupira.
« Et quel est le problème Sergent ? »
//Nous avons enregistré des fluctuations dans le champ protecteur autour de la cage, cette fois, elles sont plus fréquentes que la dernière fois.//
Rodney fronça les sourcils.
« Des fluctuations ? Impossible. Zelenka a testé ce champ. Il fonctionne parfaitement. »
Il y eu un soupir d’agacement puis la voix du Sergent repris.
//Désolé Docteur, mais de là où je suis, ces fluctuations sont très réelles et je ne veux prendre aucun risque avec cette chose.//
Rodney hésitait. Il n’était pas retourné en bas depuis ce qui s’était passé. Heigthmeyer avait recommandé qu’un autre scientifique s’en occupe tant qu’il n’aurait pas récupéré émotionnellement de ce qui s’était passé. C’était bien la première fois qu’il était d’accord avec la psychiatre. Pour rien au monde, il ne serait redescendu dans cet endroit. Il faisait encore des cauchemars. Rodney avait chargé Zelenka de s’en occuper. Il avait confiance en lui.
Ses mains tremblaient. Il allait appeler Zelenka lorsqu’il se rappela que celui-ci avait travaillé avec lui une bonne partie de la journée. Quasiment non stop. Il l’avait presque chassé du labo pour qu’il aille se reposer. Devait-il le réveiller ? Oui, bien sûr, après tout c’était une des contraintes de la vie sur Atlantis : les urgences pouvaient arriver à toute heure et il fallait bien y faire face. Pas d’horaire de fonctionnaire ici ! (3)
« Bien, je vous envoie le Docteur Zelenka.»
//Docteur, le Major Sheppard m’a dit que c’était vous qui …//
« Sheppard ? C’est … c’est lui qui vous dit de m’appeler ? »
Rodney n’en revenait pas. Le Major devait savoir que Kate avait décidé qu’il valait mieux qu’il se décharge sur un autre scientifique, il devait savoir que c’était Zelenka qui s’en chargeait et pourtant il insistait pour qu’il le fasse, après ce qui s’était passé.
Cette fois, si Rodney avait encore eu des doutes, c’était certain. John Sheppard ne l’aimait pas. Qui enverrait quelqu’un ayant été la victime d’un wraith visiter une nouvelle fois celui-ci ?
Un frisson glacial le parcouru. Cette fois, le message était on ne peut plus clair. Sheppard lui faisait comprendre qu’il se fichait de ce qui lui arrivait, ou de ce qui pouvait lui arriver. Il était là pour faire un job et c’est tout.
Il poussa un dernier soupir. Un soupir de résignation.
« Bien Sergent j’arrive. »
//Sergent Trévor, terminé.//
Rodney jeta un dernier regard à la Cité.
Brusquement, il n’était plus si sûr que ça de vouloir rester. Non, en fait, il n’était pas sûr de pouvoir rester.
Il prit son ordinateur et son matériel pour rejoindre le niveau 6.
Troisième partie
Davidson regardait avec un peu d’anxiété le Sergent Trévor parler au Docteur McKay.
Ils se trouvaient tous les trois, avec Terrel et le Sergent près du transporteur, attendant l’arrivée du Docteur McKay. Il se sentait un peu mal à l’aise. Non, en fait, il savait qu’il avait fait une bourde.
Le Major avait été on ne peut plus clair, n’appeler McKay qu’en cas « d’extrême urgence ». Seulement, que pouvait on qualifier extrême urgence ? Il avait dit au Sergent que c’en était une. Deux fois ce matin, ce foutu wraith avait passé les mains à travers la cage sans problème. Deux fois, putain ! Si c’était pas une urgence ça ! Il n’avait jamais eu aussi peur de sa vie. Et il avait paniqué : il allait se faire passer un savon par le Major s’il s’avérait en fin de compte que ce n’était qu’un simple petit dysfonctionnement. D’un autre côté, c’était d’un wraith dont on parlait : ces choses aspiraient la vie des humains !
Davidson releva la tête en entendant le petit bruit distinctif du transporteur indiquant l’arrivée de quelqu’un. Non, il savait qu’il avait eu raison de faire venir McKay.
Après tout, autant avoir le meilleur sous la main, non.
La porte s’ouvrit, le Sergent s’avança pour recevoir McKay.
« Docteur, merci de … »
McKay l’interrompit aussitôt.
« Oui, oui, allons-y, plus vite nous aurons finis et plus vite je pourrais retourner aux choses urgentes. »
Davidson eu un petit mouvement de recul en entendant ça. Oups, si le Docteur lui-même considérait que ce ne pouvait pas être urgent, c’était sûr : il était un homme mort lorsque le Major apprendrait qu’il avait fait venir McKay.
Le Sergent bredouilla.
« Heu, oui, oui, bien sûr. Terrel, Davidson, vous fermez la marche. »
McKay tapait presque du pied tant il semblait être impatient.
Ils se dirigèrent tous les quatre vers la cellule.
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Rodney avait l’impression que son cœur allait brusquement sortir de sa poitrine. Plus il avançait vers la cellule, et plus il sentait la panique monter. Ses mains étaient si moites qu’il avait du mal à garder son ordinateur portable, celui-ci lui glissait presque des doigts.
Calmecalmecalme. Tout va bien, il n’y a aucune raison de paniquer, il y à six gardes ici et ce foutu champ d’énergie empêche Steve de s’échapper. Enfin, s’il fonctionne normalement.
Ils arrivèrent devant la porte de la cellule.
Le Sergent se tourna vers lui, le militaire fronça les sourcils.
« Heu, Docteur, vous êtes sûr que ça va ? Peut-être que c’était une mauvaise idée après tout et que le Docteur Ze … »
Rodney le coupa sèchement.
« Non, ça va aller et puis de toute manière maintenant que je suis là ! »
Et puis, il voulait le faire. Oui, il devait le faire pour montrer au Major qu’il n’était pas une faible petite chose, que son opinion lui importait peu, qu’il pouvait le faire. Il était le Docteur Rodney McKay, astrophysicien de génie, c’était son job de faire en sorte que tout fonctionne parfaitement.
Il entra dans la pièce.
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Rodney se dirigea immédiatement vers le panneau de régulation. Il ouvrit sa mallette et en sortit un tournevis ainsi que d’autres petits outils d’électronique. Il poussa un soupir et ouvrit le panneau.
Derrière lui, les gardes se remirent en place aux quatre coins de la pièce.
Cet endroit lui fichait les jetons, et pas seulement à cause du wraith qui s’y trouvait. C’était trop petit, trop sombre, trop … bref, mieux valait qu’il se concentre sur la raison de sa présence ici.
Il avait juste jeté un coup d’œil a Steve. Steve. Il n’y avait vraiment que le Major pour vouloir donner un nom à un wraith. Rodney se demanda un instant si ces derniers avaient des noms.
Et c’est à ce moment là qu’un coup de feu retentit.
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Ces humains étaient si faciles a effrayer, mais ça, c’était plutôt normal et rassurant.
Depuis plusieurs jours, le champ d’énergie entourant la cage où IL avait été enfermé, subissait des variations de puissance. Steve avait testé la cage, cherchant l’endroit où ces variations conduisaient à une rupture totale. Et il l’avait trouvé.
Il avait pu se réjouir de la peur qu’il avait vu dans les yeux des soldats qui le gardaient. Des gardes ? Ces êtres pathétiques ?
L’un d’eux notamment avait l’air terrorisé, tellement terrorisé qu’il ne remarqua pas qu’il lui avait pris son arme. Pathétique et incompétent. C’était arrivé il y avait quelques instants lors d’une de ses tentatives pour passer les mains à travers les barreaux. Le garde s’était rué vers lui pour le faire reculer, et il ne s’était rendu compte de rien.
C’était si facile, vraiment.
Maintenant, il ne lui restait plus qu’à attendre patiemment le bon moment.
Et le semi-Atlante était arrivé, comme la première fois pour réparer le champ. Seul cette fois.
Steve réfléchit quelques instants puis passa à l’attaque.
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Le Major John Sheppard était vanné, sur les genoux, HS, mort. HELP ! Voilà ce que lui disait son corps. Pas assez de sommeil et surtout …
« Major, vous allez bien. »
John leva les yeux vers celle qui était en grande partie responsable de son état. De grands yeux noisette en amandes, des cheveux auburn, et un sourire à damner un ange. Ouais, il ne fallait pas se fier aux apparences. Cette femme était un monstre, un être hors norme, un … Hum, elle commençait à le regarder un peu bizarrement donc mieux valait lui répondre.
« Heu, oui, oui, Teyla pas de problème, c’est juste que. Je crois que je vais rester là un petit moment, pour, vous savez » il fit un geste vague de la main, « pour récupérer. »
Teyla fronça les sourcils.
« Mais Major, vous êtes allongé par terre. »
Ah, oui, c’était vrai. De toute manière, lorsqu’il s’entraînait avec Teyla s’était invariablement là qu’il finissait : par terre. Il ferma les yeux.
« Major ! »
« Huuuuuoui. »
Teyla semblait un peu impatiente, ou exaspéré.
« Vous ne pouvez pas rester là toute la nuit. »
Il ouvrit un œil.
« Vraiment ? Pourtant ces tatamis sont très confortables et … »
« Major. Debout, s’il vous plaît. »
Teyla lui tendait la main.
C’était amusant, l’athosienne se comportait parfois comme une grande sœur ou comme une maman. Mais il faut dire qu’il se conduisait parfois comme un gamin de 10 ans, donc c’était fairplay.
Il prit sa main et se leva. Ils sortirent tous les deux de la salle d’entraînement et marchèrent jusqu’à un transporteur. Silencieusement. Ce qui était plutôt curieux car généralement après leurs petites joutes, Teyla lui rendait compte de manière détaillée, non seulement de ces progrès mais aussi de ses faiblesses. Mais là, l’athosienne sembalit perdue dans ses pensées. Etrange.
Ils entrèrent dans le transporteur. John appuya sur le point lumineux indiquant les quartiers résidentiels. N’y tenant plus il finit par lui poser la question.
« A moi de vous retourner la question. »
Teyla leva la tête vers lui, sourcils froncés, manifestement surprise par l’étrangeté de la question.
« Oui, c’est à moi de vous demander si vous allez bien, vous semblez un peu, » il haussa les épaules, « triste ? »
Teyla lui sourit.
« Non, Major, je ne suis pas triste, mais, » elle hésita un moment avant de continuer, « mais perplexe. » Elle soupira. « En fait, il y a quelque chose que je ne comprend pas. »
« Ah oui, quoi ? »
Teyla le regarda fixement. Le transporteur était arrivé et ils sortirent dans le couloir.
« Et bien, allez y si vous avez des questions, n’hésitez pas ? »
John savait que les choses n’étaient pas toujours faciles pour l’athosienne. Les coutumes et pratiques terriennes lui échappaient parfois un peu.
« C’est à propos du Docteur McKay. »
John se raidit immédiatement au nom de McKay. Il se contenta de hocher la tête pour faire comprendre à Teyla qu’elle pouvait continuer.
« Pourquoi rejetez vous ce qu’il vous offre avec son cœur ? Pourquoi le rejetez vous ? »
Ces questions le prirent complètement au dépourvu. Il s’arrêta en plein milieu du couloir, la bouche ouverte.
Comment pouvait-elle savoir ? C’était IM-PO-SSI-BLE !
« Le … Le quoi ? Mais de quoi parlez vous. »
Il savait que son ton était froid et sec, mais il n’y pouvait rien. Il n’avait pas fait tout ça pour rien !
Teyla s’approcha de lui et mis sa main sur sa poitrine.
« Major, les miens ne m’ont pas choisie comme leader uniquement pour mes talents de combattante ou pour ceux de négociatrice. Je sais lire dans les cœurs. C’est ce que mon père m’a appris de plus important. Ce qui fait d’un homme ou d’une femme un vrai leader. Et ce que je sens, c’est un conflit. Un conflit entre ce que vous dit votre cœur et votre … »
Teyla n’eut pas le temps de finir sa phrase. La radio de John se mit en marche. Trop content d’échapper aux questions embarrassantes de l’athosienne, il se dégagea vers le côté et tenta de se concentrer sur ce que lui disait la voix très angoissée d’Elisabeth.
« Quoi ! » John se tourna vers Teyla. « Nous arrivons immédiatement. »
Teyla fronça les sourcils.
« Que se passe t-il ? »
« Il y a eu une surcharge de puissance dans le secteur 6. »
« Le secteur 6 … »
Teyla écarquilla les yeux. Elle venait de se rappeler de ce qu’abritait ce secteur.
« Oui, le niveau ou se trouve ce foutu wraith. Bates a essayé de joindre l’équipe qui se trouve là, mais ils ne répondent pas. Apparemment, il y a eu un problème avec le champ de sécurité. Ils ont demandé à quelqu’un de passé, depuis pas de nouvelles. »
Ils se trouvaient à nouveau dans le transporteur et retrouvèrent l’équipe de Bates, armée de fusils paralysant.
John s’arrêta soudain en reconnaissant le scientifique en veste bleue et beige qui se trouvait là.
« Docteur Zelenka ? Mais qu’est-ce que … Je croyais que vous étiez porté disparu ? »
Le scientifique le regardait l’air bouche béé.
« Okay, excusez moi, vous allez bien, c’est une bonne nouvelle. Vous pouvez nous dire ce qui s’est passé ? »
Le regard de Zelenka allait du Sergent Bates au Major Sheppard.
« Vous ne lui avez pas dit ? »
Le sergent avait l’air un peu embarrassé.
« Heu, non, je n’ai pas eu le temps. »
« Il ne m’a pas dit quoi ? Bon sang, je vous signale que nous avons vraisemblablement un wraith en liberté dans la Cité donc si vous pouviez … »
« Ce n’est pas moi qui ait été appelé pour régler le dysfonctionnement du champ. Le Sergent Bates vient juste de me tirer du lit. »
« Pas vous ? Mais alors q… »
Et John Sheppard comprit enfin qui était le scientifique porté disparu.
Quatrième partie
Rodney avait l’impression que sa tête allait exploser. Non, il avait l’impression qu’elle avait explosé et les conséquences étaient superrrrrr déplaisantes. Il ouvrit les yeux. Brouillard, formes indistinctes et floues. Humpf. Autant les refermer. De toute manière, Carson allait bientôt arriver et il aurait encore plus mal au crâne à écouter le médecin écossais avec sa voix aigue et son accent épouvantable. Il poussa un petit soupir et allait se rendormir lorsqu’un frisson le parcouru.
Et Carson ne venait pas ? Si … Et de toute manière, pourquoi avait-il si mal à la tête ? Hummm, quelle était la dernière chose dont il se souvenait. Il avait travailler toute la journée avec Zelenka et ensuite … ensuite. Etait-il allé se coucher ? Non, il ne se rappelait pas avoir regagné ses quartiers avant que sa radio … Oh mon Dieu ! Ca y’est il se souvenait !
Il ouvrit à nouveau les yeux et tenta de se mettre en position assise, ses jambes et ses bras volant un peu dans tous les sens. S’échapper, s’enfuir, vitevitevite … C’était tout ce que son cerveau embrouillé pouvait produire : un signal désespéré, l’urgence de la fuite.
Rodney entendit juste un long grognement et quelque chose s’abattit sur lui. Elle le plaqua au sol sans grande considération pour son état. Il se débattit un moment puis cessa de bouger, la lutte pour respirer étant devenue la seule chose importante. Rodney avait l’impression que ses poumons allaient exploser et respirer était une tâche quasi impossible, le poids sur lui était trop important, il sentit que dans secondes il allait tout simplement tourner de l’œil. Et soudain, le poids se retira et il put à nouveau respirer, de longues goulées d’air marin.
Air marin ?
Rodney se concentra sur les bruits autour de lui. Ils étaient en plein air, sur l’un des docks de la Cité. Le vent balayait la place et les vagues en s’écrasant contre la digue produisaient des gerbes d’eau. Rodney pouvaient sentir les embruns sur son visage. Et il pouvait le sentir, lui, à ses côtés.
Il n’osait pas ouvrir les yeux. Mais il le fallait non ? Qu’aurait fait le Major Sheppard. Le grand et héroïque Major Sheppard. Déjà, il ne se retrouverait certainement pas dans cette position. Il ne se serait pas laissé enlever par un wraith et si ç’avait été le cas, il l’aurait déjà certainement réduit en miettes. Seulement, il n’était que Rodney McKay, et il avait peur, il avait froid et sa tête le faisait souffrir.
Il décida quand même d’ouvrir les yeux.
La créature était là, à moins d’un mètre de lui, fixant les vagues. Rodney se mit sur le côté péniblement. Le wraith ne bougea pas. Rodney mit ses mains sous lui, puis, lentement, parvint à sa mettre en position assise. Il regarda autour de lui. Ils étaient seuls. Doucement, il tenta de s’éloigner du wraith, utilisant ses pieds et ses mains pour reculer, les fesses toujours par terre. Il avait l’impression de ramper. Non, il rampait, ce n’était pas une impression. Certainement encore quelque chose que Sheppard n’aurait jamais fait.
Bon sang ! Il fallait qu’il arrête de penser comme ça au Major. Ca ne le mènerait à rien, sauf à le déprimer davantage.
Il s’arrêta brusquement. Le wraith avait tourné les yeux vers lui. La créature se leva. Mon Dieu, pourquoi fallait-il que ces choses soient si grandes ! Il devait mesurer pratiquement un mètre quatre vingt dix et se tenait juste au dessus de Rodney. Ce dernier essuya l’eau qui se trouvait sur son visage, les embruns étaient devenus une petite pluie fine.
Le wraith se baissa et Rodney cru sa dernière heure arrivée, il attendait la douleur désormais connue, celle qu’il avait ressentie dans la cellule lorsqu’il avait volontairement saisit la main du wraith pour se la plaquer contre la poitrine. Une douleur intense qui irradiait tout le corps comme si chacun des nerfs étaient subitement en feu. Mais rien ne se produisit.
Rodney ouvrit les yeux.
Le wraith, Steve, se trouvait à quelques centimètres de lui, la main levée pour frapper. Une main figée en l’air. Rodney cligna des yeux pour chasser l’eau qui s’y trouvait et qui rendait sa vision floue.
Steve baissa la main. Son visage était à quelques centimètres de celui de Rodney. Ce dernier se surprit à penser que l’haleine du wraith était inodore. Il aurait pensé qu’avec une telle dentition l’haleine de ces choses devait tuer les mouches à un kilomètre. Son cerveau était complètement ramolli : il allait mourir dans d’atroces souffrances et à quoi est-ce qu’il pensait, hein ? A une curiosité bucco dentaire, ou stomacale. Il était en train de perdre la tête …
Le wraith se releva. Rodney était paralysé. Il n’osait pas bouger de peur qu’il ne revienne pour reconsidérer son choix. Il n’avait peut-être pas faim. Oh Mon Dieu ! Il avait du se nourrir des gardes et … Rodney eu un haut le cœur. C’était pour ça qu’ils étaient seuls sur ce dock. Steve avait du tuer tous les autres.
L’estomac de Rodney se rebella à cette idée et cette fois, il ne parvint pas à le retenir. Il eut juste le temps de se mettre sur le côté et vomit le peu qu’il avait mangé aujourd’hui. Il vomit jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus que de la bile.
« Vous êtes faibles, juste bon à nous amuser par vos efforts pathétiques pour vous enfuir, juste bon à nous nourrir. »
Steve le regardait, ses yeux jaunes fixés sur le vomi devant lui, un air clairement dégoûté sur le visage.
« Comment avez-vous fait ? »
La question prit Rodney au dépourvu.
« Comment …, » Il se passa la langue sur les lèvres pour récupérer un peu d’eau, sa bouche était si sèche, « … quoi ? Je ne suis pas sûr de … »
Il fut coupé par la main qui s’abattit sur lui, enserrant son cou et le plaquant une fois encore au sol. Steve poussa un autre grognement.
« COMMENT AVEZ-VOUS FAIT ! »
Rodney secoua la tête, la main serra encore un peu puis soudain avec un cri de rage, Steve le relâcha.
Rodney resta allongé sur le sol, respirant comme un poisson tiré hors de l’eau, cette fois, il ne se releva pas, et laissa la pluie, désormais battante, tomber sur son visage.
xoxoxoxoxoxoxoxox
John était furieux. Non, furieux n’était pas assez fort pour décrire son état, enragé ? Okay, enragé, s’il avait été un chien, il aurait sans nul doute montré les crocs, mais il était juste le Major John Sheppard et il se contentait de serrer les dents. Si fort qu’il s’étonnait que sa mâchoire résiste à la pression qu’il lui faisait subir.
Ils étaient dans la cellule. Vide. Plus de wraith juste des cadavres.
Trois gardes avaient été tués par le wraith. Leur état de momies desséchées ne laissait aucun doute sur la manière dont ils étaient morts. Les trois autres n’étaient pas en meilleur état. Beckett et son staff travaillaient sur le Sergent Trévor. Il n’était pas sûr du tout qu’il survive.
John avait envie de frapper quelque chose, de préférence quelque chose dotée d’une chevelure de crin blanc et d’un sourire digne de Tim Curry (4). Ouais, mais pas disponible pour le moment.
« C’est curieux quand même. »
John se tourna vers le Sergent Bates qui avait parlé.
« Qu’est-ce qui est curieux Sergent ? »
Sa voix était sèche et il n’en revenait pas d’être capable de parler sans hurler. Parce que c’était vraiment ce qu’il voulait faire, hurler.
« Et bien, il les a tous tués. Sauf le Docteur McKay, pourquoi ? »
John regardait la cage. Il se rappelait de la dernière fois qu’il s’était tenu là. Il se souvenait de McKay, blême, entre les mains du wraith. Il se souvenait de la proposition du wraith. Un échange. Et il avait dit oui bien sûr, sans hésiter. Pour sauver un coéquipier. Non, pour sauver … Il secoua la tête.
Il se rappelait surtout de ce qui s’était passé après. Il avait commencé à avancer vers la cage, prêt à prendre la place de McKay et ce dernier … Il ferma les yeux, les images défilaient dans sa tête, aussi claires et fidèles que ce jour là. Ce dernier avait eu ce geste incroyable, ce geste qui aurait pu le tuer. Ce geste que Sheppard ne lui pardonnerait jamais.
Il avait été si furieux après McKay pour avoir fait ça. Cet idiot avait failli y passer ! Et alors, comment aurait fait Atlantis, hein ? Lui qui était toujours à dire que sans lui, la Cité s’écroulerait comme un château de cartes, que sans lui, ils n’avaient aucune chance de retrouver un EPPZ, et encore moins d’en faire fonctionner un. Rodney Mckay était irremplaçable. Alors pourquoi avait-il fait ça ?
John entra dans la cage déserte. A l’extérieur, Zelenka était penché sur le panneau de contrôle. Enfin sur ce qui en restait. Il avait tout bonnement explosé. Bates se trouvait près de lui et hochait la tête de temps à autre, acquiescant à ce que lui disait le scientifique.
Sacrifice. C’était le maître mot ici. C’était à John se sacrifier pour les autres. C’était son job, son sacerdoce. C’était ce qu’il était. Pas McKay.
Mais bien sûr, John savait qu’il se mentait à lui-même. Oh, pas sur ses capacités à se sacrifier, mais sur les raisons qui ce jour là l’avait conduit à se proposer comme nourriture à un wraith affamé.
Il ne l’avait pas fait parce que c’était son job, ou pour Atlantis. Il l’avait fait pour Rodney. Il ne voulait pas que Rodney meure. Il n’était pas question du Docteur McKay, astrophysicien de génie. Non, juste de Rodney, enquiquineur, arrogant, se plaignant pour un oui ou pour un an, Rodney, si vrai dans tous ce qu’il faisait, sans masque, sans hypocrisie. Pas comme lui.
Il avait compris ce qu’avait fait Rodney. La même chose que lui : il s’était sacrifié pour John Sheppard. Le regard qu’ils avaient échangé juste avant que la main crochue ne s’abatte sur la poitrine du scientifique avait été une révélation.
John sortit de la cage et posa son front sur les barreaux devant lui.
Seulement, ce n’était pas possible. Ce … cet amour, ou quoique que ce fut, était impossible. On ne peut pas combattre ce qu’ils combattaient et se trouver émotionnellement impliqués avec un de ses coéquipiers.
John poussa un petit ricanement.
Surtout si le coéquipier en question est un homme. Disons que cela ne fait que compliquer les choses.
Alors John avait fait ce qu’il fallait pour que cela s’arrête là. Il avait banni Rodney McKay de sa vie purement et simplement. Plus de soirées ensemble à regarder un match, plus de déjeuner en tête à tête, plus d’heures entières passées dans le laboratoire, plus rien.
John était un hypocrite. Ceux de la pire espèce. Ceux qui se cachent derrière de grandes et belles motivations : il faisait ça pour le bien de tous, il faisait ça pour protéger McKay, il faisait ça pour Atlantis.
Foutaise !
Il faisait ça pour lui, parce que la vérité, c’était qu’il avait peur.
Peur. Comme aujourd’hui devant cette porte ouverte.
Peur de perdre Rodney.
Cinquième partie
Steve regardait l’humain à ses pieds. Sa respiration était laborieuse, son teint pâle et il ne cessait de cligner des yeux, gêné par l’eau qui tombait sur son visage. Il restait là, couché par terre, n’essayant même pas de se défendre. Pathétique. Faible.
Alors pourquoi est-ce que c’était lui qui se sentait si mal à l’aise ?
Steve se releva, ses mouvements brusques firent tressaillir l’humain. Il poussa un grognement et se pencha vers lui, la main levée, comme s’il allait l’abattre sur lui pour se nourrir. Cette fois, le semi-atlante émit un petit gémissement et mit sa main devant lui comme pour éviter le coup. Un geste futile. Comme le reste.
Alors pourquoi avait-IL … peur ?
Steve n’aimait pas ce sentiment. Il était le prédateur et ses êtres étaient des proies. Les wraith étaient les maîtres de l’univers. Invaincus. Immortels. Ils ne craignaient rien, ni personne. Même les Anciens avaient du s’incliner devant eux. Les Atlantes avaient fui comme des lâches.
Mais ces terriens, comme ils se nommaient, étaient différents. Ces deux là, étaient différents. Et c’était pour ça qu’il devait savoir, qu’il devait apprendre leur secret.
Steve grogna à nouveau. Le semi-atlante continuait de cligner des yeux et tentait de reculer. Il lui faisait peur. Bien, ce serait plus facile comme ça.
« Le Major, tu crois qu’il va venir pour toi, n’est-ce pas ? »
Le semi-atlante le fixait, sa bouche s’ouvrit, mais Steve le gifla avant qu’il puisse répondre. Il ne voulait pas l’entendre, de toute manière, il connaissait déjà la réponse.
L’atlante allait faire tout ce qu’il pouvait pour le récupérer. Et Steve comptait bien là-dessus. Il avait besoin des deux humains pour comprendre ce qui se passait, pour comprendre ce qui lui arrivait.
Il se pencha sur le semi-atlante et le saisit par le revers de sa veste, puis le souleva jusqu’à ce qu’il se trouve en position debout. Le terrien posa immédiatement ses mains sur celle qui enserrait sa veste, comme pour se dégager. Steve sourit. Faible. Si faible. De son autre main, il caressa le visage de l’humain, repoussant quelques mèches de cheveux, trempées. Il sentit les tremblements de peur que ses actes élicitaient chez lui. Steve prit une profonde inspiration et ferma les yeux. La terreur de l’humain était si palpable qu’il aurait pu s’en nourrir, mais il devait faire attention, retenir sa faim.
Il fallait qu’il garde celui-ci vivant pour attirer l’autre.
Oui, il fallait qu’il se contrôle. Pour le moment.
xoxoxoxoxoxoxoxox
Rodney essayait de marcher.
Il mettait un pied devant l’autre essayant de ne pas glisser sur le ponton trempé, essayant de ne pas penser à ses côtes probablement cassées, au sang qu’il sentait couler de son arcade sourcilière vraisemblablement ouverte, essayant de ne pas penser à la chose qui marchait derrière lui et le poussait régulièrement lorsqu’il faisait mine de ralentir, la chose qui allait le tuer d’une manière horrible.
Il essayait aussi de ne pas penser à John.
Rodney avait peur qu’il ne cherche à le secourir, encore que son comportement à son égard ses derniers temps n’ait pas été des plus chaleureux … non, Rodney savait que le Major Sheppard était au-delà de ça, il savait qu’il devait actuellement tout faire pour le récupérer, pour récupérer un membre de son équipe, un membre de l’expédition Atlantis. Pas lui en particulier juste … Arhhh. Il avait du ralentir un peu trop le pas au sens de son charmant compagnon de voyage parce que ce dernier venait de lui donner un coup dans le dos qui venait de lui faire faire un bond d’au moins un mètre en avant. Une chance qu’il ne se soit pas étalé de tout son long par terre, ayant réussi à garder, par miracle, l’équilibre.
Rodney serra les dents et repris sa marche. Gauche, droite, gauche, droite. Un pas après l’autre. Un rythme régulier, facilement hypnotique. Il secoua la tête. Il fallait qu’il réagisse, qu’il fasse quelque chose … mais quoi ? Retarder le wraith, le bloquer dans … c’est ça oui, déjà sans être blessé il serait incapable de stopper un wraith alors maintenant … non, il fallait qu’il trouve une idée, qu’il réfléchisse. Il était le docteur Rodney Mckay, le petit génie de la galaxie de Pégase. Il était temps de le prouver. Okay, Okay, il pouvait … il pouvait … poser des questions ! Découvrir ce que le wraith voulait. Il lui avait dit quelque chose avant de se mettre de tenter de l’étouffer. C’était une question. Comment avez-vous fait ? Comment qui avait fait quoi ? C’était ridicule.
Mais il fallait qu’il essaye. Il fallait qu’il sache, parce que c’était avec de la connaissance que l’on arrivait à trouver des solutions. Et Rodney McKay était celui qui trouvait les solutions.
En espérant que Steve ne le gifle pas – ou pire – pour son impertinence, Rodney ferma les yeux et posa sa question.
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« Alors ! Ca avance ? »
Peter sursauta. Zelenka quant à lui se contenta de relever ses lunettes sur son nez.
Le Major Sheppard n’était pas connu pour sa patience mais là … ils venaient à peine de se mettre sur le scan qu’il venait déjà les harceler. Peter allait lui répondre gentiment que s’il voulait que ça aille plus vite, il ferait peut-être bien de les laisser travailler en paix plutôt que de leur tourner autour comme une sorte de requin prêt à leur fondre dessus, mais stoppa net.
Sheppard était inquiet pour Rodney. En fait, ils l’étaient tous. Avoir globalement un wraith en libre circulation était de toute manière légèrement angoissant. Savoir que l’un de vos amis était avec lui … était peut-être déjà … Peter secoua la tête, non, il n’était pas mort, il était en vie et ils allaient le retrouver dès qu’ils auraient régler ce bondieu de scan pour repérer en les distinguant, différentes formes de vie (5).
Peter laissa Zelenka continuer à pester en tchèque contre son ordinateur pour répondre au Major.
« Nous avons trouvé le système de réglage des scans, c’est juste une question de temps maintenant et … »
« Du temps ! Mais c’est justement ce dont nous ne disposons pas, nous devons les retrouver rapidement sinon … »
« Podařilo se mi … si, ça y’est ! » (6)
Peter et le Major se tournèrent vers Zelenka qui venait de se lever, repoussant brusquement sa chaise à roulettes. Il arborait un sourire radieux.
« Voilà, regardez, regardez. »
Et en effet, sur l’écran général de la Cité apparurent une multitude de points blancs, parfois des dizaines au même endroit et dans une des ailes est de la Cité, dans les quartiers non habités, près de l’Océan, on voyaient deux points bouger lentement, un point blanc et un point rose
xoxoxoxoxoxoxoxox
Le wraith ne l’avait pas tué. Il le regardait juste comme s’il avait l’intention de le faire. Wow, super débat interne apparemment, mangé ou garder un petit snack pour plus tard. Rodney aurait volontiers explosé de rire si la situation n’avait pas été franchement désespérée.
Okay, ç’avait du être la question. Pas la bonne visiblement. Elle avait pourtant paru pertinente, sur le coup. Où est-ce que nous allons ? Pas méchant comme question, non ? Après tout, un otage devrait avoir le droit de … oui, bon, il n’était pas à proprement parler un otage mais … Le wraith bougea enfin. Ce n’était même pas un geste brusque mais Rodney était déjà passablement sur les nerfs et réagit en conséquence. Il recula en criant. Evidemment, vu son état et le fait qu’il pleuvait et que le ponton sur lequel il se trouvait était trempé, il arriva ce qui devait arriver.
Rodney glissa.
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Steve regarda le semi-atlante se débattre dans l’eau. Celle-ci était noire et en furie. Une main blanche apparue, essayant de s’accrocher au ponton, mais une vague un peu plus forte que les précédentes submergea l’humain.
Pendant un moment il n’y eut plus rien.
Steve pencha la tête comme s’il réfléchissait à ce qu’il devait faire puis lentement, il s’agenouilla et plongea sa main dans l’eau.
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Noirnoirnoir et froid, si froid. Rodney avait bien essayé de trouver quelque chose à quoi s’accrocher mais le ponton était fait de ce matériau lisse qu’affectionnaient tant les Anciens. L’océan le ballottait de gauche à droite et il finit par tout simplement perdre le sens du haut et du bas.
Rodney était tout simplement trop fatigué, il se sentit doucement couler lorsqu’il fut brutalement tiré hors de l’eau et balancé sur le ponton. Il toussa et cracha l’eau qu’il avait avalée et se recroquevilla. Il sentit soudain le wraith près de lui. Celui-ci se pencha sur lui et murmura dans son oreille.
« Plus de question, humain ?»
Rodney secoua doucement la tête.
« Bien, alors … » le wraith se releva, le tira une nouvelle fois par ses vêtements maintenant trempés, « … marche. »
Rodney cligna des yeux un moment comme s’il n’avait pas compris le sens de ce qui lui était demandé. Le wraith poussa un grognement et avança vers lui, l’air menaçant. Rodney fit un pas en avant. Puis un autre.
Gauche, droite, gauche. Il allait se laisser porter par ce mouvement hypnotique en fin de compte.
Sixième partie
John était en train de s’équiper, il ferma sa veste, vérifia que son 9 mn était bien calé dans son holster, le tout avec des gestes brusques, le tout dans un terrible silence. Autour de lui, ses subordonnés l’observaient à la dérobée. Il s’en fichait complètement. Il n’avait qu’une idée en tête.
Retrouver Rodney.
Xoxoxoxoxoxoxoxox
Gauche, droite, gau … che, droi … Rodney tomba à genoux. Non ! Il devait marcher parce que sinon … Il tenta de se relever. Rien à faire, ses jambes ne voulaient pas lui obéir et il sentait à peine ses bras, ou le reste de son corps en fait. C’était comme s’il était complètement engourdi. Il se sentit glisser par terre, comme au ralenti.
Et une paire de bras le rattrapa avant qu’il ne touche le sol. Qui ... ? Un nom s'imposa immédiatement dans son esprit.
« Jo… John ? »
Les bras se refermèrent sur lui et le soulevèrent délicatement comme s’il était la chose la plus fragile qui soit. Il fut enveloppé dans quelque chose, un vêtement, une couverture, peu importait, il avait si froid … Et puis, il fut à nouveau en mouvement. Porté. Comme un bébé. L’idée que John le portait dans ses bras comme un enfant était étrange et rassurante à la fois.
Son esprit était complètement embrumé, confus. Il savait qu’il avait quelque chose à faire, ou à dire … oui, à dire, c’était ça, il fallait … il avait quelque chose d’important à dire à John. Important, avant qu’il oublie.
« John … je … je t’aime. »
Voilà, il l’avait dit. Facile. Plus de problème maintenant. Même s’il oubliait … non, il n’oublierait pas puisqu’il venait de lui dire et …
Rodney s’assoupit, bercé par le rythme des pas de John.
Xoxoxoxoxoxoxoxox
Steve regardait l’humain dans ses bras. Il était pris entre deux impulsions aussi violentes l’une que l’autre : se nourrir de lui, sentir sa vie lui échapper, sentir cette sensation exquise de puissance, ou lui arracher ses vêtements, et … et … cette seconde impression était plus confuse, comme s’il lui manquait des informations pour en saisir complètement le sens. Il caressa le visage pâle qui reposait sur sa poitrine, la caresse était différente de … de quoi ?
Steve grogna. Il pencha sa tête en arrière et laissa l’eau couler sur son visage. L’humain poussa un gémissement, non, un murmure. Steve s’approcha de lui … et « John » ? Qui était John ?
Il se releva et regarda autour de lui. Il fallait qu’il trouve un endroit où mettre le semi atlante en sécurité et … Steve stoppa net sa progression, comme frappé en pleine face. La sécurité d’un humain ? Il pensait à la sécurité d’un être qui n’était rien d’autre que de la nourriture ?
Il sentit la confusion l’envahir une fois de plus. Un sentiment inconnu, étrange, dérangeant qui semblait lui infuser de la chaleur, qui le motivait pour avancer, qui …
ASSEZ !
Il était un wraith ! Un guerrier ! Il … le semi-atlante poussa un autre gémissement.
Steve le regarda une fois encore. Et son instinct pris le dessus …
xoxoxoxoxoxoxoxox
John activa son communicateur.
« Zelenka ? »
/Oui, Major. Ils sont dans la partie est de la Cité, près de ce qui ressemble à des docks. Ils semblent se diriger vers une des petites tours qui se trouvent à proximité. Nous n’avons pas exploré cette partie de la Cité, mais les plans montrent deux entrées, je vous envoie ça. Major, dès que vous serez assez proches, vous pourrez les suivre avec votre détecteur de vie./
« Bien. Lewis, Stackhouse, vous êtes avec moi, Bates, Markham, vous couvrez la seconde entrée. »
xoxoxoxoxoxoxoxox
Ils arrivèrent près de la fameuse tour. La pluie se déchaînait dehors mais ils n’avaient pas le choix, il leur fallait passer par les docks pour rejoindre celle-ci. Il s’agissait d’une petite tour d’une dizaine de mètres de haut, ressemblant à une cheminée de cargo.
Comme celle du Titanic pensa John. Il secoua la tête, pas le moment de penser à des trucs comme ça. Il fit signe à Bates de contourner la structure, Markham le suivit. John jeta un coup d’œil à son détecteur. Le petit boîtier blanc en forme de gameboy montrait deux sept petits signaux : 6 blancs, 1 rose. Un signal rose et un signal blanc, l’un contre l’autre. Il leva les yeux vers la tour.
Il était temps … temps de faire face à la vérité.
xoxoxoxoxoxoxoxox
Steve déposa le semi-atlante dans un des coins de la pièce. Un refuge. Il avait trouvé un refuge. Au sec. Pour … Il secoua la tête.
Une immense baie vitrée laissait filtrer la lumière de la lune. Steve se leva. Il jeta un regard à la chose à ses pieds. L’humain était inconscient, secoué de frissons. Il délirait, murmurant des phrases sans réelle signification. Du moins pour le wraith. Steve s’éloigna et se planta devant la baie, face à l’océan. Il renifla l’air autour de lui.
Bientôt … bientôt, l’atlante viendrait réclamer ce qui était à lui.
Bientôt, il allait enfin comprendre.
xoxoxoxoxoxoxoxox
John se déplaçait prudemment mais avec assurance. L’assurance de celui qui a participé à des missions de sauvetage derrière les lignes ennemies. L’assurance de celui qui sait ce qu’un faux pas peut coûter. La vie.
Oh, pas la sienne, non, celle de Rodney. Encore qu’il le savait à présent, si Rodney mourrait, il ne resterait pas grand-chose du Major John Sheppard. Si Rodney mourrait …
Cela n’arriverait pas. Inconcevable. Inacceptable.
Les conseils de ses instructeurs lui revenaient tous à l’esprit, des conseils sur la manière de se déplacer sans faire de bruit, sur la façon dont on pouvait laisser croire à l’ennemi que le nombre faisait la force, que la lumière était un signe de sécurité.
John était seul. Il avait fait le choix de laisser Lewis et Stackhouse derrière lui. Plus facile. Plus efficace. Il se déplaçait seul dans les couloirs et escaliers menant à la tour. Seul avec un puissant allié.
L’amour.
xoxoxoxoxoxoxoxox
Rodney avait mal partout. Où plutôt, il avait mal à certains endroits alors que les autres semblaient tout simplement ne pas exister. C’est ainsi qu’il savait qu’il avait encore une tête. Pas parce qu’il pouvait encore réfléchir, mais parce qu’elle menaçait d’exploser. Quelque chose qui n’existerait pas ne ferait pas ça, n’est-ce pas ? En revanche, il ne pensait pas avoir encore un corps. En tout cas, plus de bras ou de jambes. Nope. Il ne pouvait rien bouger ou sentir. Il étouffa un petit gloussement, s’imaginant comme dans ce film de Tim Burton : juste une tête dans un bocal, pas de corps (7). Enfin, sauf si elle explosait.
Il essaya d’ouvrir les yeux. Sans résultat. Ses paupières restaient collées. Humpf. Pas drôle. Peut-être que John pourrait l’aider … John ? Il était là, non ?
« John ? »
Okay, il pensait avoir dit John mais c’était plutôt sorti comme « Jnnnnnn ? ». Nul. Il avait une tête, mais il ne pouvait rien lui faire faire, ni ouvrir les yeux, ni parler ni … rien. Frustrant. Surtout si John était avec lui. Il allait penser qu’il était un idiot. Alors qu’il lui avait dit … il lui avait dit … quelque chose … avant ... avant que sa tête ne frise l’explosion et que quelqu’un ne lui ait volé son corps. Quelque chose d’important.
Que se passerait-il si … s’il ne pouvait pas le redire ? Si John n’avait pas entendu. Sheppard était bien connu pour faire semblant d’écouter. Surtout lors des briefings. Et des débriefings.
Quelque chose se posa sur son front. Quelque de froid, de doux. Hummmmmmm. Merci John, merci, c’est juste ce qu’il fallait, juste …
Rodney sombra une nouvelle fois dans l’inconscience.
xoxoxoxoxoxoxoxox
Steve essora le linge avec lequel il épongeait le front de l’humain. Il pleuvait encore dehors et il lui avait suffit d’ouvrir la baie pour récolter un peu d’eau. Le visage de l’humain était rouge et brillant et sous ses paupières, ses yeux roulaient sans cesse.
Et Steve ne savait pas quoi faire.
Il était un wraith, un guerrier.
Et il ne savait plus rien, sauf qu’il voulait que cet humain vive.
A suivre …
(1) Episode Hot Zone/Virus : il est probable que le virus a été développé par un Ancien pour des fins qui ne sont pas encore très claires.
(3) C’est Rodney qui parle, pas moi ! Je travaille avec des fonctionnaires, et croyez moi, ils bossent aussi et pour des salaires souvent minables.
(4) Pour Téli : ce remarquable acteur jour le rôle de Grippe-sou, le méchant de l’adaptation TV de IT, par Stephen king (CA en français). Il joue aussi le méchant (genre diablotin rouge, pieds de bouc et corne sur al tête) du film Legend de Ridley scott. Il a effectivement une dentition étonnante.
(5) Les scans de la Cité peuvent en effet détecter les humains, qui apparaissent en points lumineux blancs et les non-humains, qui apparaissent en points lumineux roses. Pas moyen de me rappeler dans quel zode, ils remettent ça en route, alors disons que c’est dans ma fic’ que ça arrive, LOL.
(6) Grosso modo « j’ai réussi à » en tchèque.
(7) « Mars attack », le film anti- « independance day » par définition !
Oh, et sur FFNet, je l'ai postée sous un autre pseudo ...
_________________ McShep Powaaaaaaaaaa !
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